Think Forward.

La guerre du Coltan, personne n'en parle ou très peu... 2075

Dans nos appareils et équipements électroniques il y a des condensateurs et les écrans y sont de plus en plus présents dans notre vie. Même nos montres, pour ceux qui en portent, ont des écrans maintenant. Dans l’aéronautique les alliages, c'est à dire les avions que nous empruntant, il n' y a pas que du Cobalt et du Nickel. Le minerai commun ici le Coltan. Il est rare mais pas partout. C'est un composite essentiel dans toutes ces technologies. Il en existe beaucoup au nord du lac Kivu en République Démocratique du Congo ; Une merveilleuse mer interne dont la beauté est à vous couper le souffle. Je me rappellerai toujours des beaux moments passés là. Près de 80 % des réserves mondiales sont là. Le reste de la quantité commerciale est partagé entre le Brésil, le Venezuela, le Canada, La chine, l’Espagne et l’Australie. Le Coltan, très important dans les industries modernes, est stratégique pour toutes les puissances économiques et constitue donc un enjeu extrêmement important. Et qui dit enjeu dit volonté de s’en assurer la quantité nécessaire pour faire tourner la machine et au moindre coût si possible. En Afrique notamment dans cette région au nord du Kivu, c’est possible depuis les années soixante déjà. L’extraction y est toujours artisanale. Des jeunes s’y affairent à longueur de journée à la force des bras, avec des marteaux et burins, grattant le sol à la recherche du bon filon pour remplir des sacs de tonnes de terres ; en extraire le précieux minerai noir ou marron. Leur travail s’arrête là. D’autres en surface sont là pour récolter le labeur des jeunes et le remettre à des chinois et ou autres cachés dans la pénombre de hangar insalubres, tels des prédateurs à l’affut d’une proie. Le précieux sésame est négocié entre de 30 à 50 USD le kg…pas plus. Des entreprises en récolte des millions, les intermédiaires un bon pactole, les enfants quelques miettes et l’Etat inerte voit juste la chose se passer. La zone du Kivu est en ébullition et instabilité permanente. Elle n’a jamais connu la paix depuis l’indépendance du pays dans les années soixante. Les contingents de maintien de la paix sont bien là mais pour quelle efficacité ? Le Coltan est une malédiction pour ce Congo là… Inutile de dire que personne ou presque ne se soucie de ce qui se passe dans la région, du sort des populations et du pays spolié. Les gens là-bas devraient vivre plus que décemment mais ça n’a jamais été le cas. Savent-ils ce qu’est vivre décemment, correctement de sa richesse et de son labeur. Les générations passent sans que rien ne change bien au contraire. Depuis quelques jours le monde médiatique semble avoir redécouvert qu’il y a un là un conflit de haute intensité et que des milliers de pauvres gens sont torturés déplacés, pillés, violés, tués. En 2012 comme c’était la mode un peu partout en Afrique centrale, s’était constitué un mouvement de libération qui s’était appelé Mars 23 pour devenir M23 au gré de la mode des dimunitifs. Il est formé des héritiers du fameux Congrès National pour la Défense du Peuple. Excusez du peu. Le gouvernement de RDC avait réussi à signer un accord de paix avec ce CNDP dont une faction va en 2022 considérer que celui-ci n’a pas respecté ses engagements. C’est une bande armée comme il en arrive facilement en Afrique. Du jour au lendemain des gens sont capables dans une région donnée, de lever une armée mieux équipée et plus puissante que l’armée nationale. Cela miraculeusement sans fabriquer ni armes, ni munitions, ni véhicules ni disposer de manufactures pour coudre des tenues, fabriquer des chaussures ou produire du carburant…Ce genre de mouvements n’est jamais présent dans les zones pauvres au contraire…Ils affectionnent particulièrement les zones riches plutôt que les zones pauvres. Une fois opérationnel, au nom d’un idéal déclaré révolutionnaire, ils s’emparent des richesses du sol et réduisent les populations à l’esclavage quand celle-ci n’est chassée ou déportée. Pour en prendre la mesure, il n’y a qu’à voir les rapports sur les réfugiés ou aller du côté du Rwanda pour voir l’étendue des camps de ces déportés abandonnés dans la misère sinon l’aide rationnée et toujours insuffisantes des ONG et de certains gouvernements, pour se donner bonne conscience. C’est dans cette région de RDC opère donc le M23. Le gouvernement du Congo avait réussi vaille que vaille à l’affaiblir, mais voilà encore une fois comme par magie qu’il renait de ses cendres et se renforce depuis 2021. Il y a quelques semaines, il va mener une offensive spectaculaire et s’emparer justement de la région où l’on produit le plus de Coltan. La particularité de la situation cette fois ci est que le M23 est ouvertement épaulé dans son offensive par pas moins de 4000 soldats rwandais. Ils sont rentrés triomphant dans la ville de Goma, plaque tournante du commerce du Coltan. N'en déplaise aux populations ou au gouvernement de RDC. Le plus fort est là et bien là. Kinshasa la capitale de RDC est à quelques 48 heures de route de Goma et quelle route. Là aussi comme ailleurs en ces temps, le droit international est bafoué et l’intégrité des terres et des peuples, piétinée. Les aventuriers du M23 sont sans projet aucun sinon que de s’accaparer le Coltan au profit de leur sponsor avéré le Rwanda qui ainsi et comme par hasard devient le premier exportateur de Coltan au monde sans que le moindre gramme ne soit extrait de son sol. Le prix passe à plus de 70 USD le kg. Comme ce conflit se passe en Afrique, il n’intéresse même pas les africains eux-mêmes. Personne n’en parle ou très peu. Les politiques eux gigotent avec un sommet des pays limitrophes, cette fin de semaine à Dar Essalam en Tanzanie. L’objectif affiché est de trouver une solution pour ramener la paix dans la région. Plus d’un savent que l’initiative est vouée à l’échec. Pour des raisons ethniques, Tanzaniens, Kenyans, Ougandais sont solidaires avec le Rwanda. C’est dans ce contexte que le Maroc s’active, en envoyant son ministre des affaires étrangères Nacer Bourita et son Directeur des renseignements, chez le principal acteur de l'affaire, le président Rwandais Paul Kagamé. Pourquoi donc le Maroc, pourtant si lointain de la zone ? En fait personne d’autre ne connait la région depuis si longtemps et si bien. Le Maroc a depuis le début des années 60 conduit et participé au contingent de la paix dépêché par l’ONU. Depuis ce temps le Royaume chérifien a cumulé données et connaissances de la population, de la géographie et de la politique dans la région. Comme à son habitude in ne s’affiche pas en héros donneur de leçons mais en médiateur neutre. Il ne propose pas ouvertement une solution mais va plus peser par sa sagesse et la considération galopante dont il jouit sur le continent. Attendons donc quelques jours avant de se prononcer sur le sort de cette médiation et sur les intentions des uns et des autres. En attendant, « les esclaves innocents » continueront à gratter la terre offrir au monde des écrans et des condensateurs.
Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Confiscated Freedoms: El Harrach and Tindouf, Two Faces of the Same Oppression... 201

It was while reading, moved, the heartbreaking letter from Algerian writer Boualem Sansal, addressed ultimately to everyone, that the idea for these few lines came to me. In this letter, written from El-Harrach prison, Sansal fiercely denounces the political repression and arbitrary incarceration imposed by the Algerian regime. This denunciation quickly made me think of the tragic situation of the population confined by the same regime for nearly fifty years in the Tindouf camps in Algeria. My thoughts wandered randomly between the zealots who are there, like my high school friend Sadati, bearers of a chimera; those who stay there without even knowing why; those who have aged there; those buried there; and those born there. It is on these last that my thoughts particularly lingered. The Tindouf camps shelter a few thousand young people born in exile, rather exposed where their parents ultimately did not choose to be, under extremely harsh conditions. For many, they are not even originally from the coveted lands nor bear any claim. They mainly depend on humanitarian aid, live in total precariousness, and see their well-being deteriorate, while those living just a few miles away enjoy abundance, comfort, and rights. They did not ask to be there and dream, like all their peers, of a better life, which truly exists on the other side. Unlike a traditional prison with visible walls, like El Harrach, the Tindouf camps are an open-air prison, a constrained space where these youths are held without trial, without hope of freedom, nor any possibility of returning to their homeland—not by their own choice, but that of their jailers. The common point between El Harrach and Tindouf: the sordid game of a military regime from another era. This prolonged situation strikingly evokes the deprivation of freedom suffered by the detainees of Tindouf and the Algerian political prisoners Boualem Sansal describes in his letter. Both embody the same silenced voice, the same hope confiscated by the whims of officers who only carry the name, and by a military caporalism that, since 1962, continuously invents enemies, uses torture, repression, and deprivation of fundamental rights to maintain its grip on one of the richest countries in the world. This regime has stifled all democratic expression, from annulling election results to the spectacular assassination, broadcast live on television, of President Mohamed Boudiaf, sending a message of terror to the whole people. Recently, it brazenly repressed the peaceful Hirak protests and imprisoned their leaders. This regime no longer hesitates to mistreat even its most loyal servants. Randomly, prime ministers, ministers, high dignitaries, businessmen, generals, and journalists, even foreigners, find themselves subjected to quick trials where only the voice of their master resounds. They end up in the same prison, the famous El Harrach. In his letter, Sansal expresses the physical and moral pain of a man imprisoned for having evoked history, dared to defend justice and dignity. His words carry the voice of all those whom the regime seeks to silence. This captive voice painfully echoes the fate of the youngsters held in Tindouf, also deprived of their most basic freedoms and condemned to endless waiting in a desert environment, hostile and hopeless. Far from being a mere analogy, this comparison reveals a universal reality: whether behind bars or in the vast inhospitable desert, deprivation of freedom, forced exile, and broken hope remain the instruments of relentless political oppression. For these youths, the "march through an endless desert" is both a physical ordeal marked by extreme poverty, scorching heat, and isolation, and a metaphor for their quest for identity, dream of regaining their freedom, and joining the motherland. Beyond denunciation, in his letter, Sansal makes a solemn appeal to France, asking it not to sacrifice its values on the altar of mercantile contingencies. The same appeal is addressed to the international community, on behalf of the young detainees of Tindouf, so that human rights principles are not sacrificed on the altar of geopolitical interests. This appeal is all the more relevant facing the situation of these youths, many of whom are not even originally from the Moroccan Sahara but are still imprisoned in a situation of exile and oblivion. Thus, behind two different walls, a prison cell and undocumented, unrecognized refugee camps, lies the same tragedy: human beings reduced to waiting, to deprivation of liberty, and to a silent struggle not to disappear. This convergence highlights the urgency of strong humanitarian and political action to end these imprisonments so that freedom of thought, of living, and of deciding one’s own destiny is never again captured by an oppressive political machine, devised and implemented by an anachronistic military staff. Thank you, sir, for awakening in me this fiber of compassion, even pity, for young people who deserve to live a better future. I take here again Boualem Sansal’s words, which I address to the youth imprisoned in Tindouf: *"Fear is a prison larger than the one where I find myself, and it is harder to break. But I know that one day, the wall will fall. Dictators always end up falling."* Youth of Tindouf, You will break the barbed wire, you will cross the checkpoints to return home by the strength of your character and the power of your will. Your country, that of your ancestors, the Kingdom of Morocco, awaits you; the future opens its arms to you; life will smile upon you for eternity, you will taste freedom there, the joy of living, of building yourself and of ensuring a happy future for your children. Your dreams will come true there and your ambitions will be realized. You will be the continuation of your ancestors in a diverse and powerful nation as it has been for centuries. You will help enrich humanity by your knowledge, your creativity, your genius. You just have to dare.