Pensez le Futur.

Circoncision 93

Circoncision Je me rappelle comme si c'était hier C'était à Fes , c'était au quartier Zyat Un soir pas comme tous les soirs Je m’en rappellerai encore et encore J'avais juste six ans à peine Tout le monde était gentil avec moi ce soir Cela me paraissait bien bizarre Mon père était heureux bien que pensif et hagard Maman était bien soucieuse Elle tournait en rond toute nerveuse On m'habilla d'une mansouria verte Avec des rayures noires bien faites D'un Fez aux couleurs rouges Je tirais avec mon joujou de pistolet sur tout ce qui bouje On me met des babouches jaunes J'avais l'air d'un véritable clown J'ai été surpris et peiné Quand on m'a mis aux mains et aux pieds du henné Soudain des sons de tambour que quelqu'un roulait à tue-tête Et des hymnes de flûte fusait de partout et de trompette Les youyous de maman et de ses acolytes raisonnaient Et la danse et les chants passionnaient On me mis sur un cheval qui lui aussi danser la chamade Et moi je pleurais et faisait des gestes à mes camarades On devait faire un tour dans le quartier voire une balade Je me sentais mal , je me voyais déjà malade La nuit tombante on rentre à la maison Je voulais redoré mon blason Fatigué et intrigué je n'arrivais pas à m'endormir Je savais qu'on manigançait quelque chose J'étais soucieux et anxieux Et hébété presque en overdose Je voulais quitter les lieux et déguerpir Mais mon jeune âge Me força à rester sage Longue fut ma nuit dans le noir J’étais seul dans mon purgatoire pour les autres elle fut bien courte Tout le monde se leva très tôt Des vas et viens incessants Je me cachais sous mes draps Maman arriva et me pris dans ses bras Elle avait des larmes aux yeux Et moi j'implorais le Dieu des cieux Mais en vain ce fut un vœu pieux Je me demandais Je m’interrogeais Pourquoi m'infliger ce calvaire ? J'étais plutôt un gentil garçon J'avais tout pour plaire Il fallait que je fasse face A toutes ces manigances Et pourtant et malgré toute mes prières Aux âmes charitables de la terre Papa vint me chercher Et me prit par la main pour marcher Naïf j'ai dis : Papa ou-est ce qu'on va ? Il balbutia :mon fils on descend en bas Et doucement on descendit Et affectueusement il me dit Aujourd'hui tu ne seras plus môme Aujourd'hui tu deviendra homme Et moi crédule je n'ai rien compris On rentra dans le petit salon Et là il y avait oncle ABDELAZIZ le boucher rallant et un autre homme qui avait l'air pas du tout galant Oncle ABDELAZIZ me prit par le torse Et mois peureux je criais de toute mes forces Boucher comme il était je croyais qu'il allait m'égorger Pour me défendre je gesticulais et dans tous les sens je bougeais Résigné mais digne je me rendais J'étais défait et j'ai cédé Je regardais la scène J'avais trop de peine On m'écarta les cuisses Que oncle ABDELAZIZ me neutralisa Et tout en finesse Sacré oncle Abdelaziz ; il en avait l’habitude Je restais figé et crédule L'homme que j'avais en face Me fixa d'un air malicieux et me fit une grimace Il me dit regarde là haut Regarde le petit oiseau Je l'ai cru comme un sot Je cherchais en vain l'oiseau Et lui d'un geste de maître me pris le zizi Il décalotta le prépuce Je me suis évanoui Et d'un coup de lame Je senti comme une flamme Le prépuce coupé Fut à tout le monde exhibé Le sang gisait de partout Une pince pour clamper Je criais j'insultais comme un fou Je vis pour la première fois de ma vie mon gland J'étais à la fois heureux et mécontent Il me mît une mèche pour que rapidement ça sèche J’avais le corps en sueurs Et j’étais tout en pleurs Mon nez qui coule Au rythme des youyous de la foule Leur ambiance était cool Pour moi ce n’était pas du tout lol Moi je me sentais tout drôle Le tambour roula de plus belle Au rythme de la musique de la veille La flûte aussi avec ses airs d'antan Anima l'ambiance par des chants Mon père rentra dans la chambre Et me ramena à mon lit Fier de moi Il me dit avec émoi Tu étais môme Tu es maintenant homme et l’honneur m’échoit Je reçus beaucoup de cadeaux : voitures et clarinette un piano et même une bicyclette Argent et bombons sur un plateau Mes parents m'embrassèrent Et furtivement s’embrassèrent Heureux et délivrés ils en avaient l'air La fête dura trois jours pour les autres Pour moi il aurait fallu plusieurs crises Quesque voulais que je vous dise Avant que ça ne cicatrise !!!!!! Dr Bouchareb Fouad Tous les droits sont réservés
Boucharfou

Boucharfou

Le Dr Fouad Bouchareb est un médecin marocain ayant exercé pendant 35 ans dans le domaine de la santé publique. Originaire de Meknès, il a travaillé dans plusieurs régions du Maroc, notamment Safi et Souss-Massa-Draa. Il est connu pour ses récits touchants sur ses expériences médicales, ses relations avec ses patients et les défis auxquels il a été confronté en tant que professionnel de la santé.


0

0

Bienvenus sur Bluwr. 1379

Nous vous avions promis que Bluwr verrait le jour le 13 novembre 2023, et nous avons tenu notre promesse. Bluwr est une création unique, une source d'inspiration puisée dans des époques bien antérieures à l'avènement d'Internet. Il représente un pont entre passé et futur, un canal propice à la réflexion et à l'inspiration. Nous l'avons construit avec maturité et vision prospective, aspirant à la beauté et à la perfection. Une plateforme textuelle pour les temps à venir, où passé et futur fusionnent harmonieusement pour former quelque chose de plus grand. *Penser le futur.* - Bluwr.
bluwr.com

Afrique, la part du sport dans l'économie 975

Il est difficile d’évaluer la véritable part du sport dans le PIB sur l’ensemble du continent africain, comme il est clair que cette part varie beaucoup d’un pays à un autre. Au Maroc par exemple cette part est estimée à 1%. L’étude des parts de marché dans le business du sport montre aussi que l’Afrique ne ramasse que des miettes. L’Afrique est à peine présente dans les statistiques mondiales. Le continent subit la mondialisation mais n’en profite que très peu. L’Afrique ne joue que le rôle de la réserve de talents ; une sorte de pépinière. La faiblesse du poids de l’Afrique dans l’économie mondiale se trouve ici criarde. Le continent ne profite que peu de la manne financière du sport, exactement comme elle ne profite que peu de la valeur juste des richesses qu’elle offre « généreusement » à l’économie mondiale. La nature même de l’activité sportive génère cette situation anachronique. Le sport en Amérique ou en Europe et de plus en plus en Asie également, vit en partie grâce aux talents que seule l’Afrique peut fournir au plan génétique et phénotypique. De très nombreux sports et notamment les plus populaires et les plus porteurs économiquement, requièrent des qualités particulières et un potentiel humain qui cadrent parfaitement avec le type de jeunes dont l’Afrique regorge. C’est quasiment le seul continent à offrir cette particularité. Il y a aussi l’économie informelle qui s’est installée comme un palliatif salvateur pour les jeunes puisque leur permet de bénéficier d’équipements sportifs bon marché. Même contrefait ou de seconde main, ces équipements notamment individuels permettent tout de même une certaine pratique à un certain niveau. Cette activité informelle, si encouragée et guidée, peut constituer les bases d’une économie sportive locale et passer dans le formel. Aziz Daouda

La gouvernance du sport en Afrique 926

A chaque fois que la question du sport en Afrique est soulevée, son développement, ses réalisations, ses déboires, son ascension et le plus souvent à l’occasion de ses débâcles, la question de sa gouvernance est simultanément posée, avec ce qui s’en suit comme débats et problématique liée au concept de bonne gouvernance ; en opposition tacite à ce qui serait une mauvaise gouvernance. Ce concept de bonne gouvernance est en fait évoqué dès lors que la question à traiter est complexe et ou insuffisamment comprise. Le concept de bonne gouvernance est évoqué à chaque fois qu’il est difficile d’expliquer un résultat jugé décevant, à chaque fois que l’on cherche en fait à cacher l’incompréhension d’une situation et peut être même à dissimuler une probable incompétence à traiter d’une problématique donnée. En fait au lieu d’aller creuser et déterrer les raisons profondes, les explications plausibles, les atouts et les faiblesses du sport africain pour d’abord le comprendre et ensuite raisonner avec des données tangibles, on va se contenter au mieux de faire du benchmark, et de façon très simpliste dire que le sport africain souffre d’une seule et unique flétrissure : la mauvaise gouvernance. La question est bien plus complexe à partir même du fait que le concept sport est généralement lui-même mal défini et que le cœur des métiers du sport se trouve peu ou pas défini, peu ou pas compris et pris en compte ; il s’agit bien évidement de la performance sportive, ses déterminants et ses facteurs favorisants ou bloquants. L’Afrique, ses particularités géographiques, historiques et démographiques, ses spécificités sociologiques et politiques multiples, sont rarement prises en compte quand on évoque la question sportive. Le continent est vu comme un tout linéaire sans relief. Pour expliquer un résultat sportif, le lien est rarement fait avec un bon nombre de facteurs sou jacents voir déterminants. L’Afrique, compte tenu de la déformation de sa représentation géographique imagée, la montrant beaucoup plus petite qu’elle ne l’est en fait dans la réalité, à l’échelle du globe, est regardée exactement comme le continent européen surement beaucoup plus petit mais surdimensionné. Peu sont ceux qui évoquent les dimensions géographiques réelles de l’Afrique et ce qu'elle induit, ses diversités démographiques et ethnographiques, sa grande richesse culturelle due justement à cette diversité. Son histoire récente ayant lourdement impacté son évolution politique, la géographie des pays qui la composent, souvent incohérente ; son fonctionnement économique conséquence d’un passé colonial récent, ne sont jamais mis à l’avant et sont rarement évoqués comme des facteurs limitant ou favorisant l’évolution du sport en Afrique. Or c’est l’ensemble des ces facteurs et d’autres encore qui impactent les activités sportives africaines. D’ailleurs on ne devrait pas parler de Sport africain mais plutôt de Sport en Afrique, tellement les problématiques sont diverses d’une région à l’autre. C’est ainsi qu’il y a lieu tout d’abord, pour cerner aussi précisément que possible la question sportive en Afrique, de revenir à certains fondamentaux, de définir correctement les concepts pour ensuite pouvoir évoquer les pistes d’éventuelles meilleures politiques, meilleures gestions et peut être meilleures gouvernances. C’est sans doute l’unique voie pour entrevoir des plans de développement plus efficients. Cette approche est nécessaire et incontournable pour pouvoir échafauder et concevoir de véritables stratégies de développement, qui de surcroit, devraient s’imbriquer obligatoirement dans des stratégies globales de développement de l’humain. Aziz Daouda

Conversations et monologues 1071

Un soir, l'idée a commencé à germer... Cela faisait déjà des années que j'avais cette idée qui revenait régulièrement. Pourquoi pas un livre... ou du moins un recueil de textes?! C'est vrai, aprrès tout, pourquoi pas? Loin de moi la vie trépidante à la Indiana Jones ou à son homonyme féminine Bridget, ma vie a quand-même eu son lot de déconvenues aussi bien que d'instants de grâce qui méritent d'être partagés. Si j'écris, c'est pour que les jeunes (et les moins jeunes) demoiselles se disent "pourquoi pas?"... Inspirer une personne, la tirer vers le haut, faire en sorte qu'elle en veuille plus, plus que ce que la société veut bien lui donner comme rôle, comme place, plus que ce que son entourage veut bien lui donner comme importance... Rebattre les cartes de sa vie pour atteindre les sommets. Non, ces textes ne sont pas un énième papier de motivation à l'américaine, un enième bouquin de coaching sur comment mieux aimer ma vie, ou comment devenir quelqu'un... Non, ces textes sont des parcelles de vie racontées de manière vraie, parfois avec des mots crus. Mais ce partage peut réveiller les consciences, et créer le déclic... Donc oui, finalement, pourquoi pas un livre...