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« Paix et retour dans la dignité » : un collectif sahraoui appelle au retour volontaire vers le Maroc... 151

Fondé en juin 2025 à Nouadhibou par des Sahraouis établis en Mauritanie, en Europe et dans les camps de Tindouf en Algérie, un collectif baptisé *« Paix et retour dans la dignité »* vise à promouvoir le retour volontaire des "réfugiés" vers le Maroc. Sous la présidence d'un dénommé **Badi Abdelaziz**, se disant ancien cadre militaire séparatiste devenu opposant au Front Polisario, ce groupe a lancé en septembre 2025 un appel aux autorités marocaines afin de faciliter le rapatriement des Sahraouis, dans des conditions sûres et dignes. Cette initiative, relayée par la presse marocaine, reste discrète dans les médias du pays voisin et de son proxy pour des raisons évidentes. Le collectif dénonce les « conditions difficiles » et « inhumaines » que subissent les populations dans les camps de Tindouf, pointant une gestion oppressante du Front Polisario et appelant à des garanties de sécurité et de dignité pour ceux qui souhaitent rentrer. Cette démarche met en lumière à la fois des préoccupations humanitaires véhiculées par plusieurs ONG d'ailleurs et des voix sahraouies internes qui cherchent à s’affranchir des structures dominantes (Front Polisario et autorités militaires algériennes). L’enjeu est donc tant humanitaire que politique. Selon **Badi Abdelaziz**, l’initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l’ambassadeur marocain à l’ONU, Omar Hilale, qui a rappelé voilà quelque temps que le retour des réfugiés nécessite un recensement officiel, point crucial exigé depuis des années par le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) et qui n’a jamais été fait, empêché par la junte militaire d’Alger. Le recensement est perçu comme une condition préalable pour identifier les prétendants au retour. Les séquestrés de Tindouf ne sont pas tous originaires de la région comme chacun le sait. Le collectif cherche donc à garantir un retour transparent et respectueux des droits, tout en remettant en question la tutelle politique du Polisario sur les camps. Il faut dire que la population est lasse des conditions difficiles et se rend chaque jour un peu plus compte des mensonges propagandistes. Elle prend de plus en plus conscience de son exploitation par les séparatistes du Polisario pour des contingences très loin du discours officiel. Les agences onusiennes, dans leur **Sahrawi Refugees Response Plan 2024-2025**, estiment à près de **104 millions USD** les besoins en financement pour l’aide aux séquestrés, soulignant une dépendance totale à l’assistance internationale. Ces chiffres illustrent la gravité de la situation, qui alimente les débats diplomatiques et humanitaires autour du Sahara dit occidental, surtout que bien des rapports insistent, preuves à l'appui, sur le détournement systématique de l'aide disponible. L'appel de ce groupe est aussi à mettre dans la perspective de l'évolution géopolitique d'un dossier aux multiples ramifications régionales et internationales. La communauté internationale et les grandes puissances, en premier, sont fatiguées de la situation que l'Algérie a fomentée et entretient à des coûts exorbitants au dépens du développement de son pays, du bien-être de sa propre population et de la sécurité dans la région. **Le rôle de la Mauritanie et de l’Algérie** devient fondamental dans ce contexte. La Mauritanie, quoique plus neutre, a abrité et toléré tout de même la naissance de ce collectif à Nouadhibou, signe d’un possible repositionnement ou d’une volonté d’ouvrir un dialogue plus pragmatique. En revanche, l’Algérie, dans son obstination chronique, demeure le soutien politique et militaire majeur du Front Polisario. L'évidence aujourd'hui est que la junte militaire en Algérie, utilise ce conflit dans l'espoir de renforcer son influence régionale, de contrebalancer le poids du Maroc et surtout d'exporter ses échecs et les énormes insuffisances dont souffre le pays et sa population, malgré une richesse inouïe. **La rivalité Maroc-Algérie**, entretenue par la seule Algérie, est exacerbée par ce dossier, entravant les avancées régionales comme la réunification du Maghreb et l'intégration économique de toute la région. Le conflit freine la coopération économique, sécuritaire et migratoire, alors que la région fait face à des défis communs comme le terrorisme, la migration irrégulière ou le changement climatique. **Les acteurs internationaux** jouent également un rôle pivot et semblent vouloir aller vite dans ce dossier. Les États-Unis, La France, l'Espagne, la Grande Bretagne et d'autres pays de l’Union européenne, d'Afrique, d'Asie et d'Amérique Latine, se sont franchement engagés dans la logique de régler le conflit au plus vite en reconnaissant la marocanité des territoires en question, sur la base de données et d'arguments objectifs. La visite toute récente du Ministre Bourita à Pékin semble aller aussi dans ce sens. Officiellement tout au moins, c’est le statu quo en attendant la prochaine réunion du Conseil de Sécurité consacrée à ce dossier. Le Maroc a réussi à étoffer son réseau de soutien grâce à sa proposition d’autonomie, argumentant qu’elle constitue la solution réaliste respectant l’intégrité territoriale et l’unité nationale. Ce ci séduit les partenaires face à la chimère d’indépendance promue par le proxy d'Alger. **La dimension sécuritaire** pèse aussi lourdement. Le Sahara est un corridor stratégique pour le trafic de drogue et d’armes, ce qui alerte les puissances occidentales. La stabilité de la zone est donc cruciale non seulement pour les populations locales mais aussi pour la sécurité régionale et internationale. Le collectif «Paix et retour dans la dignité» offre ainsi une nouvelle vision interne, où une partie importante des Sahraouis refuse la prolongation du conflit au prix de sa souffrance persistante. Son soutien à l’autonomie au sein du Royaume et l’appel clair au retour volontaire sont autant de signaux à prendre en compte dans le calcul diplomatique régional. Cependant, il est difficile d’évaluer la représentativité précise de ce collectif face à d’autres factions dont l’influence et l’indépendance sont souvent difficiles à vérifier. En outre, le contexte régional, marqué par des tensions diplomatiques comme celle entre le Mali et Alger, les intérêts contradictoires et les enjeux sécuritaires majeurs, compliquent à ce jour une avancée rapide. En attendant, les séquestrés de Tindouf continuent de vivre dans des conditions précaires, d'où l'urgence d’une intervention humanitaire renforcée. Seul le cadre politique proposé par le Royaume du Maroc garantit des droits et respecte la dignité des populations concernées. L’équilibre entre règlement politique, ambitions stratégiques et urgence humanitaire reste la clé pour débloquer ce dossier épineux, dont la résolution conditionnera grandement la stabilité future de toute l'Afrique du Nord. C'est dans ce contexte que devraient s'inscrire les débats lors du prochain Conseil de Sécurité consacré à ce conflit artificiel qui n'a que trop duré.
Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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My Generation 51

I come from a generation that never knew electronic tablets. Our tablets were wooden boards, where we copied verses from the Quran, learned them by heart, and recited them before the fqih. A single mistake meant the sting of a stick, followed by the laughter of classmates. We never begged our parents for toys. We built them ourselves—rolling bicycle rims with a stick for handlebars, imitating the roar of engines with our mouths, or crafting skateboards from wood and ball bearings. Our games were simple but endless: hide-and-seek, marbles, spinning tops. We did not need private lessons. Our teachers were masters of their craft, teaching with passion and devotion. We discovered poetry, crossword puzzles, and the joy of words at an early age. Respect for elders was a rule, and care for the younger ones a duty. Holidays were not for travel but for small jobs that earned us coins to buy books—Camus, Hugo, Balzac, and others that today’s youth rarely open. We lived fully in the real world, untouched by the virtual. Our joys were simple: an old movie at the cinema, a homemade sandwich of tomatoes and peppers, afternoons at the public pool, or slipping into a football match just before the final whistle. One black-and-white TV channel was enough, and a transistor radio was a treasure. We kissed our parents’ hands, respected teachers and policemen, shared our scholarship money with siblings, and saved schoolbags and textbooks for years. We listened to our grandmothers’ tales in the dark, our imaginations weaving monsters, heroes, and enchanted princesses. We knew the Solex, the 2CV, the Dauphine, the R8. We wrote letters and waited for the postman as if he were a hero. Pocket money came only at Eid, and our first driver’s license only after our first paycheck. We grew up running errands, carrying bread to the oven, water from the fountain, groceries on credit in the neighborhood shop. We learned values the hard way—through discipline, slaps, and the watchful eyes of parents, neighbors, and teachers. Elders were always right. We listened more than we spoke. That is why my generation is so different from today’s. We are often misunderstood, dismissed as outdated—even by our own children. Yet I cannot help but feel that those who never lived what we did have truly missed something. Dr. Fouad Bouchareb All rights reserved

Media and Intellectual Nihilism: A Poison for Public Debate in Morocco 123

For some time now, a worrying phenomenon has been spreading in the Moroccan public space: the rise of a nihilistic discourse, sometimes fatalistic and in some aspects anarchistic, propagated by influencers, a certain football audience, journalists, some academics, and even political leaders. This discourse, marked by a radical rejection of any perspective or the multiple tangible signs of progress, reflects a troubling intellectual and civic drift. Instead of stimulating collective reflection and citizen engagement, it fosters distrust, resignation, and disenchantment with the country's future, its institutions, and perhaps even its mode of operation. The prevailing impression is that of a pessimistic trap with no exit. This nihilism expresses itself through rhetoric saturated with despair and defeatism. Themes of health and education are overused as if they were completely at a standstill. Yet, tens of thousands of Moroccans are successfully treated daily in public hospitals, and all children attend school, many achieving spectacular success that draws admiration internationally. The discourse reduces Morocco to a state of chronic failure, trapped by political, economic, and social blockages, condemned never to progress. Yet, such a radical and caricatural view obscures the real advances the country has made over recent decades: modern infrastructure, stability in a troubled region, and steady, even impressive, improvements in all social indicators. Admittedly, these improvements remain insufficient and sometimes unevenly distributed, but outright denial amounts to ignoring the complexity of development, which no model—economic, societal, or political—has managed to resolve perfectly. Unfortunately, voices spreading these views gain an audience and create a toxic climate for society. Mixed with ideology and unhealthy negativity, they often present religion as a political solution to all problems, while international experience disproves this. The dissemination of such discourse has consequences. It fuels collective powerlessness and weakens trust in institutions. By instilling the idea that any reform effort is doomed to fail, it encourages social resignation and lays fertile ground for latent, undefined, and immeasurable anger. This context favors demagogic excess, media escalation, and the systematic rejection of any political initiative. Ultimately, instead of awakening consciences, this nihilism plunges minds into ideological paralysis. Young people are particularly threatened by this, already facing immense challenges like unemployment, limited access to opportunities, and the quest for social recognition. They are especially exposed to such disorienting messages. Deprived of positive role models, they are tempted toward fatalism, losing confidence in the future and renouncing any form of civic engagement. Yet, a society that despairs of its youth condemns itself to stagnation and decline. Official media, hampered by lethargy, disconnection from reality, or an unjustified fear of taking risks—both from their leaders and journalists—do little to impose or at least propose an alternative discourse of lucidity and hope. This is not to deny Morocco’s real challenges: corruption, social inequalities, incompatibility of the education system with modernity, unproductive universities in knowledge and innovation, health system exclusions in some regions, lack of effective governance in many sectors, excessive administrative weight, among others. But these challenges cannot justify an exclusively bleak interpretation of reality. The responsibility of intellectuals, journalists, and media figures is to propose a critical but constructive vision. The urgency is to rehabilitate a discourse of balanced lucidity, which recognizes blockages while valuing progress margins. A discourse that denounces failures without annihilating hope. A discourse that highlights shortcomings but also offers solutions. A discourse that holds citizens responsible, that critiques their initiatives and behaviors, that highlights their rights but above all their duties and obligations. The prevailing nihilism that settles in parts of Moroccan public debate is a slow but dangerous poison. It undermines trust, deepens social fractures, and diverts youth from constructive action and responsibility. Morocco needs critical but responsible voices capable of nurturing a collective project founded on trust, innovation, and the will to build. Without this, society risks locking itself in a vicious circle where cynicism suffocates imagination and inertia becomes inevitable. Long ago, some were convinced the country was bankrupt; they spoke of an imminent "heart attack." Nothing of the sort happened. On the contrary, the country has advanced, continually progressing, modernizing, and developing. Morocco is increasingly asserting itself in economic emergence and social development, which must not be denied.