Pensez le Futur.

Societé

Logement, le vrai destructeur du pouvoir d'achat des actifs.

Ma proposition de reforme pour apporter une solution à une dépense qui plombe gravement le pouvoir d'achat des marocains: le Logement!!!! Les villes du Maroc souffrent d'une bulle immobilière gigantesque maintenu artificiellement par des promoteurs et intermédiaires véreux!!!! Juste pour comparaison les prix dans des pays ultradéveloppés sont parfois bcp moindre que les prix affichés au Maroc. Sauf que ces prix ne reflètent pas le prix réel d'un marché sain. Le but sera de dégonfler drastiquement cette bulle. Comment ? En taxant grandement certains cas de figure afin d'augmenter l'offre et réduire la demande tout en poussant les gens à réaliser la transaction financière au lieu de garder l'espace inoccupée (Terrain non exploitée, Maison ou appartement inoccupée). Voici les cas de figure en détail: ◆ Surtaxation des appartements et maisons vides non occupés plus de 4mois pendant l'année pour pousser les propriétaires soit à vendre ou soit à louer. Les gens n'ont pas idée du nombre de résidence secondaire non occupés et qui plombe l'offre et la demande. ◆ Cette taxe doit être adapté par quartier par ville selon la demande. ◆ Le fait de louer à des étudiants exclusivement donne droit à une réduction de la taxe habitation. ◆ Surtaxation des terrains et maison abandonnés afin de pousser soit à les bâtir soit à les vendre à des promoteurs qui auront alors un délai pour les bâtir. ◆ Pousser vers la construction d'immeuble plus grand avec beaucoup plus d'appartements. ◆ Augmenter la taxe des maisons qui se retrouvent au plein milieu des zones immeubles afin de pousser à la construction d'immeuble à leur place et offrir plus de logement. ◆ En contrepartie l'état devra s'engager à assurer des normes minimum de salubrité. Un logement insalubre ne devrait pas être loué. En même temps l'état doit s'engager au respect de normes strict à fin d'assurer une certaine qualité de logement. ◆ Elargissement des réseaux de transports publique en améliorant leur qualité, disponibilité et rapidité: Métro, Tramway, Busway, RER, Double decker bus, réformer le secteur des Taxis et VTC.
x.com/CoolTheCucumber/status/184...

Un athlétisme mondiale plus riche mais pas pour tous...

L'athlétisme mondiale est il subitement devenu plus riche ou seulement tente t il d'être plus juste dans la répartition des rentrées financières, notamment dans la part qu'il accorde aux athlètes. En tous cas les nouvelles pour les prochaines années semblent confirmer un important flux d'argent vers l'athlétisme avec pour premiers bénéficiaires, les athlètes. Il semble aussi que les projets récemment mis en place et formules nouvelles de compétitions soient très attractifs et intéressent beaucoup les promoteurs et annonceurs. Historiquement, il en a toujours été ainsi depuis les années 80 où sous le contrôle du président vénéré Primo Nebiolo, l'homme qui révolutionna l'athlétisme, l'IAAF à l'époque, avait été pionnière en décidant d'octroyer des primes aux athlètes lors des championnats du monde. Elle commença aussi à verser des aides aux fédérations nationales pour la préparation de leurs athlètes. En fait elle faisait une répartition aussi juste que possible des revenus générés par les compétitions mondiales. World Athletics (nouvelle appellation de IAAF) dans la même lancée, quarante ans plus tard a, elle, annoncé des primes aux athlètes lors des derniers jeux olympique à Paris. Ceci avait fait grincer les dents de plus d'une fédération internationale et bien évidemment du CIO...Un jour celui devrait revoir sa politique financière et venir à l'évidence qu'à la base de l'argent qu'il engrange, il y a un spectacle dont les acteurs sont les sportifs et que toute prestation qui génère des bénéfices doit bénéficier à ses acteurs en premiers. Je suis de ceux qui pensent que le CIO et au plus vite, devrait commencer à verser des primes aux vainqueurs. Il semble aujourd'hui que du fait d'une augmentation importante de ses ressources, la compétition annuelle la plus importante en athlétisme , la "Wanda Diamond League" va augmenter les primes aux athlètes en 2025. Les montants ainsi prévus seront élevés par rapport aux saisons précédentes. La valorisation promise concernera tant les compétitions individuelles que les prix globaux versés lors de la finale annuelle. De son côté World Athletics qui avait déjà augmenté en 2022, la dotation réservée aux athlètes aux championnats du monde, propose maintenant une nouvelle formule de compétition annuelle qu'elle appelle désormais "Ultimate Championships". Cette compétition débuterait en 2026 avec une dotation de 10 millions USD. Les vainqueurs des différentes épreuves devraient recevoir 150 000 USD. Par ailleurs arrive la nouvelle ligue mondiale, Grand Slam Track (GST), fondée par le légendaire sprinter américain Michael Johnson, ancien recordman du monde des notamment. Cette compétition fera ses débuts en avril 2025. Le GST, qui verra s'affronter les meilleurs coureurs masculins et féminins du monde, offre 262 500 USD de prix à chacune de ses quatre rencontres, chaque vainqueur recevant 100 000 USD. Récemment aussi, on a vu surgir The Athlos, un événement organisée à New York par Alexis Ohanian (le mari de Serena Williams). Cette compétition réservé aux femmes est doté d'un prix de 110 500 USD par course dont 60 000 USD pour chacune des vainqueurs. L'athlétisme européen n'est pas du reste et a connu également un véritable bouleversement en lançant cette année aux Championnats d'Europe de Rome les couronnes d'or d'une valeur de 50 000 EUR, octroyés au meilleur résultat par groupe d'épreuves. Ces primes ont été remportées par 10 athlètes de renom: Warholm, Ingebrigtsen, Duplantis, Fabbri, Erm - Bol, Battocletti, Elkasevic, Mihambo et Thiam. En outre, pour 2025, les compétitions en plein air organisées sous l'égide de l'European Athletics seront dotées de prix encore plus élevés : 75 000 EUR pour l'argent, 30 000 EUR pour le bronze et 12 000 EUR pour le challenge. Ainsi l'athlétisme semble s'être remis d'aplomb financièrement et ceci est sans doute conséquence de la bonne santé des performances des athlètes toujours en progrès et de compétitions de plus en plus spectaculaires. Ce pendant ces nouvelles formules risquent de creuser encore plus l'écart entre les différentes régions du monde, notamment quand il s'agit des compétitions continentales. Si l'Asie et l'Amérique du nord ont la capacité de suivre le pas, un peu moins l'Océanie et l'Amérique du Sud, l'Afrique quant à elle semble loin de pouvoir générer des flux financiers à même de lui permettre d'organiser de grands championnats en versant des primes aux athlètes. Ce n'est ni une question de volonté ni encore moins de compétence en la matière. C'est plutôt le contexte économique qui est ici déterminant. Lors des championnats continentaux à Assaba au Nigéria en 2018, l'Afrique avait devancé l'Europe en tentant justement de verser des primes aux vainqueurs des différentes épreuves, d'un montant de 3000 USD. Le projet n'avait hélas pas abouti. La Confédération Africaine d'Athlétisme risque d'avoir du mal à attirer les meilleurs athlètes africains à ces compétitions si elle ne s'alignait pas avec ce qui se passe ailleurs. Pour ce qui est des meetings, là aussi l'écart risque encore de se creuser davantage. Les formules en Europe et en Amérique du Nord vont lourdement handicaper l'attractivité des compétitions ailleurs et notamment en Afrique, encore une fois. Seul donc l'avenir nous dira ce qu'il en sera vraiment...très bientôt d'ailleurs. Au finale se sont les athlètes qui seront plus justement récompensés pour leurs efforts et sacrifices. Et ça c'est incontestablement un grand progrès mondial.

Le pavé dans la marre de Vinicius Jr.: bouger la coupe du monde d'Espagne

La récente déclaration de Vinicius Jr. meilleur joueur du Real Madrid, concernant l’octroi de la Coupe du Monde à l’Espagne n’en finit pas de soulever de vives réactions. Il a dit en substance que la Coupe du Monde 2030 devrait être jouée dans un autre pays si les choses ne s'améliorent pas et qu’il est souvent victime d'insultes raciales en Espagne. "… J'espère que l'Espagne apprendra à ne pas insulter les gens à cause de leur couleur de peau. Si les choses ne changent pas d'ici 2030, la Coupe du monde devrait bouger. "Si les joueurs ne se sentent pas à l'abri du racisme, il est difficile d'y jouer", a-t-il dit en substance à CNN tout de même. La puissance du média choisi, c’est bien imbriquée avec celle de la parole de l’un des joueurs les plus connu de la planète. Il met ainsi dans l’embarras l’Espagne tout entière, conscient du pouvoir de star du football dont il jouit et sachant pertinemment que les opinions des sportifs de haut niveau ont un impact et peuvent affecter les institutions et les pays. A t’il bien réfléchit aux suites possibles ou probables de ses propos avant de se lancer dans une telle aventure : les conséquences pour son club, qui travaille avec la FIFA pour faire du Santiago Bernabeu rénové le lieu de la finale de la Coupe du Monde. Cette déclaration a un gout d’alerte sur un ras le bol des sportifs noirs en Espagne et peut être de vengeance même. Venicius Jr. sait surement que ses propos ne seront pas bien accueillis par les fans du sport et du football espagnols en particulier, cependant il s'exprime ainsi, qu’en Espagne on peut être insulté de manière raciste en sport comme dans la vie de tous les jours…C'est un véritable problème de société. Vinicius Jr. A pris des précautions en nuançant ses propos il n’a pas dit explicitement et catégoriquement que l'Espagne était un pays raciste mais plutôt « un pays où l'on peut souffrir de racisme ». N’empêche. Tout le monde a compris qu’il voulait simplement dire que l’Espagne est un pays raciste où les joueurs de couleur ne se sentent pas forcément très bien ; sinon pourquoi a-t-il été jusqu’à demander à la FIFA de manière à peine atténuée de réfléchir avant d’octroyer la Coupe du monde de 2030 à l’Espagne. Faut-il rappeler ici que l’Espagne est en candidature tripartite avec le Maroc et le Portugal pour l’édition centenaire de cette coupe. De tels propos ne vont pas tarder à générer un clivage entre ceux qui vont se soulever et les rejeter de fond en comble et ceux qui vont se ranger derrière Vini…Gageons que ceux-là ne seront pas très nombreux. Chose est certaine cela ne restera pas sans conséquence…même pour le Réal qui va surement réfléchir à la manière de calmer le jeu mais sans doute juste avant de prendre une décision quant à l’avenir du joueur dans le club… Certains ont déjà pris les devants, balayent d’un revers de la main les propos du brésilien en rappelant qu’actuellement les joueurs les plus adulés en Espagne et particulièrement en Equipe Nationale Espagnole sont bien LAMINE YAMAL ET NICO WILLIAMS et ils ne sont pas blancs…N’est ce pas une façon de discréditer avec une petite pointe d’ironie Vinicius Jr. Par ses propos l’attaquant madrilène aura il contribué à faire taire à l’avenir les insultes et les commentaires désagréables et déplacés dans les tribunes des stades de football ? Seul l’avenir nous le dira. Chose certaine il a soulevé un véritable débat un peu partout dans une Espagne qui ne respire que par le football… Il aura amené certains à se poser des questions sérieuses quant à leur comportement en tolérant ou en participant à des actes de nature raciste en Espagne et au-delà. Comme une trainée de poudre les propos du joueur ont parcouru l’Espagne et le monde en l’espace de quelques heures démontrant ainsi la puissance de la voix des sportifs de haut niveau. On en parlera surement à la FIFA mais pas pour aller, pour autant, jusqu’à suivre le joueur dans son idée de ne pas donner la coupe du monde à l’Espagne si la situation ne change pas avant 2030. Espérons tout de même que cela change vraiment...
music.youtube.com/watch?v=-E1N_k...

Jamal Berraoui s'en est allé...se reposer et la terre trembla

A Dieu Si Jamal Berraoui tu n’es plus parmi nous dans ce monde que tu as tant aimé, dans ce pays que tu chérissais à la folie et pour lequel toute une vie durant, tu as milité.Tu as bataillé pour la justice, pour le progrès, pour l’équité, pour la dignité et tant d’autres valeurs auxquelles tu donnais un sens qui t’était propre.Tantôt philosophe, tantôt philanthrope tu naviguais entre le bon sens et la fidélité à une idéologie qui t’a happé jeune mais que tu as su dompter à ta manière. Ta fidélité à ton parti ne t’a pas aveuglé, ton désintéressement t’a assuré une liberté de ton et de temps.Tu avais réussi à dompter le temps.Tantôt écrivain, tantôt chroniqueur, tantôt journaliste mais jamais silencieux. Jamais la déception ou encore le découragement et le nihilisme ne t’ont eu.La vie a été dure avec toi mais tu l’as aimé avec tendresse. Tu as été un journaliste réputé et un analyste politique hors pair. Tes contributions significatives au journalisme marocain et tes analyses pointues sur les questions politiques, économiques, sociales et sportives du pays ont fait de toi la voix influente de la majorité silencieuse.Ta perspective critique et informée sur les événements d'actualité, tu as su la transmettre à tout un chacun dans un « Ach Waqe3 » que tu as façonné à ta manière. Tu as ainsi ramené la politique à sa juste valeur, à la portée de tous. Dans une darija propre, tu as su redonner à beaucoup le goût du débat, la volonté de réfléchir et le désir de la participation à la chose politique.A toi seul tu as fait plus que tous les partis réunis, plus que tous les médias, plus que nous tous.Tes participations à Décryptage chaque dimanche matin dans les studios, à partir de ton lit d’hôpital ou simplement de chez toi par téléphone étaient des moments clés, des moments sublimes d’intelligence et d’humanisme.Je te fais une confidence mon cher alors que je ne vais plus te revoir parce que Dieu en a décidé ainsi : Quelle ne fut ma fierté à chaque fois que tu as cité en référence mon nom, un de mes propos ou une de mes positions.Sidi Jamal Berraoui combien de journalistes tu as éduqué, formé ; combien de citoyens tu as rendu heureux par tes propos ?Tu as contribué à ta manière de 'safiote' à l'évolution du paysage médiatique marocain. Tes interventions publiques ont toujours été suivies avec attention, abordant des sujets complexes avec simplicité, clarté et rigueur. La large audience que les marocains t’ont réservée en dit long sur leur grand respect à ton égard, parmi tes pairs. Ils se retrouvaient en toi.Tu as toujours défendu la liberté de la presse et ton désir de voir un journalisme indépendant et rigoureux se développer.Tu as fortement contribué à « tamaghrabiyt » à ta manière en te référant subtilement à ta ville natale, à ton quartier à Casablanca, à tes voisins, à des musiques, à une histoire, un adage, au Raja, à tous ce qui nous rattache à notre richissime culture, à notre histoire largement méconnue ou spoliée, à nos racines, à notre continent, au monde.Repose-toi mon ami après tant d’années de batailles remportées, d’abnégation et de courage.Tu as finalement vaincu la maladie. Oui tu as réussi à vaincre la maladie : tes médecins, ta petite famille, tes amis, tes lecteurs et tes auditeurs le savent très bien. Ce n’est pas la maladie qui a fini par t’avoir, c’est plutôt toi qui a décidé de mettre fin à la maladie et à ta mission.Je sais que tu as poussé un long soupir et affiché un petit sourire charmant au moment de nous quitter, car c’est dans ta nature de toujours sourire.Tu as enfin décidé de te reposer.Tu nous manques déjà Sidi Jamal.Si Abdelaziz Erromani n’aura plus à demander en début d’émission « Qi Bqat Shiha Si Jamal ? » Jamais plus de "ana matafeqch m" a si Hadad" qui ponctuaient de temps à autre tes interventions dans Décryptage.Mission accomplie. Tu as été une denrée rarissime.Et puis quelle coïncidence même la terre aura tremblée ce jour là... (En cette triste occasion écoutons la chanson en lien ici-bas, cela fera plaisir à Si Jamal, j’en suis certain)
youtu.be/fbH7VJz2F2o?si=9MErGVWO...

25 ans de règne de Sa Majesté Mohammed VI, en matière de sport...

Il faut d'abord rappeler que le règne de Sa Majesté Mohammed VI , Roi du Maroc, avait débuté avec le meilleur exploit jamais réalisé par l’athlétisme marocain : celui de se classer 5e aux championnats du monde alors organisés à Séville. Le pays avait alors ramené une excellente moisson de médailles. Les athlètes avaient considéré que c'était le meilleur cadeau qu'ils pouvaient offrir à Sa Majesté à l'occasion de son intronisation. En retour, Sa Majesté leur avait répondu de la plus belle des manières, avec une sollicitude royale que chacune et chacun a ancré à jamais dans sa mémoire. Dès le début, Sa Majesté avait donné de nombreux signaux pour faire comprendre à tous l'importance du sport dans le développement socio-économique durable, l'épanouissement du citoyen marocain et la consolidation de l'image de marque du pays. Probablement ayant constaté une certaine lenteur dans l’accomplissement et la mise en œuvre de la vision Royale, Sa Majesté, en 2008, plus exactement le 24 octobre, a adressé une lettre historique aux différents acteurs de la vie sportive, réunis dans des assises nationales. Après un constat qui ne laissait aucun doute quant à la non satisfaction du souverain, cette lettre a tracé la voie et indiqué les axes du développement espéré. La lettre va même jusqu’à expliciter la manière d’y arriver selon la vision de l’auguste souverain. Cette lettre est toujours d’actualité et pas un acteur de la vie sportive ne peut se permettre le luxe d’en ignorer le contenu. Pour montrer la voie et indiquer le cap, Sa Majesté va inaugurer en personne l’académie Mohammed VI de football et le Centre National Mohammed VI des Handicapés où le sport a été envisagé comme pierre angulaire dans l’intégration des personnes à besoins spécifiques. En 2011, à l’initiative Royale de révision de la Constitution du pays, le peuple marocain va voter massivement le projet qui pour la première fois de l’histoire du pays va inclure le sport et l’activité physique comme un droit pour le citoyen marocain. Rare sont les constitutions dans le monde qui consacrent le sport de cette façon si explicite et si claire. C’est ainsi que se concrétise aujourd’hui la vision de Sa Majesté et c’est ce qui explique les investissements importants en matière de sport, le changement qualitatif constaté dans les infrastructures et le niveau des résultats dans certaines activités sportives. D’autres disciplines hélas, trainent encore à saisir les opportunités qui s’offrent à elles pour se hisser au niveau voulu ; sans doute par manque de clairvoyance ou de compétence. La vision royale s’est également révélée très claire et ambitieuse pour le pays en ce qui concerne la place du Maroc dans le concert des pays capables d'organiser de grandes manifestations sportives. Le pays a ainsi organisé de nombreux championnats d’Afrique dans différents sports. Le Royaume concrétisera cette vision en accueillant pour la première fois de son histoire les Jeux Africains. Ceux-ci étant la plus grande manifestation sportive au niveau continental. Les 54 pays d’Afrique y étaient présents. Sous l’impulsion de Sa Majesté que Dieu l’assiste, le Maroc n’a point baissé les bras quand il s’est agi de défendre sa légitimité à organisation de la Coupe du monde de football. Le pays a présenté sa candidature à six reprises sans jamais se décourager. À chaque candidature, le pays avait assuré les instances de la FIFA que sa détermination était forte et légitime, et quoi qu'il advienne, le dossier présenté était un véritable gage pour le pays et les projets qui y figuraient allaient de toute façon être réalisés. À chaque fois, le Maroc avait tenu parole. Il a toujours considéré la Coupe du Monde de Football comme un accélérateur de développement et non comme un rendez-vous sans lendemain. Il faut aussi se remémorer l’occasion et les circonstances de la dernière présentation de la candidature marocaine. L’Afrique de football était en congrès à Kigali au Rwanda. Le Maroc y était représenté bien évidemment par la Fédération Royale Marocaine de Football, mais aussi, au niveau officiel, par le ministre de l’Éducation Nationale, du Préscolaire et du Sport, Chakib Benmoussa. Il est officiellement présent pour recevoir le prix de l’Excellence décerné par la CAF au souverain marocain et au président Kagame. Le ministre lit alors le message que Sa Majesté avait bien voulu adresser à l’assistance. Dans ce message, Sa Majesté a annoncé aux Marocains, aux Africains et aux citoyens du monde, la nouvelle de la candidature à l’organisation de la Coupe du Monde de Football. Cette fois-ci, elle est menée conjointement avec l’Espagne et le Portugal. La formule annoncée par le souverain est historiquement nouvelle ; organiser les compétitions sur les deux rives de la Méditerranée occidentale : un signal civilisationnel fort à la FIFA et au monde. La primauté laissée à Sa Majesté pour faire cette importante annonce en dit long sur la considération dont jouit le souverain dans la région. En effet, Sa Majesté l'a faite au nom des trois pays, mais également au nom de l'ensemble du continent. À cette occasion, la Coupe du Monde de football fêtera ses 100 ans d’existence. Dans son message à l’occasion de la remise à Kigali du prix de l’Excellence de la CAF pour l’année 2022, juste avant l’annonce de la candidature tripartite pour la Coupe du Monde, le Souverain avait déclaré : « Je reste fidèle à la conviction que j’ai exprimée dans mon discours à l’occasion du 29ᵉ Sommet de l’Union Africaine, en 2017 : “l’avenir de l’Afrique passe par sa jeunesse” et seule “une politique volontariste orientée vers la jeunesse canalisera l’énergie pour le développement”. Cela démontre la conviction royale selon laquelle le développement de l’Afrique ne pourra se faire que dans le cadre de sa vision du continent, à savoir la nécessité de l’entente, du respect, de la complémentarité et de la coopération gagnant-gagnant. S’occuper de la jeunesse et lui ouvrir les opportunités nécessaires dans ce processus est essentiel et incontournable. Tout le monde sait la place qu’occupe le football dans le développement de cette jeunesse et c’est ce qui fait dire à Sa Majesté plus loin dans son message : « …Dans mon pays – le Royaume du Maroc, j’ai tenu à faire du football un levier de réussite et de développement humain durable ». Une façon d’inviter les pays du continent à faire de même. Aujourd’hui, nous, Marocains, fêtons les 25 années du règne de Sa Majesté Mohammed VI que Dieu l’assiste. Mais il faut savoir que la quasi-totalité des peuples d’Afrique fêtent également l’occasion avec nous, tant la personnalité royale est rayonnante sur le continent et le Maroc considéré comme un allié certain pour le développement et le bien-être des citoyens. Notre pays est perçu comme un exemple et un allié, et nous devrions tous travailler à consolider cette place particulière qui est la sienne, construite par les nombreuses visites et la sollicitude royale dans différentes régions d’Afrique.

Pour une Nouvelle Dynamique Sportive ...

À chaque nouvelle édition des Jeux Olympiques, notre pays, le Maroc, se retrouve uni par un sentiment de fierté et de patriotisme lorsque l'un de nos athlètes se hisse sur le podium. Cependant, derrière ces moments de joie et de célébration, une prise de conscience collective commence à émerger parmi la population marocaine ; la nécessité de repenser et de restructurer le sport national, en particulier le rôle des fédérations sportives qui en ont la gestion. La médaille d'or remportée par Soufiane El Bakkali en athlétisme a été une source de joie immense pour tout le pays. Mais cette victoire a également soulevé des questions sur les occasions manquées dans d'autres disciplines. Pourquoi d'autres sports compétitifs peinent-ils à atteindre de tels sommets? Pourquoi les exploits de nos athlètes ne sont-ils pas plus fréquents? Les performances de haut niveau, comme celles d'El Bakkali, mettent en lumière le potentiel de notre pays sur la scène sportive mondiale. Toutefois, elles révèlent également des lacunes dans la gestion, le soutien et le développement des talents sportifs à l'échelle nationale. Ces questions poussent le peuple marocain à interroger les réalisations de chaque fédération sportive, à évaluer leur efficacité et à exiger des comptes sur les stratégies mises en place pour promouvoir le sport de compétition au Maroc. Cette prise de conscience collective peut être le point de départ d'une révolution sportive, une transformation qui ne se limiterait pas à une seule discipline, mais qui s'étendrait à tous les niveaux du sport national. En repensant les structures sportives, en renforçant les investissements dans la formation des athlètes, et en créant des infrastructures modernes et accessibles, le Maroc pourrait non seulement multiplier les succès sportifs, mais aussi faire du sport un véritable vecteur de soft power. L'adhésion de l'ensemble du pays à cette initiative est essentielle. Chaque citoyen, chaque institution, chaque fédération doit s'engager à soutenir ce renouveau. Le sport, au-delà de ses aspects compétitifs, peut être un levier pour renforcer l'unité nationale, améliorer la santé publique, et accroître la visibilité du notre pays sur la scène internationale. Ainsi, les Jeux Olympiques ne sont plus seulement une occasion de célébrer les victoires, mais aussi une opportunité pour notre pays de se questionner, de se mobiliser et de s'engager dans une dynamique de changement positif. En tirant les leçons des réussites et des échecs passés, le Maroc peut espérer voir émerger une nouvelle ère sportive, où chaque médaille est le fruit d'une stratégie nationale cohérente et ambitieuse.

Le Sport comme Réflexion des Inégalités ...

Les Jeux Olympiques sont un événement mondial qui reflète les dynamiques sociales, économiques et culturelles des pays participants. Le Maroc, avec sa riche histoire sportive et ses ambitions olympiques, n'échappe pas à cette règle. Les théories de Pierre Bourdieu, notamment les concepts de "champ", "habitus" et "capital", aident à comprendre comment les divisions sociales se manifestent dans le sport marocain. Au Maroc, les Jeux Olympiques mettent en lumière les inégalités d'accès aux ressources sportives. Ces inégalités sont particulièrement visibles entre les zones urbaines et rurales, ainsi qu'entre les différentes classes sociales, les grandes villes ont des infrastructures sportives modernes, tandis que les zones rurales manquent souvent de telles installations. La classe sociale influence fortement la capacité des athlètes à s'entraîner et à participer aux compétitions internationales. Les familles aisées peuvent investir dans des formations spécialisées et des équipements coûteux, alors que les athlètes issus de milieux modestes rencontrent des obstacles financiers significatifs. Les divisions sociales basées sur le genre sont également présentes dans le sport marocain. Bien que des progrès aient été réalisés, les femmes continuent de faire face à des obstacles pour accéder aux mêmes opportunités sportives que les hommes. L'habitus des athlètes marocains, façonné par leurs expériences sociales et culturelles, joue un rôle crucial dans la reproduction des divisions sociales. Les athlètes issus de milieux favorisés ont des dispositions qui les aident à réussir, tandis que ceux issus de milieux défavorisés peuvent être entravés par des habitudes moins adaptées aux exigences du sport de haut niveau. Les différentes formes de capital (économique, social, culturel et symbolique) sont inégalement réparties dans le champ sportif marocain, renforçant les divisions sociales. Les athlètes qui accumulent des médailles et des titres peuvent transformer ce prestige en avantages économiques, accentuant les écarts entre eux. La division sociale est omniprésente dans le contexte des Jeux Olympiques au Maroc. Elle influence qui peut participer, exceller et comment les athlètes sont perçus. Les théories de Pierre Bourdieu offrent un cadre précieux pour comprendre ces dynamiques, en montrant comment les structures sociales et les pratiques sportives sont interconnectées et se renforcent mutuellement. Comprendre ces mécanismes peut aider à formuler des politiques plus inclusives et équitables, visant à réduire les inégalités et à offrir des opportunités sportives à tous les Marocains, indépendamment de leur origine sociale ou régionale.

Le pouvoir des conseils nutritionnels de Dr Moussayer Khadija sur bluwr.com

Dans ce récit, l'anonymat des personnes impliquées a été préservé pour respecter leur intimité. En effet, la santé est une question privée. Les bienfaits d'une alimentation saine et équilibrée ne sont plus à prouver. Cependant, il peut être difficile pour certaines personnes, comme nos aînés, de maintenir une alimentation adéquate en raison de problèmes de santé ou de mobilité réduite. C'est le cas d’une personne âgée, dont la santé commençait à décliner et qui avait de plus en plus de mal à s'alimenter. Sa fille, qui assurait sa prise en charge quotidienne, a eu l'opportunité de découvrir un des articles concernant la nutrition gériatrique du Dr Moussayer Khadija, lors d'un moment de repos de sa mère. Elle a été agréablement surprise de constater que les articles du blog correspondaient parfaitement à ses besoins. Elle a appris qu’une période de sous-alimentation prolongée ne peut se résoudre qu’avec une reprise graduelle. Elle a également compris que le fait de forcer sa mère à manger pouvait en réalité aggraver la situation et causer des problèmes digestifs. Grâce à bluwr.com, elle a compris que la reprise alimentaire devait être progressive en raison des enzymes hypo-fonctionnelles. Elle a donc adopté une approche plus douce et plus adaptée aux besoins spécifiques de sa mère. Et les résultats ont été remarquables. La personne prenant soin de sa mère est à présent convaincue de la qualité des informations partagées sur Bluwr.com et en particulier par Dr Moussayer khadija que je remercie pour ses articles précieux. Un lien vers le premier article de la série est disponible ci-dessous. En tant que co-fondateur de bluwr.com, rien ne rend plus heureux que de savoir que les articles peuvent avoir un impact positif sur la vie d'autrui. Merci à tous ceux qui contribuent à faire de Bluwr.com une source d’information de qualité.
bluwr.com/p/18568515

L'Union Africaine et les "dix commandements" pour améliorer l'éducation des femmes en Afrique

Une information vient d’attirer mon attention et susciter mon étonnement, tellement elle rappelle une évidence. Elle rappelle l'un des déficits chroniques connus du continent africain, à l’origine de sa situation socioéconomique et de ses difficultés à quitter la zone de précarité systémique d’une grande frange de la population. L’Unité Africaine vient d’organiser les 4 et 5 juillet 2024, un rassemblement qualifié de fort important puisqu’on lui a donné le nom de Conférence. Ladite Conférence a été consacrée à débattre de l’importance de l’éducation des filles et des femmes. Bien évidemment pour faire tendance et s’inscrire dans un narratif moderne on parla de stratégie. La conférence a donc discuté d’une stratégie pour un accès accru à « un apprentissage inclusif, tout au long de la vie, de qualité et pertinent en Afrique ». Mon étonnement vient du fait que ce n’est qu’en 2024 enfin, que l’Unité Africaine se soit intéressée à une problématique récurrente, quasi présente, sur l’ensemble du continent depuis la nuit des temps. Un problème que tout un chacun pense être l’une des causes principales du sous-développement du continent et de la précarité omni présente dans sa population. C’est qu’en fait depuis fort longtemps, l’organisation panafricaine que ce soit dans son ancienne formule ou la nouvelle, ne fait que patauger dans des difficultés dites politiques. Elle ne vit qu’au rythme de conflits mesquins et de conciliations jamais abouties entre petits chefs de guerre imbibés d’idéologies importées, auxquelles ils ne croient pas eux-mêmes mais peu importe. Elle ne fait que dénoncer ou essayer d’amadouer des auteurs de massacre au nom de causes souvent pour le compte de tel ou tel intérêt, sans jamais réussir à imposer ou régler quoi que ce soit… En fin donc, en juillet 2024, le Commissaire dédié à cette mission au sein de l’Unité Africaine va nous gratifier de sa prophétie. Il dit en substance « En tant qu’États membres, nous devons redoubler d’efforts pour soutenir l’éducation des filles en agissant sur les connaissances et les compétences. Soutenons l’éducation des filles aux niveaux primaire, secondaire et même tertiaire, afin que nos filles terminent leurs études avec succès et deviennent des citoyennes très responsables, capables de prendre des décisions très judicieuses”. Fantastique. Il ne s’agit donc que de préparer nos filles et femmes à prendre des décisions judicieuses…De quelles décisions s’agit-il Monsieur le Commissaire : arrêter les conflits qui fatiguent plus d’une région riche, arrêter de dilapider les deniers publiques dans des projets farfelues et des politiques mal inspirées, créer du travail pour la jeunesse par l’encouragement à l’investissement d’abord interne, aider à la gouvernance au profit de tous, améliorer les services de santé et autres nécessités publiques ? Pour cela Monsieur le Commissaire il va falloir aller plus loin et plus profondément et questionner les régimes politiques notamment et la manière dont on s'accapare le pouvoir dans certaines contrées… Merci Monsieur le Commissaire de rappeler à l’Afrique une évidence dont elle se devait de s’occuper depuis bien longtemps. Vous auriez juste ajouté ‘que de temps perdu dans des luttes intestines, et des débats imbéciles au lieu de se pencher sur les véritables problématiques du continent’. Ce qui est étonnant encore est que pour soi-disant aider à surmonter la situation endémique de la femme sur le continent on en soit encore à des recommandations… La Conférence n’étant que consultative bien évidemment n’a eu pour résultat que la publication de recommandations. Elles sont au nombre de Dix… Même Moise n’a pu à ce jour imposer depuis des millénaires ses recommandations pourtant paroles divines : Tu ne tueras point, tu ne voleras point, tu ne porteras point de témoignage mensonger contre ton prochain par exemple… Monsieur le Commissaire n’aurait-il pas été judicieux de rappeler ces Commandements de Moise en préambule des recommandations de la Conférence… Peut-être que... La Conférence dans ses ‘dix commandements’ par exemple appelle les parties concernées, ceux qui financent ou peuvent le faire, à mettre un peu plus de fonds, c’est-à-dire plus d’argent dans les budgets de l’éducation… Le problème sur lequel la conférence ne s’est pas penchée, mais en avait-elle le courage, c’est comment sanctuariser cet argent, supposé venir, pour qu’il soit vraiment dépensé dans l’éducation pour l’éducation…et qu’il n’aille plus, comme dans plus d’un cas, dans les poches et les comptes lointains de ceux supposés le gérer pour le bien des africaines et des africains…

Mais que se passe t-il sous nos yeux...

Mais qu’arrive-t-il au monde ? La France s’apprête à se mettre au garde à vous sous la férule d’un à peine bachelier mais combien charmant et charmeur. Un visage d’ange qui a réussi à cacher toute une histoire de haine adulée, de racisme évident, de ségrégationnisme revendiqué et de fascisme assumé du parti qu’il incarne. Comme par magie, médias achetés aidant, le jeune bachelier est arrivé en un clin d’œil à maquiller toute une idéologie et à embobiner tout un peuple de France qui va en fin se rendre compte que Vichy n’était pas un accident et qu’une proportion fort importante de la population d’alors n’était point dans la résistance mais plutôt dans la collaboration… La France passe à droite mais attention rien ne risque vraiment de changer, du moins immédiatement car pour cela il faudra le plein pouvoir et cela passe par une Présidente RN, un premier ministre RN et une majorité parlementaire RN. Les RN ne sont pas bêtes et sauront attendre… à moins que le jeune Bardella ne soit pressé et qu’il ait un propre agenda visant à doubler Mme Le Pen et la mettre hors-jeu pour les prochaines présidentielles. Sera-t-il si pressé d’aller vite ? Possible mais peu probable. Ce pendant seul le temps est à même de nous éclairer sur les intentions des uns et des autres…En tous cas l’attitude du Président amateur, joueur de poker, aura été la pierre angulaire dans l’accélération de la réussite du RN et est aujourd’hui le propulseur de l’ascension à la présidence, attendue, de Mme Le Pen, dans peu de temps… pourquoi pas suite à une démission forcée…Car avec Bardella, Macron sera sans doute maintenu en « résidence surveillée » à l’Elysée auprès de sa dulcinée pas plus. Loin de là, en Afrique du Sud on s’attendait au véritable changement souhaité et voulu par le peuple arc en ciel, après des décennies de ‘dictature’ mal vaillante de l’ANC qui fait de la rente mémorielle le seul socle d’une politique ayant conduit au désastre et à l’appauvrissement sans espoir d’une grande frange de la population. Il n’en sera rien. L’ANC vient d’obtenir 20 des 32 postes ministériels du nouveau gouvernement dit d’unité national. Les missions les plus importantes ne lui échappe pas dans ce gouvernement inédit pourtant. Les Finances, l’Énergie, les Affaires étrangères, la Police et la Justice restent aux mains de l’ANC. Le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique, n’a obtenu que six portefeuilles dans le nouveau gouvernement : celui de l’Agriculture, de l’Environnement, des Affaires intérieures et des Travaux publics ; c’est-à-dire les ministères casse-pipe. De l’Autre côté de l’atlantique les choses ne sont guère réjouissantes. Le récent Débat Biden – Trump nous ont révélé une Amérique titubante à la mesure du rythme de marche du croulant président. Une Amérique qui traverse un véritable désastre, un moment inédit dans son histoire, un moment de confusion, de fatigue politique. Un moment qui pousse à se demander s’il était possible que les américains soient tombés ci bas et que leurs grands partis se soient tellement enfermés dans un aveuglement historiquement étonnant. La première puissance mondiale est parue ainsi vivre un moment de décrépitude grave livrant au monde un spectacle de désolation et de naufrage. Les américains ont ainsi le choix entre un vieillard haut en couleur, néo-autoritaire et un autre vieillard croulant de surcroit encore président et qui ne veut pas lâcher le morceau… N’est-ce pas gênant pour le peuple américains (50 millions de téléspectateurs en direct) de voir leur président la mémoire défaillante, un président ayant perdu la cohérence des propos, alignant des mots dans des phrases aussi inaudibles que confuses. N’est ce pas gênant pour eux de voir qu’en face, leur seul choix est un personnage haut en couleur dont les démêlés avec la justice ne sont pas près de s’arranger. Retournons en Afrique constater que les mauritaniens eux ont choisi la continuité avec Ould El Ghazouani qu’ils ont reconduit avec près de 56% des suffrages…Cette fois ci sera-t-elle la bonne pour la stabilité de ce pays sahélien, héritage colonial, ayant connu plus d’un changement brutal par coup d’états successifs, pays ou crise politique se conjugue au quotidien de façon quasi permanente ; les rivalités tribales et personnelles y sont acerbes et ininterrompues. Ainsi va le monde, un monde changeant certes mais peu rassurant… En tous cas ce n'est pas ce monde là dont on aura rêvé et que nous nous apprêtons à léguer aux générations futures. Ainsi va le monde doute par ci, inquiétude par là mais nul doute que demain sera différent, hier était déjà différent d'aujourd'hui...

La gestion délicate du couple médicament/nutrition en gériatrie - PARTIE 5

Les médicaments sont susceptibles de déséquilibrer un état déjà précaire en réduisant l’absorption de nutriments par des mécanismes très divers. Ainsi, les pansements gastriques affectent de nombreux nutriments. La cholestyramine s’oppose à l’absorption des vitamines liposolubles par fixation aux sels biliaires. La cimétidine peut provoquer une carence en vitamine B12 induite par hypochlorhydrie. Un abus de laxatifs provoque une fuite de potassium et pour les composés huileux une diminution forte de l’absorption des vitamines liposolubles. Les antibiotiques, en perturbant la flore intestinale, donnent une carence en folates et en vitamine K. Certains médicaments peuvent entraîner une hyperphagie (corticoïdes, benzodiazépines et certains antidépresseurs). Une anorexie peut être provoquée par la digitaline, le sulfate de fer et les antidépresseurs, inhibant spécifiquement la recapture de la sérotonine (ISRS). L’influence des nutriments sur les médicaments est tout aussi complexe. Le bol alimentaire, en élevant le pH gastrique, abaisse l’absorption des acides faibles et favorise celle des bases faibles. Il accroît aussi le débit splanchnique et hépatique, entraînant un passage plus rapide des médicaments ayant une haute extraction hépatique (inhibiteurs calciques et certains antalgiques). La prise préprandiale de certains médicaments (anti-inflammatoires non stéroïdiens) augmente leur tolérance au risque de diminuer leur biodisponibilité. Les patients traités par antivitamines K doivent être informés de la teneur élevée de certains aliments en vitamine K afin d’éviter des modifications brutales de leur consommation. L’horaire de la prise de médicaments par rapport à celui des aliments est donc souvent un arbitrage entre efficacité thérapeutique et bonne tolérance. Pour éviter toute anorexie, de façon générale, la prise postprandiale est à privilégier, sauf problème réel de biodisponibilité. Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie en libéral à Casablanca. Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc (AMRM) et de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), Vice-présidente du Groupe de l’Auto-Immunité Marocain (GEAIM) POUR EN SAVOIR PLUS : I/ LA VARIATION EN MACRONUTRIMENTS N'A QUE PEU OU PAS D'IMPACT SUR LES RESULTATS D'UN REGIME (une étude américaine riche d’enseignements) Le New England Journal of Medecine a publié en février 2010 une étude menée à Harvard et à Bâton-Rouge consistant à soumettre 811 adultes en surpoids à l’un des quatre régimes faisant varier les pourcentages des lipides, des protéines et des glucides dans les proportions respectives suivantes : 20, 15, et 65 %; 20, 25 et 55 %; 40, 15 et 45 %; et 40, 25 et 35%. La prescription alimentaire de chaque participant représentait un déficit de 750 kcal par jour à partir d’une base calculée d’après la dépense énergétique de repos de chaque personne et le niveau d’activité. L’expérience a duré 2 ans (alors que la plupart, en la matière, ne dépasse guère un an) et était accompagnée de séances de conseils. Au bout de 6 mois, les participants affectés à chaque régime avaient perdu en moyenne 6 kg qu’ils ont commencé à regagner après 1 an. En 2 ans, la perte de poids est restée en moyenne très proche -autour de 3 kg- quel que soit le groupe. Une baisse de 4 kg a été observée pour ceux qui ont parfaitement suivi et jusqu’au bout l’expérience. II/ SANTE DU CERVEAU ET NUTRITION La capacité cognitive est tributaire de l’état nutritionnel. Il est reconnu que le régime méditerranéen est associé à un moindre risque de maladie d’Alzheimer. Une alimentation saine garantit en effet la signalisation de l’insuline dans le cerveau, nécessaire à l’apprentissage et à la mémoire dont la détérioration peut être liée à une perte de la sensibilité à l’insuline. Elle réduit certainement aussi l’inflammation et le stress oxydatif et maintient la capacité de la circulation cérébrale à fournir les nutriments essentiels au cerveau. A contrario, les régimes faibles en fruits, en légumes, en céréales complètes et en huiles de poisson sont associés à un risque plus élevé de démence. Les sujets qui présentent le degré le plus élevé d’obésité centrale triplent leur risque de déclin cognitif. III/ LES BUTS ET L'ACTION DE L'ASSOCIATION DES MALADIES AUTO-IMMUNES ET SYSTEMIQUES (AMMAIS) Les objectifs d’AMMAIS, créée en 2010 à la suite d’une rencontre avec un groupe de marocaines atteintes de la maladie de Gougerot, sont d’informer et sensibiliser grand public et médias sur ces maladies en tant que catégorie globale afin que le diagnostic soit plus précoce, d’aider à leur meilleure prise en charge et de promouvoir la recherche et les études sur elles. Elle organise régulièrement des manifestations comme les journées de l’auto-immunité, les rencontres sur le syndrome sec et la maladie de Gougerot-Sjögren… ou encore des rencontre clinico-biologiques avec l’association marocaine de Biologie Médicale (AMBM). Le président d’honneur d’AMMAIS est le Pr Loïc Guillevin, professeur de médecine interne. L’association se donne par ailleurs pour but de contribuer à la création par les malades eux-mêmes d’associations spécifiques comme l’association marocaine des intolérants au gluten (AMIAG), l’association marocaine de la fièvre méditerranéenne familiale (AMFM), l’association marocaine des malades d’angioedèmes (AMMAO)… ou encore l’association pour les personnes atteintes de rachitisme vitamino résistant hypophosphatémique (RVRH-XLH). Ammais est enfin à l’origine de la création en 2017 de l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM) avec d’autres associations de patients atteints de maladies rares. N’oublions pas à ce propos que beaucoup de maladies auto-immunes sont aussi des maladies rares ! Elle s’est inspirée des modèles des pays plus développés, où des associations de malades atteints de maladies rares et des malades dépourvus d’association se sont unies depuis plusieurs années en « Alliances », telles la France avec l’Alliance Maladies Rares ou la Suisse avec Proraris. Enfin, les deux associations (sans beaucoup de moyens mais avec beaucoup de bonne volonté) entretiennent des relations d’amitié, de solidarité et de collaboration avec de nombreuses associations de malades à travers le monde comme l’association française de Gougerot-Sjögren (AFGS), l’Association Française des intolérants au gluten (AFDIAG), l’Association Française de la Fièvre Méditerranéenne Familiale et des autres Fièvres Récurrentes Héréditaires (AFFMF), l’American Autoimmune Related Diseases Association (AARDA), l’Alliance des maladies rares française, l’organisation World’s Hereditary Angioedema (HAEi)…Elles ont noué enfin des relations informelles avec des ONG dans le monde arabe (Algérie, Tunisie, Liban, Egypte…) et en Afrique (Sénégal, Côte d’Ivoire, Congo…)..

Gériatrie : dénutrition et conséquences chez une personne âgée - PARTIE 4

La dénutrition, fréquente chez la Personne Agée (PA), doit être suspectée devant une perte de poids de plus de 10%, une fatigue physique avec diminution de l’activité physique ou de troubles cognitifs ou psychologiques. L’évaluation nutritionnelle comporte, outre le poids, la mesure de la circonférence du mollet, du bras (des valeurs inférieures à 25 cm chez l’homme et 23 chez la femme sont en faveur d’une diminution de la masse musculaire) et l’épaisseur du pli cutané tricipital (des valeurs inférieures à 6 mm chez l’homme et 10 chez la femme sont en faveur d’une baisse des réserves de graisses). Le clinicien dispose de plusieurs modules de pesée adaptés à la PA (balance-chaise et lève-malade), et des équerres mesurent la taille à partir de la hauteur talon-genou. Les normes de l’indice de masse corporelle - IMC (poids/taille2) chez la PA- sont décalées de celles de l’adulte du fait de la diminution de la taille et de l’augmentation du poids (21 à 27 contre 18 à 25). Une dénutrition est suspectée si l’IMC 36g/l) a également une valeur pronostique. La dénutrition est particulière chez la PA : elle peut provenir d’un hypercatabolisme lié à une infection ou à une maladie chronique, d’un régime sévère ou de médicaments perturbant le goût. L’hypercatabolisme est déclenché lors de tout accident de santé (AVC, fracture, infection…), il y a alors stimulation des monocytes-macrophages et augmentation des cytokines dans le sang (interleukine notamment). Ces cytokines stimulent des cellules effectrices en les aidant à se procurer les nutriments dont elles ont besoin. Ceux-ci sont alors directement prélevés sur les réserves de l’organisme en cas d’insuffisance des apports. Les conséquences de la dénutrition sont souvent dramatiques. En augmentant par 5 le risque infectieux, elle peut entraîner la PA dans une spirale infernale, compromettant son autonomie (affaissement des contrôles moteurs et sphinctériens) et son pronostic vital. En outre, comme nombre de médicaments ont une forte affinité pour l’albumine qui leur sert de molécule de transport, l’hypoalbuminémie peut générer une intoxication par augmentation de leur fraction libre. La dénutrition est la 1ère cause de déficit immunitaire acquis qui se traduit par une défaillance de l’immunité à médiation cellulaire (lymphocytes T immatures, baisse de la capacité proliférative des lymphocytes, de la production de cytokines), de l’immunité humorale (non-réponse des anticorps à une vaccination) et des fonctions phagocytaires. La renutrition doit être progressive : apporter trop de nutriments, alors que les enzymes sont hypofonctionnelles, constitue un réel danger d’intoxication. Une insuffisance rénale ou hépatique peut en découler et le décès survenir dans un tableau d’anasarque (oedèmes généralisés). Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie en libéral à Casablanca. Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc (AMRM) et de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), Vice-présidente du Groupe de l’Auto-Immunité Marocain (GEAIM) Ancienne interne à l'Hôpital Gériatrique Georges Foix --APHP -GROUPE PITIE SALPETRI7RE POUR EN SAVOIR PLUS : LES FEMMES, NOTAMMENT ÂGEES, PRINCIPALES CIBLES DES MALADIES AUTO-IMMUNES Ces affections n’épargnent pas l’homme ni malheureusement l’enfant mais c’est la femme qui porte très majoritairement ce fardeau dans plus de 75 % des cas. La proportion de femmes atteintes pour un seul homme est ainsi dans la maladie de Basedow (Hyperthyroïdie) de 7 femmes pour 1 homme, le lupus de 9f/1h, le Gougerot de 9f/1h, la polyarthrite de 2,5 f/1h, la sclérose en plaques de 2f/1h… Plusieurs explications sont données à ce phénomène, impliquant le rôle : - Des hormones sexuelles féminines, les œstrogènes : elles stimuleraient trop, dans certains cas, le système immunitaire, alors que les hormones masculines, les androgènes, ont plutôt un effet protecteur ; - Du chromosome sexuel féminin X : Les femmes possèdent dans leurs cellules deux chromosomes X, (l’un hérité du père et l’autre de la mère). Normalement, un seul reste actif tandis que l’autre est qualifié de « dormant ». Si ces deux restent fonctionnels, une hyperactivation anormale du système immunitaire en découle ; - La grossesse : un échange de cellules se produit entre la mère et le fœtus et donc un passage de cellules fœtales à la mère (le microchimérisme fœtal). Elles se retrouvent dans le sang de la mère jusqu’à 30 ans après l’accouchement et jusqu’à 50 ans dans la moelle osseuse ! Elles peuvent être considérées comme des éléments étrangers par le système immunitaire qui va alors s’attaquer par erreur à certains organes. La femme est en plus beaucoup plus surexposée que l’homme qui n’est confronté qu’à un seul type d’échange de cellules entre lui et sa mère alors qu’elle en reçoit de sa propre mère et de ses enfants. Signalons qu’il existe cependant quelques maladies auto-immunes que les hommes sont tout aussi ou plus susceptibles de développer que les femmes comme la spondylarthrite ankylosante, le diabète de type 1, le granulomatose de Wegener et le psoriasis. De ce fait, la femme est à la fois au cœur des maladies auto-immunes et des maladies rares (beaucoup étant peu fréquentes ou rares) ! Alors que ce phénomène « féminin » est connu de la communauté médicale, il reste largement ignoré du grand public marocain, faute d’être suffisamment médiatisé. A l’exemple d’autres pays comme les Etats-Unis où des campagnes sont menées de la part de la puissante American Autoimmune Related Diseases Association - AARDA), il mériterait pourtant de faire l’objet de larges campagnes de sensibilisation, autour du concept global d’auto-immunité, en direction des femmes, comme c’est le cas pour le cancer. La journée de la femme ou la journée internationale de la santé serait tout indiquée pour ces actions ! DES THERAPEUTIQUES DE PLUS EN PLUS EFFICACES Le traitement des maladies auto-immunes repose sur la cortisone, les immunosupresseurs et depuis quelques années sur les thérapies biologiques Ces affections ne sont pas curables définitivement mais sont maîtrisables maintenant. Les traitements sont destinés à ralentir ou à supprimer la réponse immunitaire pathologique. Ils s’appuient sur : les corticoïdes par voie orale ou en bolus (injection intraveineuse d’une dose importante), les immunosuppresseurs : (cyclophosphamide, azathioprine, méthotrexate, Mycophénolate Mofétil…), les échanges plasmatiques ainsi que les immunoglobulines et enfin les biothérapies. La prise en charge de ces maladies est assurée par différents spécialistes en fonction des organes touchés (rhumatologue, gastroentérologue, cardiologue…) et / ou un spécialiste en médecine interne, encore appelé interniste , une spécialité méconnue : il soigne notamment les patients qui présentent plusieurs organes malades, ou sont atteints simultanément de plusieurs maladies. Les maladies auto-immunes sont au cœur de ses compétences.

Un G7 affaibli, plus faible que jamais...

Giorgia Meloni, femme propulsée au pouvoir par l’extrême droite italienne a reçu le G7 dans une situation inédite. De tous les présents, elle est la seule fort probablement à se sentir forte, alors que les autres sont quasiment tous affaiblis ou moribonds politiquement. La situation en Grande Bretagne est en train de pousser vers la porte Mr. Rishi Sunak qui va certainement bientôt quitter le pouvoir, le brexit n'est pas loin et la situation loin de se stabiliser notamment économiquement. Son voisin français est en train de vivre le même cauchemar lui qui a été forcé à provoquer des élections législatives, suite à la débâcle de sa majorité au suffrage européen, au profit du Bachelier, à peine, M. Jordan Bardella qui rêve sans doute d'être présent au prochain G7 à côté du sieur Macron. La cohabitation n'est pas loin...Macron a joué à la roulette russe et risque de recevoir l’unique balle du barillet en plein cœur. Non loin de là le chancelier allemand Olaf Scholz, ne pouvant devenir le digne successeur de Mme Angela Merkel revenue vivre en femme du peuple, est lui aussi en grande difficulté et donc véritablement affaibli depuis les dernières élections européennes. Il subit entre autres de vives critiques au sein même de sa coalition. Les représentants de l’outre atlantique à ce sommet ne sont pas en meilleures postures, M. Justin Trudeau qui ne traverse pas un moment mais plutôt des moments difficiles tant au plan familial que politiques parait plus atténué que jamais. Certains canadiens s’emportent même à dire que le Canada n’a jamais été aussi mal. Son voisin américain lui aussi est exténué et n’est pas certain de rester à la maison blanche tant Donald Trump le malmène et lui montre les crocs. C’est donc un G7 de gens baignant dans la faiblesse que Mme Meloni a reçu dans un superbe tailleur rose comme pour signifier à ses paires qu’elle, la femme du groupe est la seule à être à l’aise dans son fauteuil. Madame Meloni qui disait de Macron que c'était entre autre un irresponsable était là à pavaner, à le regarder de haut. Elle sera surement là ou presque, dans un autre G7 avec à ses côtes bien triomphante Mme La présidente Lepen...ou qui sait encore M. Le président Bardella....une italienne à côté d'un italien...d'origine. Ainsi dans ce G7 de la faiblesse, naguère décrié, le fascisme se retrouve puissamment réhabilité et fréquentable...Mussolini et pourquoi pas Hitler en sont si heureux dans la profondeur de leurs tombes...Leur progéniture est entrain de faire un bon travail et domine aujourd'hui le groupe politico-économique le plus puissant, le G7 qui devient aussi le groupe de la honte aux yeux de ceux qui croient encore au plus grand mensonge de l'histoire moderne: l'humanisme et les valeurs universelles... La question qui se pose alors est de savoir si le véritable vainqueur dans cette situation d’incertitude des occidentaux n’est autre que l’Absent-Présent à ce G7 Vladimir Poutine…lui qui sort d’élections remportées haut la main, à la majorité écrasante et qui attend tous ce beau monde sur les terres d’Ukraine...

Les besoins en eau et en vitamines de la personne âgée en gériatrie - PARTIE 3

Veiller à un bon état d’hydratation est fondamental chez les seniors. Les réserves en eau baissent corrélativement à la diminution de la masse musculaire (73% de l’eau totale est stockée dans les muscles) et les apports diminuent, le seuil de perception de la soif s’émoussant avec l’âge. Les pertes hydriques sont en outre plus importantes à cause de certains médicaments (diurétiques et neuroleptiques) ou de la plus forte résistance du tubule rénal à l’action de l’hormone antidiurétique. Les mécanismes de régulation étant moins bien assurés, la capacité de concentration des urines s’altère et la correction d’une hyperosmolarité s’accompagne d’une plus grande perte d’eau. Pour ces raisons, les besoins en eau de boisson sont plus élevés chez la PA que l’adulte jeune (1,7 l/j contre 1,5l/j), d’autant plus que les signes d’une déshydratation sont souvent tardifs et surtout non spécifiques. La comorbidité fréquente rend difficile l’interprétation des symptômes. Une déshydratation intracellulaire se manifestera par une somnolence brusque ou des troubles neuromusculaires ; ailleurs, une constipation ou une tachycardie signalera une déshydratation extracellulaire. Les carences vitaminiques sont lourdes de conséquences chez la PA, variant d’une simple anorexie ou déficit immunitaire à des troubles du comportement, voire à des états démentiels. La vitamine B12 a un rôle crucial sur les fonctions cognitives et le risque cardio-vasculaire en baissant le taux de l’homocystéine. D’origine génétique ou lors d’une carence en acide folique ou vitamine B 12, l’hyperhomocystinémie est un facteur de risque cérébrovasculaire. Or, le déficit en vitamine B 12 est fréquent chez la PA, non pas à cause d’un manque d’apport comme chez les végétariens, mais de l’hypochlorhydrie gastrique physiologique ou secondaire à l’abus d’antiacides : cette vitamine est en effet extraite de ses protéines porteuses grâce à l’acidité gastrique. Un autre mécanisme du déficit en vitamine B12, rencontré surtout après 40 ans, est auto-immun. Après son extraction, pour être absorbée, la vitamine doit être protégée de l’acidité par le facteur intrinsèque (FI) secrété par les cellules pariétales de l’estomac. Le couple vitamine B12-FI sera absorbé au niveau de l’intestin grêle. Au cours de l’anémie de Biermer, des auto-anticorps anti-FI le détruisent, laissant la vitamine sans protecteur. Douleurs musculo-squelettiques, vertiges et mêmes troubles du comportement pourront être liés aux carences en calcium ou en magnésium. Le calcium maintient la masse osseuse et lutte contre l’hyperparathyroidisme sénile. Or, l’absorption intestinale du calcium diminue avec l’âge et l’adaptation aux pertes urinaires s’altère, rendant les besoins en calcium supérieurs. L’absorption du calcium est toutefois améliorée par sa prise postprandiale à l’acmé de l’acidité gastrique ou par sa prise fractionnée. Un pH osseux acide fragilise aussi l’os : pour combattre ce risque, il faut favoriser les aliments alcalinisant (fruits et légumes). Chez la femme, la diminution des œstrogènes (intervenant dans la maturation de la vitamine D) à la ménopause est problématique : le manque de calcium et de vitamine D -complément indispensable pour l’absorption et la fixation osseuse du premierpeut être à l’origine d’une ostéoporose ou l’aggraver. La synthèse cutanée (principale source) de la vitamine D décroît avec l’âge et, en plus, les personnes âgées s’exposent moins au soleil. Les aliments sont pauvres en vitamine D même si les hydroxylations rénales et hépatiques semblent peu touchées chez la PA. La supplémentation en vitamine D s’impose : celle-ci a d’ailleurs des vertus immunomodulatrices et permet de lutter contre l’apparition de maladies auto-immunes, de certains cancers et peut-être même du diabète. Le magnésium, lui, intervient dans l’excitabilité du cœur et son déficit fréquent, souvent favorisé par les diurétiques. L’hypomagnésémie accroît les facteurs de risque athérogène et le spasme coronaire, contribue au développement des myocardiopathies et provoque des troubles du rythme, notamment en cas de traitement digitalique. Toutes les réactions d’oxydoréduction vitales au fonctionnement des cellules produisent des radicaux libres ou oxydants, facteurs de vieillissement et de fragilisation (athérosclérose, inflammations, détérioration du système immunitaire). Ce processus biochimique est accentué par les polluants, les rayons ultraviolets, les radiations ionisantes et même l’exercice physique trop intense. Notre organisme dispose d’une parade, les antioxydants, mais leur production naturelle décline avec l’âge. Il faut veiller alors à la consommation de fruits et légumes riches en antioxydants : vitamines A, C, E, bêtacarotène, sélénium, zinc. Le risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge et en cas d’iris clair (DMLA) peut être diminué par la lutéine, un antioxydant disponible en grande quantité dans les choux, les épinards et le brocoli. Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie en libéral à Casablanca. Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc (AMRM) et de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), Vice-présidente du Groupe de l’Auto-Immunité Marocain (GEAIM) Membre de la Société Marocaine de Médecine Interne POUR EN SAVOIR PLUS : LES PERSONNES ÂGEES SONT SOUVENT ATTEINTES DE MALADIES CHRONIQUES, LA PLUPART DU TEMPS D'ORIGINE AUTO-IMMUNE, EN PARTICULIER POUR LES FEMMES Parmi les pathologies auto-immunes, on peut citer beaucoup de maladies connues, même si la plupart des gens ignorent leur origine auto-immune commune, comme la myasthénie, la maladie cœliaque (intolérance au gluten), la majorité des affections thyroïdiennes, les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin ou « MICI » (maladie de Crohn, rectocolite…) ou encore le psoriasis, le vitiligo (atteinte de la peau qui s’accompagne de dépigmentation) et l’alopécie (une attaque des follicules pileux à partir desquels poussent les cheveux) Et beaucoup de maladies rares peu connues du grand public comme le syndrome de Goodpasture, le pemphigus, l'anémie hémolytique auto-immune, le purpura thrombocytopénique auto-immun, la polymyosite et dermatomyosite, la sclérodermie, l'anémie de Biermer, la glomérulonéphrite… LES FEMMES PRINCIPALES CIBLES DES MALADIES AUTO-IMMUNES Ces affections n’épargnent pas l’homme ni malheureusement l’enfant mais c’est la femme qui porte très majoritairement ce fardeau dans plus de 75 % des cas. La proportion de femmes atteintes pour un seul homme est ainsi dans la maladie de Basedow (Hyperthyroïdie) de 7 femmes pour 1 homme, le lupus de 9f/1h, le Gougerot de 9f/1h, la polyarthrite de 2,5 f/1h, la sclérose en plaques de 2f/1h…

Les besoins nutritionnels de la personne âgée en gériatrie : un cocktail savant, mais fragile - PARTIE 2

Les besoins énergétiques de la Personne âgée (PA) sont à peine restreints par rapport à ceux de l’adulte jeune : 2000 kcal/j pour l’homme et 1800 kcal/j pour la femme contre respectivement 2800 et 2200 à 30 ans. Leur répartition est également identique : 60% pour le métabolisme de base, 10% pour la thermogénèse et 30% pour l’activité physique. Par contre, pour une même activité physique, la dépense énergétique est plus forte en raison d’un mauvais rendement métabolique et, face à une baisse des apports, la PA ne diminue pas son métabolisme de base, mais puise la différence énergétique dans ses réserves musculaires. Pour éviter la fonte musculaire, l’apport nutritionnel conseillé en protéines doit être supérieur à celui de l’adulte jeune : 1 à 1,2 contre 0,8 à 1g/kg/j, soit 12 à 15 % des nutriments. L’hypercatabolisme accroît ces besoins. C’est grâce à l’arrivée dans le sang de grandes quantités d’acides aminés (hyperaminoacidémie) issus de la digestion des protéines alimentaires que la synthèse des protéines du muscle va être stimulée et leur dégradation atténuée. Ce pouvoir freinateur du repas sur la protéinolyse s’amenuise avec l’âge, la dégradation des protéines musculaires se poursuivant au cours du repas, notamment par perte d’adaptation à des apports protéiques faibles. Pour une meilleure optimisation de la protéinosynthèse, une concentration de la ration protéique (80%) sur un seul repas est alors recommandée. De plus, normalement, 50% des acides aminés digérés sont retenus par les tissus splanchniques (foie, intestin). Ce phénomène s’accentue avec le temps, limitant le flux et la disponibilité des protéines pour les tissus périphériques, notamment le muscle. Les sources protéiques animales doivent représenter 70 % de la ration journalière chez la PA. En dépit de certains préjugés, tous les lipides contenus dans les viandes ne sont pas athérogènes, certains à chaînes moyennes ou petites étant plutôt antiathérogènes. Les lipides sont importants pour leurs qualités gustatives et leur richesse en énergie (1 g de gras équivaut à 9 kcal contre 4 pour les autres macronutriments). En mars 2010, l’AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire et alimentaire) a d’ailleurs réévalué leur rôle en portant la ration lipidique maximum de 35 à 40%. Les lipides sont indispensables pour l’apport en vitamines liposolubles et en acides gras polyinsaturés essentiels (non fabriqués par l’organisme) mieux connus sous le nom d’oméga-3 et oméga-6. Leurs précurseurs respectifs, les acides alpha-linolénique (ALA) et linoléique, sont présents dans les matières grasses végétales. Ceux-ci sont transformés sous l’effet d’enzymes (désaturases) en dérivés docosahexaénoique (DHA) et eicosapentanéoique(EPA), eux-mêmes précurseurs des prostaglandines. Avec l’âge, l’activité de ces enzymes baisse et les acides gras moins essentiels (DHA et EPA) deviennent eux aussi essentiels, d’où la nécessité de les obtenir des poissons d’eaux froides (saumon, sardine, hareng) qui consomment du phytoplancton riche en ALA. Ces oméga sont à la fois des constituants des membranes cellulaires et indispensables au fonctionnement du système nerveux central. Les oméga-6 furent longtemps privilégiés jusqu’à ce que l’on se rende compte que les oméga-3 étaient bénéfiques car ils réduisent le risque de formation de caillot sanguin, l’inflammation et même la quantité de certains lipides nocifs pour le système cardio-vasculaire. Quant au régime hypocholestérémiant, il n’est plus justifié après 75 ans pour lutter contre le risque cardio-vasculaire. Plusieurs études ont montré qu’au-delà de 80 ans, la corrélation cholestérol/mortalité est plutôt inversée : des taux bas augmentent le risque de cancer, de dépression et de mort non cardio-vasculaire. Les glucides jouent un rôle d’énergie rapidement disponible, quoique de courte durée, pour l’activité physique et cérébrale (dont le principal carburant est le glucose) ainsi que pour l’anabolisme des protéines. Les aliments contenant les glucides (légumes et fruits) apportent aussi les fibres nécessaires pour combattre la constipation fréquente chez la PA par diminution des mouvements du tube digestif et des secrétions digestives. La constipation est source d’inconfort, de vomissements ou même d’une ulcération colique stercorale et d’une occlusion intestinale sur fécalome. Les glucides complexes à chaque repas préviennent aussi la fatigue et les insomnies. Mais avec l’âge, la tolérance au glucose s’altère : la glycémie à jeun augmente d’environ 0,1g/l par décennie à partir de 30 ans et l’hyperglycémie après une charge orale est plus marquée. Elle provient surtout d’une moindre sécrétion d’insuline par réduction de la sensibilité du pancréas au glucose et de la sensibilité des muscles squelettiques à l’insuline par anomalie de transmission du signal (translocation amoindrie des transporteurs de glucose). Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie en libéral à Casablanca. Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc (AMRM) et de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), Vice-présidente du Groupe de l’Auto-Immunité Marocain (GEAIM) Ancien interne de l' hôpital gériatrique Charles Foix -AP-HP, GROUPE DES HÔPITAUX PITIE-SALPETRIERE. Diplômé en gériatrie de l'Hôpital Pitié Salpétrière POUR EN SAVOIR PLUS : La nature des attaques dans les maladies auto-immunes La nature des atteintes varie énormément selon l’affection. Le système immunitaire peut attaquer par exemple une seule substance spécifique comme la couche protectrice (myéline) des cellules nerveuses dans le cerveau, la moelle épinière et le nerf optique dans la sclérose en plaques ou plusieurs éléments comme les cellules et les tissus de la peau, des articulations, du cœur et des reins dans le lupus. Il existe deux catégories de pathologies auto-immunes : - celles qui sont limitées à un seul organe et appelées maladies auto-immunes « spécifiques d’organe » (comme la maladie de Basedow qui touche la thyroïde ou le diabète de type I qui touche le pancréas) ; - celles au cours desquelles plusieurs organes sont touchés successivement ou simultanément, dites alors maladies auto-immunes « systémiques ». comme : le lupus (atteintes préférentielles des articulations, de la peau, des reins, du système cardiovasculaire, des globules rouges mais aussi pratiquement de n’importe quel organe) ; la polyarthrite rhumatoïde (atteinte principalement articulaire, plus rarement pulmonaire et cutanée), le syndrome de Gougerot-Sjögren (atteintes des glandes salivaires et lacrymales, occasionnant un syndrome sec, et plus rarement des articulations, de la peau et des poumons) ; la spondylarthrite ankylosante (atteintes articulaires surtout de la colonne vertébrale mais aussi parfois pulmonaires et neurologiques).

GERIATRIE : LA NUTRITION FACE AU VIEILLISSEMENT PHYSIOLOGIQUE DES PERSONNES ÂGÉES - PARTIE 1

«QUAND ON AVANCE EN ÂGE, MIEUX VIVRE C’EST MIEUX SE NOURIR» L’équilibre nutritionnel de la personne âgée (PA) est plus précaire car tributaire de modifications physiologiques et de l’émergence de pathologies. Les personnes âgées ont tendance par ailleurs à diminuer leur apport alimentaire sans que leurs besoins énergétiques ne soient réduits : leurs réserves étant amoindries, tout incident rompt un équilibre déjà précaire et la dénutrition fait son apparition. L'IMPACT DU VIELLISSEMENT PHYSIOLOGIQUE SUR LA NUTRITION Avec l’âge, l’altération des perceptions des odeurs et du goût stimule moins l’appétit : la capacité discriminative s’affaiblit d’où une difficulté à identifier les aliments ; le seuil de détection des 4 saveurs de base augmente (multiplié par 11,6 pour le salé, 7 pour l’amer, 4,3 pour l’acide et 2,7 pour le sucré). Près de 400 médications (anti-inflammatoires, antidiabétiques oraux, inhibiteurs de l’enzyme de conversion…), des carences en zinc ou en vitamine B3, la cirrhose du foie ou la déshydratation perturbent le goût. La malnutrition aggrave ces déficiences, ralentissant ainsi le renouvellement cellulaire indispensable à la régénération des acteurs sensoriels. La perte d’appétit découle aussi d’une sénescence des glandes salivaire. Les aliments n’étant plus correctement imbibés, les molécules porteuses de saveurs appétissantes sont moins actives. De plus, la dégradation dentaire et la prédilection pour des aliments plus liquides diminuent les mouvements masticatoires ce qui va encore réduire cette sécrétion. La sécheresse buccale (xérostomie) est alors fréquente, exacerbée par de nombreux médicaments (diurétiques, benzodiazépines, antihistaminiques…), elle va favoriser les caries dentaires, les mycoses buccales et œsophagiennes, occasionnant des brûlures lors de l’ingestion et, in fine, gênant l’élocution et la déglutition. La muqueuse gastrique, en s’atrophiant, sécrète moins d’acide chlorhydrique, d’où une pullulation bactérienne consommatrice de nutriments (folates) et un retard à l’évacuation gastrique de 2 à 3 fois plus long, qui prolonge la phase d’anorexie post-prandiale. L’accélération plus importante chez la PA du transfert du chyme de la partie supérieure de l’estomac (le fundus) à la partie inférieure (l’antre) avec une distension précoce de cette dernière joue par ailleurs un rôle prépondérant dans le sentiment précoce de satiété. Un peptide, le CCK sérique (cholecystokime -pancreozymine), produit par le duodénum au cours du repas, stimule la sécrétion par le pancréas de la trypsine qui inhibe en retour la sécrétion de CCK. L’insuffisance pancréatique exocrine, liée à l’âge ou aggravée par une dénutrition, lève ce rétrocontrôle, d’où une production accrue de CCK à l’origine elle aussi d’une satiété précoce. La survenue plus fréquente chez la PA d’ulcères et de gastrites chroniques, en liaison avec une incidence plus élevée d’infection par Hélicobacter pylori, renforce encore le risque anorexique. Le vieillissement musculaire et la diminution du capital musculaire (sarcopénie) est un phénomène presque inéluctable qui commence à 40 ans pour l’homme contre 50 ans pour la femme. La perte -de 3 à 8 % tous les dix ans- s’accélère après 60 ans et réduit la musculature à 17% du poids du corps à 70 ans contre 30% à 30 ans. La composition en fibres du muscle se modifie : les fibres de type II, ou fibres blanches, à contraction rapide, mais peu résistantes à la fatigue, s’atrophient ; les fibres de type I ou fibres rouges, à contraction lente, générant peu de force, mais une forte endurance, sont moins affectées et leur densité serait même plus importante. Outre cette réduction de la force musculaire malgré une certaine préservation de l’endurance, le système nerveux contrôle moins bien ces contractions. Plusieurs facteurs génétiques, médicamenteux, nutritionnels ainsi que l’augmentation des cytokines (état inflammatoire provenant de l’accroissement de la masse grasse) conditionnent l’apparition de cette sarcopénie. Les hormones sexuelles joueraient aussi un rôle dans le contrôle de l’appétit au cours du vieillissement. La diminution des taux circulants de testostérone observée au moment de l’andropause induirait la perte d’appétit chez l’homme âgé et précipiterait le développement de la sarcopénie. À l’inverse, la réduction de sécrétion des œstrogènes à la ménopause protégerait les femmes de cette perte. Les répercussions de la sarcopénie sont considérables : risques infectieux par baisse des réserves protéiques nécessaires aux défenses immunitaires, chutes et fractures éventuelles compromettant l’autonomie de la PA… Un moindre volume musculaire expose aussi la PA aux troubles de la thermorégulation, la baisse de l’intensité du frissonnement qui en découle rendant la PA plus démunie face à l’exposition au froid. Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie en libéral à Casablanca. Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc (AMRM) et de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), Vice-présidente du Groupe de l’Auto-Immunité Marocain (GEAIM) - REFERENCE MOUSSAYER KHADIJA Doctinews N° 25 Août/Septembre 2010, ACTUALISATION JUIN 2024 - POUR EN SAVOIR PLUS : La plupart des personnes âgees souffrent de maladies chronique le plus souvent d'origine auto-immune Les maladies auto-immunes résultent d’un dysfonctionnement du système immunitaire, censé nous protéger des agressions extérieures, qui va le conduire à s’attaquer à notre propre organisme. Elles constituent un important problème de santé publique du fait de leur poids économique et humain : 3ème cause de morbidité dans le monde après les maladies cardiovasculaires et les cancers, elles touchent en effet près de 10 % de la population mondiale et occupent le deuxième ou le troisième poste du budget de la santé dans beaucoup de pays. Enfin, dernier point méconnu mais pas le moindre, ces maladies concernent les femmes dans plus de 75 % des cas : une femme sur six en est atteinte au cours de sa vie ! Passons donc en revue ce que sont ces pathologies et les actions de l’associations AMMAIS UN PROCESSUS D'AUTODESTRUCTION DE L'ORGANISME Notre système immunitaire est composé notamment de cellules spécialisées comme les lymphocytes et de substances (les anticorps) chargées normalement de nous défendre contre toute attaque extérieure provenant de différents virus, bactéries, champignons et autres produits délétères. Lors d’une maladie auto-immune (MAI) ou à manifestations auto-immunes, des éléments de ce système se trompent d’ennemi et s’en prennent à nos tissus et cellules. Certains anticorps devenus nos adversaires s’appellent alors « auto-anticorps ». Au total, il existe près d’une centaine de ces troubles.

La gériatrie une spécialité encore peu connue au Maroc

La gériatrie désigne la médecine de la personne âgée (PA) et de ses maladies dues au vieillissement : il s’agit d’une prise en charge globale pour maintenir ou, au besoin, restaurer l’autonomie fonctionnelle du patient. L’intervention d’une personne spécialisée en ce domaine est utile en ce sens que la personne âgée (PA) présente des spécificités dues à son vieillissement : elle présente des maladies plus fréquentes et souvent multiples dont l’impact est plus intense sur l’ensemble de l’organisme. D’où l’intérêt de consulter ce spécialiste en gériatrie qui va mieux pouvoir faire la synthèse de tous ses problèmes de santé. Le vieillissement de l’organisme a en effet des conséquences trop souvent méconnues sur la prise en charge du patient âgé, surtout aux environ de 70 ans. Ainsi il détecte moins bien les 4 saveurs de base : le seuil de détection est ainsi en moyenne multiplié par 11,6 pour le salé, 7 pour l’amer, 4,3 pour l’acide et 2,7 pour le sucré ! Près de 400 médicaments perturbent par ailleurs le goût. Ces facteurs et bien d’autres sont alors souvent cause de malnutrition. De même, les médicaments restent en plus grande quantité et plus longtemps dans l’organisme : le paracétamol s’élimine deux fois plus lentement, le diazepam (valium), quatre fois plus lentement. D’où des risques d’’intoxications médicamenteuses dues à une automédication (trop fréquente) ou des prescriptions inappropriées qui sont ainsi responsables d’une hospitalisation sur cinq chez les PA dans les pays développés ! La situation ne peut être qu’au moins identique au Maroc ! UNE SPECIALITE RECENTE AU MAROC La gériatrie n’est devenue une spécialité à part entière que très récemment dans le monde avec l’augmentation de la proportion des personnes âgées dans la population : cette spécialité n’a été créée qu’en 2005 en France par exemple ! Elle n’est donc encore qu’à ses débuts au Maroc, avec la décision du ministère de la Santé, dans les années 2000, d’envoyer en France une quinzaine de spécialistes en médecine interne pour acquérir une seconde sous-spécialité en gériatrie. Ces internistes/gériatres (avec une formation de 5 ans en médecine interne et d’un an en gériatrie), sont les mieux à même de gérer les cas les plus graves. Plusieurs dizaines de médecins généralistes ont aussi une orientation « gériatrie », grâce à des formations complémentaires. Au-delà de ces quelques dizaines de médecins dédiés aux PA, les spécialistes en médecine interne sont aussi par nature les plus ccompétents sur l’ensemble des problèmes de santé des PA, de par leur approche globale de la prise en charge des malades. LA TRANCHE D'ÂGE CONCERNEE PAR CETTE DISCIPLINE La gériatrie ne se définit pas directement par l’âge de ses patients. On peut aller le consulter dès cinquante ans pour mieux préparer son vieillissement. Elle concerne le plus souvent les plus de 60 ans et les principaux défis de cette spécialité visent les plus de 75 ans. Si on peut estimer que l’entrée dans la vieillesse (et de ses premiers handicaps) se fait réellement vers 67/68 ans au Maroc, c’est en effet seulement à partir de 75 ans, le quatrième âge, qu’on observe une montée des incapacités dans les six principales activités de la vie quotidienne : se laver entièrement, s’habiller, aller aux toilettes et les utiliser, se déplacer à l’intérieur du domicile, contrôler ses sphincters et se nourrir. D’où la nécessité d’une intervention de médecins formés spécifiquement à ce moment là de la vie.

GERIATRIE : COMMENT PRÉVENIR LES ESCARRES CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES ?

DES ESCARRES MAL SOIGNEES PEUVENT PRECIPITER LA PERSONNE ÂGEE DANS LA DEPRESSION ET MÊME LA MORT L’escarre est une plaie ouverte, qui se forme à l’endroit où la chair est prise en étau entre l’os et le support (matelas, fauteuil) pendant plusieurs heures chez une personne obligée de garder le lit ou ayant perdue son autonomie. Sa fréquence n’est pas toujours bien appréciée mais on peut estimer néanmoins qu’au moins une personne âgée sur deux en sera touchée plus ou moins gravement. Outre les souffrances physiques, elle est en effet dévalorisante. Elle provoque souvent la survenue ou l’accentuation d’un phénomène dépressif. QU'EST CE EXACTEMENT QU'UNE ESCARRE Quand une personne alitée repose plusieurs heures sur les mêmes points d’appui, la chair est alors compressée à ces endroits, freinant ainsi la bonne circulation du sang et l’oxygénation du sang. Une fois en état d’hypoxie (terme médical pour désigner un manque d’apport en oxygène au niveau des tissus de l’organisme), les tissus vont se dégrader très vite. Le passage du stade d’érythème (rougeur cutanée) à celui d’ulcère (plaie ouverte) peut prendre seulement quelques heures. Selon la classification la plus utilisée, le processus se décline en plusieurs phases de développement : - stade 0, rougeur apparaissant mais disparaissant quand on appuie dessus ; - stade 1, rougeur ne blanchissant pas sous la pression du doigt ; - stade 2, désépidermisation : arrachement cutané touchant l’épiderme et éventuellement le derme, dont une variante au niveau du pied est la phlyctène (ou ampoule) hémorragique ou séreuse, selon qu’elle contient ou non du sang ; - stade 3, nécrose : plaie profonde avec plaque de nécrose recouvrant en général des tissus sous-jacents dévitalisés ; - stade 4, ulcère : plaie ouverte profonde, résultant le plus souvent d’une escarre de stade 3 après élimination des tissus nécrotiques ; les muscles sont touchés, au point que l’on peut voir tendons et articulations à nu. Une autre classification utilisée repose sur une cartographie des couleurs et un raisonnement en termes de pourcentage des couleurs QUELS ENDROIT DU CORPS DOIVENT ÊTRE SURVEILLES ? 40 % des escarres siègent au sacrum (le sacrum, au bas du dos, est formé de la soudure des 5 vertèbres sacrées) et 40% aux talons. Les autres localisations les plus fréquentes sont les ischions (l’ischion est l‘ un des trois os qui sont soudés chez l’adulte pour former le bassin : il supporte le poids du corps en position assise) et le trochanter (les protubérances de la partie supérieure du fémur) ainsi que, par ailleurs, l’occiput en pédiatrie. Pour le malade en fauteuil, roulant ou non, on surveillera : la nuque, les omoplates, les fesses et les talons. Pour le malade couché sur le côté, on surveillera : les trochanters, la face interne des genoux et les faces internes/externes des pieds. Pour le malade sur le dos, on surveillera : l’occiput, la nuque, les omoplates, les coudes, les crêtes iliaques, le sacrum, les fesses, la face interne des genoux et les talons. QUELS SONT LES FACTEURS DE RISQUES ? Ils sont multiples. Quelqu’un qui ne gère pas bien son capital santé, ne se nourrit pas et/ou ne s’hydrate pas correctement présente plus de risque. L’escarre guette également, tout particulièrement les sujets atteints : - de troubles de la conscience et de neuropathie ; - d’artérite, de problèmes vasculaires, d’hypertension ou d’insuffisance cardiaque ; - des conséquences physiques de maladies auto-immunes (polyarthrite rhumatoïde, lupus, scléroses en plaques…) - d’anémie et, de façon générale, de tout problème nécessitant une hospitalisation. QUELS GESTES PRÉVENTIFS ? - Observation régulière de l’état cutané à chaque changement de position et lors des soins d’hygiène. Une rougeur qui subsiste à la pression d’une palpation doit immédiatement alerter. - Corps étrangers : les sondes urinaires ou les lunettes à oxygène sont à surveiller car sources d’escarres. - Nutrition : l’entourage (famille, personnel soignant) doit surveiller l’appétit de la personne âgée, une perte de poids rapide favorisant en effet l’escarre. Au besoin, il faut enrichir ses plats et veiller à ce qu’il reçoive, notamment, une ration protéinique identique à une personne plus jeune et active car la personne âgée synthétise moins bien les protéines et va avoir besoin d’en consommer plus en cas d’escarre. Il faut également veiller à une bonne hydratation, variée si possible (eau, tisanes, jus de fruits…). La capacité à se nourrir correctement est centrale dans le processus de cicatrisation. - Sensibilité : la sensibilité cutanée de la personne est diminuée si on s’aperçoit qu’elle ne change pas de position spontanément en l’espace d’une demi-heure. Il faut alors planifier des changements de position environ toutes les 2 heures pour solliciter d’autres points d’appui. - Hygiène : Il est important de maintenir la personne au sec en évitant les risques de macération QUELS SONT LES PREMIERS SOINS ? – Nettoyage de la plaie et de son pourtour : employer l’eau et le savon ou du sérum physiologique. L’intérêt des antiseptiques ou des antibiotiques n’est pas démontré en l’absence d’infection. La plaie ne doit pas être asséchée mais, après les soins, on peut tamponner légèrement avec une serviette douce. – Traitement de l’escarre constituée : La détersion est nécessaire sur les plaies nécrotiques et/ou fibrineuses, soit mécaniquement soit à l’aide de pansements. Les matières mortes et le sang issu des capillaires sanguins endommagés produisent en effet une masse au fond de la plaie. Cette masse, souvent dure et sèche, s’oppose au processus de reconstruction cellulaire et donc à la cicatrisation. La colonisation bactérienne est, par ailleurs, constante dans les plaies chroniques : différente de l’infection, elle est utile à la cicatrisation et doit être simplement contrôlée par un nettoyage et une détersion soigneuses des tissus morts. QUELS SONT LES GESTES A PROSCRIRE – Pas d’utilisation de produits agressifs (éosine, alcool, antiseptique), de glace sur la plaie, de chaleur (sèche-cheveux par exemple) pour sécher la plaie. Ces gestes détruisent la flore cutanée alors qu’elle est une barrière aux infections. – Pas d’utilisation d’huile essentielle. – Pas de massage des rougeurs – Pas de gestes brusques pour lever le malade ou lui tirer les draps, sous peine de provoquer des coupures de la peau. Dr MOUSSAYER KHADIJA Spécialiste en Gériatrie EN SAVOIR PLUS 1/Liens utiles : - Société Française et Francophone des Plaies et Cicatrisations, rubrique Escarres http://www.sffpc.org/index.php?pg=connaiss&rubrique=escarre - Conférence de consensus publiée par la Haute Autorité de Santé http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_271996/prevention-et-traitement-des-escarres-de-ladulte-et-du-sujet-age - Claire Dubois, Prévenir et soigner les escarres : nouvelles recommandations, 2013 http://www.actusoins.com/13601/prevenir-et-soigner-les-escarres-nouvelles-recommandations.html

LA TUBERCULOSE LATENTE UN PHENOMENE A MIEUX SURVEILLER

La tuberculose est l’une des 10 maladies qui tuent le plus dans le monde. C’est pourquoi l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a institué la Journée mondiale de la lutte contre la tuberculose, célébrée chaque année le 24 mars. Et pourtant cette maladie peut être prévenue et est guérissable ! Provoquée par une bactérie (Mycobacterium tuberculosis), elle touche surtout les poumons et… les pauvres. La tuberculose présente aussi une particularité bien souvent ignorée : elle peut rester, toujours ou longtemps, sous une forme « cachée » dans notre corps sans se déclarer : c’est ce qu’on appelle la tuberculose latente, un phénomène aux conséquences potentiellement dangereuses, notamment sur d’autres maladies, et qui mériterait une plus large sensibilisation médiatique. L’association marocaine des maladies auto-immunes (AMMAIS) avait déjà alerté l’opinion marocaine en 2016 sur ce problème de santé publique. LA TUBERCULOSE : LE MAL DES PAYS INTERMEDIAIRES OU PAUVRES La tuberculose se transmet par voie aérienne. Quand une personne en est atteinte et qu’elle touche les poumons, la projection de quelques bacilles tuberculeux seulement - par sa toux, ses éternuements ou ses crachats - suffit pour infecter un autre individu par inhalation. Selon l’OMS, 1,7 million de personnes en sont mortes en 2016. Plus de 95% de ces décès surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Cette pathologie se complique actuellement d’une augmentation de la résistance aux antibiotiques empêchant sa guérison. La tuberculose multirésistante est devenue une véritable menace du fait de la perte d’efficacité chez certains malades de la rifampicine, le médicament le plus employé. Au Maroc comme dans le reste du Maghreb, la tuberculose reste un sujet de santé publique : 27.000 à 28.000 nouveaux cas sont dépistés annuellement, selon le ministère de la Santé. Pauvreté, malnutrition et habitat insalubre expliquent sa persistance, en particulier dans les grandes métropoles urbaines comme Casablanca, Rabat, Fez ou Tanger. DES RECOMMANDATIONS DE L’OMS TROP NEGLIGEES Environ un quart de la population mondiale est porteuse d’une tuberculose latente, ce qui signifie que ces personnes ont été infectées par le bacille tuberculeux mais ne sont pas (encore) malades et susceptibles de la transmettre. En l’absence de signes cliniques et d’anomalie sur une radiographie thoracique, on ne la détecte que grâce à un test immunologique. Chez ces personnes infectées, le risque de développer la maladie est de 10 %. Chez l’enfant, ce risque, plus élevé, peut atteindre jusqu’à 40 % chez les moins de un an. Il est également plus important chez les sujets dont le système immunitaire est affaibli (personnes en traitement pour une maladie auto-immune, atteintes d’un déficit immunitaire, du SIDA...), souffrant de malnutrition ou de diabète, ou encore les fumeurs. Cette réalité est ignorée de beaucoup de marocains alors que l’OMS préconise pourtant de traiter cette atteinte : chez l’enfant de moins de 15 ans ; chez l’adulte sain lorsque l’infection est récente ; chez le patient immunodéprimé ou qui risque de le devenir à cause des traitements. Le traitement, proche de celui d’un malade déclaré mais avec un protocole différent, repose sur l’emploi d’antibiotiques anti-bacillaires (Isoniazide, rifampicine). Cette recommandation n’est qu’imparfaitement suivie au Maroc. Beaucoup de personnes reçoivent un long traitement immunosuppresseur, ne serait ce que de la « simple » cortisone, sans avoir bénéficié d’un test immunologique préalable. L’automédication, « endémique », ne peut qu’amplifier le risque d’activer cette tuberculose. Or cette pathologie, se surajoutant à une maladie auto-immune, ne peut qu’aggraver l’état du malade. LES LIAISONS DANGEREUSES ENTRE INFECTIONS ET DYSFONCTIONNEMENTS IMMUNITAIRES L’Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), avait mis en garde en 2016 (lors de sa sixième journée de l’auto-immunité) contre les dangers des interactions réciproques entre infections et dysfonctionnements immunitaires, auto-immuns en particulier. Une maladie auto-immune est provoquée par une hyperactivité du système immunitaire qui attaque nos propres organes et cellules alors qu’il est censé protéger notre corps des agressions des virus, bactéries, champignons... Parmi ces pathologies, dont certaines sont des « maladies rares », on peut citer : la maladie de Basedow, la thyroïdite chronique, le lupus, la myasthénie, la Sclérose en plaques, le diabète de type 1, la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite, la maladie cœliaque (intolérance au gluten), la maladie de Crohn… On sait maintenant que certains virus et bactéries sont impliqués dans leur développement. C'est le cas : du virus Epstein Barr dans le lupus, du cytomégalovirus dans le syndrome des antiphospholipides et de l’helicobacter pylori dans le Gougerot-Sjögren. Pour minimiser ces risques, les recommandations d’AMMAIS en 2016 et toujours d'actualité incitaient à : - une meilleure utilisation des antibiotiques face à la montée de la résistance à ces thérapeutiques ; ainsi, un prélèvement de gorge systématique devrait être opéré devant une angine pour vérifier son origine, bactérienne ou virale : étant dans la majorité des cas viral, l’emploi d’antibiotiques se révèle en effet inutile et inefficace ; - des précautions dans l’emploi des traitements immunosuppresseurs, biothérapiques en particulier, qui comportent des risques infectieux, ce qui suppose une connaissance plus stricte du dossier médical du patient et la mise en place d’infrastructures sur tout le territoire marocain pour assurer une recherche immunologique plus systématique de la tuberculose latente Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار اختصاصية في الطب الباطني و أمراض الشيخوخة Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie Présidente de l’Alliance des Maladies Rares au Maroc رئيسة ائتلاف الأمراض النادرة المغرب Présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) رئيسة الجمعية المغربية لأمراض المناعة الذاتية و والجهازي LES MALADIES AUTO-IMMUNES : DES PATHOLOGIES MULTIFACTORIELLES Le système immunitaire réagit habituellement contre les agents extérieurs qui agressent l'organisme. Des cellules immunitaires produisent en particulier des anticorps.qui se fixent sur ces agents étrangers pour faciliter leur élimination ou bloquer leur action néfaste. A chaque instant, plus de 400 millions de catégories différentes d’anticorps sont ainsi synthétisées à la vitesse de 2000 molécules à la seconde pour chaque cellule mobilisée dans cette fabrication et dénommée plasmocyte (issu d’un Lymphocyte B) ! Ce système très sophistiqué se dérègle lors de la survenue d’une maladie auto-immune en élaborant notamment des anticorps dirigés contre notre propre organisme, appelés pour ces raisons auto-anticorps. Les causes de ce dysfonctionnement ne sont pas élucidées mais l’on sait déjà qu’elles impliquent plusieurs facteurs

Le syndrome de DiGeorge un déficit immunitaire congénital (par absence ou sous-développement du thymus)

Le syndrome de DiGeorge est un déficit immunitaire congénital dans lequel le thymus est absent ou sous-développé à la naissance, ce qui entraîne des problèmes avec les lymphocytes T, les globules blancs qui aident à identifier et détruire les cellules étrangères ou anormales. D’autres malformations congénitales cardiaques sont également présentes. Les enfants atteints du syndrome de DiGeorge naissent avec plusieurs anomalies, y compris des anomalies cardiaques, des glandes parathyroïdes peu développées ou absentes, un thymus peu développé ou absent et des traits faciaux caractéristiques. Les problèmes liés aux lymphocytes T provoquent des infections récurrentes. Ce trouble est appelé aussi syndrome de microdélétion 22q11 .2 . 1 /Quelles sont les causes de cette maladie La maladie résulte d'une perte (délétion) d'un petit fragment sur le chromosome 22 qui porte des gènes intervenant dans le développement du cœur, du cerveau, du thymus, et de la glande parathyroïde qui régule le taux de calcium dans le sang. Les conséquences de cette anomalie génétique sont très variables. Certaines personnes n'ont quasiment aucun symptôme et le diagnostic est parfois porté à posteriori , suite à la survenue d'un autre cas plus typique dans la famille. 2/ Quels sont les symptômes ? Il existe des déformations au niveau du visage avec une fente palatine à l’origine d’une occlusion incomplète de la cavité buccale lors de l'émission vocale. Les yeux sont généralement très écartés et la mâchoire est petite et en retrait. Sont observés un retard dans l’acquisition de la marche, de la parole et du langage avec une lenteur ou une maladresse dans l'exécution des gestes. Une susceptibilité particulière aux infections est fréquente avec notamment des otites à répétition et des infections pulmonaires. Une malformation cardiaque est présente dans 75 % des cas affectant essentiellement l’aorte. Un abaissement de la concentration de calcium dans le sang peut provoquer des crises de tétanie. 3/ Y a-t-il un traitement À l'heure actuelle, il n’est pas encore possible de remplacer le fragment chromosomique manquant. La prise en charge des troubles du langage repose essentiellement sur l'orthophonie. Une opération chirurgicale est parfois nécessaire. Un traitement antibiotique prolongé est parfois prescrit à visée préventive pour les enfants qui présentent des infections répétées. Une greffe de tissu thymique ou de cellules souches est effectuée en cas d’absence du thymus. DR MOUSSAYER KHADIJA, spécialiste en médecine interne et en gériatrienالدكتورة خديجة موسيار Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc (AMRM) et de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), Vice-présidente du Groupe de l’Auto-Immunité Marocain (GEAIM) POUR EN SAVOIR PLUS : SYMPTÖMES CARACTERISTIQUES (SOURCE MSD MANUEL), SYMPTÖMES CARACTERISTIQUES (SOURCE MSD MANUEL) Le fœtus ne se développe pas normalement et des anomalies affectent souvent les organes suivants : Cœur : Les enfants naissent souvent présentant un trouble cardiaque congénital Glande parathyroïde : L’enfant naît généralement avec des glandes parathyroïdes (qui contribuent à réguler les taux de calcium dans le sang) insuffisamment développées ou inexistantes. Visage : L’enfant présente en général des traits faciaux caractéristiques, tels que des oreilles basses, une petite mâchoire en retrait ou des yeux très écartés. Il peut présenter une fente dans le palais (fente palatine). Thymus : Le thymus est nécessaire pour le développement normal des lymphocytes T. Comme cette glande est absente ou insuffisamment développée, le nombre de lymphocytes T est faible, ce qui limite leur capacité de combattre de nombreuses infections.Le pronostic est en général lié à la gravité de l’atteinte cardiaque. DIAGNOSTIC DU SYNDROME Analyses de sang Parfois, examens d’imagerie (tels que radiographies du thorax et échocardiographie) Les médecins suspectent un syndrome de DiGeorge en se basant sur les symptômes et des analyses de sang. TRAITEMENT Il se fonde sur : Suppléments calciques et de vitamine D Parfois une greffe de tissu thymique ou de cellules souches Chez les enfants qui possèdent tout de même quelques lymphocytes T, le système immunitaire peut fonctionner correctement, sans traitement. Les infections qui se développent doivent être rapidement traitées.. Chez les enfants qui n’ont pas de lymphocytes T, ce trouble est mortel à moins de recourir à une greffe de tissu thymiqu BIBLIOGRAPHIE -DiGeorge or 22q11.2 deletion syndrome, https://primaryimmune.org/understanding-primary-immunodeficiency/types-of-pi/digeorge-or-22q112-deletion-syndrome -James Fernandez , MD, PhD, Cleveland Clinic Lerner College of Medicine at Case Western Reserve University, Traitement du syndrome de Digeorge, Le Manuel MSD, Vérifié/Révisé janv. 2023 https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-immunitaires/d%C3%A9ficits-immunitaires/syndrome-de-digeorge#:~:text=Les%20enfants%20atteints%20du%20syndrome,T%20provoquent%20des%20infections%20r%C3%A9currentes L'Alliance des Maladies Rares aumar L’Alliance a pour missions de faire connaître et reconnaître les maladies rares auprès du public, des professionnels de santé et des pouvoirs publics en informant sur leurs enjeux scientifiques, sanitaires et sociaux, par tous les moyens : presse écrite, télévision, radio, sites internet et réseaux sociaux. Elle a également pour objectifs de contribuer à l’information des médecins en organisant des colloques thématiques sur les maladies rares. Elle œuvre à aider à la création d’associations de malades dédiées à chaque maladie rare et à améliorer l’accès au diagnostic et aux soins des maladies rares par la mise en place de centre de référence et de compétence et par une prise en charge réellement efficaces en inscrivant ces troubles comme des affections de longues durées (ALD) L’Alliance des Maladies Rares (AMRM) a été créée en 2017. Elle s’est inspirée des modèles des pays plus développés, où des associations de malades atteints de maladies rares et des malades dépourvus d’association se sont unis depuis plusieurs années en « Alliance », telles la France avec l’Alliance des Maladies Rares ou la Suisse avec Proraris. L’Alliance se donne par ailleurs pour but de contribuer à la création par les malades eux-mêmes d’associations spécifiques comme elle l’a fait par exemple pour : l’association marocaine des malades d’angioœdèmes (AMMAO) ou l’association pour les personnes atteintes de rachitisme vitamino résistant hypophosphatémique (RVRH-XLH). L’Alliance au Maroc collabore déjà étroitement avec beaucoup d’autres associations œuvrant sur une pathologie particulière comme l’Association de solidarité avec les enfants de la lune Maroc, l’Association Marocaine de Mucoviscidose, l’association des amis des myasthéniques (AAMM), l’association marocaine du syndrome de Rett (AMSR), l’association SOS Pku …

La maladie coeliaque est deux plus fréquente chez la femme que chez l'homme

La maladie cœliaque ou intolérance au gluten est une pathologie auto-immune chronique, qui touche les intestins, suite à l'ingestion de gluten. Il s'agit plus précisément d'une intolérance à un composant du gluten, la gliadine (ensemble de protéines constituant les farines de certaines céréales, dont le blé, le seigle, l'orge, et l'avoine). Le diagnostic de ce trouble est souvent difficile et tardif. Il n'existe toujours pas de traitement curatif et sa seule résolution réside dans l'exclusion de tout gluten de l'alimentation générale. Or, phénomène méconnu, elle est deux à trois fois plus fréquente, selon les pays, chez la femme que chez l'homme. C’est la nature auto-immune de ce trouble qui en est la cause. Les maladies auto-immunes concernent en effet les femmes dans 75 % des cas. Ces pathologies constituent un problème de santé publique du fait de leur poids humain : 3ème cause de morbidité dans le monde après les maladies cardiovasculaires et les cancers, elles touchent en effet environ 10 % de la population mondiale et occupent le troisième poste du budget de la santé LES MALADIES AUTO-IMMUNES UNE AUTO-DESTRUCTION DE L’ORGANISME Lors d’une maladie auto-immune (MAI) ou à manifestations auto-immunes, le système immunitaire commet des erreurs et détruit certains des tissus de son organisme : des cellules spécialisées de ce système comme les lymphocytes, et des substances (les anticorps) sont censées protéger nos organes, tissus et cellules des agressions extérieures provenant de différents virus, bactéries... Pour des raisons encore non élucidés, ces éléments se trompent d’ennemi et se mettent à attaquer nos propres organes et cellules. Ces anticorps devenus nos ennemis s’appellent « auto-anticorps ». La nature des attaques auto-immunes varie énormément selon la maladie. Le système immunitaire peut attaquer par exemple : 1/ une substance spécifique, la couche protectrice (myéline) des cellules nerveuses dans le cerveau, la moelle épinière et le nerf optique dans la sclérose en plaques ; 2/ des cellules et des tissus de la peau, des articulations, du cœur et des reins dans le lupus érythémateux disséminé. Il existe deux catégories de maladies auto-immunes : - celles qui sont limitées à un seul organe et appelées maladies auto-immunes « spécifiques d’organe » (comme la maladie de Basedow qui touche la thyroïde ou le diabète de type I qui touche le pancréas) ; - celles au cours desquelles plusieurs organes sont touchés successivement ou simultanément, dites alors maladies auto-immunes « systémiques ». comme : le lupus érythémateux disséminé (atteintes préférentielles des articulations, de la peau, des reins, du système cardiovasculaire, des globules rouges mais aussi pratiquement de n’importe quel organe) ; la polyarthrite rhumatoïde (atteinte principalement articulaire, plus rarement pulmonaire et cutanée) ; le syndrome de Gougerot-Sjögren (atteintes des glandes salivaires et lacrymales occasionnant un syndrome sec et plus rarement des articulations, de la peau et des poumons) ; la spondylarthrite ankylosante (atteinte des articulations surtout de la colonne vertébrale, atteintes pulmonaire et neurologique possibles). Parmi les Pathologies auto-immunes, beaucoup sont des maladies rares et peu connues du grand public : le syndrome de Goodpasture, le pemphigus, l'anémie hémolytique auto-immune, le purpura thrombocytopénique auto-immun, la polymyosite et dermatomyosite, la sclérodermie, l'anémie de Biermer, la maladie de Gougerot-Sjögren, la glomérulonéphrite… UNE FEMME SUR EST OU EN SERA ATTEINTE AU COURS DE SA VIE Plusieurs explications à ce phénomène, impliquant le rôle : des hormones sexuelles féminines, les œstrogènes : elles stimuleraient trop, dans certains cas, le système immunitaire, alors que les hormones masculines, les androgènes, ont plutôt un effet protecteur ; du chromosome sexuel féminin X : Les femmes possèdent dans leurs cellules deux chromosomes X, (l’un hérité du père et l’autre de la mère). Normalement, un seul reste actif tandis que l’autre est qualifié de « dormant ». Si ces deux restent fonctionnels, une hyper-activation anormale du système immunitaire en découle ; de la grossesse : un échange de cellules se produit entre la mère et le fœtus et donc un passage de cellules fœtales à la mère (le microchimérisme fœtal). Elles se retrouvent dans le sang de la mère jusqu’à 30 ans après l’accouchement et jusqu’à 50 ans dans la moelle osseuse ! Elles peuvent être considérées comme des éléments étrangers par le système immunitaire qui va alors s’attaquer par erreur à certains organes. La femme est en plus beaucoup plus surexposée que l’homme qui n’est confronté qu’à un seul type d’échange de cellules entre lui et sa mère alors qu’elle en reçoit de sa propre mère et de ses enfants Au total, la proportion de femmes atteintes pour un seul homme est par exemple dans la maladie de Basedow (Hyperthyroïdie) de 7 femmes/1homme, le lupus de 9f/1h, le Gougerot de 9f/1h, la polyarthrite de 2,5 f/1h, la sclérose en plaques de 2f/1h… Signalons qu’il existe cependant quelques maladies auto-immunes que les hommes sont tout aussi ou plus susceptibles de développer que les femmes comme la spondylarthrite ankylosante, le diabète de type 1, le granulomatose de Wegener et le psoriasis. Dr Moussayer khadija, spécialiste en médecine interne et en Gériatrie.الدكتورة خديجة موسيار, Vice - présidente de l’association marocaine des intolérants et allergiques au gluten, Présidente de l’association marocaine des maladies uto-immunes et systémiques (AMMAIS) et de l'Alliance des Maladies Rares au Maroc, (AMRM), Dr MOUSSAYER KHADIJA , Vice-présidente du Groupe de l’Auto-Immunité Marocain POUR EN SAVOIR PLUS I/ LA PRISE EN CHARGE DES PATHOLOGIES AUTO-IMMUNES Ces affections souvent ne sont pas curables définitivement. Les traitements sont destinés à ralentir ou à supprimer la réponse immunitaire pathologique et s’appuient souvent sur : les corticoïdes par voie orale ou en bolus (injection intraveineuse d’une dose importante), les immunosuppresseurs : (cyclophosphamide, azathioprine ? méthotrexate, Mycophénolate Mofétil), les échanges plasmatiques ainsi que les immunoglobulines et enfin les biothérapies. Outre un médecin généraliste, la prise en charge de ces maladies est assurée par différents spécialistes en fonction des organes touchés (rhumatologue, gastroentérologue, cardiologue…) et / ou un spécialiste en médecine interne, encore appelé « interniste », une spécialité quelque peu méconnue en France et surtout au Maroc : il soigne notamment les patients qui présentent plusieurs organes malades, ou atteints simultanément de plusieurs maladies ; les maladies auto-immunes sont au cœur de ses compétences. II/ L’ASSOCIATION MAROCAINE DES INTOLERANTS ET ALLERGIQUES AU GLUTEN (AMIAG) Fondée en 2013, l’AMIAG a su s’imposer rapidement comme l’association nationale de référence pour la maladie cœliaque au Maroc et est reconnue comme telle par ses partenaires à l’étranger.

Khemisset entre Divertissement Éphémère et Potentiel Social Inexploité

L'organisation de l'arrivée d'une course de bicyclette à Khemisset a récemment suscité un certain engouement parmi les habitants. Cette initiative montre que la ville peut accueillir des événements d'envergure et offrir des moments de divertissement à ses résidents. Cependant, en dépit de cet aspect positif, l'événement a également mis en lumière certaines lacunes et opportunités manquées pour promouvoir le sport et aborder des problématiques sociétales plus larges. Bien que l'événement ait rassemblé des gens et créé une animation palpable, cela n'a duré que le temps de la course. En effet, des groupes de musique ont joué pendant une vingtaine de minutes, créant une ambiance festive. Cependant, une fois les cyclistes et les véhicules d'accompagnement passés, tout est rapidement retourné à la normale. Cette observation souligne un problème de pérennité et d'impact durable des événements sportifs dans la ville. Un des points cruciaux est l'absence d'efforts pour capitaliser sur cet événement afin de promouvoir des initiatives sociales et sportives durables. L'événement pourrait être utilisé pour sensibiliser les habitants à l'importance du sport et à ses bienfaits pour la santé et la cohésion sociale. Des campagnes de sensibilisation pourraient être organisées en parallèle pour encourager la pratique sportive régulière. Les associations sportives locales devraient être invitées à se présenter et à faire connaître leurs activités. Cela pourrait inclure des démonstrations, des ateliers, ou des stands d'information, offrant ainsi aux résidents des opportunités de s'engager dans des activités sportives régulières. Des projets sociaux parallèles pourraient être mis en place, tels que des ateliers, ou des campagnes de sensibilisation sur des problématiques spécifiques à la ville. Khemisset fait face à une certaine vulnérabilité. Les événements sportifs peuvent servir de leviers pour aborder des problématiques sociétales. Le sport peut être utilisé pour encourager l’éducation et l’intégration sociale, notamment parmi les jeunes. Des programmes éducatifs et des initiatives d'intégration pourraient être développés autour de ces événements. Investir dans des infrastructures sportives durables, qui peuvent être utilisées tout au long de l'année, au-delà des événements ponctuels, pourrait avoir un impact positif significatif sur la communauté. Des programmes sportifs inclusifs pour différentes populations (jeunes, femmes, personnes âgées, etc.) pourraient renforcer le tissu social et améliorer la qualité de vie des résidents. Pour maximiser l'impact de tels événements, une planification stratégique et un suivi rigoureux sont essentiels. Identifier les besoins spécifiques de la communauté et intégrer ces besoins dans la planification des événements permettrait de s'assurer qu'ils répondent aux attentes et besoins locaux. Travailler en collaboration avec les autorités locales est crucial pour s'assurer que les événements sportifs s'inscrivent dans une vision à long terme pour le développement de la ville. Recueillir des retours des participants et des résidents est nécessaire pour améliorer les futures éditions et maximiser leur impact. En conclusion, bien que l'accueil d'une course de bicyclette soit une bonne initiative pour Khemisset, il est essentiel de voir au-delà de l'événement ponctuel et de saisir l'opportunité pour promouvoir des rôles sociaux et aborder les problématiques sociétales à travers le sport. Un engagement plus profond et une planification stratégique peuvent transformer de tels événements en catalyseurs de changement positif pour la communauté.

Elections sud-africaines: changement ou continuité...

C’est acté, l’ANC a beaucoup perdu lors des élections sud-africaines de 2024, contrairement à toutes celles d’avant où elle trônait sans rivalité notoire. La rente mémorielle et le populisme au goût de luttes contre toutes sortes de chimères, les promesses, jamais tenues par ailleurs, n’ont plus suffit pour amadouer les masses et les faire voter pour ceux qui aujourd’hui sont plutôt tenus pour être responsables de ce que bon nombre de sudafricains ressentent comme une trahison. Les résultats confirment aujourd’hui la débâcle du parti au pouvoir depuis Mandela. L’ANC de Ramaphosa est toujours le premier parti du pays certes mais il est lourdement sanctionné avec seulement 40% des votes. C’est une perte sèche de 17 points par rapport aux élections de 2019. Celles-ci annonçaient déjà la débâcle d’aujourd’hui. Pour les africains du sud. Les résultats des élections de 2019 étaient déjà une sorte d’alarme…Mais cela n’a pas suffi pour le réveil attendu, pour une prise de conscience que quelque chose devait changer. De ce fait les élections législatives sud-africaines de cette année resteront dans les annales politiques du pays, certains interprétant les résultats comme étant l’expression d’un ras le bol du système politique imposé depuis 1994 par l’ANC. Les résultats aujourd’hui obtenus imposeraient une cohabitation et c’est plutôt inédit, l’ANC ayant gouverné sans partage depuis1994. La question et de savoir avec qui elle va s’opérer cette coalition ? Beaucoup pencheraient à penser qu’elle se fera avec Zuma ; multi récidiviste moult fois condamné, il a su aller reprendre en main et raviver les nostalgiques de la lutte à savoir le bras armé de l’ANC…Umkhonto we Sizwe…dit MK. Ce "nouveau parti" a réussi à glaner 14.9 % des voix, se plaçant à la troisième place. S’il ralliait l’ANC cela donnerait en fait au même parti, avec ces deux mouvances, une majorité confortable d’un peu plus de 55%, soit un score assez proche de celui de l'ANC en 2019 qui était de quelques 57%. Si cette coalition se faisait, alors l’Afrique du Sud n’aura pas changé et l’ANC aura cinq années soit pour réformer le pays et le remettre sur les rails, soit pour l’enliser davantage dans les problématiques économiques et sociales. Les séparatistes de la région du Cap qui estiment que le pays ne peut pas être sauvé auraient davantage possibilité de se faire entendre. Les scandales de corruption du parti au pouvoir avec tout récemment celui de l’ancienne présidente de l’Assemblée nationale, Nosiviwe Mapisa-Nqakula ont certes pesé mais pas au point d’apporter un changement radical. Jacob Zuma président de 2009 à 2018, jugé coupable est aujourd’hui de retour par la fenêtre avec le soutien de la branche armée de l’ANC… C’est dire qu’une partie de la société n’est point sensible au scandale et vote par appartenance plutôt que pour le respect de la moralité, quand il s’agit d’exercice du pouvoir. Cyril Ramaphosa, président sortant est plutôt certain, selon ses dires, d’obtenir la majorité car il voit mal l’ensemble des oppositions se mettre du même côté et refuser la majorité à l’ANC. C’est dire que rien ne va changer dans les faits. La question est alors de savoir si cette nouvelle situation de coalition va trouver les bonnes réponses pour la question du chômage endémique par exemple ? Le taux de participation de l’ordre de 60% sur les 27 millions de personnes appelées aux urnes est quasiment le plus bas depuis le début de l’expérience politique actuelle du pays arc en ciel. C’est un autre indice de désamour entre les 62 millions d’habitants et leur modèle politique qui ne les rassure plus pour leur avenir. La fuite du capital vers les pays limitrophes est un gros indice de ce désamour. Les jours à venir risquent d’apporter leur lot de surprises mais seront-elles de tailles à surprendre vraiment ? Voici les résultats définitifs de ces élections • ANC 40.18, • Alliance démocratique (DA) 21.82 • Umkhonto we Sizwe (MK) 14.59 • Combattants pour la liberté économique (EFF) 9.49 • Parti Inkhata de la liberté (IFP) 3.86 • Alliance patriotique (PA) 2.06 • Front de la liberté (VF) 1.36 • ActionSA 1.18 • Parti chrétien démocrate africain (ACDP) 0.60 • Mouvement démocratique uni (UDM) .049 Vous aurez remarqué que trois partis sur les 10 ayant obtenu des voix, ont le mot liberté dans leurs appellations et que trois se revendiquent démocrates…Ce ci en dit long sur les attentes de ce peuple sud-africain et sur ses rêves. Dans tous les cas, ces élections auront un impact sur l'histoire du pays et des répercussions sur l'ensemble du continent. L'Afrique du Sud est actuellement la deuxième économie d'Afrique.

Le Sport un moyen de développement durable?

Toute personne opérant dans la sphère publique est doublement interpellée quand il s’agit de développement durable et de responsabilité sociale. Celles actives en sport le sont également. Il faudra dire que la question de développement durable est très confuse dans l’esprit des gens. Dans certaines contrées, la nécessité est d’un développement tout court afin que les citoyens puissent vivre décemment, dans la dignité, avec une réponse correcte à leurs besoins, en profitant des richesses de leurs pays. Il y a cependant plein de confusions dans les messages véhiculés par la quasi-totalité des hommes politiques et différents influenceurs qui se sont accaparés la question sans la moindre compétence dans le domaine, avec une prédominance idéologique dans la communication, ce qui rend difficile la compréhension d’un sujet pourtant capital. La question par exemple de dire que la planète est en danger est juste ridicule. Ce sont les humains qui sont menacés de disparition et de pleins de problèmes probables avant leur disparition, si rien n’était fait pour renverser la tendance. Aussi n’est-il pas légitime de poser ouvertement la question de savoir si la compensation carbone imaginée comme solution, n’est-elle pas un moyen de figer les pauvres dans leur pauvreté et les riches dans leur confort ? Du temps où j’exerçais en ma qualité de responsable directe dans le sport, la question de développement durable se posait beaucoup plus dans sa dimension sociale plutôt qu’environnementale, or il se trouve que justement le sport et l’athlétisme pour ce qui m’intéresse, dans certaines régions du continent en particulier, ont permis de solutionner énormément de problèmes à partir de l’amélioration du niveau de vie d'individus. Cette amélioration a eu à chaque fois un impact positif sur l’environnement immédiat des personnes concernées et parfois sur un cercle encore plus large autour de cette personne, au niveau de tout un village par la création d’écoles, de structures de santé, de mise en place de moyens de production, de mise en place de point d’eau. Je suis de ceux convaincus que le retour et la valorisation de systèmes coutumiers et de traditions ancestrales ; résultat d’un cumul culturel dans le temps et l’histoire, est extrêmement important, non pas dans une vision de nostalgie et ou de ‘folklore’ mais plutôt pour y puiser des solutions aux problèmes actuels. L’homme, partout dans le monde, a toujours mis en place des systèmes ingénieux pour résoudre ses problèmes de l’adduction, de la conservation et du partage de l’eau par exemple. Pour en revenir aux valeurs actuelles, le sport, sans doute aucun, est un vecteur d'éducation des jeunes filles et des femmes, une école du vivre ensemble, de paix et de diplomatie. Il est du reste le moyen le plus efficace pour la cohésion et l’inclusion sociale, même quand il s’agit de populations carcérales. Dans les années 80 j’avais initié l’activité sportive en faveur des handicapés dans mon pays, ce qui a abouti peu de temps après à la création d’une Fédération Royale Marocaine dédiée. Aujourd’hui au Maroc, la quasi-totalité des catégories de personnes à besoins spécifiques bénéficient d’encadrements sportifs dans des centaines d’associations et de nombreux centres spécialisés. Les résultats du Maroc dans ce domaine sont souvent cités en exemple. Cette conviction toujours présente fait qu’aujourd’hui encore, je fais partie de deux importantes associations dédiées à l’activité physique et au sport pour les jeunes filles et les femmes : l’Association nationale Femme et activité Physique initiée début des années 80 par Mme Fatima El Faquir et l’Association Femmes Réalisations et Valeurs initiée par Mme Nezha Bidouane. Les deux font bénéficier des dizaines de milliers de femmes d’une activité soutenue et régulière. Je participe par ailleurs assez régulièrement à des activités initiées en milieu carcérale etc. Ce pendant afin que le sport puisse jouer convenablement ce rôle d’axe de développement durable et sociale, il y a bien des choses à améliorer dans la formation des encadrants. D’abord il faut privilégier les formations académiques dans des institutions et les facultés spécialisées. L’activité physique et le sport sont des domaines fort complexes. Les fédérations internationales ont très mal fait en mettant le nez dans les formations. Elles devraient se consacrer à la qualification et laisser les formations aux systèmes universitaires. Il ne faut pas oublier que le sport lui-même est menacé par les risques climatiques et environnementaux, mais également par un tas de dérives qu’il peut subir ou engendrer. Le réchauffement climatique par exemple contraint les sportifs à ajuster leurs heures d'entraînements, le manque d'eau ne permet pas l'installation de certaines infrastructures sportives sur certains territoires : piscines, terrains de tennis, golfs...). La pollution atmosphérique et sonore de certains sports, la violation des droits de l'homme qui entache la crédibilité de certains grands événements sportifs, les violences psychiques ou physiques infligés aux sportives sont également autant de menaces qui pèsent lourd et qui compromettent la mission noble du sport. Un autre risque majeur ici est celui de l’exploitation qu’elle soit financière ou physique. Je pense ici à tous ces jeunes sportifs exploités, auxquels ont fait miroiter plein de bonnes choses et un avenir radieux, dans différents centres de soi-disant formation qui n’obéissent à aucune règle démonologique ni à aucun code éthique. Je pense aussi à l’exploitation sexuelle, à la pédophilie, au harcèlement et à l’exploitation sexuelle des jeunes filles. Il y a également l’hérésie de toutes ces activités hautement polluantes qui se disent sportives…que ce soit directement par l’utilisation de motorisation puissante, de caoutchouc, de plastique et autres composants nocifs. La violence est également présente au quotidien dans le sport notamment quand les enjeux sont très importants et quand s’y ajoute une dimension exagérée de fanatisme. Le racisme est aussi de plus en plus exprimé sans gêne dans les tribunes par un public de plus en plus libéré de contraintes morales ou judicaires, dans une impunité déconcertante. Alors bien évidemment il y a des actions qui sont menées à travers ce qui est communément appelé aujourd’hui Safeguarding. Beaucoup de fédérations internationales dont World Athletics se sont lancées dans cette voie. Attendons de voir les résultats de telles stratégies mais toujours est-il que ces questions ne peuvent être solutionnées par de simples règles et sanctions. La Création par les Nations unis de la Journée Internationale du Sport au service du Développement et de la Paix a surement été pensée dans ce sens. Faut-il le rappeler la journée a été proposée par un africain : le marocain Kamal Lahlou.

Les héros masqués, Les gardiens des valeurs cachées ...

Lorsque j’ai franchi les portes du SIEL à Rabat, je ne m'attendais pas à me retrouver au cœur d'un univers parallèle où les héros de dessins animés prenaient vie. C’était comme si j’avais traversé un portail magique, et soudainement, Superman, Batman et les membres des Avengers se tenaient là, grandeur nature, prêts à défendre l'humanité. À la sortie de cet espace fantastique, une scène inattendue m’a captivé : des élèves en sortie scolaire, en pleine bataille fictive, s’inspirant de leurs idoles héroïques. Cette vision m’a incité à réfléchir sur les valeurs profondes que ces super-héros incarnent et sur l'importance de transmettre ces valeurs aux jeunes générations. Superman, par exemple, est bien plus qu'un homme volant en cape rouge. Il est le champion de la justice, de la vérité et de la bienveillance. Ses pouvoirs surhumains sont au service des autres, jamais pour son propre gain. Il nous enseigne que la compassion et le sacrifice personnel sont les véritables marques de la force. C’est en incarnant ces valeurs que nous pouvons inspirer nos enfants à devenir des défenseurs du bien, prêts à aider ceux qui en ont besoin. Puis, il y a Batman, le Chevalier Noir, un héros sans super-pouvoirs mais doté d’une volonté inébranlable et d’une intelligence hors du commun. Bruce Wayne a transformé la tragédie en détermination, utilisant ses compétences et ses ressources pour combattre le crime à Gotham City. Il montre que la véritable puissance réside dans la résilience et la capacité à surmonter ses peurs. En suivant l’exemple de Batman, nous apprenons à nos enfants que, même sans pouvoirs extraordinaires, chacun peut contribuer à un monde meilleur grâce à la persévérance et à l’innovation. Les héros de Marvel, comme Spider-Man, Iron Man et Captain America, apportent chacun des leçons uniques. Spider-Man nous rappelle que "Avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités." Ce mantra souligne l'importance de la responsabilité personnelle et de l’utilisation de ses dons pour le bien commun. Iron Man, de son côté, incarne la rédemption et l’innovation. Tony Stark, initialement égocentrique, devient un protecteur dévoué, montrant que l’évolution personnelle et l'engagement envers la protection de l’humanité sont essentiels. Captain America, quant à lui, est le symbole du courage, de l'honneur et de la loyauté. Malgré ses débuts modestes, il devient un leader charismatique, prêt à défendre les valeurs de liberté et d’égalité à tout prix. Il est essentiel de comprendre que ces héros se battent non par goût de la violence, mais parce que les circonstances les y obligent pour défendre leurs idéaux. Leurs combats symbolisent souvent des luttes intérieures, des défis moraux et des choix difficiles. Ils nous montrent que le véritable héroïsme réside dans la fidélité à ses principes, même en période de crise. En tant que parents et éducateurs, notre rôle est de rappeler aux jeunes que l’admiration pour ces super-héros doit aller au-delà des batailles spectaculaires. Nous devons leur enseigner que les véritables leçons à tirer de ces figures emblématiques sont les valeurs qu'elles défendent : intégrité, courage, empathie et détermination à faire le bien. En encourageant les enfants à intégrer ces qualités dans leur vie quotidienne, nous les aidons à devenir des individus responsables et altruistes. Ainsi, les super-héros peuvent servir de modèles puissants pour les jeunes, non seulement à travers leurs exploits héroïques, mais surtout par les valeurs qu’ils incarnent. Enseignons à nos enfants que les vrais héros sont ceux qui choisissent de faire ce qui est juste, même lorsque c’est difficile, et que la véritable force réside dans la défense des valeurs humanitaires.

Les mycotoxines : la menace invisible dans notre chaîne alimentaire

Les mycotoxines sont des composés toxiques produits naturellement par certains types de moisissures (champignons) se développant sur de nombreuses denrées alimentaires telles que les céréales, les fruits séchés, les fruits secs oléagineux et les épices. Ils posent des risques sérieux pour la santé humaine et animale. Les mycotoxines ont la particularité de pouvoir se développer dans les champs, lorsque les conditions climatiques sont favorables (chaleur et humidité importantes) ; et après récolte, pendant le stockage des denrées alimentaires. On connaît plusieurs centaines types de mycotoxines. Les aflatoxines, la patuline, les fumonisines, la zéaralénone et le nivalénol/déoxynivalénol sont ceux qui sont les plus souvent observées et qui présentent un danger pour la santé humaine et celle des animaux d’élevage LES MYCOTOXINES RESISTENT A LA CUISSON La plupart des mycotoxines sont chimiquement stables et résistent ainsi au traitement des aliments et notamment à la cuisson et aux processus de transformation. Aussi, si des mycotoxines sont hébergées dans des céréales, elles subsisteront dans les pâtes, les farines ou le pain issu de ces graines, quand bien même que les moisissures auraient totalement disparu. Par ailleurs, l’exposition aux mycotoxines peut être également indirecte en consommant les produits des animaux nourris avec des aliments contaminés, notamment lait et viande. EFFETS NEFASTES DES MYCOTOXINES Certaines mycotoxines comme les aflatoxines, les ochratoxines et les fumonisines, sont particulièrement problématiques car fréquemment présentes dans l’alimentation et toxiques même à faible dose. Les aflatoxines, qui font partie des mycotoxines les plus toxiques et sont produites par certaines moisissures , se développant sur le sol, la végétation en décomposition, le foin et les graines. Les récoltes souvent touchées par cette mycotoxine sont les céréales (maïs, sorgho, blé et riz), les graines oléagineuses (soja, arachide, tournesol et coton), les épices (piments, poivre noir, coriandre, curcuma et gingembre) et les fruits secs oléagineux (pistache, amande, noix, noix de coco, noix du Brésil). Certains effets des aflatoxines sont aigus en entraînant des symptômes graves survenant rapidement après la consommation des produits contaminés pouvant mettre la vie du patient en danger, en général à cause des lésions hépatiques. D’autres effets se voient sur le long terme tels l’induction de cancers ou des déficiences immunitaires. En effet, on a montré que les aflatoxines peuvent abîmer l’ADN et provoquer des cancers chez l’animal et peuvent causer des cancers hépatiques chez l’être humain. La patuline une autre mycotoxine est souvent retrouvée dans les pommes en train de pourrir. Les pommes et les jus de pommes préparés avec des fruits contaminés sont la principale source de patuline dans l’alimentation humaine. Chez l’homme, on a signalé des nausées, des troubles digestifs et des vomissements. On considère que la patuline est génotoxique mais son potentiel cancérogène n’a pas encore été démontré. LES MYCOTOXINES EN AFRIQUE La présence de mycotoxines dans l’alimentation est un problème de santé publique majeur qui nécessite une attention urgente. Au Maroc comme dans la plupart des pays africains, la réutilisation des produits de boulangerie rassis ou durs (pain, crêpes, biscuits… ) comme aliments pour animaux est très répandue parmi les éleveurs. Les conditions de stockage souvent déplorables de ces produits rassemblent les conditions nécessaires à la prolifération des moisissures potentiellement toxiques. Sur le plan individuel, lorsque le pain est moisi, il est important de le jeter de manière appropriée pour éviter la propagation des spores de moisissures. Idéalement, le pain moisi doit être emballé dans un sac en plastique fermé hermétiquement avant d’être jeté à la poubelle. Cela aide à empêcher la dispersion des spores de moisissures dans la cuisine ou dans l’environnement extérieur. En cas de signes de moisissure, Il est préférable de jeter tout le pain, car les spores de moisissures peuvent être présentes même là où la moisissure n’est pas visible à l’œil nu. Casablanca, le 2 mai 2024 Dr MOUSSAYER KHADIJA, Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie en libéral à Casablanca, Présidente de l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM) et de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) POUR EN SAVOIR PLUS : Explications supplémentaires sur,les mycotoxines, Bibliographie DES EXPLICATIONS SUPPLEMENTAIRES SUR LES MYCOTOXINES (SOURCE WIKIPEDIA) Les toxines se retrouvent dans le mycélium et les spores des champignons et se diffusent ensuite dans leur environnement qu'elles contaminent même après la destruction du champignon responsable de leur production. Ces substances font partie de leur arsenal chimique de défense contre des concurrents indésirables (bactéries, autres champignons, ou animaux) La prévention de la contamination des matières premières par des mycotoxines peut consister en l’utilisation de fongicides (un produit phytosanitaire conçu pour éliminer ou limiter le développement des champignons parasites des végétaux) inhibant la croissance des moisissures, ou la sélection génétique de plantes résistantes à l’invasion. À cela s'ajoutent les soins apportés lors du stockage (séchage, contrôle de la température, de l’humidité et de l’oxygénation dans les silos) En l'état actuel des connaissances scientifiques et techniques, on ne sait cependant pas empêcher complètement le développement des moisissures. En conséquence, la présence de mycotoxines dans les denrées alimentaires ne peut être totalement éliminée. Cette présence est par ailleurs fortement dépendante des conditions climatiques, et donc variable selon les années. La seule prévention possible est donc d'écarter de la chaîne alimentaire les aliments « trop » contaminés. En fixant le « trop » au niveau adéquat, ce qui n'a rien d'évident entre les réactions des producteurs (considérant les normes comme toujours trop dures) et les exigences sécuritaires (normes toujours trop tolérantes). Sachant que plus le niveau d'exigence est élevé, plus les coûts augmentent et moins le bénéfice sanitaire est sensible (par rapport à un niveau d'exigence plus faible mais déjà efficace). Dans l'Union européenne, les normes concernant les mycotoxines les plus courantes sont fixées par le Règlement 1881/2006 BIBLIOGRAPHIE - Principaux repères sur la mycotoxine, Organisation Mondiale de la Santé, 2 octobre 2023 https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/mycotoxins - Les mycotoxines, ANSES - Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation, https://www.anses.fr/fr/content/les-mycotoxines - Mycotoxines, EFSA - European Food Safety Authority https://www.efsa.europa.eu/fr/topics/topic/mycotoxins - Mycotoxine, Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Mycotoxine

Entre échanges authentiques et opportunités manquées

Ma visite au Salon International de l'Agriculture de Meknès a été une expérience intéressante mais également révélatrice des défis auxquels font face les exposants et les organisateurs de tels événements. Ce qui a particulièrement attiré mon attention, c'est l'effort remarquable des coopératives agricoles de toutes les régions présentes sur le salon. Elles étaient là pour exposer et échanger avec les visiteurs, ce qui reflète une volonté de partager leur savoir-faire et d'établir des liens avec d'autres acteurs du secteur. Cela démontre également l'importance croissante des coopératives dans le paysage agricole, ainsi que leur désir de se faire connaître sur la scène internationale. Cependant, j'ai également remarqué une différence marquée avec certains exposants à grande échelle. Ces derniers semblaient plus enclins à maintenir la même dynamique qu'ils auraient dans leurs locaux professionnels. Plutôt que d'utiliser le salon comme une opportunité de rencontre et d'échange avec le public, ils ont traité leur temps d'exposition comme une extension de leurs réunions internes, ce qui limite le potentiel de networking et de collaboration que ces événements offrent. Une autre observation pertinente concerne la culture générale des expositions. Trop de visiteurs semblaient se déplacer dans les allées du salon de la même manière qu'ils le feraient dans une administration sans murs, sans réellement s'engager avec les exposants ou saisir les opportunités qu'offre un tel événement. Certains exposants ont même tenté de créer des spectacles pour attirer l'attention, mais sans un objectif clair, cela semblait peu efficace et superficiel. En ce qui concerne la ville de Meknès en tant qu'hôte, j'ai été surprise de constater qu'il n'y avait aucun stand mettant en valeur les attractions touristiques ou les particularités de la ville en termes d'agriculture. Cela représente une opportunité manquée de promouvoir le tourisme local et de mettre en avant les aspects uniques de la région. En résumé, ma visite au Salon International de l'Agriculture de Meknès a été enrichissante mais a également révélé des aspects à améliorer, tant du côté des exposants que des organisateurs. Il est essentiel de repenser la manière dont ces événements sont abordés afin de maximiser leur impact et leur efficacité pour tous les acteurs impliqués.

Journée du Groupe d’Etude de l’Auto-Immunité marocain (GEAIM) le 27 avril 2024 à Casablanca

Le Groupe d’Etude de l’Auto-Immunité marocain (GEAIM) organise sa journée de l'auto-immunité le 27 avril 2024 à Casablanca sous le thème des «MANIFESTATIONS DERMATOLOGIQUES ET AUTO-IMMUNITE" Cette journée entend mettre l’accent sur le problème majeur et pourtant méconnu de santé publique que constituent les maladies auto-immunes et le rôle fondamental que peut jouer la biologie pour y répondre. LES MALADIES AUTO-IMMUNES UN PROBLEME MAJEUR DE SANTE PUBLIQUE Rappelons que l’auto-immunité est une autodestruction de l’organisme, résultant d’un dysfonctionnement du système immunitaire : celui-ci, chargé normalement de nous défendre des agresseurs extérieurs (bactéries, virus…), se trompe en effet d’ennemi et se met à attaquer les propres organes, tissus et cellules de notre corps. Il le fait notamment par le biais de substances biochimiques qu’il va fabriquer en grand nombre, les anticorps (plus précisément encore appelées auto-anticorps) Il existe plus d’une centaine de maladies auto-immunes et, parmi celles-ci, on peut citer des maladies connues : la maladie de Basedow (hyperthyroïdie), la thyroïdite chronique de Hashimoto (hypothyroïdie), la myasthénie, la Sclérose en plaques (SEP), le diabète de type 1, la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite, la maladie cœliaque (intolérance au gluten), la maladie de Crohn… Ces pathologies constituent un grave problème de santé publique du fait de leur poids économique et humain : 3ème cause de morbidité dans le monde après les maladies cardiovasculaires et les cancers, elles touchent en effet environ 10 % de la population mondiale, soit 3 millions de personnes au Maroc, et occupent le deuxième ou troisième poste du budget de la santé dans la plupart des pays. Enfin, dernier point mais pas le moindre, ces maladies concernent les femmes dans plus de 75 % des cas UN APPEL A LA BIOLOGIE DANS LA LUTTE CONTRE CES MALADIES L’ensemble de ces pathologies auto-immunes sont bien souvent encore sous-diagnostiquées ou même jamais diagnostiquées au Maroc, du fait même de la méconnaissance des techniques existantes, de l’insuffisance d’emploi des tests biologiques ou même parfois de leurs indisponibilités dans les hôpitaux qui permettraient de confirmer ou non leurs diagnostics. Les personnes atteintes de ce type de maladies attendent encore bien souvent 8/10 ans, au bout d’une longue errance médicale, avant que soit déterminé leur mal et alors que celui-ci a pu commettre des dommages irréversibles. La recherche biologique des auto-anticorps est pourtant un des outils indispensables largement utilisé dans les pays développés. De façon plus générale d’ailleurs, la biologie occupe un rôle central dans la prise en charge de toutes les maladies, puisque maintenant les deux tiers des diagnostics se font ou sont validés par des analyses biologiques. La journée du GEAIM se fixe pour objectif de mieux faire connaître les dernières avancées de la biologie, notamment dans la détection de certaines de ces maladies (comme le lupus, la sclérodermie… les maladies neurologiques) ainsi que dans l’accompagnement des thérapeutiques employées pour les maîtriser. La participation d’éminents spécialistes a contribué à la réussite de l’événement. Le GEAIM a été créé à l’initiative de biologistes, de médecins internistes et rhumatologues, sous la présidence d’honneur du Professeur Loïc GUILLEVIN. Il s’est fixé comme objectifs la formation en auto-immunité, la veille scientifique ainsi que l’émission des recommandations les plus pertinentes a l’attention des biologistes ainsi que des cliniciens concernés pour mieux servir nos patients et à travers eux la santé publique au Maroc. Son bureau est présidée par Fouzia Chraibi, biologiste médicale, entourée de Khadija Moussayer, Vice–Présidente et Mounir Filali, Secrétaire Général, LA MEDECINE INTERNE : UNE SPECIALITE QUI ATTIRE DE PLUS EN PLUS DE PATIENTS La médecine interne est la spécialité qui s'intéresse à l'état de santé du patient dans sa globalité. Elle fait de l'interniste le spécialiste des diagnostics complexes, des prises en charges « délicates » (pathologies multiples, terrain particulier), des maladies rares et des soins apportés aux personnes âgées. Pour remplir ce rôle, cette spécialité s’appuie sur une formation pluridisciplinaire reposant sur une étude transversale de tous les organes et des pathologies qui leur sont afférentes, avec une prédilection pour les maladies touchant plusieurs organes (les maladies systémiques), les maladies déclenchées par un dérèglement du système immunitaire ainsi que les maladies rares. Cette spécialité est la plus longue : elle s'acquiert en 5 ans (le plus souvent complétée par une sous-spécialité en gériatrie, immunologie, génétique, maladies rares... effectuée en 1 ou 2 ans) contre 3 ou 4 ans pour les autres spécialités. Seule la chirurgie demande aussi 5 ans UNE SITUATION CONTRASTEE SUIVANT LES PAYS La médecine interne obéit schématiquement dans les systèmes de santé à deux types de modèle suivant qu’elle a tendance à être considérée comme une spécialité de dernier niveau, du « dernier recours » ou qu’on lui confère plutôt un rôle de pivot et de coordination générale des soins. un rôle de pivot et de coordination générale des soins. Le Maroc a privilégié la première approche en s’inspirant de la France, ce qui implique des effectifs réduits. Le nombre d’internistes ne dépasse pas les 250 dans le Royaume et les 2 500 en France, soit un peu moins de 2 % des spécialistes de ces pays, les trois quarts exerçant en milieu hospitalier. A l’inverse, en adoptant la seconde orientation, les internistes représentent le plus important groupe de spécialistes - 25 % - en Allemagne ou en Suisse (plus de 6 300 internistes dans ce dernier pays !) avec une forte présence en médecine libérale. De plus, les autres spécialistes suivent un socle commun de médecine interne avant leur orientation. REGAIN D'INTERËT POUR UNE MEDECINE PLUS GLOBALE Les pays avancés perçoivent que, pour faire face à l’explosion des dépenses de santé, le parcours du patient ne doit pas se transformer en un marathon d’explorations techniques au détriment de l’observation clinique et d’une certaine coordination des soins. Les patients sont fascinés par les possibilités techniques et l’espoir d’une prise en charge hautement spécialisée. Il est évident qu’il existe des patients dont le diagnostic clair et la stratégie thérapeutique bien établie doit orienter vers le spécialiste ad hoc. Ce dernier est sans contestation le plus efficace pour réaliser des actes techniques en grand nombre et à un moindre coût, au bénéfice du malade comme des régimes d’assurance santé. Tout cela démontre que la médecine interne peut intervenir plus largement en exerçant un juste arbitrage entre l’examen clinique et le tout technique toujours plus onéreux. Elle est certainement capable de contribuer au Maroc à la maîtrise des problèmes de ressources au sein du système de santé

LA MEDECINE INTERNE : UNE SPECIALITE QUI ATTIRE DE PLUS EN PLUS DE PATIENTS

Questionnement sur l’évolution des systèmes de santé La médecine interne s’occupe particulièrement du diagnostic des maladies complexes. Elle est la troisième voie de la pratique de la médecine à côté des spécialités d’organes et de la médecine générale. Elle est méconnue du grand public et a parfois des difficultés à faire reconnaître son identité et son intérêt, alors qu’elle bénéficie d’un regain d’intérêt et a même le vent en poupe dans de nombreux pays. Son champ d’action est vaste, mais il ne saurait être question de prendre en charge tous les problèmes des patients, du diagnostic au traitement . Néanmoins, l’approche globale du malade peut parfois éviter les écueils d’une approche mono-organique. Pour remplir ce rôle, cette spécialité s’appuie sur une formation pluridisciplinaire reposant sur une étude transversale de tous les organes et des pathologies qui leur sont afférentes, avec une prédilection pour les maladies touchant plusieurs organes (les maladies systémiques), les maladies déclenchées par un dérèglement du système immunitaire ainsi que les maladies rares. L’interniste prend surtout en charge les patients souffrant de plusieurs pathologies simultanées ou d’une pathologie affectant plusieurs organes. UNE SITUATION CONTRASTE SUIVANT LES PAYS La médecine interne obéit à deux types de modèle suivant qu’elle a tendance à être considérée comme une spécialité de dernier niveau, du « dernier recours » ou qu’on lui confère plutôt un rôle de coordination générale des soins. Le Maroc a privilégié la première approche en s’inspirant de la France, ce qui implique des effectifs réduits. Le nombre d’internistes ne dépasse pas 300 dans le Royaume et 2 500 en France, soit un peu moins de 2 % des spécialistes de ces pays, les trois quarts exerçant en milieu hospitalier. Beaucoup parachèvent par ailleurs leur formation par une sous-spécialisation dans les domaines de la gériatrie, des maladies infectieuses, des maladies rares, de l’immunologie clinique… A l’inverse, en adoptant la seconde orientation, les internistes représentent le plus important groupe de spécialistes - 25 % - en Allemagne ou en Suisse (plus de 6 300 internistes dans ce dernier pays !) avec une forte présence en médecine libérale. De plus, les autres spécialistes suivent un socle commun de médecine interne avant leur orientation. REGAIN D'INTERËT POUR UNE MEDECINE PLUS TRANVERSALE Les pays avancés perçoivent que, pour faire face à l’explosion des dépenses, le parcours du patient ne doit pas se transformer en un marathon d’explorations techniques, pas toujours utiles, au détriment de l’observation clinique et d’une certaine coordination des soins. Chaque discipline médicale porte en elle la conviction de la qualité de ses méthodes en espérant élargir plutôt que réduire son domaine de compétence. Et les patients sont toujours fascinés par les possibilités techniques et l’espoir d’une prise en charge hautement spécialisée. Il est évident qu’il existe des patients dont le diagnostic parfaitement clair doit orienter vers le spécialiste ad hoc. Ce dernier est le plus efficace pour réaliser des actes techniques en grand nombre et à un moindre coût. Les systèmes de santé sont confrontés à des patients multi-morbides (notamment par augmentation de la proportion des malades chroniques et des personnes âgées). Dans ces cas , un ensemble de spécialistes compétents travaillant en parallèle sur ces patients se révéle moins performant pour maîtriser l'ensemble des problèmes. L’information, les diagnostics et les mesures thérapeutiques nécessitent alors une personne assurant la coordination. De plus, le fractionnement de certaines spécialités en sur-spécialités étroites, indispensables au soin de certains patients, rend indispensable un recours à des médecins formés à la synthèse comme le sont les internistes. NOUVELLES MISSIONS ACCORDEES A LA MEDECINE INTERNE L’idée s’impose d’accroître le rôle des internistes. En Grande-Bretagne une nouvelle discipline s’est développée, « la médecine aiguë » (acute medecine) : il s’agit, à côté de la médecine d’urgence et de réanimation, de faire prendre, pendant les 24 à 72 premières heures après l’admission à l’hôpital, les mesures initiales concernant le diagnostic et le traitement. De même, la profession de médecin hospitalier (Hospitalist) s’est répandue aux Etats-Unis. Généralement internistes, ils assurent la continuité des soins en établissant diagnostics et traitements, avec une délégation de certains tests et interventions : ils dialysent par exemple directement un patient pour une insuffisance rénale aiguë après. UN RÖLE A JOUER DANS LA RECHERCHE Dans le domaine de la recherche, la médecine interne s’est vu confier un rôle accru dans beaucoup de pays, dans les études d’efficacité comparative des traitements et des méthodes diagnostiques. UNE DISCIPLINE MEDICALE A METTRE EN VALEUR AU MAROC Ces exemples démontrent que la médecine interne peut intervenir largement en exerçant un juste arbitrage entre l’examen clinique et le « tout technique » toujours plus onéreux. Elle est capable de contribuer au Maroc à la maîtrise de plus en plus nécessaire des problèmes de ressources, et cela si l’on veut éviter de laisser « au bord de la route » une majorité de la population qui connaît des difficultés à accéder aux soins faute de ressources. Le Maroc connait une transition démographique où les seniors sont de plus en nombreux. Cette augmentation pèsera sur les dépenses de santé. Une gestion rationalisée des soins qu’offre la médecine interne assurerait là aussi une prise en charge optimisée des seniors. La promotion du médecin généraliste comme « référent » de la médecine de ville, à l’instar des autres pays développés, paraît, dans le même esprit, nécessaire. Même si la médecine interne apparaît comme intellectuellement attractive, il faut reconnaître que le cœur de son activité, l’examen clinique et l’interrogatoire qui prennent beaucoup de temps, risque d’attirer moins d'étudiants au Maroc par rapport aux autres spécialités bénéficiant de gestes techniques plus rémunérateurs. Pour développer sa pratique, une condition principale est alors de la sortir de son ghetto hospitalier pour la faire mieux reconnaître. DR HOUSE ? Ce sujet serait difficile à clore sans évoquer la série Dr House qui a redonné toutes ses lettres de noblesse à cette discipline. Le Dr House est un interniste . Chaque épisode repose sur la recherche d’une maladie à la façon d’une longue enquête policière La série démontre bien que la médecine est un acte intellectuel, fait de beaucoup d’incertitude et d’humilité, bien au-delà des investigations techniques. Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار اختصاصية في الطب الباطني و أمراض الشيخوخة Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie en libéral, Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc, Vice-présidente du Groupe d'etude de l’Auto-Immunité Marocain (GEAIM)

LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE, L’ESPOIR DES BIOTHERAPIES MAIS A QUEL PRIX ?

La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire chronique d’origine auto-immune où le système immunitaire s’attaque principalement aux articulations. Elle est plus fréquente chez les femmes LES SYMPTÔMES D’ALERTE Les premiers signes qui permettent d’évoquer la maladie se manifestent notamment par des gonflements douloureux au niveau des mains, poignets et genoux. La personne est également réveillée par des douleurs articulaires et ressent, le matin, un engourdissement et une raideur de ces articulations pendant un certain temps L’EVOLUTION DE LA PATHOLOGIE Son évolution est imprévisible. Elle se fait sur des décennies, avec des périodes de poussées (des crises douloureuses) et de rémission (au cours de laquelle les symptômes sont moins intenses et peuvent même disparaître). En règle générale, la maladie tend à s’aggraver, à atteindre et endommager de plus en plus d’articulations qui finissent par se déformer. Les doigts dévient sur le côté et se replient sur eux-mêmes. À un stade avancé, des atteintes peuvent toucher d’autres organes tels que les poumons, les yeux et le cœur. Si elle n’est pas correctement traitée, la polyarthrite rhumatoïde peut devenir très invalidante et douloureuse. DES TRAITEMENTS PLUS PERFORMANTS Commencé le plus tôt possible, ils permettent de ralentir et de contrôler la progression de la maladie. Deux types de thérapeutiques : – les médicaments classiques, des immunosuppresseurs (qui diminuent l’hyperactivité de notre système immunitaire) dont le plus utilisé est le Méthotrexate ; – les biothérapies qui sont de nouveaux traitements ayant révolutionné la prise en charge de cette pathologie en réduisant ou même stoppant non seulement les symptômes douloureux mais aussi la destruction articulaire. Les biothérapies sont un ensemble de thérapeutiques produites à l’aide de méthodes biotechnologiques et reposant sur l’emploi d’organismes vivants (tissus, cellules, certains microbes). Elles s’opposent ainsi aux médicaments traditionnels obtenus par synthèse chimiques. L’AMELIORATION DE LA QUALITE DE VIE La maladie empêche les personnes qui en sont atteintes d’accomplir des gestes simples de la vie de tous les jours comme se brosser les dents, se coiffer, faire sa toilette, ouvrir une bouteille d’eau, éplucher un légume, verser du thé… Elle est aussi responsable de longs congés de maladie et même de l’arrêt de l’activité professionnelle. De grands progrès ont cependant été réalisés ces dernières années pour diminuer les conséquences de l’affection. Une étude hollandaise très complète avait déjà bien confirmée cette évolution positive en 2012. Elle a été effectuée sur une population de 1 151 patients entre 1990 et 2011. Il en est ressorti que le pourcentage des personnes atteintes d’anxiété, de dépression et de handicap physique est passé respectivement de 23%, 25% et 53%, il y a vingt ans, à 12%, 14% et 31% maintenant. Les souffrances de tous ordres des malades ont donc été réduites de moitié ces vingt dernières années. Ont contribué à ce phénomène, selon les chercheurs, un diagnostic plus précoce, des traitements plus agressifs employés dès le stade initial de la maladie avec notamment le développement des médicaments immunosuppresseurs et de nouveaux produits biologiques – les biothérapies – ainsi qu’un meilleur encadrement des malades faisant appel aux psychothérapies et à l’incitation à un bon équilibre diététique et à la pratique d’activités physiques. Et des progrès importants ont encore été accomplis depuis 2012 ! LA SITUATION AU MAROC Au Maroc, les patients bénéficient aussi de l’amélioration de cette prise en charge même si ces bons résultats ne sont pas au même niveau qu’en Europe. Le seul souci, et il est de taille, réside dans l’accès pour tous à ces thérapies, auxquelles bon nombre doit encore renoncer, en partie ou en totalité, faute de moyens financiers. Si environ 200 000 marocains sont touchés par la maladie, moins de 20% d’entre eux bénéficient réellement d’une prise en charge adaptée et efficace. La thérapie en début de maladie coûte 1 500 dirhams (environ 140 Euros) par patient et par an sous Méthotrexate (un traitement remboursé par la CNSS) alors qu’à un stade plus tardif et/ou critique, le recours à la biothérapie est bien plus cher : entre 60 000 et 250 000 dirhams (entre plus de 5 000 Euros et 23 000 Euro par an et par patient, non remboursés par les organismes de santé. D’où l’intérêt d’un dépistage précoce qui permet de mieux contrôler la maladie. LA POLYARTHRITE DANS LA GALAXIE DES MALADIES AUTO-IMMUNES Les maladies auto-immunes ou l’autodestruction de l’organisme Une maladie auto-immune comme la polyarthrite est provoquée par un mauvais fonctionnement du système immunitaire : des cellules spécialisées et des substances, les anticorps, sont censés normalement protéger nos organes, tissus et cellules des agressions des virus, bactéries, champignons… Pour des raisons encore non élucidées, ces éléments se trompent d’ennemi et se mettent à attaquer nos propres organes et cellules. Ces anticorps devenus nos ennemis s’appellent alors « auto-anticorps ». … Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار اختصاصية في الطب الباطني و أمراض الشيخوخة ,Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie, Présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), رئيسة الجمعية المغربية لأمراض المناعة الذاتية و والجهازية , Présidente de l’Alliance Maladies Rares au Maroc (AMRM) Chairwoman of the Moroccan Autoimmune and Systemic Diseases Association, Vice-présidente de l’association marocaine des intolérants et allergiques au gluten (AMIAG), Ex-Secrétaire générale de l’association des médecins internistes du grand Casablanca (AMICA), Vice-présidente de l’association marocaine de la fièvre méditerranéenne familiale (AMFMF) BIBLIOGRAPHIE – Cécile L. Overman, Maud S. Jurgens, Ercolie R. Bossema, Johannes W.G. Jacobs MD PhD, Johannes W.J. Bijlsma MD, Rinie Geenen – Patients with rheumatoid arthritis nowadays are less psychologically distressed and physically disabled than patients two decades ago – DOI: 10.1002/acr.22211 – online December 3, 2013. http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/acr.22211/pdf – Moussayer Khadija – Maladies auto-immunes : Quand le corps s’attaque à lui-même – Doctinews N° 36 Août/Septembre 2011. https://www.doctinews.com/index.php/archives/39-dossier/912-maladies-auto-immunes-quand-le-corps-sattaque-a-lui-meme – Moussayer Khadija – Biothérapies : La révolution des traitements ciblés issus du vivant – Doctinews N° 58 Septembre 2013. https://issuu.com/ismailberrada/docs/doctinews_aou__t-septembre_2013/20#google_vignette – L’invalidité des malades réduite de moitié en vingt ans par Priscilla Maingre (avec interviews Khadija Moussayer et Fadoua Allali) – LE MATIN – 17 Décembre 2013. https://lematin.ma/journal/2013/polyarthrite-rhumatoide_l-invalidite-des-malades-reduite--de-moitie-en-vingt-ans/193231.html

Dieu pardonne surement le mensonge pour une bonne cause Part1

Cela faisait des mois que sa maman souffrait d’une maladie gravissime. Autour d’elle tous savaient que sa vie allait être de plus en plus courte et qu’il n’était plus question que de peu de temps avant qu’elle ne les quitte à jamais. Elle était la seule à ne pas le savoir et à nourrir l’espoir d’une guérison quasi certaine. Au premier diagnostic les médecins pensaient pouvoir faire quelque miracle. Il en était heureux, convaincu qu’une intervention chirurgicale, œuvre d’un grand spécialiste, allait relancer la machine. Ce n’était qu’une illusion d’optique dirait ton. A son grand désarroi l’après-midi même on lui annonçait que l’opération n’était point possible. C’était trop tard. La maladie s’était répandue telle une constellation de centaines d’étoiles. Tout le corps de la pauvre maman était criblé de petites particules tranquilles en apparence, si dangereuses, si incontrôlables. Aucun médicament ne pouvaient les déloger de ce corps si pale, si frêle. L’impuissance. Avec ses sœurs Aoula et Tania présentes avec lui au chevet de la maman, ils décidèrent de ne rien dire ni à la maman, ni au papa qui naïvement leur faisait grande confiance et croyait tout ce qu’ils lui racontaient comme version des choses. Peut-être aussi qu’il faisait semblant pour ne pas les contredire du haut de ses 80 ans. Il fallait le ménager aussi pensaient-ils. Au contraire ils lui dirent que les médecins avaient vu qu’il n’était pas nécessaire d’opérer son épouse depuis un demi-siècle et plus et qu’avec une radiothérapie légère et une médication appropriée, tout allait rentrer dans l’ordre. Aujourd’hui il se rappelle encore du grand sourire de soulagement de sa maman qui disait à ceux qui lui rendait visite, le visage rayonnant, que Dieu merci elle allait s’en sortir sans opération. Elle le vivait comme un moment de triomphe contre la maladie, un moment de gloire, un moment de jouvence retrouvée. Son visage s’était illuminé et avait repris des couleurs…Ce furent les derniers moments de joie et de bonheur de la pauvre maman.

Dieu pardonne surement le mensonge pour une bonne cause...Part 2

Dieu pardonne certainement le mensonge pour une bonne cause. Le Hazard faisant bien les choses, des fois, cette période coïncida pile poils avec l’arrêt qu’il avait décidé pour sa carrière si longue et éprouvante. Il avait longuement réfléchi et s’était resigné à une pause qu’il entendait définitive. Cela le rendait disponible pour se tenir au côté de la maman qu’il chérissait tant. Il passait ainsi le plus clair de son temps à son chevet comme par ailleurs ses sœurs présentes à la maison familiale en permanence pour prendre soin de celle qui avait fait de huit portées, des universitaires appréciés, citoyens dévoués à leur pays. Il ne pouvait pas en être autrement. L’exemple était là une maman ayant fréquentée les premières classes de l’école moderne à Fès et un papa plus que dévoué à son métier. Les déplacements fréquents à la clinique pour des contrôles ou peut être pour y laisser encore et toujours des sous, étaient pour la maman synonymes d’espoir et pour eux de calvaire répété ; des moments renouvelés de la confirmation du désespoir ; Les choses empiraient chaque jour un peu plus, de manière exponentielle… Il se demandait tout le temps si cet acharnement médical était judicieux ou s’il était juste en train d’accélérer les choses. Jamais il n’aura de réponse à son questionnement. A chaque moment il souhaitait pour de bon ne pas revivre cette déchéance, s’il venait qu’il soit lui-même atteint un jour. Se doutant de quelque chose, un jour la maman demandera à la sœur Tania de lui expliquer pourquoi il était toujours là et pourquoi il ne travaillait plus. Elle voulait savoir si cela avait une relation avec son état de santé. Il senti alors qu’il qu’il devait peut-être disparaitre quelques jours. Histoire de rassurer la pauvre maman encore plus pale, encore plus frêle. Il décida alors d’aller à Brazzaville où depuis quelques années déjà, il organisait, pour le compte de la Mairie, à l’époque l’un des meilleurs festivals sportifs du continent. Pour cela le président congolais Sassou Nguessou l’avait fait Officier de l’ordre national. Une décoration qui chatouilla sa fierté et dont il parle souvent. Il était persuadé qu’un tel voyage allait rassurer la maman sur son état de santé et la tranquilliser. Il a lu cela dans ses yeux et l’entendit au ton de sa voix hésitante au moment de lui annoncer qu’il partait au Congo pour du travail. Deux jours après il arrivait à Brazzaville vers 2h du matin… A peine dans sa chambre la valise non encore défaite, qu’il reçoit un appel de sa sœur Tania, pris par une étonnante panique : « Elle est décédée », demanda-t-il sans même réfléchir ? Tania le rassure que non mais que la pauvre maman était rentrée dans un coma profond. La liaison Casablanca- Brazzaville et retour était quotidienne. Il n’avait donc qu’a attendre la nuit d’après pour rentrer. Il prit la peine de s’excuser auprès de mon hôte le maire Alfons L, alors directeur du festival et pris le chemin du retour. Il arriva au chevet de sa maman plongée dans un sommeil irréversible un 14 mars. Le soir vers 20 ou 21 heures, alors qu’il lui tenait la main, que son frère M lui récitait à haute voix Sourate Yacine, et que tous ses enfants : J, A, El, F son épouse, étaient autour du lit médical où la maman avait passé quelques semaines, dans la chambre qu’on avait spécialement aménagée pour elle ; elle rendit l’âme. Une dernière respiration profonde, un dernier soupir long et doux qui disaient long sur la souffrance endurée des mois durant. Sa main droite qu’il tenait tendrement se relâcha et se mit à refroidir. Le papa qui était là bien évidemment, n’en revenait pas. Alors qu’il annonçait à tous qu’elle était partie, le papa lui cria dessus que non et qu’il fallait juste la réanimer, regardant l’air autoritaire M, médecin d’une compétence avérée. Il a fallu quelques longues minutes pour que le papa revienne à la raison et accepte qu’il venait à ce moment précis de perdre son âme sœur. Celle qui avec brio lui avait donné 8 enfants et les avait tous éduqué de la meilleure des manières. C’est ainsi qu’est parti la défunte maman, voilà 17 ans jours pour jours. Le jour même sa sœur S donnait naissance à Z qu’on appelle aujourd’hui le bogoss du haut de ses 17 ans. Comme quoi la vie continue. Le lendemain du décès, alors que sa sœur rentrait à la maison son bébé en main, les autres s’apprêtaient à aller mettre sous terre le corps inerte de la mère paisiblement allongée, méticuleusement lavée et enveloppée dans le traditionnel linceul blanc. Avant de qu’elle ne soit complètement enfermé dans ce drap ; ils s’étaient tous penchés pour déposer un dernier bisou sur le franc de la défunte mais le sentait elle. Sentait telle la douleur qui déchiraient leurs entrailles. Tristesse, douleur, soutien des amis proches, solidarité de la famille élargie, encens et coran, quelques cris, s’entremêlaient dans un moment inoubliable, aux traces indélébiles. Chaque année la veille de ce triste anniversaire, sa fille l’appelle pour le soutenir car elle sait la douleur que la disparition de la maman avait ancré en lui. Elle lui demande alors de faire une offrande en son nom. Une somme symbolique qu’il remet au premier nécessiteux qui croise son chemin ce jour-là. Sa fille et sa grand-mère étaient très liées. Elle qui lui dit souvent : « C’est Lalla qui nous a appris à être les hommes et les femmes que nous sommes aujourd’hui, chacun de nous porte la trace de son exemple et de son enseignement. »