Pensez le Futur.

Abdou Cherif, ignoré de son vivant, célébré à son décès... 1572

Dans la série des textes que m'a transmis Si Jalil Benazzouz , je partage ici avec vous celui du virtuose Jbara. Si vous ne le connaissez pas je vous invite à le découvrir en cliquant sur le lien que je partage ici au bas de l'article. Si Jbara maitrise l'espagnol est c'est pour cela que l'article original ici bas est en espagnol. Je me suis proposé de le traduire en français. Jbara est connu pour fusionner les rythmes gnaouis avec des inspirations de rocker convaincu et convaincant. Certains voient en lui le Santana marocain et vont jusqu'à le nommer ainsi. Figurez, d'après si Jalil que durant les 12 derniers mois, Jbara a passé beaucoup de temps avec Abdou pour travailler sur des chansons inédites qu'ils étaient sur le point de produire ensemble . Malheureusement le sort en a voulu autrement. Si Jalil me dit que le grand artiste Jbara s'est promit de mener ce travail à terme et de le proposer au public marocain en hommage à son cher ami. Ici bas en lien, je partage avec vous le lien de la chanson Qilouna de Jbara. Elle est vraiment en symbiose totale avec la réflexion de l'artiste. Merci de savourer ce moment exquis. Voici l'article tel que écrit par Jbara en Espagnol: Yo desde la distancia he estado viendo videos, y los comentarios de la gente y me da para valorar un poco lo que ha y está pasando. Lo que más me dolió son la falta de respeto no solo al artista, sino al humano, había algún comentario en algún video de él actuando que decía, tengo 40 años y nunca había visto nada de él, como es posible que nos hayan privado de este gran artista. Y ahora esos medios que lo ignoraron o esas instituciones, se desagan en halagos a ese gran artista. Hipócritas y carroñeros. Y luego está ese público embrutecido por esos mismos medios de comunicacion y por esas instituciones que les embrutecen dando mierda como arte, y están en ese lugar en el que deberían mostrar al menos respeto, y graban su entierro y el dolor de una madre. desgraciadamente ese globalismo putrefacto ha entrado en la sociedad y la está destruyendo y nadie se da cuenta. Conclusion, vivimos en un mundo de mierda, donde los envidiosos se muestran como amigos dolientes, donde los medios muestran su verdadera cara de destructores de valores y donde el público ya no tiene respeto por nada ni nadie. Una Reflection xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Traduction en Francais J'ai regardé à distance les vidéos et les commentaires des gens, et cela me donne un aperçu de ce qui s'est passé et de ce qui se passe encore. Ce qui m'a le plus blessé, c'est le manque de respect non seulement pour l'artiste, mais aussi pour l'être humain. Dans une vidéo de lui en train de jouer, un commentaire disait : "J'ai 40 ans et je n'ai jamais rien vu de lui, comment est-il possible qu'ils nous aient privés de ce grand artiste ? Et maintenant, ces médias qui l'ont ignoré ou ces institutions se déchargent de leur fardeau en faisant l'éloge de ce grand artiste. Hypocrites et charognards. Et puis il y a ce public brutalisé par ces mêmes médias et par ces institutions qui les brutalisent en leur donnant de la merde en guise d'art, et ils sont à cet endroit où ils devraient au moins faire preuve de respect, et enregistrer son enterrement et la douleur d'une mère. Malheureusement ce globalisme pourri est entré dans la société et la détruit et personne ne s'en rend compte. Conclusion, nous vivons dans un monde de merde, où les envieux sont montrés comme des amis éplorés, où les médias montrent leur vrai visage de destructeurs de valeurs et où le public n'a plus de respect pour rien ni personne. Une réflexion
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Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Entre deux vérités 28

La vérité est une, mais les érudits l’appellent par différents noms. Dans mes textes précédents, j’évoque souvent cette idée, celle de l’unité avec Dieu. C’est une pensée qu’on retrouve dans le soufisme, à travers des figures comme Ibn Arabi. Mais cette idée d’unité n’est pas née avec l’islam. Des philosophes comme Plotin, bien avant, parlaient déjà d’un principe unique. Chez lui, "L’Un", c’est l’origine de tout ce qui existe. Tout en découle. Tout y retourne. Rien n’existe sans lui. En simplifiant beaucoup, ce concept signifie que Dieu, la création, les humains, la terre, les anges, l’enfer, le paradis… tout cela ne serait qu’une seule et même réalité, une manifestation de Dieu, une expression de Lui. Je l’ai parfois formulé ainsi : "En se connaissant soi-même, on rencontre Dieu." Ibn Arabi était parfois appelé "le plus grand maître" (Cheikh al-Akbar). D’autres, plus critiques, l’ont surnommé "Cheikh al-Akfar" le maître des impies". C’est dire à quel point sa pensée divise. Il affirme que tout est en Dieu. Qu’il n’y a rien en dehors de Lui. Il parle d’une réalité unique, divine, qui se manifeste sous mille formes, les nôtres, celles du monde, du visible comme de l’invisible. Il écrit en poésie : Mon coeur est devenu capable d'accueillir toute forme. Il est le pâturage pour gazelle et abbaye pour moine ! Il est un temple pour idoles et la Kaaba pour qui en fait le tour. Il est les tables de la Thora et aussi les feuilles du Coran ! La religion que je professe est celle de l'Amour. L'Amour est ma religion et ma foi. Mais certains prennent ces paroles au pied de la lettre, comme s’il disait "l’homme est Dieu". Et forcément, ça choque. Pourtant, je pense qu’il ne s’agit pas d’une confusion mais d’une tentative de dire que tout ce qui existe est enraciné en Dieu. Que notre perception, voilée, morcelée, nous donne l’illusion d’être séparés. Il dit d'ailleurs: "Dieu est le miroir dans lequel l’homme se contemple, et l’homme est le miroir dans lequel Dieu contemple Sa création." Ce n’est pas de l’arrogance. Ce n’est pas non plus de l’égarement. C’est une manière poétique, mystique, de parler d’un lien invisible, subtil, entre ce que nous croyons être et ce que Dieu reflète à travers nous. Mais en parallèle de cette vision, j’ai aussi grandi avec l’idée de la séparation. On m’a transmis une vision plus classique, plus sobre. Une vision dualiste. Dieu est au-dessus de tout. Il est distinct de sa création. Il n’a pas de forme, pas de besoin. Il est le Créateur, nous sommes les créatures. Il n’y a pas de confusion possible. Le Coran nous dit : "Il n’y a rien qui lui ressemble." (42:11) Dans cette vision, Dieu reste unique, parfait, au-delà de tout. Et l’humain, même dans sa beauté (ou pas), reste limité, séparé, humble face à Lui. Et moi, je me tiens entre ces deux mondes. Je les ressens tous les deux. L’un me parle de proximité, de mystère, d’amour. L’autre me parle de majesté, de transcendance, de distance. Ils semblent opposés, mais en moi, ils coexistent. Et pour ne pas me simplifier la tâche, il y a le Coran. Ce livre sacré que je prends moi pour la parole de Dieu. Mais aussi pour une parole dense, profonde, mystérieuse. Une parole qu’on ne peut jamais enfermer dans une seule explication. Quelqu’un a dit un jour que le Coran est comme un océan, plus on plonge, plus on découvre des couches, des sens, des profondeurs qu’on ne soupçonnait pas. Il se lit mille fois. Il se comprend mille fois autrement. Tout dépend de l’état du cœur de celui qui lit. Je crois que c’est voulu. Si la vérité était évidente à la première lecture, la quête serait terminée avant même d’avoir commencé. Au final, j’ai remarqué quelque chose, je crois en tout, et en même temps, je ne crois en rien. Je crois à plusieurs réalités, mais je ne sais pas si l’une d’elles est la vraie. Mon cerveau est en lui-même un paradoxe. Ce n’est pas un mal, ni une faiblesse. C’est juste une grande ouverture d’esprit, une façon d’accueillir le mystère sans vouloir tout enfermer dans une seule vérité. Ce qui compte au fond, c’est que je crois en Dieu. Que je marche avec Dieu, même si je ne comprends pas tout. C’est cette foi, cette relation intime, qui guide mes pas. Et croire en Dieu, c’est accepter qu’il y ait du mystère Alors je cherche. Avec l’intellect, parce que j’aime comprendre. Mais surtout avec le cœur, parce que lui seul sait parfois ce que la tête ne peut pas expliquer. Et quand je parle de cœur, j’évoque en ce sens le cœur de l’âme. Il ne s'agit pas là d’un organe physique, mais du centre de la perception mystique et de l’intuition profonde. Alors que les créatures fassent partie de Dieu, ou que Dieu soit totalement séparé de sa créature, Dieu reste Dieu. Plus grand que les mots. Plus vaste que les pensées. Plus profond que les écoles de pensée. Parfois, l’essentiel n’est pas de choisir un camp. Mais de rester humble. De marcher entre les mondes. De chercher la lumière, sans jamais prétendre l’avoir saisie. Et au fond, la lumière est partout. Même quand on ne comprend pas.