Think Forward.

Obésité et Tabagisme des problématiques à prendre au sérieux. 1716

S’il est des problématiques dont on ne semble pas se soucier sérieusement malgré leur gravité et impact sur le devenir du pays, tout au moins selon ce qui filtre comme information et est publiées comme statistiques au Maroc, c’est celui du surpoids et de l’obésité, et celui du tabagisme. Aujourd’hui, au Maroc, près du quart de la population est touchée par le phénomène de surpoids. Ils seraient, selon l'Atlas Mondial de l'Obésité édition 2023, de la Fédération Mondiale de l’obésité, quelques 21,6% de citoyens marocains concernés. Plus grave encore ce pourcentage n’est pas figé, puisque selon les prévisions de la même instance, il passerait à 47,9% à horizon 2035, c’est-à-dire dans un avenir proche. Parmi cette population qui serait atteinte, près de 5 millions de citoyens seraient alors atteints d’obésité morbide, donc présenteraient des complications graves en termes de santé. Plus préoccupant encore, se sont les enfants qui seraient les plus concernés, puisque toujours en 2035, près de 30 % de nos enfants seraient atteints. Ils sont déjà quelques 20% aujourd’hui. Le gouvernement marocain semble être bien conscient de la complexité de la problématique et ses conséquences extrêmement grave sur la santé publique et partant sur l’économie et les budgets du pays. Mais a t'il opposé à la problématique des remèdes efficients? Le Ministère de la Santé Publique a bien mis au point une stratégie pour peser sur la tendance et l’inverser. Cette stratégie a même un objectif, celui de réduire le taux chez les enfants à 15% d’ici l’année prochaine, 2025… Sa stratégie est basée sur les mêmes armes et moyens que l’on retrouve un peu partout mais qui nulle part n’ont donné de véritables résultats. • Le Ministère entend s’attaquer au diagnostic précoce et à une meilleure offre de soins. On ne peut être plus imprécis. • Le Ministère entend aussi peser sur l’hygiène alimentaire, favorisant une alimentation saine et équilibrée, comme si c’était le ministère qui donnait directement à manger aux enfants et aux familles. • En fin ladite stratégie, toujours selon le Ministère, repose également sur des actions à même de peser et d’améliorer l’environnement qui induit ou favorise la prise de poids. On attendra fin 2024 pour voir si les chiffres vont véritablement s’améliorer et s’ils contredisent la tendance telle que projetée par la Fédération Mondiale de l’Obésité. Sans être excessivement septique, on sait ici le sort de toutes ces stratégies que l’on nous a servi dans tous les domaines sans jamais les évaluer. Un bon Powerpoint qui nous projette sur un horizon tellement lointain est le tour est joué. Le terme est tellement éloigné qu’on ne peut qu’oublier les objectifs, sinon oublier l'existence même des soi-disant stratégies, carrément. L’obésité est une problématique complexe, elle dépend du niveau de vie, des possibilités d’exercices physique, de l’urbanisme et de l’organisation de la vie. Les enfants issues de familles de niveau économique moyen et plus bas sont les plus exposés. L’alimentation à ce niveau de vie a tendance à être composée de beaucoup de matières grasses saturés et de sucre. Le pain véritable base de la nourriture de nos concitoyens c’est du sucre, par exemple. Il n’y a qu’à voir le nombre grandissant de fastfood de tout genre proliférer, notamment dans les quartiers populaires et les aliments conditionnés dans le commerce, comprenant énormément de sucre et autres composants nocifs, les habitudes alimentaires des jeunes, pour comprendre la tendance. Le plus étonnant est que l’exercice physique véritable moyen et sans doute le plus efficace pour limiter les dégâts n’est pas pris en compte dans la stratégie du gouvernement. Il n’est pas cité parmi les 5 piliers du nouveau modèle de santé mis en marche. Alors que le premier pilier de tout système de santé physique et mentale, d’ailleurs, doit être l’exercice physique. L’autre problématique absolument préoccupante est le tabagisme. C’est quasiment tout le continent africain qui se trouve aujourd’hui impacté car cible de grandes campagnes poussant à la consommation des tabacs manufacturés et au vapotage. Ils seraient quelques 3.500.000 fumeurs réguliers au Maroc. Soit quasiment 10 % de la population nationale, avec tous ce que cela induit comme conséquences sur la santé individuelle et partant pour la santé publique. Ailleurs en Afrique cela est encore plus grave comme par exemple en Egypte premier pays en consommation des tabacs manufacturées, suivie de l’Afrique du Sud, de l’Algérie et de la République Démocratique du Congo. Le Maroc lui est septième sur le continent. Là au moins les mesures et stratégies adoptées çà et là pour limiter les dégâts se sont avérées efficaces puis que 150 pays ont réussi à réduire la consommation des tabacs avec à leur tête le Brésil et les Pays Bas. Mais ils seraient tout de même 1.25 milliards de fumeurs adultes dans le monde…quand aux enfants ils se cachent pour fumer… L’Obésité comme la consommation des tabacs manufacturés sont sans doute aucun de véritables dangers pour la Santé Publique dont il va falloir s’occuper sérieusement. Au Maroc il y a bien une loi, par exemple, qui interdit de fumer dans les lieux publics…quant à son application…C’est une autre paire de manche. Mon ami Mustapha Guiliz me rappelle que les USA dépensent aujourd'hui 70 milliards US annuellement pour lutter contre l'obésité... Qu'en sera t il de nous dans une dizaine d'années...
Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Genesis... 2016

I greatly enjoy looking out windows, any windows. Windows have always offered me a picture of life. A picture that constantly changes, a picture that I alone see before it disappears forever. Maybe that is where my taste for the ephemeral comes from. It is my only certainty. What I am also sure of is that it comes from the fact that as a baby and young child, my mother would place me by the window where I would hold onto a grille. An opportunity to be both inside and outside at the same time and to let her go about her many responsibilities as a housewife. It was a traditional Moroccan grille, typical of ours. Today, I have reused that same grille design on the windows and balconies of my house. I have in fact remained my mother’s eternal child, no doubt like we all remain so, but probably differently, otherwise, uniquely. The window is an escape from the cramped space of the house. In fact, all houses are cramped. The house, paradoxically despite its smallness, is a space of freedom, intimacy, and security. It is also a space that distances the horizon and makes it sublime. The window allowed me to raise my head and look far. As far as this window allowed me to see. The house cultivates the dream; the window waters it. On the evening my mother passed away, I stood by the window. It seemed to me I heard her voice again speaking from afar to reassure me. My mother loved me very much. She did not say it, but made me feel it through the tone of her voice, her gaze, and a slight smile at the corner of her lips. A smile she had a special secret to. My mother’s smile was genetic. I clearly saw she inherited it from my grandmother—Cherifa Lalla Zhour had the same smile. My mother was not expansive. She extended her love to my children later, and I felt it. I was her eldest, her first female experience, her first pains, her first childbirth, the first baby cry to her ears. I owe my mother much: the sensation of a pencil in hand, the touch of the softness of paper before writing on it, the taste for reading and the pleasure of manual work. My mother was among the first classes of the modern school in Fès. My maternal grandfather, Si Ahmed Ben Ali, had the wisdom to send her to school against the opinion of people at the time—family, neighbors, and onlookers. She traveled a long distance from Saqaet El Abbassyine to her school. It was in Fès j’did, a neighborhood of great nationalists, intellectuals, artists, and state clerks: Bahnini, Benbouchta, Moulay Ahmed El Alaoui, Ahmed Chajai, and many others. It is the stronghold of Wydad of Fès. I have many wonderful memories of Saqaet El Abbassyine. From time to time, I go for a walk there to recharge myself. The dilapidation of Bab Riafa, the sad passage by Lalla Ghriba to reach Saqaet El Abbassyine, the continuation by Sidi Hmama to arrive at Qobt Assouk, saddens me every time. So, to soothe my pain and sorrow, I go and sit at Bab Boujloud to enjoy a good glass of tea prepared in a traditional samovar, under the famous mulberry tree. The magic of Fès is unmatched. My father, on the other hand, was affection in the absolute. The exemplary man. The man who forged my pride and committed my life to serving the country. Moroccan at heart, attached to the land of his ancestors. Proud to have been an active nationalist against the protectorate. He spoke of his people’s struggle against French soldiers. He kept fresh memories of the fights of Bou Gafer and the brave battle of his people. He was happy to have served his country but also disappointed with the evolution of some things. He said that we were losing our soul with the decline of our attachment to ancestral values; remembered by all the families of old Rabat who still recall him for having treated their children and eased their pains. He passed away certain that Morocco could have done better. He remained attached to his parents and adored them, attached to his native land that he visited every year, attached to his people to whom he offered land to expand the Sidi Daoud cemetery, his forever village, today swallowed by a soulless Ouarzazate. I am not surprised. My father is a direct descendant of Sidi Daoud, a Sufi Sheikh and great scholar who left many works including the famous *Oumahat Al Wataeq, Al Mountafaa Bih Fi Anawazil*. My father loved Rabat and its beach. It was there he saw the sea for the first time in his life, coming from the other side of the Great Atlas, which climate change is now altering. It was at the Rabat beach that he learned to swim. Today, his grave overlooks that beautiful beach and ocean. His resting place is bathed in the sea air that blows continuously over the hilltop, the final abode of thousands of souls at rest, of lives both rich and less rich, and of memories forever lost. The cemetery tells a lot about the place we give to our dead, and it does not speak well of us. So, like my brothers and sisters—Jalil, Moughni, Rajae, Atika, Abdelmoutaleb, Elhoussein, Soumaya, I am a kind of accident of nature. A father from Ouarzazate marrying a girl from Fès; that was rare. It was 1950. The maternity hospital where my lungs filled for the first time with air and where I cried out announcing my coming to life is still there. It was Tuesday, 11:37 am, May 15, 1951. Each time I pass by, something brings me back to memories I have created from my mother's stories. I see again her pride and my father's joy at my birth. By chance, on the way to bury my mother, and years later my father, we passed along the Almohad wall. The historic maternity hospital of Rabat is just behind. The circle was thus completed. My mother's name was Lalla Amina Makhloufi and my father’s Ahmed Belhoucine El Ouarzazi. The civil registry attendant gave him the surname Daouda, probably because he was born in Sidi Daoud or simply because that person had been influenced by a stay in sub-Saharan Africa...