Pensez le Futur.

Les marocains ont bien une langue historique. 1595

En conclusion du panel ‘Which langue binatna’ consacré à la langue du futur du Maroc, lors de la 7ème édition Des Impériales, mercredi 14 février 2024, j’ai lancé un pavé dans la marre en disant que j’étais franchement pour l’officialisation et la constitutionalisation de la langue marocaine, dite Darija. Depuis le débat est ravivé et les avis continuent de diverger notamment concernant le recours à la langue maternelle marocaine dans les premières années de l'enseignement, la structuration mentale de l'enfant étant quasiment complétée dans les premières six années de la vie. Faux débat, disent certains. Dans les faits, la quasi-totalité des enseignants recourent déjà à la Darija pour expliquer le contenu des leçons spécialement dans les matières scientifiques. Tant mieux, cela permet aux élèves de comprendre tant soit peu. Ce qui laisse perplexe, par contre, est cette logique d´opposition que certains s'évertuent à imposer entre l'arabe et la Darija. Les deux langues se complètent parfaitement d'ailleurs. L'arabe est une composante et une acquisition fondamentale de la culture mais elle n'est la langue maternelle des marocains. L'avantage à apprendre dans la langue maternelle pendant les premières années de scolarité est justement de permettre un transfert vers les autres langues sans fracture ni cassure, assurant une structuration mentale normale. En fait, scientifiquement, ce qui est requis est un continuum linguistique, dans la complémentarité entre la langue maternelle et les autres langues, l'arabe en tête. Toutes les instances internationales le préconisent et le recommandent, forts en cela par les conclusions de nombreuses recherches scientifiques afférentes. L'enfant qui apprend dans sa langue maternelle n'est pas choqué et se développe psychologiquement normalement dans la continuité de son bagage génétique et sociale. Logiquement, comme cela s'est avéré être le cas dans les pays qui nous ont devancé, la démarche a pour effet salutaire l'intégration assurée du savoir, des valeurs sociales et des valeurs civiques. L'école étant ici une composante de la vie, parfaitement intégrée à son environnement. Procéder comme nous le faisons jusqu'à maintenant est justement à l'opposé de cette logique. Notre façon de faire favorise le dédoublement de la personnalité pour ne pas dire plus. Un enfant dès sa scolarisation va adopter un comportement et une langue pour l'école, un comportement et un langage dans sa famille et plus tard un autre comportement et une autre langue pour la rue et la vie au quotidien. Cela favorise de nombreuses anomalies mentales et est la principale cause du décrochage scolaire qui connait au Maroc des chiffres plus qu'inquiétants. L'enfant n'ayant pas intégré convenablement l'outil qu'est la langue que l’école lui impose se confine et échec après échec, difficulté après difficulté, il est tout simplement éjecté ou s'éjecte volontairement du système d'apprentissage. Plus tard, le jeune n'ayant pas réussi sa scolarité va se retrouver être un sous homme. Quoi qu'il acquière comme savoir professionnel, du moment qu'il n'est pas capable de l'exprimer en arabe classique ou en français, il est considéré illettré, analphabète et limite ignorant. Le citoyen qu'il va devenir est exclu quasiment de tout. Il est exclu du droit de suivre l’activité officielle de son pays ; l'information ne lui est servie que dans les deux langues officielles, sinon en amazigh et espagnol... Certaines radios privées ont heureusement compris et sont en train de réparer l’injustice. Petit à petit, ce citoyen est déconnecté. Il décroche de la vie culturelle, ne va plus lire, ne va plus écrire et très vite retombera dans l'analphabétisme primaire. Cet état des choses crée un divorce entre ces citoyens dont le nombre dépasse le tiers de la population et la chose publique par exemple. Ils ne vont plus pouvoir, ni vouloir participer à la vie sociale et encore moins à celle politique. Ce rejet est normal car ces citoyens-là, ne se sentent plus concernés, les langages utilisés leur sont étrangères. Dans la logique des choses, les plus aigris vont aller jusqu'à développer un rejet puis une haine de la chose publique. L'enfant commence par rejeter et haïr son école et transposera cet état d'âme sur tout son environnement par la suite. Les violences qui se développent dans notre société peuvent trouver ici une vraie explication. Voilà en résumé la problématique du déni de la langue maternelle. Ce n'est pas une simple affaire de technique ou de linguistique mais plutôt une affaire existentielle pour une société. C'est lié de manière intime au développement humain et partant au développement tout court. Voilà qui me fait dire ici encore une fois : Il faut absolument officialiser la langue des marocains et l’inscrire dans la constitution, une façon incontournable de redonner de la dignité à tous les marginaux d’aujourd’hui. On a besoin d’eux aussi pour développer le pays. L'idéologie et les postures politiques n'ont pas leur place ici. La Darija est une composante fondamentale de l'identité des marocains et sans identité reconnue, il n'y a ni dignité, ni appartenance et surement pas de développement social. La Darija est la langue historique des marocains elle est la résultante d'un cumul historique depuis des siècles...Elle leur permet de se comprendre avec leurs frères de l'Est quasiment jusqu'à la frontière égyptienne et avec leurs frères du Sud jusqu'à la frontière du Sénégal...
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Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Nous vous avions promis que Bluwr verrait le jour le 13 novembre 2023, et nous avons tenu notre promesse. Bluwr est une création unique, une source d'inspiration puisée dans des époques bien antérieures à l'avènement d'Internet. Il représente un pont entre passé et futur, un canal propice à la réflexion et à l'inspiration. Nous l'avons construit avec maturité et vision prospective, aspirant à la beauté et à la perfection. Une plateforme textuelle pour les temps à venir, où passé et futur fusionnent harmonieusement pour former quelque chose de plus grand. *Penser le futur.* - Bluwr.
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Afrique, la part du sport dans l'économie 1156

Il est difficile d’évaluer la véritable part du sport dans le PIB sur l’ensemble du continent africain, comme il est clair que cette part varie beaucoup d’un pays à un autre. Au Maroc par exemple cette part est estimée à 1%. L’étude des parts de marché dans le business du sport montre aussi que l’Afrique ne ramasse que des miettes. L’Afrique est à peine présente dans les statistiques mondiales. Le continent subit la mondialisation mais n’en profite que très peu. L’Afrique ne joue que le rôle de la réserve de talents ; une sorte de pépinière. La faiblesse du poids de l’Afrique dans l’économie mondiale se trouve ici criarde. Le continent ne profite que peu de la manne financière du sport, exactement comme elle ne profite que peu de la valeur juste des richesses qu’elle offre « généreusement » à l’économie mondiale. La nature même de l’activité sportive génère cette situation anachronique. Le sport en Amérique ou en Europe et de plus en plus en Asie également, vit en partie grâce aux talents que seule l’Afrique peut fournir au plan génétique et phénotypique. De très nombreux sports et notamment les plus populaires et les plus porteurs économiquement, requièrent des qualités particulières et un potentiel humain qui cadrent parfaitement avec le type de jeunes dont l’Afrique regorge. C’est quasiment le seul continent à offrir cette particularité. Il y a aussi l’économie informelle qui s’est installée comme un palliatif salvateur pour les jeunes puisque leur permet de bénéficier d’équipements sportifs bon marché. Même contrefait ou de seconde main, ces équipements notamment individuels permettent tout de même une certaine pratique à un certain niveau. Cette activité informelle, si encouragée et guidée, peut constituer les bases d’une économie sportive locale et passer dans le formel. Aziz Daouda

La gouvernance du sport en Afrique 1091

A chaque fois que la question du sport en Afrique est soulevée, son développement, ses réalisations, ses déboires, son ascension et le plus souvent à l’occasion de ses débâcles, la question de sa gouvernance est simultanément posée, avec ce qui s’en suit comme débats et problématique liée au concept de bonne gouvernance ; en opposition tacite à ce qui serait une mauvaise gouvernance. Ce concept de bonne gouvernance est en fait évoqué dès lors que la question à traiter est complexe et ou insuffisamment comprise. Le concept de bonne gouvernance est évoqué à chaque fois qu’il est difficile d’expliquer un résultat jugé décevant, à chaque fois que l’on cherche en fait à cacher l’incompréhension d’une situation et peut être même à dissimuler une probable incompétence à traiter d’une problématique donnée. En fait au lieu d’aller creuser et déterrer les raisons profondes, les explications plausibles, les atouts et les faiblesses du sport africain pour d’abord le comprendre et ensuite raisonner avec des données tangibles, on va se contenter au mieux de faire du benchmark, et de façon très simpliste dire que le sport africain souffre d’une seule et unique flétrissure : la mauvaise gouvernance. La question est bien plus complexe à partir même du fait que le concept sport est généralement lui-même mal défini et que le cœur des métiers du sport se trouve peu ou pas défini, peu ou pas compris et pris en compte ; il s’agit bien évidement de la performance sportive, ses déterminants et ses facteurs favorisants ou bloquants. L’Afrique, ses particularités géographiques, historiques et démographiques, ses spécificités sociologiques et politiques multiples, sont rarement prises en compte quand on évoque la question sportive. Le continent est vu comme un tout linéaire sans relief. Pour expliquer un résultat sportif, le lien est rarement fait avec un bon nombre de facteurs sou jacents voir déterminants. L’Afrique, compte tenu de la déformation de sa représentation géographique imagée, la montrant beaucoup plus petite qu’elle ne l’est en fait dans la réalité, à l’échelle du globe, est regardée exactement comme le continent européen surement beaucoup plus petit mais surdimensionné. Peu sont ceux qui évoquent les dimensions géographiques réelles de l’Afrique et ce qu'elle induit, ses diversités démographiques et ethnographiques, sa grande richesse culturelle due justement à cette diversité. Son histoire récente ayant lourdement impacté son évolution politique, la géographie des pays qui la composent, souvent incohérente ; son fonctionnement économique conséquence d’un passé colonial récent, ne sont jamais mis à l’avant et sont rarement évoqués comme des facteurs limitant ou favorisant l’évolution du sport en Afrique. Or c’est l’ensemble des ces facteurs et d’autres encore qui impactent les activités sportives africaines. D’ailleurs on ne devrait pas parler de Sport africain mais plutôt de Sport en Afrique, tellement les problématiques sont diverses d’une région à l’autre. C’est ainsi qu’il y a lieu tout d’abord, pour cerner aussi précisément que possible la question sportive en Afrique, de revenir à certains fondamentaux, de définir correctement les concepts pour ensuite pouvoir évoquer les pistes d’éventuelles meilleures politiques, meilleures gestions et peut être meilleures gouvernances. C’est sans doute l’unique voie pour entrevoir des plans de développement plus efficients. Cette approche est nécessaire et incontournable pour pouvoir échafauder et concevoir de véritables stratégies de développement, qui de surcroit, devraient s’imbriquer obligatoirement dans des stratégies globales de développement de l’humain. Aziz Daouda

Conversations et monologues 1262

Un soir, l'idée a commencé à germer... Cela faisait déjà des années que j'avais cette idée qui revenait régulièrement. Pourquoi pas un livre... ou du moins un recueil de textes?! C'est vrai, aprrès tout, pourquoi pas? Loin de moi la vie trépidante à la Indiana Jones ou à son homonyme féminine Bridget, ma vie a quand-même eu son lot de déconvenues aussi bien que d'instants de grâce qui méritent d'être partagés. Si j'écris, c'est pour que les jeunes (et les moins jeunes) demoiselles se disent "pourquoi pas?"... Inspirer une personne, la tirer vers le haut, faire en sorte qu'elle en veuille plus, plus que ce que la société veut bien lui donner comme rôle, comme place, plus que ce que son entourage veut bien lui donner comme importance... Rebattre les cartes de sa vie pour atteindre les sommets. Non, ces textes ne sont pas un énième papier de motivation à l'américaine, un enième bouquin de coaching sur comment mieux aimer ma vie, ou comment devenir quelqu'un... Non, ces textes sont des parcelles de vie racontées de manière vraie, parfois avec des mots crus. Mais ce partage peut réveiller les consciences, et créer le déclic... Donc oui, finalement, pourquoi pas un livre...