Pensez le Futur.

Entre loup et Hyènes 1204

Z, jeune maman de jumeaux, est abandonnée du jour au lendemain par son mari, un loup du genre solitaire. Car contrairement a l animal-loup, dont l instinct primaire est de mener et protéger a tout prix sa meute, l homme-loup lui, par instinct de survie (loin des responsabilités) est capable d abandonner lâchement les siens. C est ainsi que Z se retrouve seule, écrasée par le sentiment d abandon et la culpabilité malsaine qu' il peut engendrer, étouffée par une société toujours prête a remuer le couteau dans la plaie, telle des hyènes aux dents acérées qui viennent se délecter du peu de chaire que son loup de mari a laissé. Au moment où peu de mains sont tendues pour lui venir en aide, les langues se délient facilement pour l accabler, les regards dénigrants se multiplient pour la juger, sans parler des entre-jambes qui frétillent a l idée de profiter de sa solitude et de sa fragilité. La vie de Z est un combat continu contre toutes ces contraintes et pour ses enfants, sa fierté et joie de vivre (2 adorables garçons). Elle mène ce combat avec détermination et dignité, une maman n étant jamais aussi forte que lorsqu' elle doit protéger sa progéniture. On vient de "célébrer" la journée internationale de la lutte contre la violence contre les femmes mais l histoire de Z illustre une forme méconnue , silencieuse et vicieuse de violence: personne ne porte atteinte a l intégrité physique de Z, pourtant les agressions morales sont légion, continues depuis des années. Le coupable n est pas seulement un mari déséquilibré , mais tout un système social, accroché a des mœurs archaïques, sans fondement et volontiers misogyne, autant par sa composante masculine que féminine…. Quand Z ose lever la tête pendant qu' elle s adresse a vous, elle arbore un large sourire, rapidement trahi par la profonde tristesse qui déborde de ses yeux. Sa parole se veut légère, pleine d espoir et de hamdoullah, mais chacun de ses maux se grave dans votre mémoire, écrit a l encre des bleus de son âme meurtrie..
Fouad bakal

Fouad bakal

Mon Maroc me passionne et mes concitoyens me fascinent. j observe, je commente et j analyse. Activité préférée: soulever des questions , en poser certaines et en laisser d autres en suspens … bienvenus dans ma tete.


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Football féminin marocain : Quand l’espoir se heurte au plafond de verre 71

Pour la deuxième fois consécutive, la sélection féminine de football du Maroc s’est inclinée en finale de la Coupe d’Afrique des Nations, pourtant les deux fois organisée au Maroc. La seconde défaite n’a pas l’air de passer, ravivant chez les supporters une profonde frustration et suscitant des débats animés dans tout le pays. Cette défaite, survenue cette fois face au Nigeria après un précédent revers contre l’Afrique du Sud, met en lumière des enjeux complexes, bien au-delà du terrain de jeu. L’entame de la finale a été plutôt fantastique. L’équipe nationale marocaine, développant un jeu chatoyant et efficace, se retrouve à mener deux buts à zéro à la mi-temps devant des Nigérianes plutôt perdues sur le terrain, tant les Marocaines étaient adroites et appliquées. Elles se feront hélas rattraper. L’engouement populaire suscité par le parcours des Lionnes de l’Atlas contraste brutalement avec l’amertume de la défaite en finale. Pour de nombreux observateurs, cet échec ne relève pas de la simple malchance. Plusieurs voix, expertes ou anonymes, avancent des explications diverses qui alimentent le débat. Le choix tactique de l’entraîneur est mis en cause. Nombreux sont ceux qui estiment que la seconde mi-temps contre le Nigeria a révélé un manque d’inspiration et de réactivité, donc de compétence, notamment à travers des changements tardifs, incapables de relancer dynamiquement l’équipe alors que la partie semblait échapper aux Marocaines. Ces décisions techniques, bien qu’elles ne soient pas seules responsables du résultat, ont déclenché une vague de critiques sur la gestion du banc et l’adaptabilité aux aléas du match. Pêle-mêle, on évoque la moyenne d’âge des joueuses, sans doute trop élevée: 31 ans. À cet âge, à moins d’être dotée de qualités physiques, techniques et mentales exceptionnelles, il est difficile de tenir 90 minutes, surtout après avoir enduré 120 minutes et les tirs au but quelques jours auparavant. On évoque également la dimension sentimentale dans le choix de certaines joueuses, convoquées pour faire plaisir à d’autres. On parle aussi du déploiement de certaines joueuses qui n’auraient pas été placées à leurs postes habituels. Bref, de nombreux points de vue convergent majoritairement vers la responsabilité de l'encadrement technique. À cela s’ajoute la question de la condition physique. Plusieurs analystes et supporters pointent du doigt une préparation physique insuffisante, se traduisant par une baisse d’intensité et de lucidité dans les moments clés de la rencontre. Face à des adversaires réputées pour leur puissance athlétique et leur capacité à maintenir un haut niveau d’exigence pendant 90 minutes, ce déficit s’est révélé fatal. En vérité, la préparation physique est un processus long qui ne peut pas véritablement se travailler en équipe nationale, par manque de temps. Cela se fait principalement dans les clubs, qui disposent des joueuses toute la saison. En sélection le préparateur physique ne fait que de l'entretien et encore. Cependant, l’analyse ne s’arrête pas au simple aspect sportif. Tout au long du tournoi, le sentiment d’avoir été lésé par l’arbitrage a été manifeste. Certains allant jusqu’à parler de « vol » ou d’injustice systémique à l’encontre du Maroc. Le fameux penalty litigieux, sifflé puis finalement annulé pour des raisons obscures, conforte ce sentiment. Voulait on un X titre pour le Nigéria à tout prix? Les réseaux sociaux, véritable caisse de résonance des émotions populaires, se sont immédiatement embrasés après la finale. Les critiques se sont multipliées à l’égard de la fédération et de son président. Certains internautes l’accusent de ne pas avoir su imposer l’autorité du Maroc dans son propre stade, d’autres pointent une gestion éloignée des attentes des supporters, bercés d’espoirs par les progrès récents du football féminin national. On assiste depuis à une polarisation des débats. D’un côté, une frange du public qui, légitimement déçue, réclame des comptes, appelle à des changements radicaux dans la gestion de l’effectif. Elle rappelle que c’est le même entraîneur qui a conduit l’équipe à gagner en aller et qui a perdu au Maroc la qualification aux Jeux Olympiques contre la Zambie. De l’autre, des défenseurs de la direction actuelle soulignent le chemin parcouru, insistent sur la nécessité de stabilité et mettent en garde contre les jugements à l’emporte-pièce, évoquant le palmarès éloquent du coach espagnol. Ils rappellent en excuse que le Nigeria a 10 titres africains et un quart de finale de Coupe du monde à son actif et que par le passé on ne pesait pas lourd devant. Si la Fédération Royale Marocaine de Football a réussi à placer le football féminin sur la carte continentale, alors qu'il n'existait pas voilà peu de temps, le passage du rêve à la consécration reste semé d’embûches. Désormais, il apparaît urgent de tirer les enseignements, tant sur le plan technique que structurel, d’autant plus que sous peu, le tournoi aura de nouveau lieu au Maroc et qu’il sera, selon la nouvelle formule, qualificatif pour la Coupe du Monde prévue au Brésil en 2027. Va-t-on garder le même staff malgré tout et un effectif avec une moyenne d’âge ne permettant pas de tenir les sept rencontres d’une CAN et d’aller loin en Coupe du Monde ? Quoique prématuré, il serait peut-être judicieux d’évaluer rapidement la stratégie d'un football féminin entièrement supportée par la fédération à hauteur de 1,2 million par équipe, ce qui est très conséquent comparé ce montant à d’autres équipes dans d’autres sports. Les clubs font-ils le travail convenablement afin de ne pas dilapider l’argent pour un rendement quasi nul au niveau des équipes nationales? La priorité devrait porter sur l’amélioration de la détection et de la préparation physique, l’élargissement du vivier de joueuses professionnelles et l’élévation du niveau d’exigence en Botola. Parallèlement, un effort de communication et de dialogue avec les supporters semble indispensable pour restaurer un climat de confiance, apaiser les tensions et favoriser une mobilisation collective autour des prochaines échéances. La lecture du message de Sa Majesté le Roi, que Dieu l’assiste, à l'équipe, doit être double. Oui, effectivement, l’équipe et son staff sont à féliciter pour le parcours, mais le message Royal est également un avertissement quant aux attentes pour la suite. Et dans la suite, il y a les autres compétitions footballistiques que le pays s’apprête à accueillir. Le football féminin marocain vit un moment charnière. Entre le mérite des parcours réalisés et la nécessité de franchir un nouveau palier, le défi reste immense. Mais l’histoire du sport est faite autant de revers que de résilience. L’essentiel réside peut-être dans la capacité des porteurs de ce projet à transformer cette frustration actuelle en un moteur pour l’avenir, afin que l’espoir soulevé par ces finales, bien que douloureuses, se transforme enfin en victoire accomplie.

Les BRICS, étendard du « Sud global » : entre puissance montante et fracture interne 29

Le XXIe siècle verra-t-il l’avènement d’un ordre multipolaire fondé sur les BRICS ? Rien n’est moins sûr. Leur poids économique est incontestable, leur volonté politique affichée. Mais sans vision commune, sans gouvernance institutionnelle renforcée, et sans capacité à arbitrer les intérêts nationaux, les BRICS pourraient bien rester ce qu’ils sont encore aujourd’hui : un miroir grossissant des tensions du monde, plus qu’un acteur structurant de son avenir Lorsqu’en 2001, Jim O’Neill, économiste chez Goldman Sachs, forge le sigle «BRIC» pour désigner quatre économies émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine), il ne soupçonne probablement pas que cette catégorie d’investissement deviendra, en deux décennies, une réalité géopolitique d’ampleur planétaire. En 2010, l’Afrique du Sud intègre le groupe, puis en 2024-2025, une vague d’adhésion sans précédent transforme l’acronyme en plateforme hétérogène mais stratégiquement ambitieuse. L’élargissement aux Émirats arabes unis, à l’Iran, à l’Indonésie, à l’Égypte et à l’Éthiopie cristallise une mutation profonde : les BRICS aspirent à devenir la voix politique du Sud global. Avec plus de la moitié de la population mondiale et 41 % du PIB en parité de pouvoir d’achat (PPA), ils revendiquent un rôle majeur dans la redéfinition des équilibres planétaires. Le sommet de Rio, en juillet 2025, en est l’illustration la plus aboutie. Mais derrière la puissance affichée se dissimule un paradoxe gênant : le groupe est à la fois la locomotive d’une multipolarité affirmée et le théâtre de rivalités profondes. Peut-on bâtir un contre-modèle global avec des fondations aussi dissonantes ? Un levier structurel du Sud global Les BRICS se veulent l’étendard d’un Sud historiquement marginalisé. Leur répertoire rhétorique s’appuie sur la contestation de l’ordre de Bretton Woods, la dénonciation des conditionnalités imposées par les institutions occidentales, et l’affirmation d’une souveraineté économique fondée sur la coopération Sud-Sud. La création de la Nouvelle Banque de Développement (NDB), dotée de 50 milliards de dollars, en est la concrétisation. Depuis 2016, plus de 120 projets ont été financés, dans une logique de développement désoccidentalisé. Le poids des BRICS dans les ressources stratégiques est également notable : 30 % de la production pétrolière mondiale, un quasi-monopole sur certains minerais critiques, et une emprise croissante sur les chaînes de valeur agricoles. Leur résilience face aux chocs économiques mondiaux s’est affirmée post-Covid, avec une croissance médiane supérieure à celle des économies avancées (3,4 % contre 2,8 % en 2025). Hétérogénéité structurelle et fractures politiques Mais l’unicité du message ne masque pas la pluralité des intérêts. Chine planificatrice, Inde démocratique, Russie autoritaire, Brésil fragmenté, Afrique du Sud en crise sociale : le groupe peine à forger un agenda politique cohérent. Les différends sino-indiens, la prudence diplomatique du Brésil ou les ambitions régionales de l’Iran illustrent les limites de l’unité de discours. Les absences remarquées de Xi Jinping et la visioconférence de Vladimir Poutine au sommet de Rio illustrent les contraintes judiciaires ou stratégiques pesant sur certains membres. La gestion de la crise à Gaza ou des frappes contre l’Iran a fait l’objet de positions communes prudentes, symptomatiques d’une diplomatie à géométrie variable. Un contre-modèle incertain La promesse d’une gouvernance alternative se heurte à la lenteur des convergences. Si les engagements de Rio sur l’IA, le climat ou la santé publique dénotent une volonté d’agenda positif, ils pâtissent d’une mise en œuvre encore balbutiante. De même, la volonté de dé-dollarisation reste plus incantatoire que réaliste, faute de mécanismes de compensation robustes. En revanche, la demande d’adhésion de plus de trente pays confirme une chose : les BRICS fascinent. Ils symbolisent une alternative, un espoir, une redistribution des cartes. Mais la fragmentation interne pourrait rapidement transformer ce catalyseur en coquille vide, à l’image du non-alignement jadis. Et le Maroc dans tout cela ? Dans cette dynamique mondiale en mutation, le Maroc pourrait tirer profit d’un rapprochement stratégique avec les BRICS, à condition d’y voir un levier de diversification et non une posture d’alignement exclusif. Cette perspective ne signifierait nullement une rupture avec les partenaires occidentaux, mais bien une extension logique de la politique d’ouverture entamée par Rabat depuis plusieurs années. L’intérêt d’une telle démarche serait double : accéder à un marché élargi représentant plus de la moitié de la population mondiale, et bénéficier de dispositifs de financement alternatifs, potentiellement moins contraignants que ceux proposés par les institutions occidentales. Le Maroc, en quête d’un positionnement accru sur l’échiquier international, pourrait ainsi renforcer son autonomie stratégique tout en affirmant son rôle dans un ordre multipolaire en construction. Certes, les critères initiaux d’entrée au sein des BRICS — forte dynamique économique, industrialisation accélérée — semblaient longtemps éloignés de la trajectoire marocaine. Mais l’élargissement récent du groupe à des pays connaissant des défis économiques similaires suggère une redéfinition des critères d’adhésion. L’enjeu n’est plus uniquement la performance, mais aussi la volonté politique de contribuer à une réforme du système international. Dans ce cadre, le Maroc dispose d’atouts réels : une diplomatie active, des partenariats Sud-Sud structurants, une stabilité institutionnelle relative, et une ambition affirmée de souveraineté économique. Il pourrait ainsi incarner une passerelle entre l’Afrique, le monde arabe et l’Occident, tout en s’inscrivant dans une architecture mondiale en recomposition.
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Par son soutien au plan d’autonomie marocain, Jacob Zuma secoue Pretoria, le Polisario et au delà.. 64

La visite de Jacob Zuma au Royaume du Maroc a déclenché une riposte diplomatique désespérée du Front Polisario en Afrique du Sud, témoignant d’un véritable séisme politique déterminant autour du conflit du Sahara marocain. Le Polisario et son parrain ne se sentent pas bien depuis et montrent une fébrilité révélatrice d’une perte de repères en Afrique même, dans des régions jusqu'ici acquises aux « thèses des séparatistes ». Mais qui est donc ce monsieur dont la parole a provoqué tant de remous et de désarroi ? Jacob Zuma est un homme d'État sud-africain. C'est un ancien combattant de la lutte anti-apartheid, emprisonné pendant dix ans dans la fameuse prison de Robben Island. Porté par le Congrès national africain (ANC), il a gravi les échelons politiques pour devenir vice-président de la République d'Afrique du Sud de 1999 à 2005 et président de 2009 à 2018, succédant à Thabo Mbeki à la tête de l'État. Zuma a également été président de l'ANC de 2007 à 2017. Malgré ses affaires judiciaires et sa sortie de la présidence, il conserve un poids politique extrêmement sérieux, notamment à travers le uMkhonto we Sizwe (MK) part qu'il dirige désormais et qui est devenu la troisième force politique du pays aux élections de mai 2024. Ce n'est donc pas n'importe quel Sud-Africain qui vient de prendre la parole sur un sujet aussi important pour le continent et le monde. Le 15 juillet 2025 à Rabat, en son nom et en celui du parti MK, Jacob Zuma a pris une position sans ambiguïté en faveur du Maroc, rompant avec la ligne assez récente tout de même de Pretoria. **Il a qualifié la proposition marocaine d’autonomie de « solution pragmatique et équilibrée », garantissant la souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud, tout en offrant une gouvernance locale significative aux populations locales.** Cette prise de position, soutenue officiellement par le parti MK, constitue un revirement spectaculaire en Afrique du Sud et dans les parages. En effet, jusqu’à présent, l’Afrique du Sud soutenait la fantoche république arabe sahraouie démocratique (RASD) et le Front Polisario, dans une logique de solidarité panafricaine contre la colonisation, en cohérence surtout avec le positionnement idéologique obtus de l’Algérie. Une idéologie désuète collée artificiellement au cas des provinces du sud marocain, une fois récupérées par le Maroc. La colonisation espagnole de cette partie intégrante de l'Empire chérifien a duré environ 91 ans, de 1884 à 1975. L’Espagne avait proclamé un protectorat sur la région du Sahara marocain, alors appelée **Sahara espagnol**, le 26 décembre 1884, et gouverna ce territoire jusqu’en 1975, date à laquelle elle se retire suite à l’accord de Madrid passé avec le Royaume du Maroc. Depuis la disparition de Nelson Mandela, la République d'Afrique du Sud s’était rapidement rangée du côté de l’Algérie et de son rêve invraisemblable d’un État indépendant entre la Mauritanie et le Maroc. L'orientation inexpliquée du pays arc-en-ciel fait abstraction du soutien historique du Maroc à la lutte sud-africaine contre l’apartheid. En réaction donc aux déclarations récentes de l'ancien président sud-africain à Rabat, où il a exprimé un soutien explicite au plan d'autonomie marocain pour le Sahara, le Front Polisario a rapidement envoyé son *ministre des Affaires étrangères* à Pretoria. La démarche s’inscrit dans un contexte diplomatique tendu, marqué par un virage majeur dans la politique sud-africaine concernant le conflit du Sahara, territoire anciennement espagnol. Jusqu'ici, point de divergences ; l'ensemble des forces politiques du pays étaient parfaitement alignées sur la position officielle du gouvernement. Pris de panique, le Front Polisario a dépêché à Pretoria une délégation conduite par le dit **ministre des Affaires étrangères**, Mohamed Yeslem Beissat, qui connaît bien le terrain pour y avoir représenté des années durant l’entité fantoche. Officiellement invitée par l'ANC, dirigé par Cyril Ramaphosa, la délégation participe à un « sommet des mouvements de libération » prévu du 25 au 28 juillet à Pretoria. Ce dit « sommet », sur le thème « Défendre les acquis de la libération, promouvoir un développement socio-économique intégré, renforcer la solidarité pour une Afrique meilleure », rassemblera aussi d’autres défenseurs de causes similaires, comme le Palestinien Jebril Rajoub, allié des positions algériennes et du Polisario. La réunion est en fait organisée par ** l’ambassade sud-africaine à Alger, ** dans le seul but de soutenir les positions du mouvement séparatiste et d'en venir à la rescousse. Il faut noter que l’ANC a vite condamné le soutien de Jacob Zuma à la marocanité du Sahara occidental pour une question de principe, pas plus. Zuma, s'étant séparé de l'organisation mère, est accusé de trahison et de dissidence impardonnable. Cela ne veut pas dire que toutes les composantes de l'ANC soient encore sur la même ligne que celle défendue par Ramaphosa. Depuis quelque temps déjà, nombreux sont les dirigeants de l'ANC qui se sont rendu compte de la grosse perte de leur pays en s'alignant sur une position algérienne qui ne mène à rien. Face à ce changement majeur émanant d’une figure politique influente, le Polisario et son parrain attitré ont engagé des consultations intenses afin de coordonner la réponse face aux nouvelles dynamiques diplomatiques aujourd'hui amplifiées par le soutien de Zuma à la position du Maroc. Ce séisme diplomatique intervient dans un contexte inédit où plusieurs pays africains ont progressivement retiré leur reconnaissance à la RASD en faveur du plan marocain. Ce basculement pourrait isoler davantage le Polisario et son parrain sur la scène continentale. Lors de sa visite, Jacob Zuma n’a pas manqué de rappeler le rôle historique du Maroc dans la lutte contre l’apartheid, comme pour regretter le revirement inattendu de son pays après l'ère Mandela. Il a en outre plaidé pour une alliance stratégique fondée sur le respect de l’intégrité territoriale des États africains, s’éloignant ainsi du soutien aux revendications séparatistes. Une position pragmatique que partagent de nombreux responsables sud-africains. Un retour à la raison et un rapprochement avec le Royaume ne peuvent que profiter aux deux puissances économiques africaines et, partant, à l'ensemble du continent. Le Maroc et l'Afrique du Sud, seuls pays à avoir une économie véritablement industrielle et diversifiée, ont beaucoup à faire ensemble pour leur profit et celui de l'ensemble du continent. Le temps des idéologies importées en guise de paravent *démocratique et populaire* à des dictatures militaires, est révolu et ne fait plus recette. Ainsi, la visite du *ministre du Polisario* à Pretoria apparaît comme une tentative désespérée pour limiter les conséquences d’un revirement qui pourrait transformer profondément les équilibres politiques en Afrique australe et accélérer le renforcement de la position marocaine, tant au niveau continental qu’international.

EN ATTENDANT LES JO 2028 : DES PROPOS AUTOUR DES PARTICIPATIONS MAROCAINES AUX JEUX OLYMPIQUES .part2 59

Les statistiques de participation et de médailles pour différents sports aux Jeux olympiques, Les données montrent que l'athlétisme est le sport le plus représenté et le plus titré, avec 21 médailles et un taux de participation de 100 %. La boxe est également bien représentée, avec 4 médailles et un taux de participation de 80 %. Les autres sports ont des taux de participation et de médailles plus faibles. IV. Classement des participations marocaines aux Jeux olympiques en fonction du nombre de médailles remportées Pour ceux qui se demandent quelles sont les meilleures et les pires éditions des Jeux olympiques marocains en termes de résultats. Le Maroc a participé à 15 éditions des Jeux olympiques et a remporté des médailles dans 12 d'entre elles. Voici les résultats : Éditions plusieurs médailles. – Sydney 2000 : 5 médailles. – Séoul 1988 : 3 médailles. – Barcelone 1992 : 3 médailles. – Athènes 2004 : 3 médailles. – Los Angeles 1984 : 2 médailles. – Atlanta 1996 : 2 médailles. – Pékin 2008 : 2 médailles. – Paris 2024 : 2 médailles. Éditions avec une seule médaille. – Rome 1960 : 1 médaille. – Londres 2012 : 1 médaille. – Rio de Janeiro 2016 : 1 médaille. – Tokyo 2020 : 1 médaille. Éditions sans médaille. – Tokyo 1964 : 0 médaille. – Mexico 1968 : 0 médaille. – Munich 1972 : 0 médaille. V. Points forts de la participation marocaine aux Jeux olympiques 1. Résultats notables : le Maroc a obtenu des résultats notables dans certaines disciplines, notamment l'athlétisme, où il a remporté 21 médailles sur un total de 26. 2. Présence régulière : le Maroc a participé à la plupart des éditions des Jeux olympiques, ce qui montre une certaine stabilité et une volonté de participer à l'événement sportif le plus important du monde. 3. Diversification des disciplines : le Maroc a participé à plusieurs disciplines sportives, ce qui montre une volonté de diversifier les efforts et de ne pas se limiter à une seule discipline. VI. Points faibles de la participation marocaine aux Jeux olympiques 1. Résultats inégaux : les résultats du Maroc aux Jeux olympiques sont inégaux et varient considérablement d'une édition à l'autre. Cela montre une certaine instabilité et un manque de régularité dans les performances. 2. Manque de médailles dans d'autres disciplines : malgré la présence du Maroc dans plusieurs disciplines sportives, les médailles sont principalement concentrées dans l'athlétisme. Cela montre un manque de diversité dans les résultats et une dépendance excessive à une seule discipline. 3. Absence de stratégie claire : il n'y a pas de stratégie claire et visible pour la participation du Maroc aux Jeux olympiques. Les objectifs et les plans d'action ne sont pas clairement définis, ce qui rend difficile l'évaluation des performances et la prise de décisions éclairées. 4. Problèmes de gestion et d'organisation : peut-être qu'il y a des problèmes de gestion et d'organisation au sein des fédérations sportives marocaines, ce qui peut affecter les performances des athlètes et la qualité de la préparation. 5. Manque d'investissement dans les infrastructures sportives : le Maroc a besoin d'investir davantage dans les infrastructures sportives (de proximité et multisports) pour améliorer les conditions d'entraînement et de compétition pour les athlètes. VII. OBSERVATIONS La principale observation qui ressort de ces chiffres est la participation continue du Maroc à la plupart des éditions des Jeux olympiques, malgré l'obtention de zéro médaille pour certaines fédérations sportives (sachant qu’entre chaque édition, il y a un intervalle de 4 ans qui peut être mis à profit pour se préparer à l'édition, ou aux éditions suivantes pendant 4 ou 8 ou 12 ans). Cela soulève plusieurs questions : 1. Faut-il déclarer forfait si les résultats sont prévisibles et nuls ? Le Maroc est devenu plus grand que le simple fait de participer ? 2. Les résultats des éditions précédentes sont-ils exploités pour préparer les éditions futures ? 3. Les fédérations sportives ont elles une stratégie claire pour se préparer aux Jeux olympiques ? 4. Le ministère de tutelle et le Comité national olympique appliquent-ils le principe de contrat par résultats en échange de subventions pour la préparation des différentes compétitions sportives avec les fédérations royales ? 5. Pourquoi ne pas déclarer les objectifs programmés et attendus par chaque fédération sportive lors de sa participation aux Jeux olympiques ? (Qui peut être : une participation pour découvrir les conditions de participation internationale olympique, une participation pour confronter les champions marocains aux champions mondiaux ou une participation pour monter sur le podium). Il est inconcevable que les gens vivent dans l'anxiété à chaque participation en attendant un résultat connu des responsables du sport. Et bien d'autres questions… A. Einstein : « La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent. En résumé, le Maroc a obtenu des résultats notables aux Jeux olympiques, mais il y a encore beaucoup à faire pour améliorer les performances et atteindre les objectifs. Il est essentiel de développer une stratégie claire, de diversifier les disciplines, d'améliorer la gestion et l'organisation, d'investir dans les infrastructures sportives (de proximité et multisports) et de développer un système de détection et de développement des talents. En attendant les prochains Jeux olympiques, nous vous laissons avec l'espoir que les fédérations sportives annonceront leurs programmes de travail et définiront leurs objectifs pour 2028 ou 2032. Mohammedia le 25 juillet 2025

EN ATTENDANT LES JO 2028 : DES PROPOS AUTOUR DES PARTICIPATIONS MAROCAINES AUX JEUX OLYMPIQUES .part1 73

Le Maroc a une longue tradition de participation aux Jeux olympiques, avec une première participation en 1960. Depuis lors, le pays a envoyé des athlètes à presque toutes les éditions des Jeux olympiques. Dans ce constat et comme indiqué dans le titre de cet essai, nous nous limiterons ici à présenter un certain nombre de chiffres et de statistiques concernant les différentes participations marocaines aux Jeux olympiques sans aborder les éditions entre 1896 et 1956, auxquelles le Maroc n'a pas participé, ainsi que les éditions de 1976 à Montréal et de 1980 à Moscou, que le Maroc a boycottées. Nous aborderons les chiffres et les résultats sans nous lancer dans leur analyse ou attribuer des responsabilités à qui que ce soit, cela permettra à chaque lecteur de tirer ses propres conclusions. L'objectif n'est pas d'attribuer des responsabilités (comme le font certains mercenaires des résultats sportifs marocains qui apparaissent à la fin de chaque manifestation sportive à laquelle participe le Maroc pour présenter "l'homme de la situation" ou "l'homme de l'étape" selon leur conviction ou parce qu'ils sont payés pour cela par l'homme de la situation ou l'homme de l'étape ou son entourage, ou peut-être pour une raison personnelle. On les voit parfois se moquer des athlètes participants, parfois des directeurs techniques et parfois des présidents de certaines fédérations. Certains vont même jusqu'à dire que les raisons de la catastrophe sont le sport scolaire, le mur court sur lequel on accroche l'échec en cas d'échec (et cela aurait été logique si les succès sportifs étaient également attribués au sport scolaire). Ce qui est étrange, c'est que ceux qui deviennent du jour au lendemain des analystes, des entraîneurs, des psychologues, des sociologues et des physiologistes à travers leurs interventions souvent émotives ne prennent pas la peine de rechercher les éléments nécessaires à leurs interventions. Ils bombardent et divaguent à droite et à gauche, confondant le sport pour tous, l'éducation physique et sportive, le sport scolaire (de masse et d'élite), le sport civil, les sports olympiques, le sport… et confondent également les missions et les responsabilités de ceux qui sont chargés de chaque domaine. I. PARTICIPATIONS MAROCAINES AUX JEUX OLYMPIQUES • Liste des médaillés marocains dans les différentes éditions des Jeux olympiques 1. Rhadi Ben Abdessalem : médaille d'argent au marathon à Rome 1960 2. Nawal El Moutawakel : médaille d'or au 400 m haies à Los Angeles 1984 3. Saïd Aouita : – médaille d'or au 5000 m à Los Angeles 1984. – médaille de bronze au 800 m à Séoul 1988. 4. Ibrahim Boutayeb : médaille d'or au 10 000 m à Séoul 1988 5. Abdelhak Achik : médaille de bronze en boxe (poids plume) à Séoul 1988 6. Khalid Skah : médaille d'or au 10 000 m à Barcelone 1992 7. Rachid El Basir : médaille d'argent au 1500 m à Barcelone 1992 8. Mohamed Achik : médaille de bronze en boxe (poids coq) à Barcelone 1992 9. Salah Hissou : médaille de bronze au 10 000 m à Atlanta 1996 10. Khalid Boulami : médaille de bronze au 5000 m à Atlanta 1996 11. Ali Ezzine : médaille de bronze au 3000 m steeple à Sydney 2000 12. Nezha Bidouane : médaille de bronze au 400 m haies à Sydney 2000 14. Ibrahim Lahlafi : médaille de bronze au 5000 m à Sydney 2000 15. Tahar Tamsamani : médaille de bronze en boxe (poids plume) à Sydney 2000 16. Hicham El Guerrouj : – médaille d'argent au 1500 m à Sydney 2000. – médaille d'or au 1500 m à Athènes 2004. – médaille d'or au 5000 m à Athènes 2004. 17. Hasna Benhassi : – médaille d'argent au 800 m à Athènes 2004. – médaille de bronze au 800 m à Pékin 2008. 18. Jaouad Gharib : médaille d'argent au marathon à Pékin 2008 19. Abdellatif El Guider : médaille de bronze au 1500 m à Londres 2012 20. Mohammed Rabii : médaille de bronze en boxe (poids moyen) à Rio de Janeiro 2016 21. Soufiane El Bakkali : – médaille d'or au 3000 m steeple à Tokyo 2020. – médaille d'or au 3000 m steeple à Paris 2024. 22. Équipe nationale : médaille de bronze au football à Paris 2024 • Médailles remportées et sports concernés Le Maroc a remporté un total de 26 médailles aux Jeux olympiques. Athlétisme : l'athlétisme a remporté un total de 21 médailles sur les 26 que le Maroc a obtenues lors de ses participations aux différentes éditions des Jeux olympiques, soit un pourcentage de 81 % du total des médailles remportées par le Maroc depuis 1960. Boxe : la boxe a remporté un total de 4 médailles sur les 26 que le Maroc a obtenues lors de ses participations aux différentes éditions des Jeux olympiques, soit un pourcentage de 15 % du total des médailles remportées par le Maroc depuis 1960. Football : le football a remporté 1 médaille sur les 26 que le Maroc a obtenues lors de ses participations aux différentes éditions des Jeux olympiques, soit un pourcentage de 4 % du total des médailles remportées par le Maroc depuis 1960. Trois disciplines sportives seulement ont permis au Maroc de remporter des médailles. II. Champions marocains multimédaillés Quatre athlètes marocains ont remporté 35 % du total des médailles marocaines : Hicham El Guerrouj : 3 médailles (12 % du total des médailles marocaines) – Sydney 2000 : médaille d'argent au 1500 m. – Athènes 2004 : médaille d'or au 1500 m et au 5000 m. Saïd Aouita : 2 médailles (8 % du total des médailles marocaines) – Los Angeles 1984 : médaille d'or au 5000 m. – Séoul 1988 : médaille de bronze au 800 m. Hasna Benhassi : 2 médailles (8 % du total des médailles marocaines) – Athènes 2004 : médaille d'argent au 800 m. – Pékin 2008 : médaille de bronze au 800 m. Soufiane El Bakkali : 2 médailles (8 % du total des médailles marocaines) – Tokyo 2020 : médaille d'or au 3000 m steeple. – Paris 2024 : médaille d'or au 3000 m steeple. Total des médailles pour les athlètes mentionnés : 9 médailles, soit 35 % du total des médailles marocaines (en considérant que le total des médailles marocaines est de 26, comme mentionné précédemment). 4 athlètes multimédaillés ont à eux seuls remporté 9 médailles des 26 médailles, soit 35 % de l'ensemble des médailles remportées par le Maroc.
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La gauche radicale espagnole, le Maroc et la question du bout de Sahara un laps de temps espagnol... 101

J’avoue ici que ce sont les écrits de Si Lahcen Hadad qui m’ont poussé à m’intéresser de plus près à cette gauche espagnole, qui campe à l’opposé de la position du gouvernement de Sánchez, pourtant lui aussi de gauche. Ne lisant pas l’espagnol, je suis donc un peu moins enclin à prêter attention aux ignominies pourtant répétées de cette gauche, malade de ne pas pouvoir accéder au pouvoir, malade de son histoire avortée, malade de ce qu’elle est en fait. Alors, pour exister, elle s’est inventée une cause. Tant pis si elle n’y comprend rien, tant pis si cela nuit aux intérêts de l’Espagne, tant pis si elle dénature l’histoire, fait fi de la géographie et de la démographie, tant pis si son raisonnement, s’il en est un, est loin de toute logique, tant pis si elle ment outrageusement. L’important, c’est d’exister et de passer aux yeux du public espagnol comme la défenseuse des causes des plus démunis… Peu importe si ceux-là ont nui au peuple espagnol ; peu importe s’ils ont du sang espagnol sur les mains. Une mauvaise foi manifeste. En Espagne, donc, une partie importante de la gauche radicale, principalement représentée par des formations telles qu’Unidas Podemos, une alliance entre Podemos, Izquierda Unida et d’autres groupes minoritaires, entretient une posture, disons critique, pour ne pas dire belliqueuse, à l’égard du Royaume du Maroc. Ce positionnement antinomique se nourrit d’un prisme historique marqué par la mémoire coloniale, les luttes « anti-impérialistes », mais aussi par la question du Sahara appelé "Sahara espagnol" jusqu'en 1975, car ancien territoire sous domination espagnole jusqu’à la Marche Verte en 1975. Cette gauche radicale considère le Maroc comme un acteur belliqueux et menaçant. Le débat ne se réduit pas à des différends territoriaux : il s’inscrit dans une vision idéologique où l’État marocain est souvent présenté comme un régime autoritaire et répressif, décrit comme une puissance néocoloniale. Voilà donc sur quoi repose le soutien répété à l’artificielle cause sahraouie, présenté comme un combat anti-colonial et anti-impérialiste. Le soutien au Front Polisario semble ainsi inscrit dans l’ADN de ces gauchos peu importe les évolutions. Historiquement, plusieurs composantes de la gauche espagnole ont exprimé un soutien clair au Front Polisario, fondé en 1973, qui a pourtant été soutenu par Kadhafi, puis hébergé, nourri et armé par le régime algérien dans le but de nuire aux intérêts du Maroc. Ce soutien se manifeste sous diverses formes : - Dépôt de motions parlementaires en défense du droit à l’autodétermination de cette seule petite partie du Sahara ; - Participation à des forums internationaux pro-Polisario et à des réseaux associatifs le soutenant aveuglément, peu importe les rapports sur les détournements d'aides, les viols et outrance aux droits de l'homme à Tindouf ; - Pression sur le gouvernement espagnol et sur les institutions européennes pour qu’elles reconnaissent le statut politique du Sahara, qu’ils oublient de dire anciennement occupé par leur pays, comme territoire à décoloniser, en opposition à la souveraineté pourtant historique du Maroc. Même la proposition d’autonomie, bien connue en Espagne, ne semble pas leur convenir. Il faut cependant savoir que ce soutien s’inscrit dans un contexte de forte contestation interne en Espagne. Depuis que le gouvernement socialiste de Pedro Sánchez, en 2022, a exprimé son soutien au plan d’autonomie marocain, cette position radicale s’est quelque peu fracturée. Ce changement reflète une adaptation pragmatique de certains aux réalités géopolitiques, économiques et migratoires qui lient étroitement les deux pays. Face aux défis liés à la gestion des flux migratoires à travers les enclaves occupées de Ceuta et Melilla, ainsi qu’à la coopération sécuritaire et économique avec le Royaume Marocain, le gouvernement espagnol a recentré sa diplomatie. Cela a conduit à un éloignement progressif de la gauche, mais pas de la gauche radicale, vis-à-vis du Polisario, marginalisant ainsi son influence sur la politique officielle. Dans ce contexte, certaines voix au sein de la gauche radicale tentent encore de persuader les institutions européennes de maintenir la pression contre le Maroc, réclamant que le Sahara dit occidental reste au cœur des priorités pour régler un « conflit colonial » non résolu. Des groupes parlementaires et des ONG "pro-sahraouis" continuent de dénoncer les accords bilatéraux entre Madrid et Rabat, refusant que la question soit délaissée au profit d’une diplomatie plus «pragmatique». Les institutions espagnoles et européennes, théâtre de ces tensions idéologiques, voient ainsi les forces radicales de gauche chercher à faire reconnaître la question du Sahara dit occidental comme une « affaire d’État ». Elles dénoncent la mainmise marocaine sur ce dossier et contestent vivement les politiques de normalisation diplomatique menées par Madrid. Cette ligne traduit une fracture politique profonde, où l’idéalisme post-colonial et les revendications autodéterministes d’un autre temps s’opposent frontalement à un réalisme politique marqué par la recherche d’équilibres stratégiques régionaux. Le soutien à la cause dite sahraouie n’est pas sans controverse. Des militants, commentateurs et victimes ont rappelé que le Front Polisario a, par le passé, été impliqué dans des opérations violentes dans les eaux territoriales espagnoles, causant la mort de pêcheurs espagnols. Ces épisodes douloureux résonnent dans l’opinion publique espagnole et nourrissent une critique virulente des positions radicales qui soutiennent un mouvement au passé mêlant lutte politique et actions violentes. Cette mémoire pèse fortement dans le débat contemporain et est exploitée par des forces politiques opposées à ces positions de gauchos radicaux, notamment la droite espagnole. La question du Sahara, territoire espagnol pendant un temps, reste un point important dans les relations entre l’Espagne et le Maroc. Cependant, les réalités politiques, économiques et sécuritaires actuelles poussent une diplomatie espagnole pragmatique, favorable à une coopération renforcée avec Rabat, marginalisant ainsi cette posture radicale sur la scène gouvernementale et internationale. L'héritage historique est ici parfaitement exploité pour les nécessités contemporaines dans la gestion des relations ibéro-marocaines. Aujourd’hui, après avoir consulté de nombreux articles et écrits relatant les positions de cette gauche d’un autre temps, je comprends un peu mieux le combat de Si Lahcen Hadad sur le sujet, et encore plus ses réponses cinglantes aux propos d’un certain Ignacio Cembrero, que je ne perçois plus que comme un névrosé sans relief. Merci, Si Lahcen. Une question tout de même : pourquoi la gauche marocaine n’est-elle pas plus encline à prendre position et à dénoncer avec force la posture aliénée de leurs homologues espagnols ?

Opération "Rising Lion" : au-delà des missiles, le choc des récits 75

Une frappe... et un message codé La récente opération militaire israélienne baptisée “Rising Lion” n’est pas une frappe comme les autres. Il s’agit bien sûr d’une offensive chirurgicale contre des infrastructures militaires et/ou nucléaires iraniennes sensibles, mais son nom et son timing en disent bien plus que ce que les communiqués officiels laissent paraître. Ce n’était pas seulement une démonstration de force tactique : c’était un message géopolitique à haute charge symbolique. Un message adressé à l’Iran, au monde arabe, mais aussi à l’opinion internationale : Israël ne se contentera plus de contenir – il veut humilier, déconstruire, réécrire les narratifs et pourquoi pas provoquer une fracture intérieure suffisamment profonde au sein du régime iranien qu’elle mènerait au soulèvement du peuple et peut etre à la restauration du « candidat » occidental. Un nom à double tranchant : “Rising Lion” — le lion qui se lève « ou se relève » Pourquoi ce nom ? Rising Lion, littéralement le lion qui se lève, évoque une symbolique profonde dans l’histoire iranienne. Le lion est, depuis l’époque impériale, l’un des emblèmes les plus puissants de la Perse pré-islamique. Il figurait notamment sur le drapeau de l’Iran jusqu’à la révolution de 1979, associé au soleil et à la monarchie. En choisissant ce nom, Israël manipule une icône nationale iranienne pour envoyer un message psychologique : le régime des mollahs n’est pas l’Iran éternel — il n’est qu’un accident de l’histoire, destiné à être effacé pour laisser place au “véritable Iran”, plus ancien, plus légitime, et selon certains calculs occidentaux… plus pro-occidental. C’est un coup de maître sémantique : détourner le mythe national iranien pour en faire un slogan de frappe militaire. Israël ne se contente pas de frapper un site stratégique, il réécrit l’imaginaire iranien à sa manière. Nous sommes en plein dans la guerre cognitive L’opération “Rising Lion” s’inscrit dans une évolution profonde du conflit israélo-iranien : la guerre ne se limite plus aux missiles et aux drones — elle se joue dans les symboles, les récits et la mémoire nationale. Le nom même de l’opération est destiné à saper la cohésion interne iranienne, en réveillant, dans les esprits des Iraniens, le souvenir d’une grandeur impériale aujourd’hui étouffée par le régime actuel. Un certain Iran – monarchique, laïc, occidentaliste – refait surface, même si c’est par la bouche de ses ennemis. Israël, en cela, tente une stratégie subtile : séparer le peuple iranien de son régime en réveillant une nostalgie enfouie, celle de l’ancien lion perse, internationalement respecté, économiquement puissant, stratégiquement aligné avec l’Occident. Un pari risqué mais structuré Ce n’est pas la première fois qu’Israël nomme ses opérations de manière hautement symbolique. Mais avec Rising Lion, Tel-Aviv pousse plus loin l’ingénierie narrative. Il ne s’agit plus seulement de répondre militairement à une menace, mais de réécrire l’identité ennemie, de court-circuiter sa légitimité historique, et d’agiter une division entre le passé glorieux et le présent chaotique. Pour Téhéran, cette attaque dépasse donc le simple enjeu militaire. Elle est une insulte calculée, un acte de guerre psychologique. Et pour la population iranienne, déjà fragilisée par la crise économique, l’isolement et la répression, ce genre de provocation peut produire des effets ambigus : soit renforcer la posture victimaire du régime, soit faire naître des doutes sur la direction actuelle du pays. Le retour de l’Iran impérial : un fantasme occidental ? En filigrane de cette opération, se dessine un vieux rêve partagé par certains stratèges occidentaux : le retour d’un “vieil Iran” débarrassé des mollahs, tourné vers l’Occident, connecté aux marchés mondiaux, et capable d’équilibrer la Turquie et l’Arabie saoudite. Ce fantasme repose sur une lecture idéaliste (voire naïve) d’un Iran monarchique mythifié, mais il reste un ressort puissant dans la manière dont les capitales occidentales — et désormais Israël — conçoivent leur politique de long terme dans la région. “Rising Lion” n’est donc pas seulement un nom de code militaire. C’est une projection de désir géopolitique. Et c’est ce qui la rend si dangereuse. Car si ce message est reçu comme une provocation existentielle, il pourrait pousser l’Iran à répondre non pas dans l’ombre… mais en pleine lumière. Le lion rugit — mais de quel côté ? Dans cette guerre d’images et de perceptions, chacun tente de s’approprier la figure du lion. Israël, en nommant ainsi son opération, veut faire croire qu’il agit pour réveiller un Iran plus ancien, plus légitime. Téhéran, de son côté, cherchera à démontrer que le seul lion debout dans la région, c’est lui — et qu’il rugira en réponse. Le combat n’est plus seulement territorial. Il est mythique, culturel et existentiel. Et dans ce type de confrontation, les missiles comptent — mais les récits dominent.