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Une fois n'est pas coutume, proposition d'un Conseil National du Sport par le PJD... 1382

Une fois n'est pas coutume, le billet de ce dimanche 6 avril 2025 traite du sport. Je n'aime pas trop en parler. C'est paradoxal mais c'est ainsi. Plus d'un sont persuadés qu'il est très difficile de faire bouger les choses, tant la médiocrité est enracinée, les bonnes volontés chahutées, les compétences indésirables, le dévouement n'ayant pas droit de cité et l'honnêteté perçue comme douteuse. L'occasion ici m'est donnée par deux partis politiques, car une fois n'est pas coutume, en l'espace d'une semaine, les deux partis – le PJD et le FFD – se sont intéressés au sport. J'ai trouvé cela très intéressant, car habituellement les partis ne traitent du sujet qu'à la suite de résultats jugés inacceptables. Alors, succombant à l'émotion, ils en profitent pour interpeller le gouvernement et, pendant quelque temps, montent au créneau, malmenant le ministre responsable et incriminant les fédérations. Ce fut le cas tout dernièrement suite aux résultats décevants aux JO de Paris. Ensuite, silence radio. Lors de la préparation des programmes de campagnes électorales, certains, plutôt rares, vont mentionner le sport dans de simples narratifs généralement vides de sens ; histoire de dire que c'est important, sans préciser ni pourquoi ni comment ils comptent l'aborder une fois au parlement ou au gouvernement. Cela se traduit très vite par un manque de vision dans les déclarations d'investiture des premiers ministres, puis maintenant des chefs de gouvernement. On se contente de quelques phrases puisées çà ou là pour dire que le sport n'est pas oublié. De mémoire, je puis citer tout de même quelques exceptions qui confirment la règle. L'Ittihad Addoustouri, dans son programme à sa création, avait réservé un bon chapitre au sport. J'avais amplement contribué à cela. L'USFP, à l'aune des dernières élections, m'avait aussi convié à une réflexion ayant servi de base au programme du parti. Je me rappelle aussi avoir participé à un travail similaire, il y a longtemps, avec l'Istiqlal sous l'impulsion de Si Belmahi, vaillant président de la FRM de cyclisme. Cette fois-ci, c'est le PJD qui monte au créneau en déposant, selon la presse, un projet de loi portant sur la création d'un Conseil National des sports en lieu et place du département responsable aujourd'hui, à savoir la minuscule direction des sports en queue de responsabilité du Ministère de l'éducation nationale, du préscolaire et du sport. L'architecture du Gouvernement de Si Akhanouch et sa version revisitée continue d'étonner, réduisant le sport à une simple direction sans relief parmi les prérogatives d'un ministère enlisé dans des réformes à n'en plus finir, sans pour autant que l'on perçoive le bout du tunnel. Depuis l'indépendance, l'éducation nationale est en perpétuelle réforme. La dernière en date remonte tout fraîchement à la semaine dernière. Gageons que ce n'est pas la dernière. Depuis ce rattachement, les deux derniers ministres en responsabilité paraissent ne pas avoir eu de temps pour le sport. Le PJD donc est venu audacieusement avec ce projet, qui en fait n'est pas nouveau. Les premières assises du sport au début des années soixante l'avaient déjà évoqué. Depuis, le sport a connu au moins 14 ou 15 soubresauts, passant de département indépendant au rattachement à la jeunesse, à l'éducation nationale, en passant par un secrétariat rattaché au premier ministre. Il fut même rattaché au travail, du temps de feu Arsalane El Jadidi. Vaille que vaille, le sport fera son petit bonhomme de chemin avec plus ou moins de réussites, mais surtout des échecs répétitifs. La seule fois où il a connu un peu de stabilité fut du temps de feu Abdellatif Semlali, qui détient toujours le record de longévité comme responsable du sport. Son mandat comme secrétaire d'État puis comme ministre dura onze bonnes années. On parlait alors de décollage sportif. Ce fut une période relativement heureuse qui vit une restructuration du champ sportif avec notamment le parrainage, le second tour en Coupe du monde, la création de l'école nationale d'athlétisme, les premières médailles olympiques et un regain de jouvence dans plus d'une discipline sportive. Le PJD, qui a dirigé le gouvernement, ne s'est-il pas rendu compte du malaise que vit le sport pendant ses dix années de gloire ? Tant mieux qu'il le fasse maintenant. Passer à une administration de mission et une gestion qui échappe au temps politique est une nécessité. C'est une revendication évidente portée par de nombreux spécialistes depuis très longtemps, sans que le monde politique ne lui donne suite. Le temps sportif est plus long que le temps politique. Préparer des sportifs de haut niveau demande 7 à 8 années de travail continu et linéaire. La performance sportive nécessite du temps et de la stabilité. Le nombre de ministres en charge du sport, qui se sont succédés en un laps de temps réduit, montre combien nous avons besoin ici de durabilité et que c'est là l'une des tares, mais pas la seule. Par ignorance de cet historique, certains disent déjà que le projet s'inspire de ce qui s'est passé en France avec la création d'une agence pour s'occuper du sport. C'est donc archi faux. La revendication au Maroc est bien plus ancienne. Voilà une quarantaine d'années qu'il en est question. Déjà du temps du gouvernement Driss Jettou, cela était sur la table mais n'a pas abouti pour moult raisons, notamment à cause d'une certaine résistance qui ne veut pas, à aujourd'hui, que ce secteur extrêmement porteur sorte de la sphère politique. Le sport national ne peut que remercier le PJD pour cette audace, même si elle n'a pas beaucoup de chance d'aboutir, vu comment se passent les choses au parlement actuel. Le PJD étant largement minoritaire et sans réel appui de ses coéquipiers dans l'opposition. Il aura quand même réussi à poser le débat dans le bon sens. Les partisans de Si Benkirane font référence à juste titre à la lettre royale de 2008. Ils citent cependant la loi 30.09 sans dire pour autant que celle-ci a été catastrophique pour le sport national. Cela pourrait faire l'objet d'un prochain billet. Le second parti ayant soulevé la question du sport l'a fait tout fraîchement hier. Il s'agit du Front des Forces Démocratiques. Le parti, sous la houlette de Si Mustapha Benali, a remis au goût du jour la discussion des politiques publiques en sport, avec un panel extrêmement large et varié de spécialistes et de dirigeants et en présence de représentants de partis politiques de la même mouvance. Les débats ont été d'une très bonne facture avec un consensus très large autour de solutions qui paraissent évidentes et l'étonnement de ne pas les voir prises en compte. Ce genre de débats est autant nécessaire qu'urgent. Le Maroc, qui fait du sport et du football tout particulièrement un accélérateur de développement, ne peut plus attendre, sinon au prix de voir ses efforts colossaux gaspillés et donc dangereux pour son futur proche et lointain.
Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Jacob Zuma’s Visit to Morocco Sparks Diplomatic Shake-up Over Moroccan Sahara Conflict 190

The visit of Jacob Zuma to the Kingdom of Morocco triggered a desperate diplomatic response from the Polisario Front in South Africa, marking a significant political upheaval around the Moroccan Sahara conflict. Since then, the Polisario and its patron have shown nervousness reflecting a loss of influence even in African regions previously aligned with separatist positions. But who is this man whose words have caused such turmoil and dismay? Jacob Zuma is a South African statesman. He is a former anti-apartheid fighter imprisoned for ten years on the notorious Robben Island. Supported by the African National Congress (ANC), he rose through political ranks to become Vice-President of South Africa from 1999 to 2005, then President from 2009 to 2018, succeeding Thabo Mbeki. Zuma also served as ANC president from 2007 to 2017. Despite legal troubles and leaving the presidency, he maintains serious political weight, notably through the uMkhonto we Sizwe (MK) party he now leads, which became the third-largest political force in South Africa after the May 2024 elections. Therefore, Zuma is not just any South African speaking on such an important issue for the continent and world. On July 15, 2025, in Rabat, on behalf of himself and the MK party, Zuma took an unambiguous stance supporting Morocco, breaking with Pretoria's relatively recent official line. He called Morocco's autonomy proposal a "pragmatic and balanced solution," guaranteeing Moroccan sovereignty over its southern provinces while offering substantial local governance to the populations. This position, officially supported by MK, represents a dramatic turnaround in South Africa and the region. Until now, South Africa backed the puppet Sahrawi Arab Democratic Republic (SADR) and the Polisario Front, framed as pan-African solidarity against colonization, consistent with Algeria's ideological stance. The argument for separatism artificially tied to Morocco's southern provinces ignores that Spanish colonization in this integral part of the Cherifian Empire lasted about 91 years (1884–1975), when Spain declared a protectorate over the Western Sahara region and governed it until its 1975 withdrawal under the Madrid Agreement with Morocco. Since Nelson Mandela's death, South Africa had quickly sided with Algeria's vision of an independent state between Mauritania and Morocco, overlooking Morocco's historic support for South Africa's anti-apartheid struggle. In reaction to Zuma's recent statements in Rabat, where he explicitly supported Morocco's autonomy plan for Western Sahara, the Polisario swiftly sent its Foreign Minister Mohamed Yeslem Beissat to Pretoria. This move comes amid tense diplomacy and a major shift in South African policy on the formerly Spanish Sahara. Until then, all political forces in the country were aligned with the government’s position. Panicked, the Polisario dispatched a delegation led by Beissat, who knows the field well after years representing the entity, officially invited by the ANC under Cyril Ramaphosa to attend a "liberation movements summit" in Pretoria from July 25 to 28. This summit, themed "Defending liberation gains, promoting integrated socio-economic development, and strengthening solidarity for a better Africa," also gathers other supporters of similar causes like Palestinian Jebril Rajoub, allied with Algeria and Polisario. The event, organized by the South African embassy in Algiers, aims solely to back separatist positions and offer support. The ANC quickly condemned Zuma's support for Western Sahara's Moroccan sovereignty on principle, accusing him of betrayal and dissidence after his split from the party. However, not all ANC factions still adhere strictly to Ramaphosa's official line. Many ANC leaders now recognize that siding with Algeria’s unproductive position has been a significant loss for their country. The influence of Zuma, a powerful political figure, has forced the Polisario and its patron to coordinate their response amid the new diplomatic dynamics intensified by his backing of Morocco. This diplomatic earthquake happens as several African states have progressively withdrawn recognition of the SADR in favor of the Moroccan plan, potentially further isolating the Polisario and Algeria continentally. During his visit, Zuma reminded the historical role Morocco played in the anti-apartheid struggle, seemingly lamenting his country's unexpected post-Mandela shift. He advocated for a strategic alliance based on respecting African states' territorial integrity, moving away from separatist support—a pragmatic stance shared by many South African officials. A rapprochement between Morocco and South Africa, the only African countries with truly industrial and diversified economies, could benefit both powers and the continent as a whole. The era of imported ideologies serving as democratic facades for military dictatorships is over and no longer effective. Thus, the Polisario minister’s visit to Pretoria appears a desperate attempt to limit the impact of a shift that could deeply transform political balances in Southern Africa and accelerate Morocco’s strengthening continental and international position