From Draft to Exposure Showcase Your Writing
Move your ideas beyond your own screen. Post on Bluwr to give your writing the exposure, attention, and recognition it deserves.
Pensez le Futur.
La politique marocaine en Afrique : une dynamique engagée et fédératrice... 34
Le Maroc, sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, mène une politique africaine volontariste et inclusive, visant à renforcer ses liens économiques, politiques, sociaux et culturels avec le continent. Cette stratégie privilégie un bilatéralisme pragmatique, favorisant l’intégration économique africaine, la coopération sud-sud et des partenariats stratégiques. Des accords ont été signés avec plus de 40 pays africains. Le retour du Royaume à l’Union africaine en 2017 a quant à lui marqué un tournant majeur dans cette stratégie et devenu un véritable accélérateur. Le Maroc s’intéresse aussi à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) comme relais de croissance.
Parmi les projets clés dans cette perspective, le gazoduc Nigeria-Maroc, long de 5 600 km. Il reliera l’Afrique de l’Ouest à celle du Nord, et transportera quelques 30 milliards de m³ de gaz naturel par an. Il améliorera l’accès à l’énergie pour pas moins de 400 millions de personnes dans 13 pays. Il s’inscrit dans la stratégie marocaine de transition énergétique. Estimé à plus de 25 milliards de dollars, ce projet apporte des retombées majeures pour la sécurité énergétique et le développement régional dans la complémentarité.
Le Maroc s’engage aussi fortement dans l’éducation et la formation des compétences, offrant chaque année près de 15 000 bourses à des étudiants de 49 pays. Environ 20 000 étudiants africains sont accueillis annuellement, dans des domaines tels que ingénierie, médecine, finance ou sciences sociales, grâce à l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI). Ce programme ambitieux se veut former une nouvelle génération de cadres et renforce les échanges scientifiques et culturels.
L’économie marocaine est pour sa part bien implantée en Afrique avec plus de 1 000 entreprises actives dans les secteurs bancaire, immobilier, télécom, agriculture et infrastructures. Attijariwafa Bank et BMCE Bank of Africa ou encore le Groupe Banque Populaire, sont présents dans plus de 26 pays, générant des centaines de millions de dirhams en Afrique subsaharienne. Ces institutions, avec 45 filiales et 4 succursales, réalisent environ 23% de leur chiffre d’affaires sur le continent, facilitant le financement des projets et l’intégration financière régionale. Wafa Assurance et le groupe Saham renforcent également cette présence dans de nombreux pays.
Le système de santé marocain, reconnu pour ses infrastructures modernes et son personnel compétent, attire chaque année des milliers d’Africains pour des soins divers, renforçant les liens humains. Le Maroc développe aussi des projets dans l’agriculture durable, les énergies renouvelables, la formation professionnelle et les infrastructures, soutenus par la Fondation Mohammed VI pour le Développement Durable. Plus de 60 % des IDE marocains sont dirigés vers l’Afrique.
Les échanges commerciaux du Maroc avec l’Afrique restent encore modestes par rapport à ses échanges totaux : environ 7 à 8 % du commerce extérieur marocain. La marge de progression est très grande et prometteuse. Ces échanges ont fortement progressé. En 2023, le volume total des échanges commerciaux entre le Maroc et les pays africains s’est élevé à 52,7 milliards de dirhams. Cela représente une croissance de 45 % par rapport à 2013, où ce volume était de 36 milliards de dirhams avec une croissance annuelle moyenne d’environ 10%.
Maroc Telecom, présent dans 10 pays, dessert environ 54 millions de clients et contribue à l’intégration numérique. Des groupes comme Ynna Holding, Alliances ou Addoha mènent des projets majeurs dans plusieurs pays, notamment la construction de logements et de centres hospitaliers.
En agriculture, OCP Africa opère dans 18 pays, formant plus d’1,5 million d’agriculteurs et fournissant des engrais adaptés aux terres et types d'agricultures locales. Son programme Agribooster facilite l’accès aux intrants, financements et marchés, stimulant la productivité et la sécurité alimentaire. OCP investit aussi dans des unités de mélange et de stockage d’engrais dans plusieurs pays et collabore à des projets innovants avec USAID et la Banque mondiale, notamment dans la production d’ammoniac vert.
SOMAGEC, acteur portuaire marocain majeur, réalise des projets en Guinée équatoriale, au Sénégal, en Mauritanie, au Bénin et à Djibouti, employant des milliers de personnes. Africa Motors, filiale d’Auto Hall, développe la production et la distribution automobile en partenariat avec Dongfeng pour plusieurs marchés africains.
Le sport est également un levier de coopération: la Fédération Royale Marocaine de Football a signé plus de 43 partenariats avec des fédérations africaines.
À travers ses entreprises et projets, le Maroc consolide son rôle clé dans le développement africain, fondé sur la solidarité, l’intégration économique et la prospérité partagée, suscitant jalousie et reconnaissance.
La coopération marocaine en Afrique est un pilier stratégique fondé sur le partage d’expertise, le développement économique et le renforcement des liens culturels. Grâce à son positionnement géographique et historique, le Maroc joue un rôle majeur dans l’intégration régionale, en soutenant des projets d’infrastructures, de formation, et d’innovation. Cette coopération se caractérise par un engagement durable visant à promouvoir la paix, la sécurité et le développement durable sur le continent africain. Le désenclavement proposé pour les pays du Sahel, par le recours au futur port de Dakhla va sans doute aucun davantage accélérer l'intégration recherchée à l'avantage des centaines de millions de pays africains.
L’idée de construire des ports comme celui de Dakhla s’appuie beaucoup sur la géographie stratégique du Maroc. C’est un atout qui saute aux yeux quand on regarde la carte. Le Maroc dispose d’un littoral de plus de 3 500 km, tourné à la fois vers l’Europe, l’Afrique de l’Ouest et l’Amérique. Dakhla, en particulier, se situe à mi-chemin entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne, ce qui en fait un point d’escale maritime naturel. La côte atlantique marocaine se trouve sur la voie qui relie la Méditerranée (via Gibraltar) à l’Afrique de l’Ouest et à l’Amérique. Cela permet de capter une partie des flux logistiques mondiaux. Le Maroc est à moins de 15 km de l’Europe à Gibraltar et en même temps relié à l’Afrique de l’Ouest. Le port de Dakhla s’inscrit dans cette logique : servir de hub logistique et industriel entre les deux continents. La zone de Dakhla offre des conditions naturelles favorables: eaux profondes et faible houle permettant de construire un port capable d’accueillir de grands navires, ce qui est rare sur la côte ouest-africaine.
Avec la Zone de libre-échange continentale africaine, un port comme Dakhla permettra donc au Maroc d’être une porte d’entrée des flux commerciaux vers l’Afrique de l’Ouest et au-delà vers le Mali, le Niger, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et plus.
Le Maroc a compris, les partenaires africains aussi. L'avenir sera radieux main dans la main.
Marche verte, complots algériens et diplomatie internationale : le Sahara au cœur de l’histoire contemporaine 48
Le Sahara marocain, devenu colonie espagnole en 1884, a été libéré suite à la Marche verte, une mobilisation pacifique inédite initiée par le Roi Hassan II. Le Royaume s'était lassé des démarches infructueuses entreprises à l’ONU devant la 4e Commission, depuis son indépendance. Une fois l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice obtenu, reconnaissant l’existence, au moment de la colonisation, de liens juridiques d’allégeance entre le Sultan du Maroc et les tribus vivant sur le territoire du Sahara, le Maroc passa à l’action.
Du 6 au 9 novembre 1975, 350 000 volontaires, armés uniquement du Coran et du drapeau national, ont marché vers le Sahara, symbolisant la volonté populaire de réintégrer ce territoire historiquement partie intégrante de la souveraineté du Maroc, tout comme la partie rattachée par la France à l’Algérie postcoloniale. Plusieurs citoyens de diverses nations participèrent à cette épopée.
Comme Kadhafi et Boumediene voyaient d’un mauvais œil cette libération qui renforçait l’aura de Hassan II en Afrique et dans le monde, ils sponsorisèrent le Polisario, un mouvement de soi-disant libération d’un prétendu peuple sahraoui. Très vite, le Polisario fut lourdement armé et soutenu par les régimes prosoviétiques et communistes de l’époque, au nom de la libération des peuples. On ne parla plus du Sahara espagnol encre moins de Sahara marocain. Par une habile propagande, le tandem imposa une nouvelle terminologie: le Sahara «occidental». En réalité, l’Algérie chercha ainsi à soustraire la partie du Sahara qu’elle occupe du problème frontalier avec le Royaume.
Il faut rappeler que sous colonisation, certaines zones du Sahara furent administrativement rattachées à l’Algérie française. Ces territoires marocains à l'origine, appelés par la France «Territoires du Sud», ne faisaient pas partie des trois départements traditionnels d’Algérie: Alger, Oran et Constantine, mais dépendaient de l’administration militaire. Ils avaient été arrachés petit à petit au territoire de l’Empire chérifien.
À partir de 1902, ces «Territoires du Sud» regroupaient plusieurs régions sahariennes sous contrôle militaire français. Cette organisation spéciale dura jusqu’en 1957, date à laquelle la départementalisation fut étendue, mais le Sahara resta sous gestion distincte. Ces zones administrées dans le cadre de l’Algérie française comprenaient toutes les régions aujourd’hui intégrées au Sahara algérien. Le Maroc, refusant de négocier la question des frontières avec la France, avait passé un accord avec le gouvernement algérien en exil pour une restitution des dites zones après l’indépendance. Ceux qui prirent le pouvoir à Alger à la libération rejetèrent l'accord d’un revers de main.
Dès 1975 donc, une guerre, soutenue logistiquement par Kadhafi, Boumediene, Cuba et d’autres, fut menée contre un Maroc surpris par l’ampleur de l’armée ennemie. L’ONU intervint alors, prétextant maintenir la paix dans la région. Celle-ci ne fut véritablement obtenue qu'en 1991, lorsque le Maroc renversa le rapport de force et captura des milliers de soldats et officiers algériens, dont le bien connu Said Chengriha. Ils seront libérés grâce à la médiation de l’Égypte menée par Hosni Moubarak lui même ancien prisonnier de l'armée marocaine en 1963, dépêché par le président Anouar Sadate, et surtout à la générosité de Hassan II qui n’a jamais voulu humilier son voisin vaincu.
L’ONU créa alors la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental, le Maroc mit à sa disposition une zone démilitarisée. Plusieurs envoyés du Secrétaire général vont se succéder avec pour mission de rapprocher les positions. Tous ont failli car dans cette affaire, il y a surtout mauvaise foi, jalousie, volonté de nuire et intérêts financiers. Bref un conflit artificiel. Tous ont démissionné et sont partis profiter d’une retraite paisible.
Depuis que la France abandonna l’Algérie à son sort, l’Afrique du Nord n’a jamais été tranquille. Il y eut la guerre des Sables contre le Maroc, menée par l'Algérie et une coalition de régimes militaires arabes et il y eu aussi l’invasion militaire algérienne côté Est où une partie du Sahara tunisien fut prise. Hassan II disait alors à De Gaulle que l’Algérie allait devenir le cancer de l’Afrique. Ce pays s’est construit sur le sang de ses martyrs mais leur sacrifice fut spolié par une junte militaire qui perdure et se délecte à perpétuer des conflits, notamment celui autour des territoires marocains du sud et tout récemment avec le Mali.
Le dernier médiateur des Nations unies, Staffan De Mistura, sans doute face à une impasse, aurait proposé une solution anachronique: la partition du territoire entre le Maroc et le Polisario. Une idée qui ignore la réalité politique, juridique et diplomatique, aujourd’hui largement consolidée en faveur du Maroc. On se demande sur quel pied s’est il levé ce jour-là. Il ne pouvait ignorer que le Maroc n’acceptera jamais la partition ni l’établissement d’un pays à la solde d’Alger sur son flanc sud. Déjà contraint de reconnaître la Mauritanie, il ne refera plus la même erreur.
L’idée de Staffan De Mistura est en total décalage avec le consensus international. Trois membres permanents du Conseil de sécurité: États-Unis, France et Grande-Bretagne, l’Espagne ancienne puissance occupante, ainsi que près de 120 autres pays, ont reconnu officiellement la souveraineté marocaine sur le Sahara "occidental". Certains y ont même installé des consulats. Ce soutien n’est pas un hasard, mais le fruit d’une stratégie diplomatique cohérente, d’une reconnaissance du droit du Royaume à défendre son intégrité territoriale et des efforts réussis pour intégrer ces provinces dans une perspective de développement et de stabilité régionale.
Boutros Massad conseillé spécial du président Trump vient rappeler à l'ordre sans ambiguïté sieur Staffan. Seule la solution marocaine est envisageable.
Proposer une partition revient à contourner ce consensus en donnant crédit à un mouvement «mercenaire», composé largement d’étrangers et soutenu exclusivement par l’Algérie. Plutôt que de favoriser la paix, cette approche perpétue le statu quo et risque un conflit direct entre le Maroc et l’Algérie, affaiblissant la légitimité de l’ONU, garante du respect du droit international.
Le Maroc a présenté une alternative crédible à ce conflit artificiel. Initié en 2007, ce projet offre aux habitants une large autonomie politique, administrative et économique sous souveraineté marocaine. C’est déjà le cas: la quasi-totalité des responsabilités, administratives ou représentatives, est entre leurs mains.
Le Polisario se trouve aujourd’hui à un tournant décisif : accepter ce plan et espérer jouer un rôle, encore à préciser, ou refuser l’offre et risquer isolement et disparition sans gain politique. Quant à l'Algérie elle a déjà tout perdu: milliards de dollars et cause saugrenue. Ses dirigeants vont devoir en rendre compte au peuple algérien.
Lutte contre la violence dans les stades marocains : Le rôle oublié de l’école, de l’EPS et du sport scolaire .partie 3/3 143
B. Former les enseignants et encadrants au rôle éducatif du sport
La mise en œuvre d’une telle approche repose sur des enseignants formés et outillés. Il est donc essentiel d’intégrer, dans la formation initiale et continue des enseignants d’EPS, des modules sur la gestion des comportements, la prévention de la violence, l’éducation à la citoyenneté par le sport. De même, les encadrants des associations sportives scolaires ou des clubs doivent être sensibilisés à leur rôle éducatif, au-delà de la simple performance. Le développement d’outils pédagogiques (guides, grilles d’observation, fiches pratiques) faciliterait cette transition vers un sport plus formateur que compétitif.
C. Créer des passerelles entre école, clubs et collectivités
Enfin, pour que l’action éducative soit cohérente et efficace, elle doit s’inscrire dans un partenariat local élargi. Les clubs sportifs, les collectivités territoriales, les associations de parents et les services de jeunesse peuvent être mobilisés autour de projets communs : tournois citoyens, rencontres inter-établissements, campagnes de sensibilisation dans les stades. L’objectif est de construire une communauté éducative élargie, où les jeunes retrouvent les mêmes valeurs dans l’école, sur le terrain, dans les gradins et dans la rue. Ce maillage social et éducatif est la condition pour espérer une transformation en profondeur de la culture sportive au Maroc.
Une collaboration étroite entre les établissements scolaires, les clubs sportifs, et les collectivités locales peut favoriser la mise en place de projets communs visant à promouvoir les valeurs du sport et à prévenir la violence. Des initiatives telles que des tournois inter-écoles, des ateliers de sensibilisation, et des campagnes de communication peuvent renforcer cette synergie.
Conclusion
Face à la persistance des actes de violence dans les stades marocains, il devient évident que les réponses purement sécuritaires ou répressives, bien que nécessaires, demeurent insuffisantes. Ce phénomène, profondément enraciné dans des logiques sociales, identitaires et émotionnelles, appelle une approche plus globale, centrée sur la formation du citoyen dès le plus jeune âge.
L’Éducation Physique et Sportive (EPS), ainsi que le sport scolaire à travers l’Association Sportive Scolaire (ASS), apparaissent comme des leviers puissants mais sous-exploités dans cette lutte. En transmettant des valeurs de respect, de coopération, de maîtrise de soi et de vivre-ensemble, ils peuvent jouer un rôle structurant dans la construction d’une culture sportive pacifique. Encore faut-il que cette dimension éducative soit pleinement assumée, valorisée et intégrée dans les politiques publiques.
Ce travail appelle ainsi à une mobilisation conjointe de l’école, des acteurs sportifs, des collectivités et des familles, dans une logique de prévention durable. Plutôt que de sanctionner après coup, il s’agit de former en amont, d’éduquer à la citoyenneté sportive, et de réconcilier les jeunes avec une pratique du sport porteuse de sens, de lien et de paix sociale.
En somme, la violence dans les stades marocains est un symptôme de dysfonctionnements sociaux et éducatifs. L'éducation physique scolaire, en tant que discipline formative, peut jouer un rôle central dans la promotion du civisme et la prévention de la violence sportive. Une stratégie éducative intégrée, impliquant les institutions publiques, les clubs sportifs, les associations et les médias, est essentielle pour construire une société plus pacifique et respectueuse des valeurs du sport.
Résumé
La violence dans les stades marocains constitue un enjeu social majeur, souvent abordé sous l’angle sécuritaire et répressif. Cet article propose de déplacer le regard vers la dimension éducative, en interrogeant le rôle de l’Éducation Physique et Sportive (EPS) et du sport scolaire dans la prévention de ces comportements violents.
À partir d’une analyse sociologique du phénomène, il met en lumière le potentiel de l’EPS et de l’Association Sportive Scolaire (ASS) comme espaces d’apprentissage des valeurs civiques, du respect des règles et du vivre-ensemble. Enfin, il propose une stratégie intégrée reposant sur une formation renforcée des enseignants, l’intégration explicite de la prévention dans les curricula, et la coopération entre école, clubs et collectivités. Cette approche éducative vise à construire une culture sportive pacifique et durable au Maroc.
« La passion peut unir… ou diviser »
1. Fnh: fnh.ma/article/actualite-economique/la-violence-dans-les-stades-revele-les-maux-de-notre-societe?
2.revuechercheur.com:www.revuechercheur.com/index.php/home/article/view/1179?utm_
3. Médias24: medias24.com/2023/05/16/une-etude-marocaine-revele-les-facteurs-influencant-les-comportements-violents-dans-les-stades/?
Lutte contre la violence dans les stades marocains : Le rôle oublié de l’école, de l’EPS et du sport scolaire .partie 2/3 137
II. L’éducation physique scolaire : un levier éducatif sous-estimé
Dans le contexte de la lutte contre la violence sportive, l’Éducation Physique et Sportive (EPS) constitue un champ d’action encore trop peu mobilisé, malgré son fort potentiel en matière de formation citoyenne. Elle ne se limite pas à l’enseignement des habiletés motrices, mais représente un espace éducatif complet, dans lequel les jeunes peuvent expérimenter des valeurs fondamentales du vivre-ensemble.
L'EPS au Maroc est définie par les orientations pédagogiques de 2007 et 2009 comme une discipline visant à développer les capacités sensori-motrices, les connaissances relatives à la santé et les attitudes liées à l'esprit sportif, à la compétition loyale, à l'autonomie et à la responsabilité [2]. Cependant, l'EPS est souvent reléguée au second plan dans le système éducatif, malgré son potentiel pour inculquer des valeurs de respect des règles, de coopération et de gestion des conflits. Les caractéristiques des adolescents du cycle secondaire collégial (12 à 15 ans), telles que la recherche d'appartenance au groupe et le désir d'indépendance, rendent cette tranche d'âge particulièrement réceptive à une éducation civique par le sport [2].
A. L’EPS : un espace d’apprentissage du respect et des règles
L'Éducation Physique et Sportive (EPS) offre un cadre structuré où les élèves peuvent apprendre des valeurs essentielles telles que le respect des règles, la coopération et la gestion des conflits. Ces compétences sont transférables à d'autres contextes sociaux, y compris les environnements sportifs en dehors de l'école.
L’EPS est par essence une discipline de la règle : règles du jeu, respect des consignes, gestion des conflits dans des situations de coopération ou d’opposition. Ces apprentissages, souvent implicites, peuvent être mobilisés explicitement pour développer chez l’élève des compétences sociales et émotionnelles durables. Le respect des règles n’y est pas imposé, mais expérimenté, compris et intériorisé à travers la pratique. En développant une posture éducative basée sur l’écoute, la régulation non violente et la valorisation du respect mutuel, l’enseignant devient un acteur-clé dans la prévention des conduites violentes.
B. Le rôle des enseignants d’EPS comme éducateurs sociaux
Les enseignants d'EPS jouent un rôle crucial dans la transmission de valeurs civiques. En adoptant une posture éducative axée sur la médiation et la gestion des émotions, ils peuvent aider les élèves à développer des comportements prosociaux et à comprendre les conséquences de la violence. Malheureusement, cette fonction éducative est souvent secondaire dans la formation initiale des enseignants d’EPS au Maroc, ce qui limite leur capacité à agir pleinement dans ce sens.
Des formations continues pour les enseignants et les encadrants sportifs sont nécessaires pour renforcer leurs compétences en matière de prévention de la violence. Ces formations devraient inclure des techniques de médiation, de communication non violente, et de gestion de groupe. L’enseignant d’EPS n’est pas seulement un transmetteur de savoirs techniques ; il est aussi un médiateur social. À travers la manière dont il gère la classe, organise les groupes, arbitre les conflits, il transmet un modèle de relation respectueuse et équitable. Ce rôle est essentiel dans un contexte où de nombreux jeunes n’ont que peu de repères stables en dehors de l’école.
C. Le sport scolaire (ASS) comme école de la citoyenneté active
L’Association Sportive Scolaire (ASS), souvent reléguée au second plan dans les établissements, représente pourtant un cadre idéal pour prolonger le travail éducatif entamé en EPS. Elle permet à l’élève de s’impliquer volontairement, de s’identifier positivement à un groupe, de vivre la compétition dans un cadre régulé et bienveillant. Contrairement aux tribunes, où la passion sportive peut être instrumentalisée à des fins d’exclusion ou de violence, l’ASS repose sur des valeurs d’engagement, d’effort, de solidarité et de respect de l’autre. C’est dans ce cadre que peut se construire une "culture sportive citoyenne", alternative à celle qui glorifie l’opposition, la provocation ou la domination. Les Associations Sportives Scolaires (ASS) permettent aux élèves de s'engager dans des activités sportives encadrées, favorisant l'esprit d'équipe, la responsabilité, et le respect des autres. Ces expériences peuvent renforcer le sentiment d'appartenance à une communauté et réduire les comportements violents en offrant des alternatives positives à l'expression de la frustration
III. Pour une stratégie éducative intégrée de lutte contre la violence sportive
La prévention durable de la violence dans les stades marocains ne peut se limiter aux interventions policières ou aux campagnes de sensibilisation ponctuelles. Elle nécessite une stratégie éducative transversale, ancrée dans les institutions scolaires, sportives et locales. L’école, et notamment l’EPS et le sport scolaire, doit être pensée comme le socle d’une culture sportive pacifique, construite dès le plus jeune âge.
Une approche globale est nécessaire pour prévenir la violence dans les stades, impliquant :
• Le ministère de l'Éducation nationale : renforcer l'EPS en tant que vecteur de valeurs civiques, former les enseignants à la gestion des conflits et à l'éducation à la citoyenneté.
• Les clubs sportifs et les associations : organiser des campagnes de sensibilisation auprès des jeunes et de leurs familles, promouvoir des valeurs de respect, de tolérance et de fair-play.
• Les collectivités locales : développer des infrastructures sportives accessibles, en particulier dans les quartiers défavorisés, pour offrir des alternatives aux jeunes.
• Les médias : diffuser des messages positifs sur le sport et le civisme, éviter la glorification de la violence.
A. Intégrer la prévention de la violence dans les curricula scolaires
L’EPS peut devenir un terrain privilégié d’apprentissage de la non-violence, à condition que cette finalité soit intégrée de manière explicite dans les programmes, les objectifs pédagogiques et les pratiques d’enseignement. Des séquences d’apprentissage peuvent être construites autour de thèmes comme : gérer un conflit en jeu, accepter la défaite, écouter et respecter un arbitre, coopérer dans un groupe hétérogène, etc. Au lieu de se limiter à la performance ou à la technique, l’approche pédagogique pourrait mettre l’accent sur les compétences sociales et civiques. Ces contenus doivent également être évalués et valorisés, pour éviter qu’ils soient perçus comme secondaires. Il est essentiel d'inclure des modules spécifiques sur la prévention de la violence dans les programmes scolaires, notamment en EPS. Ces modules devraient aborder des thématiques telles que la gestion des émotions, la résolution de conflits, et la promotion de la tolérance
Lutte contre la violence dans les stades marocains : Le rôle oublié de l’école, de l’EPS et du sport scolaire .partie 1/3 146
La violence dans les stades marocains est devenue, ces dernières années, un phénomène social préoccupant, affectant aussi bien les clubs amateurs que les rencontres de haut niveau. Cette violence se manifeste sous diverses formes : affrontements entre supporters, dégradations matérielles, slogans haineux, et agressions physiques. En dépit des dispositifs juridiques et sécuritaires mis en place par l'État marocain (renforcement de la législation, interdictions de stade, caméras de surveillance, interventions policières), les résultats demeurent limités. Ce constat interroge l'efficacité d'une approche strictement répressive et souligne la nécessité d'un traitement plus profond, notamment sur le plan éducatif.
Dans ce contexte, l'école — et plus spécifiquement l'Éducation Physique et Sportive (EPS) ainsi que l'Association Sportive Scolaire (ASS) — émerge comme un levier stratégique encore sous-exploité. En tant que discipline axée sur le corps, le respect des règles, le vivre-ensemble et la gestion de soi, l'EPS peut jouer un rôle central dans la prévention des comportements violents. Elle permet d'inculquer dès le plus jeune âge des valeurs telles que le respect, la tolérance, la coopération et la maîtrise des émotions, indispensables à une culture sportive saine.
Dès lors, une question centrale se pose : comment l'EPS et le sport scolaire peuvent-ils participer concrètement à la lutte contre la violence dans les stades marocains ? Autrement dit, l'école peut-elle être envisagée non seulement comme un espace d'instruction, mais aussi comme un acteur actif dans la formation du citoyen sportif ? Cette réflexion s'inscrit dans une approche sociologique et éducative, visant à analyser les liens entre les pratiques sportives scolaires et les comportements sociaux, dans une perspective de prévention.
Problématique et Hypothèses
La recrudescence de la violence dans les stades marocains soulève des inquiétudes quant à la cohésion sociale et à l'image du pays, notamment en perspective de l'organisation de la Coupe du Monde 2030. Face à ce phénomène persistant malgré les efforts sécuritaires et juridiques, cet article interroge le rôle du système éducatif, notamment à travers l'Éducation Physique et Sportive (EPS) et le sport scolaire, comme levier de prévention.
Problématiques:
• Comment l'éducation physique scolaire peut-elle être mobilisée pour promouvoir le civisme et prévenir la violence sportive ?
• Comment le système éducatif, à travers l’EPS et le sport scolaire, peut-il contribuer à la prévention de ce phénomène en agissant sur les comportements, les valeurs et les représentations des jeunes dès l’école ?
Hypotheses:
1. La violence dans les stades est le reflet de tensions sociales profondes, exacerbées par des facteurs socio-économiques et éducatifs.
2. L'éducation physique scolaire, bien que sous-estimée, possède un potentiel significatif pour inculquer des valeurs de respect, de tolérance et de vivre-ensemble.
3. Une stratégie éducative intégrée, impliquant les différents acteurs institutionnels (intégration explicite de valeurs civiques, coopératives et émotionnelles dans les apprentissages de l’EPS et dans les projets de l’Association Sportive Scolaire), constitue une stratégie éducative efficace pour prévenir la violence chez les jeunes et promouvoir une culture sportive pacifique.
I. La violence dans les stades marocains : un phénomène sociétal complexe
A. Formes et manifestations de la violence sportive
Au Maroc, la violence dans les stades se manifeste de diverses manières : affrontements physiques entre supporters, dégradations de biens publics, insultes, et comportements agressifs envers les forces de l'ordre. Ces actes sont souvent perpétrés par de jeunes individus en quête de reconnaissance sociale, utilisant le stade comme un espace d'expression de frustrations accumulées [1].
Les formes de violence varient : comportements agressifs sans violence physique (plus de 50 % des cas), actes de vandalisme (21 %), affrontements entre supporters (15 %), agressions contre les forces de l’ordre (9 %) et intrusions sur le terrain (4 %) [1].
B. Facteurs sociologiques sous-jacents
Plusieurs études ont identifié des facteurs contribuant à cette violence :
• Appartenance à des groupes ultras : Ces groupes offrent un sentiment d'identité et de solidarité, mais peuvent également encourager des comportements violents pour défendre leur territoire ou leur réputation [2].
• Conditions socio-économiques : Le chômage, la pauvreté et l'exclusion sociale sont des facteurs majeurs. Les jeunes issus de milieux défavorisés peuvent voir dans la violence un moyen d'exprimer leur mécontentement [3].
• Influence des drogues : La consommation de substances psychoactives est également liée à une augmentation des comportements violents dans les stades [3].
Une étude menée entre 2019 et 2023 révèle que 686 mineurs ont été poursuivis pour des actes liés au hooliganisme, dont 113 placés en détention provisoire. Ces jeunes, majoritairement âgés de 10 à 20 ans, sont souvent issus de milieux socio-économiques modestes et présentent un faible niveau d'éducation [1].
Les causes identifiées incluent la mauvaise gestion des clubs, le manque d’infrastructures sportives adaptées, le chômage, l’absence d’activités de loisirs accessibles et la consommation de drogues [1].
C. Dispositifs juridiques et sécuritaires déployés au Maroc
Le Maroc a mis en place plusieurs mesures pour lutter contre la violence dans les stades :
• Renforcement de la législation : Des lois spécifiques ont été adoptées pour sanctionner les actes de violence liés au sport.
• Mesures sécuritaires : Installation de caméras de surveillance, augmentation de la présence policière et interdictions de stade pour les individus violents.
Cependant, ces approches répressives ont montré leurs limites. Elles ne s'attaquent pas aux causes profondes du problème et peuvent parfois exacerber le sentiment d'exclusion chez les jeunes [1]
Rentrée scolaire : fardeau économique pour les familles et incertitudes multiples... 192
À l’aube d’une nouvelle rentrée scolaire, une réalité immuable revient hanter les très nombreuses familles concernées: le coût exorbitant des fournitures et services liés à l’éducation. Elles s’apprêtent à dépenser des sommes parfois déraisonnables avant même que leurs enfants ne franchissent le seuil de l’école, à tous les niveaux. le gonflement du prix de la rentrée ne se limite pas aux seuls cahiers et manuels: il s’étend à un ensemble d’éléments indispensables ou superflus qui alourdissent la facture de manière significative.
L’unanimité est faite autour du poids financier du cartable, un véritable casse-tête. Le budget moyen alloué par famille pour les fournitures scolaires dépasse souvent les 1500 dirhams. Ce chiffre augmente encore quand on intègre l’uniforme, lorsque il est exigé, les frais de transport, les droits d’inscription et les mensualités des établissements privés. Dans certaines grandes villes, le coût total peut dépasser les 3000 dirhams par enfant, soit un poids économique considérable pour de nombreuses familles.
Mais le problème ne réside pas uniquement dans ce coût élevé. La lourdeur du cartable, souvent citée, illustre une inflation non seulement financière, mais aussi matérielle. Le dos des enfants et leur musculature en devenir sont mis à rude épreuve, suscitant beaucoup d'inquiétudes en matière de santé. Au-delà des indispensables: cahiers, stylos, calculatrices, etc., les listes de fournitures incluent trop fréquemment des articles superflus, souvent imposés par les écoles pour des raisons inexpliquées. Ces demandes excessives alourdissent le cartable et complexifient le quotidien des élèves, sans réelle justification pédagogique.
Nous sommes en réalité aussi devant un système en décalage avec les attentes des parents et, par extension, du pays. Certains contenus scolaires sont obsolètes et problématiques. Les manuels scolaires, autre élément majeur de la dépense, sont loin d’évoluer au rythme des besoins actuels de la modernité à laquelle aspirent les parents et les enfants eux-mêmes. La modernisation que le pays ambitionne est également mise à mal. De nombreuses familles dénoncent la persistance d’erreurs, de fautes et de contenus peu adaptés à la modernité et à leurs aspirations. Les réformes annoncées, généralement mal inspirées, sont sans impact et ont toujours été inefficaces. Les critiques fusent tant sur le plan didactique que sur le fond : les supports pédagogiques peinent à engager les élèves dans un apprentissage stimulant et innovant. C’est l’une des raisons majeures de la grande déperdition des effectifs observée chaque année, et ce depuis longtemps déjà.
L’autre tare qui se répète est que, encore une fois, la rentrée sera inégale: luxe pour certains, sacrifice pour d’autres. Officiellement la rentrée scolaire ressemble bien souvent à un album photo idyllique où tout semble parfait. Pourtant, pour une majorité, elle est loin d’être un moment d’enthousiasme, comme elle devrait l’être. Face à un budget éducatif trop important, des choix cornéliens s’imposent: payer le loyer ou la scolarité, acheter des manuels ou assurer la subsistance de la famille. Ces contradictions traduisent une fracture sociale profonde. En somme, le Maroc à deux vitesses, dénoncé par Sa Majesté le Roi dans le 26e discours du Trône.
Pour nombre de parents, l’école reste un droit théorique, parfois sans intérêt, notamment en milieu rural. En réalité, elle commence par un endettement qui pèse lourd sur le quotidien et compromet parfois l’avenir même des enfants. Ce paradoxe, loin de se résorber, se répète chaque année, sans mesures significatives de la part des pouvoirs publics pour alléger la charge, si ce n’est par des mesures telles que la distribution de cartables d'une durée de vie anecdotique et une aide financière bien maigre.
Le niveau des enseignants suscite aussi depuis plusieurs années une inquiétude croissante, notamment depuis qu’a été "inventé" le recrutement par contrat parmi des diplômés licenciés, souvent en difficulté pour trouver un autre emploi stable. Cette situation a mené à une dégradation qualitative de l’enseignement, où de nombreux enseignants se retrouvent davantage préoccupés par des revendications syndicales et sociales que par leur mission première: instruire et transmettre le savoir. Le nombre de jours de grève est hallucinant.
Cette dynamique contractuelle, loin d’améliorer le système éducatif, semble parfois favoriser une forme d’instabilité et de démotivation. Par ailleurs, il est regrettable de constater une politisation accrue dans certains milieux enseignants, avec une infiltration d’idéologies qui dépassent le cadre pédagogique. Ces tendances, souvent orientées vers la contestation systématique de l’ordre établi, nuisent à un climat scolaire serein et compromettent l’exigence de neutralité nécessaire à tout enseignement. Les enfants en paient le prix.
Ainsi, plus qu’un simple problème de formation ou de compétences, le défi posé par la qualité des enseignants au Maroc souligne la nécessité d’une réforme globale et courageuse, mêlant amélioration des conditions de recrutement, formation académique et continue sérieuse, ainsi que la garantie d’une séparation claire entre politique et éducation. Sans cela, l’école marocaine risque de perdre encore davantage en efficacité et en crédibilité, au détriment des élèves et de l’avenir du pays.
L’éducation ne devrait pas reposer sur l’endurance financière, la patience ou l’indifférence des familles, mais sur une politique éducative et sociale cohérente. Une politique issue d’une projection claire de ce que devra être le citoyen marocain à horizon précis. Il est indispensable que l’État et les acteurs du secteur collaborent pour limiter les coûts imposés aux familles: revoir la liste des fournitures en éliminant le superflu, améliorer la qualité et la pertinence des manuels, développer davantage le soutien aux familles à faibles revenus, défalquer les charges scolaires des impôts, sans pour autant éluder la question des contenus et des compétences des enseignants.
Le « prix » de cette rentrée scolaire ne se mesure pas seulement en dirhams, mais dans la fracture sociale qu’il creuse, dans les inégalités qu’il maintient. Le véritable obstacle à l’éducation se trouve dans la compétence de l’enseignant, dans les programmes, et à la caisse du libraire où les familles doivent payer pour que leurs enfants aient ne serait-ce qu’une chance de réussir.
La rentrée scolaire est une affaire grave qui nécessite une prise de conscience collective et des actions concrètes pour garantir que chaque enfant, indépendamment des revenus de sa famille, puisse accéder à une éducation digne de ce nom. L’heure est à la réforme dans les faits, pas seulement dans les discours et les postures. L’école est le seul outil pour réduire les différences, garantir l’ascension sociale et assurer un avenir radieux au pays tout entier, à une seule vitesse.
Le Monde et le Maroc : déconstruire un regard biaisé sur une monarchie adulée... 260
Le journal Le Monde, fondé sur recommandation du Général De Gaulle dans le contexte de la seconde guerre mondiale en 1944, est-il besoin de le rappeler, est réputé internationalement pour son journalisme d’investigation et sa capacité d’analyse, affiche pourtant une approche souvent biaisée lorsqu’il s’attarde sur le Royaume du Maroc. L’article paru le 24 août 2025, intitulé « Au Maroc, une atmosphère de fin de règne pour Mohammed VI », illustre de manière symptomatique cette tendance, à laquelle il importe de répondre en rappelant aussi la relation conflictuelle entretenue par le quotidien avec le Royaume quasiment depuis toujours. L'impression est que c'est probablement le fait que le Maroc soit un Royaume qui gêne ou dérange le journal. La relation à la monarchie, notamment de la gauche française, n'est point étrangère à ce positionnement idéologique.
Depuis longtemps, la couverture éditoriale de Le Monde à l’égard du Maroc évite la neutralité. Dès l’époque de Hassan II, le journal adoptait fréquemment un ton critique, parfois injustement sévère, proposant une grille de lecture européenne qui a souvent réduit la complexité politique marocaine à une caricature. Entre interprétations déconnectées du terrain et insinuations infondées, le traitement réservé au pays s’est souvent limité à une vision manichéenne, marginalisant les nuances concrètes de ses évolutions et l'histoire séculaire du pays. Faut-il encore rappeler que le Royaume, état nation, existe bien avant la construction appelée aujourd'hui France. Il a donc ses propres codes et sa propre évolution et vision des choses.
La posture du journal, héritière d’une lecture postcoloniale marquée par un socialisme primaire et figé sur l’image d’un pouvoir autoritaire immuable et d’une société en ébullition prêt à basculer. Les journalistes se voient revivre par procuration les années avant 1789. Les amalgames et les interprétations romancées sont la règle.
Pour en revenir à l'article, le Roi du Maroc, Serait-il un souverain mal compris ? Le Royaume, quant à lui, demeure-t-il si peu connu des journalistes du "Le Monde" ?
Le peuple séculaire du Maroc serait-il une simple copie de celui de la France du moyen âge? ou est-ce simplement une posture idéologique qui aveugle le journal.
L’évocation d’une « atmosphère de fin de règne » dans l’article récent trahit une profonde méconnaissance doublée d’une hypothèse douteuse. En réalité, aucun signe tangible de déclin n’émerge, bien au contraire. Le peuple marocain affiche un attachement notable à sa monarchie, perçue comme un pilier essentiel pour la stabilité, le développement et la cohésion nationale. Une simple observation des réseaux sociaux aurait évité aux auteurs de s’égarer ainsi, et pour cause, depuis 1999, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, le Maroc a accompli d’importantes réformes. Des avancées qui avaient demandé deux siècles à la France. Comment peut-on oublier de parler des grandes réalisations du pays en un laps de temps si court :
- Une croissance économique soutenue dans plusieurs secteurs stratégiques, génératrice d’emplois et de perspectives durables.
- La modernisation du code de la famille (Moudawana), symbole d’avancées sociales majeures, notamment en faveur des droits des femmes.
- L’adoption d’une politique de justice transitionnelle ayant favorisé réconciliation et apaisement des blessures historiques.
- La mise en place d’une couverture médicale obligatoire, élargissant l’accès aux soins pour tous.
- Une diplomatie affirmée, reconnue sur le continent africain et à l’échelle internationale, démontrant une stratégie réfléchie et tournée vers l’avenir.
- Le Royaume s'apprête à recevoir la Coupe du Monde de Football signe d'une grande confiance de la communauté internationale.
Ces succès, pourtant flagrants, sont délaissés par les auteurs, car ils contredisent une narration sensationnaliste de déclin monarchique qui séduit certains horizons français, pourtant, sous cape, nostalgiques de la Monarchie qu'ils ont tuée. L’article mêle sans précaution rumeurs, clichés dépassés et hypothèses sans fondement, peignant le pouvoir comme figé, vieillissant et oppressif. L'auteur ignore sciemment la réalité multiple d’un pays à la croisée de traditions séculaires et d’une modernisation soutenue. La présentation d’un règne « crépusculaire » relève d’un regard condescendant, réminiscent des stéréotypes dominants qui assignent souvent le monde arabe et africain à des récits d’instabilité et de déclin.
Contrairement au tableau sombre que dépeint Le Monde, le Maroc contemporain sous Mohammed VI poursuit une trajectoire dynamique, faite de progrès concrets et d’enjeux réels, en phase avec les attentes populaires. Le rejet ne s’exprime pas à travers un éloignement de la monarchie, mais par une exigence de réformes réfléchies, graduelles, respectueuses des traditions et des institutions. Dans ce cadre, parler de « fin de règne » relève d’une lecture erronée qui dénature la fonction et le rôle réels de la monarchie aujourd’hui.
Il est essentiel ici de revendiquer un journalisme rigoureux, fondé sur la recherche documentaire et le pluralisme, qui s’affranchisse enfin des réflexes postcoloniaux et d’un regard condescendant. Le Maroc ne saurait être réduit à un objet d’étude exotique ni à un terrain d’application pour des scénarios importés. Plus qu’un vestige, la monarchie incarne un levier central d’une nation en mouvement, portée par un leadership lucide et engagé.
Le passé éditorial du Le Monde semble toujours peser sur son analyse des événements actuels au Maroc. En affirmant péremptoirement une « atmosphère de fin de règne », l’article déconnecte son diagnostic des réalités sociales, économiques et politiques qui façonnent le Royaume. Les avancées réalisées témoignent d’une volonté sincère d’articuler traditions et modernité, stabilité et aspirations populaires, dans un environnement régional difficile que le pays a su appréhender avec discernement.
En occultant ces éléments, privilégiant des ragots infondés et des stéréotypes achevés, le texte favorise un récit alarmiste qui dessert tant la vérité que le dialogue constructif, alimentant des préjugés hérités d’une vision postcoloniale obsolète.
Ainsi, loin d’un déclin annoncé, le Maroc trace un chemin fondé sur un leadership consciencieux, enraciné dans une histoire millénaire, et attentif aux défis actuels, tourné vers un destin porteur d’espoir.
Il est temps que Le Monde renouvelle son regard avec honnêteté et respect, en dépassant les clichés et en intégrant la diversité de la voix marocaine. L’arrogance d’un regard extérieur ne doit jamais primer sur la réalité vécue.
Les lecteurs de ce journal comme les autres, quand il s'agit du Maroc, méritent une information équilibrée, non partisane et ouverte, qui reflète la richesse et la profondeur d’une société et d'un Royaume en pleine transformation, fidèle à ses institutions et à son souverain.
Amour 211
L'Amour!
L'amour est un destin
On ne choisit guère le moment d'aimer
Ça arrive un soir ou un matin
Ça survient par le pur des hasards
ça vous rend confus et hagards
Un jour où on s'y attend le moins
On n'a rien vu venir de loin
Ça arrive en un clin
d'œil..
Sans rendez-vous..
Ça vous rend doux..
Ça vous fait perdre la raison..
Ça vous fait fuire la maison
Comme le feu ça vous brûle de passion
Le coup de foudre est légion
Vous aurez votre part, votre ration
Sans logique...
Mais c'est beau malgré tout ce qu'on endure
C'est un sentiment pur
Quand c'est sincère
C'est magique
C'est fantastique
Malgré ses peines et chagrins,
ses nuits blanches jusqu'au matin
C'est l'élixir de la vie
C'est l'extase à l'infini...
Ça vous arrive par magie..
Se contenter d'aimer vous éloigne de tout..
Ça vous assiége de partout!
Ça vous accapare!
Ca vous rendra fou tôt ou tard!!!
Dr Fouad Bouchareb
El Medano /Tenerife
Le 24 Août 2025
Inspiré d'un texte de Jalal Eddine Erroumi
جلال الدين الرومي
Tous les droits sont réservés
Ukraine et Soudan : deux conflits, deux regards différents... 280
L’ensemble du monde occidental s’est retrouvé à Washington il y a quelques jours. Le président Trump cherche depuis son retour à sauver ce qui reste de l’Ukraine, et les Européens ne veulent véritablement pas que cela se fasse dans leur dos. Faute de jouer un rôle déterminant ils veulent au moins être là. I y va de leur crédibilité et surtout de leur image vis à vis du reste du monde.
Surchauffée par une Europe à la langue plus longue que le bras, une Europe de plus en plus impuissante, l’Ukraine a subi, puis mené, une guerre qu’elle pensait remporter avec l’appui de l’Occident. A aujourd'hui elle a perdu 20% de son territoire et ce n'est pas fini. Au lieu que Volodymyr (Zelensky) aille traiter directement avec Vladimir (Poutine), il a cru plus malin d’aller chercher appui chez ceux qui, en fait, étaient déjà dans l’insuffisance depuis qu’ils ont délégué leur défense à l’OTAN, donc aux États-Unis. Les Européens vont l’apprendre à leurs dépens : on ne fait pas la guerre quand on n’en a pas les moyens.
Ce même monde ne pipe mot sur ce qui se passe au Soudan. C’est moins «intéressant». Deux généraux, n’en portant que le nom, se sont lancés dans une compétition militarisée pour prendre le pouvoir, quelques jours seulement après avoir signé un accord pour se le partager. Depuis, la situation a évolué. Chaque jour, des vies sont perdues, des femmes violées, et des millions de personnes n’ont plus que l’errance dans le désert comme refuge...
Pour le monde occidental, peut-être — je précise bien, peut-être — il ne s’agit que d’Africains qui, pour la plupart, se croient Arabes, et qui s’entretuent.
La guerre au Soudan, particulièrement dans la région du Darfour, reste l’un des conflits les plus dramatiques et meurtriers depuis son déclenchement en avril 2023. Cette guerre oppose principalement deux forces rivales : les Forces armées soudanaises (SAF), dirigées par Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de soutien rapide (FSR), menées par Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemedti », ancien chef des milices Janjaweed. Ces dernières, avec leurs milices arabes alliées, sont responsables de massacres massifs, notamment à l’encontre des populations massalit et d’autres groupes non arabes du Darfour. En fait, ceux qui se considèrent comme arabes tuent et chassent de leurs terres ceux qu’ils ne reconnaissent pas comme leurs semblables. La BBC vient de consacrer une enquête à ce sujet et a produit un documentaire qui interpelle la conscience collective, si, bien sûr, ce qui reste de conscience humaine prenait le temps de le voir.
Le conflit est essentiellement une lutte de pouvoir entre les deux chefs militaires, qui avaient signé faut il le rappeler un pacte pour gouverner ensemble le pays. Le basculement dans les affrontements armés a été brutal et s’est étendu à plusieurs régions, notamment au Darfour, où les FSR et leurs alliés sont accusés de graves exactions. Les Janjaweed, milices se disant arabes auparavant soutenues par Omar El-Béchir, ancien président du Soudan, sont à nouveau actives sous la bannière des FSR, perpétrant des violences à caractère ethnique dont ils ne se cachent même pas. Sont également concernés dans l'affaire, le Mouvement de libération du Soudan (ALS/SLM), rebelles historiques du Darfour, fragmentée entre Minni Minnawi et Abdelwahid Mohamed al-Nur.
Les massacres sont d’une ampleur terrifiante. Selon l’ONU, à Al-Geneina, capitale du Darfour occidental, entre 10 000 et 15 000 civils massalit ont été tués entre juin et novembre 2023 par les FSR et les milices arabes alliées. Plus largement, on compte plus de 150 000 morts en deux ans dans tout le Darfour, avec 13 millions de déplacés, soit la moitié de la population soudanaise, poussés au bord de la famine. Des ONG comme Médecins Sans Frontières alertent sur le risque imminent de massacres dans des villes comme El-Fasher, lourdement assiégée. Les violences comprennent également des destructions d’infrastructures civiles, écoles, mosquées. Les exactions sexuelles systématiques sont un autre aspect du massacre.
Suite à une attaque meurtrière il y a quelques jours, Médecins Sans Frontières vient d’ailleurs de fermer le seul hôpital encore en fonction à Zalengei, chef-lieu de la région, rendant impossible toute activité médicale. Ce n’est pas le premier hôpital à fermer ainsi.
Malgré les preuves abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, la réaction internationale reste largement inefficace. Si les États-Unis et l’ONU reconnaissent officiellement la gravité du génocide, leurs interventions directes et sanctions restent timides. L’Union africaine et l’ONU peinent à déployer des forces capables d’imposer la paix et de faire respecter le droit international. Les pays arabes, quant à eux, n’exercent aucune pression notable sur Hemedti ou Burhan, ce dernier jouant un rôle de poids au Soudan depuis longtemps.
Ce silence est dénoncé comme une complicité par de nombreux observateurs, qui y voient une forme de racisme institutionnel dévalorisant les vies africaines, en particulier celles des populations massalit victimes des FSR. Le fait que Hemedti et ses alliés se réclament «arabes» en s’attaquant aux groupes dits «africains» contribue, selon certains, à l’indifférence des pays arabes, plus préoccupés par leurs dynamiques régionales que par les droits humains. Les organisations musulmanes internationales aussi n’ont pas non plus pris position avec force, malgré l’instrumentalisation fréquente des arguments religieux par les belligérants.
Le conflit est également marqué par une contradiction religieuse profonde: le meurtre, l’injustice et la guerre entre musulmans sont formellement condamnés par l’islam, sauf en cas de légitime défense ou de lutte contre l’oppression. Or, les massacres perpétrés au Darfour sont régulièrement dénoncés comme contraires à ces principes par des intellectuels et leaders religieux musulmans, sans que ces condamnations aient un impact concret sur la violence.
Le conflit a provoqué la plus grande crise humanitaire mondiale actuelle, avec les 13 millions de déplacées. L’accès aux soins, à la nourriture et aux abris, reste plus que limité. Les populations civiles vivent dans une insécurité extrême, prises dans des luttes ethniques et politiques instrumentalisées par des chefs de guerre assoiffés de pouvoir. La communauté internationale, les pays arabes et les acteurs musulmans semblent manquer à leurs responsabilités, laissant se perpétuer cette tragédie sous un silence inquiétant.
Cet état de fait interroge non seulement la conscience collective mondiale, mais aussi la capacité réelle des institutions internationales à protéger les populations les plus vulnérables face à des violences d’une telle ampleur. La situation au Darfour et dans le reste du Soudan reste un cri d’alarme urgent à ne pas ignorer.
L'espoir est que soit arrêtée au plus vite la guerre en Ukraine mais également au Soudan car là aussi se sont des générations innocentes qui paient le prix de la violence guerrière.
Civisme et image nationale : un défi stratégique pour le Maroc à l’horizon du Mondial 2030 210
Problématique
Alors que le Maroc s'apprête à coorganiser la Coupe du monde de football en 2030, un événement d'envergure mondiale, le pays fait face à des défis en matière de civisme. Comment le Maroc peut-il améliorer le comportement civique de ses citoyens pour offrir une image positive aux millions de visiteurs attendus et assurer un héritage durable au-delà de l'événement ?
Hypothèses
1. Le déficit de civisme au Maroc est reconnu par les citoyens eux-mêmes, mais il persiste en raison d'un manque de coordination entre les institutions et d'une application insuffisante des lois.
2. L'organisation du Mondial 2030 peut servir de catalyseur pour renforcer le civisme, à condition d'une mobilisation multisectorielle et d'une stratégie éducative cohérente.
3. L'école joue un rôle central dans la formation au civisme et peut être le point de départ d'une transformation durable des comportements.
I. État des lieux du civisme au Maroc
– Perceptions citoyennes : selon une enquête du Centre marocain pour la citoyenneté (CMC), 73,5 % des sondés sont insatisfaits du respect de la propreté, 60,9 % dénoncent le non-respect du Code de la route, et 60,7 % déplorent un déficit de ponctualité [1].
– Incivilités spécifiques : le harcèlement dans l’espace public est jugé préoccupant par 69,6 % des participants, et 84,8 % estiment que l'agressivité dans les services touristiques nuit fortement à l'image du Maroc [1].
II. Enjeux pour l’image du Maroc lors du Mondial 2030
– Risques d'image : les incivilités pourraient ternir l'image du Maroc pendant la Coupe du monde, affectant le tourisme et les relations internationales [2].
– Opportunité de transformation : L'événement peut être un levier pour initier des changements profonds en matière de comportement civique.
III. Rôle des institutions publiques dans la promotion du civisme
– Coordination interinstitutionnelle : nécessité d'une collaboration entre les ministères de l'Éducation, de l'Intérieur, de la Culture, du Tourisme, et les collectivités locales.
– Missions spécifiques :
– Ministère de l'Éducation : intégration du civisme dans les programmes scolaires.
– Ministère de l'Intérieur : renforcement de l'application des lois et des sanctions contre les incivilités.
– Collectivités locales : mise en place de campagnes de sensibilisation et d'initiatives communautaires.
IV. L’école comme vecteur de transformation durable
– Éducation au civisme : intégration de modules sur le respect des règles, la tolérance, et la responsabilité citoyenne dès le primaire.
– Activités parascolaires : organisation de projets communautaires, de clubs de citoyenneté, et de partenariats avec des ONG pour renforcer l'engagement civique des élèves.
– Formation des enseignants : développement de programmes de formation continue axés sur l'éducation civique et morale.
Conclusion
Le civisme est un enjeu majeur pour le Maroc à l'approche de la Coupe du monde 2030. Une stratégie nationale intégrée, impliquant l'ensemble des institutions publiques et la société civile, est essentielle pour améliorer les comportements civiques. L'école, en tant que lieu de formation des futurs citoyens, doit être au cœur de cette transformation pour garantir un héritage durable au-delà de l’évènement.
1. Le Matin.ma : lematin.ma/nation/le-civisme-en-crise-une-urgence-nationale-a-lapproche-du-mondial-2030/282259 ?
2. H24info : h24info.ma/maroc/mondial-2030-les-incivilites-maroc/?
Vous quittez Bluwr.
Nous ne pouvons pas garantir ce qui se trouve après ce lien
Grand Israël : une menace pour la paix et la stabilité 327
Les dernières semaines ont été marquées par des déclarations pour le moins déconcertantes de certains dirigeants israéliens, ravivant le débat fondamental autour des frontières de l’État hébreu. Depuis sa création en 1948, suite à une décision onusienne, Israël n’a jamais défini officiellement et durablement ses frontières, une situation unique qui fragilise la stabilité régionale ainsi que la crédibilité du droit international.
Cette absence de délimitation a des conséquences lourdes sur un climat déjà marqué par un profond manque de confiance, tant dans la région qu’au-delà. Cette situation est souvent exploitée par ceux qui n’ont de cesse de qualifier Israël de «cancer» dans la région.
Contrairement à la majorité des États, Israël n’a pas précisé ses frontières dans sa déclaration d’indépendance. Les lignes aujourd’hui reconnues internationalement sont celles de l’armistice de 1949, dites «ligne verte», mais elles ont été sans cesse modifiées par les guerres et les expansions territoriales, notamment après la guerre des Six Jours en 1967. Israël occupe depuis cette date la Cisjordanie, a annexé Jérusalem-Est et le plateau du Golan, tandis que la bande de Gaza, occupée puis évacuée en 2005, reste soumise à un strict contrôle. Après les récents développements consécutifs au 7 octobre et la réponse disproportionnée de l’État hébreu, le gouvernement en place ne cache plus sa volonté de procéder à une nouvelle annexion.
Ces déclarations récentes ravivent la tension, notamment par l'évocation des « frontières bibliques ». Il n'y a là qu'une seule interprétation possible: l’annexion pure et simple de la Cisjordanie et menace directe pour les pays limitrophes.
Les propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, ceux du ministre Smotrich et d’autres membres de la coalition au pouvoir, témoignent d’une volonté de maintenir la confusion, notamment quand des voix ultranationalistes continuent de faire allusion à la notion de «Grand Israël». Ce concept, fondé sur des textes religieux, englobe des territoires bien au-delà des frontières internationalement admises, s’étendant potentiellement sur la Cisjordanie, voire sur des parties de la Jordanie, du Liban, de la Syrie et de l’Égypte.
Ceci est d’autant plus inquiétant que cette position n'a en face que des dénonciations inefficaces ou inaudibles des pays arabes, affaiblis par des divisions répétitives et des contradictions dans les rangs palestiniens, fatigués par le sabotage de toutes les initiatives des deux côtés et ulcérés par l’interventionnisme à peine masqué de l'Iran, qui a réussi à soudoyer une faction palestinienne affaiblissant la cause, sabordant toute possibilité de paix. Cette faction, tellement radicalisée, est devenue un allié objectif d'Israël et est qualifiée de terroriste. Parallèlement, il y a inaction complice des occidentaux, qui ne condamnent que du bout des lèvres les diverses exactions. En substrat, une construction anachronique, une invention du XIXe siècle visant à masquer des siècles d'antisémitisme chrétien, qu’il soit catholique, orthodoxe ou protestant : le judéo-christianisme. C'est un amalgame étonnant servant à opposer la civilisation occidentale au reste du monde, et notamment au monde dit arabe. Par cette amalgame voilà enterré tout au moins en apparence une haine qui a persisté depuis le premier martyr du christianisme Etienne, lapidé par les pharisiens. Une haine qui n'a jamais cessé. Face à cet imbroglio, il n’y a rien d’autre que l’impuissance chronique de l’ONU.
La question du respect du droit international et de la définition des frontières d’Israël devrait poser un défi majeur aux puissances occidentales, et notamment aux États-Unis. Si l’ONU fut, historiquement, à l’origine de la création d'Israélien avec la résolution 181 de 1947, elle se révèle aujourd’hui impuissante face à l’expansion et à l’absence volontaire de délimitation des frontières du pays. La résolution 242, exigeant le retrait des territoires occupés en 1967, n’a jamais été appliquée, tout comme l’ensemble des résolutions impliquant l’État hébreu. Les États occidentaux, pourtant alliés d’Israël et détenteurs d’un pouvoir de pression, refusent jusqu’à présent de contraindre Israël à se conformer aux normes internationales, se limitant à des appels diplomatiques à la reprise des négociations et à la reconnaissance d’un État palestinien, notamment depuis le début de cet été. À cela, les dirigeants israéliens répondent par un refus catégorique et une imbrication entre antisémitisme et opposition ou critique de la politique d’un gouvernement. Pour le gouvernement actuel, il n’y a aucune marge de manœuvre: ou on accepte le diktat israélien, même quand il s’agit de transgressions du droit international et de déni des droits humains des Palestiniens, ou on est antisémite. On oublie simplement que les Palestiniens sont aussi des Sémites... Cela engendre des tensions déplorables aux conséquences fâcheuses pour de nombreux pays, aurait dit De Gaulle.
Ces derniers développements si non stoppés, vont sans doute accroître le risque pour la stabilité mondiale. Jusqu’à présent, la contestation des peuples de la région est contrôlée, voire interdite, mais jusqu’à quand ?
L’absence de frontières reconnues et la normalisation du recours à des narratifs religieux pour légitimer la possession de terres illégitimes, constituent une menace directe pour la stabilité régionale et mondiale. Oser évoquer le «Grand Israël», c’est légitimer des velléités expansionnistes, susciter la crainte chez les voisins et alimenter l’instabilité. Dans ses récentes interventions, le ministre israélien des Affaires étrangères n’hésite pas à présenter l’éventualité d’un État palestinien comme une menace existentielle pour Israël. Le gouvernement actuel ne veut pas d’un État palestinien, pourtant seule solution envisagée et logique pour la sécurité même d’Israël, alors que maintenir l’ambiguïté sur le tracé des territoires ne peut que perpétuer le conflit et empêcher toute perspective de paix durable.
Au-delà des considérations stratégiques et religieuses, il revient à la communauté internationale, et particulièrement aux Occidentaux, de prendre leurs responsabilités pour exiger enfin qu’Israël définisse ses frontières conformément au droit international, comme c’est le cas pour tout autre État. En dehors de cette perspective, toute solution politique au conflit israélo-palestinien restera lettre morte, avec le risque permanent d’un embrasement global.
Les citoyens israéliens doivent également prendre leur responsabilités. Continuer à voter pour des illuminés ne constitue en rien une garantie de sécurité, mais davantage une menace pour l’avenir des enfants des deux camps, alors qu’une vie en paix est possible. Beaucoup d’Israélites le savent et le crient de toutes leurs forces, mais leurs appels restent imperceptibles. C’est avec ceux là qu’il faut construire la paix, et ils sont nombreux en Israël même et à travers le monde, notamment aux États-Unis.
Par l'or couronnés 224
Par l’or couronnés
L’amoureux ne peut être qu’heureux,
Certains disent aimer est douloureux,
La contradiction se voit chez les peureux,
Qui voient que l’amour est vireux…
Poison ou non, n’a de l’amour que le nom,
L’amoureux ne tue jamais son compagnon,
L'amour pas toxique comme le champignon,
Consolide amitié, mariage ou simple union…
Les sentiments nous font vibrer le cœur,
Nous ne sommes pas frères et sœurs !?
Adam et Eve nos parents d’ailleurs,
L’amour pour nous est le meilleur…
Alors aimons-nous de bonne heure,
Nos cœurs soient pépinières des fleurs,
Qui ne poussent jamais ailleurs,
Aromatisent âmes corps et demeure…
Les amoureux d’aujourd'hui,
De la beauté du corps séduits,
Celle de l’âme, ils la fuient,
Passent un moment et s’ennuient…
Les amoureux qui papillonnent,
Sans vergogne, aux flirts se donnent,
Jamais l’amour ne leur pardonne,
N’auraient ni fleurs ni couronnes…
Les amoureux chevronnés,
L’amour sincère, ils l’ont donné,
Les sentiments au top non plafonnés,
Ainsi, ils sont par l’or couronnés…
Dr Mustafa BELRHITI ALAOUl
TDR 22/08/2025