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Dopage, un problème de santé publique... 2328

Je viens de passer une journée mémorable à Khouribga, le 30 décembre de l’année écoulée à l’invitation de l’Agence Marocaine Antidopage que préside la vaillante Fatima Abouali. C’était à l’occasion de l’une des étapes de la Caravane Nationale « Sport sans dopage », visant la sensibilisation des jeunes quant aux dangers des substances dopantes sur la santé; caravane placée sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi , que Dieu l'assiste. A chacune de ces invitations, car ce n'est pas la première puisque j'avais participé à l'étape de Laayoune et d'Errachidia, l'occasion m'est donnée pour m'adresser aux autorités et personnalités présentes mais surtout aux dirigeants sportifs et aux jeunes. AMAD est l’autorité marocaine compétente en matière de lutte contre le dopage. Elle est assez récente puisque n’a été créée que suite aux directives royales contenues dans la lettre historique aux assises du sport en 2008. Elle compte aujourd'hui 3 ans d'âge. Cela ne veut point dire que les sportifs marocains n’étaient pas contrôlés avant la création de l’AMAD. C’était alors les fédérations internationales, puis une agence régionale qui contrôlait les sportifs dans toute la région d’Afrique du Nord. Sa Majesté disait en substance en 2008, dans cette lettre : « …Cela vaut également pour le dopage, qui constitue un phénomène étranger à nos traditions et à notre culture et qui est répréhensible par la loi et l'éthique sportive. C'est pourquoi Nous engageons les autorités compétentes à sévir vigoureusement contre cette pratique et à faire preuve d'intransigeance dans la répression de l'utilisation et de la commercialisation des substances dopantes, et ce, conformément à la législation nationale et à nos engagements internationaux en la matière. » C’est à cela que travaille sans répit l’AMAD. Outre de veiller sur les sportifs de haut niveau soumis de par la règlementation internationale à des protocoles strictes de contrôles réguliers, en compétition et surtout et beaucoup en dehors des compétitions, L’agence s’attaque aussi à un phénomène dont nous tardons probablement à prendre conscience, celui du recours par les amateurs adeptes de la culture du corps à des produits apparemment innocents et inoffensifs mais qui peuvent constituer un danger véritable pour la santé notamment des jeunes, souvent inconscients, insoucieux ou mal informés et formés. Le recours à des produits tels que certains compléments alimentaires, d’origine des fois douteuses, constitue un danger de santé publique et c’est pour en informer les populations que l’AMAD a initié la caravane qui sillonne le territoire national pour justement mettre beaucoup d’informations à la portée des jeunes. Prendre des produits d’une certaine nature peut s’avérer extrêmement dangereux avec des répercussions des fois irréversibles pouvant aller à des myopathies graves, des troubles de pression artérielle, des troubles graves de la sexualité et tant d’autres problèmes de santé. C’est dire qu’il ne s’agit pas d’effets secondaires auxquels on pourrait s’accommoder. Le professeur Moulay Ahmed Belimam, secrétaire général de l’AMAD, n’arrête pas de le répéter et d’alerter sur ces dangers d’un autre genre, des dangers des temps modernes. Certains compléments alimentaires comptent dans leurs compositions des stéroïdes anabolisants et autres molécules non autorisées et non admises dans la pratique sportive pour leur nocivité et parce que détournée de leur usage thérapeutique normal. Il s’agit en fait de contourner l’inefficacité des produits de fabrication de base de ses compléments alimentaires en y ajoutant des molécules et composants dont les effets sont connus, par exemple sur le volume musculaire notamment par leurs effets la rétention d’eau. Le volume musculaire, outre la question de l’apparence laisse donner une impression de force, hélas oh combien illusoire. les personnes prenant ces produits, apparemment forts, ne sont même pas aussi forts que la moyenne des personnes non entrainées. Les recherches ont aussi montré le caractère addictif de ces produits ; le consommateur se retrouve ainsi pris dans un engrenage qu’il ne va plus maitriser. Qu'une discipline sportive isolée soit contaminée par le phénomène de dopage, on peut toujours objecter qu'il s'agit d'un fléau que l’on peut possiblement circonscrire. On peut alors prendre des mesures appropriées et corriger l'anomalie. La gravité découle ici du fait que de nombreuses disciplines sportives et pratiques physiques pour ne pas dire toutes sont contaminées. Des jeunes dont l’objet de la pratique n’est pas la compétition ou encore des jeunes qui pratiquent sans la moindre volonté de faire partie du mouvement sportif national sont aujourd’hui victimes insoucieuses de pratiques nocives pour leur santé et illicites vis à vis de la loi. Cela devient préoccupant. Il y a là un problème de santé publique et de mise en œuvre de la loi. S’imposent ainsi des mesures de contrôle des produits suspects, de leur traçabilité et de la nature de leurs composants tout aussi bien que s’impose de débusquer les circuits d’approvisionnement et de la commercialisation frauduleuses. Et il y a urgence. Reste aussi à persévérer dans la voie de la lutte contre les pratiques de dopage car c'est aussi de la triche ; c’est interdit et encadré par les règlements sportifs mais également par la loi. Les consommateurs/utilisateurs de produits et pratiques interdites doivent en être dissuadés. Ceux qui en font la promotion, ceux qui en font commerce, sportifs, dirigeants doivent savoir que c'est à la fois dangereux et illicite. Tous doivent comprendre que c’est une triche inadmissible et qu’il y a au Maroc une loi qui prévoit des punitions sévères pour cette triche-là spécifiquement. Celui ou celle qui se dope, finit toujours par se faire attraper car toute substance introduite dans le corps est détectable. Tous ce que vous mettez dans votre corps à peine consommé laisse des traces ; des traces détectables en laboratoire. La loi aujourd’hui ne punit plus que le sportif en cas de dopage mais également toute personne en relation avec le cas confondu. En 2022, l’AMAD a effectué un total de 919 tests, dont 704 effectués par l’AMAD en qualité d’autorité de contrôle et 215 prélèvements, comme autorité de prélèvement réalisés pour le compte et à la demande d’autres organismes.
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Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Moroccan Tourism in 2025: Spectacular Growth but Persistent Challenges 246

Moroccan tourism has been experiencing a very favorable phase since 2024. Tourism revenues reached nearly 50 billion dirhams in the first quarter of the current year, confirming a robust recovery after the global health crisis. This upswing is the result of a combination of factors that can be analyzed from several perspectives. Certainly, the gradual lifting of health restrictions worldwide enabled a massive return of international visitors, particularly Europeans, but also travelers from other regions of the globe. With its unique cultural richness, history, lively medinas, diverse landscapes ranging from the Atlas Mountains to the Atlantic and Mediterranean beaches, sunshine, colors, unparalleled craftsmanship, refined cuisine, and the warmth of Moroccans—their smiles, their ability to quickly connect with others, and their tolerance—the Kingdom has managed to attract clientele seeking authentic and varied experiences. After two difficult years, this strong recovery reflects renewed tourist interest in the destination. According to the government, the rise of the tourism sector is linked to a strategy and sustained policy of investment in infrastructure: world-class hotels, improved transport networks, airport modernization, and expansion of air routes. These efforts have undoubtedly significantly enhanced the country’s accessibility as well as visitor comfort and security, all now essential elements to remain competitive in a highly competitive international market. The Kingdom has also heavily invested in its global visibility through well-calibrated promotion campaigns, regular presence at major international trade shows, and strategic partnerships with key tourism players. This well-thought marketing strategy has attracted a diverse clientele, amplifying the effect of a strong national brand. Developing the tourism offer plays a crucial role in this dynamic. In addition to traditional cultural and seaside getaways that the country is famous for, Morocco is now focusing on growing segments: adventure tourism, desert trekking, extreme sports, ecotourism, national parks, protected areas, and cultural events, international festivals, and exhibitions. This diversification aims to attract different tourist profiles year-round and avoid excessive seasonality. The exceptional event of the 2022 FIFA World Cup, through the performance of the Moroccan national team and the enthusiastic support of its supporters in the stadium and the streets of Doha, had an amplifying effect on the country’s global visibility and image. This competition put Morocco on the international tourism map, attracting a significant influx of visitors and creating immediate spotlight on its attractions. As a direct result, Morocco exceeded in 2024 its initial target of 17.5 million tourists planned for 2026—a remarkable achievement. However, without contesting the announced figures, this bright spot should not mask certain challenges. A closer look at the statistics reveals a different reality. A significant portion of recorded tourists, about 50%, are Moroccans residing abroad (MRE), who visit mainly for family reasons rather than tourism linked to government strategies. It should not be overlooked that these same MRE often denounce recurring problems, foremost among them the high cost of air transport with Royal Air Maroc, which is heavily subsidized by public funds. Price gouging in hotels and restaurants, especially in summer, is also widely criticized. These difficulties impact the retention of international visitors as well, as return rates are very low. The fact that operators at all levels impose exorbitant price increases during peak season tarnishes the country’s image and discourages visitors. Staying in Morocco is abusively expensive for unclear reasons. Indeed, few tourists return multiple times after their first visit. This raises questions about the quality of the customer experience and the destination’s competitiveness. Excluding MRE and visitors traveling for professional reasons, the number of foreigners visiting Morocco by deliberate choice is therefore not that high. This calls into question the efficiency of the very large subsidies granted to the sector and, above all, the effectiveness of the promotional campaigns. The Ministry of Tourism and the National Tourism Office attribute the recorded success to their proactive policy, but the reality shows that this growth largely relies on the emotional attachment of the MRE, a factor less controllable by public authorities. Will the post-World Cup momentum and the goodwill generated be sustained over the long term? It is difficult to precisely gauge how much of the upswing is due to the World Cup context and what the real impact of public policies is, especially subsidies and aid allocated to the sector. This impact, however, cannot be ignored. To maintain the course and ensure sustainable growth of the sector, it is essential that Morocco continues and deepens its efforts: ongoing investments and innovation in the tourism offer. However, the major urgent challenge remains controlling the outrageous costs for visitors. The government’s silence on this issue risks hurting the sector badly. The summer sunshine is too expensive. It is time for the entire industry to stop acting like predators, and for scams and extortion to be forever banned quickly. Another key challenge is integrating sustainable development policies to preserve natural and cultural resources within the broader framework of inclusive development across all regions of the country. It is also imperative to include citizen awareness and education in this vision. Polluted or neglected beaches and sites, annoying incivility, and inappropriate behaviors are additional challenges to be addressed. Tourism must remain one of the major engines of Morocco’s economy, generating jobs and wealth while enhancing the country’s international standing. Still, we shall wait until the end of the campaign to make a final judgment, especially on the trajectory of the numbers and the effectiveness of measures announced in the sector’s development strategy, and above all to draw the necessary lessons.