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Beatrice Chebet, Soufiane El Bekkali, Femeke Bol, Masalela: inaugurent Le Stade Olympique de Rabat : Un écrin d’excellence pour des performances athlétiques de haut niveau 719

Le cœur du métier en sport est sans conteste le geste, l’exercice ou l’action accomplie, réalisés par un sportif ou un groupe de sportifs. Cette réalisation est extrêmement complexe en raison des nombreux facteurs qui y interviennent, ainsi que de leur importance relative. Le geste part d’une image que se fait le sportif de lui-même en train de le réaliser. Pour cela, il a besoin d’énergie, c’est-à-dire d’une sollicitation physiologique. Il déploie un geste précis sollicitant une partie ou la totalité de son corps, ce qui constitue une sollicitation mécanique. Pour réaliser ce geste, le sportif réfléchit et fait un effort cérébral : il s’agit d’une sollicitation et d’une dimension psychologique. Une fois ce processus enclenché, le sportif obtient une image finale qu’il évalue en la comparant à l’image initiale qu’il s’était faite de son geste. Ce feedback lui permet d’être satisfait, de se remettre en question et d’améliorer sa prestation. Le geste n’est jamais isolé : il se déroule devant un public qui apprécie la prestation, la performance et le résultat. Si les règlements sportifs imposent, outre un comportement éthique, des dimensions et spécificités des aires de jeu, c’est-à-dire des règles communes à tous sans discrimination, ces règles et autres normes, conditionnent les prestations techniques des sportifs. En revanche, l’environnement et le contexte : stade, salle ou lieu de compétition, apporte d’autres facteurs d’influence sur la prestation et donc sur la performance. Parmi ces facteurs, on compte : Le type de sol ; Le confort, la visibilité et la proximité des spectateurs Les conditions aérodynamiques, comme l’exposition au vent ; La luminosité et l’éclairage ; L’acoustique, avec le traitement du son et le bruit du public ; Les repères visuels et matériels sur le terrain pour les sportifs et le public ; Les facteurs climatiques extérieurs, selon que l’infrastructure soit fermée ou ouverte ; Le climat intérieur, selon qu’elle soit ventilée ou climatisée ; etc. Tous ces éléments impactent la dimension psychologique susmentionnée, qui à son tour influence les dimensions physiologique et mécanique, affectant directement la prestation du sportif. Mais ce n’est pas tout : le type et la configuration d’une infrastructure sportive engendre également un relationnel sociologique particulier. Les ambiances varient d’un stade à un autre. La configuration, les facilités et le confort proposés influencent le comportement des spectateurs, et par extrapolation celui du public entier. Ce comportement engendre une façon spécifique d’apprécier la prestation du sportif. Par exemple, la proximité entre le public et les joueurs joue un rôle important : des supporters proches, avec une visibilité sans entrave, sont plus empathiques que des spectateurs éloignés. Le supporter proche apprécie mieux l’effort et devient plus tolérant envers le sportif. Ainsi, les programmes d’emploi et l’architecture d’une infrastructure sportive deviennent un facteur d’influence sur la performance des athlètes. Une configuration finale bien étudiée est un facteur favorisant la performance, ce qui souligne l’importance de considérer ces données avant toute étude ou proposition de projet de construction d’une infrastructure sportive. Ces évidences ont probablement été prises en compte lors de la conception et de la réalisation du Stade d’Athlétisme, dit Stade Olympique, construit en seulement 8 mois au Complexe Sportif Prince Moulay Abdallah, à la place de l’Institut National d’Athlétisme, édifié au début des années 90, là où ont émergé la quasi-totalité des grandes pépites de l’athlétisme marocain. C’est ainsi que s’expliquent les résultats exceptionnels réalisés lors de la dernière édition du Meeting Diamond League Mohammed VI à Rabat : trois meilleures performances mondiales et cinq records du meeting, un exploit remarquable. Les 8 minutes 11 secondes 49 centièmes de la Kényane Beatrice Chebet, deuxième performance mondiale de tous les temps sur 3000 m, illustrent parfaitement la symbiose entre le potentiel de l’athlète et les conditions qui lui sont offertes pour s’exprimer. Elle aura marqué l'histoire de l'athlétisme mondial. C’est également le cas de la performance du champion marocain Soufiane El Bekkali sur 3000 m steeple, devant son public et sur une piste dont il a loué les qualités. Jamais il n’avait réalisé une telle performance en début de saison : 8 minutes 00 secondes 47 centièmes, un temps très fort pour le mois de mai, entraînant dans son sillage l’Allemand Frederick Ruppert, qui n’oubliera jamais sa course à Rabat, pulvérisant le record de son pays et signant la troisième performance européenne de tous les temps. Il est désormais un prétendant sérieux à une médaille aux championnats du monde prévus à Tokyo. La performance de Femke Bol sur 400 m haies dames est également à souligner: 52sec 46 st du lourd. Une autre performance notable est celle de Tshesipo Masalela, venu du Botswana, qui a signé 1 minute 42 secondes 70 centièmes. Ce ne sont là quelques exemples parmi tant de prestations remarquables réalisées pour l'inauguration de ce stade olympique marocain. En somme, le Maroc peut être fier d’une telle réalisation, qui s’inscrira sûrement dans les records du Guinness, car jamais une infrastructure sportive d’une telle envergure n’a été réalisée en si peu de temps, tout en respectant les normes et la qualité requises. Le président de la Confédération Africaine d’Athlétisme et de CASOL, la toute récente Association des Confédérations Africaines des Sports Olympiques, n’a pas caché sa fierté, inscrivant cette réalisation dans le cadre du soutien du Maroc au mouvement sportif africain en général, et à l’athlétisme en particulier. Il a rappelé que le Royaume est le seul pays africain à accueillir une étape de la Diamond League d’athlétisme. Bien évidemment qu'il souhaiterait y voir se dérouler prochainement les championnats d’Afrique d’athlétisme.
Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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La gouvernance du sport en Afrique 1170

A chaque fois que la question du sport en Afrique est soulevée, son développement, ses réalisations, ses déboires, son ascension et le plus souvent à l’occasion de ses débâcles, la question de sa gouvernance est simultanément posée, avec ce qui s’en suit comme débats et problématique liée au concept de bonne gouvernance ; en opposition tacite à ce qui serait une mauvaise gouvernance. Ce concept de bonne gouvernance est en fait évoqué dès lors que la question à traiter est complexe et ou insuffisamment comprise. Le concept de bonne gouvernance est évoqué à chaque fois qu’il est difficile d’expliquer un résultat jugé décevant, à chaque fois que l’on cherche en fait à cacher l’incompréhension d’une situation et peut être même à dissimuler une probable incompétence à traiter d’une problématique donnée. En fait au lieu d’aller creuser et déterrer les raisons profondes, les explications plausibles, les atouts et les faiblesses du sport africain pour d’abord le comprendre et ensuite raisonner avec des données tangibles, on va se contenter au mieux de faire du benchmark, et de façon très simpliste dire que le sport africain souffre d’une seule et unique flétrissure : la mauvaise gouvernance. La question est bien plus complexe à partir même du fait que le concept sport est généralement lui-même mal défini et que le cœur des métiers du sport se trouve peu ou pas défini, peu ou pas compris et pris en compte ; il s’agit bien évidement de la performance sportive, ses déterminants et ses facteurs favorisants ou bloquants. L’Afrique, ses particularités géographiques, historiques et démographiques, ses spécificités sociologiques et politiques multiples, sont rarement prises en compte quand on évoque la question sportive. Le continent est vu comme un tout linéaire sans relief. Pour expliquer un résultat sportif, le lien est rarement fait avec un bon nombre de facteurs sou jacents voir déterminants. L’Afrique, compte tenu de la déformation de sa représentation géographique imagée, la montrant beaucoup plus petite qu’elle ne l’est en fait dans la réalité, à l’échelle du globe, est regardée exactement comme le continent européen surement beaucoup plus petit mais surdimensionné. Peu sont ceux qui évoquent les dimensions géographiques réelles de l’Afrique et ce qu'elle induit, ses diversités démographiques et ethnographiques, sa grande richesse culturelle due justement à cette diversité. Son histoire récente ayant lourdement impacté son évolution politique, la géographie des pays qui la composent, souvent incohérente ; son fonctionnement économique conséquence d’un passé colonial récent, ne sont jamais mis à l’avant et sont rarement évoqués comme des facteurs limitant ou favorisant l’évolution du sport en Afrique. Or c’est l’ensemble des ces facteurs et d’autres encore qui impactent les activités sportives africaines. D’ailleurs on ne devrait pas parler de Sport africain mais plutôt de Sport en Afrique, tellement les problématiques sont diverses d’une région à l’autre. C’est ainsi qu’il y a lieu tout d’abord, pour cerner aussi précisément que possible la question sportive en Afrique, de revenir à certains fondamentaux, de définir correctement les concepts pour ensuite pouvoir évoquer les pistes d’éventuelles meilleures politiques, meilleures gestions et peut être meilleures gouvernances. C’est sans doute l’unique voie pour entrevoir des plans de développement plus efficients. Cette approche est nécessaire et incontournable pour pouvoir échafauder et concevoir de véritables stratégies de développement, qui de surcroit, devraient s’imbriquer obligatoirement dans des stratégies globales de développement de l’humain. Aziz Daouda

Conversations et monologues 1347

Un soir, l'idée a commencé à germer... Cela faisait déjà des années que j'avais cette idée qui revenait régulièrement. Pourquoi pas un livre... ou du moins un recueil de textes?! C'est vrai, aprrès tout, pourquoi pas? Loin de moi la vie trépidante à la Indiana Jones ou à son homonyme féminine Bridget, ma vie a quand-même eu son lot de déconvenues aussi bien que d'instants de grâce qui méritent d'être partagés. Si j'écris, c'est pour que les jeunes (et les moins jeunes) demoiselles se disent "pourquoi pas?"... Inspirer une personne, la tirer vers le haut, faire en sorte qu'elle en veuille plus, plus que ce que la société veut bien lui donner comme rôle, comme place, plus que ce que son entourage veut bien lui donner comme importance... Rebattre les cartes de sa vie pour atteindre les sommets. Non, ces textes ne sont pas un énième papier de motivation à l'américaine, un enième bouquin de coaching sur comment mieux aimer ma vie, ou comment devenir quelqu'un... Non, ces textes sont des parcelles de vie racontées de manière vraie, parfois avec des mots crus. Mais ce partage peut réveiller les consciences, et créer le déclic... Donc oui, finalement, pourquoi pas un livre...