Pensez le Futur.

La plus émouvante étape de ma carrière professionnelle de médecin de santé publique. 1371

Le 7 Octobre 2005 alors que j'étais penché sur mes dossiers en ma qualité de coordonateur régional de la santé à la région Doukkala Abda le surveillant général de l'hôpital Mohamed V de Safi Rompa ma solitude en rentrant dans mon bureau pour m'annoncer avec grande émotion la naissance d'un triplet à la maternité. Cet évènement exceptionnel me poussa illico presto à accourir au chevet de la parturiente. Elle était jeune et désemparée. Trois beaux bébés , deux filles et un garçon bien portants attiraient déjà la curiosité du personnel et justifiaient la fierté affichée de la sage femme de garde. . S'agissant d'un accouchement à terme et normal, la conduite de l'acte a été dirigé avec succès et réussite par la gynéco obstétricienne, le Dr. Saliha Brams assisté des sages femmes, Mme Kamiri et Mme El Jadidi La jeune maman m'expliqua qu'elle a déjà 2 enfants et qu'elle vit dans une chambre de 8 mètres carrés au modeste quartier de Kaouki avec son mari chômeur et sa belle mère. Je donne des ordres à l'assistance sociale d'apporter du lait, layettes, des bavettes des biberons et des couvertures. Ce fut chose faite. De retour au bureau j'informe plusieurs mécènes que je connais dans le but de porter de l'aide à cette famille. Durant les deux suivants jours je rendais visite 3 fois par jours à la mamans. Le papa était perturbé et m'expliquait qu'il était dans le besoin et qu'il ne travaillait qu'occasionnellement au port pour écailler des poissons pour quelques dirhams. Aucun mécène n'a répondu à ma requête d'aide. Le troisième jours j'ai reçu Mr Salah Zentar correspondant du Journal le Matin. Un grand ami et un bon journaliste. L'idée me vint de lui demander de faire un appel aux âmes charitables pour venir à l'aide à cette famille. Il me promis de le faire par devoir et plaisir et qu'il allait même contacter Mr Hassan Alaoui alors rédacteur en chef de mettre l'annonce à la première page. On est allé rendre visite à la maman et aux bébés et après l'autorisation de celle-ci on a pris leur photo pour la circonstance. Deux jours s'écoulérent. La maman quitte l'hôpital pour sa modeste demeure en effet j'avais peur que si les bébés restaient à la maternité qu'ils attrapent une infection nosocomiale. En fin de matinée Mr le Wali me téléphona il m'annonça avec émoi que SM le Roi MOHAMMED VI à décidé de venir en aide à cette famille. C'était le plus beau jour de ma carrière. Une et une seule personne a répondu à l'appel aux ames charitables lancé sur le journal est c'est notre Roi que Dieu l'Assiste et le Garde. Dr Fouad Bouchareb
Boucharfou Boucharfou

Boucharfou

Le Dr Fouad Bouchareb est un médecin marocain ayant exercé pendant 35 ans dans le domaine de la santé publique. Originaire de Sefrou, il a travaillé dans plusieurs régions du Maroc, notamment Safi et Souss-Massa-Draa. Il est connu pour ses récits touchants sur ses expériences médicales, ses relations avec ses patients et les défis auxquels il a été confronté en tant que professionnel de la santé.


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La Loi 30-09 : Un "Arbre aux Fruits Amers" qui Freine le Sport Marocain 76

Si l'éclatante performance du Maroc sur la scène internationale, notamment dans le domaine du football, témoigne d'un rayonnement grandissant, une législation à la traine pourrait bien devenir un fardeau majeur. La Loi 30-09, censée moderniser le secteur après la lettre royale de 2008, s'avère, quinze ans après son entrée en vigueur tardive, être un frein, marqué par des incohérences, une application défaillante et une ingérence étatique contestée. Des Exigences Inadaptées et des Sanctions Oubliées La Loi 30-09 est née en 2010 d'une volonté royale d'établir un cadre juridique pour corriger les problèmes du sport marocain et s'aligner sur les standards internationaux. Mais l'outil s'est rapidement révélé trop lourd et déconnecté de la réalité. L'une des mesures phares, et la plus controversée, était l'obligation pour certaines associations sportives de créer une société sportive. Si l'objectif affiché était d'encadrer le régime fiscal (en prélevant l'impôt sur les sociétés) et d'imposer une meilleure gouvernance et transparence (bilans annuels, contrôle par un commissaire aux comptes, responsabilité des dirigeants), la réalité est tout autre : • Contrainte Insupportable : Cette exigence de création est jugée trop contraignante pour la plupart des associations, qui peinent à la respecter. • Loi Mort-Née et Paradoxe Structurel : Un Texte à Trous. L'échec de cette mesure est double. Le législateur a prévu trois conditions (non cumulatives) pour déclencher l'obligation de créer la SA. Or, si la première condition d'application a été détaillée, les deux autres critères majeurs — liés au montant de la recette ou à la masse salariale — n'ont jamais été précisés par décret par le gouvernement, rendant de facto la règle boiteuse et largement inapplicable. De plus, les sanctions pour non-conformité demeurent systématiquement inappliquées, ce qui achève de neutraliser le texte. Enfin, pour les rares clubs ayant obtempéré, le club associatif originel est resté actionnaire ultra-majoritaire. Ce verrouillage capitalistique anéantit toute ambition réelle d'ouverture du capital aux investisseurs privés et perpétue le modèle associatif, entravant ainsi l'impulsion financière et professionnelle attendue. L'Ombre de l'État : Une Ingérence à Contre-Courant Le sport est un secteur qui prône l'indépendance, une philosophie ancrée dans la Constitution marocaine et dans les règlements d'instances comme la FIFA. Pourtant, la Loi 30-09 érige l'État en véritable tuteur du secteur. Le ministère de tutelle s'arroge un pouvoir absolu, exerçant un contrôle et une prédominance de multiples façons : • Droit de Regard : L'administration doit approuver les statuts, accorder l'agrément et habiliter les fédérations. • Contrôle Exacerbé : L'État est en droit d'établir des contrats-types imposés aux clubs et, plus grave, dispose d'un pouvoir de dissolution ou de retrait d'habilitation des fédérations en cas de violation grave. Cette ingérence étatique est perçue comme un recul dangereux. Elle est non seulement en profond décalage avec l'esprit général de la Constitution — qui attribue la prérogative de dissolution d'une association ou d'une fédération au pouvoir judiciaire, et non au pouvoir exécutif — mais elle met aussi la législation marocaine en contradiction flagrante avec les règlements sportifs internationaux, notamment dans le domaine du football, qui exigent l'autonomie. • Présence Obligatoire : Un représentant étatique est même imposé au sein des comités directeurs des fédérations et du Comité National Olympique Marocain (CNOM). Le Flou Statutaire des Sportifs : Grands Oubliés du Texte Au-delà des questions institutionnelles, la loi crée un vide juridique flagrant concernant les sportifs eux-mêmes. Le contrat du sportif professionnel est simplement assimilé à un contrat de travail de droit commun. Or, cette qualification est hautement incohérente : • Le législateur a été contraint de dresser une liste de dérogations au Code du Travail (CDD de 5 ans, clause d'exclusivité, condition de résiliation unilatérale), créant un régime sans cohérence. • Pire, le sportif, bien que considéré comme un "salarié", ne bénéficie pas de la protection sociale offerte à tous les employés, étant privé de droits sociaux et d'une retraite. • Quant aux sportifs amateurs, leur statut est tout simplement jamais abordé par la loi. De même, l'initiative louable d'assurer une formation professionnelle aux athlètes pour préparer leur après-carrière (qui est souvent très courte) s'avère inadaptée. Les formations ne sont ni obligatoires, ni appliquées par les fédérations, les centres d'enseignement sont rares, et le niveau académique de nombreux joueurs est insuffisant pour y prétendre. L'Urgence d'un Code du Sport Face à ces limites "insurmontables", le simple rapiéçage de la Loi 30-09 n'est plus suffisant. La codification du droit du sport est une nécessité impérieuse pour accompagner les ambitions mondiales du Maroc. Inspirée par l'exemple français, cette initiative permettrait de : 1. Réunir et Clarifier les Textes : Mettre fin à l'éparpillement des lois, règlements et jurisprudences pour faciliter la spécialisation des juristes. 2. Combler les Vides : Corriger les maladresses (comme l'attribution d'une compétence juridictionnelle à l'État) et, surtout, définir un statut juridique sui generis pour les sportifs professionnels et amateurs, adapté aux spécificités de leur carrière. 3. Moderniser l'Encadrement : Intégrer des régimes spécifiques omis, tels que le régime fiscal des sociétés sportives et les droits sociaux des athlètes. En conclusion, la Loi 30-09, malgré sa bonne intention initiale, est un "arbre aux fruits amers" qui nécessite une refonte complète. Sans un cadre plus rigoureux et adapté aux réalités du terrain, le Maroc risque de voir son développement sportif entravé.
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Puissance africaine naissante ou occasion perdue : Lomé 2025 entre pivot historique et naufrage stratégique... 42

À Lomé, du 8 au 12 décembre 2025, le 9ᵉ Congrès panafricain a transcendé les rituels commémoratifs habituels pour devenir un QG stratégique. Du moins il l'aura tenté. Gouvernements, intellectuels, patrons d’entreprises, diasporas et activistes ont martelé un diagnostic impitoyable: dans un monde fracturé par les guerres hybrides, les chaînes d’approvisionnement rompus et les empires en déclin ou en quête de repositionnement, l’Afrique ne peut plus se contenter de survivre. Elle doit imposer une doctrine de puissance collective, ou périr comme terrain de jeu des géants. Fini le panafricanisme de discours lyriques et les joutes idéologiques. On est passé du symbole au glaive avec un panafricanisme en arme géopolitique. À Lomé, Faure Gnassingbé, président togolais et hôte, a d'emblée planté le décor: l’unité africaine n’est plus une utopie morale, mais un bouclier contre les prédateurs. Face à la Chine qui verrouille les mines de cobalt, la Russie et les problèmes sahéliennes, les États-Unis qui dictent des normes plutôt floues, l’Afrique choisit la rupture. Gnassingbé l’a dit cash : sans coordination, le continent reste une proie ; avec elle, il devient un pivot. Les débats ont disséqué la fragmentation se penchant sur les crises au Sahel, les tensions au Soudan, la piraterie en Somalie. L’alternative est binaire: vassalisation ou souveraineté collective. Lomé pose donc les bases d’une alliance défensive, inspirée possiblement des BRICS, pour contrer les ingérences gourmandes. On ne s'est point gêné de statuer que le multilatéralisme s'effritait en lambeaux. l’Afrique, du moins dans le discours, part ainsi à l’assaut des forteresses. Les ministres ont sonné l’alarme: l’ONU, le FMI, l’OMC sous-représentent l’Afrique, véritable bastion démographique qui pèsera 2,5 milliards d’habitants en 2050 et sanctuaire énergétique incontournable avec son soleil, son lithium et son hydrogène vert. Le continent se pose la question fondamentale du pourquoi céder les rênes à des institutions figées dans l’après-1945 ? Ainsi à Lomé le Congrès s'est forcé à tracer une feuille de route offensive avec des idées on ne peut plus claires: - ** Une coordination diplomatique** et un front uni à l’ONU pour bloquer les résolutions biaisées. - **La nécessité de réformes institutionnelles** en exigeant deux sièges permanents au Conseil de sécurité et un droit de véto. - ** Une parole souveraine** par l'alignement des votes régionaux notamment à l'UA et à la CEDEAO, sur des intérêts communs et pas sur des caprices nationaux ou des visées idéologiques d'un autre temps. L’enjeu est donc de redéfinir les règles du jeu. L'Afrique ne se contente plus de strapontins. Elle veut peser sur le commerce mondial, les sanctions et les normes climatiques, où elle paie l’addition sans en tirer profit. **La diasporas arme secrète d’une géopolitique afro-globale**, de Bogotá à São Paulo, a volé la vedette à Lomé. Francia Márquez, vice-présidente colombienne, a rappelé les 200 millions d’Afro-descendants en Amérique : une profondeur stratégique ignorée. L'alliances Sud-Sud, les réparations comme arme diplomatique vis à vis de l’Europe post-coloniale, les flux de capitaux via la diaspora US sont autant d'atout et de pistes pour un changement radical de posture. Lomé élargit ainsi le panafricanisme à la diaspora comme lobby à Washington et Bruxelles, vecteur de tech (IA, fintech) et de soft power culturel. Face à la Belt and Road chinoise, c’est un contre-réseau transnational africain qui se dessine. Les précongrès régionaux avaient déjà proposé un plan d'action clair et concret : - **Indépendance technologique** : Maîtriser l'intelligence artificielle (IA) et l'informatique quantique pour mettre fin à la domination des pays occidentaux. - **Élites panafricaines** en réformer l'éducation pour former des leaders et des stratèges africains, et non des personnes qui fuient le continent. - **Migration contrôlée** : en mettant en place une politique commune à tout le continent pour transformer les mouvements de population en atout démographique, au lieu de subir les barrières imposées par l'Europe. - **Mémoire active** : en reliant l'esclavage et le colonialisme à des demandes économiques concrètes, comme l'annulation des dettes injustes et le paiement de redevances sur les ressources minières. - En fait des **Axes de puissance pour 2030 fondés sur la technologie, l'éducation, et la migration** L'Afrique passe de la réaction à la projection et anticipe un monde multipolaire où l’Afrique rivalise avec l’Inde ou l’ASEAN. Mais comme à chaque fois en Afrique, il reste légitime de se poser la question fondamentale: **Lomé, pivot ou mirage ?** L'espoir est que ce congrès ne soit pas un feu de paille mais plutôt une esquisse, une doctrine pour une puissance par l’unité, par l'influence et par la coordination. Le diable est dans l’exécution. Les rivalités internes et régionales, les tentations bellicistes continueront elles à diviser? Le Grand Maghreb pour ce qui nous concerne en connait un chapitre depuis 50 ans. Lomé 2025 impose un ultimatum : stratégie partagée ou irrelevance éternelle ?L’Afrique, pôle émergent ou pion sacrifié ? La réponse se joue maintenant et concerne davantage les générations africaines en devenir... Elles ne pardonneront jamais nos erreurs actuelles et nos divisions imbéciles...

Réveils dans le noir : pour des horaires scolaires adaptés à l’enfant du XXIᵉ siècle au Maroc... 29

Ce qui m'a inspiré ces lignes est une lettre publiée par un papa sur les réseaux sociaux et qui dit en substance:*Je vous écris en tant que parent inquiet, mais aussi en tant que citoyen épuisé par un choix gouvernemental qui, année après année, ignore le bon sens : celui de maintenir un horaire où nos enfants se réveillent alors qu’il fait encore nuit noire pour aller à l’école.* *Chaque matin, c’est le même scénario absurde : réveil à l’aube, enfants arrachés au sommeil, yeux encore fermés, corps fatigués, obligés de sortir dans l’obscurité, parfois dans le froid, pour rejoindre leur établissement scolaire.* *Des élèves somnolents en classe, une concentration affaiblie, une irritabilité croissante. Comment parler de qualité d’apprentissage dans ces conditions ?* *Au-delà de la fatigue, il y a le danger.**De nombreux parents n’ont pas les moyens d’accompagner leurs enfants.**Ces derniers marchent seuls dans des rues encore plongées dans la pénombre, exposés aux risques d’accidents de la circulation, d’agressions ou d’incivilités.* *Ce simple fait devrait suffire à interroger la pertinence de cet horaire.**Le gouvernement persiste pourtant à défendre ce choix au nom d’arguments économiques ou énergétiques, sans jamais mettre en balance le bien-être, la santé et la sécurité de nos enfants.* *Nous ne demandons pas l’impossible, seulement un retour à un rythme humain, adapté à la réalité de notre société.* *Par ce courrier, je souhaite que ce débat soit enfin ouvert sérieusement.* *Nos enfants ne sont pas des variables d’ajustement.* *Ils méritent un réveil normal, à la lumière du jour, et une école qui respecte leurs besoins fondamentaux.* *Elle met sur la table le calvaire vécu par enfants et parents et remet en cause le rythme scolaire imposé à nos enfants.* En fait, les rythmes scolaires actuels reposent sur une organisation largement héritée du début du XXᵉ siècle, conçue pour une société aux temporalités plus stables, pas du tout connectée et moins exposée à la stimulation permanente. Or, depuis quelques temps déjà, les travaux scientifiques convergent vers un même constat: il existe un décalage croissant entre ces cadres institutionnels et les besoins biologiques, cognitifs et psychosociaux de l’enfant contemporain. Mieux encore, L’enfant du XXIᵉ siècle évolue dans un environnement marqué par l’omniprésence des écrans, la multiplication des interactions numériques et la porosité entre temps scolaire, temps familial et temps de loisirs. Les recherches en chronobiologie établissent clairement que l’exposition à la lumière artificielle, en particulier celle bleue émise par les écrans, retarde la sécrétion de mélatonine, hormone clé de l’endormissement. Cette exposition tard dans la nuit perturbe durablement les cycles veille-sommeil chez l’enfant et l’adolescent, rendant le coucher précoce biologiquement difficile, indépendamment des règles éducatives posées par les familles. Dans ce contexte, maintenir des horaires scolaires très matinaux revient à instaurer une dette chronique de sommeil chez l'enfant. Or, le rôle du sommeil dans les apprentissages est aujourd’hui solidement documenté. Les neurosciences montrent que le sommeil est indispensable à la consolidation de la mémoire, à la régulation émotionnelle et au bon fonctionnement des fonctions exécutives d'attention, de planification et de contrôle cognitif. Le manque de sommeil régulier est associé à une diminution des performances scolaires, à une augmentation de l’irritabilité et à des troubles de l’attention pouvant aggraver des difficultés d’apprentissage. Des études nord-américaines apportent un éclairage particulièrement instructif: le report du début des cours associé à une amélioration du temps de sommeil induit des résultats scolaires meilleurs, de l’assiduité et de la santé mentale, ainsi qu’une baisse des accidents de la route impliquant des adolescents. L’American Academy of Pediatrics recommande elle explicitement des horaires scolaires plus tardifs pour les adolescents, en cohérence avec leur rythme circadien naturellement décalé. Faute d'études précises au Maroc, regardons ce qui se dit ailleurs. Les recherches montrent que, durant l’adolescence, l’horloge biologique se décale physiologiquement vers un endormissement plus tardif. Forcer un réveil très matinal revient donc à entrer en conflit direct avec un processus biologique normal. Ignorer cette donnée, largement établie, revient à fragiliser les conditions mêmes de l’apprentissage et du bien-être. À la fatigue cognitive s’ajoutent des enjeux de sécurité et d’inégalités sociales. Les horaires précoces toujours imposés au Maroc, exposent de nombreux enfants à des déplacements dans l’obscurité, augmentant les risques routiers et urbains. Les travaux de l’OCDE par exemple, soulignent que les conditions d’apprentissage ne se limitent pas à la salle de classe: le temps de transport, la fatigue accumulée et le contexte familial influencent fortement les trajectoires scolaires. Les familles les plus modestes disposent de moins de marges d’adaptation en accompagnement, en transport sécurisé et compensation éducative, ce qui transforme les rythmes scolaires en facteur indirect mais réel d’inégalités. Les impératifs économiques, organisationnels ou énergétiques ne peuvent justifier le statuquo. Plusieurs analyses internationales montrent les coûts exorbitants à long terme du manque de sommeil: en terme de décrochage scolaire, de troubles anxieux, de baisse de productivité, de problèmes de santé. Ces coûts cumulés dépassent largement les ajustements nécessaires à une réforme des rythmes. L’OCDE insiste régulièrement sur l’importance d’investir dans le bien-être des élèves comme condition de l’efficacité des systèmes éducatifs. Repenser les horaires scolaires ne relève donc ni du confort ni du laxisme ni d'un caprice. Il s’agit d’une démarche rationnelle, fondée sur des données scientifiques robustes. L’efficacité pédagogique ne se mesure pas au nombre d’heures passées à l’école ni à la précocité du réveil, mais à la qualité de l’attention, à la disponibilité cognitive des enfants et à l’engagement des élèves et des enseignants. Cette réflexion doit s’inscrire dans une approche globale. Les experts soulignent la nécessité d’articuler horaires scolaires, gestion du temps d’écran, charge de travail, équilibre entre vie familiale et vie éducative, et santé mentale. Un système éducatif performant est un système capable d’intégrer les apports de la science et d’évoluer avec la société qu’il sert. À l’ère de la connexion permanente, persister dans des schémas rigides revient à institutionnaliser la fatigue dès l’enfance. Tenir compte des besoins de l’enfant et non des contraintes du monde adulte, n’est pas une utopie pédagogique. C’est une exigence scientifique, sociale et en définitive, politique. Le Maroc dispose de tous les moyens pour engager une véritable réflexion sur la question et devrait l'entamer comme base d'une véritable réforme de l'enseignement.

Mustapha Hadji, Ballon d’Or africain : du silence des pâturages à la voix des stades 46

Le palmarès de Mustapha Hadji tient en quelques lignes, mais chacune d’elles pèse lourd dans l’histoire du football africain, de la jeunesse marocaine et surtout pour Mustapha lui-même. Ballon d’Or africain en 1998, artisan majeur de l’épopée marocaine à la Coupe du monde en France, international respecté, passeur de jeu élégant, ambassadeur discret du football et de la jeunesse du centre prédésertique marocain. Des titres, des distinctions, des chiffres. Et pourtant, réduire Hadji à son palmarès serait passer à côté de l’essentiel : une trajectoire humaine rare, presque cinématographique, qui commence loin des projecteurs. Car avant les pelouses européennes, avant les hymnes et les trophées, il y a un douar près de Guelmim. Une région austère, rude, où l’enfance s’écrit au rythme du soleil et des troupeaux. le vent est sec et fort. L'horizon est sans limite. Les enfants y contemplent à chaque instant l'Atlas et la majesté de ses simes. le sol est dure et rocailleux. Comme beaucoup d’enfants de son âge, Mustapha est berger dès qu’il a pu marcher, dès qu’il a pu être autonome. Il est vite érigé en responsable de ce que la famille et le douar ont de plus précieux: des chèvres et des moutons. Il apprend très tôt la patience, la solitude, l’observation. Des qualités qui, plus tard, feront de lui un joueur à part, capable de lire le jeu avant les autres, de sentir le ballon, d'ajuster le mouvement. Le tournant se produit avec le regroupement familial. Direction la France. Le choc est immense. Changement de langue, de climat, de codes sociaux. À l’école, Mustapha peine à s’intégrer. Il ne comprend pas tout, parle peu, se replie souvent sur lui-même. Mais là où les mots manquent, le ballon devient langage. C’est sur les terrains de quartier que son talent commence à se révéler. Un football instinctif, fluide, presque poétique. Il n’y a pas de calcul, seulement le plaisir de jouer, de s’exprimer enfin, de montrer ce dont il est capable. Autour de lui, des regards bienveillants s’attardent. Des éducateurs, des entraîneurs, des figures humanistes qui voient au-delà des difficultés scolaires ou linguistiques. Et surtout, il y a père lève tôt qui travaille et une mère qui veille. Une présence constante, exigeante et protectrice. Elle encadre, encourage, rappelle l’importance du travail et de la discipline. Elle a cela dans les gènes. Elle sait d’où elle vient. Rien n’est laissé au hasard. À partir de là, l’ascension devient irréversible. Club après club, Mustapha Hadji affine son jeu. Il n’est pas le plus puissant, ni le plus rapide, mais il comprend le football. Le ballon l’adopte et l’aime. Il joue entre les lignes, fait jouer les autres, sublime le collectif. Son style tranche dans une époque dominée par l’impact physique. Il impose une autre grammaire : celle de l’intelligence et de la créativité. L’année 1998 marque l’apogée. La Coupe du monde en France révèle Hadji au grand public. Le Maroc séduit, impressionne, frôle l’exploit. Hadji en est l’âme technique. Quelques mois plus tard, le Ballon d’Or africain vient consacrer cette trajectoire singulière. Une reconnaissance continentale, mais aussi un symbole puissant : celui d’un enfant de Guelmim devenu référence du football africain. Sans jamais renier ses racines, il les sublime dans son récit. Il ne manque jamais de les évoquer avec nostalgie et reconnaissance. Après les sommets, Mustapha Hadji ne se transforme pas en icône tapageuse. Il reste fidèle à une certaine sobriété. Celle du Maure descendant de l’homme de Jbel Ighoud. Il incarne, comme ses 40 millions de concitoyens, 350 mille ans d’histoire, pas de scandales, peu de déclarations tonitruantes. Une élégance rare, sur et en dehors du terrain. Plus tard, il transmettra, accompagnera, conseillera, toujours avec la même discrétion. L’histoire de Mustapha Hadji mérite mieux qu’un simple hommage ponctuel. Elle appelle une série, un récit au long cours. Parce qu’elle parle d’exil et d’intégration, de transmission et de mérite, de talent brut façonné par l’effort et l’encadrement humain. Elle rappelle surtout que derrière chaque trophée se cache un enfant, souvent silencieux, qui a appris à transformer ses fragilités en force. Dans un football moderne parfois amnésique, l’itinéraire de Mustapha Hadji demeure une leçon. Une leçon de jeu, mais surtout une leçon de vie. Lors de la 4e édition des Journées Africaines de l’Investissement et de l’Emploi, consacrée au football comme vecteur d’inclusion socio-économique, tenue à la Faculté des Sciences Juridiques et Sociales - Souissi, à Rabat, Mustapha est invité à l’estrade par l’icône du journalisme sportif qu’est devenue Dounia Siraj, un autre exemple de réussite d’une jeunesse innovante, engagée, sûre d’elle. Elle a dirigé de main de maître une cérémonie où elle devait, entre autres, donner la parole à Fouzi Lakjaa et à Midaoui. Elle le fut sans sourciller, la voix posée et la posture digne. Mustapha prend la parole et raconte son histoire. Les mots sont forts, précis et juste. La posture est digne. L’audience est émue. Les jeunes étudiants, très nombreux, écoutent ébahis. Ils vivent là un moment inédit. Une inspiration rare. Mustapha, sourire aux lèvres, raconte. Les mots fusent dans un récit à couper le souffle. C’est alors que je prends la parole pour interpeller le cinéma marocain. Cette histoire unique, mais semblable à bien d’autres, ne mérite-t-elle pas d’être racontée dans un film, dans une série ? Les mots et la mimique de Mustapha sont si forts qu’ils pourraient, traduits en images, montrer à toute la jeunesse en construction quelles sont les valeurs du travail, du sérieux, de la confiance en soi et de l’engagement. Le festival de Marrakech venait d’être clos la veille. Pendant que Mustapha parlait, j’ai nourri le rêve de voir un film sur Mustapha Hadji remporter l’Étoile d’Or...à une prochaine édition. Le cinéma marocain devrait jouer ce rôle-là aussi. Celui de perpétuer les réussites de la jeunesse du Royaume. Le cinéma se doit de nous raconter, et surtout à la jeunesse, ces grandes histoires de réussite dans moult domaines et Dieu sait qu’il y en a. L’histoire de Nezha Bidouane, celle de Hicham El Guerrouj, de Said Aouita, de Salah Hissou, de Moulay Brahim Boutayeb, d’Abdelmajid Dolmy, de Si Mohamed Timoumi ou de Achik, de Nawal El Moutwakel, ne méritent-elles pas d’être racontées dans des livres, dans des films ? Celles de Jilali Gharbaoui, de Mohamed Choukri, d’Abdelouhab Doukkali, d’Abdelhadi Belkhayat, de Tayeb Seddiki, de Tayeb Laalj, de Fatna Bent Lhoucine, de Fadoul, de Miloud Chaabi de Haj Omar Tissir (Nesblssa) et j’en passe, ne méritent-elles pas d’être portées à l’écran ? Merci, Si Mustapha, d’avoir été un grand joueur, une fierté nationale et surtout de continuer à faire ce que tu fais avec brio : motiver et inspirer notre jeunesse, aiguiser notre fierté nationale par ce genre d’éducation rénovée, pilier d’un Maroc souverain qui élève sa jeunesse vers un avenir prospère et éclairé.

La loi 30-09 relative à l’éducation physique et aux sports au Maroc : un frein obsolète au développement sportif 78

Promulguée en 2010, la loi 30-09 visait à moderniser la gouvernance sportive marocaine, à encadrer le mouvement associatif et à ouvrir la voie à la professionnalisation. Quatorze ans plus tard, son bilan est contrasté: si elle a instauré une architecture formelle, on a toujours dit qu’elle ne répondait pas aux exigences du sport moderne, ni n’était incitative et encourageante. Elle est aujourd’hui accusée d’être un **frein structurel** au sport marocain, en raison d’un cadre rigide, inadapté et partiellement inconstitutionnel. Pire encore, engagée bien avant la lettre royale aux assises du sport de 2008, le projet n’avait en fait subi aucun ajustement pour se conformer aux directives royales. Les auteurs avaient probablement estimé que le projet répondait suffisamment aux contenus de la lettre et n’avaient pas jugé utile de le retirer. La remise en question, déjà vive depuis sa promulgation, s’intensifiera à la lumière de la Constitution de 2011, qui érige l’activité physique en droit citoyen et impose à l’État de promouvoir le sport de haut niveau tout en favorisant la participation associative. L’approche de la Coupe du Monde 2030, de surcroît, exige une adaptation législative sans tarder. Lors de la 4e édition des Journées africaines de l’investissement et de l’emploi, dédiée au football comme vecteur d’inclusion socio-économique et organisée par la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales-Souissi à Rabat, le président de la Fédération Royale Marocaine de Football, Fouzi Lekjaa, a déclaré sans ambages que la loi 30-09 avait fait son temps et qu’une nouvelle mouture était nécessaire pour accompagner le développement sportif du pays. Les principales problématiques consistent d’abord en une **discordance avec la Constitution de 2011**. Conçue avant cette révision fondamentale, la loi 30-09 ne garantit pas explicitement le droit au sport comme droit citoyen. Elle limite la liberté associative par un régime d’agrément discrétionnaire, contredisant le principe constitutionnel de liberté d’association garanti par le Code des libertés publiques de 1958, toujours en vigueur. De même, elle assigne à l’État un rôle flou en matière de régulation et de financement, fragilisant l’autonomie des fédérations et exposant celles-ci à des paralysies administratives. Force est de constater aussi une **ambiguïté du statut des sportifs professionnels**. Malgré la reconnaissance constitutionnelle du droit au travail et à la protection sociale, la loi ne définit ni un contrat sportif clair ni une protection spécifique. Ce vide juridique alimente des conflits récurrents entre clubs, joueurs et fédérations. On relèvera également un **décalage avec le sport moderne**. Attachée à une vision bureaucratique et centralisée, la loi ignore les standards internationaux et les mécanismes de gouvernance par performance ou objectifs. La professionnalisation reste inachevée: les clubs manquent de structures juridiques stables, les modèles économiques sont précaires, et les investisseurs privés sont découragés. Le rôle des collectivités territoriales demeure flou, malgré la régionalisation avancée, rendant les investissements sportifs tributaires de volontés locales plutôt que d’un cadre national cohérent. **La rigidité de la loi entrave la contractualisation rapide, la flexibilité pour les infrastructures et l’indépendance des fédérations.** Elle génère des lenteurs administratives pour les partenariats public-privé, l’absence de statut pour les sociétés sportives et des difficultés à intégrer les normes internationales, bloquant ainsi l’attractivité pour le capital privé. On peut ainsi soupçonner son **incompatibilité avec les exigences FIFA et le Mondial 2030**. La critique peut s’étendre au domaine de l’éducation avec une certaine **inadéquation avec la réforme éducative**. Alors que le Maroc investit dans le sport scolaire et universitaire, la loi omet toute intégration systémique entre écoles, universités, clubs et fédérations, ainsi que des passerelles entre sport de masse et d’élite. La loi mélange indûment sport amateur et professionnel, sans distinguer la gestion associative de l’activité commerciale des clubs. Son autre faiblesse se situe au niveau de la définition des concepts et donc de la désignation claire des responsabilités induites. Elle soumet le tissu associatif, pilier du mouvement sportif, à une tutelle excessive, créant insécurité juridique et contournements permanents. Enfin, elle conçoit le sport comme activité éducative ou culturelle, ignorant son potentiel économique : métiers du sport, sponsoring, droits audiovisuels, fiscalité spécifique et création d’emplois. Conçue dans un contexte pré-constitutionnel, la loi 30-09 est aujourd’hui **obsolète, rigide et partiellement inconstitutionnelle**. Elle freine la gouvernance, la professionnalisation et l’économie du sport, au moment où le Maroc se projette vers des échéances mondiales majeures. La situation conduit donc à la nécessité de s’orienter vers une nouvelle loi, moderne, alignée sur la Constitution, sur le propos de la lettre royale de 2008, sur les exigences d’un sport moderne en concordance avec les instances internationales, et répondant aux impératifs à mettre en place en vue de la Coupe du Monde 2030, tout en inventant un mode nouveau de gestion et d’administration éloigné du temps politique. Une administration de mission est largement souhaitée. La nouvelle loi doit s’aligner sur le cadre constitutionnel en définissant clairement les concepts, en consacrant le sport comme droit citoyen, en protégeant la liberté associative et en clarifiant le rôle de l’État (encadrement, financement, audits, contrats-objectifs). Elle devrait distinguer entre sport amateur et professionnel, entre club et association, et instaurer une professionnalisation complète: statut du sportif professionnel, sociétés sportives obligatoires pour les clubs, régulation des investissements privés. Elle doit permettre l’intégration du sport à l’économie nationale via un cadre fiscal dédié, un code d’investissement spécifique, une reconnaissance sectorielle et une modernisation du sponsoring et des droits TV. Elle devra s'harmoniser aux exigences FIFA 2030 par plus de flexibilité, réglementer les infrastructures et sécuriser les grands projets. La nouvelle loi devrait fixer les responsabilités de l’État en matière de formation des cadres et des niveaux exigés, faisant de la formation académique la base d’un système national à même de répondre aux exigences de la pratique et aux véritables besoins de la société. Elle devra en outre spécifier le rôle et définir la responsabilité des régions et des collectivités locales en matière de sport pour tous, de création d’infrastructures de proximité et d’encadrement. Une sorte de municipalisation des activités physiques de masse. Cette loi nouvelle attendue est **urgente, stratégique et incontournable** pour aligner le sport marocain sur les standards internationaux et les ambitions nationales.

Soirée kaftan 77

Dans une soirée kaftan Les couleurs rivalisent autant et racontent des histoires d'antan Elles se confondent dans la multicolorité et confèrent à la fête sa particularité Les jolies dames affectionnent chacune sa dance Au rythme d'une musique qui les met en transe Chaque région du Maroc innove pour son kaftan Le kaftan sefrioui orné de cerise est inouï Il me plaît et me donne le tournis La Reine des cerises est pleine de grâce Elle est belle elle est classe Le kaftan jaune fassi est sublime Le kaftan rose marrakchi est intime Le kaftan vert oujdi est tout simplement topissime Le kaftan rouge meknassi me plaît à l'extrême Le kaftan multicolore berbère me laisse rêveur et blême Le kaftan beige soussi j'adore et j'aime Le kaftan bleu ciel sahraoui me séduit de même Le kaftan bleu roi rifain séduit comme un refrain Le kaftan rouge et vert casablancais est magique Le kaftan rbati est fantastique Le kaftan blanc tetouanais est seigneurial Comme la paloma blanca real Le kaftan pistache tangerois est source d'emoi Le kaftan chefchaouni me rend pantois Le kaftan bleu ciel safiot est très beau Le kaftan marocain est tout simplement royal De Tanger à Lagouira Il perpetue depuis la nuit des temps le style d'une couture, un témoin de plus d'une grande culture que seul le Royaume Chérifien détient le secret et l'honneur Au grand dam des envieux et des plagieurs Dr Fouad Bouchareb Tous les droits sont réservés Le 11 Décembre 2025

Performance sportive Vs Valeur sur le marché 90

🌍⚽ Retour sur ma participation comme paneliste aux MedDays 2025 de l'Institut Amadeus J’ai eu l’occasion d’intervenir sur le thème : « Au-delà du terrain : le football, vecteur de développement », pour analyser les leviers qui transforment aujourd’hui le football marocain en un modèle structurant pour l’Afrique. 🇲🇦 1. Une transformation portée par une vision royale depuis 2008 La victoire du Maroc en Coupe du Monde U20 n’est pas un hasard. Elle est l’illustration directe d’une stratégie long terme structurée autour : - de la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI - du lancement de l’Académie Mohammed VI - d’un plan massif d’infrastructures sur tout le territoire - du modèle Evosport Morocco pour professionnaliser la formation - de la continuité méthodologique U15 → U20 - et du travail déterminant de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) depuis la nomination de Fouzi Lekjaa, 🏆 2. Maroc U20 vs Argentine : une victoire sportive… et économique 🇲🇦 Valeur Maroc U20 : 11 M€ 🇦🇷 Valeur Argentine U20 : 62 M€ ➡️ Malgré un écart x6 en valeur marchande, le Maroc a dominé l’Argentine et remporté la Coupe du Monde. Pourtant : - seuls 13% de nos joueurs dépassent 1 M€ - en Botola, aucun joueur n’est valorisé au-dessus de 1.000.000 € alors que la valeur moyenne des joueurs argentins évoluant en Argentine est de 2M € (contre 4M€ pour ceux qui jouent à l’étranger) 👉 Nos performances dépassent largement notre valorisation. Pour celles et ceux qui souhaitent aller plus loin, merci de cliquer sur le lien Linked In pour avoir une analyse chiffrée et comparative sur la valorisation des talents U20 (https://www.linkedin.com/posts/reda-laraichi-23a94911_analyse-de-l%C3%A9quipe-du-maroc-u20-activity-7404077601742540800-0-qz?utm_source=share&utm_medium=member_desktop&rcm=ACoAAAJz_g4BKDRDUzkUfV0YUfrLztjfngDZmFc). 📊 3. La DATA : le prochain chantier stratégique Pour combler l’écart de valorisation, le Maroc doit accélérer la structuration de la data. Dans cette dynamique, des solutions marocaines émergent et montrent la voie, comme Reborn de Youssef MAAROUFI et Fayçal Amine Louryagli , récemment lauréate du programme Start-up de National Basketball Association (NBA) Africa, preuve que l’innovation locale peut soutenir notre transformation digitale. Mention spéciale à Fayçal Bouchafra d' Evosport Morocco pour son accompagnement. 💹 4. Agents & accès aux top ligues Les plus grands clubs travaillent avec un cercle restreint d’agents référents. Sans connexion directe à ces réseaux, la performance sportive ne suffit pas à déclencher les gros transferts. 🎯 Message clé porté aux MedDays : La Coupe du Monde U20 prouve que le Maroc n’est pas sous-performant, il est sous-valorisé. La prochaine bataille n’est plus sportive, elle est économique. Former des champions ne suffit plus : il faut désormais transformer cette performance en valeur marchande durable pour nos clubs, notre championnat et tout l’écosystème du football marocain.

Châtiment au répertoire 129

Châtiment au répertoire Le solitaire involontaire, Humanitaire exemplaire, Sans reconnaissance élémentaire, Son vécu est plus qu’amer… ! En voici les faits et les commentaires, Moins intelligent selon ses confrères, Souvent un bouc émissaire, Ni rebelle ni réfractaire… Le sacrifice nécessaire, Pour l’amitié sincère, Il fait tout pour plaire, Dégoût et désolation en paire… Sa mission fut la satisfaction, Aider les autres sans objection, Retour de médaille la déception, Ainsi faite notre conception… Un rappel sans objection, Qu’on est –il de notre civilisation ? Qui prônait la compassion, Hélas ! Rien que la pression… La démonstration pas besoin, Les amis sadiques et malins, Les médisances des malsains Leurs répliques et leurs refrains… Le récit ne vient pas de loin, Les profiteurs dans tous les coins, Certains disent c'est humain, La sagesse a perdu les siens … Écouter et voir, garder espoir, Dieu le puissant à tous les pouvoirs, L’enfer un châtiment au répertoire, Pour ceux qui manquent leur devoir… Dr Mustafa BELRHITI ALAOUl TDR le 07/12/2025

Classement du Maroc au GTCI 2025 : une alerte et une occasion de réveiller le potentiel... 182

Le GTCI, ou Global Talent Competitiveness Index, est un indice international qui mesure chaque année la capacité des pays à attirer, développer et retenir les talents. C’est aujourd’hui l’un des baromètres les plus utilisés pour évaluer la compétitivité des nations dans l’économie du savoir. L'indice repose sur 77 indicateurs, couvre 135 pays à aujourd'hui et vise à mesurer la capacité à attirer, développer et retenir les talents à travers un modèle « input–output » articulé autour de six grands piliers, incluant notamment les compétences techniques et générales. En 2025, le Maroc apparaît à la 98ᵉ place sur les 135 pays. Il ferme le top 10 africain, derrière Maurice, les Seychelles, l’Afrique du Sud, le Cap-Vert, le Botswana, la Tunisie, la Namibie, l’Égypte et l’Algérie. Surprenant. Il se situe clairement dans le groupe des pays à potentiel mais encore en décrochage en termes d’écosystème global des talents. Les progrès sont réels mais pas suffisants. Des fragilités structurelles persistent. Le gouvernement est ici expressément interpellé car directement responsable. L'amélioration du score est une affaire de politique publique. Pris isolément, le rang 98 constitue une photographie utile, qui agrège des progrès ponctuels et des défaillances structurelles. Le fait que de petits États insulaires comme Maurice et les Seychelles devancent largement le Maroc montre que quelques variables décisives: gouvernance, stabilité réglementaire, capacité à attirer des talents étrangers, qualité de l’offre éducative, suffisent à créer un différentiel de compétitivité significatif dans un même continent. La progression du Maroc dans d’autres indices comme l’Innovation confirme une dynamique positive, mais elle coexiste avec des faiblesses endémiques en *R&D, financement des start-up et densité de chercheurs*, qui viennent limiter la conversion de ces progrès en gains de compétences à forte valeur ajoutée. Le talon d’Achille le plus souvent souligné par les analyses du GTCI concerne la formation professionnelle et technique, où le Maroc affiche des performances particulièrement, voire étonnement faibles. Concrètement, il s'agit d'inadéquation entre les compétences disponibles et les besoins des secteurs en croissance: industrie avancée, numérique, IA, services à forte intensité de savoir, fuite accélérée des profils qualifiés vers des marchés plus attractifs, coût économique direct lié à une main-d’œuvre insuffisamment opérationnelle. Tant que la formation professionnelle et technique ne sera pas pensée comme un pilier stratégique, avec des référentiels co-construits avec les entreprises, des dispositifs d’apprentissage robustes et une évaluation systématique de l’insertion, le Maroc restera en retrait dans les piliers «Vocational and Technical Skills » du GTCI. Il faut noter par exemple que cela marche très bien en ce qui concerne l'industrie de l'aéronautique et de l'automobile où le Maroc a su bien faire. L’attractivité et la rétention des talents renvoient, elles, à une problématique à la fois économique, réglementaire et sociétale. Le classement met en évidence une performance médiocre sur la capacité à attirer des talents étrangers et à retenir les profils marocains hautement qualifiés, ce qui renvoie à la combinaison d’éléments comme la qualité de vie, la mobilité: visas et résidence, la fiscalité, la liberté académique ou encore la profondeur de l’écosystème d’innovation. Si le Maroc a multiplié les signaux favorables avec des zones industrielles et technologiques, une politiques d’attractivité de l’investissement, une montée en gamme de certains secteurs, l’absence d’un «pack» cohérent pour les talents internationaux et d’un environnement pleinement compétitif pour les chercheurs, ingénieurs ou entrepreneurs limite l’impact de ces initiatives. Les discours officiels tendent parfois à insister sur les progrès réalisés dans les classements internationaux, sans toujours intégrer la dimension de rendement réel des politiques publiques. Mettre en avant des réformes, plans sectoriels ou stratégies ne suffit pas si leur traduction en compétences opérationnelles, en emplois qualifiés et en projets innovants mesurables, reste limitée; ce que rappelle implicitement le rang 98. De même, une politique de l’offre fondée sur la multiplication des filières de formation, sans alignement fin et rapide avec les besoins de l’économie, accentue le décalage entre diplômes et emplois, phénomène que captent aussi bien le GTCI que d’autres indicateurs de capital humain. Les cités des métiers et des compétences ont été pensées pour cet impératif mais sont elles alignées correctement avec l'objectif. Face à ce diagnostic, plusieurs orientations apparaissent prioritaires. La première consiste à transformer en profondeur la formation professionnelle selon une logique de « filières-marché » : co-financement de programmes d’apprentissage en entreprise, certifications modulaires co-signées par les branches professionnelles, suivi systématique d'un ajustement en temps réel des contenus. La deuxième est la mise en place de tableaux de bord nationaux des compétences, publiés régulièrement, rassemblant données sur l’insertion, qualité des emplois, mobilité internationale et évolution des besoins, afin de rendre visibles les impacts des réformes et de renforcer la redevabilité publique. Vient ensuite la question d’un véritable «pack d’attractivité» pour les profils hautement qualifiés, nationaux et étrangers. Celui-ci pourrait articuler procédures de visas simplifiées et rapides, incitations fiscales ciblées et limitées dans le temps, facilités d’installation: scolarité internationale, logement, accompagnement familial, le tout conditionné à des engagements concrets d’emploi, de transfert de compétences ou d’investissement. Enfin, la création d’un accélérateur «entreprises–universités», associant fonds compétitifs pour projets conjoints, stages obligatoires et chaires sur les compétences émergentes: IA, cybersécurité, biotech, permettrait de rapprocher durablement le système éducatif du tissu productif, sans oublier l'intéressement des encadrants et chercheurs dans le capital des compagnies crées. Il faut aussi en permanence auditer l’efficacité des dispositifs de formation et d’insertion. La démarche limiterait le biais d’autosatisfaction et alignerait davantage le storytelling national sur la réalité des résultats. Ce ci renforcerait fortement la crédibilité du pays auprès des investisseurs et partenaires. Le signal envoyé par le classement du Maroc au GTCI 2025 est donc d’abord une alerte stratégique. Sans refonte ambitieuse de la formation professionnelle, sans politique structurée d’attractivité et sans pilotage par les résultats, le Maroc risque de rester durablement dans la seconde moitié du classement. Avec des ajustements intelligemment adaptés, ce rang pourrait, à court terme, devenir le point de départ d’une trajectoire ascendante en phase avec les ambitions affichées par le Royaume.

La CAN 2025 face à la FIFA : l’Afrique doit-elle toujours se contenter du rôle secondaire ? 187

À quelques jours seulement du coup d’envoi de la CAN 2025 au Maroc, une décision de la FIFA ravive un vieux débat : celui de la considération réelle accordée aux compétitions africaines dans l’architecture du football mondial. En réduisant **à cinq jours seulement** le délai obligatoire de mise à disposition des joueurs africains par les clubs européens, l’instance dirigeante du football mondial semble encore une fois pencher en faveur de ces mêmes clubs… au détriment des équipes nationales africaines. Cette mesure, à première vue technique, en dit long sur la hiérarchisation implicite du football mondial et sur la place que la FIFA continue de réserver en vrai au continent africain. Comment préparer sérieusement une compétition comme la CAN dans un délai dérisoire, une compétition majeure, un événement phare du football africain, suivie par des centaines de millions de téléspectateurs, moteur économique, social et politique majeur dans la région avec seulement **cinq jours de rassemblement** ? Aucune équipe au monde, dans aucun continent, ne peut construire une cohésion tactique, assimiler des schémas de jeu, soigner des automatismes ou même récupérer physiquement dans un laps de temps aussi réduit. Il est alors légitime de s’interroger : * Est-ce une mesure rationnelle ? * Ou une décision qui banalise la CAN, comme si cette compétition ne méritait ni respect ni conditions optimales ? * Ou encre, s'agirait il d'une discrimination structurelle envers l’Afrique ? Mais la question fondamentale reste la même. Elle n’est pas nouvelle : **le football mondial est-il véritablement égalitaire ?** La décision concernant la mise à disposition des joueurs n’est que la partie visible d’un système plus vaste, où les **compétitions et les équipes africaines sont structurellement désavantagées**. Prenons l’exemple des classements FIFA, qui déterminent la composition des chapeaux lors des tirages au sort des grandes compétitions. Le calcul des points dépend du niveau des adversaires rencontrés. Or une équipe qui joue principalement en Afrique affrontera mécaniquement des équipes moins bien classées, donc récoltera **moins de points**, même en cas de victoire. À l’inverse, une sélection européenne, avec des adversaires mieux classés, engrange davantage de points, même avec des résultats similaires. Ainsi, ce système entretient un **cercle fermé** : les mieux classés restent mieux classés, les moins bien classés restent condamnés au bas du tableau. Où est alors la méritocratie annoncée ? Le classement dicte donc ouvertement le parcours d’une Coupe du monde**. La récente décision de garantir que les **quatre meilleures équipes mondiales** ne se rencontrent pas avant les demi-finales de la Coupe du monde 2026 est un tournant majeur. Cela signifie que le classement, déjà biaisé, joue désormais un rôle déterminant dans la structure même de la compétition. On a même vu le maitre de cérémonie du tirage au sort, sans doute relié par oreillette à un décideur, décider de placer des équipes dans des groupes sans même expliquer le pourquoi de la chose... On protège donc ouvertement les géants et on enferme les autres dans un destin calculé. C'est une logique de préservation des puissants, typique d’un système où le sport, en apparence universel, se plie aux impératifs économiques et médiatiques des grands marchés. Se pose alors la question de savoir si **FIFA est une institution financée… par ceux qu’elle marginalise** car un paradoxe saute ici aux yeux : * **Les États**, surtout dans les pays en développement, sont les premiers investisseurs du football : infrastructures, académies, stades, subventions, compétitions. La CAN est une affaire de ces Etats. * **Le football de sélection**, notamment la Coupe du monde entre nations, est le produit le plus lucratif de la FIFA. * L’émotion, l’histoire, le prestige du football viennent très largement des **nations**, non des clubs. Et pourtant, ce sont les **clubs européens, entités privées ou associations** qui semblent dicter les conditions. Les fédérations africaines, pourtant contributrices essentielles du vivier mondial: en joueurs, en talents, en audiences et en marchés émergents, voient leur marge de manœuvre bien réduite. **L’Afrique est très appréciée en fournisseur de talents, mais pas comme acteur décisionnaire ?** Cette situation rappelle un schéma bien connu du continent : Produire la matière première, mais laisser la valeur ajoutée ailleurs. Dans le football comme dans l’économie mondiale, l’Afrique forme, fournit, alimente, mais se retrouve souvent spectatrice quand il s’agit de gouvernance, de recettes, d'intérêts ou d’influence. La CAN, au lieu d’être considérée comme un pilier stratégique du calendrier mondial, est traitée comme une complication logistique alors même qu'**Une compétition continentale ne peut progresser si elle est constamment reléguée au second plan.** Le football ne peut progresser dans certaines contrées que grâce aux compétitions régionales et continentales. Celles ci constituent des objectifs pour la majorité des équipes et sont l'unique possibilité de visibilité pour certaines nations. C'est encore une fois l'occasion de se demander si **Le football mondial est vraiment démocratisé ?** La FIFA se présente comme une maison commune, garante de l’équité, de la solidarité et du développement. En théorie, oui. En pratique, la balance est lourde d’un côté. Les décisions récentes montrent une organisation soucieuse de préserver les intérêts immédiats des puissances économiques du football, principalement situées en Europe, au détriment de l’équité sportive. Alors, faut-il continuer à faire semblant ? L’Afrique doit-elle se contenter d’applaudir, de se taire, et de fournir ses joueurs, comme on fournit un produit au marché global ? Le moment n'est il pas venu pour **une affirmation africaine** La CAN 2025, organisée au Maroc, avec tous les efforts déployés et les moyens mis en place peut devenir un moment charnière. Les peines que s'est données le Maroc mérite respect. Il démontre que le continent a les moyens en infrastructures modernes, en audiences massives et en talents reconnus mondialement, il ne lui manque ni passion ni compétences mais plutôt de la **reconnaissance** et du**poids dans les décisions**. Il est temps que FIFA traite les compétitions africaines avec le respect qu’elles méritent. Non par charité ou par discours, mais par justice, par cohérence et parce que le football mondial ne peut continuer à ignorer un continent qui en est l’un des principaux moteurs humains et culturels. L'Afrique est sans doute fière de faire partie de FIFA mais le strapontin ne lui sied plus. Les africains eux ne supportent plus le mépris.

Mondial 2026 : risque d’un tournoi réservé aux plus riches ? Une inflation sans précédent. 195

La Coupe du monde 2026, organisée conjointement par les États-Unis, le Canada et le Mexique, s’annonce comme un événement hors normes : un format élargi à 48 équipes, 104 matchs, des installations de pointe et une couverture médiatique estimée comme la plus massive de l’histoire du sport. Mais à mesure que les premières informations sur la billetterie et les coûts logistiques se dévoilent, une inquiétude grandit parmi les passionnés : **le Mondial nord-américain pourrait devenir la Coupe du monde la plus chère jamais organisée**, au point de remettre en cause l’accessibilité même de l’événement. Au cœur de cette inquiétude figure le modèle américain du *dynamic pricing*, un système où les prix ne sont jamais fixes. Ils évoluent en fonction de la demande, du volume de requêtes en ligne, de la réputation de l'affiche, et même de paramètres algorithmiques sur lesquels le consommateur n’a aucune prise. Ainsi, une chambre d'hôtel vendue normalement à environ 200 USD ne sera pas proposée à moins de 500, voire 600 USD, et probablement davantage pour les retardataires. Ce mécanisme, courant dans le sport professionnel américain, pourrait transformer l’achat de billets pour le Mondial en une course effrénée, voire injuste. Certains tickets pour la finale sont déjà annoncés entre 5 000 et 20 000 dollars, un niveau totalement inédit. Les billets des matchs de poules pourraient connaître des fluctuations quotidiennes, rendant quasi impossible toute projection financière pour les fans étrangers. Les supporters américains, déjà habitués à des prix très élevés en NBA, NFL ou MLB, semblent mieux armés pour naviguer dans ce système. En revanche, pour le fan marocain, brésilien, sénégalais, égyptien ou indonésien, ce modèle représente un obstacle presque infranchissable. À ce tableau déjà ombragé s’ajoute la question de la plateforme officielle de revente.**FIFA Official Ticket Resale Platform**. Dans l’idéal, elle permet d’éviter le marché noir et de sécuriser les transactions. Mais dans un marché dominé par la logique spéculative, elle pourrait devenir le nouveau terrain de jeu d’acteurs cherchant à maximiser leurs profits, d'autant plus que FIFA prend une commission au passage. FIFA n’a pas encore communiqué sur les garde-fous qu’elle compte mettre en place. Sans régulation stricte, la revente pourrait amplifier la volatilité des prix, surtout pour les matchs les plus prisés : phases finales, rencontres impliquant des équipes à forte diaspora, ainsi que le match d’ouverture et la finale. L’un des éléments les plus déconcertants de ce Mondial est la vente anticipée de billets sans affectation précise. Aux USA, sur les **6 millions de billets prévus**, près de **2 millions ont déjà trouvé preneur**, alors que leurs détenteurs ne savent pas encore pour quels matchs ils ont payé. Cela reflète plusieurs dynamiques : - Une confiance totale du public américain dans l’organisation de l’événement ; - Le pouvoir d’achat élevé d’un public prêt à investir massivement dans des expériences sportives ; - Une asymétrie structurelle entre supporters américains et fans internationaux, ces derniers étant contraints d’attendre les affectations pour planifier voyages et budgets. Cette situation alimente la crainte que les stades soient massivement occupés par des spectateurs locaux, au détriment des supporters venant soutenir leurs équipes depuis l’étranger. Les USA comptent parmi les marchés hôteliers les plus chers du monde, et les villes retenues ne dérogent pas à la règle : **New York, Los Angeles, Miami, Seattle, Dallas** ou encore **San Francisco** figurent régulièrement en tête des classements des destinations les plus coûteuses. Une véritable inflation est attendue dans tout le secteur hôtelier. Lors d’événements sportifs d’envergure, les prix des chambres peuvent doubler ou tripler. Pour une Coupe du monde étalée sur plus d’un mois, les projections sont encore plus alarmantes : certains opérateurs évoquent déjà des tarifs « jamais vus ». Les fans devront anticiper : - des hausses massives des prix des hôtels ; - une saturation prévisible des logements alternatifs ; - des coûts de transport interne très élevés, puisque les distances entre villes hôtes exigent souvent le recours à l’avion. L’ensemble de ces paramètres pose une question centrale : **à qui s’adressera réellement la Coupe du monde 2026 ?** Les 250 millions de licenciés du football dans le monde se sentiront quelque peu frustrés. Leur sport leur échappe. Le modèle nord-américain, dominé par les logiques commerciales et les mécanismes spéculatifs, semble incompatible avec la tradition du football en tant que sport populaire. On pourrait assister à l’émergence d’un Mondial à deux vitesses : - **Une Coupe du monde premium**, largement fréquentée par le public nord-américain et les supporters les plus aisés ; - **Une Coupe du monde à distance** pour des millions de fans internationaux qui devront se contenter des retransmissions télévisées, faute de moyens suffisants pour se rendre sur place. Pour les supporters venant de pays où le revenu médian est largement inférieur à celui des États-Unis, qu’il s’agisse de nations africaines, latino-américaines, asiatiques ou même européennes, l’expérience pourrait devenir inaccessible. La FIFA est visiblement face à un dilemme stratégique. Elle devra tôt ou tard répondre à cette problématique. Certes, le choix des États-Unis garantit des infrastructures de haut niveau, des recettes record, un marché publicitaire colossal et une organisation logistique d’une fiabilité rare. Mais cette logique financière pourrait entrer en contradiction directe avec la mission sociale et symbolique du football : **rassembler, fédérer, inclure**. Si le Mondial 2026 se transforme en événement élitiste, il risque de laisser une trace négative durable dans l’opinion publique. Le football moderne, déjà critiqué pour sa dérive commerciale, pourrait faire face à une contestation accrue venant des fans, ces mêmes fans qui font vivre ce sport, d'autant plus que les revenus de la FIFA vont passer de 7,5 à 13 milliards USD. Le Mondial est ainsi sous tension. En 2026, il sera sans doute spectaculaire sur le plan sportif et organisationnel. Mais il pourrait aussi devenir un tournant dans l'histoire de la Coupe du monde : celui où l’événement cesse d’être un rendez-vous populaire et accessible pour se transformer en produit premium destiné à un public privilégié. Entre inflation des billets, explosion des prix hôteliers, distances logistiques et modèle économique américain, **le risque est réel de voir cette édition entrer dans l’histoire comme la plus exclusive, la plus chère et la moins accessible**. La FIFA, les organisateurs et les villes hôtes devront trouver les moyens d’atténuer cette dynamique pour ne pas sacrifier l’essence même du football : un sport universel, qui appartient à tous. La proximité de Gianni Infantino avec Donald Trump, voire l'amitié qui lie les deux hommes, pourra-t-elle aider en quelque chose ?

CAN 2025 au Maroc : reflet d’une transformation migratoire et sociale majeure probable... 292

À trois semaines de la Coupe d'Afrique des Nations au Maroc, il me semble opportun de revenir sur quelques enseignements du Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2024 (RGPH 2024). Cet événement aura sans doute un impact puissant sur la perception du pays, par les images positives qu'il commence déjà à diffuser et partant sur quelques données démographiques futures Le recensement montre que, sur 36,8 millions d’habitants recensés, 148 152 personnes sont de nationalité étrangère, soit près de 0,4% de la population totale, en hausse de plus de 76% par rapport à 2014. Derrière ce poids relatif modeste se dessine une transformation structurelle : montée en puissance des migrants d’Afrique subsaharienne, féminisation partielle des flux, forte concentration urbaine et profils de plus en plus qualifiés. La situation géographique et l'évolution économique du Maroc l'ont fait passer, en relativement peu de temps, de pays d’émigration à un espace d’installation et de transit pour des migrants aux profils variés. La Stratégie nationale d’immigration et d’asile (SNIA), adoptée en 2013, ainsi que les campagnes de régularisation de 2014 et 2017, ont installé au Maroc une approche plus inclusive et une meilleure connaissance statistique des populations concernées. Les ressortissants d’Afrique subsaharienne représentent désormais près de 60% des migrants, contre environ 27% en 2014. La part des Européens recule à un peu plus de 20%. Celle des ressortissants de la région MENA n’est que de 7%. L’ancrage continental du Maroc est ainsi confirmé. Au niveau des nationalités, le Sénégal et la Côte d’Ivoire totalisent plus d’un tiers des étrangers, devant la France, qui demeure la principale nationalité européenne avec près de 14% des résidents étrangers. D’autres pays comme la Guinée, le Mali, le Congo-Brazzaville, le Cameroun ou la Syrie complètent ce panorama. Les résidents étrangers au Maroc sont, pour l’essentiel, des arrivants récents : plus de la moitié déclarent être arrivés depuis 2021, et plus d’un tiers entre 2011 et 2020, ce qui témoigne d’une accélération très récente des arrivées. Une majorité de cette population ira garnir les tribunes lors de la CAN. Les motifs économiques dominent largement : plus de 53% des migrants évoquent le travail comme raison principale, confirmant le rôle du Maroc comme pôle d’attraction régional dans les secteurs du bâtiment, des services, de l’agriculture et de l’économie informelle. Viennent ensuite les raisons familiales (un peu plus de 20%), traduisant le poids croissant du regroupement familial et des projets d’installation à moyen ou long terme, puis les études et la fin d’études (environ 14%), signe de l’attractivité académique du pays auprès des étudiants subsahariens. Les motifs humanitaires, fuite de conflits, insécurité, racisme ou effets des changements climatiques, restent numériquement minoritaires. Le Maroc apparaît ainsi comme un espace hybride où coexistent migrations de travail, mobilités étudiantes, regroupements familiaux et besoins de protection internationale. L’immense majorité des résidents étrangers vit en ville : près de 95% sont installés en milieu urbain, ce qui confirme le rôle des grandes agglomérations comme portes d’entrée et espaces d’intégration. Deux régions dominent nettement : Casablanca–Settat, qui accueille plus de 43% des étrangers, et Rabat–Salé–Kénitra avec un peu plus de 19%, même si cette dernière voit sa part reculer par rapport à 2014 au profit de Casablanca. Près de 56% de cette population sont des hommes, mais la féminisation progresse, notamment chez certaines nationalités comme les Ivoiriennes et les Philippins, très présentes dans les services à la personne et le travail domestique. Plus de 80% des résidents étrangers ont entre 15 et 64 ans, ce qui en fait un groupe essentiellement en âge d’activité, avec une présence non négligeable d’enfants et une minorité de personnes âgées. Près de la moitié des personnes de 15 ans et plus sont célibataires, tandis qu’un peu plus de 45% sont mariées, ce qui montre la coexistence de trajectoires individuelles de mobilité et de projets familiaux stabilisés. Le niveau d’instruction apparaît globalement élevé : près de 39% disposent d’un diplôme supérieur et 28% ont atteint le secondaire. Les actifs occupés sont majoritairement salariés du secteur privé, tandis qu’une minorité exerce comme indépendants, employeurs ou salariés du secteur public, ce qui souligne la diversité des modes d’insertion professionnelle. La part relativement limitée des chômeurs peut masquer des formes de sous-emploi ou de précarité dans l’informel. En 2024, plus de 71 000 ménages comptent au moins un résident étranger. Environ 31% sont exclusivement composés d’étrangers, tandis qu’environ 69% sont des ménages mixtes associant Marocains et étrangers, une proportion en forte hausse par rapport à 2014. Cette montée des ménages mixtes traduit un approfondissement de l’intégration résidentielle et sociale, via les mariages mixtes, l’accueil de proches ou des cohabitations partagées liées au travail et aux études. Sur le plan résidentiel, la majorité des ménages étrangers vit en appartement, suivie par les maisons marocaines modernes, ce qui reflète une intégration dans le tissu urbain ordinaire plutôt que dans des formes d’habitat ségrégué. Les ménages exclusivement étrangers sont massivement locataires, alors que les ménages mixtes sont plus souvent propriétaires ou copropriétaires, ce qui met en évidence des trajectoires d’installation différenciées selon la composition du ménage. Les résultats du RGPH 2024 confirment que la présence étrangère au Maroc, bien que numériquement limitée, constitue désormais un fait structurel et durable de la société. La jeunesse, la forte proportion d’actifs, la montée des ménages familiaux et mixtes ainsi que la diversification des profils scolaires appellent à une articulation plus poussée entre politiques migratoires, politiques urbaines, sociales et éducatives. Les enjeux majeurs concernent la valorisation du potentiel économique et démographique de cette population, l’accès à l'éducation, la santé, le logement et un travail décent et la lutte contre les discriminations dans un contexte de pluralisation culturelle. Les dispositifs de la SNIA pour répondre aux engagements régionaux et internationaux du Maroc en matière de gouvernance des migrations doivent aussi évoluer. Cependant, ces chiffres et données vont probablement connaître une véritable évolution dans les années à venir : le focus médiatique africain sur la CAN, puis plus tard sur la Coupe du monde au Maroc, va faire découvrir les atouts du pays et augmenter son attractivité. Ces deux événements, par leur poids médiatique conjugué aux impressions rapportées par les milliers de spectateurs attendus, devraient jouer un rôle de promotion pour le pays. L’Afrique profonde va découvrir le Maroc et les multiples opportunités qu'il offre, tant sur le plan économique que pour les études.

Guterres snobe Attaf à Luanda : l’ONU rompt avec l’impolitesse algérienne sur le Sahara 345

Lors du sommet Afrique-Europe tenu à Luanda, un incident filmé et diffusé, avec en scène, António Guterres, Secrétaire Général de l’ONU, et Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères, a mis en lumière de manière spectaculaire une tension diplomatique profonde. Une vidéo montrant ce moment est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux, suscitant un vif débat et plein de moqueries. Le geste brusque de Guterres, qui a adressé un salut formel et froid avant de tourner précipitamment le dos à Attaf, alors que ce dernier tentait désespérément d’échanger avec lui, dépasse la simple maladresse protocolaire. Le geste est parfaitement volontaire. Il symbolise de façon frappante une relation conflictuelle, chargée d'agacement entre l’ONU et l’Algérie, le Secrétaire Général affichant ainsi une posture claire de l’institution; on ne peut plus officielle. À un niveau diplomatique aussi élevé, les gestes ne sont jamais anodins ni improvisés. Guterres, en fin de mandat, n’a plus de temps ni de patience pour tolérer certains comportements, y compris ceux d’un ministre des Affaires étrangères d'un pays à l'insistance harcelante, éreintante, assommante. Politiquement, ce refus de l’échange public ne peut s’interpréter comme un simple accident ou hasard. Il s’agit d’une manifestation explicite d’exaspération face à la posture adoptée par l’Algérie. Il montre aussi que le Ministre n'a sans doute pas réussi à avoir une entrevue avec le Secrétaire Général. Le contexte est lourd : la question du Sahara marocain anime une dynamique tendue par une Algérie poursuivant une stratégie offensive et systématique de contestation des rapports et résolutions onusiens, accusant l’ONU de partialité. Alger adopte un discours de soi-disant neutralité, qui masque maladroitement la réalité. C'est elle qui entretient le conflit et l'alimente depuis qu'elle l'a engendré avec la Libye de Kadhafi voilà un demi-siècle déjà. Et ça tout le monde le sait... Le pouvoir algérien ne cesse de critiquer l’ONU dans ses médias officiels, usant fréquemment d’invectives parfois surprenantes en diplomatie. Aucun des pays, ayant reconnu la marocanité du Sahara ex espagnol, ni leurs dirigeants, de Donald Trump à Pedro Sánchez, en passant par Emmanuel Macron jusqu’au Cheikh Mohammed ben Zayed, n’a échappé à ces attaques acerbes et aux insultes des médias officiels et acolytes d'Alger. Israël et le sionisme aussi y sont mêlés, comme par magie. Tout est bon pour faire bomber le torse au vaillant peuple algérien, auquel on fait croire à son rôle de gardien du temple de la liberté et de la démocratie, en attendant qu'arrivent sur les étals: huile, semoule, lentilles et haricots. Une telle débauche d’impolitesse politique est inédite au niveau international. Le discours de Amar Bendjama, représentant de l'Algérie, après le vote de la résolution 2797 était dans ce texte, particulièrement révélateur, mêlant mimique dédaigneuse et propos irrespectueux envers le Conseil de Sécurité de l’ONU. Ce climat de tensions répétitives a engendré un véritable blocage diplomatique pour Alger, cherchant désespérément à influencer les mécanismes des Nations Unies par des pressions publiques répétées, en rupture avec les usages traditionnels de la diplomatie. Alger s'est faite avoir à son propre jeu. Le geste de Guterres peut être lu comme un signal politique fort, un rejet tacite d’une posture jugée déstabilisante et contre-productive, d'Alger. Par ce geste, le Secrétaire Général envoie un message clair au ministre algérien : « ça suffit ». Gageons qu'il n'en tiendra pas compte. L'entêtement est génétique en Algérie. Mais jusqu'à quand peut on se questionner. Cet épisode s’inscrit dans un contexte géopolitique plus large, où les divisions autour de questions clés affaiblissent la capacité de l’ONU à jouer son rôle d’arbitre crédible. Pour une fois que le Conseil de Sécurité arrive à voter à la quasi unanimité un texte sur un conflit qui n'a que trop durer, il est difficile d'accepter encore les tribulations d'un pays dont les agissements coutent cher à toute une région depuis trop longtemps. L’Algérie, quasi-exclusive défenseure internationale de ce qu’elle appelle « le peuple sahraoui », entité contestée hors de son propre lexique, se retrouve de plus en plus isolée sur la scène mondiale. L’image d’un ministre algérien ignoré dans un sommet d’une telle envergure illustre bien l’affaiblissement du poids politique d’Alger dans ces enceintes multilatérales. Pendant ce temps, le Maroc renforce son influence diplomatique à la fois régionale et globale. Enfin, ce geste dépasse la seule dimension individuelle : il traduit une rupture symbolique dans les relations entre Alger et l’ONU, exacerbée par la récente résolution onusienne mentionnant clairement les quatre parties au différend du Sahara marocain. Après un effort d’Alger pour minimiser et déformer cette résolution, sa réaction souvent véhémente ainsi que ses critiques publiques ont fini par irriter certains hauts responsables onusiens, ce qui explique en partie la brusquerie de Guterres. Alger n'a plus aucun choix sinon que celui de s'assoir à la table des négociations. Son nom est explicitement cité aux cotés de son rejeton le polisario, de la Mauritanie et du Maroc. A l'ordre du jour une seule solution, celle de l'autonomie sous souveraineté marocaine. Difficile à digérer pour Alger qui même à l'occasion du sommet du G20, n'est point arrivé à piper mot sur le Sahara Marocain. Pourtant le sommet se tenait en Afrique du Sud, véritable soutien d'Alger pour encore quelques temps. Au-delà de ce seul incident, cet épisode rappelle les limites de la diplomatie informelle dans les grands forums internationaux, où l’insistance hors protocole d’un acteur jugé agressif se heurte à la nécessité d’équilibre et de rigueur des interactions. Par ce geste, Guterres lance non seulement un avertissement diplomatique, mais également un rejet politique clair, témoignant de l’irritation croissante autour du dossier du Sahara Marocain, d’autant plus que les grandes puissances ont décidé publiquement de mettre fin à ce qu’elles considèrent comme un caprice algérien. Pendant longtemps elles ont tolérés les agissements hors sol des gouvernants algériens sans doute dans l'attente d'une prise de conscience de ces derniers, de leur bêtise. Ils se sont montrés incapables de raison malgré les appels répétés à la réconciliation du Souverain Marocain. Les enjeux géopolitiques en Méditerranée et en Afrique sont trop importants pour que la communauté internationale continue à tolérer les agissements d’un pays qui a fait de la déstabilisation régionale sa doctrine. L'Algérie n’aura réussi, au final, qu’une terminologie nouvelle: celle de «Sahara occidental». C’est justement, aujourd'hui, ce qui a ravivé la question du «Sahara oriental». De plus en plus, les jeunes puisent dans l’histoire et publient les preuves de la marocanité de ces territoires rattachés par la France à sa colonie d’alors...

Le stylo de mon père 280

Je le connais depuis mon jeune âge. Mon regretté papa alors directeur d'école m'a offert mon premier stylo quand j'ai réussi mon certificat d'études primaires en juin 1966. Il m'a ainsi appris la façon de le tenir entre mon pouce et mon index et à améliorer mon écriture aussi bien en arabe qu'en français. Il m'arrivait souvent de m'enfermer dans mon studio qui se trouvait au jardin de notre maison de fonction à l'école de Sidi Amr à Meknès. C'est ainsi que j'ai commencé à écrire des petits récits, des poèmes et même des lettres d'amour à une bien-aimée imaginaire. Je tenais aussi mon journal personnel. Mon professeur de français à la première année dite classe d'observation au lycée Moulay Ismail Mr Rossetti m'encourageait à écrire. Mon stylo était pour moi un outil précieux qui me permettait d'exprimer tout ce que je ressentais à cette époque de ma vie. C'était pour moi une manière non seulement de me distraire mais aussi de consolider un don pour l'écriture et la composition de poèmes. Mon père supervisait à distance ce que je produisais comme écrits et avait l'art et la manière de corriger mes dissertations tout en m'incitant à aller de l'avant. Mon capitale s'enrichissait jour après jour. J'avais pris l'habitude à ce jour d'écrire d'un seul trait sans avoir recours au brouillon. Maintenant que je frôle mes soixante dix ans je continue à écrire avec une facilité déconcertante qui surprend mon entourage. Pour moi rien d'étonnant car je possède des gènes transmis par mon père un enseignant et directeur d'école hors pair qui officié plus de quarante ans et qui comme moi et mes frères et sœurs a formé des centaines et des centaines d'élèves. Qu'il repose en paix et qu'il sache que son stylo est entre de bonnes mains. Dr Fouad Bouchareb Tous les droits sont réservés Le 27 Novembre 2025

Le futur du football marocain se joue loin des projecteurs 272

L’Académie Mohammed VI : le cœur battant du football marocain moderne Quand on observe la trajectoire récente du football marocain, une évidence s’impose : une grande partie de la transformation passe par un seul et même point d’origine. L’Académie Mohammed VI de Football n’est plus seulement une structure de formation. Elle est devenue une référence, un repère, parfois même un symbole d’ambition et de crédibilité retrouvée. Là où le Maroc produisait autrefois des talents de manière irrégulière, souvent livrés à eux-mêmes, il dispose aujourd’hui d’un centre capable de fabriquer des internationaux au sens le plus professionnel du terme. Le football marocain n’improvise plus : il planifie, il investit, il structure. Une génération qui ne doit rien au hasard Si les Lions de l’Atlas brillent aujourd’hui dans les plus grands championnats européens, ce n’est pas le fruit du hasard ou d’une génération dorée tombée du ciel. Derrière les performances, il y a du travail, de la méthode et surtout une politique de formation cohérente. Des joueurs comme Nayef Aguerd, Youssef En-Nesyri, Azzedine Ounahi, Oussama Targhalline ou encore Abdel Abqar incarnent ce changement profond. Ils ont grandi dans un environnement structuré, exigeant, où l’on ne forme pas uniquement un joueur… mais un professionnel. Et cette dynamique ne se limite pas à l’équipe A. Les catégories de jeunes confirment, année après année, que le vivier est désormais riche, constant, maîtrisé. Les équipes U17 et U20 rivalisent aujourd’hui avec les meilleures formations mondiales. La victoire en Coupe du monde U20 en 2025 n’est pas un exploit isolé, mais l’aboutissement logique d’un long travail de fond. Des profils émergent, s’installent, progressent, comme Zabiri ou Essadak, et attestent que la relève est non seulement assurée, mais organisée. Une école de discipline avant d’être une école de football Ce qui distingue l’Académie Mohammed VI, ce ne sont pas uniquement ses terrains, ses bâtiments ou ses équipements. C’est surtout sa rigueur, presque militaire, et son exigence quotidienne. Les jeunes y apprennent le football, bien sûr, mais surtout le métier de footballeur. La ponctualité, l’effort, la nutrition, la récupération, la gestion mentale, la vie collective, les études : tout est intégré dans un cadre clair, sans folklore et sans approximations. Contrairement à beaucoup de structures locales qui bricolent avec les moyens du bord, l’Académie fonctionne comme un club professionnel à part entière. Bilans réguliers, programmes individualisés, accompagnement scolaire, ouverture à l’international : rien n’est laissé au hasard. Le football marocain a enfin cessé de fonctionner à l’intuition. Il repose désormais sur une méthode. La formation n’est pas un coût, c’est un investissement Là où l’Académie Mohammed VI a été visionnaire, c’est en assumant une vérité que beaucoup de clubs refusent encore de regarder en face : la formation n’est pas une charge financière, mais une stratégie économique. Former un joueur, ce n’est pas seulement préparer un futur titulaire, c’est constituer un actif. Un joueur bien formé a une valeur marchande, et cette valeur ne disparaît pas avec son départ du club. Au contraire : elle peut se prolonger toute une carrière. Le mécanisme de solidarité de la FIFA garantit que chaque club formateur est rémunéré à chaque transfert international d’un joueur entre ses 12 et ses 23 ans. Ce système transforme la formation en source de revenus structurée, régulière et durable. Le parcours de Nayef Aguerd en est un exemple parfait. Entre Dijon, Rennes, West Ham et Marseille, ses transferts ont généré des montants importants. À chaque mouvement, l’Académie Mohammed VI et le FUS de Rabat perçoivent une part. Sans négociation. Sans polémique. De manière automatique. Ce sont des revenus discrets, invisibles pour le public, mais extrêmement précieux pour les structures formatrices. Ils permettent d’investir à nouveau, de sécuriser les budgets, de sortir de la dépendance chronique aux subventions. En Europe, des clubs ont bâti leur solidité financière sur ce modèle. Former, vendre, former encore. Le Maroc a les talents pour faire pareil. Ce qu’il lui manque encore, c’est la généralisation de cette logique. La vraie question : pourquoi les clubs n’emboîtent-ils pas le pas ? Tout le monde connaît désormais le modèle. Tout le monde voit ses résultats. Et pourtant, peu de clubs marocains ont pris le virage. La raison principale est simple : la formation demande du temps, de la patience et du courage managérial. Elle ne rapporte pas immédiatement. Elle impose de penser à cinq ou dix ans, dans un football local encore trop dépendant de considérations politiques, émotionnelles ou court-termistes. Beaucoup de clubs vivent encore en équilibre précaire, sous perfusion, sans vision économique claire. On recrute dans l’urgence. On licencie dans la panique. On change de coach comme d’entraîneur physique. Mais on ne bâtit rien de durable. Construire une académie performante, ce n’est pas spectaculaire. Mais c’est fondamental. Le Maroc a ouvert la voie. Il reste à la généraliser.

Le Maroc face à son défi sportif : du loisir à la locomotive nationale... 296

Longtemps cantonné à un simple divertissement populaire ou utilisé comme un outil de communication politique, ou encore comme une occupation socialement jugée inutile, le sport marocain s’annonce désormais comme un moteur économique, social et sanitaire incontournable. Sous les projecteurs de la CAN 2025 et du Mondial 2030, le Royaume Chérifien doit embrasser pleinement ce potentiel. Plus de place pour la demi-mesure, le secteur qui pèse déjà lourd. Le sport génère aujourd’hui 1,56% du PIB national, soit plus de 21 milliards de dirhams. Et ce n’est que le début : en franchissant la barre symbolique de 3%, potentiel estimé par la Banque Mondiale, le sport pourrait à terme rivaliser avec des poids lourds économiques comme l’agroalimentaire ou le tourisme auquel il sert déjà de booster. Le secteur est en pleine effervescence. Le commerce d’articles sportifs bondit à 3,77 milliards de dirhams, tandis que clubs et salles de fitness affichent un chiffre d’affaires en hausse de 25%, atteignant 604 millions. Le football professionnel, qui capte 12% des emplois sportifs, pèse lui 879 millions de dirhams. **Le sport marocain n’est plus un loisir, c’est une économie émergente à part entière**. Sur la scène mondiale, le football est une locomotive de taille : estimé à 59 milliards de dollars en 2025, la FIFA prévoit pour elle des revenus records de 11 milliards pour le cycle 2023–2026. Le Maroc a tout intérêt à s’accrocher à cette dynamique globale et il le fait très bien. Les grands chantiers, du béton à l’emploi participe à cette nouvelle manne. La CAN 2025 et la Coupe du Monde 2030 ne sont pas que des compétitions sportives. Elles incarnent un formidable levier d’investissement et de transformation. Les trois pays hôtes: Maroc, Espagne, Portugal, mobiliseront entre 15 et 20 milliards de dollars, dont 50 à 60 milliards de dirhams pour le seul Maroc qui ne fait pas que rattraper son retard mais est entrain de doubler ses partenaires. Stades rénovés, routes, infrastructures hôtelières et transports : ces chantiers devrait créer entre 70 000 et 120 000 emplois, directs comme indirects. À cela s’ajoute le tourisme sportif, moteur déjà puissant avec 2 milliards de dirhams générés par des événements mythiques comme, les tournoi de Golf, le Marathon des Sables, ou les trails de l’Atlas. Mais L'activité physique et le sport ne sont pas que cela ce sont des investissements qui soignent. Au-delà de l’économie, l’investissement dans l'activité physique est le sport est un enjeu crucial pour la santé publique. Selon l’OMS, chaque dollar investi dans l’activité physique génère trois dollars d’économies en frais médicaux. L'Europe estime que pour 10 % de pratiquants de plus on économise 0,6 % de PIB en coûts médicaux . Au Maroc, où 59% des habitants sont en surpoids et 24% souffrant d'obésité, 48,9 % des Marocains sont touchés au moins une fois dans leur vie par un trouble mental, l'activité physique pourrait inverser la tendance sanitaire. Elle diminue la mortalité prématurée de 30%, le diabète de type 2 de 40%, la dépression de 30%, tout en augmentant la productivité de 6 à 9%. **L'activité physique et le sport, sont le meilleur médicament gratuit. Il guérit avant même que la maladie n’apparaisse**, Le sport n’est donc pas qu’un plaisir : il est un puissant levier de santé publique durable. Quoi de mieux pour canaliser l'Energie débordante de La Jeunesse . Le sport est aussi l’école de la vie et de la citoyenneté. Les études montrent que les élèves sportifs obtiennent en moyenne 0,4 point de plus, gagnent 13% en concentration et perdent 20% de stress. Pourtant, seuls 22% des jeunes Marocains pratiquent une activité physique régulière, alors que le potentiel dépasse 6 millions. Les enfants ont tendance à remplacer le ballon par l’écran. Et le risque est très important: sans une politique forte, on prépare une génération fragile. Le Royaume investi déjà pas mal dans les activités sportives pour tous notamment par la mise à disposition des jeunes d'infrastructures gratuites de plein air, il lui reste encore beaucoup à faire. Voici une version corrigée et améliorée de votre texte : Le cadre législatif est manifestement en décalage avec les ambitions. La loi 30-09, qui régit le sport au Maroc, est critiquée pour sa centralisation excessive, ses lourdeurs administratives et le manque d’autonomie des clubs et des fédérations. Elle ne définit pas clairement les concepts et a créé un véritable flou juridique. Plus que jamais, il serait judicieux de s’orienter vers une nouvelle loi, qui mette en œuvre et respecte les dispositions de la constitution de 2011 ; une loi plus incitative, qui définisse clairement les concepts et, par conséquent, les responsabilités ; qui corrige l’ensemble des défauts de la précédente, et ils sont nombreux. Il serait également urgent de sortir le sport du temps politique et de le confier à une administration de mission dont les tâches, les stratégies et le rythme s’adapteraient au temps sportif, beaucoup plus long, et seraient en harmonie avec les temps sportifs à l’échelle internationale. L'ensemble des Fédérations Royales Marocaines Sportives ne captent pas plus 350 000 licenciés pour un potentiel de 6 à 7 millions. Les clubs peinent à se professionnaliser, les investisseurs privés ne sont pas très chauds, et la pratique de masse est encore proportionnellement négligée. Pour accélérer la croissance, il faudra probablement alléger la fiscalité avec une TVA réduite sur les équipements et abonnements, alléger les charges pour les start-ups du sport, et reconnaître officiellement le sport comme activité d’utilité publique. Le Projet de Loi de Finances 2026 prévoit justement des ajustements afin de favoriser les partenariats public-privé et booster l’investissement privé. La prochaine décennie peut marquer un tournant historique dans le développement du pays. Le Maroc à l’horizon 2030 a choisi le sport comme pilier national. Avec des compétitions internationales prestigieuses, des infrastructures modernes et une jeunesse pleine d’énergie, le Maroc a toutes les cartes en main pour faire du sport un pilier du développement durable. Mais tout cela nécessite un changement de paradigme : le sport n’est pas seulement un spectacle ni un outil d’image, c’est une filière économique, une culture à promouvoir, et une politique publique à construire. Le Maroc a désormais la possibilité de faire du sport un vecteur majeur de prospérité, de santé, d’emploi et de cohésion sociale. C'est le choix qui a été fait sortir le sport du cadre du loisir et l’inscrire pleinement dans une stratégie nationale. **Le sport, ce n’est pas un luxe. C’est un investissement collectif dans la santé, l’emploi et l’unité nationale.** Le message est clair : en 2030, le Maroc ne devra pas seulement briller par ses équipes, mais aussi par sa vision ambitieuse du sport comme levier de développement humain et économique.

Achraf the Go(l)dFather 312

1) Un infidèle au poste Hakimi, est un latéral droit pas comme les autres. Ces autres qu’il a pris la bonne habitude de doubler, voire de dédoubler, pour les reléguer en seconde position - afin de garder la priorité, à droite. Doté d’une vitesse qui n’attend personne, il embarque ses adversaires à bord d’un Orient(al)-Express. Un voyage aux rythmes des percussions - précises, cadencées, répétitives - qui finissent par imposer un tempo infernal à ceux qui empruntent son couloir : celui de leur « mort ». Mais Achraf avait trop de talent et de tempérament pour qu’on le (Eric) Cantonnât à une base arrière ou, pire, qu’on le mette de côté. Armé pour tirer son poste vers le haut, il va le faire entrer dans une nouvelle ère, donnant naissance à l’arrière-droit post-moderne. De Madrid à Paris, en passant par Milan, Hakimi va profiter de ce parcours de Fashion Week pour dessiner les contours de sa mutation. Un défonceur, cassant les codes – et surtout les lignes - pour avancer vers son destin, à coups de reins. La révolution est en marche : celle d’un infidèle au poste. 2) Un numéro 2 qui ne fait qu’un avec son pays Ses velléités sur le terrain contrastent avec son attachement à ses racines, un lien viscéral avec la Terre qui ne l’a pas vu naître, mais qui le verra grandir. Un cordon (h)om(e)bilical avec sa mère-Patrie dont il sera le fils conducteur. Inlassablement guidé par cette boussole intérieure pointée vers l’Atlas, ce stakhanoviste met tout son cœur à l’ouvrage pour en porter haut les couleurs et les valeurs. C’est donc sans surprise qu’en cette soirée du 6 décembre 2022, c’est lui, dernier tireur d’élite, qui s’avancera pour parapher l’une des plus belles pages du sport marocain. Il y ajoutera le sceau du Maestro. Une inspiration salvatrice, à ne toutefois pas reproduire chez soi, car elle a été réalisée par un professionnel. Une panenka mêlant technique, sang-froid et malice, qui nous emmènera au pays des merveilles. Le Maroc venait de gravir l’Everest espagnol. Achraf, lui, ne s’arrêtera pas en si bon chemin, menant l’expédition qui s’attaquera aux cimes de l’Olympe. Lors du tournoi, l’équipe du Maroc déploya un jeu flamboyant – ô cette ogive sur coup franc du capitaine -, dont ils ont gravé l’empreinte dans le bronze. Achraf montra la voie du succès à des jeunes joueurs en leur apprenant à garder leur Cap’. Répondant toujours à l’appel, il deviendra, en toute logique, égérie d’un opérateur téléphonique national. 3) Le Lion d’Or Si les épopées sont collectives, l’Histoire, elle, garde en mémoire des visages, des figures de proue-sse. Celle d’Hakimi s’est arrogé la part du Lion dans notre lobe (in)temporal, saturé par ses statistiques et performances mémorables. Une dernière saison parachevée avec 16 passes décisives et 11 buts inscrits, pour la plupart, lors de matchs au sommet - altitudes réservées aux joueurs de haut-vol. En Ligue des Champions, il ira jusqu’à dominer le classement des occasions créées (36) et du sprint le plus rapide : flashé à 36.9 km/h, il fait (ff)fi de la limite de vitesse autorisée pour un parisien. Mais le phénomène Achraf va bien au-delà des chiffres, qui ne sauraient à eux seuls saisir l’aura de celui qui se confond avec son époque. Il incarne, pour toute une génération, le rêver plus grand et la fin du c’est déjà bien, ce faux-plafond de verre nourri de complexes. Nés de l’importation des modèles à suivre, ils ont eu tendance à dés-Orienter, à nous éloigner de nous-mêmes. Hakimi a réduit la distance parcourue par nos rêves. Véritable icône, il est devenu la promesse de marques, attirées par son sens de la conquête de territoires - que ce com’battant réalise Under A(r)mour. Derrière l’icône, se cache un autre rêve — un rêve de gosse. La quête du métal précieux, l’apothéose de l’al-kimie. Et 24/25 fut l’exercice le plus abouti vers cette transmutation. Chef-d’œuvre de régularité et de dépassement, il aurait mérité d’être couronné d’un Ballon d’Or pour être intéGraal. Son seul tort : avoir été fidèle au poste.