Pensez le Futur.

GenZ: The Fiscally Aware Generation 6739

I am sitting at Paul's cafe at the airport en route to Nairobi via Cairo for Applied Machine Learning Days (AMLD) Africa (a wonderful conference, more on that later). **In front of me 4 young males, early 20s, they speak loudly in french as they eat the burgers and fries they bought at another restaurant.** They talk about money. "You have no idea how much money I lose to taxes", says one of them. "40 to 50%! It's a lot of money, I would make so much more without it". He sees taxes not as a net necessary good, as most have been trained to see it, but as any other cost. Interesting, that's not the type of conversations you would expect from someone that young. It's not the first time I hear this type of conversation from GenZs. Why are GenZs becoming more fiscally aware than previous generations? I think it comes down to two factors: - Inflation - The entrepreneurial culture Inflation has hit everybody, for obvious reasons. However one constant with inflation is that it hits the poorest hardest. Young people tend to have less money. But that's not enough to raise awareness about a subject that most consider beyond boring. This brings us to the next point: *The entrepreneurial culture*. As a millennial I witnessed it's burgeoning and blossoming. It started timidly with a few books and blogs, then massive blogs, then best sellers, then YouTube videos and finally podcasts. Not so long ago being an entrepreneur was considered an unwise life choice. Successful people go to work for established companies. Such was common wisdom. However, as the 2008 recession hit and people started to look for more revenue streams, they also discovered the concept that having one's business can also mean more freedom and better financial security. There is however a big difference between the Millennial Entrepreneur and the GenZ Entrepreneur. The Millennial was still uneasy with the idea of making money and as such would speak about *"making a positive impact in the world"*, the GenZ is not burden in this way. You can see the shift in YouTube ads, today it's all bout how much you will make if you buy this or that business course. So whatever online business they start, being it drop shipping or whatever, they tend do it in a money aware way. Starting an online business is a hard, the competition is fierce. Naturally, they try to invest their hard earned money wisely. When the tax bill comes, they see it as it is: an unexpected cost that does not necessarily translate to a better life quality. Nothing is free in this incarnation. Some are not even shy about relocating to fiscally advantageous locations like Dubai and making videos about it. This could be the end of the blissful fiscally unaware generations.
Tariq Daouda Tariq Daouda

Tariq Daouda

CEO, co-founder & Head Software Architect of Bluwr. Professor at the Faculty of Medical Sciences of the University Mohammed VI Polytechnic, I specialize in AI for Biomedical applications.


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Le paradoxe marocain : entre progrès tangible et désenchantement social... 17

Les indicateurs macroéconomiques et sociaux dressent le portrait d’un Maroc en profonde transformation. le Maroc d’aujourd’hui n’a plus grand-chose à voir avec celui des premières décennies post-indépendance. L’espérance de vie, qui stagnait autour d’un demi-siècle dans les années 1960, dépasse désormais les trois quarts de siècle. Les politiques d’électrification, d’adduction d’eau potable, de scolarisation et de couverture sanitaire ont produit des résultats visibles, même si des zones de fragilité subsistent. Le pays a gagné près de trente années d’espérance de vie, réduit significativement la pauvreté. Les modes de consommation se sont diversifiés, le tourisme interne s’est développé, les pratiques de loisirs se sont diffusées. Les comportements sociaux se rapprochent progressivement de ceux observés dans les pays à revenu intermédiaire supérieur, sinon plus. Pourtant, cette situation globalement positive, cohabite avec un sentiment diffus de malaise. Le pessimisme semble persistant, couplé avec une défiance croissante envers les institutions politiques et s'exprime sous forme de désenchantement civique. Comment comprendre ce décalage entre des progrès mesurables, palpables et un ressenti collectif marqué parfois l’auto-dévalorisation ? Sur le plan économique, malgré les chocs exogènes, pandémie, sécheresses à répétition, tensions géopolitiques, inflation importée, la trajectoire demeure globalement ascendante. L’essor des infrastructures, le développement d’industries exportatrices: automobile, aéronautique, phosphate et dérivés, la montée en puissance des services et l’intégration progressive aux chaînes de valeur mondiales sont régulièrement salués par les institutions internationales qui sont unanime quant à la résilience et les avancées du pays en matière de développement humain. L'aménagement et l'embellissement des villes est juste surprenant. Si l’on s’en tient aux données, il fait indiscutablement «mieux vivre» au Maroc aujourd'hui qu’il y a vingt, trente ou cinquante ans. Pourtant, cette amélioration objective ne se traduit pas mécaniquement par un sentiment de mieux-être. Le bien-être ne se mesure jamais en termes absolus. Il se construit par comparaison: avec hier, avec les autres, avec ce que l’on perçoit comme possible ou légitime. À mesure que la société progresse, les attentes s’élèvent, se diversifient et deviennent plus exigeantes. Le citoyen ne se satisfait plus de l’accès aux services de base ; il aspire à la qualité, à la reconnaissance et à la dignité. La généralisation de l’accès à l’information et aux réseaux sociaux a démultiplié ce jeu de miroirs. Les standards de vie occidentaux, les modes de consommation globalisés et les styles de vie d’élites locales ou internationales sont constamment exposés. Le référentiel de comparaison ne se limite plus au village voisin ou à la génération précédente, mais s’étend à des sociétés beaucoup plus riches ou à des minorités privilégiées. Cet écart imaginaire entre ce qui est et ce qui est vu, parfois fantasmé, alimente une frustration qui peut coexister avec une amélioration réelle des conditions matérielles. Ainsi, le sentiment de déclassement exprime moins un retour en arrière objectif qu’un décalage entre des aspirations en expansion rapide et des capacités de réponse économique, sociale et institutionnelle qui progressent à un rythme jugé insuffisant. Le progrès ne masque pas des fractures persistantes. Les écarts entre monde urbain et rural, entre régions côtières et arrière-pays, entre catégories socioprofessionnelles s'amenuisent mais demeurent marqués au plan de la perception et du ressenti. La classe moyenne a le sentiment d'évoluer dans une zone d’incertitude. Elle dispose d’un niveau de vie supérieur à celui de la génération précédente, mais se sent vulnérable. Même avec des indicateurs macroéconomiques positifs, la difficulté pour de nombreux ménages à se projeter sereinement à moyen terme, planifier un projet, anticiper une mobilité sociale, sécuriser une retraite, nourrit une angoisse diffuse. L’incertitude, plus que la pauvreté au sens strict, devient un facteur central du malaise. L'inquiétude ne se limite pas au champ économique ou social. Elle trouve un puissant amplificateur dans la crise de confiance envers les acteurs politiques. Les enquêtes d’opinion attestent d’une défiance croissante vis-à-vis des partis, des élus, des institutions de médiation. Les progrès réalisés ne sont pas suffisamment expliqués, ni incarnés par des responsables crédibles et beaucoup de citoyens ont le sentiment d'iniquité, faisant endosser aux politiques leur ressenti. La politique est perçue, souvent, comme un espace fermé, dominé par des logiques de carrière et de clientélisme. Les attentes placées dans les alternances électorales sont régulièrement déçues, d’où un transfert de frustration vers l’ensemble du champ politique. Les hommes et femmes politiques deviennent les réceptacles symboliques d’un malaise qui déborde largement leur action réelle. Ce phénomène est renforcé par la temporalité des politiques publiques. Beaucoup de réformes, éducatives, sociales, territoriales, produisent des effets à long terme, alors que les citoyens exigent des résultats rapides et lisibles dans leur quotidien. Faute de pédagogie, de transparence et de narration collective, les politiques publiques demeurent abstraites et leurs bénéfices, invisibles ou attribués à d’autres facteurs. Le pessimisme marocain ne prend pas nécessairement la forme d’une contestation radicale. Il s’exprime souvent par un «nihilisme doux» : abstention électorale, désengagement associatif, repli sur la sphère privée, montée de l’ironie et du cynisme dans le débat public, discours dévalorisants sur le pays lui-même. Ce climat entame la confiance dans la capacité collective à transformer la réalité. Ce nihilisme est ambivalent. Il coexiste avec de fortes aspirations à la réussite individuelle, à la reconnaissance internationale du pays. Il ne traduit pas un rejet du progrès, mais plutôt un doute sur la capacité du système à offrir des perspectives à tous, et pas toujours aux mêmes. Le défi pour le Maroc dépasse donc la seule dimension économique ou sociale. Il est aussi symbolique et politique. Comment faire en sorte que les progrès tangibles se traduisent en sentiment partagé d’avancement collectif ? Comment reconnecter les trajectoires individuelles avec une vision d’avenir lisible et crédible ? En l’absence de récit partagé, les chiffres, même positifs, peinent à convaincre. Le paradoxe marocain n’est pas celui d’un pays immobile mais celui d’une société en mouvement, traversée par une tension permanente entre progrès réel et espoirs. C’est dans la capacité à transformer cette tension en énergie de réforme que se joue, en grande partie, l’avenir. La CAN, avec les vidéos qui circulent traduisant le satisfecit et l'étonnement des étrangers des progrès du Maroc peut être ce point d'inflexion espéré. Il fait bon vivre au Maroc.