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LA MEDECINE INTERNE : UNE SPECIALITE QUI ATTIRE DE PLUS EN PLUS DE PATIENTS 2801

Questionnement sur l’évolution des systèmes de santé La médecine interne s’occupe particulièrement du diagnostic des maladies complexes. Elle est la troisième voie de la pratique de la médecine à côté des spécialités d’organes et de la médecine générale. Elle est méconnue du grand public et a parfois des difficultés à faire reconnaître son identité et son intérêt, alors qu’elle bénéficie d’un regain d’intérêt et a même le vent en poupe dans de nombreux pays. Son champ d’action est vaste, mais il ne saurait être question de prendre en charge tous les problèmes des patients, du diagnostic au traitement . Néanmoins, l’approche globale du malade peut parfois éviter les écueils d’une approche mono-organique. Pour remplir ce rôle, cette spécialité s’appuie sur une formation pluridisciplinaire reposant sur une étude transversale de tous les organes et des pathologies qui leur sont afférentes, avec une prédilection pour les maladies touchant plusieurs organes (les maladies systémiques), les maladies déclenchées par un dérèglement du système immunitaire ainsi que les maladies rares. L’interniste prend surtout en charge les patients souffrant de plusieurs pathologies simultanées ou d’une pathologie affectant plusieurs organes. UNE SITUATION CONTRASTE SUIVANT LES PAYS La médecine interne obéit à deux types de modèle suivant qu’elle a tendance à être considérée comme une spécialité de dernier niveau, du « dernier recours » ou qu’on lui confère plutôt un rôle de coordination générale des soins. Le Maroc a privilégié la première approche en s’inspirant de la France, ce qui implique des effectifs réduits. Le nombre d’internistes ne dépasse pas 300 dans le Royaume et 2 500 en France, soit un peu moins de 2 % des spécialistes de ces pays, les trois quarts exerçant en milieu hospitalier. Beaucoup parachèvent par ailleurs leur formation par une sous-spécialisation dans les domaines de la gériatrie, des maladies infectieuses, des maladies rares, de l’immunologie clinique… A l’inverse, en adoptant la seconde orientation, les internistes représentent le plus important groupe de spécialistes - 25 % - en Allemagne ou en Suisse (plus de 6 300 internistes dans ce dernier pays !) avec une forte présence en médecine libérale. De plus, les autres spécialistes suivent un socle commun de médecine interne avant leur orientation. REGAIN D'INTERËT POUR UNE MEDECINE PLUS TRANVERSALE Les pays avancés perçoivent que, pour faire face à l’explosion des dépenses, le parcours du patient ne doit pas se transformer en un marathon d’explorations techniques, pas toujours utiles, au détriment de l’observation clinique et d’une certaine coordination des soins. Chaque discipline médicale porte en elle la conviction de la qualité de ses méthodes en espérant élargir plutôt que réduire son domaine de compétence. Et les patients sont toujours fascinés par les possibilités techniques et l’espoir d’une prise en charge hautement spécialisée. Il est évident qu’il existe des patients dont le diagnostic parfaitement clair doit orienter vers le spécialiste ad hoc. Ce dernier est le plus efficace pour réaliser des actes techniques en grand nombre et à un moindre coût. Les systèmes de santé sont confrontés à des patients multi-morbides (notamment par augmentation de la proportion des malades chroniques et des personnes âgées). Dans ces cas , un ensemble de spécialistes compétents travaillant en parallèle sur ces patients se révéle moins performant pour maîtriser l'ensemble des problèmes. L’information, les diagnostics et les mesures thérapeutiques nécessitent alors une personne assurant la coordination. De plus, le fractionnement de certaines spécialités en sur-spécialités étroites, indispensables au soin de certains patients, rend indispensable un recours à des médecins formés à la synthèse comme le sont les internistes. NOUVELLES MISSIONS ACCORDEES A LA MEDECINE INTERNE L’idée s’impose d’accroître le rôle des internistes. En Grande-Bretagne une nouvelle discipline s’est développée, « la médecine aiguë » (acute medecine) : il s’agit, à côté de la médecine d’urgence et de réanimation, de faire prendre, pendant les 24 à 72 premières heures après l’admission à l’hôpital, les mesures initiales concernant le diagnostic et le traitement. De même, la profession de médecin hospitalier (Hospitalist) s’est répandue aux Etats-Unis. Généralement internistes, ils assurent la continuité des soins en établissant diagnostics et traitements, avec une délégation de certains tests et interventions : ils dialysent par exemple directement un patient pour une insuffisance rénale aiguë après. UN RÖLE A JOUER DANS LA RECHERCHE Dans le domaine de la recherche, la médecine interne s’est vu confier un rôle accru dans beaucoup de pays, dans les études d’efficacité comparative des traitements et des méthodes diagnostiques. UNE DISCIPLINE MEDICALE A METTRE EN VALEUR AU MAROC Ces exemples démontrent que la médecine interne peut intervenir largement en exerçant un juste arbitrage entre l’examen clinique et le « tout technique » toujours plus onéreux. Elle est capable de contribuer au Maroc à la maîtrise de plus en plus nécessaire des problèmes de ressources, et cela si l’on veut éviter de laisser « au bord de la route » une majorité de la population qui connaît des difficultés à accéder aux soins faute de ressources. Le Maroc connait une transition démographique où les seniors sont de plus en nombreux. Cette augmentation pèsera sur les dépenses de santé. Une gestion rationalisée des soins qu’offre la médecine interne assurerait là aussi une prise en charge optimisée des seniors. La promotion du médecin généraliste comme « référent » de la médecine de ville, à l’instar des autres pays développés, paraît, dans le même esprit, nécessaire. Même si la médecine interne apparaît comme intellectuellement attractive, il faut reconnaître que le cœur de son activité, l’examen clinique et l’interrogatoire qui prennent beaucoup de temps, risque d’attirer moins d'étudiants au Maroc par rapport aux autres spécialités bénéficiant de gestes techniques plus rémunérateurs. Pour développer sa pratique, une condition principale est alors de la sortir de son ghetto hospitalier pour la faire mieux reconnaître. DR HOUSE ? Ce sujet serait difficile à clore sans évoquer la série Dr House qui a redonné toutes ses lettres de noblesse à cette discipline. Le Dr House est un interniste . Chaque épisode repose sur la recherche d’une maladie à la façon d’une longue enquête policière La série démontre bien que la médecine est un acte intellectuel, fait de beaucoup d’incertitude et d’humilité, bien au-delà des investigations techniques. Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار اختصاصية في الطب الباطني و أمراض الشيخوخة Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie en libéral, Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc, Vice-présidente du Groupe d'etude de l’Auto-Immunité Marocain (GEAIM)
Dr Moussayer khadija Dr Moussayer khadija

Dr Moussayer khadija

Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie en libéral à Casablanca. Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc (AMRM) et de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), Vice-présidente du Groupe de l’Auto-Immunité Marocain (GEAIM)


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Chapter 5: Synthesis- The Consilience of the Framework 134

The evidentiary power and utility of this integrated framework—Orbits, Latticework, Pipeline—lies in its consilience. It weaves breakthroughs from wildly disparate fields into a single, coherent explanatory tapestry, revealing a universal pattern of successful inquiry. From Ballpark to Trading Floor: The narratives of Moneyball and The Big Short are isomorphic: Both begin with a philosophical reframing of value (what makes a baseball player valuable; what is the true risk of a mortgage bond). Both proceed through scientific, data-driven discovery of a massive market inefficiency (OBP vs. price; real default risk vs. AAA ratings). Both culminate in the formulation and execution of a winning model (a roster of undervalued players; a portfolio of credit default swaps). They are the same story, told in different arenas. From Sideline to Boardroom- José Mourinho’s Tactical Objectivity: The strategic success of football manager José Mourinho, particularly in his early career at Porto, Chelsea, and Inter Milan, can be precisely deconstructed through this lens. Lacking a storied playing career, he was unburdened by the sport’s internal, dogmatic "ways of knowing." His Outer Orbit philosophy was defined with stark clarity: winning is the sole aesthetic. His Middle Orbit work became legendary: obsessive, scientific analysis of opponents, involving countless hours of video to identify specific tactical vulnerabilities in individual players and systemic gaps in team shape. His Inner Orbit genius was in formulation: he would design rigorous, often defensively-oriented game models tailored to exploit those precise weaknesses, demanding robotic discipline from his players. His famous 1-0 victories, frequently derided as "anti-football" or "boring," were direct, logical products of pursuing objective victory over subjective aesthetic approval. He demonstrated that objectivity often requires enduring backlash from a consensus invested in a different, more romantic model of the game. From Factory Flow to Protein Fold: Taiichi Ohno’s andon cord and Demis Hassabis’s AlphaFold: Both are profound interventions based on latticework understanding. Ohno designed a human-technological system to make local truth (a defect) instantly global, optimizing a physical manufacturing lattice. Hassabis built a computational system to infer the spatial relationship lattice of amino acids from evolutionary data, optimizing our understanding of the biological lattice. One is mechanical and human, the other digital and abstract, but both are solutions born from seeing a problem as a network of relationships to be modeled and managed. The Contemporary Imperative-The Age of the Synthesist: The historical drift of knowledge since the Enlightenment has been from integration toward fragmentation. The Renaissance ideal of the uomo universale (universal man) gave way to the Industrial Age’s demand for the hyper-specialist. The 20th century perfected the silo. The 21st century, however, presents us with a stark imperative that demands a synthesis, a return to integrated thinking, but now armed with powerful new tools and facing problems of unprecedented scale. Two convergent forces make the orbital, latticework methodology not merely beneficial, but essential for competent navigation of our time. The Nature of Our Tools: Our most powerful analytical engines—Artificial Intelligence (particularly machine learning and large language models) and, on the horizon, Quantum Computing—are inherently cross-orbital and lattice-native. Deploying AI effectively on any complex problem, from drug discovery to climate modeling to ethical dilemma resolution, requires precise philosophical framing (defining objectives, values, and constraints to avoid perverse outcomes), robust and curated scientific data grounding, and exquisite mathematical formulation of the model architecture and training paradigm. These tools fail, often catastrophically and insidiously, with fragmented, siloed, or philosophically unexamined input. They demand, and therefore will select for, synthesist thinkers who can navigate all three orbits and think in terms of interconnected systems. The Nature of Our Challenges: The existential problems that define our epoch are quintessential latticework challenges. They cannot be contained within academic departments or government agencies. They are not "physics problems" or "economics problems." They are system problems. The specialized intellect, trained to dig ever deeper into a single vertical silo, is architecturally unequipped to even properly define them, let alone solve them. These challenges demand minds capable of orbital thinking across the lattice, minds that can hold multiple models, trace second- and third-order consequences, and formulate strategies that are robust across multiple domains of reality. Objectivity as the Foundational Operating System. The pursuit of objective truth is not a passive state of receiving revealed wisdom. It is an active, disciplined, and often confrontational chase. It requires the moral courage to question foundational premises in the Outer Orbit, the intellectual rigor to map reality without favor or illusion in the Middle Orbit, and the creative potency to formally synthesize understanding in the Inner Orbit. It demands that we see the world not as a collection of unrelated events, but as a vast, dynamic lattice of interlocking causes and effects. And it is best navigated with the structured, self-correcting protocol of the Objectivity Pipeline. This framework proposes objectivity not as the cold, emotionless province of a narrow scientism, but as a universal operating system for understanding, a scalable, rigorous, and ultimately humane methodology applicable with equal force to the equations of a physicist, the ethical calculus of a jurist, the investment thesis of a historian, the innovation of an engineer, and the strategy of a state. Subjectivity is the fog of un-modeled complexity. The Orbits Model, the Latticework Theory, and the Objectivity Pipeline constitute the navigation system—the charts, the compass, and the piloting protocol. In an epoch defined by overwhelming information, pervasive misinformation, and tools of god-like power whose misuse carries existential risk, mastering this chase is no longer an intellectual luxury or a philosophical pastime. It is the essential meta-skill, the foundational logic upon which reliable judgment, effective action, and meaningful progress depend. The choice before us is not between a subjective world and an objective one, but between wandering in the fog and building a lighthouse. The architecture for the lighthouse is here. The materials are the disciplines of thought we have inherited and refined. The builders must now be us.