Pensez le Futur.

Boursine Mbaye

Sénégalais, âgé de 61 ans, Daouda MBaye est Journaliste, spécialisé dans la Presse écrite, notamment sur les questions économiques et financières. Il a derrière lui une expérience de plus de 20 ans dans ce métier pour lequel il a été tour à tour Chef de rubriques puis Rédacteur en chef de plusieurs supports marocains ou internationaux.
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Sénégal- Le Conseil constitutionnel en train de valider la commande du régime, rejette la candidature de l’opposant Ousmane Sonko

Le Conseil constitutionnel rejette la candidature de l’opposant Ousmane Sonko Consacrant la commande du régime en place, le Conseil constitutionnel, sous la présidence du magistrat Badio Camara, vient de rejeter, vendredi 05 janvier 2024, la candidature de l’opposant Ousmane Sonko à l’élection présidentielle du Sénégal, prévue le 25 février 2024. Daouda MBaye, Journaliste En décidant de rejeter la candidature de l’opposant Ousmane Sonko, de la coalition Président Sonko 2024, ce vendredi 05 février 2024, pour le motif de dossier incomplet, le Conseil constitutionnel (CC) jette un pavé dans la mare ! Rappelons que ce candidat, président du parti PASTEF (Parti des africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité dissout depuis juin 2023), actuellement en détention à la prison du Cap Manuel, est victime d’un acharnement qui dure depuis bientôt 4 ans. Son seul tort est de proposer des solutions, basées sur la lutte contre la corruption et la concussion, l’industrialisation du pays et un développement inclusif, qui pourraient sortir le Sénégal de son statut de PMA et de PPTE. Accusé de viols répétés, avec menaces de mort sur la masseuse Adji Sarr, il fut finalement condamné par contumace pour corruption de la jeunesse, un délit qui n’a pas été enrôlé au début du procès. Ousmane Sonko ne s’était pas présenté au tribunal parce que plus d’une fois, le pouvoir en place a joué la provocation, lui imposant un itinéraire, gazant son cortège, allant jusqu’à briser la vitre de sa voiture sur lui… pour le conduire de force au tribunal ou l’extirper de son véhicule pour le ramener chez lui. Un peuple, resté sourd aux appels des lanceurs d’alerte Dans un autre procès pour diffamation, intenté contre lui par Mame Mbaye Kane Niang, actuel ministre du Tourisme, sur les fonds alloués au PRODAC (Programme de développement des domaines agricoles communautaires), sur un montant de 49 milliards f CFA (29 + 20 milliards f CFA), les procédures ont été accélérées pour avoir une condamnation définitive qui exclurait cet opposant de la compétition. Notons que tout ce cirque se déroule, en dépit d’un rapport existant du Commissaire aux Comptes du Cabinet Alliance Audit & Conseils (voir visuel ci-dessous) et la parution en 2019 du livre du Coordonnateur de la Société civile, Brahim Seck, « Lettre au peuple : PRODAC, un festin de 36 milliards f CFA ». A valeur d’aujourd’hui, les résultats des DAC sont loin des objectifs de départ (30 000 emplois jeunes générés, regain de la production agroalimentaire…). D’ailleurs, au Sénégal, on parle maintenant de cœurs de DAC, dont certains restent chimériques et le Sénégal importe des légumes du Maroc, notamment l’oignon, du poisson et que les pénuries de riz, de gaz s’annoncent… La loi du plus fort Malheureusement, tour à tour, tous les pièges que le pouvoir finissant du président Macky Sall avait mis en place, se sont effondrés un à un. D’abord, la contumace a été anéantie, lorsqu’il a été appréhendé de force de chez lui, après un blocus de 55 jours de sa villa au quartier Cité Keur Gorgui à Dakar, pour vol de téléphone portable, après qu’un agent en civil le filmait sans son consentement… Après deux grèves de la faim, il a finalement été placé dans une geôle au Cap Manuel à Dakar. Ensuite, la condamnation à 6 mois de prison avec sursis et 200 millions f CFA de dommages et intérêts, après l’appel du plaignant qui pourtant s’était empressé, à la fin de la première manche, de se satisfaire de ce premier verdict, clamant un honneur sauf, ne le rendait pas inéligible- l’Article L29 du Code électoral est explicite : ne sont exclus que les condamnés pour le cas d’espèces à une peine supérieure à 6 mois !!! Il fallait se rabattre sur une administration aux ordres, notamment la DGE (Direction générale des élections) pour lui refuser ses fiches de parrainage, la CENA (Commission électorale nationale autonome dont la composition a été modifiée récemment après que l’ex-président Doudou Ndir ait fait injonction à la DGE pour la remise de ces fiches, la CDC (Caisse de dépôts et consignations) qui a refusé de lui remettre l’attestation de dépôt de la caution même si le quitus était entre les mains de son mandataire l’honorable député Ayib Daffé, et un Conseil constitutionnel, dont les membres sont nommés par le président de la république. L’équipe de la Coalition Sonko Président prit soin de faire constater ces refus respectifs par huissier. Aujourd’hui, le CC a refusé de compulser le dossier d’Ousmane Sonko qui avait opté pour le parrainage des parlementaires (au nombre de 13), pour le motif de dossier incomplet (il faut 9 pièces) … Me Ciré Clédor Ly, son mandataire, a évoqué une farce électorale en gestation, d’autant plus que la commission électorale, qui comprend, selon la loi, le mandataire, s’est tenue en son absence… De façon rédhibitoire, le président du CC lui a signifié que cette candidature est incomplète… Le pool d'avocats, qui défend l'opposant Ousmane Sonko, a d'ores et déjà introduit un rabat d'arrêt et annonce que son client est plus éligible que jamais.