Pensez le Futur.

Histoire

Dialogue entre Dame Tour Mohamed VI et Dame Tour Hassan...

Le hasard n'a jamais fait autant bien les choses comme cette fois ci... Se promenant sur les berges du Bouregreg, probablement seul, à une heure où âme ne bouge, notre ami Aziz Boucetta a surpris une discussion à laquelle il ne pouvait s'attendre et ne pouvait penser; une discussion entre la Tour Mohamed VI et la Tour Hassan...rien que ça. Au premier balbutiement de la discussion, je l'imagine s'arrêtant, sortant son carnet de notes de journaliste à l'ancienne et consignant à jamais la teneur des mots, des idées échangés. Un moment rare. Commencée comme une honteuse rivalité telle qu'on les connaissait naguère entre Lmra Lbeldia et Lmra Al3asria...la discussion s'est très vite élevée, tanguant au grès des vents entre histoire et philosophie...des pics...de temps à autres semblent ici s'adresser à nous tous et parfois plus directement à nos politiques ou ceux qui s'en revendiquent. Les deux tours, gentiment dans un langage empreint de sagesse, parfois de nostalgie s'adressent à nous tous pour nous réveiller nous qui passons au quotidien par là, sans jamais nous soucier de ce dialogue des temps. Elles s'adressent au monde comme pour dire que si nous en sommes là aujourd'hui, c'est surement pas notre faute mais que nous nous attelons hardiment à redevenir comme avant; à reprendre notre petite place légitime. Nous ne reprochons rien à personne, ni n'avons de compte à régler avec qui que ce soit; mais d'un pas ferme nous sommes sur le chemin du retour. Nous en sommes certes au premier pas mais un pas ferme qui se veut imperturbable. Pour cela il y a des conditions que nous essayons de nous opposer à nous mêmes: le sérieux et la détermination. Il y a aussi hélas les conditions que nous opposent les squatters de la politique et de l'économie, sans scrupule. Les sangsues devraient également nous laisser en paix, les imbéciles aussi. Un jour, si Dieu me prête vie je vais demander à Si Aziz de me dire dans quelle langue, les deux tours avaient elles tenu cette discussion et comment sont elles arrivées à dialoguer. Mais le sait il lui même... A l'époque la Tour Hassan ne devait point parler comme nous aujourd'hui...J'imagine que la Tour Mohamed VI est elle plus à l'aise en anglais...ou en Darija peut être. lisez ce billet inspiré et inspirant, vous vous feriez votre propre idée comme je me suis fait la mienne. Le lien du beau récit de Si Aziz est ici bas.
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Une nouvelle version avec de petits changements

Bonjour à tous ! La semaine dernière, nous avons publié une nouvelle version de Bluwr. Le site a l'air identique, mais nous avons : - Simplifié la page de connexion en supprimant la photo (provoquant des erreurs d'affichage sur certains téléphones). - Rendu le bouton "Suivre" plus clair, vous voyez maintenant plus facilement si vous suivez quelqu'un ou non. - Corrigé une erreur qui empêchait le nombre de Bluws de s'afficher dans le tableau des statistiques. - Corrigé quelques fautes de frappe dans la version française. Nous nous efforçons d'améliorer Bluwr chaque jour. Merci d'être là ! L'équipe de Bluwr

L'histoire de la cortisone, une hormone au cœur des grandes découvertes scientifiques

La corticothérapie est née à la fin des années 1940. Outre le traitement de la maladie d’Addison et leurs premières applications dans le domaine des maladies rhumatismales et inflammatoires, les corticoïdes permettaient de corriger un grand nombre de troubles métaboliques et fonctionnels. La corticothérapie a bouleversé le traitement des maladies allergiques ou de l’auto-immunité, les rejets de greffe, de nombreuses affections dermatologiques, respiratoires, digestives, oculaires, etc. Elle est utilisée aujourd’hui dans tous les domaines de la médecine. Rappelons ce qu’est exactement la cortisone. Les corticoïdes agissent en imitant une hormone naturelle, le cortisol, produite par les glandes surrénales situées au-dessus des reins. Signalons en passant que les surrénales produisent aussi une autre hormone, l’adrénaline et qu’elles agissent sous le contrôle de l’hypophyse, une glande du cerveau. Le cortisol participe à l’organisation et la régulation de notre rythme biologique d'une durée de 24 heures en déclenchant notamment les processus de succession des phases de sommeil et d’éveil. Le cortisol est également l’hormone du stress et du danger. Il est alors libéré massivement. Grâce à son action, la quantité de glucose dans le sang s’accroît et de nombreuses fonctions biologiques sont accélérées. Certaines fonctions non prioritaires, comme la digestion, sont par contre inhibées par lui. Les médicaments corticoïdes, eux, agissent au niveau du noyau des cellules. Ils favorisent la production de facteurs anti-inflammatoires et réduisent celle de substances (des enzymes) provoquant l’inflammation. Passons en revue les principales étapes de la mise au point de cette molécule miracle MISE EN EVIDENCE DU RÔLE DES GLANDES SURRENALES (1855 -1896) L’anglais Thomas Addison décrit une maladie due à une destruction des glandes surrénales pouvant conduire au décès. En hommage à ses travaux, celle-ci sera baptisée maladie d'Addison. En 1896, le canadien William Osler montre qu'on peut soigner des patients de cette atteinte grâce à des extraits frais de glandes surrénales d'animaux. DECOUVERTES DE MESSAGERS CHIMIQUES, LES HORMONES (1902) Deux chercheurs, Maddock Bayliss et Ernest Starling, prouvent que les surrénales ainsi que d’autres glandes (thyroïde, hypophyse…) transmettent des messagers chimiques faits pour stimuler certaines parties et fonctions du corps. Elles sont dénommées hormone (du grec hormôn, exciter). ISOLATION DE LA CORTISONE (1933) Plusieurs hormones produites par les glandes surrénales, dont le cortisol, sont isolées par des chimistes américains. Pour la première fois une patiente souffrant de polyarthrite rhumatoïde est traitée par cette hormone et l’amélioration est spectaculaire. Les travaux sont poursuivis et d’autres patients sont traités durant plusieurs mois par cortisol avec des résultats également remarquables. Bien que les patients ne guérissaient pas, leurs symptômes disparaissaient dans la majorité des cas. Cette substance sera appelée cortisone en 1939. Pendant la seconde guerre mondiale, les Américains et les Allemands essayent de mettre au point à partir de la cortisone une drogue rendant insensible à la fatigue (potentiellement très utile en particulier aux aviateurs), mais en vain. Le seul point positif de ces tentatives est une accélération de la recherche médicale sur la cortisone MISE AU POINT DE LA FABRICATION EN SERIE DE CORTISONE (1948-1949) Un processus de fabrication, à partir d’acides biliaires bovins, permet de produire la cortisone en quantité suffisante pour entreprendre des essais thérapeutiques. Un rhumatologue américain, Philip Hensch, fait alors une curieuse observation : les femmes atteintes d’une grave maladie inflammatoire, la polyarthrite rhumatoïde, voyaient leurs symptômes disparaitre mystérieusement lorsqu’elles étaient enceintes. Hensch pensa que la cortisone était synthétisée par l’organisme en plus grande quantité durant ces événements. Il décida de l’utiliser pour le traitement de l’arthrite rhumatoïde. Une première patiente gravement atteinte de polyarthrite rhumatoïde est traitée par cette molécule. Les résultats sont spectaculaires : les manifestations de la pathologie s’estompent, permettant alors à cette personne de reprendre une vie normale. Pour la première fois, un traitement vraiment efficace avait été développé contre cette redoutable maladie auto-immune. REMISE D’UN PRIX NOBEL POUR LES RECHERCHES SUR LA CORTISONE (1950) Les Américains Edward C. Kendall, Tadeus Reichstein et Philip S. Hench, à l’origine des découvertes de 1933 et 1948 reçoivent le Prix Nobel de médecine. L’ère thérapeutique de la cortisone commence avec sa production industrielle aux Etats-Unis. LE TRIOMPHE DE LA CORTICOTHERAPIE (1950 et après) Des patients très handicapés par leur polyarthrite rhumatoïde voient leur vie transformée par ce médicament. Ainsi, le célèbre peintre français Raoul Dufy, obligé d’arrêter son activité à cause de la maladie, est invité aux Etats-Unis pour bénéficier de ce traitement. Recouvrant ces facultés, il dédiera à ce médicament un tableau intitulé « la cortisone ». Malgré ses effets secondaires déjà constatés, la corticothérapie est ensuite rapidement élargie à d’autres pathologies, comme les cancers l’asthme la maladie de Crohn et bien d’autres maladies auto-immunes. En France, l'autorisation de mise sur le marché de la cortisone, sous la forme de la prednisone, date de 1955. Dr MOUSSAYER KHADIJA ,الدكتورة خديجة موسيار , Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie en libéral à Casablanca. Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc (AMRM) et de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), Vice-présidente du Groupe de l’Auto-Immunité Marocain (GEAIM) BIBLIOGRAPHIE - Osler W. On six cases of Addison’s disease with the report of a case greatly benefited by the use of the suprarenal cortical extract. Int Med Magazine. 1896 - Kendall EC et col. Isolation in crystalline form of the hormone essential to life from the suprarenal cortex: its chemical nature and physiologic properties. Proc Mayo Clin. 1934 - Hench PS et col. The effects of a hormone of the adrenal cortex, 17-hydroxy-11-dehydrocorticosterone – Compound E – and of pitituary adrenocorticotrophic hormone on rheumatoid arthritis. Proc Staff Meet Mayo Clin. 1949 - Quelle est l’histoire de la cortisone ? Cortisone-info, Assistance Publique - Hôpitaux de Paris 6 juillet 2019 https://cortisone-info.com/generalites/histoire-de-la-corticotherapie/#:~:text=C'est%20aux%20%C3%89tats%20Unis,et%20l'am%C3%A9lioration%20est%20spectaculaire.

Quand écire c'est dire vrai

L’Hiver du doyen De l’écrivain Saul Bellow, par Mustapha GUILIZ, écrivain L’Hiver du doyen de Saul Bellow (prix Nobel de littérature 1976) raconte un épisode de la vie d’un citoyen américain, doyen de l’université de Chicago, qui fait un voyage en Roumanie. Je me permets de revenir à cette lecture qui ne date pas d’hier à la lumière des événements politico-stratégiques qui se déroulent en ce moment. Je parle de l’invasion russe de l’Ukraine. C’est un roman de l’Ouest qui relate une histoire survenue à l’Est. Ce qui précède cette invasion, c’est une longue histoire de confrontations réelles sur le terrain et il en a résulté meurtres, tueries et massacres et, une autre guerre idéologique connue sous le nom de « guerre froide », qui utilisait à tour de bras toutes les formes d’altération de la vérité et toutes les gammes de la fausseté qui vont du mensonge jusqu’au délire. Des deux côtés, Est-Ouest, ces confrontations avaient fait des citoyens prêts à manger leurs balais si on leur avait parlé de la nécessité de le faire pour l’emporter sur l’ennemi. On diabolise l’autre ; et cette mystification donne la mesure de notre insoutenable imbécillité. Le lecteur-citoyen de cette litérature est porté immanquablement à se situer du côté du bon système contre le mauvais, l’autre, même froid, il devient un enfer. Le récit de Bellow relate l’histoire d’un homme qui accompagne sa femme dans son pays natal, la Roumanie. Ce pays de l’Est vit sous l’emprise d’un régime dictatorial. La belle-mère du doyen est hospitalisée ; elle agonise durant tout le séjour, tout l’espace du texte. Ex-militante haut placée dans la hiérarchie partisane, elle avait même occupé le poste de ministre de la santé, mais disgraciée parce qu’elle ne croyait plus aux idéaux du régime en place. Elle réussit pourtant à envoyer sa fille Minna dans un pays de l’Ouest, les U.S.A ; elle sera une éminente astrophysicienne et se marie avec le doyen, notre narrateur. En Roumanie, le couple qui doit rendre des visites à la maman hospitalisée doit militer pour arracher de telles faveurs auprès d’un colonel dont l’arbitraire échappe même à l’autorité de son ministre de tutelle. Il y a toujours anguille sous roche et l’on se doit de lanterner par prudence sous ce régime exceptionnel où tout le monde se méfie, et regarde avec intensité tout le monde. Le narrateur, qui prend constamment le pouls des situations, montre comment évoluent les personnages dans une ambiance qu’il refuse de qualifier par des mots de l’Ouest. Tout nous est rendu par une écriture méticuleuse, profondément factuelle et qui se signale par l’horreur des raccourcis. Partout, il règne une ambiance asphyxiante qui ne laisse pas de place à une confiance dans le genre humain. L’homme de ce régime, même un gardien, est soudoyé au moyen de paquets de cigarettes pour faciliter les visites familiales. Le récit contrapontique de ce voyage s’alimente de la correspondance que le doyen entretient avec Chicago, état de l’Ouest bien entendu. Le doyen est rattrapé par ses propres affaires. Là aussi, le récit reste fidèle au réel—pour ne pas dire objectif— que le narrateur mène avec une lucidité prudente. Il y a là l’unique condition pour rendre une image authentique de la manière dont fonctionne de part et d’autre la machine infernale qu’elle soit communisme ou libérale. Le doyen jouit d’une grande capacité de pénétration et d’analyse, « Je suis né pour observer », répète-t-il assez souvent. A Chicago, il nourrit des attachements problématiques. Il adore sa sœur, une veuve dont il parle en termes sensuels, en évoquant l’estuaire de son bras charnu, son haleine fraiche et fruitée. Il supporte mal son neveu, le fils de cette sœur, à qui il s’oppose dans un procès picaresque. Le doyen est impliqué dans le procès de meurtre d’un étudiant noir. Il a même mobilisé les moyens propres à l’université pour offrir des sommes d’argent à des témoins potentiels pour les soudoyer. Il y réussit. Mais il a encore à dos un autre cousin, avocat, à qui il s’oppose dans une autre affaire d’escroquerie en sa défaveur. Le doyen de la faculté de journalisme avait écrit des articles publiés dans Harper’s traitant des problèmes raciaux de la cité. Il décrit les conditions de sous-hommes auxquelles sont soumis les Noirs. Il y a donc là aussi une machine infernale qui broie ses propres victimes. Les deux systèmes, le communiste et le libéral, sont renvoyés dos à dos quant au registre du mal qu’ils ont l’art d’infliger à leurs propres citoyens. Le doyen gagne le procès et Valéria, sa belle-mère, meurt. Mais sur fond de rivalité, le doyen est piégé par un ami, un journaliste à qui il s’était livré dans une interview qui ne dit pas son nom en parlant sincèrement de tous les problèmes de sa vie, de sa condition de doyen et de professeur dans la ville de Chicago, de ses contributions journalistiques passées et à venir. Tout est avoué dans un article que son ami écrivit avec le fiel de l’envie et l’aigreur de la maladie qui le rongeait. Pour avoir tenu de tels propos, vrais mais désobligeants, le doyen fut contraint à la démission que le doucereux recteur accepta sans trouver à redire. Si aucune comparaison n’est faite, et le narrateur ne s’y risque pas, il y a une différence de texture massive. Et c’est là l’originalité d’un texte qui prend ses distances par rapport à toutes les mythologies qui avaient bercé notre enfance mentale, car il faut être enfant pour gober tout ce que disent les uns sur les autres, Est-Ouest. Plus, il les renvoie dos à dos dans une fiction qui montre plus qu’elle ne dit les vrais visages des régimes qui sont en réalité des systèmes qui se nourrissent du complot, de l’injustice qu’ils font subir à leurs citoyens et aux erreurs énormes qui empoisonnent l’air que les citoyens respirent. Quelle place pour la liberté humaine dans ce monde ? Le texte ne se prête pas à ce jeu infécond pour ne pas perdre de sa crédibilité. L’objectivité a un prix. Personne n’a les moyens propres pour s’échapper à cette geôle du monde qu’est le mensonge et la démagogie. Si la liberté manque, c’est qu’elle est le point focal d’un exercice diabolique qui fournit des certitudes inébranlables sur le mal que représente l’autre dans sa différence essentielle, réelle ou fantasmée. Sur le sujet de la liberté, nous sommes condamnés à l’hiver. L’hiver du doyen est le nôtre. Nous n’aurons jamais l’âge mature pour jouir du soleil de la vérité.

Mais que Fait encore Gamal Abdel Nacer à Conakry...

Quelle ne fut ma surprise quand on m’a annoncé que pour mon séjour de seulement 3 nuitées à Conakry, j’allais habiter l’Hôtel de L’Université qui s’appelle en fait Université Gamal Abdel Nacer. Il faut revenir à l’histoire à la fois récente et lointaine de la Guinée Conakry pour comprendre ce que fait ou plutôt faisait Gamal Abdel Nacer dans ces contrées. L’Université a maintenant quelques 60 années d’existence. Elle ne compte pas moins de 35.000 étudiants et quelques 620 enseignants. Les étudiants y représentent près d’une vingtaine de pays. C’est une université qui se veut innovante et compétitive au service du développement socio–économique et de l’équilibre environnemental en Guinée, dans la région et dans le monde. Construite avec le soutien de l'Union Soviétique en 1962, elle a été connue jusqu'en 1984 sous le nom d'Institut Polytechnique de Conakry. L’université est ensuite nommée en l'honneur du président égyptien Gamal Abdel Nasser. Elle a servi pendant longtemps à fournir au pays ses élites. Ici Gamal est honoré, ailleurs il a été nommé Tigre en papier ou encore tigre de Falouga, tellement il a bombé le torse et enchainé les défaites et les catastrophes que son pays n’a de cesse de payer à aujourd’hui. Un excès de vision « philosophique » sans doute mal inspirée, des slogans vides de sens, basés sur une idéologie sans ancrage, ni social et encore moins culturelle ou historique, sinon le rêve. L’Officier qui se disait libre avait, a avec une bande de copains, renversé la Monarchie toute jeune en tant que Royaume. Auparavant l’Egypte avait des Sultans. Fouad II renversé par Gamal et ses amis des casernes, accède au trône en juillet 1952, âgé de seulement 7 mois et 10 jours, après l'abdication de son père Farouk. Farouk a pensé qu’en abdiquant, laissant le trône à son bébé avec un régent qui semblait être accepté, il allait calmer l’ardeur des officiers et sauver ainsi sa jeune monarchie. Cela ne marcha pas. Farouk finit par quitter le pays dans les honneurs évitant ainsi un bain de sang et l'affrontement entre les militaires et les forces pro monarchistes. Les officiers libres nommeront alors en juin 1953 Mohammed Naguib président de la République Arabe d’Egypte. Une République Arabe en Afrique, héritière de la plus grande civilisation que le continent africain et le monde avait enfantée. Gamal est nommé premier ministre en Avril 1954 mais pas pour longtemps…Quelques mois après, soit le 14 novembre 1954, le pauvre Naguib est gentiment remercié et Gamal lui succède tout naturellement. Naguib né au Soudan ira alors écrire des livres…A l’époque faut-il le rappeler, le Soudan faisait partie de l’Egypte mais en souveraineté partagée avec le Royaume Uni. Le Soudan sera déclaré État indépendant en janvier 1956. Les officiers libres d’Egypte en fait, portaient un projet d’indépendance nationale, estimant que l’Egypte n’était pas libre en fait et que les Anglais avaient toujours un ascendant sur la monarchie. Il y avait aussi là, et surtout un air de revanche des gens des terroirs, qu’étaient les jeunes officiers de l’armée, sur une bourgeoisie voire une noblesse cairote, qui s’exprimait beaucoup en français d’ailleurs, d’origine turque ou très proches. Les officiers naïvement promettaient et sans doute rêvaient d’un développement économique rapide au profit de tous…Une vision un peu spéciale du communisme et d’un socialisme qui se chercha longtemps sans jamais aboutir, basée sur la doctrine du Baasiste Michel Aflak, un syrien qui allie habilement le socialisme et le panarabisme. Michel Aflak est adepte de la laïcité et de la liberté vis-à-vis des intérêts occidentaux. Le Baas opposait subtilement le socialisme au marxisme, une façon de contenter les populations profondément croyantes, majoritairement musulmanes et pas que et pour qui le marxisme était synonyme d’athéisme. On est ici au Moyen Orient berceau et cœur de toutes les religions monothéiques… Le Baas trouva en Gamal le tribun idéal. Ses discours enflammant, rencontreront un immense écho en Egypte et dans le monde arabe : l’armée apparaissait alors comme la sauveuse d’une nation élargie. La Nation Arabe… Les discours de Nacer mobilisaient, embrasaient, les foules chez lui et au-delà. Sa Radio du Caire alors captée en onde courte partout dans le monde dit arabe, allait jouer un rôle capital dans une propagande qui rendra leur fierté aux populations non encore sorties du joug de la colonisation dans la région. Mohamed Abdelwahab y rajoutera une belle couche avec la chanson Douae Echark (Appel d'Orient) sur les paroles du grand poète que fut Mahmoud Hassan Ismail. C'est sans doute l'une des plus belles musiques du virtuose égyptien. Oum Kaltoum y mettra du sien en 1964 avec Ala Bab Masr (Aux portes de l'Egypte) ; des paroles de Kamal Echanaoui et une composition encore une fois de Mohamed Abdelwahab. Elle chantera également entre autres Ya Gamal ya Mital Alwatania (Gamal Exemple du nationalisme ou du patriotisme...). Mais celui qui chanta le plus à l'occasion des fêtes du 23 juillet fut le jeune d'alors, Abdel Halim Hafez avec notamment sa célébrissime chanson Ihna Chaab (Nous le peuple) En fait nous sommes là face à un système extrêmement bien huilé au service d'une cause qui se voulait panarabiste au service d'un régime militaire qui se voulait exportable dans l'ensemble des pays avec pour dénominateur commun la langue arabe. La révolution se voulait égyptienne mais devait s'étendre au monde arabe tout entier. Elle va réussir à renverser les régimes un peu partout, en Iraq en Lybie, en Syrie...Elle va s'installer en Algérie et échouer à faire plier Hassan II par exemple...On lui imposa la guerre des sables mais sa solidité et son sens politique va les étonner... Si vous avez quelques minutes écoutez Doouae Achark, le lien est ici en bas.
youtu.be/DmqqUE9HVNI?si=hCdWS91s...

Enseignement au Maroc : un passé glorieux, un présent pitoyable

Nous sommes en pleine refonte du système scolaire à ce qu’il parait. Je n’ai pas souvenir qu’une refonte se soit faite et bien menée dans un climat délétère de tension, de grève, d’offense à l’autorité de l’Etat, puisque finalement c’est de cela qu’il s’agit en ce moment. Les grèves à n’en plus finir, maintenues et perpétuées par des entités sans existence juridique ni légalité institutionnelle voilà qui pousse à une réflexion profonde nécessaire et urgente quant à l’avenir du climat social prédominant ou qui va prédominer à l’avenir. Une mutation importante s’opère devant nous en ce qui concerne la représentativité des travailleurs et salariés de tout bord. Mais là n’est pas le sujet. Les grèves à répétition depuis trois mois et les propos parfois cohérents, parfois non de « professeurs grévistes » écoutés çà et là dans différents médias, les annonces à répétition du gouvernement, à chaque fois non suivi d’effet, laissent comprendre la profondeur du malaise et du mal être des uns et des autres, mais pas des raisons derrière cette situation. Oui les enseignants ne sont pas contents, oui le gouvernement répète à qui veut l’entendre qu’il comprend la colère des grévistes, qu’il est prêt à apporter des solutions et il en apporte et pourtant le malaise est persistant. La question donc est de comprendre pourquoi le dialogue n’aboutie pas, pourquoi les revendications ne sont pas entendues et les solutions ou concessions du gouvernement ne sont pas acceptées. S’agit-il de crise de posture ou de crise institutionnelle ? Bien malin celui qui peut aujourd’hui trancher. En tous cas et en attendant de voir enfin les enfants sur les bacs et les enseignants craie à la main, je me suis permis de sortir et me rappeler des livres scolaires d’il y a longtemps. Ceux d’arabe du valeureux feu Ahmed Boukmakh, manuels nous ayant initié à la langue arabe, ses finesses et sa richesse. Qui se rappelle du livre d'histoire des cours moyens et de certificat d'études, les deux dernières années du cycle primaire qui permettait aux détenteurs du graal d’accéder à la fonction publique au grade de rédacteur, de policier, d’infirmier, de postier et de tant d’autres fonctions et métiers. Et oui avec 5 années de scolarité seulement, le citoyen était capable d’écrire et de s’exprimer correctement en arabe et en français…Aujourd’hui ce n’est plus le cas hélas…Les différentes « réformes » successives mal inspirées et l’instabilité des programmes ont enlisé dans la médiocrité un enseignement naguère excellent. Lisez un peu d'une page prise au hasard dans un de ces manuels pour voir ce qu'était le niveau de savoir alors atteint par l’élève et à quel niveau d'expression linguistique il était promu. Ces manuels ont pour certains aujourd’hui près de 70 ans. Montrez ce genre de livres à ceux en charge de la réforme et aux enseignants grévistes, afin qu'ils se rendent compte du gap qui nous sépare de la belle époque de notre enseignement. Entre nous et cette époque-là, une grande distance et un grand écart de niveau. Comment en sommes-nous arrivés à dilapider de tels acquis. Si vous avez des enfants de ce niveau scolaire, comparez les anciens manuels avec ceux dont ils se servent aujourd'hui. Si la réforme en gestation aujourd'hui n'est pas en mesure de nous assurer ce niveau et plus, alors on aura raté un autre tournant de l'histoire et une autre occasion de nous mettre sur les rails, basculant notre pays et son avenir dans l'inconnu, menaçant son progrès et son histoire. Alors le Doyen Charles André Julien et sa fameuse lettre adressée le 1er novembre 1960, à M. Bennani directeur du protocole royal de l'époque, afin d’informer feu Sa Majesté Mohamed V sur les dérives et danger qui guettaient l’enseignement dans notre pays, suite aux premières décisions prises pour soi-disant le réformer… La lettre est ici publiée séparément dans Bluwr pour ceux qui voudraient comprendre combien elle était prémonitoire.

lettre de Charles André Julien à Mr. Bennani, Directeur du Protocole de Mohammed V

Charles André Paris 1 Novembre 1960 Cher ami, Depuis hier 31 Octobre, j’ai cessé d’être officiellement doyen de la Faculté des Lettres de Rabat. Je puis désormais m’exprimer en toute liberté. J’ai été appelé par Sa Majesté à contribuer à resserrer les liens culturels entre l’Occident et l’Orient. Je l’ai fait de mon mieux. J’ai créé de toutes pièces une Faculté qui a acquis un solide renom,et qui eut pu devenir le centre culturel le plus important de l’Afrique musulmane et un centre d’attraction pour les Africains francophones. J’ai toujours été partisan de l’arabisation,mais de l’arabisation par le haut. Je crains que celle que l’on pratique dans la conjoncture présente ne fasse du Maroc en peu d’années un pays intellectuellement sous développé. Si les responsables ne s’en rendaient pas compte, on n’assisterait pas à ce fait paradoxal que pas un fonctionnaire, sans parler des hauts dignitaires et même des Oulémas, n’envoie ses enfants dans des écoles marocaines. On prône la culture arabe, mais on se bat aux portes de la Mission pour obtenir des places dans des établissements français. Le résultat apparaîtra d’ici peu d’années,il y aura au Maroc deux classes sociales : celle des privilégiés qui auront bénéficié d’une culture occidentale donnée avec éclat et grâce ä laquelle ils occuperont les postes de commande et celle de la masse cantonnée dans les études d’arabe médiocrement organisées dans les conditions actuelles et qui les cantonneront dans les cadres subalternes. Avec de la patience et de la méthode on eut pu aboutir à un tout autre résultat, qui permettrait de donner à tous les enfants des chances égales d’avenir. Le Ministère de l’Education Nationale ne parait pas répondre aux services qu’on attend de lui. On ne saurait dire que l’ordre et la compétence y triomphent, cependant que les éléments marocains les plus valables et soucieux de l’avenir de leur pays sont attaqués dans l’Istiqlal. Les dossiers importants sont parfois partagés entre trois services sans que le cabinet laisse jouer au Secrétariat général son rôle normal de coordination. Le Ministre ne semble pas désirer les contacts. A part la visite de courtoisie que j’ai pu faire après ma nomination,je n’ai jamais eu l’occasion de m’entretenir avec lui. Le Directeur de l’Enseignement supérieur, dont dépend la Faculté, ne répond généralement pas aux lettres. Les mesures les plus importantes sont improvisées, et il m’est arrivé de les apprendre par leur publication au journal officiel sans que j’aie té consulté.C’est ainsi qu’à la mi-octobre 1960,on a décidé en quelques heures de créer une propédeutique et des certificats de licence marocaine de langue française, sans que les programmes aient été au préalable étudiés et que les incidences de ces initiatives aient été mesurées.J’ai appris ces décisions en prenant connaissance de textes polycopiés déposés sur le bureau de ma secrétaire.Il est impossible de faire un travail efficace avec une technique si contraire ä la bonne administration.S’il est un domaine en effet où l’improvisation a des conséquences redoutables pour l’avenir, c’est Enseignement.On ne semble pas s’en douter. Sa Majesté m’a appelé à Rabat pour promouvoir la culture marocaine, et non pour être complice de sa ruine.Je me suis donc retiré,laissant à d’autres les responsabilités d’une politique universitaire qui me parait imprudente et vouée à l’échec.Je répète que le Maroc est totalement libre de choisir la politique culturelle qui lui semble la meilleure,mais c’est à des Marocains qu’il doit en confier l’application.C’est pour cela que j’ai sollicité du Ministre mon remplacement par un doyen marocain.Un autre point me parait grave quoique d’un autre ordre,c’est celui de la situation faite aux fonctionnaires français qui sont en place, telle que j’ai pu l’apprécier par ma propre expérience.Que le Maroc les remplace par des nationaux, cela est tout à fait normal, mais qu’il ne leur témoigne pas des égards auxquels ils ont droit, cela me parait difficile à admettre. Depuis trois ans, j’ai consacré la majeure partie de mon temps au Maroc sans autre rémunération que le remboursement partiel de mes frais. Je l’ai fait volontiers, mais que l’on m’ait placé à plusieurs reprises devant le fait accompli alors que j’avais la responsabilité de la marche de la Faculté, cela ne saurait être admis par un homme conscient de sa dignité. Faire toutes les besognes officielles, et être tenu à l’écart des décisions fondamentales, c’est pour un doyen une position morale qu’il lui est impossible de supporter. Quand par exemple, le Recteur organise un banquet en l’honneur de son collègue de l’Université de Paris,le Professeur Debré,et qu’il y invite mon adjoint M. Ben Bachir sans m’y convier moi-même, bien qu’il sache ma présence à Rabat,il pratique une ségrégation regrettable qui m’oblige à me souvenir que le soir de la Celle Saint-Cloud,j’étais l’hôte de Sa Majesté au premier dîner en l’honneur du Maroc indépendant.Je puis mesurer par ce seul fait les changements qui se sont produits depuis cinq ans. A la cérémonie émouvante qui a marqué mon départ, et à laquelle assistaient de nombreux marocains et français,j’ai été salué par un professeur,fonctionnaire du rectorat, et par le vice-doyen de la faculté.Le ministre n’était pas présent, et pas d’avantage le directeur de l’enseignement supérieur.Ce sont les Marocains qui ont éprouvé le plus de gène.Si j’ai reçu une lettre très aimable du recteur,le ministre n’a pas cru devoir me témoigner la reconnaissance du Maroc, soit en m’écrivant, soit en me recevant.Par contre,l’ambassadeur de France et le conseiller de la Mission culturelle dont je ne dépendais en aucune mesure et qui ont toujours strictement respecté l’autonomie de la Faculté, m’ont réservé à plusieurs reprises le meilleur accueil. Je me serais abstenu de signaler l’attitude à mon égard du Ministre de l’Education Nationale si elle n’avait entraîné des conséquences sur lesquelles je vous serais obligé de bien vouloir attirer l’attention de Sa Majesté.Depuis le 10 mai dernier,date à laquelle j’ai donné ma démission,j’ai écrit à plusieurs reprises au Ministre pour l’informer de la situation.II n’a pas jugé utile de m’accorder un entretien. Avant de retourner au Maroc,je l’ai informé que je serais à Rabat, pour un dernier séjour,à partir du 13 Octobre et que je me tiendrais à sa disposition. J’avais l’intention de le prier de solliciter pour moi une audience de sa Majesté. Fonctionnaire chérifien,je devais en tant que français donner l’exemple du respect de la voie hiérarchique qui s’impose à tous. M’adresser directement au Palais, sans passer par l’intermédiaire de mon ministre eut manqué aux règles les plus impératives de l’Administration.Mon Ministre ne me convoquait pas, j’ai été mis dans l’impossibilité à mon grand regret de présenter à Sa Majesté mes remerciements pour la confiance qu’elle m’a toujours témoignée. Croyez mon ami à mes souvenirs les meilleurs. Charles André Julien,professeur à la Sorbonne

L'homme, le peuple et l'humanité...

Les peuples ont toujours aspiré à la liberté et à la prospérité. Ils ont toujours voulu vivre de leur labeur. Leur plaisir est de voir leurs progénitures jouer, apprendre, prospérer. Les peuples ont toujours voulu la paix comme mode de vie. Le vivre en paix…tout un concept, une chimère. Hélas Il n'en n'a jamais complètement été ainsi sinon à des moments brefs, précieux et rares que l'histoire ne put retenir, sauf à oublier qu’ils restent exceptionnels, qu’ils étaient brefs, voire éphémères. Les peuples ont toujours cherché à ne pas être exploités par qui que ce soit, alors qu’ils ont toujours tendance à vouloir exploiter l’autre, parfois en le déshumanisant avec une férocité incommensurable, un sadisme nauséabond. En fait les peuples se sont des ensembles d’humains avec des traits en commun. Les peuples se constituent dans le temps et coalisent autour d’intérêts partagés en fait les intérêts de chacun. Pour se défendre et défendre ses intérêts, l’homme ne peut que vivre en communauté parmi un peuple. Seul il est faible et vulnérable, alors il se confond dans son peuple et s'y noie . L’homme aspire à la liberté pour lui et à la paix pour lui, il ne regarde pas celle des autres, l’humain se dit avoir des valeurs quand cela l'arrange mais l’humanité n’en a que faire, son prisme de vue est différent. Le cours de l’histoire le démontre ainsi hélas. Un jour l’humanité s'essaya et imagina une façon d'aspirer à cette liberté de vivre en harmonie pour tous: Elle tentera alors de faire participer tout le monde à la décision. L’homme eut l’impression qu’il est ainsi maitre de son destin…Il croira ainsi participer à la vie politique et peser sur l'avenir. Pas mieux qu'un mot à étymologie grecque pour faire sérieux et crédible : Démocratie. Cela sonne très bien. Oui La démocratie est là en principe pour nous libérer et faire entendre notre parole, concrétiser nos désirs et répondre à notre besoin de vivre en paix, de vivre ensemble, de respecter l’autre dans sa dimension humaine, de nous limiter à nos droits sans empiéter sur ceux de l’autre et des autres. La démocratie est en quelque sorte un garde-fou… pour chacun et tous, du moins c’est ainsi qu’elle fut peut-être imaginée et conçue. Elle nous permet, en théorie j’entends, de nous exprimer de nous défendre et de faire valoir nos droits, des plus élémentaires au plus sophistiqués. La démocratie nous est vendue comme le seul, l’unique modèle pour la prospérité des peuples et leur bien être moral et matériel. La démocratie nous fait miroiter au loin des droits universels, des droits de l’homme là où il est, tel qu’il est, partout où il est. Il est l’HOMME, pivot de l’histoire et de l’humanité, axe central de l’existence. Or voilà que la démocratie nous joue un sale tour celui de nous livrer les mains liées aux plus médiocres parmi nous, aux plus féroces, aux plus affamés, au plus assoiffés de sang ; à ceux qui jubilent quand se creusent des tombes, quand dégouline du sang, quand crie un enfant et pleure une femme, quand s'écrase une église, tombe une mosquée, brûle une synagogue. Revers de la médaille. Je suis né dans un moment de paix, l’un des rares, quelques années seulement après une guerre cruelle que l’occident appela mondiale, alors que c’était juste entre européens au début qu’ils se sont entretués. Ils y associeront de pauvres africains du nord comme du sud, pour des besoins de chair à canon, pour ensuite y entrainer asiatiques et américains. La cruauté absolue des années durant. Des millions d’innocents précipités sous terre. La pause sera de courte durée. Sans perdre de temps l’humanité va connaitre la guerre de Corée, celle du Vietnam, celle de l’Iraq, celle des Malouines, plein de guéguerres en Afrique et j’en oubli…Les instigateurs et auteurs étant toujours les mêmes, le même profil: des élus de la démocratie. A chaque fois c’est le bien contre le mal…A chaque fois la démocratie y est mêlée à tord ou à raison. Le monde démocratique contre l’autre…Un monde démocratique qui se définit lui-même dans un contentement absolu, total, intégral, avec le deux poids deux mesures comme seule alternative de « raisonnement » et de « jugement» aussi ; éliminant à volonté tous les autres de la case du bien. Sur La case du bien ils ont écrit: Réservée en permanence. A chaque fois, génocide, à chaque fois cruauté, à chaque fois souffrance, à chaque fois déshumanisation et ce devant l’impuissance de l’homme qui lui ne veut que vivre en paix parmi son peuple. Quant à l’humanité a-t-elle un jour existée. Existera-t-elle un jour… Vous l’avez compris je ne veux pas parler de Palestine, la blessure est encore vive et les criminels encore en vie. Aziz Daouda

Le style c'est l'homme.

Voilà quelques années, je signais l'article ici bas dans la revue marocaine VH. C'était à l'occasion d'une édition spéciale consacrée au Roi Mohammed VI, Roi du Maroc. l'accueil réservé cette semaine à "Qasr Al Watan" à Abou Dhabi, à Sa Majesté le Roi Mohamed VI par Son Altesse Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane, Président de l’Etat des Emirats Arabes Unis: l’entrée du Palais par le portail "Zayed", l'escorte des cavaliers, la marche jusqu'au portail "Al Hisn", la revue des troupes folkloriques, l'équipe nationale de voltige "Al Fursan" dans le ciel, les 21 coups de canons en signe de bienvenue, l'arrivée au portail "Al Hisn", et l'accolade chaleureuse ont encore une fois souligné la classe, l'élégance et l'aisance de Sa Majesté le Roi dans les grands moments protocolaires et les décorums fantastiques, exactement comme dans une grande surface, habillé d'un jean et d'un tee-shirt , un bonnet sur la tête ou encore au volant d'une voiture au milieu des foules. Sa personnalité forte, son naturel, son pas déterminé et rythmé, sont tant d'indices de traits de caractères particuliers et donc de style. Ces images fortes et attachantes, venues à nous des Emirats Arabies Unis, relevées et vécues avec fierté par les marocains et pas que, m'ont rappelé cet article, alors je le partage ici avec vous. Il est plus que jamais d'actualité. ************** Aussi loin que l’on remonte dans le temps, l’emprunte particulière d’humains exceptionnels a jalonné l’histoire pour ne pas dire fait l’histoire. Plus tard au 17ème siècle, Blaise Pascal évoquera la question et l’expliquera par le respect. Il dira que le respect de la personne se fonde sur son caractère. Il résumera ses traits de caractère dans le style : Le style c’est l’homme. Le Comte de Buffon sans doute marqué par la rigueur des sciences exactes martèlera dans un discours resté célèbre à l’académie française : Le style est l’homme lui-même. Même si Buffon ne parlait alors que de littérature et de sciences, Le style devient ainsi une constante objective de chacun de ceux qui marquent l’histoire par un lègue particulier. Evoquant la projection de ce qu’allait être le Prince hériter une fois Roi, feu Sa Majesté Hassan II reprendra la notion de style citant justement Blaise Pascal. Il dira dans une interview restée culte : Le Style c’est l’homme. Sans doute aucun voulait il annoncer que le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI allait être différent du siens, quoi que dans la continuité logique de l’histoire. Aujourd’hui la tendance est de confondre le style avec une notion plus moderne emprunte d’éphémère : le look. Si le look, que va résumer une tenue vestimentaire, une coupe de cheveux, des couleurs, est circonstancié et obéit donc au code de la circonstance et du moment, le style lui est une constante de la personne et l’accompagne tout au long de sa vie. Le style connaitra sans doute une évolution mais dans un continuum logique. Si le style force l’histoire par l’objectivité qui finit par l’imposer, Le look n’est pas forcément en symbiose avec le style car il est entaché de subjectivité. Il dépend de la perception de chacun, de l’image et de l’imaginaire. Il est marqué par l’appréciation que l’on se fait de la personne rencontrée dans une circonstance particulière, un environnement particulier. Le look est une composition subjective qui peut se modeler simplement à travers une photographie qui vous tombe entre les mains, une vidéo visionnée dans un train ou dans un avion, des images qui s’invitent dans l’intimité de soi en forçant l’écran d’un téléphone ou d’une tablette, à travers les réseaux sociaux. Le look peut aller jusqu’à contraster avec le style. Il est l’appréciation subjective que l’on fait de la personne scrutée et sera encore plus biaisée si elle est accompagnée d’un commentaire même s’il est à l’antipode de l’objectivité. Un acteur de cinéma peut ainsi se faire coller par son look est son jeu, les traits de caractère d’un personnage, alors qu’il n’aura fait que réussir à nous les restituer le temps d’un film. Le look est apprécié dès lors qu’il coïncide avec l’image que l’on se fait de la personne à l’instant même de la rencontre. Il dépend de la réussite de l’approche et de la réaction de la personne rencontrée. Il est conditionné par les circonstances de cette rencontre, le degré de surprise et le niveau émotionnel qu’elle suscite. Le premier coup d’œil va être ici déterminant. Le look suscite l’admiration : chacun se fera une idée de la personne rencontrée en fonction de sa propre appréciation, de son affectif et de son état d’âme sur le moment. Le degré de sympathie dégagée ou partagée peut ainsi pousser à l’idolâtrie. Le style lui force le respect et suscite l’amour. C’est une constante qui évolue lentement, surement, et devient marquante. Il est apprécié sur des critères plutôt objectifs et vérifiés. Le style est indélébile et est lié à l’action par l’art et la manière. Il grave à jamais une emprunte. C’est cette emprunte qui permet d’en juger et d’en définir les contours. Le juge ici c’est l’histoire. Aziz Daouda

Un génocide est-il en train d'être commis à Gaza? Quel récit est utilisé pour le justifier ?

Un génocide est-il en train d'être commis à Gaza? Quel récit est utilisé pour le justifier ? Part I Lahcen Haddad Évaluation des experts de l'ONU Les experts de l'ONU restent "convaincus que le peuple palestinien court un risque grave de génocide" (Bureau du Commissaire de l'UNHR, "Gaza is 'running out of time' UN experts warn, demanding a ceasefire to prevent genocide", communiqué de presse du 2 novembre 2023). Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l'ONU sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, avait déjà alerté le 14 octobre "sur les crimes contre l'humanité" commis par Israël à Gaza. Mais la réflexion semble évoluer vers des allégations de génocide. Pour Craig Mokhiber, un haut fonctionnaire des Nations unies qui a démissionné pour protester contre le prétendu génocide en cours : "Le massacre actuel du peuple palestinien, ancré dans une idéologie coloniale ethno-nationaliste, dans la continuité de décennies de persécution et d'épuration systématiques, entièrement fondées sur leur statut d'Arabes, et associé à des déclarations d'intention explicites de la part des dirigeants du gouvernement et de l'armée israéliens, ne laisse aucune place au doute ou au débat. À Gaza, les maisons civiles, les écoles, les églises, les mosquées et les établissements médicaux sont attaqués sans raison et des milliers de civils sont massacrés. En Cisjordanie, y compris à Jérusalem occupée, les maisons sont saisies et réaffectées en fonction de la race, et de violents pogroms de colons sont accompagnés par des unités militaires israéliennes". Mohiker conclut : "Dans tout le pays, l'apartheid règne. C'est un cas typique de génocide". Un témoin de première main du contexte antérieur au 7 octobre Un témoin direct de la situation critique des Palestiniens donne également une description cinglante et effrayante de ce qui s'est passé avant l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre. L'animatrice radio et journaliste américaine (qui présente le Rumble Exclusive Kim Evenson Show) Kim Evenson écrit sur X le 1er novembre 2023 : "Tous les Américains que je connais et qui ont passé du temps en Palestine en reviennent en colère, dégoûtés et traumatisés. Je n'ai encore jamais rencontré quelqu'un qui dise "ce n'est pas si grave. C'est de leur faute et ils le méritent". J'ai rencontré beaucoup de gens qui sont partis en croyant qu'Israël était le gentil et que les Palestiniens se foutaient en l'air, pour revenir avec une vision totalement dégoûtée d'Israël". Evenson ajoute : "Je suis revenu en état de choc. J'ai été témoin, dans la vie réelle, de choses que j'avais seulement lues dans les livres d'histoire. Des choses que je n'aurais jamais cru qu'un gouvernement puisse faire à l'époque moderne. Avant mon voyage, j'avais un point de vue neutre sur Israël. Pendant mon voyage, j'étais extrêmement sceptique et j'ai même énervé plusieurs Palestiniens avec mes questions. Lorsque je suis rentré aux États-Unis et que j'ai commencé à tout assimiler, je n'ai pas pu allumer la lumière ni me lever du lit pendant une semaine. Ce que j'ai vu est inimaginable. Il s'agissait d'une cruauté visant un groupe de personnes généreuses et chaleureuses avec une intention très claire : se débarrasser d'eux. Et je n'arrivais pas à croire que le groupe qui infligeait cela à ces personnes avait subi le même sort il n'y a pas si longtemps. Ils ont pris des tactiques similaires et les ont utilisées contre d'autres personnes. C'est ce que j'ai vu et je ne peux pas l'oublier. Les enfants dans les écoles m'arrêtaient et me suppliaient de rentrer à la maison et de dire à l'Amérique d'arrêter. Ils savent que c'est nous qui permettons ces abus". Et elle conclut : "Moi-même et tous ceux que je connais revenons dégoûtés d'Israël. Et beaucoup d'entre nous n'étaient même pas à Gaza pour assister à la guerre. La vie quotidienne des Palestiniens est cruelle et contrôlée à 100 % par Israël. Et malgré ce qu'on nous a fait avaler durant toute notre vie, ce n'est pas parce que les Palestiniens sont violents et dangereux, c'est pour en débarrasser la région. Pour rendre leur vie si misérable qu'ils partent ou se soulèvent violemment, donnant ainsi à Israël une excuse pour prendre plus de terres. Les Israéliens n'hésitent pas à le dire lorsqu'on leur parle. Certains pourraient le formuler en disant "nous avons essayé la paix, mais ils ne l'ont pas acceptée". Peu importe la façon dont ils le formulent, ils en reviennent toujours au même point : "ils ne peuvent pas rester" et "nous voulons qu'ils partent". Evenson ajoute dans le tweet suivant : "Je tiens à ajouter que la cruauté visait tous les Palestiniens, quelle que soit leur religion ou leurs opinions politiques. Les Palestiniens chrétiens, les Palestiniens américains (qui essaient de reconstruire), les Palestiniens juifs (oui, ils existent !), les Palestiniens musulmans et les Palestiniens agnostiques. Cela ne fait aucune différence. La cruauté à leur égard est la même. Les colons attaquent et même tuent, les FDI ne font rien. Les colons volent, les FDI ne font rien. En revanche, si un Palestinien se défend, la maison de sa mère est détruite en guise de punition. Les Palestiniens étaient TOUS d'accord pour dire qui était leur plus grand oppresseur. C'était choquant à voir".

Lettre à Olympe de Gouges

Chère Madame Olympe de Gouges, Après l’expression de mon respect, Je tiens à vous exprimer ma profonde admiration pour votre lettre Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne et pour votre engagement indéfectible en faveur des droits des femmes. Votre lettre est bien plus qu’une simple déclaration ; elle représente une voix audacieuse ayant contribué à éclairer la société sur les injustices auxquelles les femmes se trouvaient confrontées à l’époque, et qui malheureusement sont toujours là aujourd’hui pour certaines. Votre déclaration résonne encore comme un véritable catalyseur pour un changement social impératif. Vous avez eu le courage de dénoncer l’injustice de l’inégalité des sexes et de revendiquer des droits égaux pour les femmes dans une période où de telles idées étaient considérées comme subversives. Vous avez mis en lumière la nécessité d’une égalité réelle et non de façade entre les sexes, par votre insistance sur le fait que les femmes devaient jouir des mêmes droits que les hommes. Je puis dire que votre lettre a ouvert la voie à de nombreuses autres notamment celles des féministes qui ont suivi, inspirant des générations de femmes et d’hommes à lutter pour l’égalité souhaitée. Elle a contribué à éveiller les consciences et à briser les chaînes de la résistance voire de l'oppression. Vos mots ont donné de la force aux femmes pour revendiquer leur place dans la société, pour lutter pour leur émancipation et pour défier les normes entre autres patriarcales qui les retenaient. Aujourd’hui, votre lettre continue d’inspirer des mouvements féministes et autres du monde entier. Elle est un appel constant de la nécessité de poursuivre le combat noble pour l’égalité, non seulement des droits politiques, mais aussi des droits économiques, sociaux et culturels. Votre travail est un précieux héritage inspirant la persévérance et rappelant que l’injustice envers les femmes doit être confrontée et surmontée. Votre courage et votre détermination à écrire une telle lettre, malgré les risques personnels que vous encouriez à l’époque, sont toujours dignes d'admiration. Vous avez laissé un impact indélébile sur l’histoire des droits des femmes. Nous vous en sommes profondément reconnaissants. Votre contribution puissante à la modernisation de la société est là à jamais. Permettez-moi enfin de conclure chère madame que votre lettre reste un exemple intemporel de la puissance des mots pour provoquer le changement et un rappel de l’importance de la persévérance dans la lutte pour la justice et l’égalité. Avec ma plus grande admiration. Yassir Sahere

Bienvenus sur Bluwr.

Nous vous avions promis que Bluwr verrait le jour le 13 novembre 2023, et nous avons tenu notre promesse. Bluwr est une création unique, une source d'inspiration puisée dans des époques bien antérieures à l'avènement d'Internet. Il représente un pont entre passé et futur, un canal propice à la réflexion et à l'inspiration. Nous l'avons construit avec maturité et vision prospective, aspirant à la beauté et à la perfection. Une plateforme textuelle pour les temps à venir, où passé et futur fusionnent harmonieusement pour former quelque chose de plus grand. *Penser le futur.* - Bluwr.
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