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Championnats du Monde de Crosscountry, l'Afrique domine de la tête et des épaules... 1425

L’Afrique a dominé de la tête et des pieds les championnats du monde crosscountry qui se sont déroulés à Beograd en ce 30 mars 2024 en lieu et place de la Croatie qui devait les abriter mais qui finalement avait été remplacée sur décision de World Athletics étant donné que les préparatifs n’étaient pas bien menées. Les épreuves ont eu lieu le long du Danube dans le parc de l’amitié. Une splendeur. Quand on parle Afrique, on parle en fait du Kenya, de l’Ethiopie, de l’Ouganda et dans une moindre mesure du Maroc ou de l'Afrique du Sud. Sur toutes les médailles mises en jeux une seule va échapper aux africains et ce fut dans le relais mixte où la Grande Bretagne va réussir l'exploit d'enlever une médaille de bronze aux africains. Chez les juniors dames, c’est la jeune Ethiopienne Marta Alemayo qui remporta la course avec quatre secondes d’avance sur sa compatriote Asayech Ayichew et quelques dix secondes sur son autre compatriote Robe Dida. Dès le départ les Ethiopiennes ont montré qu’elles étaient là pour gagner et n’ont à aucun moment laissé l’initiative à la concurrence kenyane notamment. Au classement par équipe l’Ethiopie remporte ainsi naturellement l’Or avec 12 points suivie du Kenya 28 points et de l’Ouganda 48 pts. Il faut dire que les africaines n’ont pas laissé planer le moindre doute sur leurs intentions de se retrouver sur le podium. les USA n’ont obtenu ici que la 4ème place avec 40 points de retard sur l’Ouganda. Deux autres équipes africaines ont pris part à cette épreuve de 8 km : La RSA 10ème et le MAR 12ème . Chez les juniors garçons les 15 premiers sont tous africains, montrant ainsi la domination de l'Afrique aujourd’hui mais sans doute à l’avenir aussi. Les jeunes africains ont fait montre dans cette course d’une grande solidité et d’une grande combativité. A l’arrivée la victoire reviendra au Kenyan Samuel Kibathi suivi de l’éthiopien Mezgebu Sime à quatre secondes tout de même et d’un autre kenyan : Matthew Kiopkoech Kipruto. Au classement par équipe sans surprise aucune le Kenya est médaillé d’or avec 15 points suivi de l’Ethiopie avec 21 pts et de l’Ouganda avec 52 points. Là aussi deux autres équipes africaines étaient présentes la RSA 5ème et le MAR 6ème. Ce fut là une belle revanche du Kenya sur l’Ethiopie en juniors. Chez les séniors dames la domination kenyane était très forte puisqu’elles ont pris les Cinq premières places au classement individuel. On se crorait dans un championnats kenyan. Elle ne laissèrent aucune chance à leurs adversaires. Cerise sur le gâteau Beatrice Chebet, âgée aujourd’hui de 24 ans seulement a ici remporté son deuxième titre d’affilé, puisqu’elle a été également championne du monde l’an passé. Avant elle seule Tirunesh Dibaba avait fait de même. Beatrice Chebet a devancé ses compatriotes Lilian Kasait Rengeruk et Margaret Chelimo Kipkemboi. Au classement par équipe la première place est revenue naturellement au Kenya avec 10 points seulement, suivi de l’Ethiopie 41 points qui devance l’Ouganda de seulement 3 petits points. (44points). Les USA sont ici 4ème suivi de l‘autre équipe africaine présente sur cette course la RSA 7ème. Chez les séniors hommes, Jacob Kiplimo mettra tout le monde d’accord. Avec sa victoire ici à Beograd, en renouvelant son exploit de l’an passé, il rejoint la liste très restreinte des athlètes ayant remporté les championnats du monde de cross plus d’une fois. Son nom figure aujourd'hui à côté de ceux de Kenenisa Bekele, Geoffrey Kamworor, Khalid Skah et de Paul Tergat. Sur cette course aussi les 19 premiers athlètes sont africains sauf l’espagnol Thierry Ndikumwenayo qui pointe à la 17ème place…Il faut noter que ce champion du Burundi vient juste d’être naturalisé espagnol. La course n’a pas du tout été facile. Les athlètes ont beaucoup changé de rythmes et de tactiques pour épuiser les adversaires mais finalement la logique a été respectée. Au classement par équipe la victoire de Jacob Kiplimo n’a pas suffit à son pays pour remporter l’or puisque c’est le Kenya encore une fois qui va être sacré champion du monde avec 19 points, suivi de l’Ouganda 31 points tout de même et de l’Ethiopie 40 points. En quatrième position nous avons l’Espagne avec 99 points. Les autres équipes africaines présentes ont été respectivement l’Erythrée 6ème, la RSA 8ème et le Burundi 10ème. Enfin au relais mixte le Kenya, encore une fois, n’a laissé aucune chance à ses adversaires. Le temps réalisé par les kenyans ne laisse planer aucun doute sur leur supériorité. Ainsi le Kenya va remporter l’or avec seulement 22min et 15sec, suivi de l’Ethiopie à 26 secondes en 22:43. La grande surprise ici est la Great Britain & Northern Ireland qui en 23min 00 va prendre la médaille de bronze devançant le Maroc de 8 petites secondes. L’ Ouganda sera 5ème, la France 6ème, Le Japon 7ème, les USA 8ème, la RSA 9ème, la SER 10ème, le MEX 11ème, le KAZ 15ème et FIJ 13ème. Le Kenya s'est donc hissé en tête du tableau des médailles avec onze médailles lors de ces 45e Championnats du monde de cross-country qui se sont déroulés par un temps sec et ensoleillées. Six médailles d'or ont été remportées par le Kenya, dont les titres par équipe pour les hommes seniors, les femmes seniors, les hommes U20 et la course de relais mixte, ainsi que les médailles d'or individuelles grâce à Beatrice Chebet (femmes seniors) et Samuel Kibathi (hommes de moins de 20 ans). Les autres médailles ont été remportées par l'Éthiopie, dix au total, l'Ouganda cinq médailles et la Grande-Bretagne une médaille. L'Espagne a été la meilleure équipe européenne dans toutes les courses individuelles. Sur le circuit plat de près de 2 km avec des obstacles, des ponts, de la boue et un labyrinthe de foin, le continent africain a dominé toutes les épreuves de la tête et des épaules. Au total, 439 coureurs de 45 pays et une équipe de réfugiés ont participé à cette édition. Finalement on peut encore une fois conclure qu'en athlétisme l'Afrique est une super puissance et qu'en demi fond et fond surtout, aucun autre continent ne fait le poids pour le moment.
Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Between Ideology and Pragmatism: The Spanish Radical Left's Controversial Stance on Moroccan Sahara... 161

I confess here that it was the writings of Si Lahcen Hadad that pushed me to take a closer interest in this Spanish left, which positions itself in opposition to the Sánchez government, which is itself left-wing. Not reading Spanish, I am therefore somewhat less inclined to pay attention to the repeated ignominies of this left, sick from not being able to access power, sick from its aborted history, sick from what it actually is. So, to exist, it invented a cause. Too bad if it understands nothing about it, too bad if it harms Spain’s interests, too bad if it distorts history, ignores geography and demography, too bad if its reasoning, if it is reasoning at all, is far from logical, too bad if it lies outrageously. The important thing is to exist and to appear to the Spanish public as the defender of the causes of the most deprived... No matter if those people harmed the Spanish people; no matter if they have Spanish blood on their hands. Manifest bad faith. In Spain, therefore, a significant part of the radical left, mainly represented by formations such as Unidas Podemos, an alliance between Podemos, Izquierda Unida, and other minority groups, maintains a posture—let’s say critical, if not belligerent—towards the Kingdom of Morocco. This contradictory position is fed by a historical prism marked by colonial memory, “anti-imperialist” struggles, but also by the question of the Sahara, called the "Spanish Sahara" until 1975, as it was a former territory under Spanish domination until the Green March in 1975. This radical left considers Morocco a belligerent and threatening actor. The debate is not limited to territorial disputes: it fits into an ideological vision where the Moroccan state is often presented as an authoritarian and repressive regime, described as a neocolonial power. This is what underpins the repeated support for the artificial Sahrawi cause, presented as an anti-colonial and anti-imperialist fight. Support for the Polisario Front thus seems embedded in the DNA of these “gauchos,” regardless of developments. Historically, several components of the Spanish left have expressed clear support for the Polisario Front, founded in 1973, which was nevertheless supported by Gaddafi, then hosted, supplied, and armed by the Algerian regime with the aim of harming Morocco’s interests. This support manifests itself in various forms: - Filing parliamentary motions in defense of the right to self-determination for this small part of the Sahara alone; - Participation in international pro-Polisario forums and associative networks that blindly support it, regardless of reports on the embezzlement of aid, rapes, and flagrant human rights abuses in Tindouf; - Pressure on the Spanish government and European institutions to recognize the political status of the Sahara, neglecting to mention that it was formerly occupied by their country, as a territory to be decolonized, in opposition to Morocco’s historical sovereignty. Even the autonomy proposal, well known in Spain, does not seem to satisfy them. However, it should be noted that this support comes in a context of strong internal contestation in Spain. Since the socialist government of Pedro Sánchez expressed its support in 2022 for the Moroccan autonomy plan, this radical position has somewhat fractured. This change reflects a pragmatic adaptation by some to the geopolitical, economic, and migratory realities that closely link the two countries. Faced with challenges related to managing migratory flows through the occupied enclaves of Ceuta and Melilla, as well as security and economic cooperation with the Kingdom of Morocco, the Spanish government has refocused its diplomacy. This has led to a gradual distancing of the left—but not the radical left—from the Polisario, thus marginalizing its influence on official policy. In this context, some voices within the radical left still try to persuade European institutions to keep pressure on Morocco, demanding that the so-called Western Sahara remain central to priorities to resolve an “unresolved colonial conflict.” Parliamentary groups and “pro-Sahrawi” NGOs continue to denounce bilateral agreements between Madrid and Rabat, refusing that the issue be sidelined in favor of a more “pragmatic” diplomacy. Spanish and European institutions, the theater of these ideological tensions, thus see the radical left forces seeking to have the question of the so-called Western Sahara recognized as a “state matter.” They denounce Moroccan control over this dossier and strongly contest the diplomatic normalization policies carried out by Madrid. This line reflects a deep political fracture, where post-colonial idealism and outdated self-determination claims clash head-on with political realism marked by the search for regional strategic balances. Support for the so-called Sahrawi cause is not without controversy. Activists, commentators, and victims have recalled that the Polisario Front was, in the past, involved in violent operations in Spanish territorial waters, causing the death of Spanish fishermen. These painful episodes resonate in Spanish public opinion and fuel a virulent critique of radical positions that support a movement with a past combining political struggle and violent actions. This memory weighs heavily in contemporary debate and is exploited by political forces opposed to these radical left positions, notably the Spanish right. The question of the Sahara, a territory that was Spanish for a time, remains an important point in relations between Spain and Morocco. However, current political, economic, and security realities push for pragmatic Spanish diplomacy, favorable to strengthened cooperation with Rabat, thus marginalizing the radical stance on both governmental and international stages. The historical legacy is here perfectly exploited for contemporary necessities in managing Ibero-Moroccan relations. Today, after consulting numerous articles and writings recounting the positions of this left of another era, I understand a little better Si Lahcen Hadad's fight on the subject, and even more so his sharp responses to the remarks of a certain Ignacio Cembrero, whom I now see only as a bland neurotic. Thank you, Si Lahcen. One question remains: why is the Moroccan left not more inclined to take a stand and strongly denounce the alienated stance of their Spanish counterparts?