Pensez le Futur.

Abdou Cherif left, carried by his voice towards the heavens. 4193

I was driving back from Fez, when the radio channel which kept me company announced the sudden, dramatic, incomprehensible, unexpected, rapid, devastating and sad disappearance of Abdou Cherif. I adored, I adore and will adore until the end of my days this virtuoso whom I never had the chance to meet but whom television and YouTube subsequently made me discover and love. I, who adore Abdelhalim Hafed or Hafez and the beautiful Egyptian songs, find in him a certain continuity of the "belle époque"; that of the sublime musical drop; the one where lyricists like composers, conductors and performers surpassed themselves to offer the Arab public and not only the best of music. Inspired sometimes by deeply rooted popular arts, sometimes by musical tunes from elsewhere, even going so far as to explore Argentina Tango, they have bequeathed us a unique musical heritage whose richness we do not yet fully appreciate. Listening to Abdou Cherif performing Gabar or habibaha, we are caught in a whirlwind of magic by his captivating voice, strong, soft, expressive. The sound is crystal and the diction clear. Abdou sublimates this kind of song to make you forget the original… And then big surprise, one evening, at the Olympia in Cairo, he doubtfully gently announced that he was going to venture into singing "La Boheme". Charles Aznavour would have loved this moment so much. It was a triumph. And it's not over, Abdou will try the impossible and no one is bound to do the impossible, one evening in Casablanca he will amaze, surprise, by revisiting one of the standards of Moroccan Malhoum: Ghita. Who would have thought that one day this inveterate faithful of Abdelhalim would knock on the door of Lhaj Driss Benali Al malki and make him stand up in his two centuries old tomb. I am convinced that where he is, Driss Benali is smiling with satisfaction. No one has ever interpreted Ghita like Abdou Cherif, not even the great master Driss Toulali. This is the man who leaves us today forever, leaving us his voice, his smile, his elegance, his sensitivity and his audacity to stand up in large concert halls and take his fans on a journey beyond time. . When I arrived home, I stood in a corner, took my phone and started listening to endless extracts of his interpretations, spending more time on some where he had been at the height of his art, such as Rahila, composed by another of Moroccan music: Abdesalam Amer and performed by another beautiful voice that of the crooner Mohamed ElHayani. He also left early. A way of the deceased Abdou Cherif from a distance and to pray for the peace of his soul. I hesitated before offering you any of his interpretations: all of them are as perfect and beautiful as each other. Finally I said to myself why not Bohemia. You have a link down here. We belong to God and to him we return. Rest in peace Abdou.
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Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Le mécanisme du désir 15

« The wound is the place where the light enters you » Rumi Le désir est au cœur de notre expérience humaine. Platon le définissait comme un mouvement intérieur qui naît d’un manque, d’une absence. Désirer, c’est d’abord constater que quelque chose nous fait défaut. Le désir fonctionne donc comme une tension, il nous rappelle ce que nous n’avons pas, et tant que ce vide n’est pas comblé nous ressentons une forme de souffrance. Autrement dit, le mécanisme est simple : désir → besoin → constat d’un vide → souffrance. Mais ce cycle ne se limite pas à une expérience personnelle. Il s’inscrit dans une dimension plus vaste, celle de la « matrice ». Sur le plan spirituel, la matrice représente l’illusion dans laquelle nous vivons, un système invisible de conditionnements et de croyances qui gouverne nos pensées, nos désirs et nos comportements. C’est l’ensemble des structures sociales, culturelles et mentales qui nous poussent à chercher la satisfaction à l’extérieur, à nous identifier à nos possessions, nos rôles, nos statuts ou notre image. Ce monde de matrice est donc l’univers matériel, gouverné par les comparaisons, les illusions, les dualités. Et chaque événement que nous vivons dans cette dimension, qu’il s’agisse d’un échec, d’une perte ou d’une trahison n’arrive jamais par hasard. Il survient pour une raison précise, nous pousser à ouvrir les yeux, à briser l’illusion et à aller vers la connaissance de notre vrai soi. Cela change notre rapport à l’adversité. Une épreuve n’est plus seulement un obstacle qui cherche à nous détruire, mais une faille qui fissure le masque que nous portons. Ces fissures, comme le disait Rûmî, sont les lieux par où la lumière peut entrer. Pourtant, il est difficile de sortir de ce cercle éternel. Nous naissons dans la matrice, et nous sommes conditionnés par des injonctions sociales : « tu dois réussir pour exister », « tu dois posséder pour être reconnu », « tu dois plaire pour être aimé ». Peu à peu, nous nous construisons une identité fondée sur ces désirs imposés, une identité fragile qui dépend de l’extérieur. Alors, nous passons notre vie à courir derrière des objets de désir, croyant que c’est en les obtenant que nous allons enfin « être ». Mais une fois obtenus, ces objets ne suffisent jamais. Le manque revient, et le cycle recommence. C’est ce conditionnement qui nous garde prisonniers d’un bas niveau de conscience, esclaves de nos envies, de nos colères, de nos jalousies, de nos excès. Tant que nous restons dans cette logique, nous ne sommes pas vraiment nous-mêmes, nous jouons le rôle d’agents de la matrice, perpétuant une illusion qui nous dépasse. Alors vient la question essentielle : Qui suis-je, au-delà de mes désirs et de mes manques ? C’est en se posant cette question que commence l’éveil. Car derrière la matrice, il y a une réalité plus vaste, qui n’a rien à voir avec la possession ou l’ego. Cette réalité, c’est celle de l’être, qui n’a besoin de rien pour être complet. Ainsi, la vie pourrait être comprise comme un processus initiatique, naître dans la matrice, expérimenter le manque, être confronté à la souffrance, et enfin éveiller sa conscience. Et peut-être que tout cela, ce n’est rien d’autre que le vrai sens de notre existence, apprendre à se reconnaître au-delà des désirs et des illusions.