Pensez le Futur.

Quand le plus grand match du Maroc devient son pire miroir... 593


Quand le plus grand match du Maroc devient son pire miroir...

Le *derby casablancais*, fête suprême du football marocain, censé avoir lieu au moins deux fois par saison, s’est mué en un triste miroir de nos défaillances collectives. Ce qui devait être un hymne à la passion du football est devenu une procession vers la honte, celle de ne pas respecter l'abécédaire primaire du jeu, du civisme, du respect d'autrui et des règles de Fédération et de la FIFA. La toute dernière édition en particulier nous a démontré un scénario devenu familier et répétitif hélas : fumigènes, affrontements, jets d'éléments inflammables, dégradations de biens publics et privés et match interrompu à de nombreuses reprises. Le rectangle vert, jadis sanctuaire du jeu et de la performance sportive des joueurs, est aujourd’hui pris en otage par la pyromanie des tribunes et la *complaisance forcée* vis-à-vis de comportements plus que dérangeants. Cette fois-ci, la quantité de fumigènes était tellement impressionnante qu'elle pousse à se poser moult questions : qui les vend, qui les fait exploser et comment ils sont régulièrement introduits dans les stades ? Qui a intérêt à ce que le derby casablancais devienne un champ de ruines footballistique ? Ce n’est plus un match de football, c’est une **atmosphère de guerre**, une scène impressionnante d'effets spéciaux de film, importés vers les gradins. Au nom du drapeau du club, le bon sens est supplanté. Le *Raja* et le *Wydad*, deux monuments de notre sport, se voient instrumentalisés, dépassés, doublés, prisonniers, squattés, exploités par des foules qui confondent ferveur et fureur, et qui croient défendre des couleurs, alors qu’elles piétinent l’honneur du ballon rond. Au nom de *"l'amour supposé du club"*, on se retrouve à défendre des causes obscures très loin de la cause même des clubs s'il y en avait. Une sorte *d'ultra-nationalisme des gradins*. Certains groupes se sont érigés en milices des stades. Ils contrôlent les tribunes, dictent leurs lois, imposent leur violence. Maintenant ils dictent même le rythme des matchs. On joue quand ils le désirent et on arrête quand ils le décident. On glorifie leurs tifos sans jamais oser nommer clairement leurs dérives. Pourtant, derrière les chorégraphies des fois splendides, parfois de mauvais goût, se cachent souvent des préparatifs dignes d’un champ de bataille : objets tranchants, pierres et autres, fumigènes et explosifs importés illégalement dans les stades, codes de mobilisation et appels à la confrontation avec tout ce qui représente l'ordre. Insultes des institutions, colportage de fausses informations, infox, slogans subversifs, tout s'entremêle sans ménagement ni gêne: un cocktail de revendications sociales et de militantisme politique à peine voilé. Même la politique étrangère et les positionnements du pays n'y échappent point. Tant pis pour les intérêts communs, ceux de toute une nation. Les responsables de clubs, eux, feignent la surprise ou se terrent en attendant que passe la tempête. Comme si les bus ou voitures caillassés, les grilles tordues et les fumées toxiques étaient des accidents du hasard ou tombés du ciel. Les autorités élaborent des stratégies et prennent des dispositions mais subissent des débordements des fois dangereux. Leur comportement est plus que paternaliste: C'est qu'en face il n'y a que des gamins. Les patrons et encadrants sont toujours à l'abri, loin des scènes. Pourtant certains sont visibles et descendent même sur le terrain pour haranguer les foules déchainés et les chauffer. Quant à la Fédération, elle réagit par des amendes et des huis clos, répétant le même rituel administratif qui n’effraie plus personne. Le football est-il pris en otage ? Les conséquences sont désastreuses : matchs interrompus, sanctions financières, image ternie à l’international. Le Maroc, pourtant salué pour sa ferveur populaire, offre le spectacle d’un football malade, où la passion se confond avec la déraison. Ces violences tuent le jeu, étouffent les talents, refroidissent les familles qui osaient encore venir au stade. Dans un pays où le football est presque une religion, il est consternant de voir les temples du sport transformés en **zones de non-droit**. Les enfants qui rêvaient du derby comme d’un mythe fondateur n’y voient plus qu’un désordre ritualisé, un folklore de casse. Certains y adhèrent probablement parce qu'ils n'ont pas de palliatifs pensant que ce qui se passe est juste normal. Mais pour autant, devrions-nous baisser les bras et admettre une certaine faillite du courage ? Ce n’est pas la rivalité entre les clubs qui est coupable, mais **notre incapacité collective à la civiliser**. Ce fut encore le cas il n'y a pas si longtemps. Le problème n’est pas dans les chants, mais dans ce qu’on tolère au nom de la passion. La violence des stades est d’abord le fruit d’un silence : celui des clubs qui ne veulent pas perdre leurs tribunes, celui des médias qui préfèrent glorifier l’ambiance plutôt que de dénoncer la dérive, celui des autorités obligées de maintenir l’ordre seules face à un public qu'ils n'ont fondamentalement pas à gérer, comme c'est le cas ailleurs. À force de ne pas choisir et de ne sévir qu'après coup, nous avons laissé **le charhabe** s’installer comme une sous-culture tolérée, une norme, une identité dévoyée. Le derby ne devrait pas être une épreuve de force, mais une célébration de la ville, du talent et du dépassement de soi par les joueurs sur le terrain. Le mythe du derby doit tout de même survivre, car derrière la rage, il y a une vérité : la rivalité **Wydad–Raja** est une des plus belles histoires du football africain et peut être mondial. Elle a nourri des générations, forgé des carrières, inspiré des chants et des rêves. Cette tradition ne survivra pas malheureusement si elle continue à s’enliser dans la haine et l'absurdité. Le derby mérite mieux. Casablanca mérite mieux. Le Maroc mérite un football où la passion ne se confond pas avec la déraison, où la couleur d’un maillot n’autorise pas la brutalité et les violences. Si rien ne change, le plus grand match du royaume finira par devenir son plus grand scandale : le Derby de la fumée.

Quand le plus grand match du Maroc devient son pire miroir...

Le *derby casablancais*, fête suprême du football marocain, censé avoir lieu au moins deux fois par saison, s’est mué en un triste miroir de nos défaillances collectives. Ce qui devait être un hymne à la passion du football est devenu une procession vers la honte, celle de ne pas respecter l'abécédaire primaire du jeu, du civisme, du respect d'autrui et des règles de Fédération et de la FIFA. La toute dernière édition en particulier nous a démontré un scénario devenu familier et répétitif hélas : fumigènes, affrontements, jets d'éléments inflammables, dégradations de biens publics et privés et match interrompu à de nombreuses reprises. Le rectangle vert, jadis sanctuaire du jeu et de la performance sportive des joueurs, est aujourd’hui pris en otage par la pyromanie des tribunes et la *complaisance forcée* vis-à-vis de comportements plus que dérangeants. Cette fois-ci, la quantité de fumigènes était tellement impressionnante qu'elle pousse à se poser moult questions : qui les vend, qui les fait exploser et comment ils sont régulièrement introduits dans les stades ? Qui a intérêt à ce que le derby casablancais devienne un champ de ruines footballistique ? Ce n’est plus un match de football, c’est une **atmosphère de guerre**, une scène impressionnante d'effets spéciaux de film, importés vers les gradins. Au nom du drapeau du club, le bon sens est supplanté. Le *Raja* et le *Wydad*, deux monuments de notre sport, se voient instrumentalisés, dépassés, doublés, prisonniers, squattés, exploités par des foules qui confondent ferveur et fureur, et qui croient défendre des couleurs, alors qu’elles piétinent l’honneur du ballon rond. Au nom de *"l'amour supposé du club"*, on se retrouve à défendre des causes obscures très loin de la cause même des clubs s'il y en avait. Une sorte *d'ultra-nationalisme des gradins*. Certains groupes se sont érigés en milices des stades. Ils contrôlent les tribunes, dictent leurs lois, imposent leur violence. Maintenant ils dictent même le rythme des matchs. On joue quand ils le désirent et on arrête quand ils le décident. On glorifie leurs tifos sans jamais oser nommer clairement leurs dérives. Pourtant, derrière les chorégraphies des fois splendides, parfois de mauvais goût, se cachent souvent des préparatifs dignes d’un champ de bataille : objets tranchants, pierres et autres, fumigènes et explosifs importés illégalement dans les stades, codes de mobilisation et appels à la confrontation avec tout ce qui représente l'ordre. Insultes des institutions, colportage de fausses informations, infox, slogans subversifs, tout s'entremêle sans ménagement ni gêne: un cocktail de revendications sociales et de militantisme politique à peine voilé. Même la politique étrangère et les positionnements du pays n'y échappent point. Tant pis pour les intérêts communs, ceux de toute une nation. Les responsables de clubs, eux, feignent la surprise ou se terrent en attendant que passe la tempête. Comme si les bus ou voitures caillassés, les grilles tordues et les fumées toxiques étaient des accidents du hasard ou tombés du ciel. Les autorités élaborent des stratégies et prennent des dispositions mais subissent des débordements des fois dangereux. Leur comportement est plus que paternaliste: C'est qu'en face il n'y a que des gamins. Les patrons et encadrants sont toujours à l'abri, loin des scènes. Pourtant certains sont visibles et descendent même sur le terrain pour haranguer les foules déchainés et les chauffer. Quant à la Fédération, elle réagit par des amendes et des huis clos, répétant le même rituel administratif qui n’effraie plus personne. Le football est-il pris en otage ? Les conséquences sont désastreuses : matches interrompus, sanctions financières, image ternie à l’international. Le Maroc, pourtant salué pour sa ferveur populaire, offre le spectacle d’un football malade, où la passion se confond avec la déraison. Ces violences tuent le jeu, étouffent les talents, refroidissent les familles qui osaient encore venir au stade. Dans un pays où le football est presque une religion, il est consternant de voir les temples du sport transformés en **zones de non-droit**. Les enfants qui rêvaient du derby comme d’un mythe fondateur n’y voient plus qu’un désordre ritualisé, un folklore de casse. Certains y adhèrent probablement parce qu'ils n'ont pas de palliatifs pensant que ce qui se passe est juste normal. Mais pour autant, devrions-nous baisser les bras et admettre une certaine faillite du courage ? Ce n’est pas la rivalité entre les clubs qui est coupable, mais **notre incapacité collective à la civiliser**. Ce fut encore le cas il n'y a pas si longtemps. Le problème n’est pas dans les chants, mais dans ce qu’on tolère au nom de la passion. La violence des stades est d’abord le fruit d’un silence : celui des clubs qui ne veulent pas perdre leurs tribunes, celui des médias qui préfèrent glorifier l’ambiance plutôt que de dénoncer la dérive, celui des autorités obligées de maintenir l’ordre seules face à un public qu'ils n'ont fondamentalement pas à gérer, comme c'est le cas ailleurs. À force de ne pas choisir et de ne sévir qu'après coup, nous avons laissé **le charhabe** s’installer comme une sous-culture tolérée, une norme, une identité dévoyée. Le derby ne devrait pas être une épreuve de force, mais une célébration de la ville, du talent et du dépassement de soi par les joueurs sur le terrain. Le mythe du derby doit tout de même survivre, car derrière la rage, il y a une vérité : la rivalité **Wydad–Raja** est une des plus belles histoires du football africain et peut être mondial. Elle a nourri des générations, forgé des carrières, inspiré des chants et des rêves. Cette tradition ne survivra pas malheureusement si elle continue à s’enliser dans la haine et l'absurdité. Le derby mérite mieux. Casablanca mérite mieux. Le Maroc mérite un football où la passion ne se confond pas avec la déraison, où la couleur d’un maillot n’autorise pas la brutalité et les violences. Si rien ne change, le plus grand match du royaume finira par devenir son plus grand scandale : le Derby de la fumée.

Quand le plus grand match du Maroc devient son pire miroir..

Le *derby casablancais*, fête suprême du football marocain, censé avoir lieu au moins deux fois par saison, s’est mué en un triste miroir de nos défaillances collectives. Ce qui devait être un hymne à la passion du football est devenu une procession vers la honte, celle de ne pas respecter l'abécédaire primaire du jeu, du civisme, du respect d'autrui et des règles de Fédération et de la FIFA. La toute dernière édition en particulier nous a démontré un scénario devenu familier et répétitif hélas : fumigènes, affrontements, jets d'éléments inflammables, dégradations de biens publics et privés et match interrompu à de nombreuses reprises. Le rectangle vert, jadis sanctuaire du jeu et de la performance sportive des joueurs, est aujourd’hui pris en otage par la pyromanie des tribunes et la *complaisance forcée* vis-à-vis de comportements plus que dérangeants. Cette fois-ci, la quantité de fumigènes était tellement impressionnante qu'elle pousse à se poser moult questions : qui les vend, qui les fait exploser et comment ils sont régulièrement introduits dans les stades ? Qui a intérêt à ce que le derby casablancais devienne un champ de ruines footballistique ? Ce n’est plus un match de football, c’est une **atmosphère de guerre**, une scène impressionnante d'effets spéciaux de film, importés vers les gradins. Au nom du drapeau du club, le bon sens est supplanté. Le *Raja* et le *Wydad*, deux monuments de notre sport, se voient instrumentalisés, dépassés, doublés, prisonniers, squattés, exploités par des foules qui confondent ferveur et fureur, et qui croient défendre des couleurs, alors qu’elles piétinent l’honneur du ballon rond. Au nom de *"l'amour supposé du club"*, on se retrouve à défendre des causes obscures très loin de la cause même des clubs s'il y en avait. Une sorte *d'ultra-nationalisme des gradins*. Certains groupes se sont érigés en milices des stades. Ils contrôlent les tribunes, dictent leurs lois, imposent leur violence. Maintenant ils dictent même le rythme des matchs. On joue quand ils le désirent et on arrête quand ils le décident. On glorifie leurs tifos sans jamais oser nommer clairement leurs dérives. Pourtant, derrière les chorégraphies des fois splendides, parfois de mauvais goût, se cachent souvent des préparatifs dignes d’un champ de bataille : objets tranchants, pierres et autres, fumigènes et explosifs importés illégalement dans les stades, codes de mobilisation et appels à la confrontation avec tout ce qui représente l'ordre. Insultes des institutions, colportage de fausses informations, infox, slogans subversifs, tout s'entremêle sans ménagement ni gêne: un cocktail de revendications sociales et de militantisme politique à peine voilé. Même la politique étrangère et les positionnements du pays n'y échappent point. Tant pis pour les intérêts communs, ceux de toute une nation. Les responsables de clubs, eux, feignent la surprise ou se terrent en attendant que passe la tempête. Comme si les bus ou voitures caillassés, les grilles tordues et les fumées toxiques étaient des accidents du hasard ou tombés du ciel. Les autorités élaborent des stratégies et prennent des dispositions mais subissent des débordements des fois dangereux. Leur comportement est plus que paternaliste: C'est qu'en face il n'y a que des gamins. Les patrons et encadrants sont toujours à l'abri, loin des scènes. Pourtant certains sont visibles et descendent même sur le terrain pour haranguer les foules déchainés et les chauffer. Quant à la Fédération, elle réagit par des amendes et des huis clos, répétant le même rituel administratif qui n’effraie plus personne. Le football est-il pris en otage ? Les conséquences sont désastreuses : matches interrompus, sanctions financières, image ternie à l’international. Le Maroc, pourtant salué pour sa ferveur populaire, offre le spectacle d’un football malade, où la passion se confond avec la déraison. Ces violences tuent le jeu, étouffent les talents, refroidissent les familles qui osaient encore venir au stade. Dans un pays où le football est presque une religion, il est consternant de voir les temples du sport transformés en **zones de non-droit**. Les enfants qui rêvaient du derby comme d’un mythe fondateur n’y voient plus qu’un désordre ritualisé, un folklore de casse. Certains y adhèrent probablement parce qu'ils n'ont pas de palliatifs pensant que ce qui se passe est juste normal. Mais pour autant, devrions-nous baisser les bras et admettre une certaine faillite du courage ? Ce n’est pas la rivalité entre les clubs qui est coupable, mais **notre incapacité collective à la civiliser**. Ce fut encore le cas il n'y a pas si longtemps. Le problème n’est pas dans les chants, mais dans ce qu’on tolère au nom de la passion. La violence des stades est d’abord le fruit d’un silence : celui des clubs qui ne veulent pas perdre leurs tribunes, celui des médias qui préfèrent glorifier l’ambiance plutôt que de dénoncer la dérive, celui des autorités obligées de maintenir l’ordre seules face à un public qu'ils n'ont fondamentalement pas à gérer, comme c'est le cas ailleurs. À force de ne pas choisir et de ne sévir qu'après coup, nous avons laissé **le charhabe** s’installer comme une sous-culture tolérée, une norme, une identité dévoyée. Le derby ne devrait pas être une épreuve de force, mais une célébration de la ville, du talent et du dépassement de soi par les joueurs sur le terrain. Le mythe du derby doit tout de même survivre, car derrière la rage, il y a une vérité : la rivalité **Wydad–Raja** est une des plus belles histoires du football africain et peut être mondial. Elle a nourri des générations, forgé des carrières, inspiré des chants et des rêves. Cette tradition ne survivra pas malheureusement si elle continue à s’enliser dans la haine et l'absurdité. Le derby mérite mieux. Casablanca mérite mieux. Le Maroc mérite un football où la passion ne se confond pas avec la déraison, où la couleur d’un maillot n’autorise pas la brutalité et les violences. Si rien ne change, le plus grand match du royaume finira par devenir son plus grand scandale : le Derby de la fumée.