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GERIATRIE : COMMENT PRÉVENIR LES ESCARRES CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES ? 3038

DES ESCARRES MAL SOIGNEES PEUVENT PRECIPITER LA PERSONNE ÂGEE DANS LA DEPRESSION ET MÊME LA MORT L’escarre est une plaie ouverte, qui se forme à l’endroit où la chair est prise en étau entre l’os et le support (matelas, fauteuil) pendant plusieurs heures chez une personne obligée de garder le lit ou ayant perdue son autonomie. Sa fréquence n’est pas toujours bien appréciée mais on peut estimer néanmoins qu’au moins une personne âgée sur deux en sera touchée plus ou moins gravement. Outre les souffrances physiques, elle est en effet dévalorisante. Elle provoque souvent la survenue ou l’accentuation d’un phénomène dépressif. QU'EST CE EXACTEMENT QU'UNE ESCARRE Quand une personne alitée repose plusieurs heures sur les mêmes points d’appui, la chair est alors compressée à ces endroits, freinant ainsi la bonne circulation du sang et l’oxygénation du sang. Une fois en état d’hypoxie (terme médical pour désigner un manque d’apport en oxygène au niveau des tissus de l’organisme), les tissus vont se dégrader très vite. Le passage du stade d’érythème (rougeur cutanée) à celui d’ulcère (plaie ouverte) peut prendre seulement quelques heures. Selon la classification la plus utilisée, le processus se décline en plusieurs phases de développement : - stade 0, rougeur apparaissant mais disparaissant quand on appuie dessus ; - stade 1, rougeur ne blanchissant pas sous la pression du doigt ; - stade 2, désépidermisation : arrachement cutané touchant l’épiderme et éventuellement le derme, dont une variante au niveau du pied est la phlyctène (ou ampoule) hémorragique ou séreuse, selon qu’elle contient ou non du sang ; - stade 3, nécrose : plaie profonde avec plaque de nécrose recouvrant en général des tissus sous-jacents dévitalisés ; - stade 4, ulcère : plaie ouverte profonde, résultant le plus souvent d’une escarre de stade 3 après élimination des tissus nécrotiques ; les muscles sont touchés, au point que l’on peut voir tendons et articulations à nu. Une autre classification utilisée repose sur une cartographie des couleurs et un raisonnement en termes de pourcentage des couleurs QUELS ENDROIT DU CORPS DOIVENT ÊTRE SURVEILLES ? 40 % des escarres siègent au sacrum (le sacrum, au bas du dos, est formé de la soudure des 5 vertèbres sacrées) et 40% aux talons. Les autres localisations les plus fréquentes sont les ischions (l’ischion est l‘ un des trois os qui sont soudés chez l’adulte pour former le bassin : il supporte le poids du corps en position assise) et le trochanter (les protubérances de la partie supérieure du fémur) ainsi que, par ailleurs, l’occiput en pédiatrie. Pour le malade en fauteuil, roulant ou non, on surveillera : la nuque, les omoplates, les fesses et les talons. Pour le malade couché sur le côté, on surveillera : les trochanters, la face interne des genoux et les faces internes/externes des pieds. Pour le malade sur le dos, on surveillera : l’occiput, la nuque, les omoplates, les coudes, les crêtes iliaques, le sacrum, les fesses, la face interne des genoux et les talons. QUELS SONT LES FACTEURS DE RISQUES ? Ils sont multiples. Quelqu’un qui ne gère pas bien son capital santé, ne se nourrit pas et/ou ne s’hydrate pas correctement présente plus de risque. L’escarre guette également, tout particulièrement les sujets atteints : - de troubles de la conscience et de neuropathie ; - d’artérite, de problèmes vasculaires, d’hypertension ou d’insuffisance cardiaque ; - des conséquences physiques de maladies auto-immunes (polyarthrite rhumatoïde, lupus, scléroses en plaques…) - d’anémie et, de façon générale, de tout problème nécessitant une hospitalisation. QUELS GESTES PRÉVENTIFS ? - Observation régulière de l’état cutané à chaque changement de position et lors des soins d’hygiène. Une rougeur qui subsiste à la pression d’une palpation doit immédiatement alerter. - Corps étrangers : les sondes urinaires ou les lunettes à oxygène sont à surveiller car sources d’escarres. - Nutrition : l’entourage (famille, personnel soignant) doit surveiller l’appétit de la personne âgée, une perte de poids rapide favorisant en effet l’escarre. Au besoin, il faut enrichir ses plats et veiller à ce qu’il reçoive, notamment, une ration protéinique identique à une personne plus jeune et active car la personne âgée synthétise moins bien les protéines et va avoir besoin d’en consommer plus en cas d’escarre. Il faut également veiller à une bonne hydratation, variée si possible (eau, tisanes, jus de fruits…). La capacité à se nourrir correctement est centrale dans le processus de cicatrisation. - Sensibilité : la sensibilité cutanée de la personne est diminuée si on s’aperçoit qu’elle ne change pas de position spontanément en l’espace d’une demi-heure. Il faut alors planifier des changements de position environ toutes les 2 heures pour solliciter d’autres points d’appui. - Hygiène : Il est important de maintenir la personne au sec en évitant les risques de macération QUELS SONT LES PREMIERS SOINS ? – Nettoyage de la plaie et de son pourtour : employer l’eau et le savon ou du sérum physiologique. L’intérêt des antiseptiques ou des antibiotiques n’est pas démontré en l’absence d’infection. La plaie ne doit pas être asséchée mais, après les soins, on peut tamponner légèrement avec une serviette douce. – Traitement de l’escarre constituée : La détersion est nécessaire sur les plaies nécrotiques et/ou fibrineuses, soit mécaniquement soit à l’aide de pansements. Les matières mortes et le sang issu des capillaires sanguins endommagés produisent en effet une masse au fond de la plaie. Cette masse, souvent dure et sèche, s’oppose au processus de reconstruction cellulaire et donc à la cicatrisation. La colonisation bactérienne est, par ailleurs, constante dans les plaies chroniques : différente de l’infection, elle est utile à la cicatrisation et doit être simplement contrôlée par un nettoyage et une détersion soigneuses des tissus morts. QUELS SONT LES GESTES A PROSCRIRE – Pas d’utilisation de produits agressifs (éosine, alcool, antiseptique), de glace sur la plaie, de chaleur (sèche-cheveux par exemple) pour sécher la plaie. Ces gestes détruisent la flore cutanée alors qu’elle est une barrière aux infections. – Pas d’utilisation d’huile essentielle. – Pas de massage des rougeurs – Pas de gestes brusques pour lever le malade ou lui tirer les draps, sous peine de provoquer des coupures de la peau. Dr MOUSSAYER KHADIJA Spécialiste en Gériatrie EN SAVOIR PLUS 1/Liens utiles : - Société Française et Francophone des Plaies et Cicatrisations, rubrique Escarres http://www.sffpc.org/index.php?pg=connaiss&rubrique=escarre - Conférence de consensus publiée par la Haute Autorité de Santé http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_271996/prevention-et-traitement-des-escarres-de-ladulte-et-du-sujet-age - Claire Dubois, Prévenir et soigner les escarres : nouvelles recommandations, 2013 http://www.actusoins.com/13601/prevenir-et-soigner-les-escarres-nouvelles-recommandations.html
Dr Moussayer khadija Dr Moussayer khadija

Dr Moussayer khadija

Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie en libéral à Casablanca. Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc (AMRM) et de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), Vice-présidente du Groupe de l’Auto-Immunité Marocain (GEAIM)


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Chapter 5: Synthesis- The Consilience of the Framework 149

The evidentiary power and utility of this integrated framework—Orbits, Latticework, Pipeline—lies in its consilience. It weaves breakthroughs from wildly disparate fields into a single, coherent explanatory tapestry, revealing a universal pattern of successful inquiry. From Ballpark to Trading Floor: The narratives of Moneyball and The Big Short are isomorphic: Both begin with a philosophical reframing of value (what makes a baseball player valuable; what is the true risk of a mortgage bond). Both proceed through scientific, data-driven discovery of a massive market inefficiency (OBP vs. price; real default risk vs. AAA ratings). Both culminate in the formulation and execution of a winning model (a roster of undervalued players; a portfolio of credit default swaps). They are the same story, told in different arenas. From Sideline to Boardroom- José Mourinho’s Tactical Objectivity: The strategic success of football manager José Mourinho, particularly in his early career at Porto, Chelsea, and Inter Milan, can be precisely deconstructed through this lens. Lacking a storied playing career, he was unburdened by the sport’s internal, dogmatic "ways of knowing." His Outer Orbit philosophy was defined with stark clarity: winning is the sole aesthetic. His Middle Orbit work became legendary: obsessive, scientific analysis of opponents, involving countless hours of video to identify specific tactical vulnerabilities in individual players and systemic gaps in team shape. His Inner Orbit genius was in formulation: he would design rigorous, often defensively-oriented game models tailored to exploit those precise weaknesses, demanding robotic discipline from his players. His famous 1-0 victories, frequently derided as "anti-football" or "boring," were direct, logical products of pursuing objective victory over subjective aesthetic approval. He demonstrated that objectivity often requires enduring backlash from a consensus invested in a different, more romantic model of the game. From Factory Flow to Protein Fold: Taiichi Ohno’s andon cord and Demis Hassabis’s AlphaFold: Both are profound interventions based on latticework understanding. Ohno designed a human-technological system to make local truth (a defect) instantly global, optimizing a physical manufacturing lattice. Hassabis built a computational system to infer the spatial relationship lattice of amino acids from evolutionary data, optimizing our understanding of the biological lattice. One is mechanical and human, the other digital and abstract, but both are solutions born from seeing a problem as a network of relationships to be modeled and managed. The Contemporary Imperative-The Age of the Synthesist: The historical drift of knowledge since the Enlightenment has been from integration toward fragmentation. The Renaissance ideal of the uomo universale (universal man) gave way to the Industrial Age’s demand for the hyper-specialist. The 20th century perfected the silo. The 21st century, however, presents us with a stark imperative that demands a synthesis, a return to integrated thinking, but now armed with powerful new tools and facing problems of unprecedented scale. Two convergent forces make the orbital, latticework methodology not merely beneficial, but essential for competent navigation of our time. The Nature of Our Tools: Our most powerful analytical engines—Artificial Intelligence (particularly machine learning and large language models) and, on the horizon, Quantum Computing—are inherently cross-orbital and lattice-native. Deploying AI effectively on any complex problem, from drug discovery to climate modeling to ethical dilemma resolution, requires precise philosophical framing (defining objectives, values, and constraints to avoid perverse outcomes), robust and curated scientific data grounding, and exquisite mathematical formulation of the model architecture and training paradigm. These tools fail, often catastrophically and insidiously, with fragmented, siloed, or philosophically unexamined input. They demand, and therefore will select for, synthesist thinkers who can navigate all three orbits and think in terms of interconnected systems. The Nature of Our Challenges: The existential problems that define our epoch are quintessential latticework challenges. They cannot be contained within academic departments or government agencies. They are not "physics problems" or "economics problems." They are system problems. The specialized intellect, trained to dig ever deeper into a single vertical silo, is architecturally unequipped to even properly define them, let alone solve them. These challenges demand minds capable of orbital thinking across the lattice, minds that can hold multiple models, trace second- and third-order consequences, and formulate strategies that are robust across multiple domains of reality. Objectivity as the Foundational Operating System. The pursuit of objective truth is not a passive state of receiving revealed wisdom. It is an active, disciplined, and often confrontational chase. It requires the moral courage to question foundational premises in the Outer Orbit, the intellectual rigor to map reality without favor or illusion in the Middle Orbit, and the creative potency to formally synthesize understanding in the Inner Orbit. It demands that we see the world not as a collection of unrelated events, but as a vast, dynamic lattice of interlocking causes and effects. And it is best navigated with the structured, self-correcting protocol of the Objectivity Pipeline. This framework proposes objectivity not as the cold, emotionless province of a narrow scientism, but as a universal operating system for understanding, a scalable, rigorous, and ultimately humane methodology applicable with equal force to the equations of a physicist, the ethical calculus of a jurist, the investment thesis of a historian, the innovation of an engineer, and the strategy of a state. Subjectivity is the fog of un-modeled complexity. The Orbits Model, the Latticework Theory, and the Objectivity Pipeline constitute the navigation system—the charts, the compass, and the piloting protocol. In an epoch defined by overwhelming information, pervasive misinformation, and tools of god-like power whose misuse carries existential risk, mastering this chase is no longer an intellectual luxury or a philosophical pastime. It is the essential meta-skill, the foundational logic upon which reliable judgment, effective action, and meaningful progress depend. The choice before us is not between a subjective world and an objective one, but between wandering in the fog and building a lighthouse. The architecture for the lighthouse is here. The materials are the disciplines of thought we have inherited and refined. The builders must now be us.