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Hakimi Achraf n'est pas ballon d'Or 2024, la CAF désavouée? 2111

Nous sommes le lendemain de la cérémonie des « African Awards de football ». Une cérémonie célébrée avec brio et surtout vécue avec un fast sublimé au maximum à Marrakech…Une cérémonie que seul le Maroc, à sa façon millénaire, est capable de délivrer à un niveau frôlant la perfection. Ce fut une belle soirée à laquelle le brio et la brillance d’un Jalal Bouzrara au summum de son art et sa coéquipière un peu dépassée mais bien nantie, vont donner un bon rythme que seules les turbulences d’un président à la veste déboutonnée, le ventre pendant et l’habit très loin de respecter la circonstance vont de temps à autre déranger. Infantino lui-même était mal à l’aise subissant à souhait les mains galopantes d’un président qui joue à être plus africain que les africains. Son regard et des fois ses grimaces trahissaient son flegme pour laisser comprendre au Président de la CAF que ce n’était point comme cela qu’il faille agir dans une cérémonie suivie à travers le monde, le monde africain au moins. La salle est comble et bon nombre d’invités applaudissaient mécaniquement des trophées remis par ci par là à la meilleure ceci ou au meilleur cela. L’impression de l’autre côté de l’écran était celle de ces émissions de télévision ou un chauffeur de salle, un ambianceur, ordonne à l’assistance bien triée d’applaudir à son rythme et d’arrêter en fonction du timing choisi par le réalisateur. Non pas que les personnes ou les équipes primées n’eurent été légitimes à recevoir les trophées qui leur étaient décernés mais la façon de les annoncer par des stars ou moins stars n’a pas toujours été réussie. A chaque fois on a voulu jouer le suspense et la surprise alors qu’il n’y en avait pas lieu. L’évidence était là et bien là. Quelle équipe pouvait-on primer sinon celle de Côte d’Ivoire qui a délivré une coupe d’Afrique des plus palpitantes. Quelle autre entraineur femme pouvait être primée par exemple sinon la courageuse Lamia Boumehdi. Il n’y a pas pire dans un tel contexte, pour le spectacle, que de surjouer la surprise devant l’évidence. Dans de telles circonstances à un moment donné, l’ennui finit par s’installer et l’assistance de se lasser. Le Président de la CAF le ressent et une fois sur scène, encore une fois, va se pourfendre d’excuses à peine déguisées ; I know we are late… Il fait semblant de vouloir faire vite mais finit par retarder davantage les choses au grand dam de l’ami Jalal Bouzrara qui voyait ainsi son conducteur mal mené. En fait et cela se comprend parfaitement, tous dans la salle, comme nous tous derrière nos écrans par ailleurs, attendions un seul moment, le moment : Celui de l’annonce du meilleur jouer africain de l’année. C’est le seul et unique trophée dont on se rappelle des années plus loin et qui marque de telles cérémonies et les valorise. S’il venait à être annoncé en début de festivité, il est quasi certain qu’immédiatement après les salles se videraient très vite. Marrakech n’a pas fait exception. Le suspense fut maintenu par des choix musicaux sans doute discutables sinon par ceux les ayant recommandés. A chacun son gout. En un instant la sale se transforma en une mosquée et une cathédrale bien silencieuse. A chacun ses convictions mais le football réunit tout le monde autour de six litres d’air. Le moment attendu était bien arrivé cette fois ci. Toujours de la part des deux patrons du foot présents, celui du monde et celui de l’Afrique on annonça non sans quelques façons, le nom du ballon d’or africain pour l’année 2024. Le silence fut pesant un instant avant que quelques voix ne scandent le nom de Hakimi, des voix de plus en plus nombreuses. La douche est froide pour le clan marocain mais pas que. La CAF se retrouve désavouée. Le choix n’est pas le bon. Non pas que le joueur choisi ne soit pas méritant mais Hakimi est sans doute plus méritant pour plus d’une raison, aussi objectives les unes que les autres. Des questions se sont alors imposées de facto. Comment se fait-il que le ballon d’or ne soit pas revenu à un marocain à la suite de la Coupe du Monde du Qatar en 2022. Comment se fait que le trophée de 2023 ne soit pas revenu à Bounou et bien évidemment comment est-ce que le ballon d’or ne soit pas revenu à un des joueurs marocains ayant remporté le bronze aux jeux olympiques en l’occurrence ici Hakimi patron imposant et efficace de cette équipe. C’est là que des hypothèses et des questions peuvent être avancées. Les votants ont-ils quelque chose à reprocher aux joueurs marocains. Ne les perçoivent-ils pas comme suffisamment africains alors qu’ils le sont au même titre que les autres. Peut-être aussi et surtout que certains, sans doute une minorité mais pesant sur le vote, font l’amalgame avec ce qui se passe ça et là et dont sont victimes certains subsahariens. Le concept, laborieux, creux et non fondé de Maghreb ne pousse-t-il pas à faire l’amalgame entre tous les habitants de l’Afrique du Nord, sachant que des dirigeants de certaines contrées nord africaines se sont égarés dans des propos inacceptables à l’encontre des subsahariens et que d’autres ont eu des agissements plutôt inhumains visant de pauvres gens, poussés malgré eux à migrer du sud du Sahara vers le nord, en quête d’une vie meilleure. Des propos tenus ailleurs, des exactions commises ailleurs à des milliers de kilomètres du Royaume du Maroc. Ce ne sont là que des hypothèses que certains vont trouver déplacées ou infondées mais elles peuvent être discutées et démenties si elles n’étaient pas vérifiées. C’est là qu’il faut peut-être vite dire et préciser que le Maroc est le pays d’Afrique du Nord qui compte le plus de migrants, plus de 148 milles en 2024, avec une augmentation annuelle de 5.6% soit un bond spectaculaire de 71.86% en dix années seulement. Le Royaume est un pays de destination et de transit. Il a mis en place une véritable politique de soutien et d’intégration de ces populations migrantes. Le Pays s’est engagé pleinement dans le pacte mondial pour des migrations sures, ordonnées et régulières. C’est à ce titre que régulièrement sont régularisés des nombres importants de migrants notamment subsahariens qui jouissent ainsi des mêmes droits que les citoyens marocains. Voilà qui est dit au cas où... En tout cas ce matin les marocains, à juste titre ne sont pas contents et comprennent encore mieux la colère de Venicius et le Réal Madrid. Hakimi méritait amplement d’être Ballon d’or africain 2024.
Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Multidimensional Poverty: Decoding the Oxford Index and the Situation in Morocco 111

When poverty is mentioned, it is often thought of as insufficient income. However, poverty encompasses much broader and more complex dimensions such as access to education, health, decent housing, and other basic resources depending on societies and their cultures. It is on this or a very similar basis that the Multidimensional Poverty Index (MPI) was designed and unveiled in 2010 by the Oxford Poverty and Human Development Initiative (OPHI) at the University of Oxford. The index was adopted during the 20th anniversary of the United Nations Development Programme (UNDP). But what exactly is multidimensional poverty or the Oxford Index? *Multidimensional poverty is the simultaneous and synchronous deprivation experienced by individuals across different essential aspects of life. The Oxford Index, or MPI, aims to measure this aspect of poverty based on 10 indicators grouped into three main dimensions: health, in terms of nutrition and child mortality; education, concerning school attendance, years of schooling, and living conditions; namely access to drinking water, electricity, sanitation facilities, quality housing, and essential assets.* A household is considered poor according to the MPI if its members are deprived in at least 33% of these indicators. The index is calculated using a simple formula: **MPI = H × A** where **H** is the proportion of people who are poor and **A** is the average intensity of deprivation among these people. This approach provides a more nuanced diagnosis than a simple monetary measure of poverty. It allows identifying the exact origin and nature of the deprivations and thus more effectively guides public action. The introduction of the MPI in Morocco has profoundly renewed the understanding of poverty in the country. Ten years ago, this index stood at 11.9%. Thanks to significant mobilization and targeted policies, this rate has decreased to 6.8% according to the 2024 national census, representing a halving. Translated into numbers of affected people, the rate dropped from 4.5% to 2.5% of Morocco’s current 36 million population. Despite these notable advances, poverty remains marked by strong regional and social disparities. Deprivations mainly concern education and living conditions such as access to drinking water, decent housing, and medical care. Multidimensional poverty is more concentrated in rural areas, accounting for 72% of the poor, with an alarming rate among rural children estimated at nearly 69%. In his 26th Throne Speech, His Majesty the King acknowledged the progress made while expressing dissatisfaction and the determination to rapidly correct the situation. Indeed, Morocco is still behind many other countries that display lower multidimensional poverty rates and have recorded faster declines in the index; some countries have therefore succeeded better. For example, Croatia already had a rate below 0.5% in 2022. China, with 12.5% in 2002, and Turkey, with an index of 8.5% in 2007, have recorded faster decreases and are now among the best-ranked countries. Several countries in Asia and Latin America have also seen significant declines thanks to innovative strategies, ambitious social policies, and sustained international support. Morocco remains better ranked compared to many Sub-Saharan African countries. Mali had an MPI of 77.7% in 2012 and Burundi 80.8% in 2010. However, Morocco still maintains a significant gap with global leaders and even some developing countries in the Mediterranean and Asia. To enable the Kingdom to maintain and accelerate its progress, drastic and effective measures requiring genuine political courage and boldness are needed. Several avenues should be considered simultaneously, such as: - Optimizing investment in education by reducing school dropout, promoting equal access for girls and boys in rural areas, and improving teaching quality and attractiveness through teacher qualification and adapted curricula. - Seriously addressing the issue of the language of instruction. Moroccans speak a language that is not reflected in schools. Darija is the Moroccan language and should be valorized to create a continuum between everyday life and learning. All education specialists and dedicated international bodies insist on the use of the mother tongue for more efficient learning, at least in the early school years, as seen in all countries successful in education. - Redefining what illiteracy means in Morocco. Is it still appropriate to consider illiteracy as the inability to master languages that are not used in daily life? The working language and trades that sustain Moroccans and in which all exchange, communicate, and act are not taken into account. This question must be reconsidered in light of scientific evidence, without outdated or unproductive dogma or ideology. - Accelerating medical coverage and social protection through a faster and less restrictive generalization. - Encouraging health and education professionals to settle in remote and targeted areas through significant financial incentives and housing. - Expanding and strengthening basic infrastructure with particular focus on drinking water, electricity, sanitation, and social housing even in rural areas. The issue posed by scattered housing should no longer be a taboo. Some recurring problems simply cannot be solved in certain regions due to the type and location of housing. - Targeting public efforts territorially through fine planning and priority allocation of appropriate resources to the most vulnerable regions, taking into account the real needs of the populations concerned. - Developing and refining social safety nets and resilience mechanisms to better protect populations affected by climate change. By adopting an integrated, territorially targeted approach based on precise MPI data, Morocco can consolidate the gains already made and catch up with the best performers in the region and the world in the near future, given its stability, significant growth rate, diversified and increasingly efficient economy, and, of course, the ingenuity of its people.