LE PETIT PAPILLON DE VERRE
Le Petit Papillon de Verre
Il était une fois, dans un paisible village au pied des montagnes, une nuit d’étoiles filantes, où un fragile papillon de verre vint au monde. Ce papillon, plus délicat qu'une plume et plus translucide qu'un ruisseau, portait en lui une malédiction éternelle. Ses ailes étaient fissurées dès sa naissance, si fragiles qu’elles menaçaient de se briser à chaque souffle de vent. Les anciens du village murmurèrent que jamais il ne volerait et que ses jours seraient comptés.
Mais sa mère, une rose robuste et pleine de courage, refusa de croire à ces sombres présages. Chaque jour, elle protégeait le papillon des tempêtes, le réchauffait dans ses pétales, et murmurait des mots d’espoir : « Mon enfant, tes ailes sont différentes, mais elles portent la lumière des étoiles. Un jour, elles te feront briller. »
Les saisons passèrent, et le papillon apprit à vivre avec ses ailes blessées. Le vent le faisait vaciller, la pluie le transperçait, et chaque envol était pour lui une lutte douloureuse. Pourtant jamais il ne se découragea et chaque chute était suivie d’un nouveau départ refusant d'abandonner. Avec le temps, ses fissures devinrent des lignes de lumière, transformant ses ailes en véritables œuvres d’art.
Le papillon devint une source d’inspiration pour les autres créatures. Les oiseaux lui chantaient des chansons, les enfants venaient l’admirer, et même le vent, autrefois cruel, semblait danser avec lui. Mais derrière son éclat, la douleur demeurait. Chaque battement d’aile lui rappelait sa malédiction, chaque vol était une victoire arrachée à la souffrance.
Un jour, une étoile filante descendit du ciel et murmura :
« Petit papillon, pourquoi continues-tu à voler malgré la douleur ? »
Et le papillon de lui répondre :
« Parce que chaque battement d’aile est une preuve que je suis vivant. Ma douleur est mon ombre, mais elle éclaire ma force. Tant que je volerai, elle ne gagnera pas. »
L’étoile, touchée par sa résilience, offrit au papillon un cadeau : la possibilité d’étendre son éclat à travers les cieux. Le papillon, devenu messager de lumière, parcourut le monde, illuminant les nuits sombres et inspirant ceux qui croyaient avoir perdu espoir.
Ainsi, le papillon de verre vécut, non pas sans douleur, mais avec une lumière si intense qu’elle transcendait sa souffrance. Sa fragilité devint sa force, et son combat incessant fit de lui une légende éternelle.
Et dans les cœurs des créatures qui croisaient son chemin, une étincelle naissait, celle de ne jamais cesser de se battre, même quand tout semble brisé.
BOUSDIG FZ
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LE PETIT PAPILLON DE VERRE
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Jamal Berraoui s'en est allé...se reposer et la terre trembla
A Dieu Si Jamal Berraoui tu n’es plus parmi nous dans ce monde que tu as tant aimé, dans ce pays que tu chérissais à la folie et pour lequel toute une vie durant, tu as milité.Tu as bataillé pour la justice, pour le progrès, pour l’équité, pour la dignité et tant d’autres valeurs auxquelles tu donnais un sens qui t’était propre.Tantôt philosophe, tantôt philanthrope tu naviguais entre le bon sens et la fidélité à une idéologie qui t’a happé jeune mais que tu as su dompter à ta manière. Ta fidélité à ton parti ne t’a pas aveuglé, ton désintéressement t’a assuré une liberté de ton et de temps.Tu avais réussi à dompter le temps.Tantôt écrivain, tantôt chroniqueur, tantôt journaliste mais jamais silencieux. Jamais la déception ou encore le découragement et le nihilisme ne t’ont eu.La vie a été dure avec toi mais tu l’as aimé avec tendresse. Tu as été un journaliste réputé et un analyste politique hors pair. Tes contributions significatives au journalisme marocain et tes analyses pointues sur les questions politiques, économiques, sociales et sportives du pays ont fait de toi la voix influente de la majorité silencieuse.Ta perspective critique et informée sur les événements d'actualité, tu as su la transmettre à tout un chacun dans un « Ach Waqe3 » que tu as façonné à ta manière. Tu as ainsi ramené la politique à sa juste valeur, à la portée de tous. Dans une darija propre, tu as su redonner à beaucoup le goût du débat, la volonté de réfléchir et le désir de la participation à la chose politique.A toi seul tu as fait plus que tous les partis réunis, plus que tous les médias, plus que nous tous.Tes participations à Décryptage chaque dimanche matin dans les studios, à partir de ton lit d’hôpital ou simplement de chez toi par téléphone étaient des moments clés, des moments sublimes d’intelligence et d’humanisme.Je te fais une confidence mon cher alors que je ne vais plus te revoir parce que Dieu en a décidé ainsi : Quelle ne fut ma fierté à chaque fois que tu as cité en référence mon nom, un de mes propos ou une de mes positions.Sidi Jamal Berraoui combien de journalistes tu as éduqué, formé ; combien de citoyens tu as rendu heureux par tes propos ?Tu as contribué à ta manière de 'safiote' à l'évolution du paysage médiatique marocain. Tes interventions publiques ont toujours été suivies avec attention, abordant des sujets complexes avec simplicité, clarté et rigueur. La large audience que les marocains t’ont réservée en dit long sur leur grand respect à ton égard, parmi tes pairs. Ils se retrouvaient en toi.Tu as toujours défendu la liberté de la presse et ton désir de voir un journalisme indépendant et rigoureux se développer.Tu as fortement contribué à « tamaghrabiyt » à ta manière en te référant subtilement à ta ville natale, à ton quartier à Casablanca, à tes voisins, à des musiques, à une histoire, un adage, au Raja, à tous ce qui nous rattache à notre richissime culture, à notre histoire largement méconnue ou spoliée, à nos racines, à notre continent, au monde.Repose-toi mon ami après tant d’années de batailles remportées, d’abnégation et de courage.Tu as finalement vaincu la maladie. Oui tu as réussi à vaincre la maladie : tes médecins, ta petite famille, tes amis, tes lecteurs et tes auditeurs le savent très bien. Ce n’est pas la maladie qui a fini par t’avoir, c’est plutôt toi qui a décidé de mettre fin à la maladie et à ta mission.Je sais que tu as poussé un long soupir et affiché un petit sourire charmant au moment de nous quitter, car c’est dans ta nature de toujours sourire.Tu as enfin décidé de te reposer.Tu nous manques déjà Sidi Jamal.Si Abdelaziz Erromani n’aura plus à demander en début d’émission « Qi Bqat Shiha Si Jamal ? » Jamais plus de "ana matafeqch m" a si Hadad" qui ponctuaient de temps à autre tes interventions dans Décryptage.Mission accomplie. Tu as été une denrée rarissime.Et puis quelle coïncidence même la terre aura tremblée ce jour là...
(En cette triste occasion écoutons la chanson en lien ici-bas, cela fera plaisir à Si Jamal, j’en suis certain)
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Dieu pardonne surement le mensonge pour une bonne cause Part1
Cela faisait des mois que sa maman souffrait d’une maladie gravissime. Autour d’elle tous savaient que sa vie allait être de plus en plus courte et qu’il n’était plus question que de peu de temps avant qu’elle ne les quitte à jamais.
Elle était la seule à ne pas le savoir et à nourrir l’espoir d’une guérison quasi certaine.
Au premier diagnostic les médecins pensaient pouvoir faire quelque miracle. Il en était heureux, convaincu qu’une intervention chirurgicale, œuvre d’un grand spécialiste, allait relancer la machine.
Ce n’était qu’une illusion d’optique dirait ton. A son grand désarroi l’après-midi même on lui annonçait que l’opération n’était point possible. C’était trop tard.
La maladie s’était répandue telle une constellation de centaines d’étoiles. Tout le corps de la pauvre maman était criblé de petites particules tranquilles en apparence, si dangereuses, si incontrôlables. Aucun médicament ne pouvaient les déloger de ce corps si pale, si frêle.
L’impuissance.
Avec ses sœurs Aoula et Tania présentes avec lui au chevet de la maman, ils décidèrent de ne rien dire ni à la maman, ni au papa qui naïvement leur faisait grande confiance et croyait tout ce qu’ils lui racontaient comme version des choses. Peut-être aussi qu’il faisait semblant pour ne pas les contredire du haut de ses 80 ans. Il fallait le ménager aussi pensaient-ils. Au contraire ils lui dirent que les médecins avaient vu qu’il n’était pas nécessaire d’opérer son épouse depuis un demi-siècle et plus et qu’avec une radiothérapie légère et une médication appropriée, tout allait rentrer dans l’ordre.
Aujourd’hui il se rappelle encore du grand sourire de soulagement de sa maman qui disait à ceux qui lui rendait visite, le visage rayonnant, que Dieu merci elle allait s’en sortir sans opération. Elle le vivait comme un moment de triomphe contre la maladie, un moment de gloire, un moment de jouvence retrouvée. Son visage s’était illuminé et avait repris des couleurs…Ce furent les derniers moments de joie et de bonheur de la pauvre maman.
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Dieu pardonne surement le mensonge pour une bonne cause Part1
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Dieu pardonne surement le mensonge pour une bonne cause...Part 2
Dieu pardonne certainement le mensonge pour une bonne cause.
Le Hazard faisant bien les choses, des fois, cette période coïncida pile poils avec l’arrêt qu’il avait décidé pour sa carrière si longue et éprouvante. Il avait longuement réfléchi et s’était resigné à une pause qu’il entendait définitive. Cela le rendait disponible pour se tenir au côté de la maman qu’il chérissait tant. Il passait ainsi le plus clair de son temps à son chevet comme par ailleurs ses sœurs présentes à la maison familiale en permanence pour prendre soin de celle qui avait fait de huit portées, des universitaires appréciés, citoyens dévoués à leur pays. Il ne pouvait pas en être autrement. L’exemple était là une maman ayant fréquentée les premières classes de l’école moderne à Fès et un papa plus que dévoué à son métier.
Les déplacements fréquents à la clinique pour des contrôles ou peut être pour y laisser encore et toujours des sous, étaient pour la maman synonymes d’espoir et pour eux de calvaire répété ; des moments renouvelés de la confirmation du désespoir ; Les choses empiraient chaque jour un peu plus, de manière exponentielle…
Il se demandait tout le temps si cet acharnement médical était judicieux ou s’il était juste en train d’accélérer les choses. Jamais il n’aura de réponse à son questionnement. A chaque moment il souhaitait pour de bon ne pas revivre cette déchéance, s’il venait qu’il soit lui-même atteint un jour.
Se doutant de quelque chose, un jour la maman demandera à la sœur Tania de lui expliquer pourquoi il était toujours là et pourquoi il ne travaillait plus. Elle voulait savoir si cela avait une relation avec son état de santé. Il senti alors qu’il qu’il devait peut-être disparaitre quelques jours. Histoire de rassurer la pauvre maman encore plus pale, encore plus frêle.
Il décida alors d’aller à Brazzaville où depuis quelques années déjà, il organisait, pour le compte de la Mairie, à l’époque l’un des meilleurs festivals sportifs du continent. Pour cela le président congolais Sassou Nguessou l’avait fait Officier de l’ordre national. Une décoration qui chatouilla sa fierté et dont il parle souvent.
Il était persuadé qu’un tel voyage allait rassurer la maman sur son état de santé et la tranquilliser. Il a lu cela dans ses yeux et l’entendit au ton de sa voix hésitante au moment de lui annoncer qu’il partait au Congo pour du travail.
Deux jours après il arrivait à Brazzaville vers 2h du matin…
A peine dans sa chambre la valise non encore défaite, qu’il reçoit un appel de sa sœur Tania, pris par une étonnante panique : « Elle est décédée », demanda-t-il sans même réfléchir ?
Tania le rassure que non mais que la pauvre maman était rentrée dans un coma profond.
La liaison Casablanca- Brazzaville et retour était quotidienne. Il n’avait donc qu’a attendre la nuit d’après pour rentrer. Il prit la peine de s’excuser auprès de mon hôte le maire Alfons L, alors directeur du festival et pris le chemin du retour.
Il arriva au chevet de sa maman plongée dans un sommeil irréversible un 14 mars. Le soir vers 20 ou 21 heures, alors qu’il lui tenait la main, que son frère M lui récitait à haute voix Sourate Yacine, et que tous ses enfants : J, A, El, F son épouse, étaient autour du lit médical où la maman avait passé quelques semaines, dans la chambre qu’on avait spécialement aménagée pour elle ; elle rendit l’âme. Une dernière respiration profonde, un dernier soupir long et doux qui disaient long sur la souffrance endurée des mois durant. Sa main droite qu’il tenait tendrement se relâcha et se mit à refroidir.
Le papa qui était là bien évidemment, n’en revenait pas. Alors qu’il annonçait à tous qu’elle était partie, le papa lui cria dessus que non et qu’il fallait juste la réanimer, regardant l’air autoritaire M, médecin d’une compétence avérée.
Il a fallu quelques longues minutes pour que le papa revienne à la raison et accepte qu’il venait à ce moment précis de perdre son âme sœur. Celle qui avec brio lui avait donné 8 enfants et les avait tous éduqué de la meilleure des manières.
C’est ainsi qu’est parti la défunte maman, voilà 17 ans jours pour jours.
Le jour même sa sœur S donnait naissance à Z qu’on appelle aujourd’hui le bogoss du haut de ses 17 ans. Comme quoi la vie continue.
Le lendemain du décès, alors que sa sœur rentrait à la maison son bébé en main, les autres s’apprêtaient à aller mettre sous terre le corps inerte de la mère paisiblement allongée, méticuleusement lavée et enveloppée dans le traditionnel linceul blanc. Avant de qu’elle ne soit complètement enfermé dans ce drap ; ils s’étaient tous penchés pour déposer un dernier bisou sur le franc de la défunte mais le sentait elle. Sentait telle la douleur qui déchiraient leurs entrailles.
Tristesse, douleur, soutien des amis proches, solidarité de la famille élargie, encens et coran, quelques cris, s’entremêlaient dans un moment inoubliable, aux traces indélébiles.
Chaque année la veille de ce triste anniversaire, sa fille l’appelle pour le soutenir car elle sait la douleur que la disparition de la maman avait ancré en lui. Elle lui demande alors de faire une offrande en son nom. Une somme symbolique qu’il remet au premier nécessiteux qui croise son chemin ce jour-là.
Sa fille et sa grand-mère étaient très liées.
Elle qui lui dit souvent : « C’est Lalla qui nous a appris à être les hommes et les femmes que nous sommes aujourd’hui, chacun de nous porte la trace de son exemple et de son enseignement. »
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Dieu pardonne surement le mensonge pour une bonne cause...Part 2
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Échos de l'Écriture ...
Dans le passé, un souvenir précieux persistait, semblable à un trésor immuable. C'était lors d'une journée lumineuse, partagée avec une personne chère au café de la bibliothèque nationale. Une conversation sur l'écriture avait débuté, et elle m'avait confiée d'une voix douce mais assurée : "L'écriture est intime."
Cette idée a profondément marqué ma pensée, semant en moi le germe d'une réflexion qui n'a cessé de croître depuis. Face à la nécessité d'écrire à des fins académiques, j'ai souvent médité sur cette déclaration énigmatique. L'écriture, jadis un refuge où s'épanouissaient librement mes pensées, était désormais soumise à de nouvelles contraintes.
Pour autant, en plongeant dans les méandres de ma mémoire, je me suis remémorée les moments où l'écriture était vraiment personnelle. Les pages de mon journal intime, les croquis de mes journées, les récits mystérieux de mes nouvelles, les vers enflammés de mes poèmes, autant de fragments d'intimité confiés à l'encre et au papier. Il était indéniable que j'avais un talent, une sensibilité qui s'émoussait avec le temps.
Quand cette passion est devenue un devoir, elle n'a pas perdu sa dimension intime. Même dans sa forme la plus rigoureuse, l'écriture révèle toujours les émotions capturées dans les mots.
Ainsi, malgré les aléas du temps et les exigences du quotidien, il reste primordial de maintenir ce lien intime avec soi-même à travers l'écriture. Car c'est dans ces moments de connexion avec notre essence que se trouvent les véritables trésors de la vie, éclairant notre chemin de leur lumière éternelle.
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Échos de l'Écriture ...
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Entretien avec un Diable…..Autour d’un Scrabble
_ Vous me faites rire, vous êtes capables du pire pourtant c’est moi le MAUDIT (20 pts)
_ L’homme n’est certainement pas un SAINT (10 pts) mais personne n atteint ton niveau de perfidie
_ J’ai été crée ainsi, je suis vrai, fidèle à ma nature, pas comme vous un TRICHEUR (64pts)
_ Le mal existe aussi en nous et nous le combattons chaque instant, ce n est pas un chemin facile, ce qui fait notre VALEUR (18pts)
_ Votre ardeur au combat est fluctuante, vous n arrêtez de pécher. N’oublie pas qu’on me nomme le MALIN (8pts), je ne cesse de vous piéger
_ Nous fautons parce que nous faiblissons, Dieu nous a fait ainsi. Il nous a aussi dit: je vous pardonne vos fautes tant que vous les EXPIEZ (52 pts)
_ Comment expier les horreurs que vous commettez ?? Hitler et ses semblables vous privent de crédibilité. Vous osez meme appeler armée la plus morale celle de mes élèves SIONISTEs (58 pts) !!!
_ Tes potes et leurs sous-fifres sont une minorité. Mon ESPOIR (42 pts) réside dans la résilience des peuple et les protestations des millions de manifestants pacifistes
_ Vous faites les pieux et feignez la repentance. En vrai, vous vous entretuez, mentez , trahissez et vous VOLEZ (22 pts)
_ Les faibles parmi nous font ces choix mais la loi de la majorité JUSTE (16 pts) les punit. Cela doit t’etre dur à avaler
_ De quelle justice tu me parles. Vous l‘ avez tellement de fois piétinée. votre histoire est tachée de sans. Vous agissez en barbares, c est dans votre nature de GUERRIER (27 pts)
_ Notre violence prend parfois le dessus c est une réalité. Mais lorsqu’elle oeuvre pour la paix, l’HUMANITE (167 pts) possède d’infatigables ouvriers
_ De bien jolis mots cependant votre monde se noie progressivement dans le DESESPOIR (36 pts)
_ Une crise, comme tant d’autres, passagère. De tout temps, des prophètes, des Gandhi ou des Mère Teresa, scintillant tel un BIJOU (14 pts) ont su nous guider dans le noir
_ L’esclavagisme, le KKK, le racisme, les anti-sémites, les suprématismes ou la théorie ARYENNE (31 pts) , on en parle ou ça te derange ??
_ Des bandes d’illuminés qui ne voient pas plus loin que leur nez. Des milliards de métisses de par le monde sont la preuve vivante que les rencontres entre peuples donnent un beau MELANGE (31 pts)
_ En théorie tout va bien mais reviens sur Terre. Les messages de haine sont la règle. Je vois plus d’insultes sur le WEB (14 pts) que de mots doux
_ Quelques frustrés, lâches, se cachant derriere leurs écrans. La moitié est dans un profond COMA (30 pts), et le reste sont de pauvres fous
_ Tu vois le verre a moitié plein, alors qu’il est criblé de trous et fuit de partout. tu traites les autres de fous mais le vrai FADA (13 pts) c’est toi
_ Quand Dieu a décidé qu’ il allait nous créer, les anges ont paniqué. “Je sais ce que vous ignorez”: les a-t-il défié. Ils étaient persuadés qu’on ne respecterait aucune de ses lois. Pourtant Adam fut; Dieu en l homme a FOI (6 pts)
C’etait mon dernier tour je n ai plus de lettres
_ Il m’en reste trois, le Q, L et le K. Je n ai pas su ou les mettre
_ Partie terminée, score 386 à 293. tu as perdu
le L est pour LOOSER, K pour KO
_ Et le Q ??
_ Eh bien c’est la ou tu l as eu……
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Aux êtres de lumières...…Merci
On aime bronzer , se dorer la pilule au soleil. On s enduit d artifices pour atteindre la couleur tant rêvée, qui ne laissera personne indifférent. On se pavane comme un paon fier de son plumage. On fait la pose telle une statue de bronze dans une exposition chique.
Dans le musée de la vie , les visiteurs défilent, s arrêtent ou non devant la statue, certains apprécient les couleurs, s'extasient devant un ou deux détails : une poitrine bien définie ou des muscles saillants, font les connaisseurs quelques instants, puis vont répéter le processus devant une autre pièce de l expo …
De temps en temps, des visiteurs exceptionnels restent figés devant la statue, la contemplent profondément. Ils apprécient autant que les autres les couleurs, les reliefs et détails superficiels. Seulement, quelque chose en eux voit plus loin que les autres. Une vision éclairée par une lumière interne qui les attirent vers l intérieur de la statue, bien au delà de la superficie si bien travaillée. Une clairvoyance qui distingue l extérieur rayonnant fièrement exposé de la profondeur creuse, froide et terne précieusement cachée.
On enferme notre cœur , notre vulnérabilité et nos failles dans un tiroir a double tour puis on donne la clé a nos doutes , nos peurs et nos démons jusqu au jour ou un des ces visiteurs , ces êtres de lumière , pénètre, sans forcer ni se précipiter, de ses rayons a travers le trou de la serrure pour éclairer notre pénombre. On se sent enterré vivant , on suffoque sous terre, lui perçoit en vous une graine, plantée par les circonstances de la vie , qui ne demande qu' a éclore , rejoindre la surface et retrouver la lumière. Il vous tend un arrosoir , vous demande de le remplir d amour, de compassion et de bienveillance et vous invite a nourrir cette graine qui a assez attendu qu on prenne soin d elle…
Arrosez la graine en vous , et exposez vous devant les bons visiteurs.....avant que le musée ne ferme
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Aux êtres de lumières...…Merci
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La Tortue Qui M’A Pris de Vitesse
-Alors Speedy, ca roule ??
-Speedy !!! T’es tout content de m avoir trouvé ce surnom.
-Ben quoi c’est cool non ?
-Mouais, surtout quand tu le dis avec un petit sourire taquin. Tu crois que je pige pas l anglais…..
-Wow calme toi frérot , c’est pas méchant tu le sais bien
-Je sais bien, mais c est juste votre habitude à vous les humains de toujours vouloir classer, juger, comparer. Si tu m appelles Speedy, c est parce que comme tes semblables tu penses que je suis l animal le plus lent...
-Désolé mais c’est pourtant bien le cas non ?
-Admettons, mais en considérant que je suis lent par rapport aux autres, est ce que tu t es déjà demandé si j ai besoin d être plus rapide par rapport à mes besoins ,à mon mode de vie ?? Tu crois que je fais la fameuse course avec le lièvre tous les jours ou quoi ??
-T énerves pas mec on décorne c’est tout
-Je sais khouya
-Khouya ????
-Oui, je parle arabe aussi....laisses moi finir quand meme. Si je ne vais pas plus vite, c est que je n en éprouve pas le besoin. Ma maison est sur mon dos comme vous dites. Je suis partout chez moi. Alors au lieu d être tout le temps pressé d arriver quelque part comme vous l êtes, je prend tout mon temps et profite pleinement du voyage. Home is wherever I am..."Dans le voyage c est pas la destination qui compte, c est le chemin parcouru" je sais plus qui disait ça....Capice ??
-Capice ??? Ok ok mon pote, j ai rien dit....tu sais des fois quand on discute j ai l impression que t as au moins 100 ans !!!
-Pareil, à part que moi j ai tjrs l impression que t as 2 ou 3 ans tout au plus
-T exagère Spee...ooups
-T énerves pas l’ami...allez viens on va se mater le dernier Tortue Ninja, j ai un cousin qui joue dedans....et puis tu peux continuer a m appeler Speedy, ma copine aime bien.…
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Unité Fraternité Humanité
Tic tac tic tac boom, encore des charges explosives
Morts, blessés, proches dévastés en perspective
Panique et cris a chaque déflagration
Une fois de plus, ils sont passées a l action
Images et vidéos terrifiantes, infos en continu
Les réactions s enchainent, des plus saines au plus malvenues
Entre amalgame et peur de ses conséquences
La tristesse s estompe puis s installe la méfiance
Apres le choc et l émotion, les discours victimaires commencent
On se lance dans la course au monopole de la souffrance
Nous nous indignons certes mais dans une sélective solidarité
Et oublions rapidement que la cible est l ensemble de l Humanité
L ennemi est commun, parfaitement identifié
Nous nous attaquons Les uns aux autres dans une folie certifiée
Nous ne sommes ni Istanbul , ni Orlando ni Paris
Nous nous devons d être le monde , sans parti pris
Les attentats se valent en horreur quelque soit le nombre
De blessés legers ou graves, de cadavres sous les décombres
Meme la moindre égratignure est déjà de trop
C est infiniment cher payé pour avoir pris le mauvais métro
Nous espérons la meme chose , que cette barbarie cesse
En attendant , notre principale vertu doit être la sagesse
Nos médias classent nos morts selon leurs origines, leurs nationalités
Je rêve qu' un jour ils diront seulement : des hommes sont morts… nos condoléances a l Humanité
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Journal d un confinement : solitude et délires
J7 de confinement avec moi même :on se parle, on discute, on est pas svt d accord, on s énerve, on en rigole, on se stresse, on se rassure, on se trouve con, on se surprend… bref on se redécouvre.
J10 de confinement, j ai une copine imaginaire depuis quelques jours. elle fait TOUT ce que je veux quand je le veux. Mon budget "fruits secs" va exploser…
j15 de confinement. ma copine imaginaire commence a me casser les …
quelqu'un sait c'est combien pour lui changer de sexe ??
j16 de confinement. je n ai toujours pas mangé de pâtes. mon stock me fusillis du regard, je le sens penné.
j17 : midi , fini l apéro. on va préparer le p'tit dej.
j18:la mère de ma copine imaginaire vient de débarquer a la maison. ce soir je sors sans attestation en espérant me faire arrêter par la police.
j21 j ai eu un fils imaginaire pdt quelques minutes mais j ai très vite arrêté: école, fringues, bouffe , loisirs , vacances...ca coûte trop cher mec!!!
j22 je me lève en forme, me douche, je me dirige vers le salon et j entends sa mère dire a ma copine: "fouad bouge pas de la maison, il met une capuche et un masque quand il sort et regarde toute la journée les infos. tu peux tout me dire ma fille, il est recherché??"
je suis reparti me coucher direct
j23 la BM (belle-mere) a des theories très louches a propos du corona et ne croit pas du tout a tout ça. Le diable sur mon épaule gauche me dit de la filmer et de la balancer aux flics... l ange sur mon épaule droite aussi d ailleurs
j24: après avoir passé la matinée au phone, BM vient vers moi complétement abattue:
_tu penses que cette situation va durer jusqu'au ramadan ?
_j ai bien peur que oui.
_ah uili !!!!
_c est pas grave BM, avec un peu de patience ca va vite passer. l essentiel c qu' on soit ensemble et en bonne santé.
_oui mais.....toutes les couturières sont fermées et j ai pas eu le tps de faire une jellaba pour ramadan
j25 hier soir je me lève pour aller boire dans la cuisine et j entends du bruit dans la chambre de la BM: de la musique , des rires...ce n' est pas dans ses habitudes de veiller tard mais je me dis qu' elle doit regarder la télé.
Ce matin, je vais dans la cuisine pour le p'tit dej et je trouve Omar Sharif, jeune, a table a coté de la BM , en robe de chambre, lui caressant la main. je vacille un bon moment puis a peine j ouvre la bouche pour demander ce qui se passe qu' elle me lance: "ben quoi , y a pas que toi qui a le droit d imaginer des trucs ici."
J26 ce matin je me leve super tot, bien avant tout le monde. Je decide de profiter du calme dans la maison pour faire du yoga.
Fin de séance, je suis en plein Shavasana , au maximum de la relaxation quand quelqu'un me met des clés dans la main et m enfonce un oignon dans les narines. J ouvre a peine les yeux et je vois une main arriver vers mon visage: slaaaaap...
La BM essayait de me réanimer a l ancienne parce qu' elle pensait que je m étais évanoui.
J27 un pote psy qui suit mes aventures m appelle pour prendre des nouvelles de mon état (mental surtout).
_Salut frérot
_Salut doc
_Comment ca va?
_ben écoute, c est pas la fiesta mais ca va quand meme hamdoullah.
_hamdoullah , dis moi, tes histoires de BM c est juste un blague on est bien d accord. Je me permet de te poser la question directement parce qu' en ce moment y a bcp de gens qui supportent très mal la situation. Je reçois des appels très inquiétant en teleconsultation.
_t inquiète doc, j ai bcp d imagination mais je sais encore faire la part des choses
_super alors, tu me rassures. Prend soin de toi.
_toi aussi doc
_une dernière chose fouad
_oui doc
_tu peux demander a Omar un autographe pour ma mere? C est une grande fan
J32 Ma copine s est réveillée avec un sale torticolis ce matin. Je suis en train de lui faire un massage délicat qu elle a l air de vraiment apprécier. Soudain je me sens observé. Je leve discretement les yeux et je remarque la BM qui me regarde du coin de l oeil. Elle regarde ses genous puis commence a les toucher tout en lançant des soupirs de plus en plus fort , pour se faire entendre.
Je me mets immédiatement a torturer la nuque de ma copine pour pas qu' elle se mette des idées derriere la tête...
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Journal d un confinement : solitude et délires
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Aller-Retour au Paradis
De jeunes filles malvoyantes , rêvant d école et d éducation
Un père désarmé, trahi par l age de ses articulations
Une mere et ses enfants, jetés a la rue sans la moindre sommation
Par un proprio sans âme, pour d incompréhensibles considérations
Deux exemples parmi tant d autres de personnes démunies
Contre qui pauvreté et précarité se sont unies
Ces familles ne demandent que de pouvoir vivre dans la décence
Et sont prêtes a tout pour sortir de la dépendance
Fatma, l éleveuse de coqs en est la parfaite illustration
Une mère modèle, un exemple de détermination
Elles manquent de beaucoup parfois de l essentiel
Mais elles donnent à leurs enfants un amour inconditionnel
Des enfants joyeux, attachants de timidité
Tous devenus insomniaques, surexcités
Lorsqu' ils ont appris le projet d une petite association
De les emmener une mi-journée dans un parc d attraction
Des yeux brillants, des WOW des NARI NARI le long du trajet
On les aurait crus dans un magasin de bonbons et dragées
Arrivés sur place, joie et étonnement sont à leur comble
L émotion prend le dessus, de la tête aux pieds les adultes tremblent
Les attractions se suivent mais jamais ne se ressemblent
Les cris atteignent les cieux, les cœurs rient ensemble
Les mamans sont confuses, entre timidité et euphorie
Se parlent discrètement, ricanent entre elle a l abri
Un retenue incompréhensible mais culturellement inévitable
Par contre leur geste envers nous, crient une reconnaissance inquantifiable
Pour les plus téméraires, ce sont des bras qui vous serrent
Les autres vous bénissent des yeux de manière sincère
Selon elles, leurs enfants ont fait un tour au paradis
Quant à nous, les anges nous ont souri cet inoubliable mercredi
Rien que d y penser, mes mains commencent à trembler
Et désormais, ma vision est irréversiblement troublée
Car, heureusement d ailleurs, je tape sur un clavier
Sinon dès les premieres lignes, mes larmes auraient noyé du papier.....
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Aller-Retour au Paradis
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L'INSTITUEUR
Aujourd’hui j ai fait la connaissance de Abdelatif
12 ans, un esprit rieur dans un corps chétif
Dans sa campagne, il va à l école primaire depuis 5 ans
Il parcourt les kilomètres qui l en séparent en marchant
Dans notre contexte, jusqu’ ici rien d exceptionnel
Mais la suite est invraisemblable, une catastrophe réelle
Abdelatif ne sait ni lire ni écrire, pas même son nom
Ni compter jusqu à dix, sans parler de faire la plus simple des additions
La logique voudrait qu’il soit un éternel redoublant
Seulement il a réussit quelques classes, phénomène déconcertant
Comment est ce possible, on se le demande
Erreurs administratives à répétition ou tout simplement système éducatif immonde
Que fais tu a l école, comment se passent tes journées
Ils me mettent au dernier rang, sans jamais me parler
Certains essayent malgré tout de le faire participer, sa sœur nous a raconté
Mais son retard est abyssal et dissout rapidement leur volonté
Notre stupeur à ce moment est sans égal
Mais ce qui reste à venir sera le coup fatal
Un des maitres de l’école, quand il est la, agit en suprême dictateur
De ses chaussettes à sa voiture, les élèves sont les attitrés laveurs
Indignation, colère, tristesse et horreur
Inondent nos cœurs devant le crime de cet institueur
Comment venir en aide à Abdelatif et ses semblables
Dont les droits les plus fondamentaux sont piétinés de manière épouvantable
Comment contrer un système complètement pourri et chaotique
Dont les seuls soucis sont les chiffres officiels et les statistiques
Je tiens à préciser que nous n’étions pas dans un patelin perdu
Ni dans une région reculée à l accès ardu
Mais à une dizaine de kilomètres de la ville ocre
Ou sévit la bête sans la belle, ou les enfants sont dévorés par un ogre....
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L'INSTITUEUR
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Entre loup et Hyènes
Z, jeune maman de jumeaux, est abandonnée du jour au lendemain par son mari, un loup du genre solitaire. Car contrairement a l animal-loup, dont l instinct primaire est de mener et protéger a tout prix sa meute, l homme-loup lui, par instinct de survie (loin des responsabilités) est capable d abandonner lâchement les siens. C est ainsi que Z se retrouve seule, écrasée par le sentiment d abandon et la culpabilité malsaine qu' il peut engendrer, étouffée par une société toujours prête a remuer le couteau dans la plaie, telle des hyènes aux dents acérées qui viennent se délecter du peu de chaire que son loup de mari a laissé. Au moment où peu de mains sont tendues pour lui venir en aide, les langues se délient facilement pour l accabler, les regards dénigrants se multiplient pour la juger, sans parler des entre-jambes qui frétillent a l idée de profiter de sa solitude et de sa fragilité.
La vie de Z est un combat continu contre toutes ces contraintes et pour ses enfants, sa fierté et joie de vivre (2 adorables garçons). Elle mène ce combat avec détermination et dignité, une maman n étant jamais aussi forte que lorsqu' elle doit protéger sa progéniture.
On vient de "célébrer" la journée internationale de la lutte contre la violence contre les femmes mais l histoire de Z illustre une forme méconnue , silencieuse et vicieuse de violence: personne ne porte atteinte a l intégrité physique de Z, pourtant les agressions morales sont légion, continues depuis des années. Le coupable n est pas seulement un mari déséquilibré , mais tout un système social, accroché a des mœurs archaïques, sans fondement et volontiers misogyne, autant par sa composante masculine que féminine….
Quand Z ose lever la tête pendant qu' elle s adresse a vous, elle arbore un large sourire, rapidement trahi par la profonde tristesse qui déborde de ses yeux. Sa parole se veut légère, pleine d espoir et de hamdoullah, mais chacun de ses maux se grave dans votre mémoire, écrit a l encre des bleus de son âme meurtrie..
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Entre loup et Hyènes
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Les Aventures de Lavinia Merini - Première Partie
Devant la gare d’Oxford, sous un crachin où se confondaient les heures, les taxis et les bus à un ou deux étages dansent le ballet compliqué qui charrie annuellement professeurs et étudiants de l’université durant le troisième samedi de septembre. Derrière d’épaisses lunettes noires, sous un chapeau de feutre large noyé d’un débordement de mousseline, des yeux invisibles scrutent l’écran d’un téléphone que tapote un doigt agile. C’est le premier jour de Lavinia Merini à Oxford et elle ne se prive pas de le faire savoir à la foule nombreuse qui la suit et l’acclame bruyamment à coups de pouces levés sur la scène publique d’Internet. On se moque souvent de ces amitiés virtuelles qu’on obtient en effleurant du verre par-dessus un réseau compliqué de puces, de câbles microscopiques, de métaux précieux qui valent aujourd'hui plus que de l’or ; mais pour Lavinia Merini, c’était enfin la consécration, le succès ultime, la reconnaissance tant espérée. Avant Facebook, Twitter et Instagram, Lavinia n’avait probablement jamais parlé à personne sans bredouiller aux bords des larmes. Aucun de ceux qui l’avaient déjà brièvement croisée n’aurait pu imaginer comment, une fois seule, elle pouvait se griffer les joues, se gifler, se rouler par-terre, de rage de n’avoir dit à temps la phrase parfaite ou d’avoir commis quelque impair qui l’eût fait paraître moins qu’idéale. Sur un rebord de trottoir humide, sous une coiffe pareille à un large turban, dépouille d’un chef ottoman défait, un homme à la peau sombre, aux habits couleur de terre et de misère, range un violon dans son étui ; il pleut trop, à présent, pour jouer. Lavinia soutient son regard à travers les verres noirs de ses lunettes et jette une pièce dans le pot noir demeuré à terre. Un taxi s’arrête devant Lavinia ; elle s’y engouffre.
Sur son téléphone, Lavinia relisait l’e-mail qu’elle avait reçu deux mois plus tôt, la conviant à un entretien. Enseigner à Oxford n’était pas dans les plans de Lavinia – persuadée qu’elle était d’avoir raté sa vie depuis qu’elle avait seize ans, mais cette lettre lui était pour ainsi dire tombée dessus ; à croire que raconter sa non-vie en statuts lapidaires commentant des photographies incongrues avait du jour au lendemain suffi à lui attirer la faveur des dieux académiques qu’elle avait reniés faute de pouvoir s’assurer leurs grâces. Il y avait eu aussi l’improbable roman fantastique qu’elle avait publié à dix-huit ans – on l’avait surnommée la nouvelle Mary Shelley – et huit mois plus tard, moins pardonnable encore, le pastiche universitaire, la pseudo-thèse de huit cent pages en trois volumes que s’étaient arrachés des éditeurs peu scrupuleux.
Descendue du taxi à High Street, Lavinia avisa qu’il lui restait bien deux heures avant l’entretien. Elle avait vu, à travers les vitres ruisselantes, l’entrée imposante de Christ Church, puis après un tournant le tumulte du centre-ville, les portes du marché couvert, la survie miraculeuse des cyclistes entre les croisements compliqués des autobus. Elle entra dans un café, bousculant au passage les chaises et les tables à grands coups de malles. Assise devant un thé qui allait bientôt atteindre la température idéale, elle surveillait le passage des minutes, griffonnant de temps en temps dans un carnet dont la couverture imitait artistement les ornements d’un missel tridentin.
Lavinia, bébé, avait l'air simiesque et sérieux des Nativités maniéristes où les peintres ont tenté, pour le meilleur et pour le pire, de représenter l'éternelle Sagesse sur un visage d'enfant. De Lavinia dans ses langes, on ne voyait que d'énormes yeux, d'un marron presque jaune, puis on s'apercevait du front bombé, qu'on aurait dit gonflé, et des doigts d'une longueur et d'une finesse absurdes au bout des mains potelées.
Lavinia aimait les contes, les belles histoires un peu cruelles qu'elle se réjouissant de retrouver, d'un recueil à l'autre, légèrement changées. L'une d'elles particulièrement, la fascinait, où un jeune prince, cadet mal-aimé, était conduit par la chute d'une plume à explorer un souterrain débordant de joyaux. Lavinia regardait longuement l'illustration où était une grenade de rubis dans son feuillage d'émeraude, moins longtemps cependant qu'une autre image où les yeux immenses du prince pleuraient entre des cils démesurés. Elle aurait voulu que tout fût beau comme dans les beaux livres. Elle pouvait rester assise, des heures durant, à s'inventer des histoires où, comme dans un livre, elle était « elle » pour elle-même, à la troisième personne. Quand Lavinia avait pleuré, elle grimpait au rebord de la baignoire pour se hisser jusqu'au grand miroir de la salle de bains, et elle voyait que ses yeux étaient tout pareils aux beaux yeux du prince, dans le conte du souterrain plein de joyaux.
On parle souvent des enfants prodiges, surtout quand ils s’intéressent aux sciences ; les prodiges des lettres tombent dans l’oubli parce qu’il n’y a aucun mérite à lire très vite ou à parler très bien plusieurs langues. Lavinia, à neuf ans, en parlait dix sans peine et bien qu’elle galérât à ne pas glisser des mots de mandarin en parlant tagalog, c’était deux fois plus que Karl Witte qui au même âge n’en parlait que cinq et, m’a-t-on dit, fort mal.
Tout le monde espérait beaucoup de Lavinia : « Un génie ! » affirmait son père qui raffolait d’elle ; « Un génie ! », renchérissaient les précepteurs et les gouvernantes. On lui laissait faire ce qu’elle voulait, c’est-à-dire lire des livres et jouer à en écrire, au prétexte qu’elle en savait plus que beaucoup de grandes personnes et ne se privait pas de le montrer. Lavinia n’était pourtant pas un génie. Elle était en réalité plutôt lente à comprendre, plus lente encore à analyser. Elle n’avait pour elle qu’une aberrante mémoire aggravée d’une sensibilité maladive. Quand Lavinia avait quatre ans, une gouvernante un peu novice lui avait fait remarquer qu’ « après que » était suivi par l’indicatif, Lavinia avait hurlé de rage et jeté au feu le Bescherelle, le Littré et le Dictionnaire des difficultés de la langue française, sous le regard éberlué de la gouvernante qui décampa sans demander son reste. Après la grande querelle de l’indicatif, Lavinia fut conservée comme dans du coton ; et comme les pousses vertes des haricots et les lentilles qu’elle s’amusait à faire croître sur de la ouate blanche humidifiée avec précaution, Lavinia germa vite, poussa brusquement puis commença de dodeliner de la tête dans un mortel ennui.
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Les Aventures de Lavinia Merini - Première Partie
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La mémoire dans la peau
Aéroport de casa, sortie de terminal 2.
J' attends tranquillement l atterrissage de mes deux oiseaux préférés. Les avions en retard se multiplient et la foule de ceux qui les attendent s agrandit considérablement.
Petit a petit, une brise, jusqu' ici salvatrice en cette nuit d été, se met a transporter un mélange pour le moins inédit : entre les parfums qui ont servi de gel douche pour certains, et la fin de l effet protecteur des deo a faible espérance de vie d autres, j avais l impression que j étais dans un rayon Sephora en plein milieu d une salle de muscu au pic de sa fréquentation.
Pour ne rien arranger, voilà que la batterie de mes écouteurs a décidé de rendre son âme au plus grand malheur de la mienne.
L effondrement de ma forteresse sonore , les agressions olfucktives répétées et l attente qui se prolonge commencent a sérieusement peser sur mon humeur.
C est à ce moment que mon voisin de droite demande a celui de gauche un partage de connexion 4g pour envoyer un message urgent.
En temps normal, je n aurais accordé aucune importance a cette situation. Seulement, mon irritabilité grandissante ainsi que mon égo ( quel con celui la), révolté a l idée qu'un parfait inconnu ait jugé que je n avais pas une tête a rendre service , m'ont poussé a lui demandé pourquoi ce n était pas a moi , son voisin direct, qu' il avait posé la question.
Mon imagination avait déjà élaboré plusieurs réponses possibles mais la sienne fut étonnante voire déconcertante : 'aah t es marocain ??? je pensais que t étais africain et mon français est fracassé(traduction mot à mot)'.
Un 'comment ça africain ????parce que les marocains sont d origine suédoise ????' avait entamé un sprint sur ma langue pour quitter ma bouche mais mon cerveau l a fait trébucher juste avant la ligne d arrivée et j ai préféré écourter notre échange.
On m a souvent attribué différentes nationalités allant de l’Asie du sud-est a l Amérique latine, en passant par l Afrique bien sur mais ça ne m arrivait qu'en dehors du Maroc.
Bizarrement, depuis quelques années, les 'aaah t es marocain ??', 'tu viens d arriver ??', ' tu parles bien Darija' et les 'tu viens d ou ?? ' auquel je répond non sans cynisme 'merci, j ai un super dermato' se répètent de manière de plus en plus régulière de la part mes chers concitoyens.
Alors, est ce que le nombre de subsahariens , et non pas africains car jusqu'à nouvel ordre nous le sommes tous, est tellement important aux yeux de certains que la probabilité qu'un noir soit marocain se réduit de jour en jour. Ou est ce que certains ont oublié qu' il y avait, qu' il y a et qu' il y aura toujours des marocains noirs. Ou est ce que ce' tu es d’où ??' est tout simplement une question parmi tant d autres , devenue réflexe, sans réelle réflexion mais malheureusement sans la moindre considération pour celui a qui on la pose. Ce genre de questions dont notre société a le triste secret.
J’espère sincèrement que ma réaction est exagérée, qu'il n y a pas une forme de communautarisme visuel qui s installe parmi nous et surtout que les marocains ne sont pas en train de perdre la mémoire de leurs couleurs.
J'ai peut être un super dermato , mais ces questions commencent a sérieusement me hérisser la peau.
Un MAROCAIN NOIR, parmi tellement d autres..
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La mémoire dans la peau
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