Pensez le Futur.

La guerre du Coltan, personne n'en parle ou très peu... 2076

Dans nos appareils et équipements électroniques il y a des condensateurs et les écrans y sont de plus en plus présents dans notre vie. Même nos montres, pour ceux qui en portent, ont des écrans maintenant. Dans l’aéronautique les alliages, c'est à dire les avions que nous empruntant, il n' y a pas que du Cobalt et du Nickel. Le minerai commun ici le Coltan. Il est rare mais pas partout. C'est un composite essentiel dans toutes ces technologies. Il en existe beaucoup au nord du lac Kivu en République Démocratique du Congo ; Une merveilleuse mer interne dont la beauté est à vous couper le souffle. Je me rappellerai toujours des beaux moments passés là. Près de 80 % des réserves mondiales sont là. Le reste de la quantité commerciale est partagé entre le Brésil, le Venezuela, le Canada, La chine, l’Espagne et l’Australie. Le Coltan, très important dans les industries modernes, est stratégique pour toutes les puissances économiques et constitue donc un enjeu extrêmement important. Et qui dit enjeu dit volonté de s’en assurer la quantité nécessaire pour faire tourner la machine et au moindre coût si possible. En Afrique notamment dans cette région au nord du Kivu, c’est possible depuis les années soixante déjà. L’extraction y est toujours artisanale. Des jeunes s’y affairent à longueur de journée à la force des bras, avec des marteaux et burins, grattant le sol à la recherche du bon filon pour remplir des sacs de tonnes de terres ; en extraire le précieux minerai noir ou marron. Leur travail s’arrête là. D’autres en surface sont là pour récolter le labeur des jeunes et le remettre à des chinois et ou autres cachés dans la pénombre de hangar insalubres, tels des prédateurs à l’affut d’une proie. Le précieux sésame est négocié entre de 30 à 50 USD le kg…pas plus. Des entreprises en récolte des millions, les intermédiaires un bon pactole, les enfants quelques miettes et l’Etat inerte voit juste la chose se passer. La zone du Kivu est en ébullition et instabilité permanente. Elle n’a jamais connu la paix depuis l’indépendance du pays dans les années soixante. Les contingents de maintien de la paix sont bien là mais pour quelle efficacité ? Le Coltan est une malédiction pour ce Congo là… Inutile de dire que personne ou presque ne se soucie de ce qui se passe dans la région, du sort des populations et du pays spolié. Les gens là-bas devraient vivre plus que décemment mais ça n’a jamais été le cas. Savent-ils ce qu’est vivre décemment, correctement de sa richesse et de son labeur. Les générations passent sans que rien ne change bien au contraire. Depuis quelques jours le monde médiatique semble avoir redécouvert qu’il y a un là un conflit de haute intensité et que des milliers de pauvres gens sont torturés déplacés, pillés, violés, tués. En 2012 comme c’était la mode un peu partout en Afrique centrale, s’était constitué un mouvement de libération qui s’était appelé Mars 23 pour devenir M23 au gré de la mode des dimunitifs. Il est formé des héritiers du fameux Congrès National pour la Défense du Peuple. Excusez du peu. Le gouvernement de RDC avait réussi à signer un accord de paix avec ce CNDP dont une faction va en 2022 considérer que celui-ci n’a pas respecté ses engagements. C’est une bande armée comme il en arrive facilement en Afrique. Du jour au lendemain des gens sont capables dans une région donnée, de lever une armée mieux équipée et plus puissante que l’armée nationale. Cela miraculeusement sans fabriquer ni armes, ni munitions, ni véhicules ni disposer de manufactures pour coudre des tenues, fabriquer des chaussures ou produire du carburant…Ce genre de mouvements n’est jamais présent dans les zones pauvres au contraire…Ils affectionnent particulièrement les zones riches plutôt que les zones pauvres. Une fois opérationnel, au nom d’un idéal déclaré révolutionnaire, ils s’emparent des richesses du sol et réduisent les populations à l’esclavage quand celle-ci n’est chassée ou déportée. Pour en prendre la mesure, il n’y a qu’à voir les rapports sur les réfugiés ou aller du côté du Rwanda pour voir l’étendue des camps de ces déportés abandonnés dans la misère sinon l’aide rationnée et toujours insuffisantes des ONG et de certains gouvernements, pour se donner bonne conscience. C’est dans cette région de RDC opère donc le M23. Le gouvernement du Congo avait réussi vaille que vaille à l’affaiblir, mais voilà encore une fois comme par magie qu’il renait de ses cendres et se renforce depuis 2021. Il y a quelques semaines, il va mener une offensive spectaculaire et s’emparer justement de la région où l’on produit le plus de Coltan. La particularité de la situation cette fois ci est que le M23 est ouvertement épaulé dans son offensive par pas moins de 4000 soldats rwandais. Ils sont rentrés triomphant dans la ville de Goma, plaque tournante du commerce du Coltan. N'en déplaise aux populations ou au gouvernement de RDC. Le plus fort est là et bien là. Kinshasa la capitale de RDC est à quelques 48 heures de route de Goma et quelle route. Là aussi comme ailleurs en ces temps, le droit international est bafoué et l’intégrité des terres et des peuples, piétinée. Les aventuriers du M23 sont sans projet aucun sinon que de s’accaparer le Coltan au profit de leur sponsor avéré le Rwanda qui ainsi et comme par hasard devient le premier exportateur de Coltan au monde sans que le moindre gramme ne soit extrait de son sol. Le prix passe à plus de 70 USD le kg. Comme ce conflit se passe en Afrique, il n’intéresse même pas les africains eux-mêmes. Personne n’en parle ou très peu. Les politiques eux gigotent avec un sommet des pays limitrophes, cette fin de semaine à Dar Essalam en Tanzanie. L’objectif affiché est de trouver une solution pour ramener la paix dans la région. Plus d’un savent que l’initiative est vouée à l’échec. Pour des raisons ethniques, Tanzaniens, Kenyans, Ougandais sont solidaires avec le Rwanda. C’est dans ce contexte que le Maroc s’active, en envoyant son ministre des affaires étrangères Nacer Bourita et son Directeur des renseignements, chez le principal acteur de l'affaire, le président Rwandais Paul Kagamé. Pourquoi donc le Maroc, pourtant si lointain de la zone ? En fait personne d’autre ne connait la région depuis si longtemps et si bien. Le Maroc a depuis le début des années 60 conduit et participé au contingent de la paix dépêché par l’ONU. Depuis ce temps le Royaume chérifien a cumulé données et connaissances de la population, de la géographie et de la politique dans la région. Comme à son habitude in ne s’affiche pas en héros donneur de leçons mais en médiateur neutre. Il ne propose pas ouvertement une solution mais va plus peser par sa sagesse et la considération galopante dont il jouit sur le continent. Attendons donc quelques jours avant de se prononcer sur le sort de cette médiation et sur les intentions des uns et des autres. En attendant, « les esclaves innocents » continueront à gratter la terre offrir au monde des écrans et des condensateurs.
Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Non Ibtissam : Allah est Allah... 57

Récemment, Ibtissam Lachgar, qui se dit militante, a arboré un T-shirt d’une valeur nulle, si ce n’est qu'elle a programmé ainsi d'agonir des millions de marocains et sans doute beaucoup de croyants, musulmans ou non d’ailleurs. Dieu est le créateur omniscient, quelle que soit la religion ou les rituels. Madame a jugé intelligent d'exhiber un tee-shirt avec une inscription étrange, pas du tout amusante: une offense à la divinité. Non, madame, Allah est Éternel sans commencement ni fin, au-delà du temps. Il est Tout-Puissant, et sa puissance est infinie et absolue. Il est Miséricordieux, plein de compassion et de bonté envers les êtres humains, vous comprise. De quoi était fait votre petit déjeuner ce matin-là madame? Par cet acte inutile, vous semblez avoir oublié que la foi est également un droit fondamental. Les Américains, dont on ne peut nier la modernité, le revendique au point de l’avoir gravé sur leur dollar. La croyance en Dieu, en Allah, est un pilier fondamental planétaire, universel, immuable. Dire ou insinuer des propos moqueurs, ou même simplement irrespectueux, envers ce qui est sacré dans la conscience collective, c’est blesser des sensibilités profondes. Il s’agit d’un affront à la spiritualité de milliards de personnes. Oui, il est important de rappeler que chacun est libre de vivre sa vie et d’aimer qui il veut. Il est tout de même une condition à cela: ne pas heurter inutilement les autres. Inventer un qualificatif impromptu à Allah dépasse largement les débats personnels liés à l’orientation sexuelle: cela porte atteinte à la foi profonde de milliards de gens, dont les 36 millions de marocains. Cette provocation ne peut être considérée ni comme un simple trait d’esprit ni comme une revendication courageuse: c’est un dérapage qui menace l’harmonie et la cohésion sociale. Effectivement, Dieu n'a besoin de personne pour le défendre, encore moins de mon humble personne, mais avouez que Dieu est partout, et tout bonnement en chaque croyant qui se retrouve ici outré par votre propos bassement stylisé, qui n’est pas de la liberté d’expression, mais une insulte qualifiée. Ce sont des milliards de croyants que vous outragez par votre geste superflu. Les Marocains qui œuvrent pour faire de leur pays un État de droit, veulent aussi que soit pleinement préservée la paix sociale ainsi que la cohésion, dans des limites nécessaires à la liberté d’expression. Celle ci ne peut être ni absolue, ni sans lignes rouges et c'est là une véritable protection. Ailleurs, là où l’État n’est pas aussi protecteur, une provocation comme la vôtre aurait entraîné des conséquences autrement plus graves pour vous. Ma génération, et celles qui ont suivi, ont milité considérablement pour la liberté, notamment celle de s’exprimer, de développer des idées, et d’aider la société à évoluer, à s’émanciper dans un cadre citoyen. Mais madame, oui à la liberté, mais dans le respect des lois choisies librement par la majorité. C’est là le fondement de la démocratie: faire sienne la volonté de la majorité, même si très étroite. En 2011, elle était très large à se fixer des règles suprêmes et s’efforce de les respecter coûte que coûte. Il faut bien comprendre que la liberté ne signifie pas une licence illimitée. La démocratie repose sur une constitution et des lois adoptées par le peuple lui-même. Ce sont ces lois qui définissent ce qui est acceptable dans l’espace public. Vos soutiens Mme Lachgar, souvent étrangers ou à la marge, doivent intégrer que ce sont les Marocains qui décident de leurs lois, selon leur histoire, leur culture et leurs valeurs. Ce n’est pas à des minorités, même revendicatrices, ni à des étrangers à ce contexte séculaire, de redéfinir les règles du vivre-ensemble dans un pays souverain. Oui, le militantisme est salvateur et participe au progrès et au recul des lignes, mais pas la provocation stérile et contreproductive, telle que vous venez de commettre. Il est aussi juste de reconnaître que le Maroc a su tolérer des avancées pacifiques en faveur des minorités sexuelles. Certaines de vos fréquentations le savent fort bien. Les débats, les revendications et la défense des droits individuels sont permis, dans le respect des cadres légaux et sociaux. Mais lorsqu'une personnalité se disant publique et vous l’êtes avec votre MALI, fait le "pas de trop" avec un geste choquant contre l’essence même de la religion, cela constitue une bravade inutile, d’autant plus lourde de conséquences lorsqu’elle intervient en période sensible. Vous êtes une récidiviste déclarée qui à chaque fois s'en est sortie. Cela témoigne d’une tolérance, relative certes, mais tolérance tout de même, envers des mouvements aussi marginaux que le vôtre. Les minorités ont toujours existé et seront toujours là mais vous devriez assimiler que la cohésion est une responsabilité lourde de l’État, et qu’il n’est pas acceptable de jouer avec une telle prérogative régalienne aux multiples facettes. L’arrestation ou la mise à l’abri administrative dans votre cas ne doit pas être vue uniquement comme une sanction, mais censément comme une mesure de protection. Auriez-vous fait quelques pas dans l’espace public avec votre T-shirt sans devenir cible d'un probable extrémiste violent, prêt à recourir à l’illégalité ? Le jour même de votre geste contreproductif, les services de police venaient de débusquer un énième adepte de la véhémence, prêt à rétablir selon son idéologie "le monde parfait" où des personnes comme vous n'ont pas droit de cité. Il ne vous a pas échappé, que le Maroc lutte fermement contre toutes les formes d’extrémisme, qu’ils soient religieux ou idéologiques, et qu’il en est la cible idéale justement parce qu’il accepte les différences et les orientations diverses, parce qu’il fait de son mieux pour laisser une marge et un espace à chacun. La liberté de penser, de vivre, est justement aux antipodes de l’extrémisme, quel qu’il soit. Protéger la paix sociale, c’est aussi protéger ceux qui contribuent à la déstabiliser, parfois inconsciemment ou sciemment, comme c’est votre cas. Vous ne le savez peut-être pas, mais en France, un maire a dû suspendre la projection du film « Barbie » faisant l’apologie de l’homosexualité, sous la pression de quelques habitants de sa mairie. C’est dire que plus au nord aussi, malgré tout, il y a encore des réactions hostiles à vos orientations. Le Maroc est une nation ancrée dans des valeurs historiques, culturelles et religieuses fortes, avec sans doute aucun quelques hypocrisies. Ce n’est pas une tare, mais possiblement un atout véritable. La liberté individuelle doit s’exercer dans le cadre du respect de valeurs et de lois démocratiquement définies. Votre erreur a été de dépasser ces bornes, bousculant ainsi l’un des fondements incontestables de l’identité marocaine. Il appartient à chacun, marocains et résidents, de respecter la quiétude du pays et de laisser à tous la liberté de vivre en paix, sans provoquer ni diviser.