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Dopage, un problème de santé publique... 3244

Je viens de passer une journée mémorable à Khouribga, le 30 décembre de l’année écoulée à l’invitation de l’Agence Marocaine Antidopage que préside la vaillante Fatima Abouali. C’était à l’occasion de l’une des étapes de la Caravane Nationale « Sport sans dopage », visant la sensibilisation des jeunes quant aux dangers des substances dopantes sur la santé; caravane placée sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi , que Dieu l'assiste. A chacune de ces invitations, car ce n'est pas la première puisque j'avais participé à l'étape de Laayoune et d'Errachidia, l'occasion m'est donnée pour m'adresser aux autorités et personnalités présentes mais surtout aux dirigeants sportifs et aux jeunes. AMAD est l’autorité marocaine compétente en matière de lutte contre le dopage. Elle est assez récente puisque n’a été créée que suite aux directives royales contenues dans la lettre historique aux assises du sport en 2008. Elle compte aujourd'hui 3 ans d'âge. Cela ne veut point dire que les sportifs marocains n’étaient pas contrôlés avant la création de l’AMAD. C’était alors les fédérations internationales, puis une agence régionale qui contrôlait les sportifs dans toute la région d’Afrique du Nord. Sa Majesté disait en substance en 2008, dans cette lettre : « …Cela vaut également pour le dopage, qui constitue un phénomène étranger à nos traditions et à notre culture et qui est répréhensible par la loi et l'éthique sportive. C'est pourquoi Nous engageons les autorités compétentes à sévir vigoureusement contre cette pratique et à faire preuve d'intransigeance dans la répression de l'utilisation et de la commercialisation des substances dopantes, et ce, conformément à la législation nationale et à nos engagements internationaux en la matière. » C’est à cela que travaille sans répit l’AMAD. Outre de veiller sur les sportifs de haut niveau soumis de par la règlementation internationale à des protocoles strictes de contrôles réguliers, en compétition et surtout et beaucoup en dehors des compétitions, L’agence s’attaque aussi à un phénomène dont nous tardons probablement à prendre conscience, celui du recours par les amateurs adeptes de la culture du corps à des produits apparemment innocents et inoffensifs mais qui peuvent constituer un danger véritable pour la santé notamment des jeunes, souvent inconscients, insoucieux ou mal informés et formés. Le recours à des produits tels que certains compléments alimentaires, d’origine des fois douteuses, constitue un danger de santé publique et c’est pour en informer les populations que l’AMAD a initié la caravane qui sillonne le territoire national pour justement mettre beaucoup d’informations à la portée des jeunes. Prendre des produits d’une certaine nature peut s’avérer extrêmement dangereux avec des répercussions des fois irréversibles pouvant aller à des myopathies graves, des troubles de pression artérielle, des troubles graves de la sexualité et tant d’autres problèmes de santé. C’est dire qu’il ne s’agit pas d’effets secondaires auxquels on pourrait s’accommoder. Le professeur Moulay Ahmed Belimam, secrétaire général de l’AMAD, n’arrête pas de le répéter et d’alerter sur ces dangers d’un autre genre, des dangers des temps modernes. Certains compléments alimentaires comptent dans leurs compositions des stéroïdes anabolisants et autres molécules non autorisées et non admises dans la pratique sportive pour leur nocivité et parce que détournée de leur usage thérapeutique normal. Il s’agit en fait de contourner l’inefficacité des produits de fabrication de base de ses compléments alimentaires en y ajoutant des molécules et composants dont les effets sont connus, par exemple sur le volume musculaire notamment par leurs effets la rétention d’eau. Le volume musculaire, outre la question de l’apparence laisse donner une impression de force, hélas oh combien illusoire. les personnes prenant ces produits, apparemment forts, ne sont même pas aussi forts que la moyenne des personnes non entrainées. Les recherches ont aussi montré le caractère addictif de ces produits ; le consommateur se retrouve ainsi pris dans un engrenage qu’il ne va plus maitriser. Qu'une discipline sportive isolée soit contaminée par le phénomène de dopage, on peut toujours objecter qu'il s'agit d'un fléau que l’on peut possiblement circonscrire. On peut alors prendre des mesures appropriées et corriger l'anomalie. La gravité découle ici du fait que de nombreuses disciplines sportives et pratiques physiques pour ne pas dire toutes sont contaminées. Des jeunes dont l’objet de la pratique n’est pas la compétition ou encore des jeunes qui pratiquent sans la moindre volonté de faire partie du mouvement sportif national sont aujourd’hui victimes insoucieuses de pratiques nocives pour leur santé et illicites vis à vis de la loi. Cela devient préoccupant. Il y a là un problème de santé publique et de mise en œuvre de la loi. S’imposent ainsi des mesures de contrôle des produits suspects, de leur traçabilité et de la nature de leurs composants tout aussi bien que s’impose de débusquer les circuits d’approvisionnement et de la commercialisation frauduleuses. Et il y a urgence. Reste aussi à persévérer dans la voie de la lutte contre les pratiques de dopage car c'est aussi de la triche ; c’est interdit et encadré par les règlements sportifs mais également par la loi. Les consommateurs/utilisateurs de produits et pratiques interdites doivent en être dissuadés. Ceux qui en font la promotion, ceux qui en font commerce, sportifs, dirigeants doivent savoir que c'est à la fois dangereux et illicite. Tous doivent comprendre que c’est une triche inadmissible et qu’il y a au Maroc une loi qui prévoit des punitions sévères pour cette triche-là spécifiquement. Celui ou celle qui se dope, finit toujours par se faire attraper car toute substance introduite dans le corps est détectable. Tous ce que vous mettez dans votre corps à peine consommé laisse des traces ; des traces détectables en laboratoire. La loi aujourd’hui ne punit plus que le sportif en cas de dopage mais également toute personne en relation avec le cas confondu. En 2022, l’AMAD a effectué un total de 919 tests, dont 704 effectués par l’AMAD en qualité d’autorité de contrôle et 215 prélèvements, comme autorité de prélèvement réalisés pour le compte et à la demande d’autres organismes.
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Aziz Daouda Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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The 2025 Africa Cup of Nations (CAN) vs FIFA: Should Africa Always Settle for a Secondary Role? 223

Just days before the kickoff of la CAN 2025 au Maroc, a FIFA decision reignites an old debate: the real consideration given to African competitions within the global football structure. By reducing the mandatory release period for African players by European clubs to à cinq jours seulement, the world football governing body again seems to favor those same clubs… to the detriment of African national teams. This measure, seemingly technical at first glance, speaks volumes about the implicit hierarchy in world football and the true place FIFA continues to reserve for the African continent. How can a major competition like la CAN, a flagship event in African football, watched by hundreds of millions, and an important economic, social, and political driver in the region, be seriously prepared with only cinq jours de rassemblement? No team, anywhere in the world or on any continent, can build tactical cohesion, assimilate game plans, develop automatisms, or even physically recover in such a short time. It is therefore legitimate to ask: - Is this a rational measure? - Or a decision that trivializes la CAN, as if this competition deserves neither respect nor optimal conditions? - Or could it be structural discrimination against Africa? But the fundamental question remains the same. It is not new: is world football truly equal? The decision on player release is only the visible part of a larger system, where les compétitions et les équipes africaines are structurally disadvantaged. Take FIFA rankings as an example, which determine the pot placements for major competition draws. Points depend on the level of opponents faced. A team playing mainly in Africa will mechanically face lower-ranked teams, thus earning fewer points, even when winning. Conversely, a European team, with higher-ranked opponents, gains more points even with similar results. This system maintains a cercle fermé: the best ranked stay at the top, the lower ones remain stuck at the bottom. Where then is the promised meritocracy? The ranking openly dictates the World Cup path. The recent decision to guarantee that the quatre meilleures équipes mondiales do not meet before the 2026 World Cup semi-finals is a major turning point. This means the already biased ranking now plays a crucial role in the very structure of the competition. We have even seen the draw master, probably connected by earpiece to a decision-maker, place teams in groups without explaining why… This openly protects the giants and locks others into a calculated destiny. It is a logic of preserving the powerful, typical of a system where sport, apparently universal, bows to economic and media imperatives of major markets. This raises the question: is FIFA an institution funded… by those it marginalizes? A paradox emerges: - States, especially in developing countries, are the primary investors in football: infrastructure, academies, stadiums, subsidies, competitions. La CAN est une affaire de ces États. - National football, notably the World Cup between nations, is FIFA’s most lucrative product. - The emotion, history, and prestige of football largely come from the nations, not clubs. - Yet, it is les clubs européens, entités privées ou associations who seem to dictate the conditions. African federations, essential contributors of the global talent pool, players, skills, audiences, and emerging markets, find their room to maneuver much reduced. Is Africa highly valued as a supplier of talents, but not as a decision-making actor? This situation echoes a well-known pattern on the continent: Produce raw material, but let value-added happen elsewhere. In football as in the global economy, Africa trains, supplies, feeds, but often remains spectator when it comes to governance, revenues, interests, or influence. Instead of being seen as a strategic pillar of the global calendar, La CAN is treated as a logistical complication, even though a continental competition cannot progress if constantly relegated to second place. Football in certain regions only advances through regional and continental competitions. These form objectives for most teams and are sometimes the only visibility opportunity for some nations. Again, this raises the question: is world football truly democratized? FIFA presents itself as an inclusive house, guarantor of equity, solidarity, and development. In theory, yes. In practice, the scales tip heavily to one side. Recent decisions reveal an organization focused on protecting the immediate interests of football’s economic powers, mainly in Europe, to the detriment of sporting fairness. So, should we keep pretending? Should Africa be content to applaud, stay silent, and provide its players like a product in the global market? Isn’t the time ripe for une affirmation africaine? The 2025 CAN, organized in Morocco, with all the effort and resources invested, could become a turning point. Morocco’s dedication deserves respect. It demonstrates that the continent has the means, modern infrastructure, massive audiences, and world-class talent, but lacks recognition and du poids dans les décisions. It is time that FIFA treats African competitions with the respect they deserve. Not out of charity or rhetoric, but out of justice, coherence, and because world football cannot continue ignoring a continent that remains one of its main human and cultural engines. Africa is undoubtedly proud to be part of FIFA, but the strapontin no longer suits it. Africans themselves no longer tolerate the contempt.