Pensez le Futur.

Une fois n'est pas coutume, proposition d'un Conseil National du Sport par le PJD... 1373

Une fois n'est pas coutume, le billet de ce dimanche 6 avril 2025 traite du sport. Je n'aime pas trop en parler. C'est paradoxal mais c'est ainsi. Plus d'un sont persuadés qu'il est très difficile de faire bouger les choses, tant la médiocrité est enracinée, les bonnes volontés chahutées, les compétences indésirables, le dévouement n'ayant pas droit de cité et l'honnêteté perçue comme douteuse. L'occasion ici m'est donnée par deux partis politiques, car une fois n'est pas coutume, en l'espace d'une semaine, les deux partis – le PJD et le FFD – se sont intéressés au sport. J'ai trouvé cela très intéressant, car habituellement les partis ne traitent du sujet qu'à la suite de résultats jugés inacceptables. Alors, succombant à l'émotion, ils en profitent pour interpeller le gouvernement et, pendant quelque temps, montent au créneau, malmenant le ministre responsable et incriminant les fédérations. Ce fut le cas tout dernièrement suite aux résultats décevants aux JO de Paris. Ensuite, silence radio. Lors de la préparation des programmes de campagnes électorales, certains, plutôt rares, vont mentionner le sport dans de simples narratifs généralement vides de sens ; histoire de dire que c'est important, sans préciser ni pourquoi ni comment ils comptent l'aborder une fois au parlement ou au gouvernement. Cela se traduit très vite par un manque de vision dans les déclarations d'investiture des premiers ministres, puis maintenant des chefs de gouvernement. On se contente de quelques phrases puisées çà ou là pour dire que le sport n'est pas oublié. De mémoire, je puis citer tout de même quelques exceptions qui confirment la règle. L'Ittihad Addoustouri, dans son programme à sa création, avait réservé un bon chapitre au sport. J'avais amplement contribué à cela. L'USFP, à l'aune des dernières élections, m'avait aussi convié à une réflexion ayant servi de base au programme du parti. Je me rappelle aussi avoir participé à un travail similaire, il y a longtemps, avec l'Istiqlal sous l'impulsion de Si Belmahi, vaillant président de la FRM de cyclisme. Cette fois-ci, c'est le PJD qui monte au créneau en déposant, selon la presse, un projet de loi portant sur la création d'un Conseil National des sports en lieu et place du département responsable aujourd'hui, à savoir la minuscule direction des sports en queue de responsabilité du Ministère de l'éducation nationale, du préscolaire et du sport. L'architecture du Gouvernement de Si Akhanouch et sa version revisitée continue d'étonner, réduisant le sport à une simple direction sans relief parmi les prérogatives d'un ministère enlisé dans des réformes à n'en plus finir, sans pour autant que l'on perçoive le bout du tunnel. Depuis l'indépendance, l'éducation nationale est en perpétuelle réforme. La dernière en date remonte tout fraîchement à la semaine dernière. Gageons que ce n'est pas la dernière. Depuis ce rattachement, les deux derniers ministres en responsabilité paraissent ne pas avoir eu de temps pour le sport. Le PJD donc est venu audacieusement avec ce projet, qui en fait n'est pas nouveau. Les premières assises du sport au début des années soixante l'avaient déjà évoqué. Depuis, le sport a connu au moins 14 ou 15 soubresauts, passant de département indépendant au rattachement à la jeunesse, à l'éducation nationale, en passant par un secrétariat rattaché au premier ministre. Il fut même rattaché au travail, du temps de feu Arsalane El Jadidi. Vaille que vaille, le sport fera son petit bonhomme de chemin avec plus ou moins de réussites, mais surtout des échecs répétitifs. La seule fois où il a connu un peu de stabilité fut du temps de feu Abdellatif Semlali, qui détient toujours le record de longévité comme responsable du sport. Son mandat comme secrétaire d'État puis comme ministre dura onze bonnes années. On parlait alors de décollage sportif. Ce fut une période relativement heureuse qui vit une restructuration du champ sportif avec notamment le parrainage, le second tour en Coupe du monde, la création de l'école nationale d'athlétisme, les premières médailles olympiques et un regain de jouvence dans plus d'une discipline sportive. Le PJD, qui a dirigé le gouvernement, ne s'est-il pas rendu compte du malaise que vit le sport pendant ses dix années de gloire ? Tant mieux qu'il le fasse maintenant. Passer à une administration de mission et une gestion qui échappe au temps politique est une nécessité. C'est une revendication évidente portée par de nombreux spécialistes depuis très longtemps, sans que le monde politique ne lui donne suite. Le temps sportif est plus long que le temps politique. Préparer des sportifs de haut niveau demande 7 à 8 années de travail continu et linéaire. La performance sportive nécessite du temps et de la stabilité. Le nombre de ministres en charge du sport, qui se sont succédés en un laps de temps réduit, montre combien nous avons besoin ici de durabilité et que c'est là l'une des tares, mais pas la seule. Par ignorance de cet historique, certains disent déjà que le projet s'inspire de ce qui s'est passé en France avec la création d'une agence pour s'occuper du sport. C'est donc archi faux. La revendication au Maroc est bien plus ancienne. Voilà une quarantaine d'années qu'il en est question. Déjà du temps du gouvernement Driss Jettou, cela était sur la table mais n'a pas abouti pour moult raisons, notamment à cause d'une certaine résistance qui ne veut pas, à aujourd'hui, que ce secteur extrêmement porteur sorte de la sphère politique. Le sport national ne peut que remercier le PJD pour cette audace, même si elle n'a pas beaucoup de chance d'aboutir, vu comment se passent les choses au parlement actuel. Le PJD étant largement minoritaire et sans réel appui de ses coéquipiers dans l'opposition. Il aura quand même réussi à poser le débat dans le bon sens. Les partisans de Si Benkirane font référence à juste titre à la lettre royale de 2008. Ils citent cependant la loi 30.09 sans dire pour autant que celle-ci a été catastrophique pour le sport national. Cela pourrait faire l'objet d'un prochain billet. Le second parti ayant soulevé la question du sport l'a fait tout fraîchement hier. Il s'agit du Front des Forces Démocratiques. Le parti, sous la houlette de Si Mustapha Benali, a remis au goût du jour la discussion des politiques publiques en sport, avec un panel extrêmement large et varié de spécialistes et de dirigeants et en présence de représentants de partis politiques de la même mouvance. Les débats ont été d'une très bonne facture avec un consensus très large autour de solutions qui paraissent évidentes et l'étonnement de ne pas les voir prises en compte. Ce genre de débats est autant nécessaire qu'urgent. Le Maroc, qui fait du sport et du football tout particulièrement un accélérateur de développement, ne peut plus attendre, sinon au prix de voir ses efforts colossaux gaspillés et donc dangereux pour son futur proche et lointain.
Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Les BRICS, étendard du « Sud global » : entre puissance montante et fracture interne 28

Le XXIe siècle verra-t-il l’avènement d’un ordre multipolaire fondé sur les BRICS ? Rien n’est moins sûr. Leur poids économique est incontestable, leur volonté politique affichée. Mais sans vision commune, sans gouvernance institutionnelle renforcée, et sans capacité à arbitrer les intérêts nationaux, les BRICS pourraient bien rester ce qu’ils sont encore aujourd’hui : un miroir grossissant des tensions du monde, plus qu’un acteur structurant de son avenir Lorsqu’en 2001, Jim O’Neill, économiste chez Goldman Sachs, forge le sigle «BRIC» pour désigner quatre économies émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine), il ne soupçonne probablement pas que cette catégorie d’investissement deviendra, en deux décennies, une réalité géopolitique d’ampleur planétaire. En 2010, l’Afrique du Sud intègre le groupe, puis en 2024-2025, une vague d’adhésion sans précédent transforme l’acronyme en plateforme hétérogène mais stratégiquement ambitieuse. L’élargissement aux Émirats arabes unis, à l’Iran, à l’Indonésie, à l’Égypte et à l’Éthiopie cristallise une mutation profonde : les BRICS aspirent à devenir la voix politique du Sud global. Avec plus de la moitié de la population mondiale et 41 % du PIB en parité de pouvoir d’achat (PPA), ils revendiquent un rôle majeur dans la redéfinition des équilibres planétaires. Le sommet de Rio, en juillet 2025, en est l’illustration la plus aboutie. Mais derrière la puissance affichée se dissimule un paradoxe gênant : le groupe est à la fois la locomotive d’une multipolarité affirmée et le théâtre de rivalités profondes. Peut-on bâtir un contre-modèle global avec des fondations aussi dissonantes ? Un levier structurel du Sud global Les BRICS se veulent l’étendard d’un Sud historiquement marginalisé. Leur répertoire rhétorique s’appuie sur la contestation de l’ordre de Bretton Woods, la dénonciation des conditionnalités imposées par les institutions occidentales, et l’affirmation d’une souveraineté économique fondée sur la coopération Sud-Sud. La création de la Nouvelle Banque de Développement (NDB), dotée de 50 milliards de dollars, en est la concrétisation. Depuis 2016, plus de 120 projets ont été financés, dans une logique de développement désoccidentalisé. Le poids des BRICS dans les ressources stratégiques est également notable : 30 % de la production pétrolière mondiale, un quasi-monopole sur certains minerais critiques, et une emprise croissante sur les chaînes de valeur agricoles. Leur résilience face aux chocs économiques mondiaux s’est affirmée post-Covid, avec une croissance médiane supérieure à celle des économies avancées (3,4 % contre 2,8 % en 2025). Hétérogénéité structurelle et fractures politiques Mais l’unicité du message ne masque pas la pluralité des intérêts. Chine planificatrice, Inde démocratique, Russie autoritaire, Brésil fragmenté, Afrique du Sud en crise sociale : le groupe peine à forger un agenda politique cohérent. Les différends sino-indiens, la prudence diplomatique du Brésil ou les ambitions régionales de l’Iran illustrent les limites de l’unité de discours. Les absences remarquées de Xi Jinping et la visioconférence de Vladimir Poutine au sommet de Rio illustrent les contraintes judiciaires ou stratégiques pesant sur certains membres. La gestion de la crise à Gaza ou des frappes contre l’Iran a fait l’objet de positions communes prudentes, symptomatiques d’une diplomatie à géométrie variable. Un contre-modèle incertain La promesse d’une gouvernance alternative se heurte à la lenteur des convergences. Si les engagements de Rio sur l’IA, le climat ou la santé publique dénotent une volonté d’agenda positif, ils pâtissent d’une mise en œuvre encore balbutiante. De même, la volonté de dé-dollarisation reste plus incantatoire que réaliste, faute de mécanismes de compensation robustes. En revanche, la demande d’adhésion de plus de trente pays confirme une chose : les BRICS fascinent. Ils symbolisent une alternative, un espoir, une redistribution des cartes. Mais la fragmentation interne pourrait rapidement transformer ce catalyseur en coquille vide, à l’image du non-alignement jadis. Et le Maroc dans tout cela ? Dans cette dynamique mondiale en mutation, le Maroc pourrait tirer profit d’un rapprochement stratégique avec les BRICS, à condition d’y voir un levier de diversification et non une posture d’alignement exclusif. Cette perspective ne signifierait nullement une rupture avec les partenaires occidentaux, mais bien une extension logique de la politique d’ouverture entamée par Rabat depuis plusieurs années. L’intérêt d’une telle démarche serait double : accéder à un marché élargi représentant plus de la moitié de la population mondiale, et bénéficier de dispositifs de financement alternatifs, potentiellement moins contraignants que ceux proposés par les institutions occidentales. Le Maroc, en quête d’un positionnement accru sur l’échiquier international, pourrait ainsi renforcer son autonomie stratégique tout en affirmant son rôle dans un ordre multipolaire en construction. Certes, les critères initiaux d’entrée au sein des BRICS — forte dynamique économique, industrialisation accélérée — semblaient longtemps éloignés de la trajectoire marocaine. Mais l’élargissement récent du groupe à des pays connaissant des défis économiques similaires suggère une redéfinition des critères d’adhésion. L’enjeu n’est plus uniquement la performance, mais aussi la volonté politique de contribuer à une réforme du système international. Dans ce cadre, le Maroc dispose d’atouts réels : une diplomatie active, des partenariats Sud-Sud structurants, une stabilité institutionnelle relative, et une ambition affirmée de souveraineté économique. Il pourrait ainsi incarner une passerelle entre l’Afrique, le monde arabe et l’Occident, tout en s’inscrivant dans une architecture mondiale en recomposition.
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Par son soutien au plan d’autonomie marocain, Jacob Zuma secoue Pretoria, le Polisario et au delà.. 61

La visite de Jacob Zuma au Royaume du Maroc a déclenché une riposte diplomatique désespérée du Front Polisario en Afrique du Sud, témoignant d’un véritable séisme politique déterminant autour du conflit du Sahara marocain. Le Polisario et son parrain ne se sentent pas bien depuis et montrent une fébrilité révélatrice d’une perte de repères en Afrique même, dans des régions jusqu'ici acquises aux « thèses des séparatistes ». Mais qui est donc ce monsieur dont la parole a provoqué tant de remous et de désarroi ? Jacob Zuma est un homme d'État sud-africain. C'est un ancien combattant de la lutte anti-apartheid, emprisonné pendant dix ans dans la fameuse prison de Robben Island. Porté par le Congrès national africain (ANC), il a gravi les échelons politiques pour devenir vice-président de la République d'Afrique du Sud de 1999 à 2005 et président de 2009 à 2018, succédant à Thabo Mbeki à la tête de l'État. Zuma a également été président de l'ANC de 2007 à 2017. Malgré ses affaires judiciaires et sa sortie de la présidence, il conserve un poids politique extrêmement sérieux, notamment à travers le uMkhonto we Sizwe (MK) part qu'il dirige désormais et qui est devenu la troisième force politique du pays aux élections de mai 2024. Ce n'est donc pas n'importe quel Sud-Africain qui vient de prendre la parole sur un sujet aussi important pour le continent et le monde. Le 15 juillet 2025 à Rabat, en son nom et en celui du parti MK, Jacob Zuma a pris une position sans ambiguïté en faveur du Maroc, rompant avec la ligne assez récente tout de même de Pretoria. **Il a qualifié la proposition marocaine d’autonomie de « solution pragmatique et équilibrée », garantissant la souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud, tout en offrant une gouvernance locale significative aux populations locales.** Cette prise de position, soutenue officiellement par le parti MK, constitue un revirement spectaculaire en Afrique du Sud et dans les parages. En effet, jusqu’à présent, l’Afrique du Sud soutenait la fantoche république arabe sahraouie démocratique (RASD) et le Front Polisario, dans une logique de solidarité panafricaine contre la colonisation, en cohérence surtout avec le positionnement idéologique obtus de l’Algérie. Une idéologie désuète collée artificiellement au cas des provinces du sud marocain, une fois récupérées par le Maroc. La colonisation espagnole de cette partie intégrante de l'Empire chérifien a duré environ 91 ans, de 1884 à 1975. L’Espagne avait proclamé un protectorat sur la région du Sahara marocain, alors appelée **Sahara espagnol**, le 26 décembre 1884, et gouverna ce territoire jusqu’en 1975, date à laquelle elle se retire suite à l’accord de Madrid passé avec le Royaume du Maroc. Depuis la disparition de Nelson Mandela, la République d'Afrique du Sud s’était rapidement rangée du côté de l’Algérie et de son rêve invraisemblable d’un État indépendant entre la Mauritanie et le Maroc. L'orientation inexpliquée du pays arc-en-ciel fait abstraction du soutien historique du Maroc à la lutte sud-africaine contre l’apartheid. En réaction donc aux déclarations récentes de l'ancien président sud-africain à Rabat, où il a exprimé un soutien explicite au plan d'autonomie marocain pour le Sahara, le Front Polisario a rapidement envoyé son *ministre des Affaires étrangères* à Pretoria. La démarche s’inscrit dans un contexte diplomatique tendu, marqué par un virage majeur dans la politique sud-africaine concernant le conflit du Sahara, territoire anciennement espagnol. Jusqu'ici, point de divergences ; l'ensemble des forces politiques du pays étaient parfaitement alignées sur la position officielle du gouvernement. Pris de panique, le Front Polisario a dépêché à Pretoria une délégation conduite par le dit **ministre des Affaires étrangères**, Mohamed Yeslem Beissat, qui connaît bien le terrain pour y avoir représenté des années durant l’entité fantoche. Officiellement invitée par l'ANC, dirigé par Cyril Ramaphosa, la délégation participe à un « sommet des mouvements de libération » prévu du 25 au 28 juillet à Pretoria. Ce dit « sommet », sur le thème « Défendre les acquis de la libération, promouvoir un développement socio-économique intégré, renforcer la solidarité pour une Afrique meilleure », rassemblera aussi d’autres défenseurs de causes similaires, comme le Palestinien Jebril Rajoub, allié des positions algériennes et du Polisario. La réunion est en fait organisée par ** l’ambassade sud-africaine à Alger, ** dans le seul but de soutenir les positions du mouvement séparatiste et d'en venir à la rescousse. Il faut noter que l’ANC a vite condamné le soutien de Jacob Zuma à la marocanité du Sahara occidental pour une question de principe, pas plus. Zuma, s'étant séparé de l'organisation mère, est accusé de trahison et de dissidence impardonnable. Cela ne veut pas dire que toutes les composantes de l'ANC soient encore sur la même ligne que celle défendue par Ramaphosa. Depuis quelque temps déjà, nombreux sont les dirigeants de l'ANC qui se sont rendu compte de la grosse perte de leur pays en s'alignant sur une position algérienne qui ne mène à rien. Face à ce changement majeur émanant d’une figure politique influente, le Polisario et son parrain attitré ont engagé des consultations intenses afin de coordonner la réponse face aux nouvelles dynamiques diplomatiques aujourd'hui amplifiées par le soutien de Zuma à la position du Maroc. Ce séisme diplomatique intervient dans un contexte inédit où plusieurs pays africains ont progressivement retiré leur reconnaissance à la RASD en faveur du plan marocain. Ce basculement pourrait isoler davantage le Polisario et son parrain sur la scène continentale. Lors de sa visite, Jacob Zuma n’a pas manqué de rappeler le rôle historique du Maroc dans la lutte contre l’apartheid, comme pour regretter le revirement inattendu de son pays après l'ère Mandela. Il a en outre plaidé pour une alliance stratégique fondée sur le respect de l’intégrité territoriale des États africains, s’éloignant ainsi du soutien aux revendications séparatistes. Une position pragmatique que partagent de nombreux responsables sud-africains. Un retour à la raison et un rapprochement avec le Royaume ne peuvent que profiter aux deux puissances économiques africaines et, partant, à l'ensemble du continent. Le Maroc et l'Afrique du Sud, seuls pays à avoir une économie véritablement industrielle et diversifiée, ont beaucoup à faire ensemble pour leur profit et celui de l'ensemble du continent. Le temps des idéologies importées en guise de paravent *démocratique et populaire* à des dictatures militaires, est révolu et ne fait plus recette. Ainsi, la visite du *ministre du Polisario* à Pretoria apparaît comme une tentative désespérée pour limiter les conséquences d’un revirement qui pourrait transformer profondément les équilibres politiques en Afrique australe et accélérer le renforcement de la position marocaine, tant au niveau continental qu’international.

EN ATTENDANT LES JO 2028 : DES PROPOS AUTOUR DES PARTICIPATIONS MAROCAINES AUX JEUX OLYMPIQUES .part2 57

Les statistiques de participation et de médailles pour différents sports aux Jeux olympiques, Les données montrent que l'athlétisme est le sport le plus représenté et le plus titré, avec 21 médailles et un taux de participation de 100 %. La boxe est également bien représentée, avec 4 médailles et un taux de participation de 80 %. Les autres sports ont des taux de participation et de médailles plus faibles. IV. Classement des participations marocaines aux Jeux olympiques en fonction du nombre de médailles remportées Pour ceux qui se demandent quelles sont les meilleures et les pires éditions des Jeux olympiques marocains en termes de résultats. Le Maroc a participé à 15 éditions des Jeux olympiques et a remporté des médailles dans 12 d'entre elles. Voici les résultats : Éditions plusieurs médailles. – Sydney 2000 : 5 médailles. – Séoul 1988 : 3 médailles. – Barcelone 1992 : 3 médailles. – Athènes 2004 : 3 médailles. – Los Angeles 1984 : 2 médailles. – Atlanta 1996 : 2 médailles. – Pékin 2008 : 2 médailles. – Paris 2024 : 2 médailles. Éditions avec une seule médaille. – Rome 1960 : 1 médaille. – Londres 2012 : 1 médaille. – Rio de Janeiro 2016 : 1 médaille. – Tokyo 2020 : 1 médaille. Éditions sans médaille. – Tokyo 1964 : 0 médaille. – Mexico 1968 : 0 médaille. – Munich 1972 : 0 médaille. V. Points forts de la participation marocaine aux Jeux olympiques 1. Résultats notables : le Maroc a obtenu des résultats notables dans certaines disciplines, notamment l'athlétisme, où il a remporté 21 médailles sur un total de 26. 2. Présence régulière : le Maroc a participé à la plupart des éditions des Jeux olympiques, ce qui montre une certaine stabilité et une volonté de participer à l'événement sportif le plus important du monde. 3. Diversification des disciplines : le Maroc a participé à plusieurs disciplines sportives, ce qui montre une volonté de diversifier les efforts et de ne pas se limiter à une seule discipline. VI. Points faibles de la participation marocaine aux Jeux olympiques 1. Résultats inégaux : les résultats du Maroc aux Jeux olympiques sont inégaux et varient considérablement d'une édition à l'autre. Cela montre une certaine instabilité et un manque de régularité dans les performances. 2. Manque de médailles dans d'autres disciplines : malgré la présence du Maroc dans plusieurs disciplines sportives, les médailles sont principalement concentrées dans l'athlétisme. Cela montre un manque de diversité dans les résultats et une dépendance excessive à une seule discipline. 3. Absence de stratégie claire : il n'y a pas de stratégie claire et visible pour la participation du Maroc aux Jeux olympiques. Les objectifs et les plans d'action ne sont pas clairement définis, ce qui rend difficile l'évaluation des performances et la prise de décisions éclairées. 4. Problèmes de gestion et d'organisation : peut-être qu'il y a des problèmes de gestion et d'organisation au sein des fédérations sportives marocaines, ce qui peut affecter les performances des athlètes et la qualité de la préparation. 5. Manque d'investissement dans les infrastructures sportives : le Maroc a besoin d'investir davantage dans les infrastructures sportives (de proximité et multisports) pour améliorer les conditions d'entraînement et de compétition pour les athlètes. VII. OBSERVATIONS La principale observation qui ressort de ces chiffres est la participation continue du Maroc à la plupart des éditions des Jeux olympiques, malgré l'obtention de zéro médaille pour certaines fédérations sportives (sachant qu’entre chaque édition, il y a un intervalle de 4 ans qui peut être mis à profit pour se préparer à l'édition, ou aux éditions suivantes pendant 4 ou 8 ou 12 ans). Cela soulève plusieurs questions : 1. Faut-il déclarer forfait si les résultats sont prévisibles et nuls ? Le Maroc est devenu plus grand que le simple fait de participer ? 2. Les résultats des éditions précédentes sont-ils exploités pour préparer les éditions futures ? 3. Les fédérations sportives ont elles une stratégie claire pour se préparer aux Jeux olympiques ? 4. Le ministère de tutelle et le Comité national olympique appliquent-ils le principe de contrat par résultats en échange de subventions pour la préparation des différentes compétitions sportives avec les fédérations royales ? 5. Pourquoi ne pas déclarer les objectifs programmés et attendus par chaque fédération sportive lors de sa participation aux Jeux olympiques ? (Qui peut être : une participation pour découvrir les conditions de participation internationale olympique, une participation pour confronter les champions marocains aux champions mondiaux ou une participation pour monter sur le podium). Il est inconcevable que les gens vivent dans l'anxiété à chaque participation en attendant un résultat connu des responsables du sport. Et bien d'autres questions… A. Einstein : « La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent. En résumé, le Maroc a obtenu des résultats notables aux Jeux olympiques, mais il y a encore beaucoup à faire pour améliorer les performances et atteindre les objectifs. Il est essentiel de développer une stratégie claire, de diversifier les disciplines, d'améliorer la gestion et l'organisation, d'investir dans les infrastructures sportives (de proximité et multisports) et de développer un système de détection et de développement des talents. En attendant les prochains Jeux olympiques, nous vous laissons avec l'espoir que les fédérations sportives annonceront leurs programmes de travail et définiront leurs objectifs pour 2028 ou 2032. Mohammedia le 25 juillet 2025

EN ATTENDANT LES JO 2028 : DES PROPOS AUTOUR DES PARTICIPATIONS MAROCAINES AUX JEUX OLYMPIQUES .part1 71

Le Maroc a une longue tradition de participation aux Jeux olympiques, avec une première participation en 1960. Depuis lors, le pays a envoyé des athlètes à presque toutes les éditions des Jeux olympiques. Dans ce constat et comme indiqué dans le titre de cet essai, nous nous limiterons ici à présenter un certain nombre de chiffres et de statistiques concernant les différentes participations marocaines aux Jeux olympiques sans aborder les éditions entre 1896 et 1956, auxquelles le Maroc n'a pas participé, ainsi que les éditions de 1976 à Montréal et de 1980 à Moscou, que le Maroc a boycottées. Nous aborderons les chiffres et les résultats sans nous lancer dans leur analyse ou attribuer des responsabilités à qui que ce soit, cela permettra à chaque lecteur de tirer ses propres conclusions. L'objectif n'est pas d'attribuer des responsabilités (comme le font certains mercenaires des résultats sportifs marocains qui apparaissent à la fin de chaque manifestation sportive à laquelle participe le Maroc pour présenter "l'homme de la situation" ou "l'homme de l'étape" selon leur conviction ou parce qu'ils sont payés pour cela par l'homme de la situation ou l'homme de l'étape ou son entourage, ou peut-être pour une raison personnelle. On les voit parfois se moquer des athlètes participants, parfois des directeurs techniques et parfois des présidents de certaines fédérations. Certains vont même jusqu'à dire que les raisons de la catastrophe sont le sport scolaire, le mur court sur lequel on accroche l'échec en cas d'échec (et cela aurait été logique si les succès sportifs étaient également attribués au sport scolaire). Ce qui est étrange, c'est que ceux qui deviennent du jour au lendemain des analystes, des entraîneurs, des psychologues, des sociologues et des physiologistes à travers leurs interventions souvent émotives ne prennent pas la peine de rechercher les éléments nécessaires à leurs interventions. Ils bombardent et divaguent à droite et à gauche, confondant le sport pour tous, l'éducation physique et sportive, le sport scolaire (de masse et d'élite), le sport civil, les sports olympiques, le sport… et confondent également les missions et les responsabilités de ceux qui sont chargés de chaque domaine. I. PARTICIPATIONS MAROCAINES AUX JEUX OLYMPIQUES • Liste des médaillés marocains dans les différentes éditions des Jeux olympiques 1. Rhadi Ben Abdessalem : médaille d'argent au marathon à Rome 1960 2. Nawal El Moutawakel : médaille d'or au 400 m haies à Los Angeles 1984 3. Saïd Aouita : – médaille d'or au 5000 m à Los Angeles 1984. – médaille de bronze au 800 m à Séoul 1988. 4. Ibrahim Boutayeb : médaille d'or au 10 000 m à Séoul 1988 5. Abdelhak Achik : médaille de bronze en boxe (poids plume) à Séoul 1988 6. Khalid Skah : médaille d'or au 10 000 m à Barcelone 1992 7. Rachid El Basir : médaille d'argent au 1500 m à Barcelone 1992 8. Mohamed Achik : médaille de bronze en boxe (poids coq) à Barcelone 1992 9. Salah Hissou : médaille de bronze au 10 000 m à Atlanta 1996 10. Khalid Boulami : médaille de bronze au 5000 m à Atlanta 1996 11. Ali Ezzine : médaille de bronze au 3000 m steeple à Sydney 2000 12. Nezha Bidouane : médaille de bronze au 400 m haies à Sydney 2000 14. Ibrahim Lahlafi : médaille de bronze au 5000 m à Sydney 2000 15. Tahar Tamsamani : médaille de bronze en boxe (poids plume) à Sydney 2000 16. Hicham El Guerrouj : – médaille d'argent au 1500 m à Sydney 2000. – médaille d'or au 1500 m à Athènes 2004. – médaille d'or au 5000 m à Athènes 2004. 17. Hasna Benhassi : – médaille d'argent au 800 m à Athènes 2004. – médaille de bronze au 800 m à Pékin 2008. 18. Jaouad Gharib : médaille d'argent au marathon à Pékin 2008 19. Abdellatif El Guider : médaille de bronze au 1500 m à Londres 2012 20. Mohammed Rabii : médaille de bronze en boxe (poids moyen) à Rio de Janeiro 2016 21. Soufiane El Bakkali : – médaille d'or au 3000 m steeple à Tokyo 2020. – médaille d'or au 3000 m steeple à Paris 2024. 22. Équipe nationale : médaille de bronze au football à Paris 2024 • Médailles remportées et sports concernés Le Maroc a remporté un total de 26 médailles aux Jeux olympiques. Athlétisme : l'athlétisme a remporté un total de 21 médailles sur les 26 que le Maroc a obtenues lors de ses participations aux différentes éditions des Jeux olympiques, soit un pourcentage de 81 % du total des médailles remportées par le Maroc depuis 1960. Boxe : la boxe a remporté un total de 4 médailles sur les 26 que le Maroc a obtenues lors de ses participations aux différentes éditions des Jeux olympiques, soit un pourcentage de 15 % du total des médailles remportées par le Maroc depuis 1960. Football : le football a remporté 1 médaille sur les 26 que le Maroc a obtenues lors de ses participations aux différentes éditions des Jeux olympiques, soit un pourcentage de 4 % du total des médailles remportées par le Maroc depuis 1960. Trois disciplines sportives seulement ont permis au Maroc de remporter des médailles. II. Champions marocains multimédaillés Quatre athlètes marocains ont remporté 35 % du total des médailles marocaines : Hicham El Guerrouj : 3 médailles (12 % du total des médailles marocaines) – Sydney 2000 : médaille d'argent au 1500 m. – Athènes 2004 : médaille d'or au 1500 m et au 5000 m. Saïd Aouita : 2 médailles (8 % du total des médailles marocaines) – Los Angeles 1984 : médaille d'or au 5000 m. – Séoul 1988 : médaille de bronze au 800 m. Hasna Benhassi : 2 médailles (8 % du total des médailles marocaines) – Athènes 2004 : médaille d'argent au 800 m. – Pékin 2008 : médaille de bronze au 800 m. Soufiane El Bakkali : 2 médailles (8 % du total des médailles marocaines) – Tokyo 2020 : médaille d'or au 3000 m steeple. – Paris 2024 : médaille d'or au 3000 m steeple. Total des médailles pour les athlètes mentionnés : 9 médailles, soit 35 % du total des médailles marocaines (en considérant que le total des médailles marocaines est de 26, comme mentionné précédemment). 4 athlètes multimédaillés ont à eux seuls remporté 9 médailles des 26 médailles, soit 35 % de l'ensemble des médailles remportées par le Maroc.
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