Pensez le Futur.

Dialogue between Dame Tour Mohammed VI and Dame Tour Hassan... 9000

Chance has never done things so well. Strolling along the banks of the Bouregreg in Rabat the Moroccan Capital, probably alone, at a time when no one was moving, my friend Aziz Boucetta overheard a discussion he had never expected or imagined; a discussion between the Mohammed VI Tower and the Tour Hassan Tower... nothing less. At the first stammer of the discussion, I can imagine him stopping, taking out his old-fashioned journalist's notebook and forever recording the content of the words and ideas exchanged. A rare moment. Starting out as a shameful rivalry of the kind we used to know between Lmra Lbeldia (Traditional Moroccan Women) and Lmra Al3asria (moderne one), the discussion quickly moved up a gear, swaying with the wind between history and philosophy, until it reached peaks which, from time to time, seemed to be addressed to all of us, and sometimes more directly to our politicians or those who claim to be politicians. The two towers, gently, in a language imbued with wisdom and sometimes nostalgia, speak to us all to wake us up, those of us who pass by every day without ever giving a thought to this dialogue of the times. They are addressed to the world as if to say that if we are where we are today, it is certainly not our fault, but that we are working boldly to get back to where we were before, to regain our rightful place. We're not blaming anyone or settling any scores with anyone; but we're on our way back, with a firm step. We are certainly at the first step, but a firm and unflappable step. To do this, we need to fulfil certain conditions: seriousness and determination. Unfortunately, we also have to meet the conditions set by the unscrupulous squatters in politics and the economy. The leeches and fools should also leave us in peace. One day, if God lends me life, I will ask, friend Aziz to tell me in what language the two towers held this discussion and how they managed to talk and understand each other. But does he even know? Back then, the Tour Hassan Tower probably didn't speak anything like we do today... I wonder if the Mohammed VI Tower is more at ease in English or French? ...in Darija perhaps. Here yu have the link of the original article as published by my friend Aziz Boucetta, months ago. It is in French.
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Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Le Maroc, cette conviction tranquille qui doit encore se partager... 26

La maxime "One who believes in himself has no need to convince others" est communément traduite ainsi en français : « Celui qui croit en lui-même n’a pas besoin de convaincre les autres ». Elle évoque *la confiance tranquille*, la force intérieure et la stabilité de celui qui avance sans démonstration ostentatoire. Cette idée trouve un écho particulier dans la réalité marocaine actuelle : un pays sûr du cap qu'il s'est fixé, fier de ses avancées multiples et diverses, convaincu de sa légitimité diplomatique, fort de ses alliances et de son enracinement international. Il est cependant confronté à un défi intérieur majeur, celui de persuader sa propre jeunesse, voire une bonne frange de sa population, du sens et de la portée de ses progrès et des avancées engrangées. Un véritable chantier que de gagner la confiance de sa jeunesse et que celle ci par ricochet gagne en confiance en un avenir commun rayonnant et prospère. La diplomatie marocaine, un exemple de confiance affirmée, témoigne d’une résolution affichée sans complexe devant toute épreuve. Elle se caractérise par une détermination sans faille, à la fois réaliste et pragmatique. Sur la scène internationale, le Maroc affiche une sérénité stratégique reconnue. Sous l’impulsion royale, sa diplomatie fondée sur le dialogue et la continuité s’impose comme un modèle d’équilibre entre coopération et fermeté. Le Maroc a une grande confiance en lui. À l’ONU, par exemple, la proposition marocaine d’autonomie sous souveraineté dans le dossier du Sahara est devenue une référence normative, acceptée par la quasi-totalité des partenaires internationaux. Ce succès diplomatique illustre parfaitement la maxime. Convaincu de sa justesse, le Maroc n’a pas eu besoin de recourir à des démonstrations excessives pour imposer sa position. Le pragmatisme, la patience, l'endurance et la détermination sont les maîtres mots dans ce dossier. Aujourd’hui, le ministre Bourita ou encore Omar Hilal, ambassadeur du Royaume auprès de l'ONU, sont même perçus comme des stars et sont sollicités en tant que tels à chaque apparition publique, tellement ils sont convaincants et crédibles. Mais est-ce le cas pour tous les domaines et secteurs ? Au-delà de la question du Sahara Marocain, le Royaume déploie une diplomatie économique et parlementaire active, tissant un réseau d’alliances solides en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient, et progressivement en Amérique latine et en Asie. Cette stratégie fondée sur le partenariat illustre cette « conviction tranquille » qui cherche moins à convaincre qu’à consolider les acquis. Les accords renouvelés avec l’Union Européenne ou les coopérations renforcées avec les pays africains et autres, démontrent la solidité de cette approche. Mais au-delà, le Maroc endure un paradoxe étonnant. Son défi intérieur le plus urgent est de reconquérir, peut-être même de construire, la confiance de la jeunesse. Une confiance en elle même avant tout et celle en le pays aussi. Cette confiance affichée à l’extérieur et perçue positivement en interne, contraste avec l’impatience et le scepticisme d’une partie de la jeunesse marocaine vis-à-vis d'autres aspects de la vie. Face aux défis socio-économiques tels que le chômage, la précarité et la lenteur des réformes, telles qu’elles sont perçues, de nombreux jeunes expriment un profond doute quant à leur avenir. A côté de la faiblesse endémique de la communication, de la pauvreté de l'argumentaire, de l'apathie des médias officiels, les jeunes subissent souvent aussi un discours nihiliste relayé par certaines voix médiatiques ou réseaux sociaux, qui mine leur confiance et alimente leur désengagement et leur fatalisme. Ce paradoxe d'un État sûr de lui-même sur la scène mondiale mais qui doit sans cesse convaincre en interne est au cœur de la situation. Malgré les efforts gouvernementaux pour améliorer l’emploi et les services publics, des manifestations individuelles ou collectives récurrentes reflètent ce malaise. le déficit en confiance civique et chronique. Comment le Maroc peut-il alors raviver la foi commune et faire évoluer ce paradigme? Il semble essentiel d’investir dans un dialogue authentique avec la jeunesse pour qu’elle ressente pleinement la portée et les bénéfices des progrès réalisés. Des initiatives comme les programmes d’éducation civique renouvelés, le soutien à l’entrepreneuriat jeune, notamment dans les zones rurales, et la participation accrue des jeunes aux instances décisionnelles sont autant d’exemples en cours ou à développer. L'allégement de certaines règlementations en matière de fiscalité, de change, de commerce électronique, de fonctionnement des entreprises et de monnaies numériques ouvriraient sans doute quelques horizons pour cette jeunesse connectée et avide de réussite. Cela augmenterait sans doute aucun ce capital confiance tant recherché, aujourd'hui crucial. Pourquoi ne pas prendre aujourd'hui les mesures que l'on va fatalement prendre dans dix? Alors, il sera trop tard. Les jeunes marocains veulent entreprendre. Ils veulent vivre au rythme du monde. La maxime « Celui qui croit en lui-même n’a pas besoin de convaincre les autres » pourrait ainsi devenir un appel à réinventer le lien entre l’État et la jeunesse : créer une énergie collective de confiance, non seulement manifestée à l’extérieur, mais aussi vécue et ressentie à l’intérieur, afin de bâtir un avenir partagé. C'est ce qui est aujourd'hui entamé. Les décisions prises en conseil des ministres tout récemment pour inciter les jeunes à rejoindre les institutions par la révision de la loi organique de la chambre des représentants en témoignent. Le rabaissement de l'âge plafond de la jeunesse de 40 à 35 ans est une grande avancée. La possibilité pour les jeunes de se représenter aux élections sans appartenance à un parti, ainsi que le soutien financier promis aux jeunes non partisans, sont autant de coups de fouet à la léthargie qui s'était durablement installée dans la vie politique marocaine. La messe est dite : ou les partis politiques s’ouvriront à la jeunesse, ou ils sont condamnés à n’occuper que des strapontins. Si les jeunes s'engagent, alors ils participeront aux changement dont il rêve et l'imposeront. Leur niveau de confiance ne s'en trouvera qu'augmenté. Maintenant, attendons les débats au parlement autour de la nouvelle loi organique qui fixera tout cela. C’est un critère important : pour une fois, on aura une loi adoptée avec environ neuf mois d’avance avant les élections. Ce n’est qu’ainsi que la confiance sera construite, comme un socle transparent, inclusif, participatif, et pérenne. Une précision tout de même, la phrase "One who believes in himself has no need to convince others" est généralement attribuée à Lao Tzu (ou Laozi), le sage chinois fondateur du taoïsme. Cependant, elle n’est pas authentifiée comme un extrait du Tao Te Ching. Peu importe, la maxime prend de toute façon ici tout son sens.