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Hermeticism 5614

Hermeticism, also known as the Hermetic tradition, is a spiritual and philosophical system rooted in writings attributed to Hermes Trismegistus, a mythical figure who embodies a syncretism of the Egyptian god Thoth and the Greek god Hermes. Emerging during the early centuries of the Common Era—particularly in Hellenistic Egypt—Hermeticism offered a vision of the cosmos where divinity, nature, and the human soul were inextricably connected. Its teachings have profoundly shaped Western esotericism, influencing fields as diverse as alchemy, astrology, Christian mysticism, Renaissance magic, and modern occult revival movements. At its core, Hermeticism teaches that all things originate from the One, a supreme and ineffable source that manifests through successive emanations. This belief in a single, all-encompassing divine principle aligns Hermeticism with Neoplatonism and other monistic philosophies. The Hermetic universe is a living, intelligent whole—a macrocosm reflected in the human microcosm. This principle is famously summarized in the maxim from the Emerald Tablet: “As above, so below; as below, so above.” It suggests a profound correspondence between all levels of reality, from the divine to the material, and frames the Hermetic path as one of gnosis—spiritual knowledge attained through contemplation, revelation, and the alignment of the self with the divine order. The Corpus Hermeticum, a collection of Greek philosophical texts compiled between the 1st and 4th centuries CE, forms the foundation of Hermetic thought. These texts, particularly the Poimandres and the Asclepius, present dialogues between Hermes Trismegistus and divine or angelic beings who reveal metaphysical truths. Themes include the origin of the universe, the nature of the soul, the process of spiritual rebirth, and the goal of apotheosis—the return of the soul to the divine source. we can say that unlike the abstract metaphysics of contemporary philosophy, Hermeticism is devotional, combining intellectual insight with religious practice. Hermeticism also places strong emphasis on human potential. The human being is portrayed as a divine spark encased in flesh, capable of either sinking into the ignorance of material existence or awakening to its true nature as a child of the cosmos. This optimistic anthropology, where the human soul is not inherently sinful but potentially divine, distinguishes Hermeticism from more dualistic or pessimistic systems like Gnosticism. Nevertheless, it shares with Gnosticism a sense of estrangement from the material world and the conviction that salvation lies in inner enlightenment rather than external authority. Throughout history, Hermetic ideas have surfaced in powerful ways. During the Renaissance, rediscovery of the Corpus Hermeticum—initially believed to predate Moses—led thinkers like Marsilio Ficino and Giordano Bruno to integrate Hermetic philosophy into Christian theology, art, and science. Alchemists such as Paracelsus adopted Hermetic cosmology to frame their experimental practices as spiritual transformations. In modern times, Hermeticism remains central to many esoteric systems, including the Hermetic Order of the Golden Dawn, Thelema, and modern Hermetic Qabalah. In conclusion, Hermeticism is more than a historical current—it is a timeless worldview grounded in the unity of all existence and the transformative power of divine knowledge. Its enduring appeal lies in its synthesis of philosophy, mysticism, and science, offering seekers a path of inner alchemy that aspires not merely to understand the cosmos, but to become one with it.
Tupan

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I have several interests (too many to list here) and I would like to write about some experiences I've had and ideas about them.


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Le Maroc et la Renaissance du Cannabis : Histoire, Régulation et Enjeux Économiques Actuels 31

Le Maroc a amorcé une phase majeure dans la structuration de son industrie du cannabis, avec l’autorisation de commercialisation de 67 produits dérivés: 26 cosmétiques et 41 compléments alimentaires, répondant aux normes et dûment enregistrés auprès de l’Agence Marocaine du Médicament et des Produits de Santé. L'étape est préalable à leur mise sur le marché national ou leur exportation. L’Agence Nationale de Régulation des Activités liées au Cannabis, par sa vigilance, quant à elle, reflète la volonté du pays de préserver sa crédibilité auprès des investisseurs et partenaires étrangers dans un marché mondial en expansion. Alors que bon nombre de citoyens, pensent que le kif avait été interdit parce que nocif pour la santé, un rappel historique permet de comprendre ce qui s’est réellement passé et pourquoi cette plante miraculeuse s’est retrouvée comme par magie dans le viseur de la lutte antidrogues. Le chanvre a connu multiples usages pendant des millénaires. Fibre textile robuste, il servait à confectionner les voiles et cordages des bateaux. Sans cela, l’humain n’aurait pu naviguer longtemps et loin. Les premiers papiers imprimés et les vêtements dans plus d'une région, étaient aussi à base de chanvre. Sa culture nécessitait peu de travail, peu d’eau, faisant d’elle une concurrente redoutable du coton. L’interdiction du cannabis doit être relue à l’aune de la révolution industrielle et de l’essor du coton à partir du XIXe siècle. Les machines à filer et tisser, conçues pour le coton, firent de celui-ci la fibre dominante, favorisant son essor massif. De plus, les empires coloniaux britannique et américain exploitaient de vastes plantations avec une main-d’œuvre servile, d’abord par l’esclavage puis par des travailleurs faiblement rémunérés. Ces puissants intérêts mirent le chanvre en difficulté. Le virage décisif remonte aux années 30 aux États-Unis, quand les industries du coton, du papier et l’industrie chimique émergente, notamment avec les fibres synthétiques, s’allient pour éliminer le chanvre. Un certain Harry Anslinger, alors chef du Bureau Fédéral Américain des Narcotiques, sans doute de connivence avec les intérêts des grands groupes industriels, mène une campagne combinant à dessein chanvre industriel et cannabis récréatif. En 1937, le Marihuana Tax Act interdit la culture du chanvre. Propagande et intérêts économiques aidant, cette politique s’exporte à travers le monde. Par une Convention unique sur les stupéfiants, en 1961, l’ONU classe le cannabis parmi les drogues à contrôle strict, marginalisant ainsi durablement le chanvre. Le coton devient alors la fibre dominante au profit des réseaux industriels. Au Maroc, le kif, forme traditionnelle de cannabis souvent mélangée au tabac et consommée dans le sebsi, est au cœur d’une histoire riche et complexe, marquée par des dynamiques sociales, politiques et économiques. Depuis des siècles, le kif est cultivé principalement au nord autour de Chefchaouen, Ketama ou Issaguen. Loin d’être seulement une plante illégale, il était historiquement toléré et perçu comme essentiel à la subsistance locale. Utilisé autant pour ses vertus sociales que médicinales, il s’inscrivait dans le quotidien des populations quasiment partout. Dès 1906, est crée une entreprise pour assurer le contrôle sur le kif. Sous le Protectorat, elle prend le nom de Régie du Kif et des Tabacs. Les motifs sont surtout fiscaux à partir de 1917. Les autorités espagnoles au nord appliquèrent des règles plus souples, par pragmatisme politique face aux tribus locales. A l’indépendance, le Maroc hérite d’un dilemme complexe: le kif est profondément enraciné dans la société mais fait face à des pressions internationales grandissantes. Sous Mohammed V puis Hassan II, le pays adopte des mesures progressives. Le monopole d’État est supprimé en 1957-1958, la culture devient illégale, même si dans certaines zones historiques du Rif une tolérance tacite a perduré. Les années 1970 marquent un durcissement sous la pression croissante des États-Unis et de l’Europe. La loi marocaine de 1974 sur les stupéfiants interdit strictement la culture, la consommation et la commercialisation du kif. Pourtant, malgré la répression accrue, la production clandestine explose, portée par une demande européenne vigoureuse. Le Rif s’affirme comme l’un des bassins mondiaux de résine de cannabis. Après des décennies de prohibition et de conflits socio-économiques liés au kif, et sous la pression de scientifiques et de la population au vu de l'évolution à travers le monde, le Maroc amorce un virage en 2021 avec une loi encadrant l’usage légal du cannabis à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles. La consommation récréative reste interdite. L’État s’efforce d’intégrer progressivement les cultivateurs dans une filière légale et contrôlée, réduisant l’informalité et améliorant les conditions économiques des régions concernées. L’histoire du kif au Maroc est une trajectoire jalonnée de tolérance millénaire, de régulations coloniales, d’interdictions décidées sous pression internationale, avant d’ouvrir la voie à une récente reconversion vers un usage intelligent, légal et encadré. Aujourd’hui, quasiment partout, le chanvre retrouve une nouvelle reconnaissance. Moins gourmand en eau, respectueux des sols, produisant graines, huile et matériaux isolants naturels, il s’affirme comme un pilier de la transition écologique. La plante interdite pour protéger des intérêts économiques puissants, cherche désormais à reprendre sa place historique et naturelle. Cette renaissance est particulièrement visible au Maroc. La surface cultivée en chanvre légal a plus que triplé en 2025 avec 4 400 hectares semés, principalement de la variété locale «baladiya», signe tangible d’un essor après des décennies d’informalité. C'est un levier de revitalisation économique pour les régions du Rif, traditionnellement dépendantes d’une économie souterraine. La légalisation adoptée en 2021 vise à canaliser une production historique vers un cadre réglementé, tout en créant une industrie à forte valeur ajoutée. Au-delà de la culture agricole, c’est toute une chaîne de transformation, de conditionnement, de certification et d’exportation qui se met en place, générant des recettes fiscales et améliorant l’attractivité du Maroc pour les investisseurs internationaux. Il ne s’agit plus seulement de cultiver du cannabis, mais de développer une industrie structurée, respectueuse de normes strictes, capable de s’imposer sur un marché mondial dynamique. Cette mutation économique est perçue comme une chance de réconcilier un secteur longtemps illégal avec les mécanismes d’une économie puissante. Les défis restent cependant nombreux, depuis la régulation stricte jusqu’à la lutte contre les détournements illicites, en passant par l’organisation des coopératives et l’adaptation fiscale. Mais le cap est clair: transformer un héritage agricole ancien en moteur de croissance inclusive et d’intégration économique durable.