Pensez le Futur.

Les Soupirs d'Azemmour 1549

Allant vers Oualidia, histoire de profiter de sa belle lagune, de ses huitres et poissons, ma fille, mon épouse et moi-même décidâmes de faire une petite halte à Azemmour. Je m’étais promis d’y amener ma fille à la première occasion qui se présente. Nous sommes ici à une encablure de Casablanca, à une poignée de kilomètres d’El-Jadida et non loin de Jorf Lasfar, une fierté de l’industrialisation du Maroc moderne. J’ai personnellement un petit quelque chose pour cette ville. Rares sont les villes aussi envoutantes. Je ne puis m’expliquer pourquoi. Très vite vous y êtes tantôt berbère en Jellaba courte, tchamir et babouches à la tête arrondie ou pointue ; tantôt phénicien drapé de blanc un peu comme s’habillaient les grecs en leur temps de gloire ; tantôt portant la toge d’un citoyen romain fier ou le turban bleu d’un Berghouata rugueux. Vous y imaginez des portugais chantant leur triomphe à la prise de la ville. Vous y entendez, le bruit de vos pas sur un pavé vieilli, évoquant celui de l’armée Saadienne reprenant possession des remparts. Le bruit et vociférations des soldats y résonnent encore et toujours ; mais en silence. Au tournant d’une ruelle de la cité antique, vous entendez la voix lointaine et confuse de Sidi Abderahman El Mejdoub, criant sa douleur devant le mal, questionnant le monde et l’univers. Au tourant de l’autre vous interpelle la voix chuchotant, à peine perceptible, de Rabbi Abraham Moul Ness et ses prières à l’aube et au crépuscule. Sidi Brahim pour les musulmans…les deux religions peinent à se donner des frontières ici… D’ailleurs c’est une sorte de miracle qui révéla aux deux communautés qu’Abraham était bien un saint…Les citoyens venaient d’installer un moulin juste en face de la grotte où il passait son temps à méditer et prier…Les bêtes qui faisaient tourner le moulin tombaient vite malades et mourraient l’une après l’autre. On comprit alors qu’Abraham ne voulait pas être dérangé dans sa méditation…depuis il est Rabbi Abraham pour les juifs, Sidi Brahim pour les musulmans, saint pour les deux. Plus loin dans la ville, ce sont des jeunes plutôt silencieux, à l’air certainement soucieux, le regard cafardeux, qui vous font face au tournant d’une ruelle. Certains de ceux qui vous croisent ont le regard étonnamment hagard, comme pour exprimer une lassitude ou un dégout ; peut-être même une colère profonde et des blessures répétées. Au coin de la rue d’en face, sur une petite place difforme c’est le son saccadé d’un métier à tisser qui vous interpelle. L’un des rares Deraz encore en activité tisse comme chaque jour des écharpes et des foulards en laine ou en soie…Les touristes aiment ça mais ne viennent pas souvent… Il ne se lasse pas. Il travaille, aime beaucoup son métier et attend des jours meilleurs ou tout au moins que la guerre au moyen orient s’arrête… Au fond de lui, il doit souhaiter que ses amis israéliens reviennent à la raison et chassent vite du pouvoir leurs dirigeants actuels ; des névrosés assoiffés de sang plus qu’autre chose. Il attend le Moussem mais ne sait pas si les marocains juifs qui reviennent annuellement pour le pèlerinage seraient encore nombreux. La maison de l’artisan est silencieuse et attend aussi… Elle attend souvent qu’un petit groupe passe par là pour enfin s’animer un petit peu, pour une heure ou deux. Les maitres artisans qui y séjournent semblent plutôt regarder filer le temps. Leurs yeux sont nostalgiques d’un passé proche sans doute idéalisé et d’un passé plus lointain chargé de richesse et de puissance à jamais révolu. Une dame d’un âge certain, sans gêne aucune, vêtue d’un pyjama qui en a vu des vertes et des pas mûres, est là devant chez elle sur un tabouret, assise. La porte de sa modeste demeure peinte en bleu est grande ouverte. La dame déborde un peu la petite dimension de son tabouret. Son regard est vide. Elle ne remarque pas nos silhouettes et semble ne pas entendre nos pas involontairement légers, comme pour ne pas déranger l’histoire ou remuer la colère des murs abandonnés, des maisons aux portes murées, celles que le temps a abattues et celles qui attendent passivement le signal de la dégringolade de pierres millénaires fatiguées et qui ne tiennent plus à rien. Derrière des portes d’antan de quelques bâtisses encore debout - et il y en encore beaucoup Dieu merci - et quelques maisons non encore fermées aux cadenas ou tombées dans l’oubli des temps et des humains, on devine des jeunes filles s’affairer à la broderie. Elles ne sont plus très nombreuses à éprouver une passion pour cet art ancestral spécifique à la ville avec ses couleurs vives et ses dragons. Que font les dragons ici sinon rappeler un passé si lointain qu’on n’en perçoit pas le fond. Par oui dire certaines disent que c’est un marchand portugais qui introduisit cet art entre les murs de la ville. Au coin d’une petite place, comme il y en beaucoup dans la cité, devant une épicerie aussi petite que peu soignée, se tiennent des jeunes oisifs. L’un d’eux ressemble forcément à Mustapha Azemmouri, celui dit Esteban le Maure ou encore Estevanico. Peut être même qu’il en porte les gênes. Sans Estevanico, jamais l’Amérique du Nord n’aurait été ce qu’elle est aujourd’hui. Quelle destinée! Partir d’une telle contrée pour aller déterminer l’histoire d’une autre de l’autre côté de l’Atlantique. En sortant par l’une des portes de la cité ancienne vous avez une seule pensée : Azemmour se cherche un présent qui ne vient pas. Elle agonise et se meurt assurément. Peut-être même qu’elle est déjà morte. Voilà quelques temps Karim Boukhari, dans un article en disait : « J’ai visité Azemmour. Un ami, originaire de la ville, m’a prévenu : attention, m’a-t-il dit, c’est une ville morte. » Pour s’en apercevoir faites une balade au pied de la muraille coté oued. Une esplanade que mon ami Zaki Semlali a aménagé avec le peu de moyens dont il dispose pour redonner vie à cette relation particulière qu’a la ville avec Oum Rebi3. Aujourd’hui le plastique y est hélas plus abondant que les poissons. Finies l'alose et les belles ombrines charnues… Certains pans de la muraille et des habitations coulent vers l’oued comme des larmes de la peine subie. La nostalgique Azemmour lorgne l’Atlantique et regarde impuissante se fracasser les vagues au loin… J’implore le tout puissant pour que ce bout de notre histoire précieuse puisse enfin bénéficier de l’attention de nos gouvernants. Ma fille, mon épouse et moi-même sommes repartis tristes, blessés au plus profond de nos âmes mais la voix sublime de Sanaa Marahati chantant quelques poèmes écrits quelque part dans la cité nous fait croire à un avenir meilleur pour Azemmour.
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Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Les violences dans les stades : un phénomène social très complexe 129

Les violences dans les stades et leurs abords ne relèvent pas uniquement de la passion sportive. Elles traduisent des tensions sociales profondes, des fragilités individuelles et possiblement des dysfonctionnements institutionnels. Comprendre ce phénomène requière implicitement une analyse de l’ensemble des facteurs personnels, sociaux et organisationnels qui favorisent ces débordements plus que fréquents. La majorité des jeunes impliqués dans ces violences, notamment lors des matchs de football, proviennent souvent de milieux précaires, marqués par des repères familiaux fragiles et un fort sentiment d’exclusion sociale, culturel et économique. Le besoin de reconnaissance pousse certains parmi eux à rejoindre des groupes radicaux de supporters, où la violence devient un moyen d’affirmer leur identité, de gagner en notoriété et en respect. Les affrontements avant, pendant et après les matchs sont autant d’occasions pour asseoir cette reconnaissance, affirmer une certaine popularité voire consacrer un leadership. L’identification et la sanction des fauteurs de troubles bien évidemment limitées, renforce le sentiment d’impunité et même de supériorité par rapport aux lois et aux forces de l'ordre. L’anonymat dans la foule et des contrôles qui ne peuvent que insuffisants facilitent les actes violents, souvent orchestrés par des leaders se mettant rapidement en retrait. L’instabilité familiale, les échecs scolaires, l’immaturité affective, l’impulsivité de l'adolescence et les difficultés à gérer les émotions, s’ajoutent aux carences éducatives et psychologiques, favorisant le passage à l’acte. Les fragilités cognitives, les troubles de l’attention ou un QI inférieur à la moyenne, ainsi que l’absence de programmes d’intégration efficaces, compliquent encore l’insertion sociale et scolaire, augmentant le risque de marginalisation. Les causes structurelles et institutionnelles jouent un rôle déterminant par ailleurs. Les clubs sportifs, souvent peu impliqués dans la gestion éducative et sociale de leurs supporters, se dédouanent de leur responsabilité, la reportant sur les services de sécurité. Cette gestion opaque et insuffisamment coordonnée entre acteurs, rend les matchs de plus en plus coûteux en termes de sécurité et d’image. Les jeunes livrés à eux-mêmes, sans perspectives, sont des cibles faciles pour des groupes criminels ou extrémistes qui exploitent la passion sportive pour diffuser des messages violents et de plus en plus politiques. Le manque d’infrastructures sportives et culturelles dans les quartiers défavorisés pousse ces jeunes à trouver dans les groupes de supporters un exutoire à leurs frustrations. Les réseaux sociaux amplifient la diffusion des tensions et des discours haineux, accentuant la violence. La dégradation de la santé publique, la chute de l’éducation, l’accroissement des inégalités sociales et le sentiment d’injustice nourrissent cette violence endémique. Au Maroc, par exemple, 1,7 million de jeunes entre 15 et 24 ans sont des NEET, et près de 280 000 élèves quittent chaque année le système éducatif sans qualification, favorisant marginalisation et adhésion à des groupes violents. Aujourd'hui ces groupes gravitent quasiment autour de toutes les équipes de football, indépendamment du niveau de compétition, des résultats et de la localisation géographique du club. Il ne s’agit pas seulement d’un constat. La violence autour du sport n'est pas une fatalité. L’éducation civique, abandonnée au profit de méthodes et de contenus scolaires prouvés inefficaces, doit être réintroduite avec un accent fort sur le respect de l'autre et des biens communs, la tolérance et le fair-play, dès le plus jeune âge, via des campagnes permanentes de sensibilisation dans les écoles et clubs sportifs. Le renforcement de l’autorité judiciaire, avec des sanctions rapides, exemplaires et systématiques, intégrant la responsabilité familiale pour les moins de 16 ans, est nécessaire. Le développement d’infrastructures de proximité, avec accès libre et activités encadrées gratuites, doit être poursuivi. Les collectivités locales sont dans le devoir de s’impliquer en recrutant du personnel éducatif pour encadrer les jeunes dans les quartiers et en proposant des programmes extrascolaires, ateliers éducatifs, activités sportives et écoles de la deuxième chance. Les clubs sportifs doivent assumer leur responsabilité par plus de transparence, l’adoption d’une charte éthique de gestion des spectateurs, la formation des encadrants, le dialogue avec les supporters et la gestion directe des matchs. Ils doivent ouvertement signifier leur condamnation et leur désolidarisation des groupes violents et ne plus s'en accommoder. Une meilleure collaboration entre écoles, familles, clubs et autorités est indispensable pour un encadrement global des jeunes. Des exemples européens, comme Eurofan en Belgique, la Convention européenne sur la violence dans les stades, ou les programmes éducatifs en Allemagne et au Royaume-Uni, montrent l’efficacité de la prévention, du dialogue, de la médiation et des technologies avancées (vidéosurveillance, reconnaissance faciale). Les violences dans les stades sont le reflet de fractures sociales, d’exclusion et d’un manque de repères. La solution réside dans une approche globale : prévention, éducation, intégration sociale, gestion professionnelle des clubs et coopération institutionnelle. Le sport doit redevenir un vecteur d’intégration, de respect et de cohésion sociale: une responsabilité notoirement collective.

Le Gazoduc Afrique Atlantique : Un projet stratégique au cœur de la rivalité régionale 146

Alors que les médias algériens s'obstinent à dénigrer le projet de gazoduc Nigeria Maroc, également appelé Gazoduc Afrique Atlantique (GAA), ce mégaprojet d’envergure transcontinentale suscite, paradoxalement, un intérêt grandissant et un soutien international croissant. Plus qu’un simple tuyau, le GAA incarne une vision ambitieuse de coopération Sud-Sud, d’intégration régionale et de développement durable, traversant des pays souvent enclavés et fragiles, et offrant un complément et ou une alternative crédible de gaz pour l’Europe. Le GAA vise à transporter jusqu’à 30 milliards de m3 de gaz par an, depuis les riches gisements nigérians, passant par une quinzaine de pays d’Afrique de l’Ouest, jusqu’au Maroc, puis vers l’Europe via le détroit de Gibraltar. Cette capacité significative permettra non seulement de diversifier les sources d’approvisionnement énergétique de l’Europe, mais aussi et surtout de répondre aux besoins croissants en énergie des pays ouest-africains. Contrairement au projet algérien de gazoduc transsaharien, plus court d’environ 1 500 km mais coûteux (près de 20 milliards usd) et traversant une zone instable, le GAA se distingue par son approche inclusive. Il ne s'agit pas que d'un conduit de transit vers l’Europe, mais d'un réseau énergétique régional qui va irriguer les pays riverains, permettant aux producteurs d’y injecter leurs gaz et aux autres d’en alimenter leur développement industriel, agricole et urbain. Le GAA s’inscrit dans une logique de coopération Sud-Sud, fondé sur la solidarité, le partage d’expertise et la complémentarité économique. En traversant des pays souvent enclavés, le gazoduc contribuera à réduire leur isolement énergétique, à renforcer leurs infrastructures et à stimuler leur croissance économique. Le choix d’un tracé majoritairement offshore jusqu’à Dakhla, puis onshore le long de la côte atlantique marocaine, illustre la volonté d’intégrer pleinement la région sahélo-saharienne dans un corridor énergétique moderne. Dakhla, qui deviendra un hub portuaire, industriel et logistique majeur, est appelé à jouer un rôle central dans cette dynamique, favorisant la création d’emplois, l’essor des activités industrielles et la diversification économique, point fort et atout majeur de la vision marocaine. L’Algérie quant à elle, le perçoit comme une menace directe à sa position dominante dans le secteur énergétique régional. Son projet de gazoduc transsaharien, plus court, est limité à un rôle de simple transit du gaz nigérian vers l’Europe, sans véritable impact sur le développement des contrées traversés. En revanche, le GAA marocain propose une vision plus ambitieuse, intégrant un réseau régional qui va bénéficier à l’ensemble des partenaires et à leurs populations de plus en plus exigeantes. L'animosité algérienne se manifeste par une intense campagne médiatique algérienne visant à minimiser la faisabilité du projet marocain. Au-delà des médias, l’Algérie multiplie les actions diplomatiques pour renforcer ses liens avec le Nigeria et accélérer son propre projet. Des délégations officielles se succèdent, tandis que sur les réseaux sociaux, des campagnes de dénigrement acharné, surement orchestrées, cherchent à discréditer le GAA. Cet antagonisme s’inscrit dans une logique politique plus large, le Maroc étant l’« ennemi classique » à affaiblir. L'entêtement idéologique conduit à des choix ridicules qui, paradoxalement, nuisent aux intérêts économiques et sociaux de l’Algérie elle-même. Le conflit artificiel autour du Sahara occidental est toujours en filigrane; La survie du Polisario mobilisant une grande part des ressources, des efforts et de l’attention du pouvoir algérien depuis 50 ans. Contrairement aux affirmations algériennes, le GAA bénéficie d’un soutien solide de la part d’institutions financières et d’investisseurs importants. Les Émirats Arabes Unis (25 Milliards USD), la Banque Islamique de Développement, la Banque Européenne d’Investissement, le Fonds de l’OPEP pour le développement international, ainsi que les USA, ont manifesté leur intérêt et leur engagement dans le projet. Sur le plan industriel, le groupe chinois Jingye Steel a déjà remporté le contrat des conduites métalliques, témoignant de la dimension internationale et industrielle du projet. Cette implication d’acteurs mondiaux renforce la crédibilité technique et financière du GAA et consolide l’adhésion à la volonté de faire de la région un pôle de développement et non plus un pourvoyeur d’immigration et de déplacements forcés des populations. Le projet marocain est divisé en plusieurs phases, avec des études de faisabilité, d’ingénierie de base et environnementales, achevées ou en cours. Un appel d’offres est prévu afin d’accélérer la construction, avec une mise en service des premiers tronçons envisagée dès 2029. Au-delà des enjeux énergétiques, le GAA s’inscrit dans une stratégie plus large de développement durable, de réduction de la pauvreté énergétique, de la pauvreté tout courte et de renforcement de la stabilité régionale. En favorisant l’intégration économique et la complémentarité entre les pays d’Afrique de l’Ouest, le projet contribuera à créer un environnement propice à l’investissement, à la création d’emplois, à la croissance inclusive et à la prospérité. C'est ce qui vient d'être consolidé dans la déclaration de Praia à l'occasion des la 5è réunion de l'African Atlantic States Process (AASP) Cette approche contraste fortement avec la stratégie algérienne, qui reste focalisée sur la confrontation politique et idéologique, au détriment des opportunités économiques et sociales pour ses propres populations. L’Algérie va jusqu’à ne pas intégrer l’émergence de nouveaux producteurs de gaz, notamment le Sénégal et la Mauritanie, qui participent activement au projet marocain. Ces pays adoptent une logique pragmatique, privilégiant le développement économique et la coopération régionale plutôt que les rivalités idéologiques. Le premier tronçon du GAA intègre justement ces États, illustrant une dynamique d’ouverture et de partenariat qui pourrait redessiner la carte énergétique de l’Afrique de l’Ouest. Le Gazoduc Afrique Atlantique est plus qu’un simple projet d’infrastructure : il incarne une vision ambitieuse de coopération, d’intégration et de développement durable de l' Afrique de l'Ouest que les populations concernées ont parfaitement bien compris. Face à cette dynamique, l’Algérie semble toujours enfermée dans sa posture chronique de confrontation freinant son propre développement et hélas celui de la région. À l’heure où les défis énergétiques, économiques et géopolitiques se multiplient, le GAA est un modèle d’avenir, fondé sur la complémentarité, la solidarité et l’innovation. Sa réussite pourrait ouvrir la voie à une nouvelle ère de prospérité partagée et de stabilité pour l’Afrique de l’Ouest et ses partenaires internationaux, n’en déplaise à ceux qui luttent contre, ceux qui ne veulent pas l’admettre ou simplement le comprendre.

Maroc - Pays du Sahel: la formule gagnante... 245

Depuis la proposition marocaine d'autonomie pour le Sahara occidental dans le cadre de l'intégrité territoriale du Maroc, en 2007, le Front Polisario subit des reculs importants tant sur le plan diplomatique qu'interne, dans ses camps sur le territoire algérien. Ces dernières semaines, la situation dans les camps de Tindouf s'est fortement dégradée, révélant un désordre croissant et une perte progressive de contrôle des populations. Les séquestrés sont de plus en plus souvent en confrontation directe avec les forces de l’ordre algériennes encerclant les camps, dont la mission est de limiter les déplacements, de crainte d’un retour massif vers le Maroc. N’a-t-on pas vu des vidéos où des manifestantes crient, la voix métallique, « laissez-nous retourner au Maroc » ? Ces démonstrations ne sont pas inédites dans les camps, mais cette fois-ci, il est clairement et fortement scandé « Vive le Roi ». La population est désabusée et n’a plus peur d’affronter Brahim Ghali et consorts. Dans cette ambiance au bord de l'anarchie, la violence et les affrontements armés dans les camps se multiplient, le véritable pouvoir étant de plus en plus entre les mains de bandes rivales, impliquées dans le trafic de drogue et de carburants, l’orpaillage sauvage et l’écoulement des aides reçues. Pas plus tard que le week-end passé, des tirs nourris ont eu lieu dans le camp dit de Laâyoune (à ne pas confondre avec la belle ville de Laâyoune au Maroc) entre factions rivales. Impuissant, le Polisario n’est pas intervenu. Au même moment, trois combattants du Polisario ont déserté, rejoignant les Forces Armées Royales marocaines près d’Oum Dreyga ; une fuite qui en annonce d'autres. Le Polisario est de plus en plus incapable d’imposer son autorité, en plus d'être décrié de l’intérieur même de ses propres structures. La crise interne au Polisario suscite une inquiétude palpable à Alger, qui, plus que jamais, craint le chaos latent dans les camps, une véritable menace à l’ordre public et à l’équilibre régional. Jadis instrument d’influence algérienne, le mouvement, qui a toujours été une charge sécuritaire, devient maintenant un fardeau politique. Plusieurs scénarios sont même évoqués, allant du désarmement à la dissolution des milices armées, mais cela ne sera pas possible sans des tensions internes majeures en Algérie. Une probable guerre des généraux. La situation d’instabilité accélérée est aggravée par une répression accrue, notamment de la part de l’armée algérienne, qui a ouvert le feu sur des civils des camps lors de manifestations, provoquant morts et blessés. Ce climat de violence et d’oppression alimente la colère des populations séquestrées, qui constatent, médusées, l’inaction de ceux supposés les défendre. Elles dénoncent ouvertement la passivité complice du Polisario face à ces agressions. Elles comprennent maintenant que ces soi-disant leaders ne sont en fait que des marionnettes inopérantes. Conjuguée aux conditions de vie extrêmement difficiles, avec un accès restreint à l’eau, à l’éducation et aux soins médicaux, la situation est de plus en plus intenable pour les séquestrés, sous le joug de criminels et de trafiquants de tout genre. Au Maroc, notamment dans les provinces du sud, cette situation dramatique inquiète de plus en plus. Sur les réseaux sociaux et dans la presse, d'innombrables voix dénoncent avec virulence cette situation. Elles alertent sur les souffrances gravissimes des femmes et des enfants dans les camps. De nombreuses ONG et observateurs internationaux appellent par ailleurs à une intervention urgente pour rétablir la sécurité et protéger les civils. La crise sécuritaire majeure et les contestations populaires soutenues et quasi quotidiennes dans les camps de Tindouf surviennent à un moment difficile pour le pays hôte. Il vit mal la réaction à ses provocations de la part des pays du Sahel ; une réaction concertée et musclée qui semble le surprendre. Le régime algérien ne sait plus où donner de la tête entre les problèmes internes d’approvisionnement des populations en denrées de base et la grogne qu’ils provoquent ; la crise à Tindouf, l’affaiblissement exponentiel du Polisario et son isolement évident dans la région. Les pays du Sahel ont d’un commun accord fait leur choix : ils renforcent leur rapprochement tous azimuts avec le Maroc. Le drone malien abattu début avril 2025 par l’armée algérienne va lui coûter très cher en termes de positionnement géopolitique. Comme quoi une « action hostile préméditée » non réfléchie peut engendrer des conséquences graves, voire une crise durable. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont collectivement rappelé leurs diplomates, provoquant une escalade diplomatique sans précédent avec l’Algérie, qui a répliqué en fermant son espace aérien aux avions et en rappelant ses ambassadeurs. L’escalade avec Alger, qui semble s’installer durablement, a bien ouvert les yeux à ces pays. Ils avaient déjà sur la table la proposition d’ancrage à un projet marocain structurant, permettant leur ouverture sur l’Atlantique. Le 28 avril 2025, Sa Majesté le Roi Mohammed VI recevait à Rabat les ministres des Affaires étrangères des trois pays en question en même temps, un tournant géostratégique important. L’initiative « Afrique Atlantique » est entérinée comme une facilitation de l’accès à l’océan, un fondement solide pour le développement économique et l’intégration commerciale des pays concernés. La dimension économique du projet est forte et celle politique puissante. Le Maroc est perçu comme un partenaire stratégique sérieux, engagé et notamment respectueux du principe de non-ingérence, ce qui contraste avec les tensions et le climat d’hostilité qui règnent entre l’Algérie et les régimes sahéliens nouveaux. Les trois pays ont réaffirmé leur adhésion totale à la vision marocaine ; leurs premiers diplomates respectifs ont souligné que cette alliance est un levier de croissance et de stabilité dans une région marquée par des crises sécuritaires et diplomatiques. L’évolution récente s’inscrit donc dans le contexte régional où le Maroc consolide sa position face à l’affaiblissement du Polisario et à la crise interne dans les camps de Tindouf, tandis que l’Algérie voit son influence reculer devant la montée en puissance des voisins sahéliens qui se tournent vers Rabat pour des solutions économiques et sécuritaires. Ce réalignement régional est un facteur supplémentaire qui fragilise la position algérienne tant dans le dossier du Sahara que dans la gestion du Polisario. La crise algérienne avec le Mali, le Niger et le Burkina Faso, combinée au rapprochement stratégique de ces pays avec le Maroc sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, illustre donc un basculement géopolitique majeur au Sahel. Le nouveau contexte renforce la dynamique marocaine d’intégrité territoriale, tout en isolant davantage le Polisario et son sponsor : l’Algérie est très talentueuse quand il s'agit d'improviser ou de construire des crises avec son voisinage et au-delà.

Benkirane n'oublies pas: les « écervelés », « ânes » et « microbes» sont aussi des électeurs ... 250

Lors du meeting qu’il a présidé à l’occasion du 1er mai 2025, Abdelillah Benkirane, ancien-nouveau secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), s’est emporté avec une rare virulence, qualifiant d’« écervelés », de « microbes » et d’« ânes » les citoyens marocains qui privilégient les causes nationales et les placent avant celle de Gaza. Adoptant un ton acerbe et un regard méprisant, il a violemment critiqué les partisans du slogan « Taza avant Gaza », dénonçant leur position tout en réaffirmant son attachement à la cause palestinienne. Pour Benkirane, cette frange de la société n’aurait pas saisi les véritables enjeux, en plaçant les intérêts nationaux marocains au premier plan. Il a délibérément amalgamé la question palestinienne avec celle du Hamas et de son contrôle sur Gaza, insinuant que le positionnement apparent majoritaire, qu’il critique avec impétuosité, se ferait au détriment de la solidarité avec la Palestine. Son discours, empreint de mépris et d’insultes, choque par l’emploi de termes aussi dégradants que « écervelés », « microbes » et « ânes » et par une formulation avilisante. La sortie intervient dans un contexte où Benkirane multiplie les prises de position favorables au Hamas, notamment depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza en octobre 2023. Cette posture radicale commence à susciter bien des interrogations, d’autant plus que lors du 9e congrès national du PJD, tenu à Rabat les 26 et 27 avril 2025, les propos incendiaires de deux invités étrangers ont été tenus sans aucune réaction dans la salle, même pas de la part de Benkirane, pourtant réputé pour son intransigeance et le fait qu’il ne laisse rien passer. Un discours particulièrement idéologique et inquiétant a été prononcé par Doğan Bekin, vice-président du parti islamiste turc Yeniden Refah (Nouveau Parti de la Prospérité). Ce dernier a prophétisé le renversement des régimes musulmans entretenant des relations avec Israël, affirmant avec assurance que le PJD reprendrait le pouvoir au Maroc en tant que véritable représentant du peuple. Il a également évoqué la chute des régimes soutenus par l’Occident au profit de pouvoirs islamiques, un message supranational qui peut être interprété comme une remise en cause de la souveraineté marocaine et de ses intérêts nationaux. L’absence de toute réaction face à ces propos donne l’impression que l’agenda idéologique international islamiste porté par Benkirane et ses alliés prime désormais sur les intérêts du Maroc. Cette situation est inacceptable. Le congrès pourtant national a ainsi pris des allures d’« internationale islamiste », avec la présence d’intervenants étrangers porteurs d’agendas contraires aux fondements et à la souveraineté de la nation marocaine. Par ailleurs, la prestation d’un prédicateur mauritanien, Mohamed Hassan Ould Deddew, lors du même congrès, a également suscité l’étonnement. Connu pour son hostilité à la reconnaissance marocaine de la souveraineté sur le Sahara et pour sa radicalité, il a fermement rejeté la démarche américaine en la qualifiant de juridiquement nulle et contraire à la loi islamique. Président du Centre de formation des oulémas en Mauritanie (fermé en 2018) et figure influente de l’Union internationale des savants musulmans, financée par le Qatar, son intervention hostile à la souveraineté marocaine sur le Sahara est restée sans réponse de la part du PJD et de son aile religieuse, le Mouvement Unicité et Réforme (MUR). Ce silence est lourd de sens. Il apparaît clairement que le PJD cherche à se renouveler et à reconquérir des voix pour les prochaines élections, en se positionnant comme défenseur des Palestiniens, des démunis et des causes populaires. Cependant, il convient de s’interroger sur les limites de cette stratégie, d’autant plus que le parti défie ouvertement les institutions et ne recule plus devant les insultes envers ses opposants. La posture adoptée par Benkirane est contraire à l’éthique politique et au respect que tout homme politique se doit d'avoir envers son pays, ses lois, ses institutions et ses citoyens. A-t-il oublié que ceux qu’il a insulté en ce premier mai 2025: les « écervelés », « ânes» et « microbes» sont aussi des électeurs ?

Que faire? 194

Une question me taraude l'esprit depuis quelques temps? Faut-il vraiment continuer à être sur les réseaux sociaux pour faire valoir les avancées certaines de notre pays mais aussi pour faire des observations ou poser des questions sur ce qui retarde son développement? Car: - ce gouvernement et ses ministres font peu de cas de ce que pense l'opinion publique et les réseaux sociaux de leur action ou inaction; - en gros, vous dites et écrivez ce que vous voulez nous, nous restons sourds à vos doléances et agissons comme bon nous semble; -c'est nous qui savons ce qui est bon pour vous et vous pouvez donc dire où écrire ce que vous voulez; - les observations et recommandations souvent pertinentes des institutions prévues par la constitution HCR et CESE etc..ne sont que peu ou pas tout suivis. Des responsables de ces institutions constitutionnelles sont parfois attaqués pour entraves à l'action du gouvernement; -pire, les manifestations de rue , les sit ins, les grèves vous pouvez en faire comme vous voulez; vos cris de détresse on n'en a cure. Par exemple, l'émigration y compris maintenant celle de cadres, d'ingénieurs et de médecins qui porte préjudice au pays et son avenir pour le gouvernement est un " phénomène mondial.." Que ça et rien sur les causes socio économiques de ce phénomène; -la réforme du code pénal, du code civil ou l'intégration des fonctionnaires gérés par le CNOPS à la CNSS est faite sans concertation avec les concernés alors même que ceux-ci ont des droits acquis à sauvegarder; -qu'un parti de l'opposition, le PPS pour ne pas le nommer dénonce dans un communiqué votre politique et vous renvoie à des promesses électorales non tenues et vous trainez son secrétaire général dans la boue avec des insinuations personnelles immondes alors qu'il s'agit de répondre aux observations de son parti sur votre gestion des affaires du pays; -en gros vous agissez pour notre bien et les dispositions prévues dans la constitution pour la concertation vous n'en avez cure. Question. La concertation et l'adhésion des populations aux politiques étant l'un des fondamentaux à toute gestion des affaires publiques comment ce gouvernement peut-il faire l'impasse sur cette évidence et prétendre diriger le pays?

Message Royal à Benkirane: définition claire des règles du jeu... 288

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé un message de félicitations à Abdelilah Benkirane à l'occasion de sa réélection en tant que secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), lors de son Congrès national, le neuvième du genre. La lecture attentive des propos montre bien que le message dépasse le simple protocole habituel. Derrière la formule classique de courtoisie institutionnelle se cache une écriture politique subtile, fidèle au style du Palais, où chaque mot est pesé, chaque tournure significative. Comme il est de coutume, le ton est à la fois cordial et mesuré et marque une reconnaissance de la trajectoire de Benkirane sur la scène nationale. Sa Majesté salue "le sens des responsabilités" de l’ancien chef de gouvernement et "son attachement aux constantes et valeurs sacrées de la nation". Les mots employés sonnent ici comme un rappel aux fondamentaux de la monarchie constitutionnelle et aux valeurs constitutives du Royaume. C'est le choix de toute une nation. N'est ce pas là un rappel sans ambiguïté ni interprétation possible d’une ligne rouge implicite. L’expression est diplomatique, mais elle rappelle à Benkirane et à l’ensemble des membres et factions du PJD, bien évidemment, que l’adhésion aux fondements de la constitution est la condition sine qua non de toute participation au jeu politique. Plus encore, ce message arrive à un moment où le PJD tente de retrouver un second souffle après une débâcle électorale historique. En félicitant Benkirane, Sa Majesté salut indirectement ainsi son retour en politique. Cependant ne doit-on pas lire entre les lignes qu’il y a lieu pour ce parti de comprendre et d’intégrer définitivement que l’opposition est légitime, mais qu’elle doit rester dans le cadre des équilibres fixés par la constitution. Le message prend donc des allures de balise politique : encouragement à la responsabilité, mise en garde contre tout aventurisme. Les propos de certains étrangers invités au congrès ont été plus qu’étonnants surtout qu’aucun rappel à l’ordre n’a été observé. De même on ne peut occulter la sortie du second de Benkirane qui quelques jours avant le congrès a commis des propos ahurissants, largement repris dans les réseaux sociaux; propos ayant soulevé beaucoup de questionnements quant à la nouvelle ligne du parti, puisqu’il semble bien qu’il y en ai une qui se profile. Le parti doit définitivement assimiler que la religion n'a pas besoin de lui pour la défendre, le référentiel à l'Islam est un fondement de la constitution marocaine qui garanti également par ailleurs de très larges libertés individuelles et défend les minorités religieuses les considérant comme des composantes essentielles de la nation. Il se doit d'intégrer que la question de la Palestine est dans les priorités de la diplomatie marocaine et que ce n'est pas un sujet de campagne électorale. Son rôle doit implicitement rester éminemment politique, dans le cadre de ce que prévoit la constitution et rien d'autre. Le message pourrait aussi être lu comme une manière de repositionner Benkirane dans le paysage politique, en le distinguant des autres voix critiques du système mais en lui rappelant que son parti est un parti comme les autres. Le message faut il le rappeler parle de parti "honorables". Un geste tactique, qui vise peut-être à redonner un rôle à une opposition encadrée et responsable, à l’heure où le paysage partisan marocain souffre d’un réel déficit de crédibilité, voire d’ancrage sociétal. En somme, le message n’est pas qu’un geste symbolique uniquement : c’est une pièce d’un échiquier politique plus large, où il est essentiel et incontournable de gérer, avec prudence et finesse, les équilibres du pays. Le message, tout en étant explicitement un acte protocolaire de félicitations, contient ainsi plusieurs éléments riches de sens et d'insinuations politiques. Le Souverain tout en soulignant la confiance renouvelée placée en Benkirane pour diriger le PJD, tout en lui adressant ses vœux de pleine réussite dans la poursuite de ses missions, insiste particulièrement sur la nécessité de consolider la position du parti sur la scène politique nationale et de renforcer sa participation active aux côtés des autres formations politiques honorables. Cette insistance rappelle l'importance d'un engagement sérieux, responsable, au service de l'intérêt général et avec une empreinte bien nationale. Le cadre est bien clair et le champs d'action précis. Sa Majesté met en avant l'accompagnement du processus de développement global mené sous sa conduite, visant à propulser le Maroc vers plus de modernité, de progrès et de prospérité. Cette référence explicite au leadership royal dans le développement national souligne que le PJD doit s'inscrire dans cette dynamique et soutenir avec transparence et sincérité les orientations du pays. Les intérêts de la nation marocaine sont clairs et s’imposent comme la seule voie envisagée. Les partis sont là pour servir les intérêts suprêmes de la patrie, placés au-dessus de toute autre considération. Cette mention est une mise en garde implicite contre toute forme d'ambition ou d'action qui pourrait s'éloigner des principes fondamentaux du Royaume et de l'unité nationale Ainsi, le message de félicitations de Sa Majesté, tout en étant cordial, porte des injonctions claires sur le rôle attendu du PJD sous la direction de Benkirane, celui de renforcer son ancrage politique dans le cadre national, agir avec responsabilité, soutenir le projet royal de développement et respecter les constantes nationales. Ces éléments peuvent être perçus comme des insinuations subtiles rappelant à tout parti ses devoirs et limites dans le paysage politique marocain actuel.

Vandalisme au stade Mohamed V : le match est ailleurs... 421

Le vandalisme survenu récemment au complexe Mohamed V de Casablanca n’a rien de nouveau. Ce qui l’est en revanche, c’est qu’il ait éclaté à peine une semaine après la réouverture en grande pompe de ce stade mythique, fraîchement rénové pour accueillir le très attendu derby casablancais. Une réouverture précipitée, symbole d’un espoir vite rattrapé par la réalité : celle d’une violence endémique qui dépasse les efforts de modernisation. Le derby s'était bien passé, les Ultras en avaient décidé le boycott. Une semaine plus tard, ils étaient bien là et le feront bruyamment remarquer... Une partie du stade en portera les stigmates. Des sièges conçus pour les accueillir et des sanitaires pour leur confort sont saccagés. Il faudra refaire tout cela pour la CAN... C'est de l'argent public, nos impôts, nos emprunts. Lors de certains matchs du Wydad, du Raja, ou ailleurs au Maroc, le comportement d’une frange du public s’avère de plus en plus préoccupant. Ce phénomène, aux degrés variables de dangerosité, dure depuis des années et perturbe gravement l’ordre public. Il met à rude épreuve les forces de sécurité et soulève de nombreuses interrogations d’ordre sociologique, institutionnel et sécuritaire. De nombreuses études ont été menées, sans aboutir à des solutions concrètes. Car ce phénomène est complexe : il ne découle pas uniquement des résultats sportifs. Dans le cas présent, on peut pourtant évoquer la frustration accumulée des supporters des deux grandes équipes casablancaises, en déclin ces derniers temps. Depuis l’introduction du mouvement ultra au Maroc, via la Tunisie en 2005, les jeunes tifosis du Raja et du Wydad ont colonisé leurs virages respectifs et étendu leur influence jusque dans les rues. Leur créativité dans les tifos impressionne, certes, mais les débordements sont désormais la norme. Rares sont les matchs sans violences, à l’intérieur comme à l’extérieur du stade. Rien n’y fait : ni les huis clos, ni les sanctions, ni les peines de prison. Pire encore, la situation se dégrade. Scènes de pillage, affrontements violents autour des stades sont désormais une réalité, et pas uniquement à Casablanca. Même de petites villes, sans grands enjeux footballistiques, ne sont plus épargnées. Il serait hasardeux de comparer la situation ici à celle d’autres pays. Depuis la naissance du mouvement ultra en 1899 en Hongrie, son essor au Brésil dans les années 1930, sa transformation en Yougoslavie, jusqu’à son renouveau en Italie dans les années 1960, ce phénomène n’a cessé d’évoluer. Il en va de même au Royaume-Uni avec le hooliganisme dans les années 1970. Dans le cas marocain, nous faisons face à une expression singulière du mouvement : un particularisme enraciné dans les dynamiques sociales, économiques et culturelles locales. Il échappe aux grilles d’analyse classiques, se forge une esthétique propre, des codes singuliers, et une capacité de mobilisation qui dépasse le cadre du football. C’est une réinvention du phénomène à la lumière des réalités locales. Les réponses institutionnelles n'ont pas tardé : promulgation de loi, réunions élargies par la DGSN, cellules spécialisées, colloques scientifiques. En vain. L’encadrement sécuritaire peine à équilibrer prévention et répression. Il est souvent pris pour cible. Les clubs, eux, persistent dans un amateurisme organisationnel préoccupant. Les subventions généreuses et l'absence de reddition des comptes en sont les principaux facteurs. Nombreux sont les clubs de la Botola souffrant d’une gouvernance décriée, déconnectée des réalités des supporters et des déterminants du sport de performance. Entraîneurs et joueurs subissent une pression permanente de supporters virulents. Le fait footballistique explique-t-il à lui seul le phénomène ? Ou bien le stade devient-il un exutoire, un espace de catharsis pour une jeunesse marginalisée, frustrée, sans perspectives ? Ce n’est pas uniquement de la violence sportive : c’est une colère sociale, profonde, qui prend le football comme alibi. Chaque provocation, défaite ou injustice arbitrale est perçue comme une humiliation. La tension, déjà palpable, explose dans les tribunes. Malgré les arrestations, les sanctions manquent d’efficacité structurelle. L’absence de suivi judiciaire renforce l’idée que le vandalisme est toléré. L’accueil triomphal réservé à certains jeunes à leur sortie de prison en dit long : ils ne regrettent rien. Au contraire, ils en sortent auréolés d’un prestige inquiétant. C’est ici que le lien peut être fait avec les conclusions récentes du Haut-Commissariat au Plan (HCP), qui a publié une enquête alarmante sur le moral des ménages. L’Indice de Confiance des Ménages (ICM) a chuté à 46,6 points au premier trimestre 2025, son plus bas niveau depuis 2008. Il était de 87,3 en 2018. Une chute vertigineuse. Le pessimisme est général : 81 % des ménages estiment que leur niveau de vie s’est détérioré. L’endettement est écrasant, l’inflation s’installe, et la lassitude est palpable. Ce désespoir se traduit dans les chants des ultras, leurs slogans, parfois subversifs, souvent désabusés. Ils fédèrent largement, y compris une jeunesse pourtant à l’aise matériellement. Les ultras ratissent large maintenant. Pendant ce temps, les partis politiques sont absents du débat public (sauf en période électorale). Les syndicats, ultra-minoritaires, ne représentent plus qu’une infime frange des travailleurs. Et comme la nature a horreur du vide, il est comblé par d'autres formes d'expression, parfois politiques, parfois violentes, souvent instrumentalisées. Les jeunes désœuvrés trouvent dans les stades, et parfois dans la rue, un exutoire à leur frustration. Des slogans récents, ostensiblement liés à des causes géopolitiques comme la normalisation avec Israël, ne sont souvent que des prétextes. Les adeptes de certaines idéologies subversives ont parfaitement compris. Ils ont saisi l’opportunité et s’y sont engouffrés. Les jeunes cherchant à exister, à crier leur rejet d’un système qu'ils pensent sourd à leurs attentes, sont happés, radicalisés, manipulés, manœuvrés dangereusement. La politique n'est jamais très loin. Ces derniers jours, des colloques sur " l'encouragement sportif " sont organisés par les autorités locales, présidés par les walis. Une question cruciale demeure cependant : la jeunesse concernée répond-elle à l'invitation? Sans elle, sans volonté d’écoute réelle et réforme profonde et structurelle, ces efforts risquent encore une fois de se perdre dans le bruit de fond d’une crise bien plus grave qu’une simple rencontre de football gagnée ou perdue. Il y a pourtant des ébauches de solutions préconisées dans le désormais oublié Nouveau Modèle de Développement. Les difficultés ne manquent pas tant s'en faut mais le match est ailleurs.

Trump, le Maroc et la fin du mythe Polisario 423

Depuis quelques semaines à peine, la question du Sahara occidental enregistre une série de rebondissements d’une intensité rare, marquant une véritable accélération dans un dossier longtemps figé par les pesanteurs diplomatiques, les inerties stratégiques et les calculs occultes. L’administration Trump, chef de file d’un courant international lassé de ce conflit d’un autre temps, a clairement affiché sa volonté de passer à une nouvelle ère, rompant avec des décennies d’attentisme, alimenté par la Guerre froide et ses prolongements idéologiques. Pour Washington, il n’est plus question de tolérer les jeux de déstabilisation d’un régime militaire algérien en perte de repères, qui instrumentalise ce conflit pour masquer ses propres échecs internes, politiques, économiques et sociaux et freine ainsi les ambitions de développement, les bonnes relations régionales dans la complémentarité et le respect d’un voisin marocain qu’il jalouse aussi pour ses réussites et ses alliances solides avec l’Occident. L’élection de Donald Trump a rebattu les cartes. Exit les postures prudentes et les équilibres fragiles entre belligérants : l’heure est à l’action, à la transparence des alliances, et à la recherche de solutions concrètes. Dans cette logique, le soutien de l’administration Trump à la proposition marocaine d’autonomie est sans équivoque. L’initiative marocaine est désormais qualifiée par la Maison-Blanche comme la seule base « juste et durable » pour une résolution du conflit. Lors d’une rencontre riche en symbolique entre le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et le sénateur Marco Rubio, ce dernier a réaffirmé l’engagement des États-Unis envers une solution fondée exclusivement sur l’offre marocaine. Les signaux sont clairs : pour Washington, la fin de la récréation a sonné. Le Maroc est solide et fiable. Il est dans son droit. C’est le meilleur ami et partenaire dans la région. C’est aussi le premier pays à avoir reconnu les américains et protégé leur flotte dans les moments difficiles de ce pays naissant alors. Ce réalignement américain reconfirmé s’accompagne de propositions audacieuses. Plusieurs membres influents du Congrès envisagent désormais de désigner officiellement le Front Polisario comme organisation terroriste. Et ils ont sur quoi reposer leur argumentaire, notamment : les attaques contre des civils à Smara et du côté de El Mahbas, la rupture unilatérale du cessez-le-feu de 1991, mais aussi les liens supposés avec des puissances hostiles comme l’Iran ou la Russie, sans omettre la présence avérée de combattants du Polisario en Syrie d’ailleurs toujours détenus là-bas. Le 11 avril, faut-il le rappeler le représentant républicain Joe Wilson a annoncé son intention de déposer un projet de loi en ce sens. Selon lui, le Front Polisario constitue une porte d’entrée pour ce qu’il appelle « l’Axe de l’agression » en Afrique, reliant l’organisation séparatiste à des ambitions géopolitiques iraniennes et russes sur le continent et c’est menaçant pour la sécurité des USA. Il a entre les mains aujourd’hui l’étude étayée de l’Hudson Institute qui conclue aux relations étroites du Polisario avec le Hezboallah et même avec le PKK. Il serait actif dans des trafics d’armes avec les groupes terroristes au Sahel, compromis dans les détournements d’aides humanitaires etc. Il ne faut pas penser qu’il n’ait que des américains qui seraient dans cette logique. En fin de semaine dernière par exemple, Liam Fox ancien secrétaire d’état britannique à la défense qualifiait à son tour le Polisario d’organisation terroriste. L’idée est en train de faire sérieusement son chemin. La récente Cette dynamique met l’Algérie face à ses responsabilités : le Polisario est hébergé, soutenu et financé, sur son territoire. Qualifier le Polisario d’organisation terroriste c’est aussi l’éjecter de l’équation. Sa marginalisation diplomatique isolerait encore davantage Alger, désormais confondu être la partie intégrante du conflit, et non plus la simple actrice tierce qu’elle prétend être. Le masque est définitivement tombé. Autre pays dans la tourmente : l’Afrique du Sud. Soutien traditionnel du Polisario, Pretoria commence à ressentir les effets de cette bascule stratégique. La presse locale s’interroge, des voix au sein de l’ANC appellent à une réévaluation de la politique étrangère du pays. Plusieurs ONG sont connues pour mener là encore des activités de collecte de fonds pour le Polisario, mais des think tanks comme l’Institut Hudson, encore lui, estiment qu’une désignation terroriste les contraindrait à cesser ces opérations sous peine de sanctions internationales. Les conséquences pourraient être lourdes pour les institutions sud-africaines. Déjà sous la surveillance du GAFI (Groupe d’action financière), le pays ne peut se permettre d’être soupçonné de complicité avec une entité classée terroriste. Les banques, en particulier, redoutent les contrôles et pourraient exiger du gouvernement un changement de cap. Le climat entre Washington et Pretoria, déjà froid depuis l’arrivée de Trump au pouvoir, risque ainsi de se détériorer davantage. L’administration américaine ne cache pas sa défiance envers le gouvernement sud-africain. Une éventuelle désignation du Polisario comme groupe terroriste serait alors un point de rupture dans une relation déjà fragilisée, avec à la clé des sanctions, des pressions économiques et une surveillance diplomatique renforcée. Le dossier du Sahara occidental entre dans une nouvelle phase. La logique de statu quo ne tient plus face aux réalignements internationaux, et les manœuvres dilatoires perdent en efficacité. Le monde ne veut plus de conflits congelés, et les puissances aspirent à un continent africain stable, fiable, et ouvert aux échanges. Dans cette dynamique, le Maroc semble avoir gagné la bataille de la clarté. Reste à voir si ses adversaires sauront lire les nouveaux équilibres. C’est sans doute ce qui explique et motive l’optimisme du représentant marocain à l’ONU, Omar Hilale… Il n’a pas hésité à insinuer en des termes à peine voilés que le dossier serait annoncé clos en concomitance avec les célébrations par le peuple marocain du cinquantième anniversaire de la Marche Verte, le 6 novembre prochain…

Le top de Achraf Hakimi et le flop de Kylian Mbappé... 438

Il devait être le galactique ultime celui du deuxième quartier du 21ème siècle, le nouvel élu du Bernabeu et de son public exigent et connaisseur. Longtemps considéré être le joyau du football français, tout laissait penser et même croire qu’il allait marquer l’histoire du Real Madrid, peut être mieux que Zidane l'autre français passé par là. Oui mais le football a sa propre logique, hermétique pour les pauvres humais que nous sommes et on vient de s’en apercevoir, impénétrable même pour Florentino Perez président mythique au palmarès fabuleux. A peine arrivé, Kylian Mbappé déçoit. On lui trouvera mille et une excuses à ses débuts. Il est de plus en plus compliqué de lui en dénicher. Son adaptation est laborieuse, son jeu est stérile. Il semble perdu sur le terrain. Ses coéquipiers n’arrivent pas à jouer avec lui. Eux qui pourtant une saison auparavant marchaient quasiment sur leurs adversaires, trouvent maintenant de la difficulté à se retrouver sur l’aire de jeu inchangée, d’un coup devenue étrangère. L’efficacité de l'effectif avec le seule Mbappé en plus, n’est plus la même. Le vestiaire madrilène semble s’interroger en catimini et de plus en plus sérieusement et ouvertement. Vient alors la claque, la double claque d’Arsenal. L’équipe est amorphe, le rythme est perdu, les buts rentrent de partout, l’efficacité légendaire du Réal est devenue une chimère. A-t-on misé sur le bon homme ? Annoncé depuis des années, le feuilleton Mbappé est enfin conclu en fanfare en 2024. Les supporters attendaient un nouveau Cristiano Ronaldo, ils découvrent un joueur en manque d’inspiration, ne s’intégrant pas au schéma collectif, incapable de faire la différence, faisant déjouer ses camarades. Il inscrira quelques buts, mais sans éclat ni leadership. Le poids du maillot merengue semble trop lourd à porter pour le naguère prodige de Bondy. C’est le désamour et la désolation. Les madrilènes sont mis à genou en Champions-League. Et ça passe mal. On parle alors de caprice du président qui avait fait une fixation sur le joueur jusqu’à l’obtenir mais pour quel rendement s’interroge-t-on. Perez et son joueur son sur la sellette. Ce sera encore plus grave si le Real n’obtient rien cette saison. Le risque en est grand. Même Ancelotti ne semble pas croire en son équipe. A la fin du match contre Arsenal, sa mimique et ses traits l’on trahit. Il veut partir et probablement plus vite qu’on ne le pense. La crise du Real et là et bien là et comme toujours dans pareil cas c’est l’entraineur qui saute en premier. Maillon faible de la chaine. Mbappé au Real est quelconque. Il a tendance à décrocher, son manque d’automatismes et son langage corporel en disent long sur ce qu’il est devenu : moins tranchant, moins impliqué, presque en retrait. Vinícius et Bellingham, tirés vers le bas sont éclaboussés. Ils sont devenus anodins, les autres coéquipiers quelconque. Les échanges violents et la bagarre à peine évitée dans le couloir menant aux vestiaires entre Mbappé et Vinicius en dit long sur l'ambiance et les frustrations. Mbappé a-t-il été le porte poisse de cette équipe ? Pendant ce temps à Paris, son copain Hakimi, de son prénom Achraf, celui que le Real a laissé partir, est devenu le véritable patron du PSG. Et le PSG sans Mbappé est mieux et passe en demi-finale pourtant contre une équipe anglaise également. Ironie du sort. C’est à Paris que le contre-exemple brille donc de mille feux. Achraf Hakimi, souvent relégué au second plan médiatique durant les années Mbappé au PSG, s’est imposé cette saison comme le véritable leader du club parisien. Défensivement solide, offensivement décisif, le latéral marocain enchaîne les prestations de haut niveau. Buteur, passeur, organisateur depuis son couloir droit, Hakimi porte un Paris Saint-Germain en reconstruction, et Achraf lui distille amour, affection, solidarité, abnégation et efficacité. Ses statistiques parlent pour lui : un nombre record d’interceptions, des buts cruciaux en Champions League. Sa régularité force le respect. Le brassard de capitaine est mérité. Plus encore, c’est son impact mental et tactique qui frappe : Hakimi n’est plus seulement un latéral moderne, il est devenu le pilier du projet parisien. Est-ce la revanche d’un homme sans doute sous-estimé quand il se trouvait dans le même couloir que Mbappé. Débarqué au PSG avec la réputation d’un "produit de l’école Real Madrid" après une escapade en Allemagne, Hakimi semble aujourd’hui rappeler à la Maison Blanche l’erreur stratégique de l’avoir laissé partir. Le club madrilène a voulu l’éclat médiatique de Mbappé, mais il lui manque la solidité, la loyauté de Achraf Hakimi peut être. L’ironie du football moderne tient parfois en un nom mal prononcé au bon moment. Alors que Kylian Mbappé avait été érigé en sauveur du Real Madrid après des années de suspense, c’est finalement Achraf Hakimi, resté à Paris, qui s’impose aujourd’hui comme l’un des hommes forts du football européen. Deux trajectoires opposées, deux lectures d’un même été 2024, et peut-être une erreur d’analyse qu’il est difficile de corriger. Mbappé a choisi le prestige de Madrid. Sans doute pensait-il pouvoir soulever le trophée européen plus facilement avec le club qui l’a le plus remporté dans l’histoire. Il était sans doute lacé des nombreuses tentatives avortées du PSG. Hakimi lui, a choisi la continuité, la stabilité et un projet de jeu qui l’intègre pleinement. Aujourd’hui, les chiffres et les performances tendent à donner raison au Marocain. Son influence dépasse le terrain : il est devenu un leader technique et mental, respecté par le vestiaire et écouté par son entraîneur, adulé par les supporters. Et si c’était Hakimi qui soulevait le trophée en 2025 et avec le PSG abandonné avec mépris par Mbappé ? Pour cela Hakimi se doit d’être percutant devant un autre club anglais celui-là même qui humilié, Mbappé, Ancelotti, Prez et les madrilènes avec. Si à Paris on jubile, à Madrid, en revanche, le doute commence à s’installer. A-t-on payé trop cher pour un joueur dont le jeu ne repose que sur sa fulgurance individuelle ? Et surtout, comment faire cohabiter plusieurs stars du même calibre sans entamer la cohésion d’un groupe naguère homogène et solide? Il serait pourtant prématuré d'enterrer Mbappé et son aventure espagnole, son talent brut reste incontestable, même si ce début d'expérience madrilène soulève une question importante : et si l’avenir du football ne se jouait plus sur les paillettes, mais sur l’intelligence de jeu, la polyvalence et la discipline collective ? Si tel était le cas, Achraf Hakimi en est déjà l’un des symboles les plus aboutis.

Le Wydad et le Raja sont il si faibles que ça???? 403

Dans l’épisode de lundi 14 avril 2025 de mon émission sportive hebdomadaire « Sports avec Aziz Daouda » sur Barlmane Radio, je suis revenu sur la brillante participation de l’équipe nationale marocaine U-17 à la Coupe d’Afrique des Nations, saluant la performance exceptionnelle des « Lionceaux de l’Atlas » qui ont offert un spectacle de haut niveau dans ce prestigieux tournoi continental. J'ai également abordé le Derby de Casablanca entre le Wydad et le Raja, disputé au Complexe Mohammed V communément appelé Donor par les casablancais, réouvert après son entière rénovation. J'ai rappelé l'historique du stade qui fait partie d’un vaste programme de modernisation des infrastructures sportives marocaines en vue d’accueillir la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030. J'ai surtout commenté la décision des ultras des deux grands clubs casablancais de boycotter le derby et son impact présumé sur la rencontre J'ai aussi souligné que le stade se présentait désormais sous un nouveau visage, tant par la qualité de sa pelouse que par l’amélioration notable de la couverture télévisée. A la fin de l'émission j'ai rappelé et commenté les innovations en matière d'arbitrage que FIFA veut introduire à partir de la prochaine coupe du monde des clubs prévue aux USA l'été prochain. Vous avez ici bas le lien de l'émission en précisant qu'elle est en Darija marocain. Je vous invite à commenter mes propos et surtout à donner votre point de vue sur l'émission et en me faisant parvenir vos suggestions et propositions pour améliorer le concept en vous en remerciant.
youtu.be/vlIe0VLCqQ0?si=0FBuRaGM...

"Le sens de l’Histoire : le Maroc consolide, l’Algérie s’enlise" 577

La diplomatie, la géopolitique régionale et les dynamiques d’interprétation stratégique en Afrique du Nord ont profondément évolué depuis un bout de temps. Cela remonte à 2007, lorsque le Conseil de sécurité a accueilli favorablement la proposition marocaine d’autonomie, ouvrant ainsi la voie à un règlement définitif du dossier du Sahara dans le cadre de la souveraineté du Royaume du Maroc. Ce fut un choix difficile pour le Maroc, mais éminemment pragmatique. Cette initiative s’inscrivait dans une vision d’intégration régionale à long terme, fondée sur la coopération et la complémentarité dans la région. Voyant l’Algérie embourbée dans ses contradictions, Rabat pensait pouvoir lui tendre une bouée de sauvetage. Mais peut-être avait on sous-estimé l’instabilité du régime voisin, incapable ou refusant obstinément de corriger sa trajectoire. Loin de saisir l'opportunité, Alger opta pour la surenchère, multipliant les déclarations hostiles et les actes provocateurs. Le changement de dirigeants avait pourtant suscité un espoir de dégel du côté marocain. Le Roi du Maroc est allé jusqu’à leur adresser deux appels solennels au dialogue. La réponse fut un refus catégorique. Plutôt que de formuler une contre-proposition, l’Algérie a persisté dans sa stratégie de confrontation, ignorant les dynamiques nouvelles. Les discours belliqueux et les décisions unilatérales à l’encontre du Maroc se sont multipliés à profusion. Alger s’enfonce dès lors dans une forme de déni, coupée des réalités géopolitiques contemporaines. On en vient à se demander si les décideurs algériens vivent dans le même monde. Lors du vote de la résolution de 2024 renouvelant le mandat de la MINURSO, l’Algérie, membre non permanent du CS pourtant, s’est retrouvée isolée, impuissante. Un moment aussi pathétique que révélateur. Le soutien massif des pays arabes et africains à l’intégrité territoriale du Maroc, de même que le revirement croissant de nombreux États, n’a pas infléchi l’entêtement algérien, devenu une constante. La décision espagnole d’adhérer à la vision marocaine a provoqué à Alger une crise d’hystérie symptomatique. La lettre du président Macron et les discours d'après ont davantage encore crispé les autorités algériennes. Ils finiront par se rétracter sans contre partie sinon l’humiliation. Aucune proposition constructive n’a jamais émergé de leur côté. Rien de concret. Rien d’utile. Comme si l’insulte, la calomnie et la diffamation constituaient désormais des outils diplomatiques recevables : les déclarations se sont faites de plus en plus virulentes, parfois abjectes, trahissant une perte de contrôle émotionnel. Dernièrement, à la suite de la réaffirmation claire de la position américaine en faveur du plan d’autonomie marocain, l’Algérie a publié un communiqué marqué par l’ambiguïté, l’approximation et de graves faiblesses rédactionnelles, tant en français qu’en arabe. On aurait dit les propos confus d’un boxeur groggy, titubant après un KO technique. Ce communiqué peut être interprété de plusieurs façons, toutes révélatrices d’un même désarroi. Il semble d’abord illustrer une volonté de diluer l’importance du message américain, le noyant dans un fatras de références juridiques déformées, de rappels historiques approximatifs et d’arguments idéologiques ridicules. Une tentative de minimiser l’impact du soutien américain auprès de l’opinion publique intérieure et des quelques partenaires encore fidèles. On y perçoit aussi une forme d’incompréhension, feinte ou sincère, des nouvelles réalités diplomatiques. Les cercles algériens, qui détiennent les clés de la décision s’accrochent à une lecture du dossier devenue caduque. Sont-ils réellement convaincus d’un possible retournement ?. Ils insinuent que les positions internationales restent ambiguës ou négociables, alors que tout démontre le contraire. S’ils y croient vraiment, ils sont bien seuls alors. Le communiqué traduit surtout un refus obstiné de reconnaître les faits. L’Algérie a probablement compris le message américain : il s’agit d’un soutien clair et renouvelé à la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Mais, pour des raisons de politique intérieure et de posture régionale, elle choisit délibérément de l’ignorer; une manière de sauver la face… mais est-ce vraiment tenable? Chaque jour qui passe renforce la position du Maroc sur la scène internationale. Le pragmatisme, la cohérence, la diplomatie active et l’intelligence stratégique du Royaume finissent par payer. Le front interne marocain reste quant à lui solide, uni et constant: un atout majeur. La dynamique diplomatique portée par le Maroc est aujourd’hui partagée et soutenue par les grandes puissances, dans un contexte géopolitique où les intérêts économiques et sécuritaires prennent le pas sur les slogans du passé. L’Algérie, quant à elle, reste engluée dans une posture rigide et stérile, au détriment faut il le souligner, de son propre peuple, otage d’une affaire dans laquelle il n’a jamais été réellement consulté. Voilà bientôt 50 ans qu’il subit les conséquences d’un entêtement idéologique sans le moindre bénéfice tangible. Et les choses pourraient bien se compliquer davantage. En s’opposant désormais aux pays du Sahel, notamment le Mali, Alger compromet même ses alliances traditionnelles. La Russie observe avec inquiétude la déstabilisation d'une zone qu’elle considère comme stratégique. À se demander quel est le cap de la diplomatie d'Alger et s’il reste quelqu’un de lucide à la barre. Le fait que de Mistura ait été interrogé au Département d’État américain est lourd de sens, d’autant qu’il a été reçu par une subalterne. Lisa Kenna responsable des affaires politiques lui a transmis un message clair : les États-Unis veulent une résolution rapide, et une seule solution est désormais sur la table. Sans marge, son rôle est désormais d’inviter les parties à s’y inscrire. Parmi ces parties, l’Algérie figure bien en première ligne, que cela lui plaise ou non. Comme si cela ne suffisait pas, le congressman Joe Wilson a annoncé son intention de déposer une loi visant à classer le Polisario comme organisation terroriste, en raison de ses connexions avec l’Iran. Il est hautement probable que le projet aboutisse. L’étau se resserrera encore davantage autour du régime algérien, qui aura définitivement perdu toute latitude d’action. Il est temps d’en finir avec cette mascarade idéologique, ces marionnettes agitant encore des slogans poussiéreux dans les couloirs de l’Union Africaine, au frais du contribuable algérien, épuisé par les files d’attente pour le lait et l’huile. La patience, la sagesse et la persévérance du Royaume chérifien portent leurs fruits. Le Maroc savait que ce n’était qu’une question de temps. Ceux qui en doutaient comprennent désormais qu’on ne joue pas impunément avec les intérêts du plus anciens États-nations du monde. L’Algérie aurait pu éviter cette débâcle, si elle avait eu, un jour, la clairvoyance de voir ce qui était évident pour tous : le sens de l’histoire.

Une fois n'est pas coutume, proposition d'un Conseil National du Sport par le PJD... 637

Une fois n'est pas coutume, le billet de ce dimanche 6 avril 2025 traite du sport. Je n'aime pas trop en parler. C'est paradoxal mais c'est ainsi. Plus d'un sont persuadés qu'il est très difficile de faire bouger les choses, tant la médiocrité est enracinée, les bonnes volontés chahutées, les compétences indésirables, le dévouement n'ayant pas droit de cité et l'honnêteté perçue comme douteuse. L'occasion ici m'est donnée par deux partis politiques, car une fois n'est pas coutume, en l'espace d'une semaine, les deux partis – le PJD et le FFD – se sont intéressés au sport. J'ai trouvé cela très intéressant, car habituellement les partis ne traitent du sujet qu'à la suite de résultats jugés inacceptables. Alors, succombant à l'émotion, ils en profitent pour interpeller le gouvernement et, pendant quelque temps, montent au créneau, malmenant le ministre responsable et incriminant les fédérations. Ce fut le cas tout dernièrement suite aux résultats décevants aux JO de Paris. Ensuite, silence radio. Lors de la préparation des programmes de campagnes électorales, certains, plutôt rares, vont mentionner le sport dans de simples narratifs généralement vides de sens ; histoire de dire que c'est important, sans préciser ni pourquoi ni comment ils comptent l'aborder une fois au parlement ou au gouvernement. Cela se traduit très vite par un manque de vision dans les déclarations d'investiture des premiers ministres, puis maintenant des chefs de gouvernement. On se contente de quelques phrases puisées çà ou là pour dire que le sport n'est pas oublié. De mémoire, je puis citer tout de même quelques exceptions qui confirment la règle. L'Ittihad Addoustouri, dans son programme à sa création, avait réservé un bon chapitre au sport. J'avais amplement contribué à cela. L'USFP, à l'aune des dernières élections, m'avait aussi convié à une réflexion ayant servi de base au programme du parti. Je me rappelle aussi avoir participé à un travail similaire, il y a longtemps, avec l'Istiqlal sous l'impulsion de Si Belmahi, vaillant président de la FRM de cyclisme. Cette fois-ci, c'est le PJD qui monte au créneau en déposant, selon la presse, un projet de loi portant sur la création d'un Conseil National des sports en lieu et place du département responsable aujourd'hui, à savoir la minuscule direction des sports en queue de responsabilité du Ministère de l'éducation nationale, du préscolaire et du sport. L'architecture du Gouvernement de Si Akhanouch et sa version revisitée continue d'étonner, réduisant le sport à une simple direction sans relief parmi les prérogatives d'un ministère enlisé dans des réformes à n'en plus finir, sans pour autant que l'on perçoive le bout du tunnel. Depuis l'indépendance, l'éducation nationale est en perpétuelle réforme. La dernière en date remonte tout fraîchement à la semaine dernière. Gageons que ce n'est pas la dernière. Depuis ce rattachement, les deux derniers ministres en responsabilité paraissent ne pas avoir eu de temps pour le sport. Le PJD donc est venu audacieusement avec ce projet, qui en fait n'est pas nouveau. Les premières assises du sport au début des années soixante l'avaient déjà évoqué. Depuis, le sport a connu au moins 14 ou 15 soubresauts, passant de département indépendant au rattachement à la jeunesse, à l'éducation nationale, en passant par un secrétariat rattaché au premier ministre. Il fut même rattaché au travail, du temps de feu Arsalane El Jadidi. Vaille que vaille, le sport fera son petit bonhomme de chemin avec plus ou moins de réussites, mais surtout des échecs répétitifs. La seule fois où il a connu un peu de stabilité fut du temps de feu Abdellatif Semlali, qui détient toujours le record de longévité comme responsable du sport. Son mandat comme secrétaire d'État puis comme ministre dura onze bonnes années. On parlait alors de décollage sportif. Ce fut une période relativement heureuse qui vit une restructuration du champ sportif avec notamment le parrainage, le second tour en Coupe du monde, la création de l'école nationale d'athlétisme, les premières médailles olympiques et un regain de jouvence dans plus d'une discipline sportive. Le PJD, qui a dirigé le gouvernement, ne s'est-il pas rendu compte du malaise que vit le sport pendant ses dix années de gloire ? Tant mieux qu'il le fasse maintenant. Passer à une administration de mission et une gestion qui échappe au temps politique est une nécessité. C'est une revendication évidente portée par de nombreux spécialistes depuis très longtemps, sans que le monde politique ne lui donne suite. Le temps sportif est plus long que le temps politique. Préparer des sportifs de haut niveau demande 7 à 8 années de travail continu et linéaire. La performance sportive nécessite du temps et de la stabilité. Le nombre de ministres en charge du sport, qui se sont succédés en un laps de temps réduit, montre combien nous avons besoin ici de durabilité et que c'est là l'une des tares, mais pas la seule. Par ignorance de cet historique, certains disent déjà que le projet s'inspire de ce qui s'est passé en France avec la création d'une agence pour s'occuper du sport. C'est donc archi faux. La revendication au Maroc est bien plus ancienne. Voilà une quarantaine d'années qu'il en est question. Déjà du temps du gouvernement Driss Jettou, cela était sur la table mais n'a pas abouti pour moult raisons, notamment à cause d'une certaine résistance qui ne veut pas, à aujourd'hui, que ce secteur extrêmement porteur sorte de la sphère politique. Le sport national ne peut que remercier le PJD pour cette audace, même si elle n'a pas beaucoup de chance d'aboutir, vu comment se passent les choses au parlement actuel. Le PJD étant largement minoritaire et sans réel appui de ses coéquipiers dans l'opposition. Il aura quand même réussi à poser le débat dans le bon sens. Les partisans de Si Benkirane font référence à juste titre à la lettre royale de 2008. Ils citent cependant la loi 30.09 sans dire pour autant que celle-ci a été catastrophique pour le sport national. Cela pourrait faire l'objet d'un prochain billet. Le second parti ayant soulevé la question du sport l'a fait tout fraîchement hier. Il s'agit du Front des Forces Démocratiques. Le parti, sous la houlette de Si Mustapha Benali, a remis au goût du jour la discussion des politiques publiques en sport, avec un panel extrêmement large et varié de spécialistes et de dirigeants et en présence de représentants de partis politiques de la même mouvance. Les débats ont été d'une très bonne facture avec un consensus très large autour de solutions qui paraissent évidentes et l'étonnement de ne pas les voir prises en compte. Ce genre de débats est autant nécessaire qu'urgent. Le Maroc, qui fait du sport et du football tout particulièrement un accélérateur de développement, ne peut plus attendre, sinon au prix de voir ses efforts colossaux gaspillés et donc dangereux pour son futur proche et lointain.

Bardella en Israël, le déshonneur réciproque d’un rapprochement contre nature 595

Cet article est de mon ami Larbi Bargach. Il est d'une grande pertinence et d'une profondeur d'analyse historique et politique balancée et équilibrée par la logique de l'approche et l'objectivité du prisme. Je le livre ici à votre appréciation. Il a été publié sur ODJ. Vous en trouverez le lien ici bas. L’extrême droite européenne en général, et française en particulier, a opéré un rapprochement spectaculaire avec le gouvernement d’extrême droite au pouvoir en Israël. Ce qui semblait impensable il y a encore quelques années est aujourd’hui une réalité. Une situation qui fait du Rassemblement National le plus fidèle allié du gouvernement israélien. Cette alliance, à priori contre-nature, ne l’est pas du tout si l’on se réfère aux contenus de leurs histoires et actualités croisées. En effet, l’idéologie de ces deux mouvements d’extrême droite est basée sur le racisme et l’exclusion. Et si l’extrême droite française se dit débarrassée (ce qui reste à prouver) d’une facette de son racisme historique, l’antisémitisme, son avatar israélien semble être contaminé par une espèce de « syndrome de Stockholm » hérité du nazisme allemand. Aucun juif ou israélien digne de ce nom ne peut accepter les horreurs commises par Tsahal au service des pseudo-nazis au pouvoir en Israël, qui se revendiquent israéliens. Ils sont nombreux en Israël et ailleurs, bien que pour l’instant minoritaires, à s’indigner des massacres en cours. Comble du ridicule : ils sont accusés d’antisémitisme par les autres alors qu’ils sont juifs et, pour certains d’entre eux pratiquants. Leur nombre va grandir si l’on se réfère à l’histoire juive qui a donné tant d’hommes de bien à l’humanité. Les deux extrêmes droites se retrouvent en réalité dans une haine commune du monde musulman, caricaturé et sous-estimé. Personne ne peut imaginer que ce rapprochement est sincère : il relève de l’opportunisme politique de Netanyahou, qui ne recule devant rien pour éviter la case prison, et de celui de Marine Le Pen, qui cherche à effacer la partie sombre de son histoire personnelle liée au passé antisémite de son défunt père. Pour que ce rapprochement prenne corps, il a fallu un contexte : les attaques du 7 octobre, des attaques d’une grande sauvagerie que le droit qualifie de « terroristes », car elles ont concerné des civils et se sont traduites par des prises d’otages. Ces attaques ont servi la cause du Hamas, plus populaire que jamais dans la bande de Gaza et dans le monde arabo-musulman, mais certainement pas la cause palestinienne. Gaza est plus que jamais sous embargo, dépendante de l’aide internationale, meurtrie et sans horizon viable. Ce n’est pas l’avis du Hamas, qui considère à juste titre que le 7 octobre a obligé Israël à montrer un visage beaucoup moins séduisant : celui d’un État colon occupant illégalement des terres que l’ONU attribue à la Palestine ; celui d’un État violent, inscrit dans la vengeance et le non-droit. Paradoxalement, cette violence de l’armée israélienne, très largement soutenue par les États-Unis, s’est avérée inefficace. Aujourd’hui, à part quelques illuminés religieux des deux côtés, personne ne croit en la solution militaire. Israël bombarde Gaza depuis un an et demi sans résultat tangible ; bien au contraire. Les otages n’ont pu être libérés que par la négociation et le Hamas s’est renforcé politiquement en interne : c’est la seule entité en mesure de faire régner la sécurité à Gaza. À l’international, même les États-Unis prennent langue avec ses dirigeants. La politique israélienne détruit la cohésion interne du pays avec une mobilisation sans précédent de la population contre ses dirigeants. Beaucoup d’Israéliens quittent Israël ; les chiffres sont effarants. Le pays est devenu un paria un peu partout dans le monde et l’antisémitisme croît chaque jour davantage. Les voix de la sagesse en Israël sont muselées : Haaretz, l’Université de Jérusalem et bien d’autres organes militants de la paix sont privés de financement et menacés dans leur existence. Cet ostracisme concerne aussi les médias français proches des idées de l’extrême droite française. Le journaliste israélien Charles Enderlin, un humaniste authentique, jadis correspondant d’Antenne 2 ( ex-France 2) en Israël, ne passe plus à la télévision française. Les images des massacres en cours à Gaza non plus. Il est vrai que l’arrivée de Trump a relégué l’Europe en division inférieure. L’Europe se retrouve dans une posture inédite depuis le Moyen Âge : une époque où la civilisation musulmane était dominante et portée par les lumières de ses philosophes et hommes de sciences. L’alliance de circonstance qui vient de rapprocher les mouvements racistes israéliens et européens ne peut pas occulter l’histoire récente de la Shoah. Que l’extrême droite française notamment se mette du côté des extrémistes israéliens pour tenter de déporter le peuple palestinien relève presque d’une logique génétique ; mais c’est une honte absolue pour les juifs — un peuple qui a subi les outrages de la déportation. La question du Moyen-Orient n’est pas simple ; elle est même très compliquée. Elle mérite plus d’explications. Deux concepts s’opposent lorsqu’il s’agit de traiter un sujet délicat : celui de la vérité — en principe multiple — et celui de la réalité supposée unique. Chacun a sa vérité et toutes méritent d’être entendues. Celle du Hamas repose sur plusieurs logiques : • L’échec des accords d’Oslo torpillés par l’extrême droite actuellement au pouvoir. Rabin, un des parrains des accords et grand général israélien, voyait dans ces accords une ambition tardive pour la paix ; Netanyahou s’y est opposé farouchement. • La frustration liée au fait d’être privé des résultats des élections palestiniennes remportées par le Hamas face à Mahmoud Abbas. Cette logique n’excuse en rien les attaques terroristes mais peut les expliquer. Le musée de l’holocauste de Miami explique — sans les justifier — les horreurs nazies par l’humiliation subie après le traité de Versailles (1919). De même on peut expliquer celles du 7 octobre par le blocus sur Gaza ou les humiliations infligées aux Palestiniens aux checkpoints. Cette cause palestinienne est souvent instrumentalisée par certains régimes arabes comme repoussoir face aux revendications internes. Elle revient pourtant au centre d’une géopolitique mondiale plus compliquée qu’avant 1993 et plus urgente que jamais. Contrairement au récit que cherchent à imposer Bardella ou Netanyahou, Juifs et Musulmans ont cohabité longtemps : expulsés ensemble d’Espagne (1492-1610), aucun juif n’a été déporté d’Afrique du Nord durant la Seconde Guerre mondiale ; les pogroms appartiennent à une histoire européenne plutôt qu’arabo-musulmane. L’Homo sapiens — « homme sage » — pourrait-il enfin se souvenir qu’il porte ce nom avant qu’il ne soit trop tard ? >> **Bargach Larbi** >>

Seule l’éducation peut contrer les incivilités et l’agressivité en société... 784

Un Caïd copieusement calotté en public par une jeune fille à Témara. Un autre, la tête fracassée et le bras fracturé dans la paisible Oasis d’Aoufous. Un troisième généreusement giflé à Mohammadia. Un policier poignardé au cou par un jeune venu prêter main fort à sa mère vendeuse, occupant l’espace public. Une enseignante farouchement agressée à l’arme blanche par un élève à Erfoud. Un colosse auteur d’une scène de chaos dans l’enceinte de la belle gare de Rabat ville. Un accident de la route non loin de Merzouga, à vitesse folle, un chauffard percute un paisible touriste américain venu profiter des merveilles du royaume ; les deux sont décédés sur le coup. Cela fait trop pour une semaine, en termes d'expressions violentes. Loin de faire une analyse psychique ou psychiatrique de ces cas, on peut tout de même leur trouver des ressemblances et quelques points communs à savoir : l’incivilité, la surexcitation, la violence et la détresse manifeste, provoquant une vive émotion sur les lieux et l’émoi chez ceux confrontés à ces nouvelles dans les médias. On peut se demander si on ne fait pas ici un amalgame entre personnes souffrant de troubles mentaux avérés et le citoyen lambda qui à un moment donné, va troubler l’ordre public ou commettre l'impardonnable voire l'irréparable. Ce n’est pas un raccourci mal inspiré loin de là, le HCP déjà en 2022, nous disait que 48.9% de citoyens souffraient de troubles mentaux. Qui va se ruer sur un policier poignard à la main ou conduire sans en mesurer le danger, sinon quelqu’un d’anormal. Qui ne respecte pas la vie de l’autre sinon quelqu’un de monstrueux. La dame qui s'est ruée sur le fonctionnaire l'aurait elle fait si elle était psychologiquement stable ? Tout comportement dangereux, tout agissement perturbant la quiétude publique dénote d’un mal latent. A des moments de grande détresse, il va se manifester dans la démesure et l’agressivité. La détresse et l’instabilité psychologique sont souvent interconnectés, dénotant d’une anxiété profonde, d’un probable manque d’affection, d’estime de soi, de souffrances cachées dans la famille, à l’école, au travail, dans la société. Le harcèlement, la fatigue, l’alcool, et les drogues ne sont jamais très loin. Cela conduit et légitimise aux yeux de l’individu des actes qu'il peut cependant regretter dans les instants qui suivent. Les pulsions négatives apparaissent à des moments de stress et banalement si on manque de sommeil. Chacun sait que l’agressivité est plus que présente dans notre quotidien pendant Ramadan. Insulter, gifler, rouler vite, poignarder, ont un dénominateur commun. La perte de self control révélant une instabilité psychologique profonde. Des situations diverses vont faire ressortir cette faiblesse quand on estime par exemple que notre dignité est touchée, notre honneur mal mené, notre honorabilité bafouée par les agissements et les comportements des autres. Alors on agit et hélas, on agit mal. Force est de constater que quand il ne s’agit pas de maladie véritable mais plutôt de comportements acquis ou subis, alors le déficit en instruction, en éducation, aura joué un rôle fondamental dans la formation des déviances. Un défaut en éducation en famille, à l’école et dans la société est le levier générant le manque de respect, de tolérance et de maîtrise de soi. L’unique vecteur de socialisation reste L’éducation. Le milieu familial puis scolaire, sont les premières structures de socialisation. C’est là que le futur citoyen va se familiariser avec les règles de vie en communauté, apprendre le respect de l’intégrité du corps de l’autre, la politesse et l'estime d’autrui. C’est là que se façonnent les interactions pacifiques en société. A l'évidence la défaillance des familles dans leur rôle primordial, l’absence de repères clairs et de modèles positifs, la multiplication de discours nihilistes répétitifs et de propagandes destructrices promettant un monde meilleur ailleurs, favorisent les comportements irrespectueux, agressifs et violents. Les marocains ne se sentent ils pas malheureux ? La famille, l’école, les clubs et les associations de tous genres doivent développer chez le jeune, la bienveillance, la solidarité et l’empathie, lui permettant de mieux comprendre les émotions des autres et d'éviter la brutalité. L’activité notamment par l’éducation physique dès le primaire a un impact pérenne sur l’éducation émotionnelle et la gestion des conflits, par l’obéissance à des règles communes préétablies, respectées de tous. La pratique sportive favorise l’apprentissage de la gestion des émotions et partant diminue la pétulance. Les jeunes y apprennent à exprimer leurs frustrations autrement que par la violence. Elle contribue à réduire de manière drastique les tensions. La médiation des arbitres permet la résolution des conflits et l'intégration de comportements respectueux dès le jeune âge, d’où des relations apaisées dans la communauté. Les adultes et les institutions doivent jouer leur rôle d’exemplarité, les enseignants en premier. Leurs qualifications ne doivent pas être approximatives tant en technicité qu'en capacité de transmettre les valeurs. Si l’agressivité et la violence sont en augmentation, c’est que les adultes, les parents, les enseignants, les figures d’autorité ont failli. En sont-ils conscients ? Les gouvernants doivent comprendre qu’il n’y a pas d’alternative à l’éducation et pour cela les codes, les modes et les programmes scolaires doivent être revisités et orientés vers les valeurs de socialisation. Les enseignants doivent être formés convenablement et non plus recrutés sur le tas. Le bricolage en éducation physique à l’école primaire doit cesser. Cette matière est extrêmement importante dès le très jeune âge. Elle doit être renforcée plus tard, dans les collèges et lycées avec davantage d’heures, dirigées par des enseignants qualifiés et volontaires. Le sport doit enfin être présent correctement dans les universités. C’est tout de même malheureux qu'il n'en soit pas ainsi en 2025. Le monde des sports doit impérativement jouer son rôle et prendre ses responsabilités. Comment admettre encore le chiffre très bas d’adhérents dans les associations et clubs sportifs qui ne dépasse guère trois centaines de milliers. Depuis quelques temps, il a été estimé que la seule matière d’éducation religieuse était en mesure d’assurer la mission d’enseignement des valeurs. Cela n’a pas marché et il faut le reconnaitre sans démagogie et avec courage. Nos prisons sont surchargées de jeunes qui n’auraient rien à faire là si le système marchait vraiment. Privilégier uniquement la punition face aux incivilités et aux comportements agressifs n'est pas efficient. Seule l’approche éducative permet de mieux comprendre les causes sous-jacentes et d’agir durablement sur tout phénomène préjudiciable. Ce n’est qu’à ce prix que les choses peuvent changer et que la société pourrait durablement s'apaiser et travailler la prospérité du pays.

Mama Rita : L'héritage de la charité et de l’amour 568

Je garde précieusement dans ma mémoire les souvenirs d'enfance liés au 5ᵉ étage de l'hôpital Mohamed V. Cet étage n'était pas comme les autres. Il portait en lui une signification profonde, un symbole de charité et de solidarité. C'était là que Mama Rita accueillait les enfants abandonnés, leur offrant bien plus qu'un toit : une famille, une chance de grandir entourés d'amour et de dignité. À chaque visite à l'hôpital, entre deux éclats de rire d'enfant et des moments d'amusement insouciant, je ressentais cette énergie particulière qui émanait de cet étage. Mama Rita incarnait cette force discrète mais immense, celle de l’amour inconditionnel, du don de soi, de la réparation des âmes blessées. Plus tard, dans la salle de sport Samurai, où je pratiquais le karaté shotokan, je croisais souvent ces enfants de Mama Rita. Ils venaient s'entraîner avec une discipline et une volonté admirables, portant en eux une résilience qui semblait presque naturelle. Leur transport, marqué par la présence bienveillante de Mama Rita, faisait partie du décor familier de mon quotidien. C'était une preuve vivante que l'amour et la bienveillance pouvaient véritablement transformer des vies. En arrivant au lycée, une école voisine accueillait ces enfants pour leur socialisation primaire. Mama Rita avait compris l'importance de l’éducation, non seulement comme un droit fondamental, mais aussi comme un outil d’intégration et d’émancipation. Grâce à elle, ces enfants trouvaient une place dans la société, une identité, une voix. Et puis, sans vraiment y penser, j'ai nommé ma fille Rita. Aujourd'hui, je réalise que ce n'était pas un simple hasard. Ce prénom porte en lui une symbolique forte, un héritage d’amour, de don de soi et de charité. En la regardant grandir, je me surprends à espérer qu’elle incarne ces mêmes valeurs : la capacité à aimer sans condition, à tendre la main à l'autre, à voir la lumière même dans l'obscurité. Mama Rita n'est pas seulement un nom ou un souvenir d’enfance. Elle est devenue une source d'inspiration intemporelle, un modèle de force et de générosité. Son empreinte continue de vivre à travers les cœurs qu'elle a touchés y compris le mien et à travers cette nouvelle génération qui, je l’espère, portera en elle la même lumière.

Partie 2: Les réactions à l'article: La richesse archéologique du Maroc incommensurable du Maroc et la réécriture de l'histoire 685

Mokhtar Belasri C'est une fierté de voir un tel article, bravo ssi Aziz, le pays a besoin de plusieurs musée. Voir naître un grand est une bonne nouvelle, nous avons au museum de Marrakech, qui hélas n'a rien de museum que le nom, énormément d'échantillons de fossiles de plusieurs bassins notamment Argana et le bassin des phosphates d'où sont extraits plusieurs précieux fossiles par l'équipe du chercheur Jalil qui a émigré au museum de Paris, ces trésors ont besoin d'être sauvegardés dans un musée digne de ce nom, le Maroc n' a pas délivré tous ses secrets historiques et archéologiques et nous avons grand besoin de transmettre aux générations futures les richesses de ce fameux pays qui est le nôtre. Encore une fois bravo. Abil belgaid Cher Ssi Aziz, Félicitations et grand bravo pour cet article d’une grande richesse et d’une profondeur remarquable; Vous mettez en évidence avec clarté et passion l’importance de l’archéologie non seulement dans la préservation de notre patrimoine, mais aussi dans la construction d’un récit historique objectif et affranchi des biais du passé. L’initiative de ce grand musée est une avancée majeure qui renforcera sans aucun doute l’ancrage identitaire des Marocains et valorisera notre contribution à l’histoire universelle. Une réflexion qui pourrait encore enrichir ce débat serait d’explorer comment cette réécriture de l’histoire pourrait être intégrée concrètement dans l’enseignement scolaire et universitaire. En effet, au-delà du musée, il serait pertinent de voir comment ces découvertes archéologiques pourraient nourrir une réforme des curricula, permettant aux jeunes générations de s’approprier pleinement cette richesse et d’en faire un socle de leur identité. Merci pour cette analyse éclairante et au plaisir de vous lire à nouveau. Sportivement Adil BELGAID Mohamed Benamour Je suis à l étranger où j ai vu l article sur la richesse archéologique du Maroc comme la création du Musée qui lui est consacré. Cela honore notre pays et aussi des hommes comme vous dont le dévouement autant que le parcours est particulièrement remarquable. Un immense bravo en attendant mon retour au Maroc pour échanger de vive voix sur différents sujets… très bonne fin du Ramadan. Med Benamour

les réactions à l'article, partie une : La richesse archéologique incommensurable du Maroc et la réécriture de l'histoire 708

Mon article: La richesse archéologique incommensurable du Maroc et la réécriture de l'histoire, a suscité de nombreuses réactions vous en avez quelques une ci-après: Driss Hmich la gestion de l’archéologie au Maroc doit se reposer sur une collaboration entre les régions et les autres institutions (instituts archéologiques, ministère de la culture, ministère du tourisme et ministère du développement durable) Rachid El Yacouti Bonjour Ssi Aziz, D'abord, merci pour cette réflexion passionnante et inspirante autour de notre Histoire dans sa dimension archéologique. C’est toujours un plaisir de vous lire et d’échanger avec vous. Sincèrement, j'ai trouvé votre article à la fois profond et éclairant. Vous avez bien fait d’aborder ce sujet, car notre histoire, malheureusement, se résume encore trop souvent à des manuels scolaires qui ne reflètent pas toute sa richesse ni sa complexité. Oui le Maroc n’a pas seulement été influencé par les civilisations qui l’ont traversé, il y a activement contribué. Les récentes découvertes archéologiques viennent confirmer cette réalité et montrent l’importance de revisiter nos récits historiques avec objectivité, et donc l’initiative de créer un grand musée de l’archéologie prend ainsi tout son sens. Ce n’est pas un simple projet culturel, mais un moyen de préserver notre patrimoine, de transmettre la connaissance et de renforcer le sentiment d’appartenance des générations futures. Comme vous le soulignez avec justesse, il est temps que nos institutions prennent à bras-le-corps cette mission et que notre enseignement de l’histoire s’enrichisse des vérités que nous livrent la recherche et les fouilles archéologiques. Encore une fois toutes mes félicitations pour ce bel article. À très bientôt inchallah Othmane Cherif Alami Tant de niches dans les découvertes scientifiques et touristiques à venir : Tourisme et spéléologie Tourisme et Archéologie Tourisme et Santé Tourisme et Activités Sportives Tourisme et Loisirs Tourisme Balnéaires Tourisme Rural et Agro Tourisme Tourisme Urbain Tourisme des Montagnes Tourisme des 1000 kasbahs Tourisme des médina vivantes Tourisme Religieux Tourisme du Désert Tourisme de Sports aquatiques Tourisme et les villages millénaires Tourisme et les musiques Enfin tellement de choses très intéressantes et obligatoires dans les perspectives touristiques à fortes identités locales, traditionnelles et culturelles. Abdeljalil Bouzouggar, Directeur de l'Institut National des Sciences de l'Archéologie et du Patrimoine (INSAP) J'ai lu la publication de Ssi Daouda (je me souviens très bien de ses exploits et de ce qu'il a donné à l'athlétisme marocain). La publication est très intéressante et de toute évidence elle est basée sur les nouvelles découvertes archéologiques même si certaines malheureusement ne reflètent pas exactement ce qui a été publié dans les revues scientifiques. Pour le plaisir, voici les découvertes phares : - 2014 : découverte des plus anciens indices de sédentarisation au monde - 2017 : découverte du plus ancien Homo sapiens au monde - 2018 : découverte du plus ancien ADN fossile en Afrique - 2021 : découverte des plus anciens objets de parure au monde - 2021 : découverte de la plus ancienne utilisation de l'olivier (y compris les branches) comme combustible - 2021 : découverte des plus anciens outils de "confection" des vêtements - 2021 : découverte de la plus ancienne exploitation de l'arganier au monde - 2024 : découverte du plus ancien complexe agricole en Afrique en dehors du Nil - 2024 : découverte de la plus ancienne utilisation médicinale de plantes - 2025 : découverte de la plus ancienne utilisation d'un oiseau comme offrande Il y en a d'autres dans le "pipeline". Bonne journée Noureddine Ayouch C'est un projet très important pour jeunes et grands. Merci cher Aziz pour tes commentaires. Chers amis j'en profite pour vous inviter tous... On discutera de la darija et du patrimoine archéologique de notre beau pays. Ssi Aziz pourrait s'il veut bien nous exposer la richesse archéologique du Maroc avec des photos si possible et Khalil nous parlera de l'évolution de notre projet de la Darija. Merci de confirmer aujourd'hui ou demain votre participation. Noureddine Aida Machiche Alami Merci pour cet article passionnant et nécessaire ! La richesse archéologique du Maroc est un trésor inestimable, et il est essentiel de continuer à la préserver et à la mettre en lumière. Ton analyse sur l’importance de l’archéologie dans la réécriture de notre histoire et la construction de notre identité est on ne peut plus juste. Cela me rappelle un combat que mon père avait mené il y a 28 ans, en 1995, à travers notre fondation, pour protéger les sites de Thamusida et Banassa, qui étaient complètement abandonnés. Nous avions organisé une visite sur place avec plusieurs ambassadeurs afin de sensibiliser et mobiliser des aides pour la préservation de ces sites. C’était un moment marquant qui m’a fait prendre conscience de l’urgence et de la nécessité d’agir pour sauvegarder notre patrimoine. D’ailleurs, savoir que ce nouveau musée d’archéologie prend place sur l’ancien emplacement de l’ambassade des États-Unis et qui surplombe le BouRegreg est une belle symbolique. C’est un lieu chargé d’histoire qui va désormais porter notre propre héritage, un espace dédié à la valorisation de nos racines et à la transmission de notre patrimoine aux générations futures. Espérons que cela contribuera à éveiller davantage de consciences et à renforcer l’attachement des jeunes générations à leur histoire. Bravo pour ton engagement et cette belle réflexion Si Aziz !
bluwr.com/p/130500552

La richesse archéologique incommensurable du Maroc et la réécriture de l'histoire... 1094

Le Maroc vient de décider de se doter d’un nouveau musée de l’archéologie et il voit grand ; Ce sera le plus grand du genre en Afrique, d'une superficie de 25000m2. C’est à la fois énorme et flatteur. Certains vont parler de démesure ou n’en verront pas simplement l’utilité. A cela il faut vite rétorquer: détrompez-vous. Si le Maroc a toujours été considéré comme très intéressant au plan archéologique, cet intérêt n’a jamais été aussi grand sinon depuis les dernières trouvailles: celle du plus ancien fossile d’homo sapiens à Jbel Ighoud, non loin de Safi; celles des plus anciens actes et soins chirurgicaux à Tafoghalt, proche de Berkane; celles des vestiges de l’âge du bronze tout récemment mise à l’évidence du côté de Wad Laou, sur le site préhistorique dit KachKouch, pas loin de Tétouan ; celles de la nécropole au sud de Tagounite du côté de Zagora ; celles des parures datées entre 142 et 150 mille ans, mises à nues dans la grotte Bizmoune du côté d’Essaouira ; Celles de l’exploitation agricole de 12 ha du côté de Oued Beht, une dimension jamais connue en Afrique du nord, datant de la fin du Néolithique, témoignant d'une grande richesse et d'un savoir-faire très évolué. La liste est extrêmement longue. Penser maladroitement que les recherches et les fouilles archéologiques soient un luxe ou l’affaire de quelques experts pour leur plaisir est absolument erroné. L'importance de la recherche archéologique pour l'écriture de l'histoire n’est point discutable. Elle est fondamentale. Les vestiges et traces du passé permettent de compléter, de corriger et ou de confirmer les récits historiques. Les fossiles, les structures, les artefacts découverts sur les sites archéologiques sont autant de témoignages tangibles, offrant une vision objective et nuancée des civilisations disparues notamment quand elles n’ont pas laissé de traces écrites. L’archéologie renseignent sur les modes de vies, sur la culture, sur les croyances et les interactions humaines, sur les techniques utilisées et le degré d’évolution des civilisations disparues. Elle est essentielle pour préserver et s'approprier le patrimoine national et partant celui de l’humanité. Elle permet de jalonner l’évolution humaine et permet d’expliquer ce que nous sommes aujourd’hui. La transmission des connaissances étant capitale, la recherche archéologique permet de mettre à la disposition des générations que nous sommes et celles futures, des indices indiscutables de fierté et d’identité. Elle est ainsi incontournable pour l’écriture et la réécriture de l’histoire, qu’elle nettoie des biais que certains historiens peuvent y avoir insérés çà et là par méconnaissance ou manque d’évidence et ceux que des idéologues pour des raisons plus ou moins louables, peuvent y avoir volontairement introduits comme orientations ou aspects fallacieux. Les trouvailles au Maroc remettent justement en cause ce que des générations successives ont appris de leur histoire et de leur origine. S’il est prouvé que Le rôle des populations locales dans les échanges et dans la construction de la civilisation méditerranéenne était fort important, on continu hélas à colporter une histoire biaisée ignorant justement ces apports et évidences archéologiques, aujourd’hui prouvés sans ambiguïté. Depuis 1985, le Maroc s’est doté d’un Institut National des Sciences de l’archéologie et du Patrimoine (INSAP). Et ce n’est ni pour rien ni par hasard que la recherche archéologique est ici étroitement liée au patrimoine. Qui dit patrimoine dit preuves tangibles quand il s’agit de patrimoine matériel et preuves transmissibles, s'il s’agit de patrimoine immatériel. Il se trouve que le Maroc est immensément riche des deux. Ce ne sont pas les chercheurs de l'INSAP qui vont contredire les propos ici développés ou encore Ibn Khaldoun que nous vénérons sans pour autant en respecter la doctrine. Il est aujourd’hui fondamental de revisiter le narratif qui lie l’origine des populations marocaines à une quelconque migration venue d’ailleurs et encore moins de l’est du pays ; comme il est temps de mettre l’accent sur l’évolution de ces populations et leurs apports indéniables à la civilisation méditerranéenne et donc du monde. Les populations d’ici n’ont pas subi les civilisations de la région, ils y ont contribué amplement et largement et cela doit être enseigné dans nos écoles. Faire fi de cette vérité crée des carences notamment de perception identitaire. Les nations ont besoin de référentiel historique pour s'épanouir. Certains se le construisent à partir de rien, alors qu’au Maroc il est là et s’impose à l'évidence. Ce sont des vérités on ne peut plus limpides. Elles doivent constituer la base de notre référentiel identitaire. Les problèmes dont souffre une certaine frange de la population notamment les jeunes en quête d’identité et qui hélas aujourd’hui sont happés par des idéologies importées pouvant embrasser un extrémisme dangereux; ne peuvent trouver de solutions que par la mise en œuvre d’un travail de réécriture de l’histoire de façon objective, basée sur les faits et les preuves historiques, des plus lointaines au plus proches. Les jeunes, à l’adolescence et au début de l’âge adulte notamment, se posent des questions profondes sur ce qui ils sont, ce qu’ils veulent devenir et quelle place ils occupent dans le monde. Ce questionnement, s’il est influencé par nombreux facteurs dont bien évidemment la famille, la culture, les amis, les expériences personnelles et l’environnement social, il est aussi impacté de façon incontournable par l’histoire du pays. Plus cette histoire est lointaine dans le temps, plus elle est motif de fierté et de sérénité. Dans ce monde en constante évolution, où les réseaux sociaux et les pressions de tous genres jouent un rôle conséquent, cette quête d’identité peut être complexe et parfois source d’angoisse. Le désarroi peut aiguillonner vers un réconfort d'ailleurs. Certains peuvent aller jusqu’à penser remonter un temps imaginaire et se construire un monde romanesque, édulcoré par des idéologues servant des causes évidemment invraisemblables. L’investissement dans un musée d’archéologie aussi important est donc venu à temps combler un déficit culturel extrêmement sérieux, réunissant en un lieu accueillant, de dimension respectable, des tas de preuves de la richesse de l’histoire du Maroc. Les historiens eux, devraient se saisir de la question identitaire pour justement pallier les insuffisances et éliminer les biais; Certains s’y sont déjà mis ardemment de façon individuelle et militante. Il faut cependant impérativement que les institutions se saisissent vigoureusement de la question. L’Education Nationale en premier, se doit de prendre la mesure de l’importance de la révision des cursus et contenus des cours d’histoire enseignés dans nos écoles; sans omettre de former un nombre conséquent de spécialistes pour améliorer la recherche dans un domaine aussi cardinal.

Bagarre dans une mosquée... 885

Des citoyens ont fait circuler des images d’une brutalité surprenante, devenues rapidement virales sur la toile et pour cause. Ils relatent une bagarre dans une mosquée. A khénifra, une mosquée paisible d’habitude, édifiée pour le besoin spirituel des citoyens s’est en une fraction de seconde transformée en un ring. Un fidèle généreusement avait amené quelques bouteilles d’eau afin que ses compagnons puissent se désaltérer au besoin; quelque chose de très habituel en ce mois sacré. Le muezzine ce soir-là, probablement devant la profusion de ce qui venait d’être offert, s’est accaparé quelques bouteilles pour les ramener chez lui. Ce ci n’a pas été du gout de l’une des fidèles. Il en apostropha le muezzine qui n’apprécia pas les propos les jugeant offusquant. Le ton monte et la paisible mosquée de vivre grandeur nature un combat de MMA. On peut bien sûr regarder ces images comme un fait anodin peut être même rigolo; aussi rigolo que celles du voleur dérobant subtilement des tapis dans une autre mosquée. On peut aussi y palper un manque de civisme et de la part du muezzine et du justicier. Ce pendant à relier cette altercation avec tous les échantillons enregistrés devant les collèges et lycées et à l’intérieur de ces établissements ; ce qui se passe dans et aux alentours des stades, dans les marchés et souks, dans les transports publics, sur les routes, dans les hôpitaux même, voilà qui en fait trop. L’incivisme et la violence sociale sont-elles un fléau galopant ne ménageant aucun espace. On peut tourner la page et conclure que cela n’est point étonnant ni particulier au Maroc. L’incivisme et la violence sociale sont des phénomènes qui prennent de l'ampleur dans les sociétés contemporaines. Cela banaliserait les manifestations des tensions entre individus, les comportements belliqueux, les conduites irrespectueuses, les atteintes aux règles de vie en communauté, les dépassements des lois et règles de vie en société. Prenons par exemple le nombre d’accidents et le nombre de décès annuels sur nos routes: aux alentours des 4000 vies perdues. C'est une perte sèche de19.5 milliards de DHS par an. C'est une forme de manifestation de violence et d’incivisme. Le Maroc est à la 110ème place en matière de sécurité routière. En fait la violence est la même sauf qu’elle prend des aspects différents, s’exprime selon les circonstances, et se manifeste selon la conjoncture et le contexte. Le jeune violent devant son lycée pourra plus tard manifester son agressivité au volant d’une voiture ou dans un stade de football et phénomène nouveau dans une mosquée. Ces comportements sont strictement liés. Pour les traiter il ne faut pas du tout les isoler les uns des autres. L’incivisme est un manque de respect des normes sociales telles qu’elles soient. Il manifeste aussi un état d’esprit ou peut être un ras le bol d’une situation économique, d’un manque d’intégration, d’une frustration, d’une injustice ou d’un déficit dans l’éducation. Celui qui jette des ordures dans des lieux inappropriés, n’exerce-t-il pas une violence. Cependant n’exprime-t-il pas quelques choses qui le ronge de l’intérieur. Celui qui vandalise un bus ou un ban d’école ou qui refuse expressément de respecter les biens communs, n’exercent-t-ils pas une sorte de violence. Le manque de civisme a un cout social élevé et une cout économique énorme. Il engendre des conséquences néfastes sur la vie sociale. Il nuit à la qualité de vie, accentue les inégalités et provoque un climat de méfiance entre citoyens. Il conduit à creuser les différences et les clivages. D’un côté on va parler avec dédain de ceux plus bas économiquement de l’autre on va parler d’impunité des puissants, d’injustice, de manque d’égalité, de répartition injuste de la richesse. Perçue ainsi, la violence sous toute ses formes et de quelque faction qu’elle provienne est un véritable danger pour la cohésion sociale. Elle peut se traduire par des conflits, des agressions verbales ou physiques, des discriminations fragilisant la paix sociale. Elle peut prendre plusieurs formes. Les bagarres, les agressions, les actes criminels ne sont jamais isolés de leur environnement social et politique, si elles ne sont pas engendrées par un tel contexte faisant le lit de toutes les radicalisations et extrémismes. Une société qui banalise la violence verbale, les insultes, le harcèlement, les discours haineux est une société qui souffre, une société frustrée. Une société qui répond peut-être à une autre forme de violence, celle institutionnelle vraie ou perçue responsable des inégalités, du manque d’accès aux droits fondamentaux. Elle s’exprime comme le résultat de frustrations accumulées, d’injustices ressenties, du manque de dialogue et de respect mutuel. Les propos des citoyens s’exprimant sur la cherté de la vie témoignent justement de ce genre de frustrations et s’en réfèrent aux institutions. N’a-t-on pas vu des altercations violentes à cette occasion. Que faut-il faire alors ? Laisser passer comme si de rien n’était ; considérer le phénomène comme étant normal ou alors s’en saisir et tenter de redresser la situation. C’est peut-être-là le chantier le plus complexe avant la coupe du monde de 2030. Le dialogue social ne doit pas se contenter de quelques réunions avec des syndicats fort peu représentatifs. Il doit être élargi et développé de façon à favoriser la communication et la médiation pour désamorcer les tensions. Ce dialogue doit notamment inviter les marocains à l’engagement. Ils ne doivent plus être considérés comme des mineurs et des consommateurs mais comme des acteurs. Il faut les encourager à la participation citoyenne à la préservation du cadre de vie et à la promotion du respect mutuel. L’école doit être véritablement réformée et offrir un cadre de vie, plutôt qu’un espace mécanique de bourrage de cranes. Les élèves doivent participer à la gestion de leurs établissements. C’est le leur. Leurs points de vue devraient primer sur n’importe quelle instruction ou programme conçus ça et là sans rapport véritable avec l’environnement et le contexte particulier de chaque région, de chaque établissement. Le système scolaire doit favoriser l’éducation plutôt que l’instruction. Le milieu universitaire doit être celui de la sensibilisation à la participation responsable. Il y a un besoin urgent à inculquer les valeurs communes dès le plus jeune âge. S'en référer à la seule religion n'est pas suffisant. Le citoyen marocain doit apprendre à respecter les lois et ne pas en avoir peur. Bien sûr qu’il faut aussi le renforcement des sanctions, l’application de façon égalitaire des mesures dissuasives pour décourager les comportements inciviques et violents. Cela va de soi. Il s'agit de consolider l’harmonie sociale, tellement nécessaire à notre développement. Et c’est avec cette prise de conscience collective, avec des actions concertées que nous bâtirons un environnement plus respectueux et plus apaisé évitant ainsi les bagarres dans les mosquées aussi.

Le couscous ou l'histoire du Maroc autrement... 824

Le texte plus bas n'est pas de moi. C'est le communiqué rendu public par le chercheur Nabil Mouline. Pour ceux qui ne le connaisse pas déjà Si Nabil est docteur en histoire de l'Université Paris-Sorbonne et de Sciences Po Paris, ce qui en fait à la fois un historien et un politologue. Il est actuellement chercheur au CNRS à Paris et est l'auteur de nombreux articles et ouvrages qui en font l'un des meilleurs spécialistes de l'histoire du Maroc. Cette histoire, unique, variée et richissime, il la raconte à sa façon dans un narratif dépouillé des fioritures et imprécisions auxquels ont pourrait être confrontés ailleurs. Nabil Mouline s'est donné pour mission de rapprocher les marocains de leur histoire et de mettre au niveau de tous, la compréhension de personnages, de faits, de situations et contextes historiques, pour nous aider, notamment les générations montantes, à nous en saisir, nous en inspirer et à nous nous accaparer; à la vivre pleinement et à en être fiers. Dernièrement dans un effort pédagogique exceptionnel, Si Mouline s'est associé à l'un des visages les plus appréciés du Maroc Mustapha ElFakkak connu sous le nom de Swinga, pour nous raconter cette histoire sous forme d'une série animée. La voix justement majestueuse et parfaitement adaptée de Si Mustapha donne à la série une attractivité particulière. Le succès n'a pas tardé, tellement les marocains sont assoiffés de connaitre leur histoire racontée autrement que ce qui leur est imposé à l'école. La série s'appelle Basmat Al-Tourath. Le premier numéro est consacré à l'histoire du couscous alors que le second est consacré à la genèse de la dynastie Almohade et au trésors cachés à Tinmel. Les deux à cet instant ci, ont cumulé près de 400 mille vues sur YouTube. Ici-bas vous avez le lien du premier épisode. Voici le texte de Si Nabil Mouline. "Basmat al-Tourath : L’histoire comme enjeu de souveraineté narrative L’histoire n’est jamais neutre. Elle est un territoire disputé, un champ de bataille où se décide la manière dont les peuples se perçoivent et dont ils veulent être perçus. Le patrimoine, loin d’être une simple archive du passé, est un enjeu politique et identitaire qui conditionne l’avenir. C’est avec cette conscience aiguë que l’historien et chercheur au CNRS, Nabil Mouline, conçoit Basmat al-Tourath (L’empreinte du patrimoine), la toute première série animée consacrée au patrimoine matériel et immatériel du Maroc. Un projet qui ne se contente pas de raconter l’histoire : il l’incarne, il la revendique, il l’inscrit dans le présent. L’enjeu est double. D’une part, il s’agit de faire de l’histoire un récit vivant, accessible à tous, loin des cercles académiques fermés et des manuels scolaires figés. D’autre part, il est question de conquérir une "souveraineté narrative", un concept fondamental qui souligne combien la manière dont un peuple raconte son passé conditionne la manière dont il se projette dans l’avenir. Basmat al-Tourath ne se présente donc pas comme une simple entreprise de vulgarisation, mais comme un acte de restitution historique, un outil stratégique face aux défis contemporains de l’appropriation culturelle et des batailles mémorielles. Pour donner à ce projet toute son ampleur, Pr. Mouline s’est associé à Mustapha El Fekkak, alias "Swinga", l’un des plus importants vulgarisateurs du monde digital marocain. Ensemble, ils ont décidé de proposer un format qui allie rigueur scientifique et puissance narrative, afin que chaque épisode soit une véritable expérience immersive. Un rendez-vous hebdomadaire pendant Ramadan Chaque vendredi soir du mois de Ramadan, un nouvel épisode viendra explorer un aspect fondamental du patrimoine marocain. Le premier, consacré à Tinmel, a révélé au grand public le rôle essentiel de ce village du Haut Atlas dans la formation de l’Empire almohade, véritable superpuissance médiévale qui a régné sur une vaste partie du monde islamique. Cette approche immersive a permis d’ancrer Tinmel dans l’imaginaire collectif non plus comme un simple site archéologique, mais comme un foyer religieux, intellectuel et militaire ayant bouleversé l’histoire régionale. Les trois prochains épisodes aborderont des sujets tout aussi fascinants, mais leur thématique reste volontairement tenue secrète afin de maintenir le suspense et l’impatience du public. Cette stratégie vise à transformer Basmat al-Tourath en un véritable rendez-vous culturel incontournable, un moment de découverte et de réflexion partagé par les Marocains, où qu’ils se trouvent. L’histoire, un enjeu de pouvoir Si Basmat al-Tourath suscite un tel engouement, c’est parce qu’elle répond à une nécessité impérieuse : redonner aux Marocains la maîtrise de leur propre histoire, face à des tentatives récurrentes d’appropriation culturelle. Les querelles sur l’origine du caftan, du couscous ou de certaines traditions ne sont pas de simples différends folkloriques traduisent des affrontements plus profonds sur la légitimité et l’hégémonie régionale. Derrière ces débats, ce qui se joue, c’est la cristallisation de l’ipséité, cette conscience de soi comme entité unique et distincte. Basmat al-Tourath ne se limite pas à raconter le passé, elle le met en valeur comme un héritage précieux, un élément essentiel de l’identité collective à préserver et à transmettre. Le Maroc, fort d’une continuité historique remarquable, a la responsabilité de faire connaître et reconnaître son patrimoine, en veillant à ce qu’il soit fidèlement représenté et pleinement apprécié. Un projet de transmission et de rayonnement Au-delà de la mise en valeur du patrimoine, cette série se veut également un outil de transmission. Une histoire qui n’est pas partagée risque de s’effacer avec le temps. Basmat al-Tourath aspire ainsi à ancrer la mémoire marocaine dans les nouvelles générations, en leur proposant des formats modernes et accessibles pour mieux comprendre et s’approprier leur héritage culturel. En mettant en lumière la richesse et la diversité du patrimoine marocain, ce projet contribue également à son rayonnement au-delà des frontières. Le patrimoine est un vecteur essentiel d’influence culturelle, et en valorisant son identité historique et civilisationnelle, le Maroc renforce à la fois sa cohésion nationale et son attractivité sur la scène internationale. Basmat al-Tourath est bien plus qu’une simple série ; c’est une démarche de transmission et de sensibilisation, un engagement en faveur d’une histoire vivante et partagée. Elle invite à considérer le passé non pas comme une mémoire figée, mais comme une source d’inspiration pour bâtir l’avenir."
youtu.be/gqAur5NCQxk?si=VLW4OajM...

Coupe d'Afrique des Nations : le public sera-t-il au rendez-vous? 1028

La Coupe du Monde de 2030 approche à vitesse grand V mais encore plus proche de nous est la Coupe d’Afrique des Nations, à la fin de l’année. De nombreux citoyens se posent des questions sur les travaux de rénovations et de reconstructions des stades. Des photos et vidéos choppées par ci par là montrent que les choses avancent bien et que bientôt, certainement avant l’ouverture de la CAN, tous les stades seront opérationnels. Les responsables devraient être plus transparents à ce sujet et livrer de temps à autre des points de presse. Cela tranquilliserait tout le monde, stopperait les contrevérités de certains et surtout favoriserait l’adhésion des populations en vue justement du succès de l'événement. Le niveau de réussite d’une telle entreprise dépend aussi de l’adhésion des citoyens qui devraient se sentir concernés. Après tout, c’est avec leurs impôts que se construisent les stades et c’est pour booster les avancées de notre pays à tous que nous abritons ce genre de manifestations. On gagnerait à ne pas les considérer que comme des consommateurs d’événements mais plutôt comme élément clé de la réussite. Le succès dépend de la qualité de l’organisation et en cela point de soucis à se faire. Le Maroc a toujours fait montre d’un grand savoir et d’une grande maitrise dans ce domaine. Conjugué à l’hospitalité séculaire des marocains, toutes les organisations sur le sol marocain connaissent des réussites incommensurables. La réussite est également tributaire du niveau des infrastructures proposées. Là aussi, pas de problème, le pays est depuis quelques temps passé maitre dans les grandes réalisations. L’ingénierie, l’architecture et les travaux par des entreprises nationales ont montré une très grande efficacité et un niveau de maitrise digne des plus grandes nations au monde. Le Maroc livrera de véritables monuments à la gloire du sport. Et il y aura de quoi être fier. Espérons seulement que la touche marocaine ne soit pas omise et que de nombreux métiers de l’artisanat puissent intervenir dans les finitions et décorations. Cela créerait beaucoup d’emplois et boosterait le secteur un peu comme l’avait fait la mosquée Hassan II. Le troisième pilier du succès est bien sur une victoire marocaine. Un pays qui abrite des manifestations sportives internationales, le fait aussi pour y briller. Cela fait quasiment 50 ans que les marocains n’ont pas soulevé le trophée africain. C’est quand même beaucoup pour le pays qui a été le premier à représenter le continent, le premier pays africain à passer le premier tour et tête de groupe s’il vous plait et le premier tout récemment à être arrivé au carré final de la Coupe du Monde. Le Maroc se sent pousser des ailes même si la prestation en Côte d’Ivoire avait déçue. Les citoyens et le public du football en particulier ne peuvent imaginer quelqu’un d’autre, que le capitaine marocain, soulever la fameuse Coupe. Le quatrième élément de réussite est l’adhésion du public et pas uniquement quand il s’agit des rencontres de l’équipe du Maroc. Le succès se mesure aussi au nombre de spectateurs présents lors de toutes les rencontres. En cela il y a vraiment des inquiétudes, certainement des questions à se poser et obligatoirement des réponses à trouver. Le Maroc avait déjà abrité une CAN en 1988. Si les rencontres du Maroc se jouaient à guichet fermé, les autres l'étaient dans une intimité gênante. Je faisais partie du comité d’organisation et sincèrement on avait honte et n’avions aucune explication à donner aux dirigeants des nations participantes. Tous, pensions que nous étions un pays de football et que les stades allaient être archicombles. La question c’était donc posée en 1988 mais depuis est ce que cela a changé ? Les développements des dernières années nous montrent que nous avons plusieurs genres de publics de football. Nous avons les supporters des clubs. Les fanatiques qui ne se déplacent que pour leurs clubs. Ne nous attardons pas sur certains comportements de ces derniers poussant de nombreux adeptes du spectacle footballistique à ne plus mettre les pieds dans un stade. Nous avons le public de l’équipe nationale. Et c’est un autre profil sociologique. Il y a aussi ces millions de spectateurs dans les cafés qui suivent notamment et surtout les compétitions européennes. Nombreux par ailleurs sont ceux qui supportent certains clubs prestigieux étrangers, s’organisent en communauté et se déplacent même pour aller encourager leurs équipes. Qui de ceux là vont remplir les stades de la CAN ? Durant ce mois de Mars, nous allons avoir la chance de vivre un test grandeur nature. Le Maroc va abriter pas moins de douze rencontres africaines dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde, dans six villes différentes. Si à Oujda il n’y aura pas de problèmes car c’est les lions de l'Atlas qui s’y produisent, qu’en sera t il à Meknès où va jouer la Cote d’Ivoire et le Burundi. Il serait incompréhensible que le champion d’Afrique puisse se produire dans un stade clairsemé. De même pour Berkane où va jouer le Mali, un adversaire direct de l’équipe nationale ou encore Eljadida qui accueillera le Burkina Faso connu pour son football chatoyant de qualité. Qu’en sera-t-il au stade Larbi Zaouli à Casablanca qui va recevoir et le Mali et l’Egypte avec des stars de niveau mondial des deux côtés. Nous sommes ici à Casablanca, la ville la plus peuplée où le fanatisme pour les clubs est à son paroxysme. Les choses seraient elles meilleures au stade d’El Houceima où va se produire le Ghana? Nul doute que les africains et la presse mondiale seraient étonnés de voir des rencontres au sommet se dérouler sans public et sans ambiance. Attendons de voir, mais d’ores et déjà les choses ne paraissent pas claires. Il n’y a quasiment aucun écho dans les médias et c’est de mauvais augure. La presse doit jouer son rôle d’information mais aussi d’incitation du public à aller profiter de telles prestations de niveau mondial. Pour en revenir à La CAN, il nous faut aussi penser aux réalités du continent. D’abord n’oublions pas les dimensions de l’Afrique et la rareté des liaisons aériennes qui rendent les tarifs des transports très chers. Ceux qui font des comparaisons avec l’Europe se trompent beaucoup. Il faut 3h30 de vol de Moscou à Paris exactement comme Casablanca – Dakar. Par contre il faut 5h30 pour Yaoundé ou Douala par exemple. Ne parlons pas d’Afrique de l’Est ou du Sud. C’est dire que c’est aux marocains de remplir les stades, là au mois de Mars et bien sur en décembre prochain. Pour cela n’oublions pas de travailler sur la question de la culture footballistique. Le marocain aime surement le football surtout quand il est concerné. Il faut qu’il l’aime pour la qualité du spectacle et qu’il fasse l’effort de le démontrer même quand ce n’est ni son club ni son équipe nationale qui jouent. Ce n’est pas une mince à faire. Il faut la prendre au sérieux, il y va de la réussite d’un événement test avant 2030 et de la rentabilité économique du projet.