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Le lupus, une des premières causes de mortalité des femmes jeunes au Maroc et dans le monde


Le lupus, une des premières causes de mortalité des femmes jeunes au Maroc et dans le monde

Le lupus est l’une des maladies auto-immunes les plus sévères qui soient. Il frappe les femmes dans neuf cas sur 10 et constitue l’une des premières causes de mortalité chez les jeunes femmes au Maroc comme dans le reste du monde, et en particulier parmi les populations les plus pauvres. On estime qu’environ 20.000 marocaines en sont atteintes. Une enquête mondiale en 2020 a montré qu’il affecte profondément la mobilité et la capacité à mener des activités normales. UNE MALADIE AUX MULTIPLES SIGNES Le lupus est une affection chronique aux manifestations très diverses d’où parfois son surnom de « maladie aux 1000 visages » : poussées de fièvre, perte de poids, fatigue, sentiment de mal-être, douleurs articulaires / musculaires, lésions cutanées, troubles de la vision, état dépressif, symptômes psychiatriques … sans oublier des rougeurs en « ailes de papillon » au visage qui en sont la marque évidente dans un diagnostic. UNE EVOLUTION IMPREVISIBLE La sévérité du lupus est variable selon les patients et chez un même individu selon les périodes. Il peut rester inactif ou peu actif pendant de longues périodes puis connaître des poussées attaquant de nombreuses parties du corps (articulations, peau, reins, cœur) et susceptibles de conduire à une hémorragie cérébrale ou pulmonaire, une insuffisance rénale…en particulier lors d’une grossesse. Cette imprévisibilité complique son diagnostic, souvent tardif au bout parfois de nombreuses années. Un examen clinique spécialisé, accompagné d’un bilan biologique recherchant en particulier les auto-anticorps, permettrait pourtant de le confirmer précocement. DE NOMBREUSES JEUNES FEMMES EN MEURENT Une analyse des certificats médicaux de décès, sur 15 ans aux Etats-Unis, a montré en 2018 que le lupus se classe au 10ème rang des causes du décès chez les 15-24 ans. Il est même répertorié au 5ème rang des 15-24 ans dans les populations les plus pauvres, les femmes noires et d’origine hispanique. On peut affirmer que ce dernier ratio s’applique aussi au Maroc. Cette pathologie constitue donc un problème majeur de santé publique dans notre pays. La situation est pire en Afrique noire, la région du monde la plus touchée par cette affection. UNE MALADIE QU’ON CONTROLE POURTANT MIEUX La prise en charge du lupus a connu de grands progrès ces dernières décennies : le taux de survie à 5 ans pour le lupus était en France inférieur à 50 % en 1955 et supérieur à 90 % maintenant. Ce sont habituellement les spécialistes en médecine interne qui traitent ce trouble comme de beaucoup des maladies auto-immunes. En l’absence de traitement curatif, la prise en charge repose sur des thérapies visant à prévenir les complications et à traiter les symptômes, principalement par l’emploi de l’hydroxychloroquine (plaquénil) et aussi, suivant les attaques, de cortisone, d’immunosuppresseurs et de traitements innovants, les biothérapies (qui n’ont qu’un seul défaut : leur coût élevé). Il existe aussi d’autres formes de ce mal qui restent heureusement bénignes en général : « cutanée » en se limitant à la peau, médicamenteuse et réversible à l’arrêt de la molécule en cause…. UN IMPACT CONSIDERABLE SUR LA FONCTION PHYSIQUE ET LA QUALITE DE VIE Dans une enquête mondiale menée auprès des malades dans plus de 70 pays en 2020 par la Fédération mondiale du lupus (WLF), près de 7 participants sur 10 ont répondu que le lupus entrave leur mobilité physique. La majorité des répondants au sondage ont ainsi indiqué qu’ils ne pouvaient pas accomplir sans difficultés leurs activités quotidiennes, y compris monter et descendre des escaliers (67%) et faire des tâches ménagères (69%) comme passer l’aspirateur. Une personne sur 10 a besoin d’une canne ou d’un autre appareil pour ses déplacements. Toutes les personnes atteintes de lupus semblent enfin éprouver des difficultés à se lever de leur lit. LA NECESSITE D’UNE MEILLEURE SENSIBILISATION AU LUPUS ET AUX MALADIES AUTO-IMMUNES CHEZ LES FEMMES On ne peut que regretter le manque de sensibilisation des femmes au lupus et, plus généralement, aux maladies auto-immunes dont elles sont pourtant la cible principale. Dans ces pathologies, le système immunitaire, qui protège normalement contre les microbes ou les substances étrangères à l'organisme, se dérègle et se retourne contre les propres cellules de l'organisme. Ces maladies touchent 10 % de la population mondiale et à plus de 75 % les femmes. Une femme sur 6 en est atteinte au cours de sa vie de ces troubles très variés (comme la maladie de Basedow – hyperthyroïdie-, la Sclérose en plaques, le diabète de type 1, la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite, le Gougerot-Sjögren …) ! WHAT TO KNOW ABOUT LUPUS Lupus is an autoimmune disease that can cause pain and inflammation in all parts of the body. While men can develop the disease, it is much more common in women. In fact, 90% of all diagnosed cases occur in females. But it can be hard to diagnose, as symptoms can vary widely from person to person. Lupus can be hard to diagnose because it has many symptoms that are often mistaken for symptoms of other diseases. There is no cure for lupus but treatments can help you feel better and improve your symptoms. Types of medicines commonly used to treat lupus include : Nonsteroidal anti-inflammatory drugs (NSAIDs) ; Corticosteroids ; Antimalarial drugs with two common antimalarial medicines : hydroxychloroquine (Plaquenil) and chloroquine phosphate ; BLyS-specific inhibitors and Immunosuppressive agents/chemotherapy. Lupus is An unrecognized leading cause of death in young females according to a population based study using nationwide death certificates. During 2000 to 2015, there were 28,411 female deaths with LUPUS (SLE) recorded as the underlying or contributing causes of death. Lupus ranked among the top 20 leading-causes-of-death in females between 5 and 64 years of age. It ranked 10th in the 15–24 years. Among black and Hispanic females, It ranked 5th in the 15–24 years. We underscore its impact as an important public health issue ! Dr Moussayer khadija, spécialiste en médecine interne et gériatrie, présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) BIBLIOGRAPHIE 1/ Une enquête mondiale révèle que le lupus a un impact considérable sur la fonction physique et la qualité de vie – Fédération mondiale du lupus – 7 mai 2020 https://worldlupusday.org/2020/05/07/global-survey-finds-lupus-greatly-impacts-physical-function-and-quality-of-life/ 2/ Eric Y. Yen, Ram R. Singh, The Relative Burden of Lupus Mortality Lupus- An Unrecognized Leading Cause of Death in Young Women : Population-based Study Using Nationwide Death Certificates, 2000-2015. Arthritis & Rheumatology 18 avril 2018 https://doi.org/10.1002/art.40512 3/ Zahir Amoura, Brigitte Bader-Meunier, Dr Alexandre Belot, Eric Hachulla, and al, Le lupus, 100 questions pour mieux gérer la maladie, édition Katana, 4/01/2024 https://www.katanasante.com/100-questions/le-lupus/

Le lupus, une des premières causes de mortalité des femmes jeunes au Maroc et dans le monde

Le lupus est l’une des maladies auto-immunes les plus sévères qui soient. Il frappe les femmes dans neuf cas sur 10 et constitue l’une des premières causes de mortalité chez les jeunes femmes au Maroc comme dans le reste du monde, et en particulier parmi les populations les plus pauvres. On estime qu’environ 20.000 marocaines en sont atteintes. Une enquête mondiale en 2020 a montré qu’il affecte profondément la mobilité et la capacité à mener des activités normales. UNE MALADIE AUX MULTIPLES SIGNES Le lupus est une affection chronique aux manifestations très diverses d’où parfois son surnom de « maladie aux 1000 visages » : poussées de fièvre, perte de poids, fatigue, sentiment de mal-être, douleurs articulaires / musculaires, lésions cutanées, troubles de la vision, état dépressif, symptômes psychiatriques … sans oublier des rougeurs en « ailes de papillon » au visage qui en sont la marque évidente dans un diagnostic. UNE EVOLUTION IMPREVISIBLE La sévérité du lupus est variable selon les patients et chez un même individu selon les périodes. Il peut rester inactif ou peu actif pendant de longues périodes puis connaître des poussées attaquant de nombreuses parties du corps (articulations, peau, reins, cœur) et susceptibles de conduire à une hémorragie cérébrale ou pulmonaire, une insuffisance rénale…en particulier lors d’une grossesse. Cette imprévisibilité complique son diagnostic, souvent tardif au bout parfois de nombreuses années. Un examen clinique spécialisé, accompagné d’un bilan biologique recherchant en particulier les auto-anticorps, permettrait pourtant de le confirmer précocement. DE NOMBREUSES JEUNES FEMMES EN MEURENT Une analyse des certificats médicaux de décès, sur 15 ans aux Etats-Unis, a montré en 2018 que le lupus se classe au 10ème rang des causes du décès chez les 15-24 ans. Il est même répertorié au 5ème rang des 15-24 ans dans les populations les plus pauvres, les femmes noires et d’origine hispanique. On peut affirmer que ce dernier ratio s’applique aussi au Maroc. Cette pathologie constitue donc un problème majeur de santé publique dans notre pays. La situation est pire en Afrique noire, la région du monde la plus touchée par cette affection. UNE MALADIE QU’ON CONTROLE POURTANT MIEUX La prise en charge du lupus a connu de grands progrès ces dernières décennies : le taux de survie à 5 ans pour le lupus était en France inférieur à 50 % en 1955 et supérieur à 90 % maintenant. Ce sont habituellement les spécialistes en médecine interne qui traitent ce trouble comme de beaucoup des maladies auto-immunes. En l’absence de traitement curatif, la prise en charge repose sur des thérapies visant à prévenir les complications et à traiter les symptômes, principalement par l’emploi de l’hydroxychloroquine (plaquénil) et aussi, suivant les attaques, de cortisone, d’immunosuppresseurs et de traitements innovants, les biothérapies (qui n’ont qu’un seul défaut : leur coût élevé). Il existe aussi d’autres formes de ce mal qui restent heureusement bénignes en général : « cutanée » en se limitant à la peau, médicamenteuse et réversible à l’arrêt de la molécule en cause…. UN IMPACT CONSIDERABLE SUR LA FONCTION PHYSIQUE ET LA QUALITE DE VIE Dans une enquête mondiale menée auprès des malades dans plus de 70 pays en 2020 par la Fédération mondiale du lupus (WLF), près de 7 participants sur 10 ont répondu que le lupus entrave leur mobilité physique. La majorité des répondants au sondage ont ainsi indiqué qu’ils ne pouvaient pas accomplir sans difficultés leurs activités quotidiennes, y compris monter et descendre des escaliers (67%) et faire des tâches ménagères (69%) comme passer l’aspirateur. Une personne sur 10 a besoin d’une canne ou d’un autre appareil pour ses déplacements. Toutes les personnes atteintes de lupus semblent enfin éprouver des difficultés à se lever de leur lit. LA NECESSITE D’UNE MEILLEURE SENSIBILISATION AU LUPUS ET AUX MALADIES AUTO-IMMUNES CHEZ LES FEMMES On ne peut que regretter le manque de sensibilisation des femmes au lupus et, plus généralement, aux maladies auto-immunes dont elles sont pourtant la cible principale. Dans ces pathologies, le système immunitaire, qui protège normalement contre les microbes ou les substances étrangères à l'organisme, se dérègle et se retourne contre les propres cellules de l'organisme. Ces maladies touchent 10 % de la population mondiale et à plus de 75 % les femmes. Une femme sur 6 en est atteinte au cours de sa vie de ces troubles très variés (comme la maladie de Basedow – hyperthyroïdie-, la Sclérose en plaques, le diabète de type 1, la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite, le Gougerot-Sjögren …) ! WHAT TO KNOW ABOUT LUPUS Lupus is an autoimmune disease that can cause pain and inflammation in all parts of the body. While men can develop the disease, it is much more common in women. In fact, 90% of all diagnosed cases occur in females.2 But it can be hard to diagnose, as symptoms can vary widely from person to person. Lupus can be hard to diagnose because it has many symptoms that are often mistaken for symptoms of other diseases. There is no cure for lupus but treatments can help you feel better and improve your symptoms. Types of medicines commonly used to treat lupus include : Nonsteroidal anti-inflammatory drugs (NSAIDs) ; CorticosteroidsAntimalarial drugs ; Two common antimalarial medicines : hydroxychloroquine (Plaquenil) and chloroquine phosphate ; BLyS-specific inhibitors and Immunosuppressive agents/chemotherapy. Dr Moussayer khadija, spécialiste en médecine interne et gériatrie, présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) BIBLIOGRAPHIE 1/ Une enquête mondiale révèle que le lupus a un impact considérable sur la fonction physique et la qualité de vie – Fédération mondiale du lupus – 7 mai 2020 https://worldlupusday.org/2020/05/07/global-survey-finds-lupus-greatly-impacts-physical-function-and-quality-of-life/ 2/ Eric Y. Yen, Ram R. Singh, The Relative Burden of Lupus Mortality Lupus- An Unrecognized Leading Cause of Death in Young Women : Population-based Study Using Nationwide Death Certificates, 2000-2015. Arthritis & Rheumatology 18 avril 2018 https://doi.org/10.1002/art.40512 3/ Zahir Amoura, Brigitte Bader-Meunier,, Dr Alexandre Belot, Eric Hachulla, and al, Le lupus, 100 questions pour mieux gérer la maladie, édition Katana, 4/01/2024 https://www.katanasante.com/100-questions/le-lupus/