Think Forward.

Le Sport un moyen de développement durable? 2489

Toute personne opérant dans la sphère publique est doublement interpellée quand il s’agit de développement durable et de responsabilité sociale. Celles actives en sport le sont également. Il faudra dire que la question de développement durable est très confuse dans l’esprit des gens. Dans certaines contrées, la nécessité est d’un développement tout court afin que les citoyens puissent vivre décemment, dans la dignité, avec une réponse correcte à leurs besoins, en profitant des richesses de leurs pays. Il y a cependant plein de confusions dans les messages véhiculés par la quasi-totalité des hommes politiques et différents influenceurs qui se sont accaparés la question sans la moindre compétence dans le domaine, avec une prédominance idéologique dans la communication, ce qui rend difficile la compréhension d’un sujet pourtant capital. La question par exemple de dire que la planète est en danger est juste ridicule. Ce sont les humains qui sont menacés de disparition et de pleins de problèmes probables avant leur disparition, si rien n’était fait pour renverser la tendance. Aussi n’est-il pas légitime de poser ouvertement la question de savoir si la compensation carbone imaginée comme solution, n’est-elle pas un moyen de figer les pauvres dans leur pauvreté et les riches dans leur confort ? Du temps où j’exerçais en ma qualité de responsable directe dans le sport, la question de développement durable se posait beaucoup plus dans sa dimension sociale plutôt qu’environnementale, or il se trouve que justement le sport et l’athlétisme pour ce qui m’intéresse, dans certaines régions du continent en particulier, ont permis de solutionner énormément de problèmes à partir de l’amélioration du niveau de vie d'individus. Cette amélioration a eu à chaque fois un impact positif sur l’environnement immédiat des personnes concernées et parfois sur un cercle encore plus large autour de cette personne, au niveau de tout un village par la création d’écoles, de structures de santé, de mise en place de moyens de production, de mise en place de point d’eau. Je suis de ceux convaincus que le retour et la valorisation de systèmes coutumiers et de traditions ancestrales ; résultat d’un cumul culturel dans le temps et l’histoire, est extrêmement important, non pas dans une vision de nostalgie et ou de ‘folklore’ mais plutôt pour y puiser des solutions aux problèmes actuels. L’homme, partout dans le monde, a toujours mis en place des systèmes ingénieux pour résoudre ses problèmes de l’adduction, de la conservation et du partage de l’eau par exemple. Pour en revenir aux valeurs actuelles, le sport, sans doute aucun, est un vecteur d'éducation des jeunes filles et des femmes, une école du vivre ensemble, de paix et de diplomatie. Il est du reste le moyen le plus efficace pour la cohésion et l’inclusion sociale, même quand il s’agit de populations carcérales. Dans les années 80 j’avais initié l’activité sportive en faveur des handicapés dans mon pays, ce qui a abouti peu de temps après à la création d’une Fédération Royale Marocaine dédiée. Aujourd’hui au Maroc, la quasi-totalité des catégories de personnes à besoins spécifiques bénéficient d’encadrements sportifs dans des centaines d’associations et de nombreux centres spécialisés. Les résultats du Maroc dans ce domaine sont souvent cités en exemple. Cette conviction toujours présente fait qu’aujourd’hui encore, je fais partie de deux importantes associations dédiées à l’activité physique et au sport pour les jeunes filles et les femmes : l’Association nationale Femme et activité Physique initiée début des années 80 par Mme Fatima El Faquir et l’Association Femmes Réalisations et Valeurs initiée par Mme Nezha Bidouane. Les deux font bénéficier des dizaines de milliers de femmes d’une activité soutenue et régulière. Je participe par ailleurs assez régulièrement à des activités initiées en milieu carcérale etc. Ce pendant afin que le sport puisse jouer convenablement ce rôle d’axe de développement durable et sociale, il y a bien des choses à améliorer dans la formation des encadrants. D’abord il faut privilégier les formations académiques dans des institutions et les facultés spécialisées. L’activité physique et le sport sont des domaines fort complexes. Les fédérations internationales ont très mal fait en mettant le nez dans les formations. Elles devraient se consacrer à la qualification et laisser les formations aux systèmes universitaires. Il ne faut pas oublier que le sport lui-même est menacé par les risques climatiques et environnementaux, mais également par un tas de dérives qu’il peut subir ou engendrer. Le réchauffement climatique par exemple contraint les sportifs à ajuster leurs heures d'entraînements, le manque d'eau ne permet pas l'installation de certaines infrastructures sportives sur certains territoires : piscines, terrains de tennis, golfs...). La pollution atmosphérique et sonore de certains sports, la violation des droits de l'homme qui entache la crédibilité de certains grands événements sportifs, les violences psychiques ou physiques infligés aux sportives sont également autant de menaces qui pèsent lourd et qui compromettent la mission noble du sport. Un autre risque majeur ici est celui de l’exploitation qu’elle soit financière ou physique. Je pense ici à tous ces jeunes sportifs exploités, auxquels ont fait miroiter plein de bonnes choses et un avenir radieux, dans différents centres de soi-disant formation qui n’obéissent à aucune règle démonologique ni à aucun code éthique. Je pense aussi à l’exploitation sexuelle, à la pédophilie, au harcèlement et à l’exploitation sexuelle des jeunes filles. Il y a également l’hérésie de toutes ces activités hautement polluantes qui se disent sportives…que ce soit directement par l’utilisation de motorisation puissante, de caoutchouc, de plastique et autres composants nocifs. La violence est également présente au quotidien dans le sport notamment quand les enjeux sont très importants et quand s’y ajoute une dimension exagérée de fanatisme. Le racisme est aussi de plus en plus exprimé sans gêne dans les tribunes par un public de plus en plus libéré de contraintes morales ou judicaires, dans une impunité déconcertante. Alors bien évidemment il y a des actions qui sont menées à travers ce qui est communément appelé aujourd’hui Safeguarding. Beaucoup de fédérations internationales dont World Athletics se sont lancées dans cette voie. Attendons de voir les résultats de telles stratégies mais toujours est-il que ces questions ne peuvent être solutionnées par de simples règles et sanctions. La Création par les Nations unis de la Journée Internationale du Sport au service du Développement et de la Paix a surement été pensée dans ce sens. Faut-il le rappeler la journée a été proposée par un africain : le marocain Kamal Lahlou.
Aziz Daouda Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Agentic AI Beyond Benchmarks: Meta-Agents & the Future of AI Evaluation with Khalil Mrini 369

I recently sat down with Khalil Mrini to talk about his work and international experiences. He has spent time in Marrakech, Switzerland, India, and the United States, each place influencing his perspective in different ways. We also mentioned his visit at the UM6P, his experience of the university, students and innkvative AI curriculum. Khalil presented his new paper on agentic AI. The paper focuses on the use of autonomous agents to evaluate and benchmark other agents: essentially, systems that can test one another’s capabilities. He described how this approach could provide a more dynamic and optimal method for measuring progress in AI research. We ended the conversation by discussing AI ethics. Our exchange raised open questions about responsibility, transparency, and how the field can ensure that increasingly autonomous systems align with human values.
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A Historical Triptych: How Morocco, Spain, and Portugal are Forging the Success of the 2030 World Cup 466

The assignment of the 2030 FIFA World Cup hosting rights to the unprecedented trio of Morocco, Portugal, and Spain marks the opening of a new chapter in the history of international and sporting relations. The joint organization of this event confirms an unparalleled dynamic, engaging the three nations in a triangular cooperation whose efficiency will be the decisive marker of this global event's success. This trilateral partnership transcends mere logistical collaboration to become a true lever for strategic development. The question is no longer whether bilateral relations are ready, but how their integration into a strengthened trilateral framework will guarantee the success of a mega-event poised to connect, for the first time, two continents through the medium of sport. Historical ties and geographical proximity provide a fertile ground for a remarkable intensification of relations between these three partners. The announcement of their tripartite bid has, in fact, elevated the need for harmonized coordination in the logistical, economic, and security domains to the level of a strategic imperative. I. The Political and Economic Foundations of Enhanced Cooperation The alignment around the 2030 project is not fortuitous; it is rooted in deep political and economic considerations that mutualize the interests of the three countries. •⁠ ⁠The Imperative of Convergence suffers no ambivalence: Spain and Portugal, while operating within the structural framework of the European Union, recognize Morocco as an essential strategic partner, a genuine gateway and pivot to the African continent. This dynamic is not unilateral; the Kingdom is consolidating its Euro-African anchor with heightened clarity through this same alliance. The World Cup deadline, far from being a simple calendar constraint, acts as a powerful lever, forcing the acceleration—often judged too slow—of regulatory, customs, and security convergence processes among the three capitals. Crucially, the political will displayed at the highest level—symbolized by the direct monitoring of Moroccan commitments by His Majesty King Mohammed VI—stands as a decisive catalyst, ensuring the establishment of a unified and enduring policy line, even in the face of contingencies and fluctuations in political majorities within the allied states. •⁠ ⁠Mutualization of Investments and Benefits: On the economic front, the World Cup represents an unprecedented opportunity to boost trade and investment. The trilateral agreements directly influence the planning of major works: the goal is no longer to build isolated infrastructures, but integrated networks (ports, air links, potential high-speed rail connections) designed for interoperability. The harmonization of tourism offerings and incentivizing fiscal regimes for sponsors and investors is crucial to maximize shared benefits. The success of coordination in the logistical, economic, and security domains will not be merely a performance indicator; it will be the symbol of a collective capacity to manage a complex event on a transcontinental scale. II. Managing Complexities: The Challenges of Co-Development An event of this magnitude, operated by three sovereign states, naturally generates frictions and coordination challenges that require first-rate diplomatic and technical management. •⁠ ⁠The Challenge of Global Security and Integrated Transport: The primary obstacle is the creation of a unified security space for the millions of supporters on the move. This demands real-time information sharing, coordination of law enforcement agencies, and the harmonization of emergency protocols. Concurrently, the transport system must be conceived as a single network. The transit of teams and supporters between Europe and Africa must be fluid, reliable, and ecological, necessitating targeted investments in airport capacity and maritime services. •⁠ ⁠The Cultural and Civilizational Vector: Beyond sport, the World Cup is a diplomatic platform. The secondary, but fundamental, challenge is to move beyond simple technical organization to present an ideal model of intercultural coexistence. Morocco, Spain, and Portugal must invest in promoting their cross-cultural heritages, consolidating the values of peace and mutual respect. This involves qualifying national institutions not only in logistics but also in public management and global media interaction, to avoid the pitfalls of fragmented or sensationalist coverage. III. The Structuring Influence of Bilateral Agreements on Logistics The influence of existing agreements between the three countries is vital for infrastructure development. The current stage is characterized by high anticipation from the private sectors and sports observers, who are watching for the concrete acceleration of construction projects. The overall efficiency of the operation—whether considering the pre-event phase, execution during the tournament, or the post-realization legacy—rests entirely on the solidity of the triangular commitment. The transformation of infrastructures, from stadiums to training centers and reception areas, must be carried out in a spirit of normative alignment. In conclusion, the 2030 World Cup is not merely the sum of three national organizations; it is a project of strategic co-development. The strong historical relations uniting the Kingdom of Morocco, Portugal, and Spain, amplified by a constant and high-level political will, constitute the decisive element for transforming this bid into a resounding success, offering the world a precedent of successful integration between two shores.