Pensez le Futur.

The Smara Attack: A Reflection of Power Struggles in Algeria... 2834

The recent Polisario attack on Smara, in the Moroccan Sahara, takes place within a context of deep divisions within the Algerian military hierarchy, which directly influence the policy of the Algerian state. These internal tensions, marked by strategic rivalries, impact the Algiers-Polisario strategy vis-à-vis Morocco. This offensive, targeting notably a MINURSO base and the small airport of Smara, reflects the will of certain sectors of the Algerian army, supporting the Polisario, to challenge the international community and counter American diplomatic pressure, particularly the bill in Congress aiming to designate the Polisario as a terrorist organization. This move also likely reflects a disagreement within the Algiers-Polisario alliance, exacerbated by the request of the Algerian Chief of Staff, Said Chengriha, to return the Iranian weapons supplied to the Polisario, signaling a probable change of course under international pressure. The Polisario, dependent on Algerian authorities for its actions, illustrates through this attack the fractures within the Algerian military hierarchy. Several currents oppose each other: some advocate rapprochement with France, others maintain the historic relationship with Russia, while others seek to appease the United States. These divergences are amplified by regional geopolitical stakes, notably the war in Ukraine, and by Morocco’s rapprochement with Sahel countries, which exasperates certain members of the general staff. Moreover, the concentration of military, political, economic, and diplomatic powers in the hands of General Chengriha fuels tensions with the civilian presidency. President Tebboune, although formally head of state, sees his authority challenged, as demonstrated by the private meeting with Emmanuel Macron held without prior consultation of the general staff, causing a cooling of relations at the top before the ‘president’ was reprimanded. These internal conflicts directly influence the management of the Sahara dossier. The Polisario attack appears as an expression of power struggles: some officers favor an aggressive posture to preserve their influence, while others prioritize caution in the face of risks of diplomatic isolation and sanctions. The increasing integration of the military into the civilian administration, reinforced by a recent presidential decree, illustrates the general staff’s desire to control all levers of power, accentuating the politicization of the army and internal tensions. Finally, the fact that the attack did not achieve its major objectives seems deliberate, constituting a kind of “signature” with Iranian rockets. This gesture can also be seen as a sign of despair from a diplomatically isolated movement and an indicator of divisions at the military top, with some seeking to show that a change of power could open other regional options. This operation, far from unanimous, weakens Algiers’ position and strengthens the arguments of figures like Joe Wilson and Jimmy Panetta. Highlighting that major national decisions occur within a context of internal rivalries within the military institution, a pillar of power in Algeria, no one can believe that the decision to launch rockets against Morocco was made in a unanimous conclave.
Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Opération "Rising Lion" : au-delà des missiles, le choc des récits 33

Une frappe... et un message codé La récente opération militaire israélienne baptisée “Rising Lion” n’est pas une frappe comme les autres. Il s’agit bien sûr d’une offensive chirurgicale contre des infrastructures militaires et/ou nucléaires iraniennes sensibles, mais son nom et son timing en disent bien plus que ce que les communiqués officiels laissent paraître. Ce n’était pas seulement une démonstration de force tactique : c’était un message géopolitique à haute charge symbolique. Un message adressé à l’Iran, au monde arabe, mais aussi à l’opinion internationale : Israël ne se contentera plus de contenir – il veut humilier, déconstruire, réécrire les narratifs et pourquoi pas provoquer une fracture intérieure suffisamment profonde au sein du régime iranien qu’elle mènerait au soulèvement du peuple et peut etre à la restauration du « candidat » occidental. Un nom à double tranchant : “Rising Lion” — le lion qui se lève « ou se relève » Pourquoi ce nom ? Rising Lion, littéralement le lion qui se lève, évoque une symbolique profonde dans l’histoire iranienne. Le lion est, depuis l’époque impériale, l’un des emblèmes les plus puissants de la Perse pré-islamique. Il figurait notamment sur le drapeau de l’Iran jusqu’à la révolution de 1979, associé au soleil et à la monarchie. En choisissant ce nom, Israël manipule une icône nationale iranienne pour envoyer un message psychologique : le régime des mollahs n’est pas l’Iran éternel — il n’est qu’un accident de l’histoire, destiné à être effacé pour laisser place au “véritable Iran”, plus ancien, plus légitime, et selon certains calculs occidentaux… plus pro-occidental. C’est un coup de maître sémantique : détourner le mythe national iranien pour en faire un slogan de frappe militaire. Israël ne se contente pas de frapper un site stratégique, il réécrit l’imaginaire iranien à sa manière. Nous sommes en plein dans la guerre cognitive L’opération “Rising Lion” s’inscrit dans une évolution profonde du conflit israélo-iranien : la guerre ne se limite plus aux missiles et aux drones — elle se joue dans les symboles, les récits et la mémoire nationale. Le nom même de l’opération est destiné à saper la cohésion interne iranienne, en réveillant, dans les esprits des Iraniens, le souvenir d’une grandeur impériale aujourd’hui étouffée par le régime actuel. Un certain Iran – monarchique, laïc, occidentaliste – refait surface, même si c’est par la bouche de ses ennemis. Israël, en cela, tente une stratégie subtile : séparer le peuple iranien de son régime en réveillant une nostalgie enfouie, celle de l’ancien lion perse, internationalement respecté, économiquement puissant, stratégiquement aligné avec l’Occident. Un pari risqué mais structuré Ce n’est pas la première fois qu’Israël nomme ses opérations de manière hautement symbolique. Mais avec Rising Lion, Tel-Aviv pousse plus loin l’ingénierie narrative. Il ne s’agit plus seulement de répondre militairement à une menace, mais de réécrire l’identité ennemie, de court-circuiter sa légitimité historique, et d’agiter une division entre le passé glorieux et le présent chaotique. Pour Téhéran, cette attaque dépasse donc le simple enjeu militaire. Elle est une insulte calculée, un acte de guerre psychologique. Et pour la population iranienne, déjà fragilisée par la crise économique, l’isolement et la répression, ce genre de provocation peut produire des effets ambigus : soit renforcer la posture victimaire du régime, soit faire naître des doutes sur la direction actuelle du pays. Le retour de l’Iran impérial : un fantasme occidental ? En filigrane de cette opération, se dessine un vieux rêve partagé par certains stratèges occidentaux : le retour d’un “vieil Iran” débarrassé des mollahs, tourné vers l’Occident, connecté aux marchés mondiaux, et capable d’équilibrer la Turquie et l’Arabie saoudite. Ce fantasme repose sur une lecture idéaliste (voire naïve) d’un Iran monarchique mythifié, mais il reste un ressort puissant dans la manière dont les capitales occidentales — et désormais Israël — conçoivent leur politique de long terme dans la région. “Rising Lion” n’est donc pas seulement un nom de code militaire. C’est une projection de désir géopolitique. Et c’est ce qui la rend si dangereuse. Car si ce message est reçu comme une provocation existentielle, il pourrait pousser l’Iran à répondre non pas dans l’ombre… mais en pleine lumière. Le lion rugit — mais de quel côté ? Dans cette guerre d’images et de perceptions, chacun tente de s’approprier la figure du lion. Israël, en nommant ainsi son opération, veut faire croire qu’il agit pour réveiller un Iran plus ancien, plus légitime. Téhéran, de son côté, cherchera à démontrer que le seul lion debout dans la région, c’est lui — et qu’il rugira en réponse. Le combat n’est plus seulement territorial. Il est mythique, culturel et existentiel. Et dans ce type de confrontation, les missiles comptent — mais les récits dominent.

Et le mot devint paix 84

Avant même que l’écriture existe, il y avait la parole, et cette parole créait des mondes. Parler, ce n’est pas juste dire des choses. C’est transmettre, toucher, guérir, réveiller. Les mots soignent ou détruisent. Les mots ne sont pas de simples outils de communication. Ils portent une énergie, une vibration. Ce que l’on dit, surtout quand ça vient du cœur, a un impact profond sur notre réalité. Depuis toujours, les sages, les maîtres spirituels, même les grands leaders, ont compris que les mots sont vivants. Ils façonnent notre regard, nos émotions, nos décisions. Un mot peut ouvrir un cœur ou fermer une porte. Il peut changer un jour, ou toute une vie. D’ailleurs, l’art de la parole a été une force motrice puissante, capable de mobiliser des masses, de changer des destins et d’inspirer des générations entières. Martin Luther King, avec son fameux « I have a dream », ou encore Winston Churchill, au cœur de la Seconde Guerre mondiale, ont galvanisé un peuple à travers des discours pleins de courage et de détermination. « Nous nous battrons sur les plages, nous nous battrons sur les terrains de débarquement, nous nous battrons dans les champs et dans les rues, nous nous battrons dans les collines, nous ne nous rendrons jamais. » Mais derrière cette puissance qu’a la parole, ce sont les mots qui en sont les véritables vecteurs. Ce sont eux qui portent la force, l’émotion, la conviction, ou à l’inverse, la peur et la division. Les Stoïciens disaient que nos paroles influencent notre vision, nos émotions, nos actes, et donc notre vie. Que les mots doivent être choisis comme un scalpel, précis, justes, alignés. Dans beaucoup de traditions, on répète certains mots sacrés comme des mantras. Un mantra, ce n’est pas une phrase magique. C’est un mot qu’on choisit avec soin, qu’on répète avec intention. Plus il est simple et précis, plus il agit profondément. Chacun peut trouver des mots qui résonnent en lui. Certains mots nous recentrent. D’autres nous calment, ou nous élèvent. “Ce qu’on répète devient une vérité intérieure. Ce qu’on entend souvent devient une croyance. Et parfois, un simple mot change tout.” Dire un mot sacré, c’est nourrir une paix intérieure qui finit par se voir à l’extérieur. C’est comme si les mots nous rappelaient qui l’on veut être. Ils deviennent un miroir, un écho de ce qu’on cultive en soi. Il y a cette phrase que j’aime beaucoup : “Soigne tes mots pour guérir tes maux.” Alhamdoulilah, pour moi, est plus qu’un mot, c’est mon mantra, mon ancrage. Quand j’étais plus jeune, j’entendais souvent “Alhamdoulilah”. Ça veut dire “Louange à Dieu”, ou “Merci mon Dieu”. Mais moi, je ne comprenais pas toujours pourquoi il fallait remercier. Surtout quand tout allait mal. Ça me semblait abstrait, trop religieux, trop lointain. Et puis, avec le temps, j’ai compris. Dire ce mot, ce n’est pas nier la douleur. C’est dire merci même dans l’épreuve. C’est reconnaître que la vie a du sens, même quand je ne le vois pas encore. C’est faire confiance à Dieu même quand rien ne va. Ce mot m’a appris à garder foi. Il m’a aidée à tenir, à accepter, à lâcher prise, à reconnaître ce que j’ai. À m’estimer heureuse même quand je n’ai pas. Aujourd’hui, ce mot ne me quitte plus, dans la joie, l’échec, la réussite, le bonheur. Parce qu’il me rappelle que Dieu voit au-delà de ce que je comprends. Que tout a un sens, même ce que je n’explique pas encore. Ce mot, c’est ma force tranquille. Mon ancrage. Mon souffle quand je suffoque. Mon calme dans le bonheur absolu. “Les mots peuvent réveiller les âmes.” Et moi, ce mot-là… il me réveille à chaque fois.

Histoire et géographie : piliers incontournables de la politique marocaine... 102

La politique ne peut être dissociée de l’histoire ni de la géographie. Elle consiste en un ensemble d’actions et de décisions visant à organiser une société sur le plan interne, mais également dans ses relations avec le reste du monde. Elle s’inscrit toujours dans un contexte façonné par les deux dimensions fondamentales que sont l’histoire et la géographie, qui ne sont nullement de simples arrière-plans, mais offrent bien la trame sur laquelle s’articulent projets, conflits et évolutions politiques. Elle peut être influencée par une idéologie, née d’une philosophie, ou simplement forgée à partir d’un contexte donné mais cela ne dure guère. L’histoire joue un rôle fondamental dans la compréhension des phénomènes politiques. Institutions, lois et valeurs d’un pays s’ancrent dans sa mémoire collective, héritage constitué d’événements majeurs, de ruptures ou de continuités avec le passé. Ainsi, les frontières, par exemple, sont fréquemment tracées à la suite de guerres ou de traités, résultant de conflits anciens ou récents. Elles restent les marques visibles de rivalités, de défaites, de victoires et de compromis du passé. Les relations, qu’elles soient de solidarité ou de rivalité entre nations, régions ou communautés, s’expliquent à la lumière d’histoires partagées ou divergentes. Le Royaume du Maroc actuel ne saurait être compris sans référence à sa genèse millénaire, à l’Empire chérifien pluriséculaire ni aux dynasties successives qui ont façonné son rapport aux religions, à l’allégeance ou à la centralisation du pouvoir, selon les époques. De la même façon, la géographie influence considérablement les choix et contraintes des politiques publiques. La répartition des ressources naturelles conditionne le développement économique, l’organisation territoriale et les rapports de force. Le relief, le climat ou l’accès aux voies maritimes déterminent les possibilités d’urbanisation, d’agriculture, de communication ou de défense. Les situations frontalières imposent des politiques diplomatiques et sécuritaires spécifiques, tandis que les espaces enclavés ou insulaires requièrent des stratégies adaptées. Certains auteurs n’hésitent pas à qualifier le Maroc de “pays insulaire” du fait de sa configuration géographique. Il est donc inconcevable de penser une politique efficace ou légitime sans tenir compte de l’histoire et de la géographie. Chaque choix, chaque réforme, chaque ambition politique doit s’appuyer sur une compréhension approfondie du territoire et de la mémoire collective ; ignorer l’un ou l’autre, c’est s’exposer à l’illusion, à l’incompréhension, voire à l’échec. Au sujet du Sahara appelé « occidental », la géographie de cette région se situe indéniablement dans le prolongement du Maroc, tant sur le plan physique, démographique qu’historique : les populations sahariennes ont largement contribué à l’évolution du pays. Son histoire s’est écrite au fil des allégeances successives de ses tribus aux sultans du Maroc, et le royaume chérifien constitue, de fait, un État-nation institué bien avant la période contemporaine. Affaibli pour avoir raté le virage fondamental de la révolution industrielle, l’Empire chérifien sera dépecé du sud vers le nord, mais aussi à partir de l’est. Le Sahara dit occidental fut annexé par l’Espagne, qui y exerça un contrôle colonial de 1884 à 1975. Cette situation a favorisé la mainmise de la France sur les territoires regroupés dans l’Afrique occidentale française, dont une partie allait former la Mauritanie. La France s’appropria aussi l’est de l’Empire chérifien, annexé de facto à ses départements conquis sur l’Empire ottoman et appelés Algérie française. Le reste sera placé sous protectorat français, tandis que le nord du Maroc passait sous domination espagnole. L’indépendance obtenue en 1956 et la décolonisation progressive de Sidi Ifni et Tarfaya n’ont concerné d’autres régions que plus tard. Le 28 novembre 1960, la France autorise la proclamation de l’indépendance de la Mauritanie, région revendiquée alors par le Maroc, tout comme les territoires sous contrôle espagnol, considérés comme siens. À cette époque, il y eu un ministère marocain dénommé « des Affaires mauritaniennes et sahariennes » fut confié à Mohammed Fal Ould Oumeir, représentant de ces territoires. Dès 1963, le royaume porta la question du Sahara espagnol devant la commission de décolonisation. La situation se compliqua lorsque la Mauritanie nouvellement créée revendiqua également ce territoire, notamment pour exercer une pression sur le Maroc, qui ne reconnaîtra l’indépendance mauritanienne qu’en 1969, soit neuf ans après sa proclamation. Le Maroc continua de revendiquer pacifiquement le Sahara espagnol, empêchant l’Armée de libération de poursuivre ses actions militaires dans la région. En 1973, la création du Front Polisario (Front populaire de libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro) marqua une nouvelle étape. Ce mouvement visait initialement à rattacher le territoire saharien à la “mère patrie”. Mais dans un contexte de rivalités régionales et de tensions idéologiques, la question saharienne fut instrumentalisée par divers acteurs. La Libye de Mouammar Kadhafi joua notamment un rôle décisif dans la montée en puissance du Polisario indépendantiste, soutenant et armant le mouvement dans une logique “révolutionnaire” et panarabiste, tout en cherchant à déstabiliser la monarchie marocaine. Plus tard, Kadhafi admettra lui-même avoir commis une “erreur” stratégique en soutenant ce groupe, qui demeure aujourd’hui encore un facteur de déstabilisation dans la région. En 1975, un tournant pacifique se produisit : fort de l’avis de la Cour internationale de justice reconnaissant des liens d’allégeance entre les tribus sahariennes et les sultans marocains, feu SM Hassan II lança la Marche verte à la surprise générale. Cette mobilisation poussa l’Espagne à se retirer de Laâyoune au profit du Maroc, qui reprit immédiatement possession du territoire. La Mauritanie, bien qu’ayant occupé des zones limitrophes, finit par se retirer, laissant le Maroc seul face au Front Polisario, soutenu activement par l’Algérie qui hébergea, arma, finança et érigea le mouvement en “république”. L’Algérie de Houari Boumédiène exploita la situation pour affaiblir son voisin marocain, n’hésitant pas à qualifier le dossier saharien de “caillou dans la chaussure du Maroc”, façon de se venger de la défaite cuisante de 1963. Ce contentieux a souvent masqué l’histoire profonde des liens entre le Maroc et ces territoires sous autorité chérifienne bien avant l’ère coloniale. Pour le Maroc, l’intégrité territoriale repose solidement sur les constantes que sont l’histoire et la géographie; des arguments majeurs. Le reste n’est qu’une construction éphémère sans fondement, vouée à s’effacer dans l’oubli dans un futur proche. Les Marocains le savent très bien...Peut être pas les autres...