Pensez le Futur.

Emportée par le souffle 184

Ô Toi l’Univers qui donnes quand je demande et bien plus encore quand je ne dis rien Toi qui entends les soupirs avant les mots et lis les prières écrites dans mes silences Ô Toi mon Amour source profonde de ma foi tu es ce feu doux qui brûle en mon âme sans jamais me consumer Je viens à Toi mains ouvertes et même quand elles restent vides mon cœur sait qu’elles sont pleines de ce que je ne saisis pas encore Ô Toi Espoir qui habites mes rêves fil invisible entre mes désirs et leur heure je ne cesse de te parler et tant que je vis je te parlerai encore Je te demande non par manque mais par confiance car j’ai vu ta générosité même dans les détours Car même tes silences ont la saveur de la lumière et le souffle de la sagesse Ô Toi mon Refuge sacré je marche avec Toi les yeux parfois pleins de larmes mais le cœur toujours en quête de clarté Ô Toi le Seul et l’Unique guide-moi dans mes pas sur le sentier de la paix
Zinebloukili9

Zinebloukili9

Des mots, des émotions, du partage. J’écris pour le plaisir, tout simplement.


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Un petit cri pour ceux qui n’en ont pas - Partie 2 21

Depuis 2019, ce qu’on voit encore trop souvent, ce sont des agents qui passent rue par rue pour capturer les chiens errants. Pas pour les soigner. Ni les stériliser. Mais pour les éliminer. Je vous épargne les détails. Je vous épargne les méthodes. Souvent atroces. Souvent indignes. Et avant 2019 ? Pareil. Les chiens étaient tués, sans pitié. Quant aux chats, plus discrets, plus difficiles à attraper, on les empoisonnait. Une violence silencieuse. Sourde. Cruelle. Qui continue encore aujourd’hui, dans certaines villes. Et pourtant… Dans un pays musulman comme le nôtre, ces pratiques devraient choquer. Parce que l’Islam enseigne la compassion envers tous les êtres vivants. Mon prophète a dit : « Le Miséricordieux fait miséricorde à ceux qui sont miséricordieux, faites miséricorde à ceux qui sont sur la terre alors celui qui est dans les cieux vous fera miséricorde » (Hadith rapporté par Tirmidhi ) Il a aussi interdit qu’on fasse souffrir un animal. L’Islam nous invite à prendre soin des animaux. À les respecter. Car ce sont, eux aussi, des créatures de Dieu. Alors pourquoi tant de violence envers eux, alors que la foi appelle à la miséricorde ? Trop souvent, la foi devient à géométrie variable. Invoquée quand ça arrange, oubliée quand ça dérange. Alors on ferme les yeux. On laisse faire. On détourne le regard. Comme si la souffrance animale ne comptait pas. Et pourtant… on aurait pu agir autrement. Dès le début. Lancer des campagnes de stérilisation. De vaccination. Si ça avait été fait sérieusement dès 2019, on n’en serait pas là aujourd’hui. Les politiques parlent d’un budget de 214 millions de dirhams depuis 2019 (pour une durée de 5 ans). Pour redonner leur dignité aux animaux errants. Alors moi, je pose la question : Pourquoi, chaque jour, je croise encore des dizaines de chiens errants ? Dans les rues, dans les terrains vagues, entre les voitures. Des chiens amaigris, fatigués, assoiffés, brûlés par le soleil. Et pour les chats… j’en passe. Ils sont tellement nombreux qu’on ne peut même plus les compter. Mon cœur ne supporte plus cette souffrance, visible sur leurs corps : des blessures jamais soignées, des os qui ressortent, des yeux tristes, résignés. Des corps qui racontent l’abandon, la faim, la peur, la solitude. Des chiens ni puces, ni vaccinés, qui sortent la nuit pour fouiller les poubelles, et qui agonisent sous les 45 degrés de l’été à Marrakech. Alors j’ai appris, comme tout le monde, à fermer les yeux. À les voir sans vraiment les regarder. Sauf que moi, je n’ai pas les 214 millions de dirhams pour agir. Je profite de ce texte pour remercier celles et ceux qui gardent en eux un peu de compassion. Ceux qui posent un bol d’eau devant leur immeuble. Ceux qui partagent un peu de nourriture avec un animal sans voix. Parce que ces animaux ne peuvent pas parler. Ne peuvent pas demander un verre d’eau. Même quand la soif les tue. Avec l’arrivée des grands événements dont, la Coupe du Monde, la question devient urgente. Le Maroc doit afficher une image propre, moderne, accueillante. Mais aucune image ne sera belle si elle se construit sur la souffrance des plus faibles. Car ce n’est pas qu’une question d’esthétique. C’est une question d’humanité. De valeurs. En 2023, une nouvelle campagne de tuerie a choqué le monde. L’annonce d’une possible élimination de trois millions de chiens errants a provoqué un tollé. La Coalition internationale pour la protection des animaux, qui regroupe plus de vingt ONG, a dénoncé un « génocide injustifié ». Sous la pression, le Maroc a confirmé que ces meurtres avaient cessé depuis août 2024. Le pays promet désormais des solutions alternatives, fondées sur le respect du bien-être animal. Et enfin, la question des animaux errants revient au cœur du débat législatif. Trois projets de loi sont en cours dont un concerne la protection des animaux errants et la prévention des risques qu’ils pourraient poser. Des signaux encourageants. Mais n’oublions pas, si ces questions émergent aujourd’hui, c’est sous la pression de la société civile. Pas spontanément. Alors, que peut-on faire ? Critiquer, oui. Mais proposer, aussi. Car il ne suffit pas de pointer ce qui ne va pas. Il faut aussi imaginer autre chose. Et ce n’est pas un rêve inaccessible. Des solutions existent. Des pistes concrètes, réalistes, applicables ici, au Maroc, maintenant. En Turquie, on stérilise, vaccine, relâche, et on marque les chiens errants avec une étiquette à l’oreille. Résultat, les rues sont plus sûres, les animaux moins agressifs, et les citoyens vivent mieux avec eux. En Inde, malgré les millions de chiens errants, certaines villes ont mis en place un système de prime par chien traité. Le vétérinaire capture, vaccine, stérilise, relâche, et il reçoit un petit montant pour chaque chien. Résultat, les vétérinaires participent activement, et ça leur fait un complément de revenu. C’est simple, c’est efficace. Pourquoi pas chez nous ? Au Maroc, une telle mesure pourrait fonctionner parfaitement en associant les vétérinaires locaux et les associations, souvent composées de jeunes passionnés, qui se battent sans moyens suffisants Il suffit aussi de soutenir les associations. Ces jeunes, ces bénévoles, qui ne se battent avec rien, par amour pour les animaux, sans moyen, sans reconnaissance. Ce sont eux qui nourrissent, soignent, prennent des risques. Ce sont eux les vrais piliers. Aidons-les. Finançons-les. Formons-les. Offrons-leur des subventions régulières, pas des miettes ou des promesses. Et puis il suffit d’instaurer des vraies lois. Interdire les tueries de masse. Imposer des normes aux communes. Exiger des comptes. Exiger de la transparence, des résultats, du respect. Il suffit de vouloir. Parce que ce n’est ni impossible, ni hors de prix. C’est juste une question de choix. Et d’humanité.

Un petit cri pour ceux qui n’en ont pas - Partie 1 19

Il était une fois, un chat… Aujourd’hui, je suis sortie simplement. Juste pour aller à la pharmacie. Une course banale, un jour banal. Et devant la porte, il y avait un chat. Un chat visiblement blessé. Il ne bougeait pas. Assis là, comme s’il attendait quelque chose. Ou quelqu’un. On m’a dit qu’il avait été percuté par une voiture. Il n’avait plus la force de fuir, ni même celle de manger ou boire, malgré les tentatives des voisins. Il restait là, dans un état qui ne laissait que peu d’espoir. Un état de douleur, et de résignation. Une femme est arrivée avec une poussette. Le chat ne voulait pas bouger. Il semblait dire : « Ici, c’est ma place. » Elle a compris. Elle l’a contourné, sans insister. J’ai demandé à la pharmacienne : Pourquoi il est là, ce chat ? Elle m’a expliqué qu’il traînait là depuis l’après-midi. Qu’il refusait toute nourriture. Qu’il avait l’air de vouloir se laisser partir. Et puis elle m’a dit qu’elle le connaissait. C’était un chat errant du quartier, encore jeune. Elle lui donnait à manger de temps en temps. Il avait disparu depuis quelques jours. Et là, il était revenu. Dans cet état. Devant sa porte. Comme s’il savait. Comme si cette pharmacie, c’était son repère. Un lieu où il s’était senti en sécurité. Un endroit où, un jour, quelqu’un lui avait offert un peu de douceur, dans une vie sans abri. Il savait qu’il allait mal. Et il est revenu là où on avait été bon avec lui. Pas forcément pour être soigné. Mais pour voir un visage familier. Il ne voulait pas mourir seul. Pas n’importe où. Et ça, c’est fort. Parce que dans un pays où les animaux errants sont souvent ignorés, maltraités, chassés ou éliminés, ce petit chat a fait un choix. Il a choisi de finir sa vie devant la porte d’une humaine qui, un jour, a été gentille avec lui. J’habite un beau pays. Un pays que j’aime profondément. Mais c’est un pays où la politique ne considère pas les animaux. Pas du tout. Et pourtant, il y en a partout. Chats, chiens… mules parfois. Dans les rues, entre les voitures, sur les trottoirs. Le Maroc en est rempli. Et c’est triste. En 2019, on nous a parlé d’une nouvelle politique. Une convention cadre signée entre le ministère de l’Intérieur, celui de la Santé, l’ONSSA et l’Ordre national des vétérinaires. Objectif, gérer les animaux errants autrement. Les stériliser. Les vacciner contre la rage. Agir avec respect, méthode, humanité. Une belle initiative… sur le papier. En vrai à Agadir, on a vu des choses. Des campagnes, des vétérinaires sur le terrain, des associations impliquées. On a vu de l’espoir. Mais dans tant d’autres villes, rien n’a changé.

Enseignement supérieur au Maroc : entre scandales de diplômes et défi de l’intégrité scientifique 65

Le récent scandale des diplômes monnayés à l’Université Ibn Zohr d’Agadir n’est pas un simple fait divers, mais le symptôme d’une crise systémique qui mine la crédibilité de l’enseignement supérieur marocain et, plus largement, la confiance envers les institutions publiques. L’arrestation d’un enseignant de droit, soupçonné d’avoir délivré des diplômes contre rémunération, a mis en lumière l’existence d’un réseau structuré de fraude académique, révélant de graves lacunes dans les mécanismes de contrôle et d’évaluation. Ce phénomène, même s'il était isolé, a un impact profond sur la qualité et la réputation des diplômes marocains. Il porte atteinte à la qualité de la formation universitaire, remet en cause l’intégrité des procédures d’évaluation, fragilise l’autorité pédagogique des enseignants et discrédite les diplômes marocains, tant sur le plan national qu’international. Les conséquences sont multiples allant de la perte de confiance des employeurs dans la valeur des diplômes, à la diminution de la mobilité internationale des étudiants marocains et bien sur à l'affaiblissement de la réputation des universités marocaines dans les classements mondiaux. En contrepartie, les réactions ont été virulentes face à la gravité de l’affaire. L’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC) est intervenue, lançant une action civile pour défendre l’intérêt public malgré l’ouverture d’une enquête judiciaire. Le scandale a également été évoqué au Parlement, soulignant l’ampleur de la crise et l’exigence d’une réponse forte pour restaurer la confiance des citoyens dans les institutions académiques et judiciaires. Ce scandale confirme ce qui se disait déjà dans les milieux étudiants à propos des inscriptions et diplômes obtenus contre argent, voire en échange de faveurs sexuelles. La situation est aujourd’hui aggravée par un problème structurel récemment révélé en matière de recherche scientifique. Ce scandale n’est ni isolé ni inédit. Il s’inscrit dans un contexte plus large de crise de l’intégrité scientifique, comme l’a révélé l’Indice d’intégrité de la recherche scientifique 2025. Cet indice, axé sur la qualité et l’éthique des publications, a tiré la sonnette d’alarme pour dix universités marocaines, épinglées pour des publications entachées d’erreurs méthodologiques ou de plagiat, et retirées des bases de données internationales. Le classement de l’intégrité scientifique 2025 dresse un état des lieux alarmant : - **Ibn Tofail de Kénitra** est en liste rouge : sur 2 154 publications, 165 ont été retirées. - **Ibn Zohr d’Agadir** figure en liste orange : sur 1 912 publications, 96 ont été retirées. - **Hassan II de Casablanca** est également en liste orange avec 202 publications retirées sur 3 668. - **Mohammed V de Rabat** est aussi en liste orange avec 253 articles retirés sur 4 544. - **Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès** figure aussi dans cette liste orange avec 191 titres retirés. - Les universités **Abdelmalek Essaadi, Sultan Moulay Slimane, Moulay Ismail, Mohammed VI Polytechnique** et **Cadi Ayyad** sont placées en liste jaune, c’est-à-dire sous surveillance. Ce classement met en évidence un risque élevé ou très élevé de non-respect des normes d’intégrité académique dans plusieurs établissements publics marocains, ce qui nuit à la réputation du pays dans la région MENA. Le Maroc se classant troisième en termes de nombre d’universités concernées, derrière l’Arabie saoudite et l’Égypte. *Il faut souligner que ce ne sont pas les murs de ces institutions qui sont mis à l’index ou causent un tort aussi scandaleux, mais bien des humains et pas n’importe lesquels. Il s'agit de ceux supposés former les élites nationales, faire avancer le pays et assurer son avenir. Disons vite: pas tous, car dans nos universités il y aussi de très grands enseignants et chercheurs, compétentes et intègres qui sont les premiers à souffrir de cette situation.* Cela signifie que même à ce niveau où la probité doit être déterminante, où seule la compétence doit primer, des pratiques inadmissibles existent probablement dans les recrutements des chercheurs, dans le contrôle de leur travail par leurs pairs, ou encore par les institutions qui les emploient. **Cette crise, qui écorne l’image du pays, exige des mesures structurelles et urgentes. Sans aller jusqu’à réclamer des sanctions immédiates, rétrogradations ou licenciements des enseignants impliqués, il est impératif de renforcer en priorité les contrôles internes, de garantir l’autonomie des cellules d’intégrité scientifique dans chaque université et de former les enseignants-chercheurs et les étudiants à l’éthique de la recherche et à la détection des fraudes, en leur rappelant qu’ils sont surveillés à l’international et que le plagiat ou la manipulation de résultats ne peuvent échapper à la vigilance des autorités compétentes.** Enfin il est impératif et urgent de mettre en place un observatoire national indépendant pour assurer un suivi transparent et pérenne des pratiques académiques. Nos universitaires doivent intégrer que la valorisation de l’intégrité dans les classements et la reconnaissance des universités est une nécessité absolue. Pour cela, ils ont le devoir de privilégier la qualité sur la quantité des publications. La multiplication des scandales en milieu universitaire n’est que la partie visible d’un malaise plus profond dans la gestion, les cursus et le fondement même de l’enseignement universitaire au Maroc. C’est ce qui engendre tant de dysfonctionnements qu’il faut attaquer de façon frontale et sans concession. Relever le défi de l’intégrité académique est aujourd’hui une condition sine qua non pour garantir la crédibilité, l’attractivité et la compétitivité de l’université marocaine à l’échelle mondiale, avec tout ce que cela peut avoir comme impact sur le devenir du pays. C’est là la véritable mission de Si Azzedine El Midaoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, qui connaît bien les arcanes de l’université marocaine pour y avoir exercé à tous les niveaux.