Think Forward.

le réveil de l'Afrique est inéluctable... 1897

Le monde est-il véritablement conscient des grands changements s’opérant sous nos yeux ?Probablement que oui.Mais alors que fait-il pour les anticiper, les accompagner, s’y préparer et surtout pour en faire des atouts de développement, de paix, de concorde et de coexistence.Que faisons-nous pour les conjuguer en efforts de compréhension de l'autre, en stratégies communes, alors que la géopolitique en est impactée et est en pleine évolution, un peu en roue libre tout de même.La réponse est sans équivoque : pas grand-chose. On cherche plutôt à gagner du temps, on pousse la poussière sous le tapis et ou on résiste.Pour quelle raison et jusqu’à quand ?Force est de constater simplement que les ‘puissances’ dominantes n’ont aucunement envie de voir les choses évoluer différemment, aucunement la volonté de voir les contextes se mouvoir autrement que dans le sens de la consolidation de leurs acquis historiques, économiques et politiques.Pour ‘le jusqu’à quand’, la réponse est encore plus complexe. Selon que l’on se situe au nord ou au sud, la perspective est différente.Les jeunesses du sud, de plus en plus qualifiées, de mieux en mieux formées, de plus en plus ambitieuses n’entendent plus les choses avec la logique défaitiste et résignée de leurs aînés.Les populations du sud, notamment celles d’Afrique, ne sont plus sensibles au discours creux des idéologies révolutionnaires naguère servi comme un cataplasme pour les amadouer, voire les faire taire, en attendant des jours meilleurs… La jeunesse a compris et s’est réveillée…On attribue à Napoléon en 1816 « Laissez donc la Chine dormir, car lorsque la Chine s’éveillera, le monde entier tremblera » on sait depuis que la Chine s’est bien réveillée…et de quelle manière. Alain Peyrefitte l’avait bien prédit à son tour.Drôlerie de l’histoire, personne n’a jamais dit chose pareille en ce qui concerne l’Afrique… Et pourtant l’Afrique est bien en train de sortir de son sommeil…attendez donc qu’elle se débarbouille un peu.La Chine ce n’est pas grand-chose devant l’Afrique, sinon le leg ressuscité de Confucius habilement conjugué avec un pragmatisme communiste que personne n’avait imaginé.L’Afrique est beaucoup plus vaste, avec une population plus nombreuse et en continue croissance. L’Afrique c’est une jeunesse vive et enthousiaste. L’Afrique c’est beaucoup de richesses, c’est la plus grande île sur terre avec des façades, face à tous les continents.Le continent dit noire, c’est de très nombreux atouts certes mais probablement aussi quelques inconvénients à même de bloquer ou ralentir l’élan. On peut les aligner pêle-mêle : la soumission de certains dirigeants, quelques régimes politiques défaillants, des frontières toxiques héritages du colonialisme, la corruption endémique encouragée et soutenue par les multinationales et quelques régimes occidentaux et leurs services, un fatalisme profondément ancré.Mais l’Afrique est aussi d’un dynamisme déterminé. Allez voir son Est, son Ouest, son Nord ou son Sud, partout L’Afrique est en ébullition. Les jeunes parlent, agissent, travaillent, innovent ; font de la politique autrement et veulent changer les choses. Leurs aspirations sont croissantes voire sans limites. Bien sûr qu’il y a encore des écervelés qui ne jurent que par l’immigration mais cela va s’estomper sous peu. Les perspectives de croissance et les taux déjà atteints dans certains pays vont changer la donne…Globalement les 54 pays d’Afrique ont compris la mouvance et sont de plus en plus conscients de la possibilité de s’imposer et d’imposer un point de vue au profit de leurs jeunesses. Rappelons-nous l’altercation du président de RDC avec le président Macron ou encore le Discours historique du Roi Mohammed VI à l’occasion du retour du Maroc au sein de l’Unité Africaine. (Vous avez le lien du discours ici bas)L’ambitieuse ZLEKAF est sans doute la réponse la plus osée, comme par ailleurs le gazoduc Nigéria - Maroc, les plateformes de fabrication d’engrais, le projet de tunnel entre le Maroc et l’Espagne, les Giga factory qui s’y installent etc… sont des exemples on ne peut plus éloquents.Deux données fondamentales déterminent toutes les évolutions : la géographie et la démographie. Les deux sont en faveur de l’Afrique.Dans ce contexte mouvant, reste alors deux façons d’agir pas plus: soit intégrer le continent dans un processus de reconnaissance, d’estime, de respect de la dignité et de co-développement ; soit risquer des confrontations et des affronts des plus acerbes. La France en sait quelque chose depuis quelque temps…et ce n'est qu'un début.Le milliard et demi d’habitants du continent, c’est-à-dire plus du quart des membres des Nations unies sont à prendre en compte urgemment.Ainsi ne faut-il pas au plus vite intégrer l’Afrique dans la gouvernance mondiale ?Ne faut-il pas entendre l’appel solennel de l’Afrique de disposer de sièges au Conseil de Sécurité au plus vite en lieu et place des trois strapontins de membres non permanents ?Ne faut-il pas au plus vite commencer à payer aux justes prix ce que les occidentaux pompent en Afrique ?Autant de questions auxquelles il y a urgence à répondre de manière sensée et pragmatique car le cours normal de l’histoire est ainsi que le constatait déjà Ibn Khaldoun…Soit que l’évolution est maîtrisée et canalisée au profit de tous, soit que le changement va intervenir dans la douleur…au profit des plus nombreux que ni les armes, ni les frontières, ni les politiques de blocus migratoire ne pourront ni juguler, ni arrêter. L’Afrique est en train de se débarbouiller, par pour longtemps avant son grand réveil. Une résurrection inéluctable. 
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Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Moroccan Tourism in 2025: Spectacular Growth but Persistent Challenges 257

Moroccan tourism has been experiencing a very favorable phase since 2024. Tourism revenues reached nearly 50 billion dirhams in the first quarter of the current year, confirming a robust recovery after the global health crisis. This upswing is the result of a combination of factors that can be analyzed from several perspectives. Certainly, the gradual lifting of health restrictions worldwide enabled a massive return of international visitors, particularly Europeans, but also travelers from other regions of the globe. With its unique cultural richness, history, lively medinas, diverse landscapes ranging from the Atlas Mountains to the Atlantic and Mediterranean beaches, sunshine, colors, unparalleled craftsmanship, refined cuisine, and the warmth of Moroccans—their smiles, their ability to quickly connect with others, and their tolerance—the Kingdom has managed to attract clientele seeking authentic and varied experiences. After two difficult years, this strong recovery reflects renewed tourist interest in the destination. According to the government, the rise of the tourism sector is linked to a strategy and sustained policy of investment in infrastructure: world-class hotels, improved transport networks, airport modernization, and expansion of air routes. These efforts have undoubtedly significantly enhanced the country’s accessibility as well as visitor comfort and security, all now essential elements to remain competitive in a highly competitive international market. The Kingdom has also heavily invested in its global visibility through well-calibrated promotion campaigns, regular presence at major international trade shows, and strategic partnerships with key tourism players. This well-thought marketing strategy has attracted a diverse clientele, amplifying the effect of a strong national brand. Developing the tourism offer plays a crucial role in this dynamic. In addition to traditional cultural and seaside getaways that the country is famous for, Morocco is now focusing on growing segments: adventure tourism, desert trekking, extreme sports, ecotourism, national parks, protected areas, and cultural events, international festivals, and exhibitions. This diversification aims to attract different tourist profiles year-round and avoid excessive seasonality. The exceptional event of the 2022 FIFA World Cup, through the performance of the Moroccan national team and the enthusiastic support of its supporters in the stadium and the streets of Doha, had an amplifying effect on the country’s global visibility and image. This competition put Morocco on the international tourism map, attracting a significant influx of visitors and creating immediate spotlight on its attractions. As a direct result, Morocco exceeded in 2024 its initial target of 17.5 million tourists planned for 2026—a remarkable achievement. However, without contesting the announced figures, this bright spot should not mask certain challenges. A closer look at the statistics reveals a different reality. A significant portion of recorded tourists, about 50%, are Moroccans residing abroad (MRE), who visit mainly for family reasons rather than tourism linked to government strategies. It should not be overlooked that these same MRE often denounce recurring problems, foremost among them the high cost of air transport with Royal Air Maroc, which is heavily subsidized by public funds. Price gouging in hotels and restaurants, especially in summer, is also widely criticized. These difficulties impact the retention of international visitors as well, as return rates are very low. The fact that operators at all levels impose exorbitant price increases during peak season tarnishes the country’s image and discourages visitors. Staying in Morocco is abusively expensive for unclear reasons. Indeed, few tourists return multiple times after their first visit. This raises questions about the quality of the customer experience and the destination’s competitiveness. Excluding MRE and visitors traveling for professional reasons, the number of foreigners visiting Morocco by deliberate choice is therefore not that high. This calls into question the efficiency of the very large subsidies granted to the sector and, above all, the effectiveness of the promotional campaigns. The Ministry of Tourism and the National Tourism Office attribute the recorded success to their proactive policy, but the reality shows that this growth largely relies on the emotional attachment of the MRE, a factor less controllable by public authorities. Will the post-World Cup momentum and the goodwill generated be sustained over the long term? It is difficult to precisely gauge how much of the upswing is due to the World Cup context and what the real impact of public policies is, especially subsidies and aid allocated to the sector. This impact, however, cannot be ignored. To maintain the course and ensure sustainable growth of the sector, it is essential that Morocco continues and deepens its efforts: ongoing investments and innovation in the tourism offer. However, the major urgent challenge remains controlling the outrageous costs for visitors. The government’s silence on this issue risks hurting the sector badly. The summer sunshine is too expensive. It is time for the entire industry to stop acting like predators, and for scams and extortion to be forever banned quickly. Another key challenge is integrating sustainable development policies to preserve natural and cultural resources within the broader framework of inclusive development across all regions of the country. It is also imperative to include citizen awareness and education in this vision. Polluted or neglected beaches and sites, annoying incivility, and inappropriate behaviors are additional challenges to be addressed. Tourism must remain one of the major engines of Morocco’s economy, generating jobs and wealth while enhancing the country’s international standing. Still, we shall wait until the end of the campaign to make a final judgment, especially on the trajectory of the numbers and the effectiveness of measures announced in the sector’s development strategy, and above all to draw the necessary lessons.