La Maturité Politique Émergente de la Jeunesse Marocaine : Un Héritage de GENZ212...
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L’essoufflement du mouvement GENZ212 ne signe pas la fin d’une génération en quête de sens. Il devrait marquer le début de la maturité politique d'une jeunesse jusqu'ici considérée hors jeu ou pas du tout intéressée.
Entre frustrations légitimes, réponses institutionnelles et possibilités manifestes d'une manipulation dont elle peut ne pas être consciente, la jeunesse marocaine amorce un tournant décisif : passer de la contestation à la construction.
Les récentes décisions en Conseil des ministres afin de l'inclure dans la vie politique par des encouragements, on ne peut plus substantiels, expliquent fort bien un mouvement qui s’estompe et une génération qui aujourd'hui s’interroge. La balle est bien dans son camp maintenant. Elle sait que le Maroc ne se fera pas sans elle et qu'il se fait pour elle.
Né dans la sphère numérique, GENZ212 a embrasé les réseaux sociaux et mobilisé une jeunesse avide de changements. Son énergie, d’abord spontanée, naïve et sincère, bute aujourd’hui sur la réalité : absence de vision commune et claire, leadership flou et tentatives de récupération par des extrêmes opportunistes, ayant un laps de temps flairé le filon d'or et cru en l'occasion à ne pas rater.
L’élan s’est vite affaibli comme dans toute contestation fondée sur des slogans creux, sans contours ou contenu précis, mais la question demeure : que reste-t-il de cette colère ?
Le pays a répondu avec promptitude et sérieux. La réponse institutionnelle s’est rapidement manifestée. Le calme et la fermeté du discours royal lors de l’ouverture de la dernière législation du Parlement actuel et le projet de loi de finances 2026 quelques jours plus tard, ont redéfini les priorités autour de la santé, de l’éducation et de la cohésion sociale. Des records absolus sont battus pour l'enseignement et la santé. En intégrant ainsi les attentes de la jeunesse dans l’action publique, la crise est désamorcée. Le Maroc, comme à chaque fois, a choisi l’écoute et la réforme plutôt que la confrontation. Le piège de la manipulation s'est ainsi vite refermé sur ces promoteurs...
Sur d’autres terrains, certains ont tenté de ranimer la flamme. L’appel au boycott de la Coupe d’Afrique des Nations, par exemple, en est l’illustration : présenté comme un geste de protestation, il révèle vite ses ambiguïtés et aussi une certaine frustration de non-réussite des extrémistes. La réaction de la majorité des citoyens a vite mis à l'index les promoteurs du boycott, les tournant au ridicule. De nombreux observateurs ont conclu à une tentative de récupération politique voire géopolitique. L'excès de zèle des médias algériens dans leur tentative de chauffer la scène, confirme cette suspicion et la justifie. Certains vont jusqu'à affirmer que les dernières manifestations ne sont plus un cri du cœur, mais un écho d’agendas extérieurs. C'est ainsi que plusieurs jeunes, anciens soutiens du mouvement, ont pris leurs distances. « Nous voulions le changement, pas devenir un outil entre des mains invisibles », affirment dans les réseaux sociaux des militants de la première heure.
Les dernières innovations en faveur de la jeunesse pour les inciter à franchir le pas politique comme chemin vers les institutions, conjuguées avec l'importance historique des budgets alloués à la santé et ceux projetés pour l'enseignement, ont fait basculer le mindset de la majorité des jeunes de la contestation à la construction.
Comme à ses habitudes, ancrées dans l'histoire, face à la dérive, l’État marocain a toujours privilégié la stabilité et le dialogue.
Cette approche pragmatique est donc dans le continuum d'une tradition bien ancrée: répondre à la fronde par des politiques concrètes, non par des discours vides de sens et des promesses mielleuses. À travers son histoire moderne, le Royaume a toujours su que le véritable pouvoir de la jeunesse, c’est de construire, pas de boycotter. Le Maroc ne se défait pas par dépit, il se bâtit par engagement.
GENZ212 a servi de révélateur, exprimant les aspirations d’une jeunesse qui voulait être entendue sans être manipulée, actrice sans être instrumentalisée, une jeunesse qui s'est mise en avant au nom de leurs parents et de la société dans sa globalité. Aujourd'hui, par son calme, elle révèle une conscience politique en gestation à laquelle l'État veut contribuer en l'encourageant à franchir le pas vers les institutions représentatives.
Ainsi, la colère et les revendications de cette génération ne seront plus exprimées dans les rues ou sous cape, ou vite récupérées par ceux qui confondent liberté d’expression et déstabilisation. Ceci, bien entendu, en attendant que leurs enfants viennent un jour les bousculer et les sortir de leur zone de confort, à leur tour.
Dans un contexte régional fragile et incertain, la cohésion nationale demeure le rempart essentiel. La jeunesse marocaine semble l'avoir vite compris et intégré. Un véritable passage vers la maturité.
Le Maroc progresse, parfois lentement, mais sûrement, en conjuguant réforme et stabilité, jeunesse et responsabilité.
GENZ212 n’est pas un échec, mais une étape. Celle d’une génération qui comprend que le vrai changement ne s’improvise pas sur les réseaux, mais s’inscrit dans la durée, via l’action, l’écoute et la participation. Résister aujourd’hui, c’est refuser d’être manipulé. C’est construire avec lucidité son pays, pas contre lui.
Le Maroc entre ainsi dans une phase nouvelle où la jeunesse devient conscience, non plus une force de rupture, mais un moteur d’équilibre.
C'est cela, finalement, la révolution tranquille, une évolution marocaine tout au long de son histoire moderne. C'est là un particularisme que seules les Marocaines arrivent à comprendre : protester, écouter, dialoguer, répondre, conjuguer, projeter et se projeter en sont les maîtres mots. Etre marocain est une croyance. Rester unis est ici une foi. Défendre le pays est une dévotion.
C'est ainsi depuis des millénaires.
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