Le Maroc, cette conviction tranquille qui doit encore se partager...
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La maxime "One who believes in himself has no need to convince others" est communément traduite ainsi en français :«Celui qui croit en lui-même n’a pas besoin de convaincre les autres». Elle évoque *la confiance tranquille*, la force intérieure et la stabilité de celui qui avance sans démonstration ostentatoire. Cette idée trouve un écho particulier dans la réalité marocaine actuelle: un pays sûr du cap qu'il s'est fixé, fier de ses avancées multiples et diverses, convaincu de sa légitimité diplomatique, fort de ses alliances et de son enracinement international. Il est cependant confronté à un défi intérieur majeur, celui de persuader sa propre jeunesse, voire une bonne frange de sa population, du sens et de la portée de ses progrès et des avancées engrangées. Un véritable chantier que de gagner la confiance de la jeunesse et que celle ci, par ricochet gagne en confiance en elle même et en un avenir commun rayonnant et prospère.
La diplomatie marocaine, un exemple de confiance affirmée, témoigne d’une résolution affichée sans complexe devant toute épreuve. Elle se caractérise par une détermination sans faille, à la fois décidée et pragmatique. A l'internationale, le Maroc affiche une sérénité stratégique reconnue. Sous l’impulsion Royale, sa diplomatie fondée sur le dialogue et la continuité, s’impose comme un modèle d’équilibre entre coopération, fermeté et confiance en soi.
À l’ONU, par exemple, la proposition marocaine d’autonomie dans le dossier du Sahara est devenue une référence normative, acceptée par la quasi-totalité des partenaires internationaux. Ce succès diplomatique illustre parfaitement la maxime. Convaincu de sa justesse, le Maroc n’a pas eu besoin de recourir à des démonstrations excessives pour imposer sa position. Le pragmatisme, la patience, l'endurance et la détermination sont les maîtres mots dans ce dossier. Aujourd’hui, le ministre Bourita ou encore Omar Hilal, ambassadeur du Royaume auprès de l'ONU, sont même perçus comme des stars et sont sollicités en tant que tels à chaque apparition publique, tellement ils sont convaincants et crédibles. Mais est-ce le cas pour tous les domaines et secteurs ?
Au-delà de la question du Sahara Marocain, le Royaume déploie une diplomatie économique et parlementaire active, tissant un réseau d’alliances solides en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient, et progressivement en Amérique latine et en Asie. Cette stratégie fondée sur le partenariat illustre cette *conviction tranquille* qui cherche moins à convaincre qu’à consolider les acquis. Les accords renouvelés avec l’Union Européenne ou les coopérations renforcées avec la Chine, l'Inde, le Brésil, les pays africains et autres, démontrent la solidité de l'approche.
Mais au-delà, le Maroc endure un paradoxe étonnant. Son défi intérieur le plus urgent est de reconquérir, peut-être même de construire, la confiance de sa jeunesse. Une confiance en elle même avant tout et celle en le pays aussi.
Cette confiance affichée à l’extérieur et perçue positivement en interne, contraste avec l’impatience et le scepticisme d’une partie de la jeunesse marocaine vis-à-vis d'autres aspects de la vie. Face aux défis socio-économiques tels que le chômage, la précarité et la lenteur des réformes, telles qu’elles sont perçues, de nombreux jeunes expriment un profond doute quant à leur avenir. A côté de la faiblesse endémique de la communication, de la pauvreté de l'argumentaire, de l'apathie des médias officiels, du superflu de bons nombre parmi les autres, les jeunes subissent souvent aussi un discours nihiliste relayé par certaines voix médiatiques ou réseaux sociaux, qui mine leur confiance et alimente leur désengagement et leur fatalisme.
Ce paradoxe d'un État sûr de lui-même sur la scène mondiale mais qui doit sans cesse convaincre en interne est au cœur de la situation. Malgré les efforts gouvernementaux pour améliorer l’emploi et les services publics, des manifestations individuelles ou collectives récurrentes reflètent ce malaise. le déficit en confiance civique et chronique.
Comment le Maroc peut-il alors raviver la foi commune et faire évoluer ce paradigme?
Il semble essentiel d’investir dans un dialogue authentique avec la jeunesse pour qu’elle ressente pleinement la portée et les bénéfices des progrès réalisés. Des initiatives comme les programmes d’éducation civique renouvelés, le soutien à l’entrepreneuriat jeune, notamment dans les zones rurales, la révision en profondeur du cursus scolaire et la participation accrue des jeunes aux instances décisionnelles sont autant d’exemples en cours ou à développer. L'allégement de certaines règlementations en matière de fiscalité, de change, de commerce électronique, de fonctionnement des entreprises et de monnaies numériques ouvriraient sans doute quelques horizons pour cette jeunesse connectée, avide de réussite. Cela augmenterait sans doute aucun ce capital confiance tant recherché, aujourd'hui crucial. Pourquoi ne pas prendre de suite les mesures que l'on va fatalement prendre dans dix ans? Alors, il sera trop tard. Les jeunes marocains veulent entreprendre et vivre au rythme du monde.
La maxime *Celui qui croit en lui-même n’a pas besoin de convaincre les autres* deviendrait ainsi un appel à réinventer le lien entre l’État et la jeunesse: créer une énergie collective de confiance, non seulement manifestée à l’extérieur, mais aussi vécue et ressentie à l’intérieur, afin de bâtir un avenir partagé.
C'est ce qui semble aujourd'hui entamé. Les décisions prises en conseil des ministres tout récemment pour inciter les jeunes à rejoindre les institutions, par la révision de la loi organique de la chambre des représentants en témoignent. Le rabaissement de l'âge plafond de la jeunesse de 40 à 35 ans est une grande avancée. La possibilité pour les jeunes de se présenter aux élections sans appartenance à un parti, ainsi que le soutien financier promis aux jeunes non partisans, sont autant de coups de fouet à la léthargie qui s'était durablement installée dans la vie politique marocaine. La messe est dite: ou les partis politiques s’ouvrent à la jeunesse, ou ils sont condamnés à n’occuper que des strapontins. Si les jeunes s'engagent, alors ils participeront aux changement dont ils rêvent et l'imposeront. Leur niveau de confiance ne s'en trouvera qu'augmenté.
Maintenant, attendons les débats au parlement qui fixera tout cela. C’est un critère important: pour une fois, on aura une loi adoptée avec environ neuf mois d’avance avant les élections. Pourvu que personne ne mette de bâton dans la roue.
Ce n’est qu’ainsi que la confiance sera construite, comme un socle transparent, inclusif, participatif, et pérenne.
Une précision tout de même, la phrase "One who believes in himself has no need to convince others" est généralement attribuée à Lao Tzu (ou Laozi), le sage chinois fondateur du taoïsme. Cependant, elle n’est pas authentifiée comme un extrait du Tao Te Ching. Peu importe, la maxime prend de toute façon ici tout son sens.
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La Maturité Politique Émergente de la Jeunesse Marocaine : Un Héritage de GENZ212...
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L’essoufflement du mouvement GENZ212 ne signe pas la fin d’une génération en quête de sens. Il devrait marquer le début de la maturité politique d'une jeunesse jusqu'ici considérée hors jeu ou pas du tout intéressée.
Entre frustrations légitimes, réponses institutionnelles et possibilités manifestes d'une manipulation dont elle peut ne pas être consciente, la jeunesse marocaine amorce un tournant décisif : passer de la contestation à la construction.
Les récentes décisions en Conseil des ministres afin de l'inclure dans la vie politique par des encouragements, on ne peut plus substantiels, expliquent fort bien un mouvement qui s’estompe et une génération qui aujourd'hui s’interroge. La balle est bien dans son camp maintenant. Elle sait que le Maroc ne se fera pas sans elle et qu'il se fait pour elle.
Né dans la sphère numérique, GENZ212 a embrasé les réseaux sociaux et mobilisé une jeunesse avide de changements. Son énergie, d’abord spontanée, naïve et sincère, bute aujourd’hui sur la réalité : absence de vision commune et claire, leadership flou et tentatives de récupération par des extrêmes opportunistes, ayant un laps de temps flairé le filon d'or et cru en l'occasion à ne pas rater.
L’élan s’est vite affaibli comme dans toute contestation fondée sur des slogans creux, sans contours ou contenu précis, mais la question demeure : que reste-t-il de cette colère ?
Le pays a répondu avec promptitude et sérieux. La réponse institutionnelle s’est rapidement manifestée. Le calme et la fermeté du discours royal lors de l’ouverture de la dernière législation du Parlement actuel et le projet de loi de finances 2026 quelques jours plus tard, ont redéfini les priorités autour de la santé, de l’éducation et de la cohésion sociale. Des records absolus sont battus pour l'enseignement et la santé. En intégrant ainsi les attentes de la jeunesse dans l’action publique, la crise est désamorcée. Le Maroc, comme à chaque fois, a choisi l’écoute et la réforme plutôt que la confrontation. Le piège de la manipulation s'est ainsi vite refermé sur ces promoteurs...
Sur d’autres terrains, certains ont tenté de ranimer la flamme. L’appel au boycott de la Coupe d’Afrique des Nations, par exemple, en est l’illustration : présenté comme un geste de protestation, il révèle vite ses ambiguïtés et aussi une certaine frustration de non-réussite des extrémistes. La réaction de la majorité des citoyens a vite mis à l'index les promoteurs du boycott, les tournant au ridicule. De nombreux observateurs ont conclu à une tentative de récupération politique voire géopolitique. L'excès de zèle des médias algériens dans leur tentative de chauffer la scène, confirme cette suspicion et la justifie. Certains vont jusqu'à affirmer que les dernières manifestations ne sont plus un cri du cœur, mais un écho d’agendas extérieurs. C'est ainsi que plusieurs jeunes, anciens soutiens du mouvement, ont pris leurs distances. « Nous voulions le changement, pas devenir un outil entre des mains invisibles », affirment dans les réseaux sociaux des militants de la première heure.
Les dernières innovations en faveur de la jeunesse pour les inciter à franchir le pas politique comme chemin vers les institutions, conjuguées avec l'importance historique des budgets alloués à la santé et ceux projetés pour l'enseignement, ont fait basculer le mindset de la majorité des jeunes de la contestation à la construction.
Comme à ses habitudes, ancrées dans l'histoire, face à la dérive, l’État marocain a toujours privilégié la stabilité et le dialogue.
Cette approche pragmatique est donc dans le continuum d'une tradition bien ancrée: répondre à la fronde par des politiques concrètes, non par des discours vides de sens et des promesses mielleuses. À travers son histoire moderne, le Royaume a toujours su que le véritable pouvoir de la jeunesse, c’est de construire, pas de boycotter. Le Maroc ne se défait pas par dépit, il se bâtit par engagement.
GENZ212 a servi de révélateur, exprimant les aspirations d’une jeunesse qui voulait être entendue sans être manipulée, actrice sans être instrumentalisée, une jeunesse qui s'est mise en avant au nom de leurs parents et de la société dans sa globalité. Aujourd'hui, par son calme, elle révèle une conscience politique en gestation à laquelle l'État veut contribuer en l'encourageant à franchir le pas vers les institutions représentatives.
Ainsi, la colère et les revendications de cette génération ne seront plus exprimées dans les rues ou sous cape, ou vite récupérées par ceux qui confondent liberté d’expression et déstabilisation. Ceci, bien entendu, en attendant que leurs enfants viennent un jour les bousculer et les sortir de leur zone de confort, à leur tour.
Dans un contexte régional fragile et incertain, la cohésion nationale demeure le rempart essentiel. La jeunesse marocaine semble l'avoir vite compris et intégré. Un véritable passage vers la maturité.
Le Maroc progresse, parfois lentement, mais sûrement, en conjuguant réforme et stabilité, jeunesse et responsabilité.
GENZ212 n’est pas un échec, mais une étape. Celle d’une génération qui comprend que le vrai changement ne s’improvise pas sur les réseaux, mais s’inscrit dans la durée, via l’action, l’écoute et la participation. Résister aujourd’hui, c’est refuser d’être manipulé. C’est construire avec lucidité son pays, pas contre lui.
Le Maroc entre ainsi dans une phase nouvelle où la jeunesse devient conscience, non plus une force de rupture, mais un moteur d’équilibre.
C'est cela, finalement, la révolution tranquille, une évolution marocaine tout au long de son histoire moderne. C'est là un particularisme que seules les Marocains et Marocaines arrivent à comprendre : protester, écouter, dialoguer, répondre, conjuguer, projeter et se projeter en sont les maîtres mots. Etre marocain est une croyance. Rester unis est ici une foi. Défendre le pays est une dévotion.
C'est ainsi depuis des millénaires.
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La Maturité Politique Émergente de la Jeunesse Marocaine : Un Héritage de GENZ212...
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