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Visite du Président Macron au Maroc: l'ombre de Moulay Ismail,de Benaicha et de Louis XIV... 1901

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a donné un caractère historique à la visite d’Etat du président Macron au Maroc. De mémoire d’hommes seules les grandes monarchies et les pays nations les plus anciens peuvent réserver à un chef d’Etat étranger un accueil authentique, aussi riche en symboles. Il y eu bien l’insistance du Président quand il évoque la position d’Etat de la France en ce qui concerne les provinces du Sud marocain et bien évidemment la dizaine de milliards d’Euros d’accords économiques de signés mais est là l’essentiel? Dans l’une de ses prises de paroles, le président Macron n’a pas manqué d’évoquer l’histoire. Il remonta même jusqu’au fascinant personnage de l’ambassadeur Benaicha, celui que le Sultan Moulay Ismail avait dépêché auprès du Roi soleil. Il aurait pu remonter plus loin car il y eu bien des échanges antérieurs à la période ou aux années évoquées. Pour en rester aux mêmes règnes à Paris et au Maroc on peut rappeler que Louis XIV avait en 1689 dépêché auprès du Sultan Chérifien Moulay Ismail, François Pidou de Saint-Olon. A l’époque quand un souverain envoyait un émissaire auprès d’un autre on parlait d’ambassade. C’est donc en réponse à cette ambassade que le Sultan envoya à son tour une ambassade en la personne de Abdallah Benaicha qui pris le chemin de Paris en 1698, soit quasiment dix années après. Les voyages étaient longs, fastidieux et risqués à l’époque et les échanges très peu politiques sinon quand il s’agissait de garantir un tant soit peu de sécurité pour permettre et favoriser les échanges commerciaux et beaucoup pour libérer les captifs d’un côté comme dans l’autres. A l’époque l’Empire Chérifien faisait beaucoup dans l’export des cuirs, du sel, du blé notamment. Benaicha qui ne rencontra Louis XIV que le 16 février 1699, était en fait venu négocier la libération des captifs musulmans fait prisonniers en mer par les navires du Roi Soleil. Les malheureux étaient utilisés de force dans les carrières. Il voulait ainsi négocier un traité dans ce sens. Abdallah Benaicha était un marin de haut rang. On peut l’assimiler à une sorte d’Amiral de l’époque. Il ne parlait pas français mais plutôt l’anglais et l’espagnol. C’étaient là les langues que les commerçants et les gens avertis, notamment ceux de la navigation, parlaient du côté sud de la méditerranée aussi. Les puissances maritimes qui se dessinaient étaient justement espagnoles et anglaises. Qui d’autre pouvait négocier un tel traité que Benaicha qui lui-même avait été captif en Angleterre dans sa jeunesse et qui n’avait été libéré qu’au prix d’une importante rançon. C’était monnaie courante. On captivait des gens généralement en mer, on profitait de la force de leur bras et de leur savoir quand ils en avaient et on négocie leur libération contre des sommes importantes d’argent, par la suite. Les gouvernants de l’époque cédaient facilement à ce genre de chantage. La religion n’était jamais très loin de la problématique. Les chrétiens captivaient des musulmans et les musulmans faisaient de même pour les chrétiens. Le monde était ainsi divisé selon les confessions des habitants de telles ou telles régions. A Paris, Benaicha sera accueilli chaleureusement avec beaucoup d’égards, histoire de manifester la considération de Versailles à Moulay Ismail et sa puissance. On lui organisa de nombreuses visites de monuments, bien évidemment pas du tout dans un but culturel mais plutôt pour lui signifier la puissance du pays et du règne de son souverain de l’époque. Il fallait l’épater dans le but de revenir en faire le récit à son propre Sultan. Louis XIV se vantait ainsi de son pouvoir pour intimider le Sultan Chérifien. C’était une façon d’impressionner et de dissuader quiconque pouvait douter de la puissance du pays. On agissait ainsi à l’époque et peut être encore aujourd’hui. C’était là les atouts de la politique étrangère : faire peur et montrer combien on était en avance et puissant. Benaicha par sa classe, ses manières raffinées, son accoutrement richissime, son allure et sa culture va être perçu comme une curiosité plutôt intéressante et séduisante. On dira même qu’il aurait séduit plus d’une dame de la noblesse de la Cour de Louis XIV. Les femmes de la cour ne se privaient pas à l’époque et avaient leurs habitudes à peine cachées également… Durant son séjour fort prolongé non sans raisons apparentes ou pas, Benaicha a également rencontré Jacques II roi d'Angleterre détrôné, qui s’était réfugié en France. Il l’avait apparemment connu dans sa jeunesse quand il avait été comme dit plus haut, fait esclave musulman. L’Angleterre à l’époque était proie à véritable instabilité avec un substrat religieux compliqué. Le catholicisme était confronté à de très grandes difficultés. Normal que Jacques II lui-même catholique se soit réfugié auprès d’un Roi catholique. Pour rappel, alors qu’il rencontrait des difficultés à se maintenir sur le trône anglais Jacques II aurait reçu une proposition d’aide de Moulay Ismail. Seulement le soutien militaire avait été assortie d’une condition complexe et compliquée. Moulay Ismail aurait demandé simplement à Jacques II de se convertir à l’Islam et à défaut au protestantisme. Contrairement à la visite d’Etat du Président Macron au Maroc qui s’acheva en apothéose avec de grandes conventions, des contrats gigantesques et des sourires prometteurs et sincères, la mission de Benaicha s’était achevée sur pas grand-chose…Comme toutes les expéditions de l’époque. Cependant ne faut-il pas reconnaitre que cette ambassade avait laissé quelques germes. Elle a eu le mérite de faire connaitre à l’un et à l’autre ce qu’on était véritablement chacun de son côté. Les jalons posés alors et les graines semées par Benaicha lors de son périple parisien auront certainement servi de fondements à ce qui vient d’être vécu lors de la visite du Président Macron qui a eu l’intelligence de l’évoquer. C’est justement le moment qui a été saisi de part et d’autre pour dire haut et fort que seul la considération et le respect réciproque pouvait sceller une grande amitié et garantir les intérêts des uns et des autres. Quatre siècles de relations ont été évoqués avec intelligence sans doute pour dire qu’on ne peut faire sans s’inscrire dans la perspective historique pour réfléchir et construire le présent et l’avenir. En tous cas l'ombre et l'esprit de Moulay Ismail, ceux de son ambassadeur Benaicha étaient bien présents et ceux de Louis XIV aussi.
Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Les BRICS, étendard du « Sud global » : entre puissance montante et fracture interne 27

Le XXIe siècle verra-t-il l’avènement d’un ordre multipolaire fondé sur les BRICS ? Rien n’est moins sûr. Leur poids économique est incontestable, leur volonté politique affichée. Mais sans vision commune, sans gouvernance institutionnelle renforcée, et sans capacité à arbitrer les intérêts nationaux, les BRICS pourraient bien rester ce qu’ils sont encore aujourd’hui : un miroir grossissant des tensions du monde, plus qu’un acteur structurant de son avenir Lorsqu’en 2001, Jim O’Neill, économiste chez Goldman Sachs, forge le sigle «BRIC» pour désigner quatre économies émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine), il ne soupçonne probablement pas que cette catégorie d’investissement deviendra, en deux décennies, une réalité géopolitique d’ampleur planétaire. En 2010, l’Afrique du Sud intègre le groupe, puis en 2024-2025, une vague d’adhésion sans précédent transforme l’acronyme en plateforme hétérogène mais stratégiquement ambitieuse. L’élargissement aux Émirats arabes unis, à l’Iran, à l’Indonésie, à l’Égypte et à l’Éthiopie cristallise une mutation profonde : les BRICS aspirent à devenir la voix politique du Sud global. Avec plus de la moitié de la population mondiale et 41 % du PIB en parité de pouvoir d’achat (PPA), ils revendiquent un rôle majeur dans la redéfinition des équilibres planétaires. Le sommet de Rio, en juillet 2025, en est l’illustration la plus aboutie. Mais derrière la puissance affichée se dissimule un paradoxe gênant : le groupe est à la fois la locomotive d’une multipolarité affirmée et le théâtre de rivalités profondes. Peut-on bâtir un contre-modèle global avec des fondations aussi dissonantes ? Un levier structurel du Sud global Les BRICS se veulent l’étendard d’un Sud historiquement marginalisé. Leur répertoire rhétorique s’appuie sur la contestation de l’ordre de Bretton Woods, la dénonciation des conditionnalités imposées par les institutions occidentales, et l’affirmation d’une souveraineté économique fondée sur la coopération Sud-Sud. La création de la Nouvelle Banque de Développement (NDB), dotée de 50 milliards de dollars, en est la concrétisation. Depuis 2016, plus de 120 projets ont été financés, dans une logique de développement désoccidentalisé. Le poids des BRICS dans les ressources stratégiques est également notable : 30 % de la production pétrolière mondiale, un quasi-monopole sur certains minerais critiques, et une emprise croissante sur les chaînes de valeur agricoles. Leur résilience face aux chocs économiques mondiaux s’est affirmée post-Covid, avec une croissance médiane supérieure à celle des économies avancées (3,4 % contre 2,8 % en 2025). Hétérogénéité structurelle et fractures politiques Mais l’unicité du message ne masque pas la pluralité des intérêts. Chine planificatrice, Inde démocratique, Russie autoritaire, Brésil fragmenté, Afrique du Sud en crise sociale : le groupe peine à forger un agenda politique cohérent. Les différends sino-indiens, la prudence diplomatique du Brésil ou les ambitions régionales de l’Iran illustrent les limites de l’unité de discours. Les absences remarquées de Xi Jinping et la visioconférence de Vladimir Poutine au sommet de Rio illustrent les contraintes judiciaires ou stratégiques pesant sur certains membres. La gestion de la crise à Gaza ou des frappes contre l’Iran a fait l’objet de positions communes prudentes, symptomatiques d’une diplomatie à géométrie variable. Un contre-modèle incertain La promesse d’une gouvernance alternative se heurte à la lenteur des convergences. Si les engagements de Rio sur l’IA, le climat ou la santé publique dénotent une volonté d’agenda positif, ils pâtissent d’une mise en œuvre encore balbutiante. De même, la volonté de dé-dollarisation reste plus incantatoire que réaliste, faute de mécanismes de compensation robustes. En revanche, la demande d’adhésion de plus de trente pays confirme une chose : les BRICS fascinent. Ils symbolisent une alternative, un espoir, une redistribution des cartes. Mais la fragmentation interne pourrait rapidement transformer ce catalyseur en coquille vide, à l’image du non-alignement jadis. Et le Maroc dans tout cela ? Dans cette dynamique mondiale en mutation, le Maroc pourrait tirer profit d’un rapprochement stratégique avec les BRICS, à condition d’y voir un levier de diversification et non une posture d’alignement exclusif. Cette perspective ne signifierait nullement une rupture avec les partenaires occidentaux, mais bien une extension logique de la politique d’ouverture entamée par Rabat depuis plusieurs années. L’intérêt d’une telle démarche serait double : accéder à un marché élargi représentant plus de la moitié de la population mondiale, et bénéficier de dispositifs de financement alternatifs, potentiellement moins contraignants que ceux proposés par les institutions occidentales. Le Maroc, en quête d’un positionnement accru sur l’échiquier international, pourrait ainsi renforcer son autonomie stratégique tout en affirmant son rôle dans un ordre multipolaire en construction. Certes, les critères initiaux d’entrée au sein des BRICS — forte dynamique économique, industrialisation accélérée — semblaient longtemps éloignés de la trajectoire marocaine. Mais l’élargissement récent du groupe à des pays connaissant des défis économiques similaires suggère une redéfinition des critères d’adhésion. L’enjeu n’est plus uniquement la performance, mais aussi la volonté politique de contribuer à une réforme du système international. Dans ce cadre, le Maroc dispose d’atouts réels : une diplomatie active, des partenariats Sud-Sud structurants, une stabilité institutionnelle relative, et une ambition affirmée de souveraineté économique. Il pourrait ainsi incarner une passerelle entre l’Afrique, le monde arabe et l’Occident, tout en s’inscrivant dans une architecture mondiale en recomposition.
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Par son soutien au plan d’autonomie marocain, Jacob Zuma secoue Pretoria, le Polisario et au delà.. 60

La visite de Jacob Zuma au Royaume du Maroc a déclenché une riposte diplomatique désespérée du Front Polisario en Afrique du Sud, témoignant d’un véritable séisme politique déterminant autour du conflit du Sahara marocain. Le Polisario et son parrain ne se sentent pas bien depuis et montrent une fébrilité révélatrice d’une perte de repères en Afrique même, dans des régions jusqu'ici acquises aux « thèses des séparatistes ». Mais qui est donc ce monsieur dont la parole a provoqué tant de remous et de désarroi ? Jacob Zuma est un homme d'État sud-africain. C'est un ancien combattant de la lutte anti-apartheid, emprisonné pendant dix ans dans la fameuse prison de Robben Island. Porté par le Congrès national africain (ANC), il a gravi les échelons politiques pour devenir vice-président de la République d'Afrique du Sud de 1999 à 2005 et président de 2009 à 2018, succédant à Thabo Mbeki à la tête de l'État. Zuma a également été président de l'ANC de 2007 à 2017. Malgré ses affaires judiciaires et sa sortie de la présidence, il conserve un poids politique extrêmement sérieux, notamment à travers le uMkhonto we Sizwe (MK) part qu'il dirige désormais et qui est devenu la troisième force politique du pays aux élections de mai 2024. Ce n'est donc pas n'importe quel Sud-Africain qui vient de prendre la parole sur un sujet aussi important pour le continent et le monde. Le 15 juillet 2025 à Rabat, en son nom et en celui du parti MK, Jacob Zuma a pris une position sans ambiguïté en faveur du Maroc, rompant avec la ligne assez récente tout de même de Pretoria. **Il a qualifié la proposition marocaine d’autonomie de « solution pragmatique et équilibrée », garantissant la souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud, tout en offrant une gouvernance locale significative aux populations locales.** Cette prise de position, soutenue officiellement par le parti MK, constitue un revirement spectaculaire en Afrique du Sud et dans les parages. En effet, jusqu’à présent, l’Afrique du Sud soutenait la fantoche république arabe sahraouie démocratique (RASD) et le Front Polisario, dans une logique de solidarité panafricaine contre la colonisation, en cohérence surtout avec le positionnement idéologique obtus de l’Algérie. Une idéologie désuète collée artificiellement au cas des provinces du sud marocain, une fois récupérées par le Maroc. La colonisation espagnole de cette partie intégrante de l'Empire chérifien a duré environ 91 ans, de 1884 à 1975. L’Espagne avait proclamé un protectorat sur la région du Sahara marocain, alors appelée **Sahara espagnol**, le 26 décembre 1884, et gouverna ce territoire jusqu’en 1975, date à laquelle elle se retire suite à l’accord de Madrid passé avec le Royaume du Maroc. Depuis la disparition de Nelson Mandela, la République d'Afrique du Sud s’était rapidement rangée du côté de l’Algérie et de son rêve invraisemblable d’un État indépendant entre la Mauritanie et le Maroc. L'orientation inexpliquée du pays arc-en-ciel fait abstraction du soutien historique du Maroc à la lutte sud-africaine contre l’apartheid. En réaction donc aux déclarations récentes de l'ancien président sud-africain à Rabat, où il a exprimé un soutien explicite au plan d'autonomie marocain pour le Sahara, le Front Polisario a rapidement envoyé son *ministre des Affaires étrangères* à Pretoria. La démarche s’inscrit dans un contexte diplomatique tendu, marqué par un virage majeur dans la politique sud-africaine concernant le conflit du Sahara, territoire anciennement espagnol. Jusqu'ici, point de divergences ; l'ensemble des forces politiques du pays étaient parfaitement alignées sur la position officielle du gouvernement. Pris de panique, le Front Polisario a dépêché à Pretoria une délégation conduite par le dit **ministre des Affaires étrangères**, Mohamed Yeslem Beissat, qui connaît bien le terrain pour y avoir représenté des années durant l’entité fantoche. Officiellement invitée par l'ANC, dirigé par Cyril Ramaphosa, la délégation participe à un « sommet des mouvements de libération » prévu du 25 au 28 juillet à Pretoria. Ce dit « sommet », sur le thème « Défendre les acquis de la libération, promouvoir un développement socio-économique intégré, renforcer la solidarité pour une Afrique meilleure », rassemblera aussi d’autres défenseurs de causes similaires, comme le Palestinien Jebril Rajoub, allié des positions algériennes et du Polisario. La réunion est en fait organisée par ** l’ambassade sud-africaine à Alger, ** dans le seul but de soutenir les positions du mouvement séparatiste et d'en venir à la rescousse. Il faut noter que l’ANC a vite condamné le soutien de Jacob Zuma à la marocanité du Sahara occidental pour une question de principe, pas plus. Zuma, s'étant séparé de l'organisation mère, est accusé de trahison et de dissidence impardonnable. Cela ne veut pas dire que toutes les composantes de l'ANC soient encore sur la même ligne que celle défendue par Ramaphosa. Depuis quelque temps déjà, nombreux sont les dirigeants de l'ANC qui se sont rendu compte de la grosse perte de leur pays en s'alignant sur une position algérienne qui ne mène à rien. Face à ce changement majeur émanant d’une figure politique influente, le Polisario et son parrain attitré ont engagé des consultations intenses afin de coordonner la réponse face aux nouvelles dynamiques diplomatiques aujourd'hui amplifiées par le soutien de Zuma à la position du Maroc. Ce séisme diplomatique intervient dans un contexte inédit où plusieurs pays africains ont progressivement retiré leur reconnaissance à la RASD en faveur du plan marocain. Ce basculement pourrait isoler davantage le Polisario et son parrain sur la scène continentale. Lors de sa visite, Jacob Zuma n’a pas manqué de rappeler le rôle historique du Maroc dans la lutte contre l’apartheid, comme pour regretter le revirement inattendu de son pays après l'ère Mandela. Il a en outre plaidé pour une alliance stratégique fondée sur le respect de l’intégrité territoriale des États africains, s’éloignant ainsi du soutien aux revendications séparatistes. Une position pragmatique que partagent de nombreux responsables sud-africains. Un retour à la raison et un rapprochement avec le Royaume ne peuvent que profiter aux deux puissances économiques africaines et, partant, à l'ensemble du continent. Le Maroc et l'Afrique du Sud, seuls pays à avoir une économie véritablement industrielle et diversifiée, ont beaucoup à faire ensemble pour leur profit et celui de l'ensemble du continent. Le temps des idéologies importées en guise de paravent *démocratique et populaire* à des dictatures militaires, est révolu et ne fait plus recette. Ainsi, la visite du *ministre du Polisario* à Pretoria apparaît comme une tentative désespérée pour limiter les conséquences d’un revirement qui pourrait transformer profondément les équilibres politiques en Afrique australe et accélérer le renforcement de la position marocaine, tant au niveau continental qu’international.