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Benkirane n'oublies pas: les « écervelés », « ânes » et « microbes» sont aussi des électeurs ... 790

Lors du meeting qu’il a présidé à l’occasion du 1er mai 2025, Abdelillah Benkirane, ancien-nouveau secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), s’est emporté avec une rare virulence, qualifiant d’« écervelés », de « microbes » et d’« ânes » les citoyens marocains qui privilégient les causes nationales et les placent avant celle de Gaza. Adoptant un ton acerbe et un regard méprisant, il a violemment critiqué les partisans du slogan « Taza avant Gaza », dénonçant leur position tout en réaffirmant son attachement à la cause palestinienne. Pour Benkirane, cette frange de la société n’aurait pas saisi les véritables enjeux, en plaçant les intérêts nationaux marocains au premier plan. Il a délibérément amalgamé la question palestinienne avec celle du Hamas et de son contrôle sur Gaza, insinuant que le positionnement apparent majoritaire, qu’il critique avec impétuosité, se ferait au détriment de la solidarité avec la Palestine. Son discours, empreint de mépris et d’insultes, choque par l’emploi de termes aussi dégradants que « écervelés », « microbes » et « ânes » et par une formulation avilisante. La sortie intervient dans un contexte où Benkirane multiplie les prises de position favorables au Hamas, notamment depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza en octobre 2023. Cette posture radicale commence à susciter bien des interrogations, d’autant plus que lors du 9e congrès national du PJD, tenu à Rabat les 26 et 27 avril 2025, les propos incendiaires de deux invités étrangers ont été tenus sans aucune réaction dans la salle, même pas de la part de Benkirane, pourtant réputé pour son intransigeance et le fait qu’il ne laisse rien passer. Un discours particulièrement idéologique et inquiétant a été prononcé par Doğan Bekin, vice-président du parti islamiste turc Yeniden Refah (Nouveau Parti de la Prospérité). Ce dernier a prophétisé le renversement des régimes musulmans entretenant des relations avec Israël, affirmant avec assurance que le PJD reprendrait le pouvoir au Maroc en tant que véritable représentant du peuple. Il a également évoqué la chute des régimes soutenus par l’Occident au profit de pouvoirs islamiques, un message supranational qui peut être interprété comme une remise en cause de la souveraineté marocaine et de ses intérêts nationaux. L’absence de toute réaction face à ces propos donne l’impression que l’agenda idéologique international islamiste porté par Benkirane et ses alliés prime désormais sur les intérêts du Maroc. Cette situation est inacceptable. Le congrès pourtant national a ainsi pris des allures d’« internationale islamiste », avec la présence d’intervenants étrangers porteurs d’agendas contraires aux fondements et à la souveraineté de la nation marocaine. Par ailleurs, la prestation d’un prédicateur mauritanien, Mohamed Hassan Ould Deddew, lors du même congrès, a également suscité l’étonnement. Connu pour son hostilité à la reconnaissance marocaine de la souveraineté sur le Sahara et pour sa radicalité, il a fermement rejeté la démarche américaine en la qualifiant de juridiquement nulle et contraire à la loi islamique. Président du Centre de formation des oulémas en Mauritanie (fermé en 2018) et figure influente de l’Union internationale des savants musulmans, financée par le Qatar, son intervention hostile à la souveraineté marocaine sur le Sahara est restée sans réponse de la part du PJD et de son aile religieuse, le Mouvement Unicité et Réforme (MUR). Ce silence est lourd de sens. Il apparaît clairement que le PJD cherche à se renouveler et à reconquérir des voix pour les prochaines élections, en se positionnant comme défenseur des Palestiniens, des démunis et des causes populaires. Cependant, il convient de s’interroger sur les limites de cette stratégie, d’autant plus que le parti défie ouvertement les institutions et ne recule plus devant les insultes envers ses opposants. La posture adoptée par Benkirane est contraire à l’éthique politique et au respect que tout homme politique se doit d'avoir envers son pays, ses lois, ses institutions et ses citoyens. A-t-il oublié que ceux qu’il a insulté en ce premier mai 2025: les « écervelés », « ânes» et « microbes» sont aussi des électeurs ?
Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Morocco’s Heatwave Exposes Critical Failures in Train Air Conditioning Systems 152

Morocco has just experienced an exceptional heatwave, like many other countries in the region, including those further north. While temperatures exceeded 45°C in several areas, train passengers expressed strong anger over the air conditioning failures on many trains operated by the National Office of Railways (ONCF), especially on conventional lines connecting the main cities of the Kingdom. On social media, increasing testimonies of frustration described train cars as true “walking ovens.” For many, some journeys, particularly the heavily trafficked line between Casablanca and Rabat, have become nearly unbearable. Numerous travelers are outraged, going as far as to call this situation a clear sign of disrespect toward passengers. This failure mainly affects classic trains, often over twenty years old, whose air conditioning systems are outdated and frequently out of order. In contrast, the high-speed Al Boraq line, which connects Casablanca to Tangier, is better equipped to handle these extreme conditions, offering a striking contrast between modernity and obsolescence. The National Meteorological Directorate recorded historic peaks: 47.3°C in Marrakech, 46°C in Fès, and 45.5°C in Kénitra. Under these conditions, inside a non-air-conditioned carriage, temperatures far exceed the tolerable threshold, endangering not only passengers’ comfort but also their health, especially the most vulnerable such as the elderly and children. In this context, it is often the controllers, powerless, who bear the brunt of passengers’ anger and verbal outbursts. It is important to recall that international railway transport standards require functional air conditioning systems, especially during heatwaves. In several countries, prolonged absence of air conditioning can even lead to financial compensation for travelers. Unfortunately, this is not yet the case in Morocco, where no regulations provide for compensation, which is absurd: citizens do not receive a service commensurate with their expense, while the law should protect them, especially in a monopoly situation. And this is indeed the case. Facing a flood of criticism, the ONCF acknowledges the technical difficulties related to old train sets and announces maintenance operations. However, these explanations fail to convince users, who denounce a lack of structural investment in renewing the railway fleet, despite regular fare increases. The question also arises whether the problem lies solely in the obsolescence of equipment, or if it also stems from a lack of maintenance team skills, or even negligence. Elsewhere, sometimes older trains still provide good ventilation and air conditioning service. In 2025, traveling without air conditioning in a country where heatwaves have become the norm is no longer acceptable. An emergency plan must be implemented, especially as summer has just begun, with holidays and major travel ahead. The ONCF regularly communicates about its future acquisitions of modern trains, but will any be in service this summer? In any case, the current rolling stock must be better maintained to improve passenger comfort. It is a basic right. Beyond the obvious discomfort, this situation raises a deeper issue related to respect for passengers and the quality of public service. In a context where the government encourages the use of public transport to reduce the carbon footprint, trains should be a reliable and attractive alternative. However, recurring failures tarnish the ONCF’s credibility, widening the gap between the Al Boraq line, Morocco’s technological showcase, and the conventional lines, perceived as outdated and uncomfortable despite visible efforts in seat comfort and station organization, especially at newer stations. Faced with this crisis, it is imperative that the ONCF revise its strategy. While significant investments have been made in high-speed rail, it is urgent to give equal attention to conventional lines that serve thousands of Moroccans daily. During heatwaves, the absence of air conditioning on trains is not a mere oversight but a crucial public health and dignity issue for travelers. A clear action plan, including a precise schedule for renovating train sets, better maintenance of existing systems, and a revision of passenger rights in case of failure, must be adopted without delay and made public. Everyone knows that the ONCF aims to transform its services by 2030, but until then, millions of Moroccans will take the train and deserve dignity and respect.