Pensez le Futur.

les réactions à l'article, partie une : La richesse archéologique incommensurable du Maroc et la réécriture de l'histoire 2481

Mon article: La richesse archéologique incommensurable du Maroc et la réécriture de l'histoire, a suscité de nombreuses réactions vous en avez quelques une ci-après: Driss Hmich la gestion de l’archéologie au Maroc doit se reposer sur une collaboration entre les régions et les autres institutions (instituts archéologiques, ministère de la culture, ministère du tourisme et ministère du développement durable) Rachid El Yacouti Bonjour Ssi Aziz, D'abord, merci pour cette réflexion passionnante et inspirante autour de notre Histoire dans sa dimension archéologique. C’est toujours un plaisir de vous lire et d’échanger avec vous. Sincèrement, j'ai trouvé votre article à la fois profond et éclairant. Vous avez bien fait d’aborder ce sujet, car notre histoire, malheureusement, se résume encore trop souvent à des manuels scolaires qui ne reflètent pas toute sa richesse ni sa complexité. Oui le Maroc n’a pas seulement été influencé par les civilisations qui l’ont traversé, il y a activement contribué. Les récentes découvertes archéologiques viennent confirmer cette réalité et montrent l’importance de revisiter nos récits historiques avec objectivité, et donc l’initiative de créer un grand musée de l’archéologie prend ainsi tout son sens. Ce n’est pas un simple projet culturel, mais un moyen de préserver notre patrimoine, de transmettre la connaissance et de renforcer le sentiment d’appartenance des générations futures. Comme vous le soulignez avec justesse, il est temps que nos institutions prennent à bras-le-corps cette mission et que notre enseignement de l’histoire s’enrichisse des vérités que nous livrent la recherche et les fouilles archéologiques. Encore une fois toutes mes félicitations pour ce bel article. À très bientôt inchallah Othmane Cherif Alami Tant de niches dans les découvertes scientifiques et touristiques à venir : Tourisme et spéléologie Tourisme et Archéologie Tourisme et Santé Tourisme et Activités Sportives Tourisme et Loisirs Tourisme Balnéaires Tourisme Rural et Agro Tourisme Tourisme Urbain Tourisme des Montagnes Tourisme des 1000 kasbahs Tourisme des médina vivantes Tourisme Religieux Tourisme du Désert Tourisme de Sports aquatiques Tourisme et les villages millénaires Tourisme et les musiques Enfin tellement de choses très intéressantes et obligatoires dans les perspectives touristiques à fortes identités locales, traditionnelles et culturelles. Abdeljalil Bouzouggar, Directeur de l'Institut National des Sciences de l'Archéologie et du Patrimoine (INSAP) J'ai lu la publication de Ssi Daouda (je me souviens très bien de ses exploits et de ce qu'il a donné à l'athlétisme marocain). La publication est très intéressante et de toute évidence elle est basée sur les nouvelles découvertes archéologiques même si certaines malheureusement ne reflètent pas exactement ce qui a été publié dans les revues scientifiques. Pour le plaisir, voici les découvertes phares : - 2014 : découverte des plus anciens indices de sédentarisation au monde - 2017 : découverte du plus ancien Homo sapiens au monde - 2018 : découverte du plus ancien ADN fossile en Afrique - 2021 : découverte des plus anciens objets de parure au monde - 2021 : découverte de la plus ancienne utilisation de l'olivier (y compris les branches) comme combustible - 2021 : découverte des plus anciens outils de "confection" des vêtements - 2021 : découverte de la plus ancienne exploitation de l'arganier au monde - 2024 : découverte du plus ancien complexe agricole en Afrique en dehors du Nil - 2024 : découverte de la plus ancienne utilisation médicinale de plantes - 2025 : découverte de la plus ancienne utilisation d'un oiseau comme offrande Il y en a d'autres dans le "pipeline". Bonne journée Noureddine Ayouch C'est un projet très important pour jeunes et grands. Merci cher Aziz pour tes commentaires. Chers amis j'en profite pour vous inviter tous... On discutera de la darija et du patrimoine archéologique de notre beau pays. Ssi Aziz pourrait s'il veut bien nous exposer la richesse archéologique du Maroc avec des photos si possible et Khalil nous parlera de l'évolution de notre projet de la Darija. Merci de confirmer aujourd'hui ou demain votre participation. Noureddine Aida Machiche Alami Merci pour cet article passionnant et nécessaire ! La richesse archéologique du Maroc est un trésor inestimable, et il est essentiel de continuer à la préserver et à la mettre en lumière. Ton analyse sur l’importance de l’archéologie dans la réécriture de notre histoire et la construction de notre identité est on ne peut plus juste. Cela me rappelle un combat que mon père avait mené il y a 28 ans, en 1995, à travers notre fondation, pour protéger les sites de Thamusida et Banassa, qui étaient complètement abandonnés. Nous avions organisé une visite sur place avec plusieurs ambassadeurs afin de sensibiliser et mobiliser des aides pour la préservation de ces sites. C’était un moment marquant qui m’a fait prendre conscience de l’urgence et de la nécessité d’agir pour sauvegarder notre patrimoine. D’ailleurs, savoir que ce nouveau musée d’archéologie prend place sur l’ancien emplacement de l’ambassade des États-Unis et qui surplombe le BouRegreg est une belle symbolique. C’est un lieu chargé d’histoire qui va désormais porter notre propre héritage, un espace dédié à la valorisation de nos racines et à la transmission de notre patrimoine aux générations futures. Espérons que cela contribuera à éveiller davantage de consciences et à renforcer l’attachement des jeunes générations à leur histoire. Bravo pour ton engagement et cette belle réflexion Si Aziz !
bluwr.com/p/130500552
Aziz Daouda Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


8100

33.0

Un Triptyque Historique : Comment le Maroc, l'Espagne et le Portugal Forgent le Succès de la Coupe du Monde 2030 44

L'attribution de l'organisation de la Coupe du Monde de la FIFA 2030 au trio inédit formé par le Maroc, le Portugal et l'Espagne marque l'ouverture d'un nouveau chapitre dans l'histoire des relations internationales et sportives. L'organisation conjointe de cet évènement consacre une dynamique sans pareil, engageant les trois nations dans une coopération triangulaire dont l'efficacité sera le marqueur décisif du succès de cet événement planétaire. Ce partenariat trilatéral transcende la simple collaboration logistique pour devenir un véritable levier de développement stratégique. La question n'est plus de savoir si les relations bilatérales sont prêtes, mais comment leur intégration en un cadre trilatéral renforcé garantira la réussite d'un méga-événement appelé à relier, pour la première fois, deux continents par le biais du sport. Les liens historiques et la proximité géographique confèrent aux relations entre ces trois partenaires un terreau propice à une intensification remarquable. L'annonce de leur candidature tripartite a, de fait, propulsé la nécessité d'une coordination harmonisée dans les domaines logistiques, économiques et sécuritaires au rang d'impératif stratégique I. Les Fondations Politiques et Économiques de la Coopération Renforcée L'alignement autour du projet 2030 n'est pas fortuit ; il s'ancre dans des considérations politiques et économiques profondes qui mutualisent les intérêts des trois pays. •⁠ ⁠L'Impératif de la Convergence ne souffre aucune ambivalence : l'Espagne et le Portugal, tout en s'inscrivant dans le cadre structurel de l'Union européenne, reconnaissent au Maroc le statut de partenaire stratégique incontournable, véritable porte d'entrée et pivot vers le continent africain. Cette dynamique n'est pas unilatérale ; le Royaume consolide, par cette même alliance, son ancrage eurafricain avec une netteté accrue. L'échéance du Mondial, loin d'être une simple contrainte calendaire, agit comme un puissant levier, forçant l'accélération — jugée souvent trop lente — des processus de convergence réglementaire, douanière et sécuritaire entre les trois capitales. Surtout, la volonté politique affichée au sommet — symbolisée par le suivi direct de Sa Majesté le Roi Mohammed VI des engagements marocains — s'érige en catalyseur décisif, garantissant l'établissement d'une ligne directrice unifiée et pérenne, même face aux contingences et aux fluctuations des majorités au sein des échiquiers politiques des États alliés. •⁠ ⁠La Mutualisation des Investissements et des Retombées : Sur le plan économique, le Mondial représente une opportunité sans précédent de dynamiser le commerce et l'investissement. Les accords trilatéraux influencent directement la planification des grands travaux : il ne s'agit plus de construire des infrastructures isolées, mais des réseaux intégrés (ports, liaisons aériennes, potentielles liaisons ferroviaires à grande vitesse) pensés pour l'interopérabilité. L'harmonisation des offres touristiques et des régimes fiscaux incitatifs pour les sponsors et les investisseurs est cruciale pour maximiser les retombées partagées. La réussite de la coordination dans les domaines logistiques, économiques et sécuritaires ne sera pas qu'un simple indicateur de performance ; elle sera le symbole d'une capacité collective à gérer un événement complexe à l'échelle transcontinentale. II. Gérer les Complexités : Les Défis du Codéveloppement Un événement de cette ampleur, opéré par trois États souverains, engendre naturellement des frictions et des défis de coordination qui nécessitent une gestion diplomatique et technique de premier ordre. •⁠ ⁠Le Défi de la Sécurité Globale et du Transport Intégré : Le premier obstacle est la création d'un espace sécuritaire unifié pour les millions de supporters en mouvement. Cela exige le partage d'informations en temps réel, la coordination des forces de l'ordre et l'harmonisation des protocoles d'urgence. Parallèlement, le système de transport doit être pensé comme un réseau unique. L'acheminement des équipes et des supporters entre l'Europe et l'Afrique doit être fluide, fiable et écologique, nécessitant des investissements ciblés dans les capacité d'accueil aéroportuaires et les dessertes maritimes. •⁠ ⁠Le Vecteur Culturel et Civilisationnel : Au-delà du sport, le Mondial est une plateforme diplomatique. Le défi secondaire, mais fondamental, est de dépasser la simple organisation technique pour présenter un modèle idéal de coexistence interculturelle. Le Maroc, l'Espagne et le Portugal doivent investir dans la promotion de leurs patrimoines croisés, consolidant les valeurs de paix et de respect mutuel. Cela implique la qualification des institutions nationales non seulement en logistique, mais aussi dans la gestion des publics et l'interaction médiatique mondiale, afin d'éviter les pièges d'une couverture fragmentée ou sensationnaliste. III. L'Influence Structurante des Accords Bilatéraux sur la Logistique L'influence des accords existants entre les trois pays est vitale pour le développement des infrastructures. L'étape actuelle est caractérisée par une forte attente des secteurs privés et des observateurs sportifs, qui guettent l'accélération concrète des chantiers. L'efficacité globale de l'opération, que l'on considère la phase pré-événementielle, l'exécution pendant le tournoi ou le legs post-réalisation, repose intégralement sur la solidité de l'engagement triangulaire. La transformation des infrastructures, des stades aux centres de formation et aux zones d'accueil, doit être menée dans un esprit d'alignement normatif. En conclusion, la Coupe du Monde 2030 n'est pas une simple somme de trois organisations nationales ; c'est un projet de co-développement stratégique. Les relations historiques et solides unissant le Royaume du Maroc, le Portugal et l'Espagne, amplifiées par une volonté politique constante et de haut niveau, constituent l'élément décisif pour transformer cette candidature en un succès retentissant, offrant au monde un précédent d'intégration réussie entre deux rives.

Law 30-09: A “Tree with Bitter Fruits” Hindering the Development of Moroccan Sports 92

While Morocco’s recent performances on the international stage—particularly in football—demonstrate its growing dynamism, the legal framework governing the sports sector seems unable to keep pace with this evolution. Conceived in the wake of the 2008 Royal Letter and enacted in 2010, Law No. 30-09, which was meant to modernize the national sports system, now reveals—fifteen years after its delayed implementation—serious limitations. Marked by internal inconsistencies, deficient enforcement, and pervasive state interference, the law ultimately undermines its original purpose: to professionalize Moroccan sport and align it with international standards. I. Excessive Requirements and Forgotten Sanctions Born from a clear political will to reform Moroccan sport and provide it with a modern legal framework, Law 30-09 has quickly become a rigid and impractical instrument. One of its most emblematic—and controversial—provisions is the obligation imposed on certain sports associations to establish sports corporations (Sociétés Anonymes). While the intent was to ensure sound governance, fiscal transparency, and executive accountability, practice has revealed the limits of this approach. •⁠ ⁠A disproportionate constraint. Most associations lack the financial and organizational capacity to comply with such structural obligations. •⁠ ⁠A flawed and inapplicable framework. The law establishes three non-cumulative conditions triggering the obligation to form a sports company. Only the first has been clarified by regulation, while the other two—relating to turnover and payroll—were never defined by governmental decree. As a result, the rule remains largely inoperative, especially since the penalties for non-compliance are systematically ignored. •⁠ ⁠An unfinished reform. Even among the few clubs that have complied, the parent association still holds the majority of the share capital. This structural lock prevents the opening of capital to private investors, thus maintaining dependency on the old associative model rather than promoting professionalization. II. The Persistent Shadow of the State: An Interference Contrary to Autonomy Principles By its very nature, sport is a sphere of autonomy, an ethos enshrined in the Moroccan Constitution and in the regulations of international organizations such as FIFA. Yet Law 30-09 establishes the supervising ministry as the true guardian of the sector, concentrating significant and often excessive powers: •⁠ ⁠An extensive right of scrutiny. The ministry approves statutes, grants accreditation, and confers authorization to national federations. •⁠ ⁠A pronounced power of interference. The administration may impose standard contracts and, more seriously, revoke authorization or dissolve a federation in the event of a “serious violation.” Such prerogatives contradict the spirit of the Constitution, which reserves this power to the judiciary. •⁠ ⁠Institutional omnipresence. A state representative must sit within the governing bodies of both the national federations and the Moroccan National Olympic Committee (CNOM), reinforcing state oversight at the expense of autonomy. This predominant executive control contradicts the principles of independence that underpin both national constitutional law and the global sports governance model. III. The Ambiguous Status of Athletes: The Law’s Major Omission Beyond institutional deficiencies, Law 30-09 exposes a serious legal vacuum regarding the status of athletes. The professional athlete’s contract is treated as an ordinary employment contract—an assimilation that raises significant difficulties. •⁠ ⁠The legislator had to create several exceptions to the Labour Code (five-year fixed-term contracts, exclusivity clauses, conditions for unilateral termination), resulting in an incoherent hybrid regime. •⁠ ⁠Although classified as “employees,” professional athletes do not enjoy the social protection and retirement benefits normally afforded to workers. •⁠ ⁠As for amateur athletes, their status remains completely unaddressed by the law. The provisions aimed at supporting athlete training and post-career reconversion are equally deficient. They are neither mandatory nor widely implemented, few training centers exist, and many athletes lack the educational background needed to benefit from such programs. IV. The Need for a Moroccan Sports Code Faced with these structural weaknesses, a piecemeal revision of the law is no longer adequate. The codification of sports law—through the adoption of a comprehensive Moroccan Sports Code—is now an imperative step toward supporting the country’s international ambition. Drawing inspiration from the French model, such a reform would serve several key purposes: 1.⁠ ⁠Clarifying and consolidating the dispersed legal texts, regulations, and case law to facilitate specialization among legal practitioners. 2.⁠ ⁠Correcting inconsistencies by redefining the jurisdictional competences of the State and creating a sui generis legal status for professional and amateur athletes. 3.⁠ ⁠Modernizing the legal framework by integrating fiscal and social regimes specific to sports entities and individuals. Despite its initial promise of modernization, Law 30-09 has become a “tree with bitter fruits.” Instead of fostering professionalism, it has constrained the sector and amplified its institutional fragility. Only a complete codification—reflecting Morocco’s socio-economic realities and the principles of good governance—can ensure a coherent, autonomous, and sustainable framework for the country’s sports development.

La Loi 30-09 : Un "Arbre aux Fruits Amers" qui Freine le Sport Marocain 185

Si l'éclatante performance du Maroc sur la scène internationale, notamment dans le domaine du football, témoigne d'un rayonnement grandissant, une législation à la traine pourrait bien devenir un fardeau majeur. La Loi 30-09, censée moderniser le secteur après la lettre royale de 2008, s'avère, quinze ans après son entrée en vigueur tardive, être un frein, marqué par des incohérences, une application défaillante et une ingérence étatique contestée. Des Exigences Inadaptées et des Sanctions Oubliées La Loi 30-09 est née en 2010 d'une volonté royale d'établir un cadre juridique pour corriger les problèmes du sport marocain et s'aligner sur les standards internationaux. Mais l'outil s'est rapidement révélé trop lourd et déconnecté de la réalité. L'une des mesures phares, et la plus controversée, était l'obligation pour certaines associations sportives de créer une société sportive. Si l'objectif affiché était d'encadrer le régime fiscal (en prélevant l'impôt sur les sociétés) et d'imposer une meilleure gouvernance et transparence (bilans annuels, contrôle par un commissaire aux comptes, responsabilité des dirigeants), la réalité est tout autre : • Contrainte Insupportable : Cette exigence de création est jugée trop contraignante pour la plupart des associations, qui peinent à la respecter. • Loi Mort-Née et Paradoxe Structurel : Un Texte à Trous. L'échec de cette mesure est double. Le législateur a prévu trois conditions (non cumulatives) pour déclencher l'obligation de créer la SA. Or, si la première condition d'application a été détaillée, les deux autres critères majeurs — liés au montant de la recette ou à la masse salariale — n'ont jamais été précisés par décret par le gouvernement, rendant de facto la règle boiteuse et largement inapplicable. De plus, les sanctions pour non-conformité demeurent systématiquement inappliquées, ce qui achève de neutraliser le texte. Enfin, pour les rares clubs ayant obtempéré, le club associatif originel est resté actionnaire ultra-majoritaire. Ce verrouillage capitalistique anéantit toute ambition réelle d'ouverture du capital aux investisseurs privés et perpétue le modèle associatif, entravant ainsi l'impulsion financière et professionnelle attendue. L'Ombre de l'État : Une Ingérence à Contre-Courant Le sport est un secteur qui prône l'indépendance, une philosophie ancrée dans la Constitution marocaine et dans les règlements d'instances comme la FIFA. Pourtant, la Loi 30-09 érige l'État en véritable tuteur du secteur. Le ministère de tutelle s'arroge un pouvoir absolu, exerçant un contrôle et une prédominance de multiples façons : • Droit de Regard : L'administration doit approuver les statuts, accorder l'agrément et habiliter les fédérations. • Contrôle Exacerbé : L'État est en droit d'établir des contrats-types imposés aux clubs et, plus grave, dispose d'un pouvoir de dissolution ou de retrait d'habilitation des fédérations en cas de violation grave. Cette ingérence étatique est perçue comme un recul dangereux. Elle est non seulement en profond décalage avec l'esprit général de la Constitution — qui attribue la prérogative de dissolution d'une association ou d'une fédération au pouvoir judiciaire, et non au pouvoir exécutif — mais elle met aussi la législation marocaine en contradiction flagrante avec les règlements sportifs internationaux, notamment dans le domaine du football, qui exigent l'autonomie. • Présence Obligatoire : Un représentant étatique est même imposé au sein des comités directeurs des fédérations et du Comité National Olympique Marocain (CNOM). Le Flou Statutaire des Sportifs : Grands Oubliés du Texte Au-delà des questions institutionnelles, la loi crée un vide juridique flagrant concernant les sportifs eux-mêmes. Le contrat du sportif professionnel est simplement assimilé à un contrat de travail de droit commun. Or, cette qualification est hautement incohérente : • Le législateur a été contraint de dresser une liste de dérogations au Code du Travail (CDD de 5 ans, clause d'exclusivité, condition de résiliation unilatérale), créant un régime sans cohérence. • Pire, le sportif, bien que considéré comme un "salarié", ne bénéficie pas de la protection sociale offerte à tous les employés, étant privé de droits sociaux et d'une retraite. • Quant aux sportifs amateurs, leur statut est tout simplement jamais abordé par la loi. De même, l'initiative louable d'assurer une formation professionnelle aux athlètes pour préparer leur après-carrière (qui est souvent très courte) s'avère inadaptée. Les formations ne sont ni obligatoires, ni appliquées par les fédérations, les centres d'enseignement sont rares, et le niveau académique de nombreux joueurs est insuffisant pour y prétendre. L'Urgence d'un Code du Sport Face à ces limites "insurmontables", le simple rapiéçage de la Loi 30-09 n'est plus suffisant. La codification du droit du sport est une nécessité impérieuse pour accompagner les ambitions mondiales du Maroc. Inspirée par l'exemple français, cette initiative permettrait de : 1. Réunir et Clarifier les Textes : Mettre fin à l'éparpillement des lois, règlements et jurisprudences pour faciliter la spécialisation des juristes. 2. Combler les Vides : Corriger les maladresses (comme l'attribution d'une compétence juridictionnelle à l'État) et, surtout, définir un statut juridique sui generis pour les sportifs professionnels et amateurs, adapté aux spécificités de leur carrière. 3. Moderniser l'Encadrement : Intégrer des régimes spécifiques omis, tels que le régime fiscal des sociétés sportives et les droits sociaux des athlètes. En conclusion, la Loi 30-09, malgré sa bonne intention initiale, est un "arbre aux fruits amers" qui nécessite une refonte complète. Sans un cadre plus rigoureux et adapté aux réalités du terrain, le Maroc risque de voir son développement sportif entravé.
bluwr.com/drafts/new/

Puissance africaine naissante ou occasion perdue : Lomé 2025 entre pivot historique et naufrage stratégique... 140

À Lomé, du 8 au 12 décembre 2025, le 9ᵉ Congrès panafricain a transcendé les rituels commémoratifs habituels pour devenir un QG stratégique. Du moins il l'aura tenté. Gouvernements, intellectuels, patrons d’entreprises, diasporas et activistes ont martelé un diagnostic impitoyable: dans un monde fracturé par les guerres hybrides, les chaînes d’approvisionnement rompus et les empires en déclin ou en quête de repositionnement, l’Afrique ne peut plus se contenter de survivre. Elle doit imposer une doctrine de puissance collective, ou périr comme terrain de jeu des géants. Fini le panafricanisme de discours lyriques et les joutes idéologiques. On est passé du symbole au glaive avec un panafricanisme en arme géopolitique. À Lomé, Faure Gnassingbé, président togolais et hôte, a d'emblée planté le décor: l’unité africaine n’est plus une utopie morale, mais un bouclier contre les prédateurs. Face à la Chine qui verrouille les mines de cobalt, la Russie et les problèmes sahéliennes, les États-Unis qui dictent des normes plutôt floues, l’Afrique choisit la rupture. Gnassingbé l’a dit cash : sans coordination, le continent reste une proie ; avec elle, il devient un pivot. Les débats ont disséqué la fragmentation se penchant sur les crises au Sahel, les tensions au Soudan, la piraterie en Somalie. L’alternative est binaire: vassalisation ou souveraineté collective. Lomé pose donc les bases d’une alliance défensive, inspirée possiblement des BRICS, pour contrer les ingérences gourmandes. On ne s'est point gêné de statuer que le multilatéralisme s'effritait en lambeaux. l’Afrique, du moins dans le discours, part ainsi à l’assaut des forteresses. Les ministres ont sonné l’alarme: l’ONU, le FMI, l’OMC sous-représentent l’Afrique, véritable bastion démographique qui pèsera 2,5 milliards d’habitants en 2050 et sanctuaire énergétique incontournable avec son soleil, son lithium et son hydrogène vert. Le continent se pose la question fondamentale du pourquoi céder les rênes à des institutions figées dans l’après-1945 ? Ainsi à Lomé le Congrès s'est forcé à tracer une feuille de route offensive avec des idées on ne peut plus claires: - ** Une coordination diplomatique** et un front uni à l’ONU pour bloquer les résolutions biaisées. - **La nécessité de réformes institutionnelles** en exigeant deux sièges permanents au Conseil de sécurité et un droit de véto. - ** Une parole souveraine** par l'alignement des votes régionaux notamment à l'UA et à la CEDEAO, sur des intérêts communs et pas sur des caprices nationaux ou des visées idéologiques d'un autre temps. L’enjeu est donc de redéfinir les règles du jeu. L'Afrique ne se contente plus de strapontins. Elle veut peser sur le commerce mondial, les sanctions et les normes climatiques, où elle paie l’addition sans en tirer profit. **La diasporas arme secrète d’une géopolitique afro-globale**, de Bogotá à São Paulo, a volé la vedette à Lomé. Francia Márquez, vice-présidente colombienne, a rappelé les 200 millions d’Afro-descendants en Amérique : une profondeur stratégique ignorée. L'alliances Sud-Sud, les réparations comme arme diplomatique vis à vis de l’Europe post-coloniale, les flux de capitaux via la diaspora US sont autant d'atout et de pistes pour un changement radical de posture. Lomé élargit ainsi le panafricanisme à la diaspora comme lobby à Washington et Bruxelles, vecteur de tech (IA, fintech) et de soft power culturel. Face à la Belt and Road chinoise, c’est un contre-réseau transnational africain qui se dessine. Les précongrès régionaux avaient déjà proposé un plan d'action clair et concret : - **Indépendance technologique** : Maîtriser l'intelligence artificielle (IA) et l'informatique quantique pour mettre fin à la domination des pays occidentaux. - **Élites panafricaines** en réformer l'éducation pour former des leaders et des stratèges africains, et non des personnes qui fuient le continent. - **Migration contrôlée** : en mettant en place une politique commune à tout le continent pour transformer les mouvements de population en atout démographique, au lieu de subir les barrières imposées par l'Europe. - **Mémoire active** : en reliant l'esclavage et le colonialisme à des demandes économiques concrètes, comme l'annulation des dettes injustes et le paiement de redevances sur les ressources minières. - En fait des **Axes de puissance pour 2030 fondés sur la technologie, l'éducation, et la migration** L'Afrique passe de la réaction à la projection et anticipe un monde multipolaire où l’Afrique rivalise avec l’Inde ou l’ASEAN. Mais comme à chaque fois en Afrique, il reste légitime de se poser la question fondamentale: **Lomé, pivot ou mirage ?** L'espoir est que ce congrès ne soit pas un feu de paille mais plutôt une esquisse, une doctrine pour une puissance par l’unité, par l'influence et par la coordination. Le diable est dans l’exécution. Les rivalités internes et régionales, les tentations bellicistes continueront elles à diviser? Le Grand Maghreb pour ce qui nous concerne en connait un chapitre depuis 50 ans. Lomé 2025 impose un ultimatum : stratégie partagée ou irrelevance éternelle ?L’Afrique, pôle émergent ou pion sacrifié ? La réponse se joue maintenant et concerne davantage les générations africaines en devenir... Elles ne pardonneront jamais nos erreurs actuelles et nos divisions imbéciles...