Pensez le Futur.

Activité Physique et Sportive, Catalyseur de Performance Économique en Entreprise 1342

Bien plus qu'une simple source de divertissement, le sport s'impose comme un investissement essentiel pour maximiser la performance économique de l'entreprise. Adopter cette conviction fondamentale et en être persuadé permet de tirer pleinement profit des nombreux bienfaits qu'offre le sport. À l'heure où nous aspirons à structurer nos sociétés de manière durable, cela nécessite de prendre en compte simultanément les exigences du présent et celles du futur, avec un focus sur trois piliers cruciaux : l'économie, la société et l'environnement. Face à la complexité structurelle de l'entreprise, les dirigeants sont aujourd'hui amenés à repenser de nouveaux modèles visant à créer un cadre positif et propice aux employés, de manière à atteindre les objectifs économiques escomptés. Le sport se présente comme une innovation et un levier permettant d'agir sur plusieurs composantes essentielles à la performance économique d'une entreprise, notamment sur 3 aspects principaux : la motivation, le bien-être et la productivité. En effet, il existe une relation très profonde entre ces trois facteurs et la performance économique de l'entreprise. La sédentarité est une cause principale de plusieurs pathologies liées au travail, notamment l'augmentation de la masse grasse abdominale, accroissant le risque de diabète de type 2 et les troubles musculo-squelettiques. Ces pathologies sont à l'origine du burn-out et de l'augmentation du taux d'absentéisme lié aux problèmes de santé. Que ce soit la hausse de l'absentéisme continu ou les burn-out entraînant le turnover, il s'agit de conséquences économiques significatives liées à la baisse de productivité et aux coûts de remplacement. Le Saviez-vous? L’Organisation Mondiale de la santé  recommande 150-300 minutes d'exercice modéré par semaine pour les adultes de 18 à 64 ans, avec une réduction du temps assis par une activité physique, avec une réduction du temps assis par une activité physique. Cependant, dans le contexte de l'entreprise, il est important de ne pas se focaliser exclusivement sur le sport, mais plutôt de s'intéresser à l'activité physique et sportive (APS) au sens large. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'APS est définie comme « tout mouvement produit par les muscles squelettiques, entraînant une augmentation de la dépense énergétique ». Contrairement au sport, l'APS ne se limite pas à des activités organisées avec un cadre, des règles et un système de compétition. L'APS au sein de l'entreprise peut améliorer sa performance globale, contribuant ainsi à l'optimisation de ses résultats économiques. Par volonté de matérialiser la célèbre maxime « Un esprit sain est dans un corps sain » et dans un souci de rentabilité, les entreprises à travers le monde commencent à considérer le sport comme un moyen de promouvoir leurs performances. L'impact de l'activité physique et sportive sur la performance économique de l'entreprise est mesurable, principalement à travers trois niveaux interconnectés : la performance économique de l'entreprise, le bien-être des salariés et les coûts liés à la prise en charge sociale, comprenant la prise en charge médicale par exemple. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a émis une série de recommandations quant aux niveaux d'activité à atteindre par les individus en fonction de critères tels que l'âge et le sexe. Pour mesurer la dépense énergétique engendrée par une activité physique et sportive (APS), l'unité de mesure utilisée est le MET, ou l'équivalent métabolique, une échelle internationalement reconnue et largement utilisée. Cela souligne l'importance croissante de suivre cet indicateur au sein des entreprises. Pour promouvoir le sport au sein des entreprises, les dirigeants doivent intervenir à plusieurs niveaux en fonction de la taille de l'entreprise et de ses capacités financières. Encourager l'activité physique et sportive (APS) par des campagnes de sensibilisation représente une première étape à faible coût. En outre, l'entreprise peut offrir des solutions favorisant un accès permanent à l'APS, telles que des abonnements aux salles de sport ou la participation collective à des événements sportifs (marathons, tournois d'entreprises, etc.). À un niveau plus avancé, les entreprises peuvent intégrer l'APS comme une composante essentielle de la vie des collaborateurs, en réservant du temps dédié à l'activité physique pendant les heures de travail ou en mettant en place des installations sportives sur les lieux de travail. Le réel défi est de faire passer le "Sport dans l'entreprise" d'un levier de cohésion de groupe et de divertissement, à une composante essentielle qui garantit aux employés une meilleure productivité et à l'entreprise une meilleure performance économique. Alors que les employés passent un temps considérable dans les milieux de travail, et surtout que les incitations au télétravail suivant le COVID-19 ont causé une réduction significative de l'effort physique des individus (Déplacement sur les lieux de travail, etc.). Les entreprises ont un rôle central et indispensable pour promouvoir l'Activité Physique et Sportive dans la vie des citoyens. Inciter les collaborateurs à l’exercice physique, et mettre en place les dispositifs nécessaires pour réaliser cet objectif est un RÉEL investissement dans la performance économique de l’entreprise et son rendement, avant d’être une mesure significative dans la vie au sein de l’entreprise. C’est un pari Win-Win.
Ayoub AA

Ayoub AA


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Rabat : conférence sur les droits humains dans le sport 50

Le Conseil de l'Europe, en collaboration avec le Ministère de l’Enseignement Préscolaire et des Sports, et avec l’appui de l’ambassade de Suisse auprès du Royaume, a organisé à Rabat les 23 et 24 juin derniers une conférence consacrée aux Droits Humains dans le Sport. Ont été conviés l'ensemble des départements et administrations concernés, le mouvement sportif national, ainsi que des chercheurs spécialisés dans le domaine. Ce choix de date n’est pas fortuit : nous sommes à quelques mois de la Coupe d'Afrique des Nations 2025, et quelques années de la Coupe du Monde de football que co-organiseront le Maroc, l’Espagne et le Portugal. Ces événements sportifs majeurs imposent au Royaume de renforcer et de mettre à jour son cadre juridique et institutionnel en matière de droits humains dans le sport. Pour le Conseil de l’Europe, le sport n’est pas seulement une activité physique et sociale essentielle, c'est aussi un vecteur fondamental des droits humains, incarnant des valeurs telles que le respect, la non-discrimination, la solidarité et la justice. Pour protéger et promouvoir ces droits, il s’appuie sur plusieurs conventions clés: la Convention de Macolin, celle sur le dopage et celle de Saint-Denis. Ces instruments juridiques constituent la pierre angulaire de son engagement pour un sport éthique, sûr et inclusif. Le Maroc a signé la Convention de Macolin. Elle est en attente de ratification. Il a également adhéré aux dispositions de la Convention sur le dopage, mais demeure observateur pour ce qui est de la Convention de Saint-Denis. La conférence a permis donc d’aborder ces différents cadres juridiques, de les expliciter davantage mais également de faire le point sur les avancées du Royaume dans ces domaines. Après la partie officielle et les interventions des départements du Ministère de l'Education Nationale du Préscolaire et des Sports, du Ministère de la Justice, du Ministère Public, celle du représentant de la Fédération Royale Marocaine de football, de l'ambassadeur de Suisse à Rabat et celle de la Cheffe du Bureau du Conseil de l'Europe à Rabat, plusieurs experts se sont succédé pour expliciter davantage la thématique: Pr. Younes Lazrak Hassouni pour ce qui est du cadre juridique marocain relatif aux droits humains dans le sport. Dr Fatima Abouali, présidente de l’Agence Marocaine Antidopage a parlé de l’engagement de l'AMAD pour le respect des droits humains. La Convention sur le dopage de 1989, complétée en 2002, cherche à préserver la santé et l’équité sportive en éradiquant le dopage, considéré comme une violation de l’éthique sportive et une menace pour la santé des sportifs. Elle soutient le droit fondamental à un sport sain, équitable, garantissant la dignité des pratiquants. M. Younes El Mechrafi, Directeur Général de la Marocaine des Jeux et des Sports, a traité de la lutte contre le développement des paris illégaux au vu de la Convention Macolin, adoptée en 2014 et visant à renforcer la coordination nationale et la coopération internationale pour prévenir et combattre la manipulation des compétitions sportives, qu’elle soit liée à des activités criminelles ou aux paris sportifs. Elle protège l’intégrité du sport, garantissant un environnement équitable pour athlètes et spectateurs, un aspect essentiel des droits humains dans le sport. Les interventions marocaines ont été suivies par celles des experts du Conseil de l’Europe : Mme Elena Caser, de la Division Sports, a exposé les axes prioritaires du Conseil pour la préservation de l’intégrité du sport. M. Nicolas Sayde a détaillé la mise en œuvre de la Convention de Macolin pour lutter contre la manipulation des compétitions sportives, recourant à des exemples concrets. Mme Marie Françoise Glatz, secrétaire de la Convention de Saint-Denis, a présenté les principes et normes de cette convention, soulignant son approche intégrée et pluri-institutionnelle pour la gestion sécurisée des manifestations sportives. M. Paulo Gomes, chef de l’Unité de la Convention, a insisté sur la valeur ajoutée de cette convention pour le Maroc, notamment en termes de cadre juridique renforcé et de sécurisation des grands événements sportifs à venir. L'Objectif était clair : convaincre le Maroc à adhérer pleinement à la Convention de Saint-Denis. Cette convention est à ce jour le seul instrument international contraignant qui établit une approche intégrée pour assurer la sécurité, la sûreté et la qualité des services lors des manifestations sportives. Elle favorise une coopération étroite entre acteurs publics, privés et supporters pour créer des événements sportifs accueillants, sûrs et respectueux des droits humains, notamment en matière de lutte contre la violence, contre le racisme et la discrimination. Cette dernière convention a suscité de nombreux débats, notamment parmi les représentants du Ministère de la Justice, du Ministère Public et de la Délégation Générale de la Sûreté Nationale, d’autant plus que le Maroc prépare actuellement son arsenal juridique pour l’accueil de la CAN et de la Coupe du Monde, conformément aux exigences des différents cahiers des charges. Au-delà des conventions internationales, le Maroc est l’un des rares pays au monde à avoir inscrit le sport et l’activité physique dans sa Constitution. Il en fait un droit pour le citoyen et une obligation pour l'Etat. L’activité physique constitue le premier pilier de tout système de santé global, tant physique que mental. Le sport, quant à lui, joue un rôle crucial par ses dimensions ludiques, sociales, politiques et géopolitiques. C’est également un secteur économique important, contribuant significativement au PIB, directement ou indirectement. Le Royaume dispose d’un cadre normatif solide: La loi n° 30-09 relative à l’éducation physique et aux sports, la loi n° 84-12 relative à l’organisation des activités sportives, la loi n° 09-09 contre la violence dans les stades et la loi n° 97-12 pour la lutte antidopage, encadrant contrôles et sanctions. Ces lois sont complétées par le décret n° 2-10-628 de 2011 relatif à la loi 30-09. Ce dispositif assez complet entend faire du sport un espace de respect, d’équité et de solidarité, en phase avec les valeurs universelles des droits humains. La bonne organisation des manifestations sportives, la lutte contre le dopage et la lutte contre la violence forment un triptyque fondamental garantissant l’intégrité, la santé, la sécurité et le respect des droits fondamentaux dans le sport. Cette vision intégrée place le sport au cœur des politiques publiques de promotion des droits humains, en en faisant un levier puissant pour une société plus juste, inclusive et solidaire. La tenue de cette conférence à Rabat confirme la volonté du Royaume de se conformer aux normes internationales les plus exigeantes dans ce domaine, et témoigne de son ouverture à la coopération avec ses partenaires, notamment l’Union Européenne et ses instances dédiées.

Neutralité ambiguë de la Mauritanie sur le conflit du Sahara occidental 103

Le Ministre mauritanien de la Culture, des Arts, de la Communication et des Relations avec le Parlement, Porte-parole du Gouvernement, El Houssein Ould Meddou, s'est récemment exprimé sur France 24 au sujet de la position de la Mauritanie concernant le conflit dit du Sahara occidental. Visiblement mal à l’aise, au point de donner l’impression d’être surpris par la question du journaliste, il semblait balbutier en affirmant que la Mauritanie adopte une politique de neutralité, tout en avançant un concept nouveau : celui de « neutralité positive et active » dans ce dossier. Très maladroitement, il résuma la question à une affaire entre le Maroc et ce qu’il appela « le Sahara », sans préciser de qui il s’agit véritablement. Il s’enlisa davantage lorsqu’il affirma que son pays ne se limite pas à une posture passive, mais est engagé dans une volonté sincère de contribuer à une solution politique équitable, au service de la stabilité régionale et des intérêts de toutes les parties impliquées. Là encore, aucune précision sur ce que, selon lui, sont ces parties impliquées. Inclut-il son propre pays ou non ? On n’est pas loin de la contradiction avec ses premières affirmations. Selon le Ministre, cette neutralité se traduit notamment par la disposition de la Mauritanie à jouer un rôle central dans la facilitation du dialogue entre les acteurs du conflit, en favorisant un climat de confiance et en dépassant le blocage politique. Il semblait cependant ne pas avoir lu attentivement les résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007. Le ministre a montré davantage d’agacement lorsque le journaliste l’a interrogé sur la fermeture de Lebriga, poste-frontière entre la Mauritanie et l’Algérie. Il donna l’impression de ne pas être au courant de cette fermeture, ce qui est étonnant, alors que cette décision avait suscité une grande controverse et des réactions virulentes des séparatistes à l’égard de son propre pays et de son gouvernement. Après quelques hésitations, il enchaîna avec beaucoup d’amateurisme en affirmant que, concernant la sécurité, la décision récente de la Mauritanie de fermer le passage de Lebriga, à la frontière avec l’Algérie, est une mesure prise pour des raisons de sécurité intérieure, visant à contrôler les passages et à protéger la souveraineté nationale. Son effort pour se rattraper l’enlisa davantage. Pour lui, cette décision n’a aucune portée politique et ne cible aucune partie en particulier, mais répond à une démarche étatique visant à sécuriser les frontières. Étonnant. Le ministre mauritanien a donc expressément réduit le conflit dit du Sahara occidental à une simple affaire entre le Maroc et ce qu’il appela « le Sahara ». Mesurait-il à ce moment-là les répercussions politiques sensibles qu’il provoquait ? En effet, cette position a été perçue comme un soutien indirect à la version algérienne du conflit. L’Algérie a réagi rapidement en invitant officiellement le ministre et en lui accordant de nombreux honneurs. Cette réplique instantanée algérienne ne peut être interprétée que comme une récompense pour la prise de position hasardeuse du ministre. Il se met ainsi dans une situation où il se contredit lui-même. La « neutralité positive » dont il a parlé devient limpide : c’est en fait un alignement sur la position algérienne. Cette situation a mis mal à l’aise le gouvernement mauritanien et la présidence, qui n’ont pas officiellement soutenu les propos du ministre. Plusieurs membres du gouvernement ont exprimé leur gêne face à cette déclaration, soulignant qu’elle ne reflète pas la position officielle de la Mauritanie. Par ailleurs, dans la société civile mauritanienne, des voix critiques se sont élevées, dénonçant notamment l’ignorance apparente du ministre sur des questions sensibles, notamment celle des frontières avec l’Algérie. Lors de l’interview, le journaliste a d’ailleurs remarqué que le ministre semblait mal informé sur ce sujet, ce qui a accentué le malaise autour de ses propos. Du côté marocain, la réaction aux propos du porte-parole du gouvernement mauritanien a été très mesurée, voire inexistante officiellement. Le Maroc, comme à son habitude, a choisi de ne pas s’exprimer publiquement en réponse à cette déclaration, probablement considérant que le ministre mauritanien n’est qu’un acteur marginal, ne faisant pas partie de la véritable sphère dirigeante de la Mauritanie. Ce silence peut être interprété comme une stratégie visant à ne pas accorder d’importance à ces propos, afin de ne pas alimenter une polémique inutile et de ne pas gêner outre mesure les véritables dirigeants mauritaniens. Il faut préciser que cet entretien a eu lieu avant les récentes frappes du Polisario à proximité de Smara, à quelques encablures des positions de la Minurso, qui s’en est plainte officiellement. Les mercenaires ont opéré en passant par le territoire mauritanien, où ils ont été neutralisés par les Forces armées royales. La déclaration maladroite du prétendu porte-parole a créé une tension diplomatique implicite, révélant des divergences internes en Mauritanie et illustrant les complexités régionales autour du conflit dit du Sahara occidental, où chaque prise de position est scrutée et peut avoir des conséquences diplomatiques importantes, sans toutefois gêner l’évolution historique inéluctable et confirmée : celle de l’avancée et de la consolidation de la solution proposée par le Maroc, confortée par la reconnaissance de la marocanité des territoires en question par la quasi-totalité des pays qui comptent, et bien d’autres encore. Le ministre, par sa posture, a donc fait fi des derniers développements, notamment de l’introduction bipartisane au Congrès américain du « Polisario Front Terrorist Designation Act », qu’un dirigeant politique dans sa position ne pouvait pas ignorer. Il a simplement mis hors jeu son pays, pourtant directement impacté depuis près d'un demi siècle.