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Politique

La gauche radicale espagnole, le Maroc et la question du bout de Sahara un laps de temps espagnol... 78

J’avoue ici que ce sont les écrits de Si Lahcen Hadad qui m’ont poussé à m’intéresser de plus près à cette gauche espagnole, qui campe à l’opposé de la position du gouvernement de Sánchez, pourtant lui aussi de gauche. Ne lisant pas l’espagnol, je suis donc un peu moins enclin à prêter attention aux ignominies pourtant répétées de cette gauche, malade de ne pas pouvoir accéder au pouvoir, malade de son histoire avortée, malade de ce qu’elle est en fait. Alors, pour exister, elle s’est inventée une cause. Tant pis si elle n’y comprend rien, tant pis si cela nuit aux intérêts de l’Espagne, tant pis si elle dénature l’histoire, fait fi de la géographie et de la démographie, tant pis si son raisonnement, s’il en est un, est loin de toute logique, tant pis si elle ment outrageusement. L’important, c’est d’exister et de passer aux yeux du public espagnol comme la défenseuse des causes des plus démunis… Peu importe si ceux-là ont nui au peuple espagnol ; peu importe s’ils ont du sang espagnol sur les mains. Une mauvaise foi manifeste. En Espagne, donc, une partie importante de la gauche radicale, principalement représentée par des formations telles qu’Unidas Podemos, une alliance entre Podemos, Izquierda Unida et d’autres groupes minoritaires, entretient une posture, disons critique, pour ne pas dire belliqueuse, à l’égard du Royaume du Maroc. Ce positionnement antinomique se nourrit d’un prisme historique marqué par la mémoire coloniale, les luttes « anti-impérialistes », mais aussi par la question du Sahara appelé "Sahara espagnol" jusqu'en 1975, car ancien territoire sous domination espagnole jusqu’à la Marche Verte en 1975. Cette gauche radicale considère le Maroc comme un acteur belliqueux et menaçant. Le débat ne se réduit pas à des différends territoriaux : il s’inscrit dans une vision idéologique où l’État marocain est souvent présenté comme un régime autoritaire et répressif, décrit comme une puissance néocoloniale. Voilà donc sur quoi repose le soutien répété à l’artificielle cause sahraouie, présenté comme un combat anti-colonial et anti-impérialiste. Le soutien au Front Polisario semble ainsi inscrit dans l’ADN de ces gauchos peu importe les évolutions. Historiquement, plusieurs composantes de la gauche espagnole ont exprimé un soutien clair au Front Polisario, fondé en 1973, qui a pourtant été soutenu par Kadhafi, puis hébergé, nourri et armé par le régime algérien dans le but de nuire aux intérêts du Maroc. Ce soutien se manifeste sous diverses formes : - Dépôt de motions parlementaires en défense du droit à l’autodétermination de cette seule petite partie du Sahara ; - Participation à des forums internationaux pro-Polisario et à des réseaux associatifs le soutenant aveuglément, peu importe les rapports sur les détournements d'aides, les viols et outrance aux droits de l'homme à Tindouf ; - Pression sur le gouvernement espagnol et sur les institutions européennes pour qu’elles reconnaissent le statut politique du Sahara, qu’ils oublient de dire anciennement occupé par leur pays, comme territoire à décoloniser, en opposition à la souveraineté pourtant historique du Maroc. Même la proposition d’autonomie, bien connue en Espagne, ne semble pas leur convenir. Il faut cependant savoir que ce soutien s’inscrit dans un contexte de forte contestation interne en Espagne. Depuis que le gouvernement socialiste de Pedro Sánchez, en 2022, a exprimé son soutien au plan d’autonomie marocain, cette position radicale s’est quelque peu fracturée. Ce changement reflète une adaptation pragmatique de certains aux réalités géopolitiques, économiques et migratoires qui lient étroitement les deux pays. Face aux défis liés à la gestion des flux migratoires à travers les enclaves occupées de Ceuta et Melilla, ainsi qu’à la coopération sécuritaire et économique avec le Royaume Marocain, le gouvernement espagnol a recentré sa diplomatie. Cela a conduit à un éloignement progressif de la gauche, mais pas de la gauche radicale, vis-à-vis du Polisario, marginalisant ainsi son influence sur la politique officielle. Dans ce contexte, certaines voix au sein de la gauche radicale tentent encore de persuader les institutions européennes de maintenir la pression contre le Maroc, réclamant que le Sahara dit occidental reste au cœur des priorités pour régler un « conflit colonial » non résolu. Des groupes parlementaires et des ONG "pro-sahraouis" continuent de dénoncer les accords bilatéraux entre Madrid et Rabat, refusant que la question soit délaissée au profit d’une diplomatie plus «pragmatique». Les institutions espagnoles et européennes, théâtre de ces tensions idéologiques, voient ainsi les forces radicales de gauche chercher à faire reconnaître la question du Sahara dit occidental comme une « affaire d’État ». Elles dénoncent la mainmise marocaine sur ce dossier et contestent vivement les politiques de normalisation diplomatique menées par Madrid. Cette ligne traduit une fracture politique profonde, où l’idéalisme post-colonial et les revendications autodéterministes d’un autre temps s’opposent frontalement à un réalisme politique marqué par la recherche d’équilibres stratégiques régionaux. Le soutien à la cause dite sahraouie n’est pas sans controverse. Des militants, commentateurs et victimes ont rappelé que le Front Polisario a, par le passé, été impliqué dans des opérations violentes dans les eaux territoriales espagnoles, causant la mort de pêcheurs espagnols. Ces épisodes douloureux résonnent dans l’opinion publique espagnole et nourrissent une critique virulente des positions radicales qui soutiennent un mouvement au passé mêlant lutte politique et actions violentes. Cette mémoire pèse fortement dans le débat contemporain et est exploitée par des forces politiques opposées à ces positions de gauchos radicaux, notamment la droite espagnole. La question du Sahara, territoire espagnol pendant un temps, reste un point important dans les relations entre l’Espagne et le Maroc. Cependant, les réalités politiques, économiques et sécuritaires actuelles poussent une diplomatie espagnole pragmatique, favorable à une coopération renforcée avec Rabat, marginalisant ainsi cette posture radicale sur la scène gouvernementale et internationale. L'héritage historique est ici parfaitement exploité pour les nécessités contemporaines dans la gestion des relations ibéro-marocaines. Aujourd’hui, après avoir consulté de nombreux articles et écrits relatant les positions de cette gauche d’un autre temps, je comprends un peu mieux le combat de Si Lahcen Hadad sur le sujet, et encore plus ses réponses cinglantes aux propos d’un certain Ignacio Cembrero, que je ne perçois plus que comme un névrosé sans relief. Merci, Si Lahcen. Une question tout de même : pourquoi la gauche marocaine n’est-elle pas plus encline à prendre position et à dénoncer avec force la posture aliénée de leurs homologues espagnols ?

Histoire et géographie : piliers incontournables de la politique marocaine... 123

La politique ne peut être dissociée de l’histoire ni de la géographie. Elle consiste en un ensemble d’actions et de décisions visant à organiser une société sur le plan interne, mais également dans ses relations avec le reste du monde. Elle s’inscrit toujours dans un contexte façonné par les deux dimensions fondamentales que sont l’histoire et la géographie, qui ne sont nullement de simples arrière-plans, mais offrent bien la trame sur laquelle s’articulent projets, conflits et évolutions politiques. Elle peut être influencée par une idéologie, née d’une philosophie, ou simplement forgée à partir d’un contexte donné mais cela ne dure guère. L’histoire joue un rôle fondamental dans la compréhension des phénomènes politiques. Institutions, lois et valeurs d’un pays s’ancrent dans sa mémoire collective, héritage constitué d’événements majeurs, de ruptures ou de continuités avec le passé. Ainsi, les frontières, par exemple, sont fréquemment tracées à la suite de guerres ou de traités, résultant de conflits anciens ou récents. Elles restent les marques visibles de rivalités, de défaites, de victoires et de compromis du passé. Les relations, qu’elles soient de solidarité ou de rivalité entre nations, régions ou communautés, s’expliquent à la lumière d’histoires partagées ou divergentes. Le Royaume du Maroc actuel ne saurait être compris sans référence à sa genèse millénaire, à l’Empire chérifien pluriséculaire ni aux dynasties successives qui ont façonné son rapport aux religions, à l’allégeance ou à la centralisation du pouvoir, selon les époques. De la même façon, la géographie influence considérablement les choix et contraintes des politiques publiques. La répartition des ressources naturelles conditionne le développement économique, l’organisation territoriale et les rapports de force. Le relief, le climat ou l’accès aux voies maritimes déterminent les possibilités d’urbanisation, d’agriculture, de communication ou de défense. Les situations frontalières imposent des politiques diplomatiques et sécuritaires spécifiques, tandis que les espaces enclavés ou insulaires requièrent des stratégies adaptées. Certains auteurs n’hésitent pas à qualifier le Maroc de “pays insulaire” du fait de sa configuration géographique. Il est donc inconcevable de penser une politique efficace ou légitime sans tenir compte de l’histoire et de la géographie. Chaque choix, chaque réforme, chaque ambition politique doit s’appuyer sur une compréhension approfondie du territoire et de la mémoire collective ; ignorer l’un ou l’autre, c’est s’exposer à l’illusion, à l’incompréhension, voire à l’échec. Au sujet du Sahara appelé « occidental », la géographie de cette région se situe indéniablement dans le prolongement du Maroc, tant sur le plan physique, démographique qu’historique : les populations sahariennes ont largement contribué à l’évolution du pays. Son histoire s’est écrite au fil des allégeances successives de ses tribus aux sultans du Maroc, et le royaume chérifien constitue, de fait, un État-nation institué bien avant la période contemporaine. Affaibli pour avoir raté le virage fondamental de la révolution industrielle, l’Empire chérifien sera dépecé du sud vers le nord, mais aussi à partir de l’est. Le Sahara dit occidental fut annexé par l’Espagne, qui y exerça un contrôle colonial de 1884 à 1975. Cette situation a favorisé la mainmise de la France sur les territoires regroupés dans l’Afrique occidentale française, dont une partie allait former la Mauritanie. La France s’appropria aussi l’est de l’Empire chérifien, annexé de facto à ses départements conquis sur l’Empire ottoman et appelés Algérie française. Le reste sera placé sous protectorat français, tandis que le nord du Maroc passait sous domination espagnole. L’indépendance obtenue en 1956 et la décolonisation progressive de Sidi Ifni et Tarfaya n’ont concerné d’autres régions que plus tard. Le 28 novembre 1960, la France autorise la proclamation de l’indépendance de la Mauritanie, région revendiquée alors par le Maroc, tout comme les territoires sous contrôle espagnol, considérés comme siens. À cette époque, il y eu un ministère marocain dénommé « des Affaires mauritaniennes et sahariennes » fut confié à Mohammed Fal Ould Oumeir, représentant de ces territoires. Dès 1963, le royaume porta la question du Sahara espagnol devant la commission de décolonisation. La situation se compliqua lorsque la Mauritanie nouvellement créée revendiqua également ce territoire, notamment pour exercer une pression sur le Maroc, qui ne reconnaîtra l’indépendance mauritanienne qu’en 1969, soit neuf ans après sa proclamation. Le Maroc continua de revendiquer pacifiquement le Sahara espagnol, empêchant l’Armée de libération de poursuivre ses actions militaires dans la région. En 1973, la création du Front Polisario (Front populaire de libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro) marqua une nouvelle étape. Ce mouvement visait initialement à rattacher le territoire saharien à la “mère patrie”. Mais dans un contexte de rivalités régionales et de tensions idéologiques, la question saharienne fut instrumentalisée par divers acteurs. La Libye de Mouammar Kadhafi joua notamment un rôle décisif dans la montée en puissance du Polisario indépendantiste, soutenant et armant le mouvement dans une logique “révolutionnaire” et panarabiste, tout en cherchant à déstabiliser la monarchie marocaine. Plus tard, Kadhafi admettra lui-même avoir commis une “erreur” stratégique en soutenant ce groupe, qui demeure aujourd’hui encore un facteur de déstabilisation dans la région. En 1975, un tournant pacifique se produisit : fort de l’avis de la Cour internationale de justice reconnaissant des liens d’allégeance entre les tribus sahariennes et les sultans marocains, feu SM Hassan II lança la Marche verte à la surprise générale. Cette mobilisation poussa l’Espagne à se retirer de Laâyoune au profit du Maroc, qui reprit immédiatement possession du territoire. La Mauritanie, bien qu’ayant occupé des zones limitrophes, finit par se retirer, laissant le Maroc seul face au Front Polisario, soutenu activement par l’Algérie qui hébergea, arma, finança et érigea le mouvement en “république”. L’Algérie de Houari Boumédiène exploita la situation pour affaiblir son voisin marocain, n’hésitant pas à qualifier le dossier saharien de “caillou dans la chaussure du Maroc”, façon de se venger de la défaite cuisante de 1963. Ce contentieux a souvent masqué l’histoire profonde des liens entre le Maroc et ces territoires sous autorité chérifienne bien avant l’ère coloniale. Pour le Maroc, l’intégrité territoriale repose solidement sur les constantes que sont l’histoire et la géographie; des arguments majeurs. Le reste n’est qu’une construction éphémère sans fondement, vouée à s’effacer dans l’oubli dans un futur proche. Les Marocains le savent très bien...Peut être pas les autres...

Maroc-Nigeria : De la froideur à un partenariat stratégique continental... 280

Je me trouve à Abeokuta au Nigéria pour l’organisation des Championnats d’Afrique d’Athlétisme des U18 et des U20. Quoi de plus normal que de penser aux relations entre le Maroc et le Nigeria qui ont connu une évolution notable passant d’une période de distance et de prudence à un partenariat stratégique majeur pour l’Afrique. Un indice éloquent: la compagnie aérienne nationale assure aujourd’hui deux vols quotidiens sur Lagos. Dans les années 1960 à 1980, les relations entre le Maroc et le Nigeria sont restées formelles mais distantes, en raison de divergences idéologiques profondes. Le Nigeria, poids lourd anglophone et proche du bloc non-aligné ; un non alignement qui signifiait plutôt un alignement sur les modèles de l'Europe de l’Est de l'époque. Le Maroc, quant à lui, plus proche de l’Occident, adoptait une diplomatie prudente en respect de son positionnement séculaire et de ses fondamentaux de non ingérence et de respect des peuples et de leurs choix. La distanciation entre les deux pays a été plus actée notamment après le retrait du Royaume de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en 1984, en réaction à l’adhésion de la République fantoche arabe sahraouie démocratique à cette organisation. La question du Sahara dit occidental constituait un point de friction majeur, le Nigeria soutenant la RASD, ce qui freinait tout rapprochement significatif. Ainsi, les relations durant la décennie 1980–1990 sont restées tièdes, limitées à des échanges diplomatiques de base. Le retour de la démocratie au Nigeria en 1999, avec l’élection d’Olusegun Obasanjo, et la montée en puissance du Maroc sur la scène africaine ont marqué un tournant. Les deux pays ont entamé un rapprochement diplomatique discret mais concret. Plusieurs domaines ont été explorés pour renforcer la coopération : l’énergie avec des discussions sur une coopération gazière, le commerce avec des échanges modestes mais en croissance, l'agriculture dans l'objectif de satisfaire aux besoins croissants de la population nigériane, ainsi que la dimension religieuse, notamment à travers le soufisme et l’enseignement religieux modéré promu par le Maroc. Le véritable tournant s’est produit en décembre 2016, lors de la visite historique du roi Mohammed VI à Abuja. Cette visite a marqué une rupture dans les relations bilatérales, avec la signature de nombreux accords de coopération dans les secteurs agricole, bancaire, industriel, religieux et énergétique. L'on rappellera ici les accolades fraternelles et les propos chaleureux ayant marqués les rencontres de Sa Majesté le Roi Mohammed VI avec le Président Buhari. Le projet phare dans cette dynamique est le gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP), annoncé en 2016. Ce projet ambitieux, long de plus de 5600 km et traversant 13 pays d’Afrique de l’Ouest, vise à acheminer le gaz nigérian jusqu’au Maroc, puis potentiellement vers l’Europe. Ses objectifs sont multiples : assurer la sécurité énergétique, favoriser l’intégration régionale et renforcer la stabilité géopolitique. Entre 2022 et 2023, plusieurs accords de financement et d’études techniques ont été signés avec la CEDEAO, l’OPEP et des partenaires européens. Parallèlement, la coopération s’est diversifiée : des banques marocaines ont investi au Nigeria, tandis que le partenariat entre l’Office chérifien des phosphates (OCP) et le Dangote Group a renforcé la production d’engrais au Nigeria. Sur le plan religieux, le Maroc accueille des imams nigérians dans ses centres de formation, consolidant ainsi les liens culturels et religieux. Depuis l’élection du président Bola Tinubu en 2023, la coopération active avec le Maroc semble se poursuivre. Le projet du gazoduc NMGP avance avec le soutien d’acteurs importants tels que l’Union européenne et la Banque Islamique de Développement, malgré un contexte mondial compliqué marqué par la guerre en Ukraine et des instabilités régionales. La question du Sahara occidental demeure une ligne de fracture modérée : le Nigeria n’a pas retiré sa reconnaissance de la RASD, mais n’émet plus de déclarations hostiles envers Rabat depuis plusieurs années, témoignant d’un apaisement diplomatique certain. Le partenariat Maroc-Nigeria s’inscrit dans une dynamique géostratégique complexe, notamment en compétition et complémentarité avec l’Algérie. Le projet Maroc-Nigeria est parfois perçu comme un contrepoids au gazoduc transsaharien Algérie-Nigeria, qui reste à l’état de projet contrairement au projet marocain qui avance à grande vitesse et selon le timing arrêté. Sur le plan régional, cette alliance pourrait redessiner les axes Nord-Sud de coopération africaine, reliant l’Afrique de l’Ouest au Maghreb, et dépasser ainsi la traditionnelle division francophone/anglophone. L’adhésion du Maroc à la CEDEAO, bien que suspendue, illustre cette volonté d’intégration économique poussée avec Abuja comme partenaire-clé. Les relations entre le Maroc et le Nigeria ont évolué d’une froideur diplomatique à une alliance stratégique structurante pour le continent africain. Le projet de gazoduc, l’implantation bancaire, la coopération agricole et religieuse, ainsi que les convergences géoéconomiques font de ce partenariat un pilier majeur du Sud global africain. La prochaine décennie sera déterminante pour mesurer la capacité de ces deux pays à transformer leur coopération en un moteur d’intégration continentale. Le panorama clair et la chronologique de l’évolution des relations bilatérales Maroc-Nigeria, souligne les enjeux politiques, économiques et géostratégiques qui les sous-tendent. Peut on conclure sans rendre un hommage appuyé et prier pour l’âme du Président Muhammadu Buhari décédé le dimanche 13 juillet à Londres à l'âge de 82 ans des suites d'une longue maladie. C’est durant sa présidence que les relations entre les deux pays se sont développées et sont sorties de la routine conflictuelle larvée vers une coopération Win Win. Paix à son âme.

Royaume du Maroc : Fondation 2030, le Nouvel Élan des Grands Événements Sportifs 303

Le Conseil du Gouvernement marocain a récemment officialisé la création de la **Fondation 2030**, une structure stratégique innovante, destinée à piloter la préparation, l’organisation et la réussite des grands événements sportifs internationaux que le Royaume accueillera dans les prochaines années. Cette initiative s’inscrit dans une vision ambitieuse, portée par les orientations royales et les instructions au Conseil des Ministres du 4 décembre 2024, visant à faire du Maroc une référence mondiale en matière d’accueil d’événements sportifs majeurs. La Fondation 2030 ne se limite pas à un simple comité d’organisation. Elle est conçue comme un véritable levier de transformation économique, sociale et infrastructurelle. Sa mission englobe la gestion globale des événements phares que sont la **Coupe d’Afrique des Nations 2025 **, qui servira de répétition grandeur nature, et la **Coupe du Monde FIFA 2030**, coorganisée avec l’Espagne et le Portugal. À travers cette nouvelle entité, le Maroc entend non seulement garantir la réussite technique et logistique de ces compétitions, mais aussi maximiser leurs retombées positives sur l’ensemble du territoire national. Pour cela la mission de la Fondation 2030 va s'adosser à Six piliers stratégiques. En premier lieu il s'agit de planification et de coordination optimales. Pour cela la Fondation 2030 assurera une planification rigoureuse et détaillée, couvrant toutes les phases, depuis la préparation jusqu’à la clôture des événements. Elle est appelée à mobiliser efficacement les acteurs publics et privés, garantissant ainsi le respect des calendriers et des standards internationaux. La gestion logistique globale, incluant l’accueil des délégations, la sécurité, la communication et la médiatisation, est au cœur de ses priorités. En second lieu la nouvelle instance est chargé de l'accélération des projets d’infrastructures. L’organisation de ces événements sportifs est un puissant moteur pour le développement des infrastructures. La Fondation supervisera la finalisation et la modernisation des stades, centres d’entraînement et équipements annexes, conformément aux exigences de la FIFA et de la CAF. Par ailleurs, elle pilotera le développement des aéroports, l’extension du réseau ferroviaire à grande vitesse, ainsi que l’amélioration des axes routiers pour faciliter la mobilité des spectateurs et des équipes. La rénovation et la construction d’hôtels, ainsi que l’amélioration des services touristiques et des infrastructures urbaines dans les villes hôtes, font également partie intégrante de ce chantier d’envergure. La Fondation 2030, en troisième lieu s’engage à faire sienne une gestion transparente, rigoureuse et exemplaire des projets, avec un suivi strict des budgets, des délais et des cahiers des charges. Elle mettra en place des outils de contrôle et d’évaluation réguliers pour garantir l’efficacité des actions entreprises. Cette rigueur vise à assurer que le Maroc respecte pleinement ses engagements internationaux, renforçant ainsi sa crédibilité et son image à l’échelle mondiale. La Fondation 2030, en quatrième lieu devra assurer la coordination administrative et le dialogue international, agissant comme interlocuteur unique auprès des instances internationales telles que la FIFA et la CAF. La Fondation centralisera les décisions et harmonise les positions du Royaume. Cette centralisation facilite les échanges, accélèrera les négociations et permet de résoudra rapidement les éventuels problèmes, assurant ainsi une fluidité administrative et diplomatique indispensable au succès des événements. Le cinquième piler de l'action de la Fondation 2030 est la promotion d’une Image Positive et Durable du Maroc. Au-delà de la dimension technique, la Fondation et vouée à jouer un rôle clé dans la planification stratégique à long terme, intégrant les retombées économiques, sociales et environnementales. Elle valorisera les atouts culturels, touristiques et économiques du Maroc, et déploiera une communication proactive destinée à attirer investisseurs, médias et visiteurs, contribuant ainsi à renforcer l’attractivité du Royaume sur la scène internationale. En fin la Fondation 2030 assurera un soutien renforcé aux régions et provinces hôtes des compétitions. Consciente de l’importance d’un développement territorial équilibré, la Fondation accompagnera techniquement et financièrement les régions et provinces organisatrices. Elle veillera à la formation et à la mobilisation des ressources humaines locales, tout en développant les services publics et privés (transport, sécurité, santé, hébergement) pour offrir une expérience optimale aux visiteurs. Cette approche garantit aussi que les bénéfices des événements puissent profiter à l’ensemble du territoire marocain, contribuant à réduire les disparités régionales. La Fondation 2030 s’inscrit, à travers cette initiative novatrice, dans une dynamique de développement durable et inclusif. Une logique de développement avec pour objectifs la création d’emplois, la stimulation de l’économie locale, le renforcement d’infrastructures modernes, ainsi que l’amélioration de la cohésion sociale et du rayonnement culturel du Maroc. Ces événements sportifs deviennent ainsi de véritables catalyseurs pour accélérer la transformation économique et sociale du Royaume. En filigrane la vision est de dépolitiser l'action pour une réussite assurée. La Fondation 2030 échappe ainsi au temps, à la compétition et à tout calcul politique possible. L’un des enjeux majeurs est de sortir ces mégaprojets sportifs des aléas politiques et des lenteurs administratives. En garantissant une gestion centralisée, rigoureuse et multidisciplinaire, elle assure une efficacité optimale dans la réalisation des projets, prémunie contre la bureaucratie stérile. La Fondation 2030 est ainsi la pierre angulaire d’une stratégie nationale ambitieuse, qui promet non seulement le succès exemplaire de la CAN 2025 et de la Coupe du Monde FIFA 2030, mais aussi l’émergence d’une nouvelle dynamique de développement harmonieux et durable pour le Maroc. La création de la Fondation 2030 illustre la volonté du Royaume de conjuguer excellence sportive et progrès socio-économique. Elle incarne une vision moderne et proactive, capable de transformer des événements sportifs internationaux en véritables leviers de croissance et de rayonnement à long terme. Le Royaume se positionnera ainsi comme un acteur incontournable sur la scène sportive mondiale, prêt à relever les défis de demain avec ambition et responsabilité.

Le Maroc, pivot incontournable de la nouvelle stratégie américaine en Afrique et Atlantique 316

Dans un mini-sommet, premier du genre, le président Trump a reçu cinq chefs d’État ouest-africains, une nouvelle donne géopolitique dans la région. Les USA adoptent désormais une approche pragmatique et transactionnelle, centrée sur des partenariats économiques, la sécurité et la valorisation des ressources stratégiques. En filigrane, il s’agit bien entendu de contrer l’influence grandissante de la Chine et de la Russie dans la région. La nouvelle orientation se traduit dans la sélection ciblée des partenaires africains. Washington privilégie des pays perçus ouverts aux investissements et riches en ressources critiques, possiblement au détriment de certains poids lourds régionaux, comme le Nigeria. L’accent est mis sur des accords commerciaux et d’investisse en remplacement de la fameuse aide publique au développement traditionnelle, abandonnée au profit d’accords bilatéraux axés sur le commerce, l’accès aux minerais stratégiques: manganèse, uranium, pétrole, cobalt et la sécurisation des chaînes d’approvisionnement. L’un des piliers de cette nouvelle approche est le renforcement de la dimension sécuritaire, dont la région a grand besoin. Les discussions ont porté sur la lutte contre le terrorisme, la régulation des flux migratoires et la coopération militaire, avec la volonté de s’appuyer sur des partenaires fiables pour projeter la puissance américaine. Passons sur le comportement des uns et des autres et la gêne qui a glacé l'atmosphère. Finalement chacun était simplement à sa place et selon sa dimension véritable. Tour à tour, devant le président, chacun des chefs d’État s’est présenté, dans une sorte de « nom, prénom, profession ». Dommage que La Mauritanie, le Gabon, la Guinée-Bissau, le Libéria et le Sénégal aient séparément exprimé leurs priorités économiques, sécuritaires et politiques. - **Brice Clotaire Oligui Nguema, homme fort du Gabon**, a insisté sur la nécessité d’un soutien accru pour la transformation locale des ressources minières, évoquant sa décision d’interdire l’exportation du manganèse brut d’ici 2029 afin de favoriser la création de valeur ajoutée sur place, à l’image du modèle botswanais. Il s’est dit ouvert à des partenariats industriels pour développer les capacités de raffinage et de production locale. - **Umaro Sissoco Embaló, de Guinée-Bissau**, a souligné l’importance stratégique de son port et la richesse en bauxite de son pays, demandant un appui pour moderniser les infrastructures portuaires et logistiques, condition essentielle à l’attraction des investissements et à l’intégration économique régionale. - **Joseph Boakai, du Libéria**, dans un anglais parfait selon Trump, a réclamé un cadre plus favorable aux investissements américains, notamment en matière de sécurité juridique et de lutte contre la corruption. Il a également demandé un renforcement de la coopération dans la lutte contre le trafic de drogue et la régulation des flux migratoires, facteurs clés de la stabilité régionale. - **Mohamed Ould Ghazouani, président de Mauritanie**, souhaite valoriser les ressources en manganèse et uranium, appelant à des accords pour développer des filières industrielles locales. Il a aussi proposé un partenariat renforcé dans la sécurité maritime pour lutter contre la piraterie et le trafic illicite dans l’Atlantique. - **Bassirou Diomaye Faye, le sénégalais**, a évoqué la problématique de la dette cachée de son pays et sollicité un appui auprès des institutions financières internationales comme le FMI et le renforcement de la coopération économique et commerciale, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables et des technologies de l’information. Tous veulent établir des partenariats durables avec les USA, centrés sur la transformation locale des ressources, la modernisation des infrastructures, la sécurité et la gouvernance économique. Voulaient ils avertir que, sans investissements américains, d’autres puissances, prendraient leur place? Bien que le Maroc n’ait pas été invité à ce mini-sommet, il occupe une place centrale dans la nouvelle architecture géopolitique africaine et atlantique grâce à plusieurs leviers notamment la modernisation de l’accord de libre-échange Maroc–États. Rabat cherche à élargir cet accord pour intégrer des secteurs émergents tels que l’intelligence artificielle, l’industrie de défense, l’énergie propre et l’hydrogène vert, au-delà des exportations textiles et agricoles traditionnelles. Les États-Unis souhaitant sécuriser certains approvisionnements pour réduire leur dépendance à la Chine, le Maroc se trouve être un bon partenaire dans les minerais stratégiques avec ses réserves de phosphates et de cobalt, ressources essentielles à la transition énergétique mondiale. Le Maroc est aussi un partenaire sécuritaire majeur. Il accueille les exercices African Lion et est entrain de moderniser ses forces armées avec des équipements américains de pointe, notamment HIMARS, drones, missiles. Il mène également des discussions sur l’acquisition de F-35. En matière d'Énergie, Le Maroc ambitionne de devenir un fournisseur clé d’hydrogène vert pour l’Europe et les États-Unis, avec des projets d’intégration dans les futures chaînes d’approvisionnement énergétiques transatlantiques. Dans le contexte de la nouvelle politique américaine, le Maroc peut ambitionner un meilleur profit de la situation en premier lieu par le soutien américain réaffirmé à la souveraineté du Maroc sur les provinces du Sud ce qui consolide sa position. Le Polisario est ainsi davantage isolé et et l’Algérie déboussolée. Le Royaume s'est aussi consacré comme hub régional grâce à son ancrage atlantique, ses infrastructures ses projets de port de Dakhla, du gazoduc Nigeria-Maroc et sa stabilité politique. Il se présente comme la porte d’entrée idéale pour les entreprises américaines et européennes souhaitant accéder au marché africain. C'est là un atout majeur pour une attractivité accrue des investissements. La rivalité géopolitique favorise un afflux de capitaux et de projets structurants, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables, des technologies et des industries de défense. Il faut ajouter à cela le leadership diplomatique africain. Fort de ses succès diplomatiques et économiques, le Maroc consolide son rôle de médiateur et de leader dans les initiatives de coopération Sud-Sud et d’intégration régionale. C'est l'état pivot parfait pour la région. Reste à ce que, au plus vite, la Mauritanie rejoigne les USA et les quatre autres pays et exprime clairement sa position sur la question du Sahara. La recomposition géopolitique actuelle offre bien des marges de manœuvre inédites pour renforcer les partenariats stratégiques, valoriser les ressources, assurer la sécurité et la prospérité des peuples. Ces opportunités exigent cependant une diplomatie agile et une capacité d’anticipation face aux évolutions rapides des alliances et priorités internationales. Les Cinq l'ont ils saisit...Ils ont tous de bonnes relations avec le Royaume...

Enseignement supérieur au Maroc : entre scandales de diplômes et défi de l’intégrité scientifique 348

Le récent scandale des diplômes monnayés à l’Université Ibn Zohr d’Agadir n’est pas un simple fait divers, mais le symptôme d’une crise systémique qui mine la crédibilité de l’enseignement supérieur marocain et, plus largement, la confiance envers les institutions publiques. L’arrestation d’un enseignant de droit, soupçonné d’avoir délivré des diplômes contre rémunération, a mis en lumière l’existence d’un réseau structuré de fraude académique, révélant de graves lacunes dans les mécanismes de contrôle et d’évaluation. Ce phénomène, même s'il était isolé, a un impact profond sur la qualité et la réputation des diplômes marocains. Il porte atteinte à la qualité de la formation universitaire, remet en cause l’intégrité des procédures d’évaluation, fragilise l’autorité pédagogique des enseignants et discrédite les diplômes marocains, tant sur le plan national qu’international. Les conséquences sont multiples allant de la perte de confiance des employeurs dans la valeur des diplômes, à la diminution de la mobilité internationale des étudiants marocains et bien sur à l'affaiblissement de la réputation des universités marocaines dans les classements mondiaux. En contrepartie, les réactions ont été virulentes face à la gravité de l’affaire. L’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC) est intervenue, lançant une action civile pour défendre l’intérêt public malgré l’ouverture d’une enquête judiciaire. Le scandale a également été évoqué au Parlement, soulignant l’ampleur de la crise et l’exigence d’une réponse forte pour restaurer la confiance des citoyens dans les institutions académiques et judiciaires. Ce scandale confirme ce qui se disait déjà dans les milieux étudiants à propos des inscriptions et diplômes obtenus contre argent, voire en échange de faveurs sexuelles. La situation est aujourd’hui aggravée par un problème structurel récemment révélé en matière de recherche scientifique. Ce scandale n’est ni isolé ni inédit. Il s’inscrit dans un contexte plus large de crise de l’intégrité scientifique, comme l’a révélé l’Indice d’intégrité de la recherche scientifique 2025. Cet indice, axé sur la qualité et l’éthique des publications, a tiré la sonnette d’alarme pour dix universités marocaines, épinglées pour des publications entachées d’erreurs méthodologiques ou de plagiat, et retirées des bases de données internationales. Le classement de l’intégrité scientifique 2025 dresse un état des lieux alarmant : - **Ibn Tofail de Kénitra** est en liste rouge : sur 2 154 publications, 165 ont été retirées. - **Ibn Zohr d’Agadir** figure en liste orange : sur 1 912 publications, 96 ont été retirées. - **Hassan II de Casablanca** est également en liste orange avec 202 publications retirées sur 3 668. - **Mohammed V de Rabat** est aussi en liste orange avec 253 articles retirés sur 4 544. - **Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès** figure aussi dans cette liste orange avec 191 titres retirés. - Les universités **Abdelmalek Essaadi, Sultan Moulay Slimane, Moulay Ismail, Mohammed VI Polytechnique** et **Cadi Ayyad** sont placées en liste jaune, c’est-à-dire sous surveillance. Ce classement met en évidence un risque élevé ou très élevé de non-respect des normes d’intégrité académique dans plusieurs établissements publics marocains, ce qui nuit à la réputation du pays dans la région MENA. Le Maroc se classant troisième en termes de nombre d’universités concernées, derrière l’Arabie saoudite et l’Égypte. *Il faut souligner que ce ne sont pas les murs de ces institutions qui sont mis à l’index ou causent un tort aussi scandaleux, mais bien des humains et pas n’importe lesquels. Il s'agit de ceux supposés former les élites nationales, faire avancer le pays et assurer son avenir. Disons vite: pas tous, car dans nos universités il y aussi de très grands enseignants et chercheurs, compétentes et intègres qui sont les premiers à souffrir de cette situation.* Cela signifie que même à ce niveau où la probité doit être déterminante, où seule la compétence doit primer, des pratiques inadmissibles existent probablement dans les recrutements des chercheurs, dans le contrôle de leur travail par leurs pairs, ou encore par les institutions qui les emploient. **Cette crise, qui écorne l’image du pays, exige des mesures structurelles et urgentes. Sans aller jusqu’à réclamer des sanctions immédiates, rétrogradations ou licenciements des enseignants impliqués, il est impératif de renforcer en priorité les contrôles internes, de garantir l’autonomie des cellules d’intégrité scientifique dans chaque université et de former les enseignants-chercheurs et les étudiants à l’éthique de la recherche et à la détection des fraudes, en leur rappelant qu’ils sont surveillés à l’international et que le plagiat ou la manipulation de résultats ne peuvent échapper à la vigilance des autorités compétentes.** Enfin il est impératif et urgent de mettre en place un observatoire national indépendant pour assurer un suivi transparent et pérenne des pratiques académiques. Nos universitaires doivent intégrer que la valorisation de l’intégrité dans les classements et la reconnaissance des universités est une nécessité absolue. Pour cela, ils ont le devoir de privilégier la qualité sur la quantité des publications. La multiplication des scandales en milieu universitaire n’est que la partie visible d’un malaise plus profond dans la gestion, les cursus et le fondement même de l’enseignement universitaire au Maroc. C’est ce qui engendre tant de dysfonctionnements qu’il faut attaquer de façon frontale et sans concession. Relever le défi de l’intégrité académique est aujourd’hui une condition sine qua non pour garantir la crédibilité, l’attractivité et la compétitivité de l’université marocaine à l’échelle mondiale, avec tout ce que cela peut avoir comme impact sur le devenir du pays. C’est là la véritable mission de Si Azzedine El Midaoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, qui connaît bien les arcanes de l’université marocaine pour y avoir exercé à tous les niveaux.

Sahara dit occidental : le désarmement du Polisario, dernière carte d’une Algérie contrainte 396

Le désarmement du Polisario apparaît aujourd’hui comme *l’ultime option* à laquelle l’Algérie pourrait être confrontée face à l’évolution géopolitique et diplomatique récente. Plusieurs facteurs convergent vers cette perspective, qui ne relève plus seulement d’une hypothèse, mais d’une nécessité stratégique et politique. Depuis plusieurs années, la communauté internationale, notamment sous l’impulsion américaine, a clairement fait de la proposition marocaine d’autonomie la seule base crédible de règlement du conflit du Sahara dit occidental. Cette évolution a profondément modifié la donne, marginalisant le Polisario et fragilisant son soutien traditionnel, notamment algérien. L’Algérie, qui a longtemps soutenu militairement et politiquement le Polisario, se retrouve aujourd’hui dans une position délicate, sous pression internationale et face à la réalité sur le terrain. Les déplacements des milices du Polisario hors du territoire algérien traduisent parfaitement l’impuissance voire la débâcle de l'Algerie, que les séparatistes utilisent sans gêne comme arrière-base logistique. Les incursions des séparatistes dans la zone tampon, partie intégrante du territoire marocain, un espace restreint et sous haute surveillance militaire marocaine, fragilisent considérablement le Polisario, qui en ressort à chaque fois perdant. Dans un contexte régional déjà tendu, la récente attaque terroriste au Mali illustre l’aggravation des menaces sécuritaires dans la région. Plusieurs villes maliennes ont été prises par une véritable armée terroriste, coalition inédite regroupant toutes les factions extrémistes de la région, avec une participation significative d’environ 300 combattants venus avec leur armes du Polisario. Cette alliance renforce la complexité du paysage sécuritaire en Afrique de l’Ouest et du Nord, brouillant les lignes entre groupes armés et mouvements politiques, et accentuant la pression sur les États voisins, en particulier l’Algérie et ses frontières poreuses. Pour la première fois, les terroristes se sont approchés de la frontière sénégalaise, ce qui n’est pas anodin. Sommes nous à la veille de la naissance d'un autre état islamique? Aux États-Unis, l’exigence bipartisane de qualifier le Polisario d’organisation terroriste vise implicitement l’Algérie, qui pourrait être désignée comme « État sponsor du terrorisme ». Face à ces pressions, la junte militaire algérienne dispose de peu d’options. La plus probable est un rétropédalage calibré : accepter la proposition marocaine d’autonomie comme base de négociation. Elle est contrainte, malgré elle, de réduire son soutien militaire au Polisario, qui ne bénéficiera par ailleurs plus de celui de l’Iran et de ses proxys. Dans ce contexte, le désarmement du Polisario ne serait pas seulement une option militaire, mais un impératif politique et sécuritaire. Le maintien des milices armées, nourries d’illusions et d’armements depuis des décennies, devient un fardeau pour l’Algérie, qui doit désormais envisager leur dissolution, l’arrêt de leur financement et la mise en quarantaine des éléments les plus belliqueux. Cette démarche implicite s’inscrit dans la logique du règlement politique fondé sur l’autonomie proposée par le Maroc. Elle ouvrirait la voie au retour des Sahraouis séquestrés dans les camps vers leur patrie marocaine. La fin politique du Polisario rend anachronique son existence armée. Le désarmement apparaît donc comme **la dernière carte que l’Algérie peut encore jouer pour sortir de l’impasse du conflit du Sahara occidental sans perdre la face ni s’exposer à des sanctions internationales**. Ce choix, s’il est imposé par les circonstances, pourrait marquer la fin d’une ère de confrontation armée et ouvrir la voie à une résolution pacifique, bien que douloureuse pour les séparatistes et pour les militaires algériens qui subiraient encore une défaite face au Maroc. D'un autre côté, il est impératif que l’Algérie permette enfin un recensement précis des habitants des camps de Tindouf et la détermination claire de leurs origines respectives. Chacun sait que les originaires du Sahara marocain y sont minoritaires, de l’ordre d’un tiers des habitants. Ce recensement, réclamé à plusieurs reprises par les Nations unies et le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), est essentiel pour garantir la transparence et l’avenir de chacun. Le Maroc n’autoriserait sans doute pas des non-Marocains à s’installer sur son territoire. Le refus persistant de l’Algérie d’autoriser ce recensement soulève de graves interrogations quant à ses motivations, notamment en raison des contradictions sur le nombre réel des habitants et l’origine des populations, qui ne sont pas uniquement des déplacés du Sahara dit occidental, mais aussi des Sahraouis d’Algérie, de Mauritanie, voire d’ailleurs. Cette opacité contribue à la militarisation des camps et à une situation contraire aux principes de la Convention de 1951 sur les réfugiés, puisque les populations y sont de fait séquestrées et armées, ce qui est incompatible avec le statut de réfugié. Par ailleurs, un réfugié ne peut être armé. Le désarmement du Polisario est donc une nécessité stratégique et politique majeure pour l’Algérie, face aux pressions internationales accrues, notamment américaines, qui exigent non seulement le désarmement des milices, mais aussi le démantèlement des camps de Tindouf. Il faut souligner que le maintien de milices armées dans ces camps représente un véritable fardeau pour Alger et un obstacle à des relations pacifiques dans la région toute entière. Le recensement des populations est donc une étape incontournable pour distinguer clairement les civils réfugiés des combattants armés, condition préalable au désarmement et à la dissolution des milices du Polisario. Sans cette clarification, la communauté internationale ne peut contrôler la situation, prévenir les fraudes et garantir la sécurité régionale. En somme, l’Algérie doit cesser de fuir ses responsabilités en autorisant enfin un recensement sous supervision internationale, ce qui ouvrirait la voie à une gestion plus transparente et humaine du conflit, tout en facilitant le désarmement du Polisario, indispensable à une solution politique durable fondée sur l’autonomie proposée par le Maroc. Ce choix, bien que difficile, est aujourd’hui incontournable pour éviter l’isolement diplomatique, le risque de sanctions et la dégradation sécuritaire dans la région. Toutefois, cette option reste délicate et lourde de conséquences pour Alger, qui doit avant tout convaincre sa population du changement de paradigme et trouver des solutions pour les séparatistes dont les mains sont entachées de sang. Le désarmement du Polisario, loin d’être une simple opération militaire, sera un tournant majeur dans la dynamique régionale et un test décisif pour la diplomatie algérienne. Pour cela, il faudra beaucoup de courage et peut-être de nouveaux hommes.

Chaleurs extrêmes : l'ONCF et ses passagers face au défi de la climatisation... 414

Le Maroc vient de traverser une vague de chaleur exceptionnelle, à l’image de l’ensemble des pays de la région, y compris ceux situés plus au nord. Alors que les températures dépassaient les 45°C dans plusieurs régions, les usagers des trains ont exprimé une colère vive face aux défaillances des systèmes de climatisation à bord de nombreuses rames de l’Office National des Chemins de Fer (ONCF), notamment sur les lignes conventionnelles reliant les principales villes du Royaume. Sur les réseaux sociaux, les témoignages d’exaspération se sont multipliés, décrivant des wagons devenus de véritables « fours ambulants ». Pour beaucoup, certains trajets, en particulier la ligne très fréquentée entre Casablanca et Rabat, sont devenus quasi insupportables. Nombreux sont les voyageurs ulcérés, allant jusqu’à qualifier cette situation de manque de respect manifeste envers les usagers. Cette défaillance concerne principalement les trains classiques, souvent âgés de plus de vingt ans, dont les systèmes de climatisation sont obsolètes et fréquemment hors service. En revanche, la ligne à grande vitesse Al Boraq, qui relie Casablanca à Tanger, est mieux équipée pour affronter ces conditions extrêmes, offrant un contraste saisissant entre modernité et vétusté. La Direction de la Météorologie Nationale a enregistré des pics historiques : 47,3°C à Marrakech, 46°C à Fès et 45,5°C à Kénitra. Dans ces conditions dans un wagon sans climatisation, la température dépasse largement le seuil du supportable, mettant en danger non seulement le confort, mais aussi la santé des passagers, notamment les plus vulnérables comme les personnes âgées et les enfants. Dans ce contexte, ce sont souvent les contrôleurs, impuissants, qui subissent la colère et les débordements verbaux des voyageurs frustrés. Il est important de rappeler que les normes internationales du transport ferroviaire exigent des systèmes de climatisation fonctionnels, surtout en période de fortes chaleurs. Dans plusieurs pays, l’absence prolongée de climatisation peut même entraîner des compensations financières pour les voyageurs. Malheureusement, ce n’est pas encore le cas au Maroc, où aucun texte ne prévoit de dédommagement, ce qui constitue une aberration : le citoyen ne reçoit pas un service à la hauteur de sa dépense, alors que la loi devrait le protéger, surtout en situation de monopole. Et c'est le cas. Face à la profusion de critiques, l’ONCF reconnaît les difficultés techniques liées aux rames anciennes et annonce des opérations de maintenance. Toutefois, ces explications peinent à convaincre les usagers, qui dénoncent un manque d’investissement structurel dans le renouvellement du parc ferroviaire, malgré une augmentation régulière des tarifs. La question se pose également de savoir si le problème réside uniquement dans la vétusté des équipements, ou s’il s’agit aussi d’un déficit de compétence des équipes de maintenance, voire d’une forme de négligence. Ailleurs, des trains parfois plus anciens assurent encore un bon service en matière de ventilation et de climatisation. Il n’est plus acceptable en 2025 de voyager sans climatisation dans un pays où les canicules sont devenues la norme. Un plan d’urgence doit être mis en place, d’autant plus que l’été ne fait que commencer, avec les vacances et les grands déplacements à venir. L’ONCF communique régulièrement sur ses futures acquisitions de trains modernes, mais y en aura-t-il en circulation dès cet été ? Quoi qu’il en soit, le matériel roulant actuel doit être mieux entretenu pour améliorer le confort des passagers. C’est un droit élémentaire. Au-delà de l’inconfort évident, cette situation soulève une problématique plus profonde liée au respect des usagers et à la qualité du service public. Dans un contexte où le gouvernement encourage le recours aux transports collectifs pour réduire l’empreinte carbone, le train devrait constituer une alternative fiable et attrayante. Or, les défaillances récurrentes entachent la crédibilité de l’ONCF, creusant un fossé entre la ligne Al Boraq, vitrine technologique du Maroc, et les lignes classiques, perçues comme vétustes et inconfortables malgré les efforts visibles en termes de confort des sièges et d’organisation dans les gares, notamment les plus récentes. Face à cette crise, il est impératif que l’ONCF revoie sa stratégie. Si d’importants investissements ont été réalisés pour la grande vitesse, il est urgent d’accorder une attention équivalente aux lignes classiques qui desservent quotidiennement des milliers de Marocains. En période de canicule, l’absence de climatisation dans les trains ne relève pas d’une simple négligence, mais constitue un enjeu crucial de santé publique et de dignité pour les voyageurs. Un plan d’action clair, incluant un calendrier précis pour la rénovation des rames, une meilleure maintenance des systèmes existants, ainsi qu’une révision des droits des passagers en cas de défaillance, doit être adopté sans délai et rendu public. Chacun sait que l’ONCF ambitionne de métamorphoser ses services d’ici 2030, mais d’ici là, des millions de Marocains emprunteront le train et ont droit à la dignité et au respect.

Le sport national(Marocain), où en sommes-nous des recommandations de la lettre royale (skhirat 2008) ? part 5 434

Principales conclusions : 1. La politique sportive au Maroc demeure en deçà de la place qu'elle mérite au sein des politiques de développement, ce qui prive le pays du plein bénéfice du rôle du sport dans le renforcement des aspects sociaux, économiques, sanitaires, culturels, environnementaux et politiques. 2. La stratégie nationale du sport a établi une vision ambitieuse visant à faire du sport une partie intégrante de la vie quotidienne et à renforcer la position du Maroc en tant que terre de champions sportifs. Malgré la clarté de la vision et des objectifs, cette stratégie n'a pas été traduite en politiques publiques efficaces. 3. Il est nécessaire d'adapter la stratégie pour tenir compte des changements constitutionnels et sociaux ainsi que des évolutions du paysage sportif. 4. L'approche genre n'a pas été suffisamment prise en compte, et l'évaluation des résultats manque d'indicateurs clairs. 5. La mise en œuvre de la stratégie est confrontée à de multiples défis dus à plusieurs raisons, ce qui entrave la réalisation des objectifs escomptés : • La stratégie nationale du sport n'a pas été transformée en politique gouvernementale efficace, les gouvernements successifs n'ayant pas pris de mesures sérieuses pour sa mise en œuvre et son adoption, et l'appropriation complète de cette stratégie par toutes les parties prenantes n'a pas été réalisée. • La stratégie a manqué de vision directive et pédagogique ainsi que de plans de communication efficaces, ce qui a entraîné un manque de synergie dans les efforts et de mobilisation des acteurs. • La supervision de la mise en œuvre de la stratégie n'a pas été assurée par un mécanisme solide et durable. • La structure du secteur de la jeunesse et des sports n'a pas été suffisamment adaptée pour s'aligner sur les objectifs de la stratégie nationale. • Le cadre juridique et réglementaire de la stratégie souffre encore de lacunes et de faiblesses, ce qui entrave sa mise en œuvre effective et complète. • Les ressources humaines et financières nécessaires à la mise en œuvre de la stratégie n'ont pas été définies de manière précise et claire, en s'appuyant sur une programmation pluriannuelle de financement. • Le système d'information souffre d'un manque de développement suffisant, et les indicateurs de suivi disponibles sont insuffisants en termes de quantité et de qualité, manquant souvent de précision. 6. L'évaluation de la mise en œuvre de la stratégie nationale du sport a montré des résultats mitigés, et la plupart des défis identifiés en 2008 persistent encore aujourd'hui. 7. De nombreuses fédérations sportives, ligues régionales et associations sportives souffrent de faiblesses structurelles et organisationnelles, ce qui affecte négativement leur performance. 8. Il y a un manque de participation des collectivités territoriales dans les efforts visant à développer et soutenir efficacement le secteur du sport. 9. L'économie du sport ne bénéficie pas d'une attention suffisante, et il y a un manque d'études et d'estimations précises qui pourraient contribuer à développer ce secteur de manière plus efficace. Les facteurs qui ont empêché la mise en œuvre de la stratégie. La majorité des personnes concernées et intéressées par le domaine sportif au Maroc attribuent l'échec de la stratégie à se transformer en politique publique réelle à l'absence de mécanismes de supervision efficaces. En outre, le cadre juridique et réglementaire a rencontré de grandes difficultés dans son application, notamment la loi n° 30-09 relative à l'éducation physique et aux sports. De plus, les ressources humaines et financières étaient insuffisantes pour relever les défis posés. Nécessité de créer l'Agence/Conseil national du sport "Pour dépasser la crise actuelle, il est impératif de mettre en place un système moderne et efficace pour organiser le secteur sportif, basé sur la restructuration du paysage sportif national et la qualification des organisations sportives pour la professionnalisation et la démocratisation des instances chargées de la gestion... Il convient également de travailler à trouver un modèle efficace pour promouvoir le sport d'élite et le sport de masse, dans un cadre de cohérence et de synergie, et de leur accorder la même attention dans les politiques sportives publiques." Message royal aux participants du débat national sur le sport à Skhirat le 24 octobre 2008 "... absence de vision directive et pédagogique ainsi que de plans de communication efficaces dans la stratégie, ce qui a entraîné un manque de synergie dans les efforts et de mobilisation des acteurs... La supervision de la mise en œuvre de la stratégie n'a pas été assurée par un mécanisme solide et durable." Rapport n° 2019/26 du Conseil économique, social et environnemental sur l'évaluation de la mise en œuvre de la stratégie nationale du sport à l'horizon 2020 L'une des raisons qui ont précipité l'échec de la mise en œuvre de la stratégie nationale du sport est la multiplicité et la diversité des intervenants et la différence de leurs références pour la pratique sportive, comme nous l'avons déjà mentionné au début de l'article, et qui a naturellement entraîné des problèmes de coordination et de complémentarité entre les intervenants. Le message royal est une analyse claire et explicite du domaine du sport au Maroc et a fourni des solutions et des propositions adoptées par la stratégie nationale du sport, mais dont la mise en œuvre s'est avérée difficile selon les évaluations qui ont suivi sa mise en œuvre. Les raisons peuvent être attribuées à l'absence d'un mécanisme indépendant des intervenants dans le domaine sportif et qui coordonne leurs actions après avoir défini leurs objectifs et les formules possibles de complémentarité entre eux. Il est peut-être temps de poser les fondements de ces mécanismes et de réviser et d'actualiser ce qui est stipulé dans le dahir n° 1-70-235 du 22 Rabii II 1391 (16 juin 1971) portant création du Conseil national de la jeunesse et des sports, et de réfléchir à la création d'une agence ou d'un conseil national du sport en tant qu'institution constitutionnelle indépendante installée par Sa Majesté le Roi et chargée de missions consultatives et/ou exécutives, visant à développer le sport national sous toutes ses formes et à tous les niveaux, tout en garantissant l'accès des citoyens marocains, hommes et femmes, à des opportunités de pratique sportive de qualité, quelle que soit leur niveau sportif.

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3. Le troisième levier : La formation (cinq axes) • Développer des programmes de formation certifiants dans les métiers du sport ; • Promouvoir des parcours de formation qualifiants pour les athlètes de haut niveau ; • Donner une dynamique au processus de détection et de développement des talents en partenariat avec les encadrants au sein des écoles et des universités sportives ; • Développer le travail bénévole pour assurer un encadrement technique de qualité pour la pratique sportive ; • Réglementer le statut des centres de formation privés et établir une classification officielle pour eux. Bilan du troisième levier lié à la « formation » selon le Conseil économique, social et environnemental  Un bilan mitigé au niveau du système de formation spécifique aux métiers du sport :  Selon l'évaluation réalisée par le secteur de tutelle, à l'exception de la mesure relative aux programmes de formation pour les athlètes de haut niveau, à travers l'adoption de parcours et de spécialisations « Sport et Études », dont les résultats ont varié selon les projets réalisés, le seul acquis réalisé dans ce domaine réside dans la création et le renouvellement des centres de formation des athlètes, une initiative qui n'était pas prévue par la stratégie nationale du sport. 4. Le quatrième levier : La problématique du financement (six axes) • Augmenter le volume de financement public alloué au sport et veiller à sa bonne gestion ; • Valoriser et renforcer les propriétés des infrastructures et des équipements sportifs gérés par le Ministère de la Jeunesse et des Sports ; • Développer le financement alloué par les entreprises aux organismes chargés du sport et aux athlètes de haut niveau ; • Établir un cadre incitatif pour les clubs sportifs, permettant notamment l'émergence de certains grands clubs au niveau continental ; • Créer un fonds de soutien au sport professionnel ; • Établir des partenariats entre les secteurs public et privé, dans le but de sensibiliser les citoyens aux avantages du sport pour la santé. Bilan du quatrième levier lié au financement selon le Conseil économique, social et environnemental  Financement insuffisant pour la mise en œuvre de la stratégie nationale du sport ;  Faiblesse dans la diversification des sources de financement pour le domaine du sport. 5. Le cinquième levier : La région comme moteur de la stratégie nationale du sport (cinq axes) • Créer des conseils régionaux du sport comprenant tous les acteurs au niveau régional, et encourager les collectivités territoriales à s'engager davantage dans la dynamique de développement du sport et de la pratique sportive au Maroc ; • Mettre en œuvre la stratégie nationale du sport sous forme de plans de développement régional du sport ; • Créer et qualifier des pôles intégrés d'excellence ; • Valoriser les qualifications naturelles des régions ; • Lancer un programme national pour développer et qualifier les infrastructures sportives, en partenariat avec les acteurs des secteurs public et privé. Bilan concernant le cinquième levier "La région comme moteur de la stratégie nationale du sport" selon le Conseil économique, social et environnemental Il était prévu que la stratégie nationale du sport soit mise en œuvre principalement au niveau régional. Cependant, à l'exception du lancement d'un programme national pour développer et qualifier les infrastructures sportives, les autres axes tracés dans la stratégie liée à la région n'ont pas été réalisés, ce qui est principalement dû à un manque de clarté dans les compétences de la région dans ce domaine et à l'absence d'un véritable transfert de compétences vers les services déconcentrés de l'État. La stratégie nationale a établi une vision politique très ambitieuse et a défini des leviers et des axes stratégiques clairs et appropriés qui restent d'actualité. Cependant, la mise en œuvre de cette stratégie n'a pas permis d'atteindre les objectifs fixés, et le sport n'occupe pas encore la place qui lui revient dans le cadre de la politique de développement du pays.

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Le sport national et l'urgence de la création de l'Agence/Conseil national du sport au Maroc Le Maroc est l'un des pays pionniers dans l'établissement des fondements d'un conseil supérieur du sport. En effet, un dahir royal portant création du Conseil national de la jeunesse et du sport a été publié au Bulletin officiel en 1971 (Dahir n° 1.70.235 du 22 Rabii II 1391 (16 juin 1971)). Ce dahir royal établit un Conseil national de la jeunesse et du sport, dont émane un Comité supérieur du sport. Le dahir a défini la composition, la fonction et les missions du Conseil, et a établi un règlement régissant son fonctionnement et ses activités. Malheureusement, le dahir royal et le Conseil supérieur sont restés lettre morte. https://www.maghress.com/alittihad/127033 En 2008, le diagnostic de la situation de la pratique sportive a révélé la faiblesse de cette pratique au sein de la population (un Marocain sur six pratique le sport de manière régulière, un faible nombre de sportifs licenciés (moins de 1% des Marocains possèdent une licence sportive), et le déclin continu des résultats des sportifs marocains de haut niveau. (Ministère de la jeunesse et du sport :la stratégie nationale du sport. Novembre 2008.) Face à cette situation, le débat national sur le sport a été organisé pour la deuxième fois, après plus de quatre décennies depuis le premier débat en 1965. Ce débat a eu lieu à Skhirat en octobre 2008, avec la participation de tous les acteurs concernés par le sport au Maroc, que ce soit au niveau national, régional ou local, des secteurs public et privé. Ce débat a abouti à l'adoption de la "Stratégie nationale du sport à l'horizon 2020". Le débat national sur le sport a été l'occasion de réaliser un diagnostic de la situation du sport au Maroc, de formuler une vision dans ce domaine et de définir une feuille de route pour sa mise en œuvre. Sous la supervision directe de la Ministre de la Jeunesse et des Sports, une équipe de travail composée de représentants du Ministère de la Jeunesse et des Sports, du Ministère de l'Intérieur, du Comité national olympique marocain, d'institutions de tutelle, d'universitaires et d'experts dans le domaine du sport, a travaillé sur l'élaboration de la stratégie nationale du sport, en s'appuyant sur un diagnostic détaillé. Ce débat a été marqué par le message royal adressé aux participants, qui a mis en lumière les dysfonctionnements qui affectent le paysage sportif, au niveau de la gouvernance, des infrastructures, du financement et de la formation, et a défini les principes fondamentaux sur lesquels doit reposer la stratégie souhaitée. Plus de 11 ans après l'adoption de la stratégie nationale du sport, le Ministère de la Jeunesse et des Sports reconnaît que seule une faible proportion des mesures prévues dans le cadre de cette stratégie a été mise en œuvre, et que le sport de masse et le sport de compétition souffrent toujours des mêmes problèmes. Rappel des leviers de mise en œuvre de la stratégie nationale du sport et des évaluations du Conseil économique, social et environnemental Pour répondre à l'ensemble des ambitions énoncées dans la vision 2020, cinq leviers principaux ont été identifiés pour la mise en œuvre de la stratégie nationale du sport : 1. Le premier levier concerne la promotion du sport et de la pratique sportive, et comprend six axes : • Développer la pratique du sport et de l'éducation physique dans le cadre des efforts nationaux pour réaliser l'intégration sociale. • Renforcer la diplomatie sportive marocaine. • Mettre en place un programme pour lutter contre les violences dans les stades. • Développer le patrimoine sportif national. • Assurer la coopération entre le Ministère de la Jeunesse et des Sports et le Ministère de l'Éducation nationale. • Impliquer les médias dans le soutien au développement du sport. Bilan du premier levier selon le Conseil économique, social et environnemental :  Évaluation quantitative : Selon le rapport du Ministère de la Jeunesse et des Sports de 2017, les objectifs fixés dans la stratégie n'ont pas été atteints, et aucun progrès notable n'a été réalisé sur les six axes mentionnés  Évaluation qualitative : En raison de l'absence d'un système d'information intégré et de données statistiques précises sur les actions et les réalisations de certaines fédérations sportives, l'évaluation numérique manque de précision et ne reflète pas fidèlement la réalité. 2. Le deuxième levier : Moderniser le système de gouvernance (comprend huit axes) • Redéfinir les rôles et les responsabilités dévolus aux organismes chargés du sport ; • Adapter la structure organisationnelle du Ministère de la Jeunesse et des Sports à la stratégie adoptée, en renforçant ses compétences ; • Créer une cellule pour suivre la préparation des athlètes pour les Jeux Olympiques ; • Adapter et mettre à jour le cadre juridique actuel régissant le sport au Maroc, afin de suivre les développements dans ce domaine, notamment en ce qui concerne la professionnalisation ; • Assurer l'accès équitable des femmes aux postes de responsabilité au sein des organismes chargés du sport ; • Former un comité de pilotage pour la stratégie nationale du sport au niveau national ; • Créer un observatoire national du sport ; • Renforcer l'interaction entre les organismes chargés du sport et encourager leur organisation en réseaux. Bilan du deuxième levier lié à la modernisation des mécanismes de gouvernance selon le Conseil économique, social et environnemental  Des efforts ont été déployés pour moderniser le cadre législatif et réglementaire du sport, mais sans les achever complètement.  Il est nécessaire de renforcer les efforts pour redéfinir les rôles et les responsabilités dans le secteur sportif.  Les instances de pilotage et de supervision attendues n'ont pas été créées, ce qui reflète des lacunes dans la mise en œuvre de certaines composantes essentielles de la modernisation de la gouvernance.

Le sport national(Marocain), où en sommes-nous des recommandations de la lettre royale (skhirat 2008) ? part 2 438

Unifier le concept de sujet de discussion (le sport et la pratique sportive) Suffit-il que je transpire pour dire que je pratique le sport ? Le fait d'aller à mon travail quotidiennement à pied fait-il de moi un pratiquant de sport ? Lorsque je fais des tâches ménagères, je respire difficilement : puis-je considérer que je pratique du sport ? En essayant de répondre à ces questions, nous nous retrouvons obligés de répondre par une autre question : qu'est-ce que nous entendons par sport ? Peut-être que l'une des raisons qui m'ont poussé à écrire sur ce sujet est ma tentative de clarifier les termes liés au concept de sport. Nous allons essayer de clarifier cela en nous basant sur le rapport n° 2019/26 du Conseil économique, social et environnemental concernant l'évaluation de la mise en œuvre de la stratégie nationale du sport à l'horizon 2020. 1. Le sport Le terme "sport" implique une multiplicité de significations. Selon la Charte européenne du sport adoptée à Lisbonne en 2007, le sport est défini comme "toutes formes d'activités physiques et sportives qui visent, soit à travers une participation organisée ou non organisée, à améliorer la condition physique et la santé mentale ou à renforcer les relations sociales, ou à atteindre des résultats dans le cadre de compétitions à tous les niveaux". 2. Les pratiques sportives Le terme "sport" englobe quatre formes différentes de pratiques sportives : - Le sport de loisir ou le sport pour tous : il s'agit d'une pratique sportive de masse qui met l'accent sur l'aspect non compétitif de l'activité sportive, mais sans exclure une certaine volonté de réaliser une performance ou de vivre une expérience de compétition. Ce type d'activité sportive est caractérisé par son aspect ludique et récréatif, et il est considéré comme un domaine où se concrétisent les valeurs de solidarité, de compétition et de soutien mutuel, loin de toute classification par niveau. La pratique de ce type d'activités sportives se caractérise par le fait qu'elle est soit non réglementée, soit insuffisamment réglementée, soit soumise à une réglementation et à un arbitrage subjectif. - L'éducation physique et sportive : e Elle est dispensée principalement à l'école pour promouvoir le développement de l'enfant tant sur le plan mental que physique. Dans ce contexte, la pratique d'activités sportives, avec les valeurs qu'elle véhicule, est une fin en soi, indépendamment des résultats obtenus. En effet, l'éducation physique et sportive est un levier de transmission de valeurs et un outil d'éducation à la citoyenneté, permettant aux citoyens, dès leur jeune âge et sans aucune discrimination, de développer un ensemble de compétences et de comportements qui garantissent leur équilibre et leur imprégnation des valeurs de la vie en société. - Le sport de compétition : Il peut être défini comme une activité sportive qui repose sur la recherche de résultats et la réalisation de performances. Le sport de compétition se pratique dans un cadre régi par des règles clairement définies et dépasse le cadre du simple plaisir et du divertissement. - Le sport d'élite : Il représente le niveau le plus élevé du sport de compétition, également connu sous le nom de sport de haut niveau, et nécessite la capacité de participer à des compétitions organisées au niveau national, régional ou international. Si ces trois formes de niveaux de pratique sportive sont distinctes, elles restent néanmoins interconnectées. En effet, le développement du sport de compétition et du sport d'élite qui répondent aux critères d'efficacité et d'excellence ne peut se faire correctement que sur la base d'une large base de sportifs ayant reçu une bonne éducation physique et sportive ou pratiquant une activité sportive au sein de la catégorie "sport de masse", à condition de jeter des ponts entre ces différentes formes de pratique sportive. Et pour jeter ces ponts et rechercher la cohérence et l'interconnexion entre les différents intervenants dans le domaine sportif, il y a toujours eu un manque de mécanisme d'institutionnalisation pour garantir l'intégration et la coordination entre les différents intervenants.
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Le sport national(Marocain), où en sommes-nous des recommandations de la lettre royale (skhirat 2008) ? part 1 432

Nous vivons un phénomène étrange et beau après chaque participation sportive marocaine continentale ou internationale, en particulier les cycles de championnats du monde et les cycles de Jeux olympiques, où la majorité des Marocains se transforment en analystes sportifs, techniciens sportifs, analystes sociaux, psychologues, médecins sportifs et spécialistes de toutes les sciences liées au sport. Il y en a qui se considèrent meilleurs que tel joueur ou qui connaissent des joueurs meilleurs que lui, et qui pensent qu'ils sont meilleurs techniquement et tactiquement que tel entraîneur et meilleurs gestionnaires que tel responsable. Et le beau dans ces moments, après chaque manifestation sportive mondiale ou continentale ou cycle olympique, c'est l'unité du sujet entre les Marocains. On les voit discuter des raisons de la victoire et des raisons de la défaite autour de la table à manger à la maison entre partisans et opposants, entre les enfants et les parents, et dans les cafés et les bars entre les clients et les serveurs. Le vendeur de cigarettes à crédit et le cireur de chaussures qui passe entre les clients de temps en temps interviennent dans la discussion en faisant un commentaire ou en confirmant une proposition. Dans les bureaux de travail, entre collègues de travail, la hiérarchie administrative disparaît parfois et certains contestent l'analyse de leur directeur ou de leur supérieur hiérarchique, et le plus souvent sans porter atteinte à l'autorité de la direction. Dans les marchés, entre les clients et les vendeurs, et tous ceux qui écoutent la conversation, même si les interlocuteurs ne se connaissent pas, ils sont tous réunis et unis par le sujet des résultats des équipes nationales et se posent des questions et proposent des solutions. C'est une façon de s'exprimer sur l'appartenance à la patrie bien-aimée. Lorsqu'on écoute attentivement les discussions qui se propagent ici et là sur les résultats sportifs des équipes nationales (surtout si elles sont désastreuses, ce qui est la caractéristique des dernières années), il apparaît clairement que chaque intervenant a ses propres références à travers lesquelles il discute des sujets liés au sport. Certains attribuent la faiblesse des résultats à l'inefficacité du président de la fédération sportive, d'autres à l'absence de transparence dans la sélection des éléments des équipes nationales par les directeurs techniques et les entraîneurs, et d'autres encore à l'absence d'espaces verts et de loisirs dans les quartiers. Certains lient les défaites à l'incapacité de l'enseignant d'éducation physique et sportive à accomplir ses tâches. Toutes ces analyses sont logiques du point de vue de leurs auteurs. Et je me rappelle ce qui a été mentionné dans la lettre royale à nouveau concernant le domaine sportif dans notre pays : "Ce qui complique encore plus les choses, c'est que la méthode d'organisation de la pratique sportive dans notre pays repose sur l'intervention de nombreux acteurs sans coordination entre eux... et le pire, c'est que la détermination des responsabilités n'est souvent pas claire." (Lettre royale aux participants au débat national sur le sport à Skhirat le 24 octobre 2008). Les Marocains sont un peuple passionné de sport, d'informations sportives et de discussions sur le sport, de classements des équipes à l'intérieur et à l'échelle internationale, et de transferts de joueurs et d'entraîneurs... Bien que nous ne soyons pas une nation sportive selon les statistiques du ministère de la Jeunesse et des Sports en 2008. La "stratégie nationale du sport" indique que le nombre de pratiquants réguliers d'activités sportives ne dépasse pas 13 % de la population, et que seuls 2,8 % de la population possèdent une licence sportive. Nous sommes une nation passionnée de sport, mobilisée pour soutenir et encourager ses champions, et fière de ses réalisations et du drapeau marocain flottant dans les rencontres internationales (Lettre royale aux participants au débat national sur le sport à Skhirat le 24 octobre 2008).
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Smara: L'attaque surprise du Polisario dans un contexte de tensions internes algériennes... 489

L’attaque récente du Polisario contre Smara, au Sahara marocain, s’inscrit dans un contexte de profondes divisions au sein de la hiérarchie militaire algérienne, qui influencent directement la politique de l’État algérien. Ces tensions internes, marquées par des rivalités stratégiques, se répercutent sur la stratégie algéro-polisarienne face au Maroc. Cette offensive, ciblant notamment une base de la MINURSO et le petit aéroport de Smara, traduit une volonté de certains secteurs de l’armée algérienne, soutenant le Polisario, de défier la communauté internationale et de contrer la pression diplomatique américaine, notamment le projet de loi au Congrès visant à classer le Polisario comme organisation terroriste. Ce geste reflète aussi sans doute un désaccord au sein de l’alliance algéro-polisarienne, exacerbée par la demande du chef d’état-major algérien, Said Chengriha, de restituer les armes iraniennes fournies au Polisario, signe d’un changement probable de cap sous pression internationale. Le Polisario, dépendant des autorités algériennes pour ses actions, illustre par cette attaque les fractures dans la hiérarchie militaire algérienne. Plusieurs courants s’opposent : certains prônent un rapprochement avec la France, d’autres maintiennent la relation historique avec la Russie, tandis que d’autres encore cherchent à ménager les États-Unis. Ces divergences sont amplifiées par les enjeux géopolitiques régionaux, notamment la guerre en Ukraine, et par le rapprochement du Maroc avec les pays du Sahel, qui exaspère certains membres de l’état-major. Par ailleurs, la concentration des pouvoirs militaires, politiques, économiques et diplomatiques entre les mains du général Chengriha alimente les tensions avec la présidence civile. Le président Tebboune, bien que formellement chef de l’État, voit son autorité contestée, comme l’a montré la rencontre privée avec Emmanuel Macron, tenue sans consultation préalable de l’état-major, provoquant un refroidissement des relations au sommet avant que le ‘président’ ne soit recadré. Ces conflits internes influencent directement la gestion du dossier du Sahara. L’attaque du Polisario apparaît comme une expression des luttes de pouvoir : certains officiers favorisent une posture agressive pour préserver leur influence, tandis que d’autres privilégient la prudence face aux risques d’isolement diplomatique et de sanctions. L’intégration croissante des militaires dans l’administration civile, renforcée par un récent décret présidentiel, illustre la volonté de l’état-major de contrôler tous les leviers du pouvoir, accentuant la politisation de l’armée et les tensions internes. Enfin, le fait que l’attaque n’ait pas atteint ses objectifs majeurs, semble délibéré, constituant une sorte de « signature » avec des roquettes iraniennes. Ce geste peut aussi être perçu comme un signe de désespoir d’un mouvement diplomatiquement isolé et un indicateur des divisions au sommet militaire, certains cherchant à montrer qu’un changement de pouvoir pourrait ouvrir d’autres options régionales. Cette opération, loin d’être unanime, fragilise la position d’Alger et renforce les arguments de figures comme Joe Wilson et Jimmy Panetta. Soulignant que les grandes décisions nationales s’inscrivent dans un contexte de rivalités internes au sein de l’institution militaire, pilier du pouvoir en Algérie, personne ne peut croire que la décision de lancer des roquettes contre le Maroc ait été prise dans un conclave unanime.

Rabat : conférence sur les droits humains dans le sport 533

Le Conseil de l'Europe, en collaboration avec le Ministère de l’Enseignement Préscolaire et des Sports, et avec l’appui de l’ambassade de Suisse auprès du Royaume, a organisé à Rabat les 23 et 24 juin derniers une conférence consacrée aux Droits Humains dans le Sport. Ont été conviés l'ensemble des départements et administrations concernés, le mouvement sportif national, ainsi que des chercheurs spécialisés dans le domaine. Ce choix de date n’est pas fortuit : nous sommes à quelques mois de la Coupe d'Afrique des Nations 2025, et quelques années de la Coupe du Monde de football que co-organiseront le Maroc, l’Espagne et le Portugal. Ces événements sportifs majeurs imposent au Royaume de renforcer et de mettre à jour son cadre juridique et institutionnel en matière de droits humains dans le sport. Pour le Conseil de l’Europe, le sport n’est pas seulement une activité physique et sociale essentielle, c'est aussi un vecteur fondamental des droits humains, incarnant des valeurs telles que le respect, la non-discrimination, la solidarité et la justice. Pour protéger et promouvoir ces droits, il s’appuie sur plusieurs conventions clés: la Convention de Macolin, celle sur le dopage et celle de Saint-Denis. Ces instruments juridiques constituent la pierre angulaire de son engagement pour un sport éthique, sûr et inclusif. Le Maroc a signé la Convention de Macolin. Elle est en attente de ratification. Il a également adhéré aux dispositions de la Convention sur le dopage, mais demeure observateur pour ce qui est de la Convention de Saint-Denis. La conférence a permis donc d’aborder ces différents cadres juridiques, de les expliciter davantage mais également de faire le point sur les avancées du Royaume dans ces domaines. Après la partie officielle et les interventions des départements du Ministère de l'Education Nationale du Préscolaire et des Sports, du Ministère de la Justice, du Ministère Public, celle du représentant de la Fédération Royale Marocaine de football, de l'ambassadeur de Suisse à Rabat et celle de la Cheffe du Bureau du Conseil de l'Europe à Rabat, plusieurs experts se sont succédé pour expliciter davantage la thématique: Pr. Younes Lazrak Hassouni pour ce qui est du cadre juridique marocain relatif aux droits humains dans le sport. Dr Fatima Abouali, présidente de l’Agence Marocaine Antidopage a parlé de l’engagement de l'AMAD pour le respect des droits humains. La Convention sur le dopage de 1989, complétée en 2002, cherche à préserver la santé et l’équité sportive en éradiquant le dopage, considéré comme une violation de l’éthique sportive et une menace pour la santé des sportifs. Elle soutient le droit fondamental à un sport sain, équitable, garantissant la dignité des pratiquants. M. Younes El Mechrafi, Directeur Général de la Marocaine des Jeux et des Sports, a traité de la lutte contre le développement des paris illégaux au vu de la Convention Macolin, adoptée en 2014 et visant à renforcer la coordination nationale et la coopération internationale pour prévenir et combattre la manipulation des compétitions sportives, qu’elle soit liée à des activités criminelles ou aux paris sportifs. Elle protège l’intégrité du sport, garantissant un environnement équitable pour athlètes et spectateurs, un aspect essentiel des droits humains dans le sport. Les interventions marocaines ont été suivies par celles des experts du Conseil de l’Europe : Mme Elena Caser, de la Division Sports, a exposé les axes prioritaires du Conseil pour la préservation de l’intégrité du sport. M. Nicolas Sayde a détaillé la mise en œuvre de la Convention de Macolin pour lutter contre la manipulation des compétitions sportives, recourant à des exemples concrets. Mme Marie Françoise Glatz, secrétaire de la Convention de Saint-Denis, a présenté les principes et normes de cette convention, soulignant son approche intégrée et pluri-institutionnelle pour la gestion sécurisée des manifestations sportives. M. Paulo Gomes, chef de l’Unité de la Convention, a insisté sur la valeur ajoutée de cette convention pour le Maroc, notamment en termes de cadre juridique renforcé et de sécurisation des grands événements sportifs à venir. L'Objectif était clair : convaincre le Maroc à adhérer pleinement à la Convention de Saint-Denis. Cette convention est à ce jour le seul instrument international contraignant qui établit une approche intégrée pour assurer la sécurité, la sûreté et la qualité des services lors des manifestations sportives. Elle favorise une coopération étroite entre acteurs publics, privés et supporters pour créer des événements sportifs accueillants, sûrs et respectueux des droits humains, notamment en matière de lutte contre la violence, contre le racisme et la discrimination. Cette dernière convention a suscité de nombreux débats, notamment parmi les représentants du Ministère de la Justice, du Ministère Public et de la Délégation Générale de la Sûreté Nationale, d’autant plus que le Maroc prépare actuellement son arsenal juridique pour l’accueil de la CAN et de la Coupe du Monde, conformément aux exigences des différents cahiers des charges. Au-delà des conventions internationales, le Maroc est l’un des rares pays au monde à avoir inscrit le sport et l’activité physique dans sa Constitution. Il en fait un droit pour le citoyen et une obligation pour l'Etat. L’activité physique constitue le premier pilier de tout système de santé global, tant physique que mental. Le sport, quant à lui, joue un rôle crucial par ses dimensions ludiques, sociales, politiques et géopolitiques. C’est également un secteur économique important, contribuant significativement au PIB, directement ou indirectement. Le Royaume dispose d’un cadre normatif solide: La loi n° 30-09 relative à l’éducation physique et aux sports, la loi n° 84-12 relative à l’organisation des activités sportives, la loi n° 09-09 contre la violence dans les stades et la loi n° 97-12 pour la lutte antidopage, encadrant contrôles et sanctions. Ces lois sont complétées par le décret n° 2-10-628 de 2011 relatif à la loi 30-09. Ce dispositif assez complet entend faire du sport un espace de respect, d’équité et de solidarité, en phase avec les valeurs universelles des droits humains. La bonne organisation des manifestations sportives, la lutte contre le dopage et la lutte contre la violence forment un triptyque fondamental garantissant l’intégrité, la santé, la sécurité et le respect des droits fondamentaux dans le sport. Cette vision intégrée place le sport au cœur des politiques publiques de promotion des droits humains, en en faisant un levier puissant pour une société plus juste, inclusive et solidaire. La tenue de cette conférence à Rabat confirme la volonté du Royaume de se conformer aux normes internationales les plus exigeantes dans ce domaine, et témoigne de son ouverture à la coopération avec ses partenaires, notamment l’Union Européenne et ses instances dédiées.

Neutralité ambiguë de la Mauritanie sur le conflit du Sahara occidental 588

Le Ministre mauritanien de la Culture, des Arts, de la Communication et des Relations avec le Parlement, Porte-parole du Gouvernement, El Houssein Ould Meddou, s'est récemment exprimé sur France 24 au sujet de la position de la Mauritanie concernant le conflit dit du Sahara occidental. Visiblement mal à l’aise, au point de donner l’impression d’être surpris par la question du journaliste, il semblait balbutier en affirmant que la Mauritanie adopte une politique de neutralité, tout en avançant un concept nouveau : celui de « neutralité positive et active » dans ce dossier. Très maladroitement, il résuma la question à une affaire entre le Maroc et ce qu’il appela « le Sahara », sans préciser de qui il s’agit véritablement. Il s’enlisa davantage lorsqu’il affirma que son pays ne se limite pas à une posture passive, mais est engagé dans une volonté sincère de contribuer à une solution politique équitable, au service de la stabilité régionale et des intérêts de toutes les parties impliquées. Là encore, aucune précision sur ce que, selon lui, sont ces parties impliquées. Inclut-il son propre pays ou non ? On n’est pas loin de la contradiction avec ses premières affirmations. Selon le Ministre, cette neutralité se traduit notamment par la disposition de la Mauritanie à jouer un rôle central dans la facilitation du dialogue entre les acteurs du conflit, en favorisant un climat de confiance et en dépassant le blocage politique. Il semblait cependant ne pas avoir lu attentivement les résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007. Le ministre a montré davantage d’agacement lorsque le journaliste l’a interrogé sur la fermeture de Lebriga, poste-frontière entre la Mauritanie et l’Algérie. Il donna l’impression de ne pas être au courant de cette fermeture, ce qui est étonnant, alors que cette décision avait suscité une grande controverse et des réactions virulentes des séparatistes à l’égard de son propre pays et de son gouvernement. Après quelques hésitations, il enchaîna avec beaucoup d’amateurisme en affirmant que, concernant la sécurité, la décision récente de la Mauritanie de fermer le passage de Lebriga, à la frontière avec l’Algérie, est une mesure prise pour des raisons de sécurité intérieure, visant à contrôler les passages et à protéger la souveraineté nationale. Son effort pour se rattraper l’enlisa davantage. Pour lui, cette décision n’a aucune portée politique et ne cible aucune partie en particulier, mais répond à une démarche étatique visant à sécuriser les frontières. Étonnant. Le ministre mauritanien a donc expressément réduit le conflit dit du Sahara occidental à une simple affaire entre le Maroc et ce qu’il appela « le Sahara ». Mesurait-il à ce moment-là les répercussions politiques sensibles qu’il provoquait ? En effet, cette position a été perçue comme un soutien indirect à la version algérienne du conflit. L’Algérie a réagi rapidement en invitant officiellement le ministre et en lui accordant de nombreux honneurs. Cette réplique instantanée algérienne ne peut être interprétée que comme une récompense pour la prise de position hasardeuse du ministre. Il se met ainsi dans une situation où il se contredit lui-même. La « neutralité positive » dont il a parlé devient limpide : c’est en fait un alignement sur la position algérienne. Cette situation a mis mal à l’aise le gouvernement mauritanien et la présidence, qui n’ont pas officiellement soutenu les propos du ministre. Plusieurs membres du gouvernement ont exprimé leur gêne face à cette déclaration, soulignant qu’elle ne reflète pas la position officielle de la Mauritanie. Par ailleurs, dans la société civile mauritanienne, des voix critiques se sont élevées, dénonçant notamment l’ignorance apparente du ministre sur des questions sensibles, notamment celle des frontières avec l’Algérie. Lors de l’interview, le journaliste a d’ailleurs remarqué que le ministre semblait mal informé sur ce sujet, ce qui a accentué le malaise autour de ses propos. Du côté marocain, la réaction aux propos du porte-parole du gouvernement mauritanien a été très mesurée, voire inexistante officiellement. Le Maroc, comme à son habitude, a choisi de ne pas s’exprimer publiquement en réponse à cette déclaration, probablement considérant que le ministre mauritanien n’est qu’un acteur marginal, ne faisant pas partie de la véritable sphère dirigeante de la Mauritanie. Ce silence peut être interprété comme une stratégie visant à ne pas accorder d’importance à ces propos, afin de ne pas alimenter une polémique inutile et de ne pas gêner outre mesure les véritables dirigeants mauritaniens. Il faut préciser que cet entretien a eu lieu avant les récentes frappes du Polisario à proximité de Smara, à quelques encablures des positions de la Minurso, qui s’en est plainte officiellement. Les mercenaires ont opéré en passant par le territoire mauritanien, où ils ont été neutralisés par les Forces armées royales. La déclaration maladroite du prétendu porte-parole a créé une tension diplomatique implicite, révélant des divergences internes en Mauritanie et illustrant les complexités régionales autour du conflit dit du Sahara occidental, où chaque prise de position est scrutée et peut avoir des conséquences diplomatiques importantes, sans toutefois gêner l’évolution historique inéluctable et confirmée : celle de l’avancée et de la consolidation de la solution proposée par le Maroc, confortée par la reconnaissance de la marocanité des territoires en question par la quasi-totalité des pays qui comptent, et bien d’autres encore. Le ministre, par sa posture, a donc fait fi des derniers développements, notamment de l’introduction bipartisane au Congrès américain du « Polisario Front Terrorist Designation Act », qu’un dirigeant politique dans sa position ne pouvait pas ignorer. Il a simplement mis hors jeu son pays, pourtant directement impacté depuis près d'un demi siècle.

Le Congrès américain s’apprête à qualifier le Front Polisario d’organisation terroriste 634

Chose promise, chose due. Comme il l’avait déjà annoncé il y a quelques semaines, Joe Wilson, sénateur républicain représentant la Caroline du Sud, vient de déposer une proposition de loi bipartisane à la Chambre des représentants des États-Unis visant à qualifier le Front Polisario d’organisation terroriste étrangère. Cette proposition est bipartisane car elle est également signée et proposée par le sénateur démocrate californien Jimmy Panetta. Ce projet, intitulé « Polisario Front Terrorist Designation Act », vise à inscrire le Polisario sur la liste américaine des organisations terroristes. L’inscription sur cette liste noire entraîne automatiquement des sanctions sévères, telles que l’interdiction de tout soutien matériel ou financier, le gel des avoirs sous juridiction américaine, ainsi que l’interdiction d’entrée aux États-Unis pour les membres de l’organisation. Par ricochet, le vote de ce projet aura également un impact direct et significatif sur le pays hôte du Polisario et sur ses soutiens éventuels. Le contenu du projet de loi est simple et clair. Le Polisario y est décrit comme une milice marxiste soutenue par l’Iran, le Hezbollah et la Russie. Il est affirmé que cette milice déstabilise la région du Sahara occidental et menace la sécurité du Royaume du Maroc, allié historique indéfectible des États-Unis. Le projet met également en avant des liens présumés entre le Polisario et des groupes extrémistes dans le Sahel, tout en mentionnant des accusations graves de violations des droits humains commises par la milice. Les sénateurs auraient pu enrichir le texte en rappelant la genèse du mouvement, notamment le soutien de Cuba et la générosité de Kadhafi à son égard pendant des décennies. Cela sera probablement évoqué lors des débats. Dans le contexte géopolitique actuel, le Polisario est perçu comme un proxy iranien hostile à la stabilité régionale, notamment par son implication dans des réseaux de contrebande et d’activités terroristes dans la région, des faits parfaitement documentés. Le texte cherche donc à reconnaître officiellement le Polisario comme une entité terroriste, ce qui permettrait, outre les sanctions internationales, de renforcer la coopération sécuritaire contre ce mouvement séparatiste. L’initiative a de très fortes chances d’aboutir après avoir bien évidemment satisfait à toutes les étapes et procédures nécessaires. Le projet de loi a été déposé le 24 juin 2025 et est actuellement en cours d’examen par les comités des Affaires étrangères et de la Justice de la Chambre des représentants. Le processus législatif américain comporte plusieurs étapes : examen et approbation en commission, vote à la Chambre des représentants, passage au Sénat, puis signature par le président des États-Unis. La durée exacte du processus est variable, mais on attend généralement que l’examen en commission prenne plusieurs semaines, voire quelques mois, suivi des votes en session plénière. Le texte semble toutefois bénéficier d’un fort soutien, puisqu’il porte la signature d’un démocrate et d’un républicain, ce qui élimine tout clivage partisan à ce niveau. Il pourrait être adopté dans les mois à venir, même si rien ne garantit une évolution rapide ou certaine, car des débats politiques et géopolitiques pourraient influencer le calendrier. L’adoption de cette loi marquerait une inflexion historique dans la politique américaine sur le Sahara occidental, avec des implications diplomatiques et sécuritaires importantes. Les États-Unis, ayant déjà officiellement reconnu la marocanité des provinces concernées, renforceraient ainsi leur position et entraîneraient dans leur sillage un soutien accru au Maroc. La résolution du conflit artificiel, qui dure depuis un demi-siècle, autour des provinces du sud du Royaume n’a jamais été aussi proche. La majorité républicaine contrôle à la fois la Chambre des représentants et le Sénat, avec 218 sièges sur 435 à la Chambre et 53 sur 100 au Sénat, ce qui faciliterait le passage de la loi. D’autant plus que les républicains sont très disciplinés et soutiennent fortement cette initiative, notamment en raison de leur loyauté envers Donald Trump et du soutien affiché du secrétaire d’État Marco Rubio, proche des positions marocaines. La proposition de loi déposée par les sénateurs Joe Wilson et Jimmy Panetta a donc de fortes chances d’aboutir rapidement. Le texte bénéficie d’un soutien bipartisan, ce qui augmente ses chances d’adoption sans obstacle majeur. Le contexte géopolitique, renforcé par les rapports récents des Think Tanks américains Heritage Foundation et Hudson Institute démontrant le caractère terroriste du Polisario et ses liens avec l’Iran et d’autres acteurs hostiles, légitime politiquement cette proposition. Le projet de loi bipartisan visant à qualifier le Polisario d’organisation terroriste trouve ainsi toute sa raison d’être au vu des liens avérés avec des acteurs hostiles aux intérêts américains et marocains, ainsi que de ses activités déstabilisatrices dans la région. Une fois la loi adoptée par les deux chambres, le président dispose de dix jours pour la signer, ce qui peut accélérer sa promulgation si l’exécutif y est favorable, ce qui ne semble pas faire de doute.

Conseil des Droits de l’Homme: Soutien international à la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud, camouflet pour les séparatistes... 617

À l'entame des travaux de la 59e session ordinaire du Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies, qui se tient à Genève, au Palais des Nations, du 16 juin au 9 juillet 2025, l'ambassadeur marocain Omar Zniber a prononcé une déclaration solennelle au nom d’une quarantaine de pays, réaffirmant leur soutien à la souveraineté pleine et entière du Maroc sur ses provinces du Sud. L'ambassadeur a hardiment insisté sur le fait que le Maroc entretient depuis des années une coopération « constructive, volontaire et profonde » avec le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH), œuvrant sans relâche à la promotion et au respect des droits humains sur l’ensemble de son territoire, y compris, bien évidemment, dans les dites provinces. Zniber ne s'est pas privé de souligner, au nom du collectif, que le Conseil de Sécurité de l’ONU a toujours salué dans ses résolutions le rôle clé des commissions nationales et régionales des droits de l’homme à Dakhla et Laâyoune, ainsi que la collaboration transparente et efficiente du Royaume avec les mécanismes et procédures spéciales du HCDH. L'ambassadeur a par ailleurs mis en avant l’ouverture récente de multiples consulats généraux à Laâyoune et Dakhla, qualifiant cette dynamique de « levier essentiel » pour stimuler la coopération économique, les investissements et le développement local au bénéfice des populations, contribuant ainsi au développement régional et continental. Il ne mâcha point ses mots en rappelant que la question du Sahara dit occidental relève exclusivement du Conseil de Sécurité, celui-ci reconnaissant sans ambiguïté la pertinence et la crédibilité du plan d’autonomie marocain présenté en 2007 ; plan que le CS admet être une solution sérieuse et pragmatique au différend artificiel, héritage de temps révolus. Au nom du même groupe, l'ambassadeur a exprimé son soutien sans réserve aux efforts onusiens visant à relancer le processus politique dans le cadre des tables rondes de Genève et conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, notamment la résolution 2756 du 31 octobre 2024. Cette résolution, faut-il le rappeler, prône une solution politique réaliste, pragmatique et durable fondée sur le compromis. Enfin, l'ambassadeur Zniber n'a pas manqué d'insister sur le fait que la résolution de ce différend contribuera « indéniablement à répondre aux aspirations légitimes des peuples de la région en matière d’intégration et de développement », une vision que le Maroc s’efforce de concrétiser par ses efforts sincères et continus. Cette intervention pertinente intervient alors que le Conseil Mondial des Droits de l’Homme, ainsi que le Conseil de Sécurité des Nations Unies, ont récemment traité la question du Sahara dit occidental dans un contexte marqué par la nervosité et l'incohérence des séparatistes et de leur sponsor. Le Conseil de Sécurité avait prorogé le mandat de la MINURSO jusqu’au 31 octobre 2025, soulignant l’importance de poursuivre les négociations sous l’égide de l’ONU. La résolution 2756 avait été adoptée, il faut bien le relever, par 12 voix, 2 abstentions et aucune voix contre. Le CS y insiste sur une solution politique « réaliste, pragmatique, durable et mutuellement acceptable », basée sur le compromis. Le texte soutient l’action du Secrétaire général et de son envoyé personnel pour faciliter les négociations. Il encourage aussi la coopération avec le HCDH pour améliorer la situation des droits humains, tout en n'accordant aucune attention et en rejetant de fond en comble les amendements proposés par l’Algérie, visant à élargir le mandat de la MINURSO pour "recenser les violations des droits humains". Toutes les résolutions et rapports récents du Conseil de Sécurité tendent à reconnaître l’initiative marocaine d’autonomie comme une solution sérieuse et crédible et ont fortement insisté sur la nécessité d’inclure l’Algérie dans les tables rondes, montrant et confirmant le rôle essentiel de celle-ci dans le différend qu'elle s'emploie à faire vivre par n'importe quel moyen. Cette orientation est perçue comme favorable au Maroc, qui bénéficie d’un soutien international croissant, notamment avec l’ouverture de nombreux consulats dans les deux grandes villes des provinces concernées et bien évidemment avec l'appui de 3 membres permanents du CS et de plus de 116 autres pays. Paradoxalement, de prétendus défenseurs sahraouis des droits de l’homme ont osé l'exercice périlleux de témoigner devant le Comité spécial de la Décolonisation de l’ONU (C-24), parlant de graves violations commises par les forces marocaines, violations dont ils semblent être les seuls au courant. Ils ont dénoncé des exactions qualifiées de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, rien que cela. Dans des excès de langage ridicules auxquels l'assistance ne prêta point attention, ils ont parlé de répression systémique, de harcèlement et de marginalisation des militants sahraouis. Sans doute, ils avaient à l'esprit ce qui se passe dans les camps de Tindouf. Malgré l'indifférence de l'assistance qui ne les a jamais pris au sérieux, les pseudo-défenseurs ont appelé à la mise en place urgente d’un mécanisme onusien de surveillance et de protection des droits humains dans la région. À court d'arguments et de propositions constructives, l'Algérie leur fait ressasser des éléments de langage auxquels ils sont les seuls à croire, et encore. Le Front Polisario, dans son délire, va jusqu'à considérer la candidature du Maroc à la présidence du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU comme un affront, parlant d’illégalité et d'occupation marocaine du Sahara occidental. Ces tribulations vont évidemment rester sans suite ni effet, sinon celui de tromper le peuple algérien pour lui faire avaler multiples couleuvres et budgets énormes dilapidés pour une cause dont il ne profite pas ; des sommes colossales englouties dans une affaire perdue en fait depuis 1976. Le Polisario et les soi-disant pétitionnaires avaient aussi pour but de mettre un peu de baume sur les cœurs blessés des séquestrés de Tindouf, leur faisant croire qu'ils vivent dans un meilleur monde que celui de l'autre côté de la frontière. Le Conseil Mondial des Droits de l’Homme et le Conseil de Sécurité de l’ONU ont en fait adopté des textes on ne peut plus clairs qui, tout en reconnaissant la nécessité d’une solution politique, penchent en faveur de la thèse marocaine, notamment par la reconnaissance de son initiative d’autonomie et le maintien d’un cadre de négociation incluant l’Algérie. Ces décisions et résolutions sont toutes restées insensibles aux plaidoyers des séparatistes, soutenus, ironie du sort, par l'Algérie évidemment et par des pays tous épinglés par le Conseil Mondial des Droits de l'Homme pour des violations graves commises vis-à-vis de leurs propres ressortissants, ce qui n'est point le cas du Royaume, y compris bien sûr dans ses provinces du Sud, d'où l'aisance des diplomates marocains quand ils interviennent devant ces instances, faut-il le rappeler

Maroc 2030 : le football, un levier géopolitique et stratégique en attendant les autres disciplines sportives… 592

Le Royaume du Maroc, à travers le football, s’impose aujourd’hui comme un acteur majeur de la géopolitique sportive. Il manifeste clairement sa volonté de se tailler une place de choix sur la scène internationale dans ce domaine. Une vision au plus haut niveau de l'Etat, par ailleurs partagé par le peuple marocain qui fait sien ce choix. Cette dynamique s’illustre notamment par la co-organisation de la Coupe du Monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal, un événement d’envergure historique qui symbolise une victoire politique et diplomatique majeure. Cette co-organisateur de la Coupe du Monde 2030, aux côtés de deux états européennes, est le fruit d’une longue stratégie patiente et déterminée. Le résultat d’une conviction ancienne qui ne s’est jamais altérée. Après cinq candidatures infructueuses, le royaume a su convaincre la FIFA et les fédérations membres, devenant ainsi le deuxième pays africain à accueillir le tournoi après l’Afrique du Sud en 2010. En fait, hormis les contingences politiques d’alors, la sympathie mondiale réservée à Nelson Mandela et les pratiques douteuses des décideurs de la FIFA de l’époque, jamais l’Afrique du Sud n’aurait pu organiser la Coupe avant le Maroc, pour des raisons footballistiques évidentes . Le Royaume a tout de même été récompensé pour sa patience, sa résilience et sa conviction. Il va abriter le mondial du centenaire, une édition à tous points de vue, exceptionnelle, inscrite dans une logique de partage des coûts. Elle aura un impact économique et diplomatique considérable, renforçant les liens entre l’Europe et l’Afrique et mettant en lumière le rôle du football dans le rapprochement entre les peuples, le développement social et sportif de la région. Jamais l’Europe n’aura été aussi proche et coopérative avec le continent noir et inversement. Le Maroc organise au nom de tout un continent. Le football est un véritable outil de soft power que la Maroc manie pour renforcer ses relations diplomatiques en Afrique. Sa Majesté le Roi n'a t il pas ordonné au Comité Local d’Organisation d’inclure des compétences de tout le continent? La Fédération Royale Marocaine de Football a depuis longtemps multiplié les partenariats avec des fédérations africaines, offrant un soutien financier et logistique, et invitant de nombreux pays à utiliser les nombreuses infrastructures modernes du pays pour leurs entraînements ou compétitions. Cette politique volontariste et positive consolide naturellement l’influence marocaine sur le continent, dans un contexte où le pays cherche à contrer celle d’autres puissances régionales qui ne lui vouent pas un grand amour. Au plan footballistique pur, le Maroc s’affirme progressivement comme une puissance africaine. Il remporte ou participe à toutes les finales continentales majeures avec une montée en puissance constante de ses équipes nationales. Cette réussite est soutenue par des investissements massifs dans la préparation des joueurs, avec la construction de centres de formation performants à l’image de l’Académie Mohammed VI de Salé. Le Royaume exporte également de plus en plus de joueurs et d’entraîneurs vers les championnats en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. Ceci contribue au renforcement de son image et de son influence. Selami à titre d'exemple vient tout récemment de qualifier la Jordanie pour la 1ère fois de son histoire en coupe du monde, une équipe mise sur orbite par son compatriote Amouta. Par ailleurs, la diaspora marocaine joue un rôle clé : de nombreux joueurs nés ou formés à l’étranger choisissent enthousiastes de porter les couleurs marocaines, décomplexés et fiers de représenter leur pays d’origine. Cette mobilisation de talents diasporiques est un atout stratégique qui enrichit les sélections nationales et renforce leur rayonnement. Le Maroc ne se contente donc pas de la simple ambition sportive du football. Il le conçoit comme un vecteur de rayonnement international, un levier de marketing territorial , comme en témoigne la convention stratégique « Maroc, Terre de Football » signée entre la FRMF et l’Office National Marocain du Tourisme. Cette alliance traduit la volonté du Royaume de bâtir une image forte, inspirante, et d’attirer passionnés et touristes du monde entier. C’est le prolongement de la politique de construction et de renforcement de la marque Maroc, qui s’impose chaque jour un peu plus dans le monde économique à l’échelle universelle. Le Maroc n’a plus de complexe à s’avouer être une puissance industrielle qui s’affirme chaque jour un peu plus. La démarche s’inscrit dans une perspective géostratégique globale où le football est appelé à renforcer la place du Maroc sur la scène africaine et internationale, à affirmer son leadership continental et à soutenir ses avancées diplomatiques, notamment sur la question sensible des provinces du sud. En utilisant le sport comme un outil diplomatique et économique, le Maroc vise à consolider ses alliances, à étendre son influence et à préparer un avenir où il occuperait une position centrale dans les relations entre l’Afrique, l’Europe et le monde et il ne s'en cache point. Tout le monde a aujourd’hui compris que pour traiter avec l’Afrique, notamment pour les questions économiques et certains aspects politiques, le Royaume est incontournable. La question se posent désormais pour les autres disciplines sportives. En fait, cette politique du football n’a pu se mettre en place et réussir que par la compréhension de la vision royale dans ce domaine, de la part d’une fédération qui, avant toutes les autres, a rectifié le tir, suite à la lettre royale adressée au monde du sport en 2008. La FRMF s’est mise en marche de façon intelligemment construite, récoltant aujourd’hui les premiers résultats de son engagement. D’autres fédérations, hélas, sont restées dans l’obscurité, empêtrées dans une certaine platitude voire une léthargie qui les rend de plus en plus médiocres, de plus en plus décriées. D’ailleurs. Certaines, et non des moindres, sont simplement insignifiantes au plan continental et mondial, ou le sont devenues par manque de clairvoyance et de compétence, alors que les moyens sont là et que tous les voyants sont au vert pour le sport en général. Le développant des autres disciplines, pourrait diversifier le soft power sportif du pays, renforcer ses liens diplomatiques et mieux répartir les retombées économiques et culturelles des événements sportifs sur l’ensemble du territoire national. La diversification étant justement au cœur de la vision royale. En attendant, le Maroc fait donc du football un atout politique majeur, mêlant sport, diplomatie et développement économique pour s’imposer comme un acteur incontournable de la géopolitique sportive. La Coupe du Monde 2030 est à la fois un symbole et un catalyseur de cette stratégie ambitieuse, qui promet de redessiner les équilibres régionaux et internationaux autour d’un ballon plus rond que jamais et ce en attendant le réveil des autres disciplines sportives ?

Sa Majesté le Roi Mohammed VI : Héritier d’une Tradition, Artisan d’une Modernité Souveraine 569

Bien avant les grandes transformations des années 1920, le Maroc a connu d’importantes tentatives de modernisation sous le règne de Hassan Ier (1873-1894). Sultan visionnaire, Hassan Ier a entrepris de réformer l’administration, de renforcer l’armée et de développer les infrastructures, notamment les routes et les communications. Ses efforts se sont heurtés à un contexte interne conservateur, marqué par la résistance des fouqahas et des élites attachées aux structures traditionnelles. Il a dû faire face également aux pressions croissantes des puissances européennes cherchant à s’implanter au Maroc. Ce double obstacle a limité la portée des réformes, mais a néanmoins posé les bases d’une modernisation progressive. Avant lui, Sidi Mohammed ben Abdallah, sultan éclairé du XVIIIe siècle, avait déjà joué un rôle majeur dans l’ouverture du Maroc sur le monde. Il est notamment à l’origine de la fondation et du développement du port d’Essaouira (alors Mogador) en 1765, conçu comme un hub commercial stratégique pour contrôler le commerce extérieur. Grâce à sa position géographique et ses infrastructures, Essaouira est rapidement devenue un carrefour incontournable des échanges entre l’Afrique subsaharienne, l’Europe et la Méditerranée, renforçant ainsi les liens économiques et diplomatiques du royaume. D’autres souverains ont poursuivi cette dynamique. Moulay Abdelaziz (1894-1908) a continué certaines réformes militaires et administratives malgré une période d’instabilité croissante. Sous le protectorat français, Moulay Youssef (1912-1927) a dû composer avec la domination coloniale tout en tentant de préserver une certaine souveraineté marocaine. Monté sur le trône en 1927 à seulement 19 ans, Mohammed V est devenu le symbole de la résistance marocaine face au protectorat français. Refusant la domination coloniale, il a soutenu le mouvement nationaliste, notamment lors de son discours historique de Tanger en 1947, où il a revendiqué l’unité et l’indépendance du Maroc. Exilé de 1953 à 1955, son retour triomphal a marqué le début de la fin du protectorat. En 1956, il a proclamé l’indépendance et posé les fondations d’un Maroc souverain. Il a ensuite engagé la construction d’un État moderne en réformant les institutions, en unifiant le territoire, en développant l’éducation et en amorçant la modernisation économique, en créant les Forces Armées Royales et les autres corps sécuritaires tout en affirmant l’identité culturelle nationale. Fils de Mohammed V, Hassan II (1961-1999) a consolidé l’État marocain en instaurant une monarchie constitutionnelle et en développant des infrastructures essentielles. Il a su allier tradition et modernité, renforçant la souveraineté nationale tout en ouvrant le pays aux investissements étrangers et aux échanges internationaux. Sous son règne, le Maroc a connu des avancées majeures dans les domaines économique, social et culturel, posant les bases d’une modernisation durable et préparant le terrain pour les transformations actuelles. Hassan II va rester dans l’histoire pour avoir progressivement recouvert l’intégrité territoriale du Royaume dans un contexte interne et international difficile, voire hostile. Sous Mohammed VI, le Maroc connaît une transformation profonde, comparable en ampleur à celle des années 1920, mais dans un contexte souverain et globalisé. Son règne, marqué par une vision claire et une volonté affirmée, conjugue respect des traditions et ouverture vers la modernité. Le pays investit massivement dans les infrastructures de transport : routes, trains à grande vitesse, aéroports et dans les équipements publics et privés à travers tout le territoire. L’intégration avec les économies occidentales s’est renforcée, faisant du Maroc une destination privilégiée pour les investissements directs étrangers, attirant chaque année des milliards de dollars. Des projets phares, notamment en préparation de la Coupe du Monde 2030, stimulent le développement d’infrastructures sportives, touristiques et culturelles, affirmant le rayonnement international du pays. Parallèlement, une modernisation sociale et économique est engagée, avec des initiatives pour améliorer l’éducation, la santé, l’innovation et le développement durable, inscrivant le Maroc dans une dynamique globale et moderne. Le Maroc a simplement triplé son PIB en moins de vingt années. Le tout s’inscrivant dans la Continuité et le renouveau. C’est en fait un Maroc en perpétuelle réinvention Le parallèle entre les grandes transformations des années 1920 et l’ère Mohammed VI révèle un Maroc capable de se réinventer constamment. Alors que la métamorphose des années 1920 était dictée par un contexte colonial, celle d’aujourd’hui est le fruit d’une ambition souveraine, tournée vers un développement équilibré, inclusif et durable. Elle incarne la volonté d'un souverain avec une vision multilatérale. Aucun domaine n'est laissé de côté ou oublié. Les grands projets d’hier et d’aujourd’hui témoignent d’un énergie de transformation encore plus forte et plus déterminée, avec des finalités différentes : passer d’un Maroc sous tutelle, un Maroc dépendant, subissant impuissant les conjonctures, à un acteur majeur sur la scène internationale, capable d’attirer et de coopérer avec le monde et de bâtir son avenir avec confiance. Aujourd’hui, le Maroc s’inscrit dans une longue tradition de métamorphoses historiques. Chaque époque a façonné un pays dynamique, tentant une modernité et des ambitions des fois réussies des fois avortées. Il est tout de même resté fidèle à son histoire millénaire et à son héritage culturel. Aujourd’hui il se redresse, se modernise et s’affirme comme un pays émergeant sur lequel on peut conter . Le Royaume de Mohammed VI est ainsi prêt à relever les défis du XXIe siècle avec audace et détermination et cette fois ci il s'arme d'institutions de visions et de stratégies claires et puissantes. La volonté royale oriente ainsi le pays vers un développement véritable profitant à tous, un positionnement géostratégique incontournable, une percée économique durable et un système politique fiable, des avancées véritablement souveraines et irréversibles.

La Mauritanie face aux défis sécuritaires, diplomatiques et à la recomposition géopolitique au Sahel... 543

Après quatre années d’intervention, le groupe paramilitaire russe Wagner a officiellement annoncé son retrait du Mali en juin 2025. Il était actif dans la région depuis 2021. Ce départ intervient dans un contexte marqué par une recrudescence des attaques jihadistes fragilisant la stabilité malienne et régionale. Le départ de Wagner ne signifie pas un désengagement russe, puisque ses missions sont reprises par une nouvelle organisation paramilitaire, l’Africa Corps, directement contrôlée par le ministère russe de la Défense. Ce groupe, né après la tentative de coup d’État ratée de ses anciens dirigeants Wagner en 2023, poursuit la stratégie russe d’influence en Afrique, notamment dans ce qui est déclaré être la formation des forces maliennes pour faire face à la montée des menaces terroristes. Cette transition illustre la complexité du contexte sécuritaire au Sahel, où l’échec relatif de Wagner à stabiliser le Mali et à contenir les groupes armés Touaregs et jihadistes oblige Moscou à réadapter ses méthodes tout en conservant son influence stratégique. Cette nouvelle donne induit un véritable questionnement quand à la capacité véritable de contenir le terrorisme dans la région et notamment à la frontière du Mali avec la Mauritanie. Parallèlement, le Front Polisario, mouvement séparatiste, est de plus en plus associé à des activités terroristes. En Espagne, une militante affiliée au Polisario a été arrêtée pour préparation d’actes terroristes contre le Maroc, avec des preuves d’incitation au jihadisme et d’acquisition de matériel explosif. Cette radicalisation s’inscrit dans une dynamique où le Polisario coopère de plus en plus étroitement avec des groupes islamistes, bénéficiant notamment du soutien de l’Iran et ses proxys dont le Hezbollah. Des liens anciens documentés, existent bien entre le Polisario et des groupes terroristes du Sahel, comme l’État islamique dans le Grand Sahara, dont les fondateurs étaient d’anciens combattants du Polisario. Cette connivence se manifeste par un soutien logistique, des transferts d’armes et une militarisation accrue, y compris l’usage de drones kamikazes fournis par l'Iran. Ces faits renforcent la perception du Polisario non seulement comme un acteur séparatiste uniquement mais aussi comme un vecteur d’instabilité et de terrorisme dans la région. En parallèle, sont enregistrés de nombreuses percées diplomatiques du Maroc et une montée des pressions internationales pour entériner la marocanité des provinces occidentales du Sahara. le Maroc a engrangé en 2024 plusieurs victoires majeures dans la reconnaissance internationale de sa souveraineté sur ses provinces du sud. Plus de 116 pays, dont des puissances comme la France, soutiennent désormais le plan d’autonomie marocain comme unique solution viable au conflit Cette position, récemment, a été partagée par le Royaume uni dans les pas des USA. Des pays influents sur le continent africain comme la Côte d'Ivoire ou tout récemment le Ghana, ont fait de même. La position toute fraiche du parti de Zuma en Afrique du Sud conforte l'évolution. L'avancée diplomatique marocaine s’appuie sur une gestion habile des relations internationales et sur un engagement actif dans la sécurité régionale, notamment au Sahel. L'habilité du Royaume Chérifien est manifeste quand celui ci évite d'embarrasser son voisin du sud la Mauritanie qui reconnait depuis fort longtemps l'entité fantoche dite RASD. Ici il faut aussi rappeler la volonté des USA de classer le Front Polisario comme organisation terroriste, mesure soutenue par des analyses documentant ses liens avec le Hezbollah, le PKK, le Corps des Gardiens de la Révolution islamique d’Iran , Cuba, le Venezuela et autres états qui n'aiment pas trop les américains. Cette classification vise à montrer ce qu'est véritablement le Polisario. Dans ce contexte la Mauritanie se retrouve dans la tourmente. Les choses sont allés trop vite. Le confort dans lequel elle se plaisait jusqu’ici, n’est plus. La conjonction de ces évolutions contraint donc les autorités du pays à repenser leur positionnement politique. Confrontée à la fragilité récurrente que lui cause le Polisario, freinant son développement, menaçant sa stabilité, et constatant l’incapacité de l’Algérie à dépasser l’héritage de Boumedienne pour assurer une sécurité effective, la Mauritanie se trouve inéluctablement poussée vers un rapprochement avec le Maroc. Ce dernier est perçu comme le seul acteur capable de garantir une sécurité durable dans la région, notamment face à la montée des menaces terroristes et aux enjeux géopolitiques actuels. Certaines publications en Mauritanie même, posent déjà la question de manière on ne peut plus directe. C’est dire que le décideur mauritanien est bien dans cette logique de changement de paradigme. Les mouvements de l’armée mauritanienne ces derniers temps vont dans le même sens, d’autant plus que certains cadres du Polisario n’hésitent plus à proférer des menaces contre la Mauritanie qu’ils qualifient de traitre. Cette tension rajoute donc de la difficulté en matière de capacité de sécurisation des frontières du jeune pays qu’est la Mauritanie dont les moyens restent tout de même très limités au regard de l’étendue de ses frontières notamment avec le Mali et l'Algérie. Dans cet environnement, l’Algérie, soutien acharné, aveuglé, du Polisario, semble aujourd’hui davantage enfermée dans des discours sans capacité réelle d’action, ce qui atrophie sa position régionale. La Mauritanie semble l'avoir intégré depuis un bout de temps déjà sans peut être le manifester ouvertement. En revanche, le Maroc, fort de ses succès diplomatiques et de son engagement prouvé dans la lutte contre le terrorisme, apparaît comme un partenaire incontournable pour la Mauritanie dans sa quête de stabilité et de prospérité. Il ne serait donc pas étonnant de voir la Mauritanie dans un futur plus que proche, retirer sa reconnaissance de l’entité fantoche dite RASD ou tout au moins sortir de ce qu’elle appelait jusqu’ici une neutralité positive. Dans les faits la Mauritanie a déjà pris quelques distances avec les séparatistes ce qui n’est pas pour plaire à l’Algérie, en perte de vitesse. Le retrait de Wagner du Mali, la radicalisation du Polisario qui ne sait plus où donner de la tête, les succès diplomatiques marocains et la probable désignation très proche du Polisario comme organisation terroriste par les USA redessinent clairement la carte géopolitique du Sahel et du Maghreb. La Mauritanie est probablement en train de s’y préparer et semble même prendre les devants. Dans ce contexte mouvant, elle est poussée à un réalignement stratégique naturel vers le Maroc, seul acteur capable de lui offrir une alternative de sécurité crédible face aux menaces terroristes et aux défis de développement. Ce repositionnement marque une étape majeure dans la recomposition des alliances régionales, avec des implications profondes pour la stabilité future du Sahel et la reconfiguration de l'Afrique du Nord.

La cybersécurité marocaine dangereusement mise à mal par des attaques successives. 535

Le Maroc fait face depuis avril 2025 à une série d’attaques informatiques majeures revendiquées par un collectif de hackers supposés algériens nommé «JabaRoot DZ». Ces cyberattaques ont ciblé des institutions économiques et administratives clés, notamment le ministère de l’Emploi, la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), tout récemment le ministère de la justice ainsi que des plateformes liées au cadastre et à la conservation foncière. Ce qui est claire, disons-le de suite, est que l’Algérie n’a aucunement la puissance technologique et de savoir-faire pour ce genre de besognes. Il est fort probable que ses services fassent appel à des « compétences » notamment à l’est de l’Europe pour s’attaquer aux intérêts du Royaume dans sa guerre globale à l’encontre de son «ennemi classique ». Si cette hypothèse se vérifiait, la question serait alors de savoir qui d'autres disposerait des informations piratées et pour quel usage. La première intrusion, survenue début avril 2025, a débuté par le piratage du site du ministère de l’Emploi et s’est rapidement étendue à la base de données de la CNSS. Cette attaque a conduit à la fuite de milliers de documents sensibles, exposant les informations personnelles de près de deux millions de salariés et les données administratives d’environ 500 000 entreprises marocaines. Parmi les données divulguées figuraient des bulletins de salaire détaillant noms, numéros de sécurité sociale, salaires, et parfois numéros de cartes d’identité de personnalités très importantes et de dirigeants de Royal Air Maroc, d'Attijariwafa Bank, de la Banque centrale populaire, du Fonds Mohammed VI pour l’investissement. Moins de deux mois plus tard, en juin 2025, JabaRoot DZ a revendiqué une nouvelle cyberattaque « de grande ampleur » contre l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC). Bien que l’ANCFCC ait démenti toute intrusion directe dans ses serveurs, il a été révélé que la faille provenait d’une plateforme électronique utilisée par certains bureaux de notaires pour l’archivage des documents fonciers. Les hackers affirment avoir obtenu environ 4 téraoctets de données, comprenant des millions de titres fonciers, des documents contractuels, des copies de cartes d’identité, de passeports, ainsi que des documents bancaires et des informations concernant de hauts responsables et personnalités publiques. Cette fuite a conduit à la fermeture temporaire de la plateforme par l’ANCFCC pour des raisons de sécurité. Les hackers justifient ces attaques comme des représailles à des tentatives présumées de piratage marocain contre des institutions algériennes, notamment le compte Twitter de l’Agence de presse algérienne (APS). Ils ont également menacé de nouvelles actions en cas de futures attaques contre les intérêts algériens. Ces événements s’inscrivent dans un contexte de tensions géopolitiques entre le Maroc et l’Algérie, exacerbées par des enjeux liés au développement récents de l'affaire du Sahara et des rivalités régionales; le Maroc depuis quelques temps enregistrant victoire sur victoire à un rythme effréné. L'Algérie, dans ses médias officiels et officieux, ne se cache même plus et va jusqu'à implicitement revendiquer le piratage, ignorant le fait que se soit là une sorte de terrorisme d'état. Ces cyberattaques ont eu des conséquences graves : elles ont érodé la confiance des citoyens dans les services publics numériques, augmenté les risques d’usurpation d’identité et de fraude bancaire, et porté atteinte à la réputation des entreprises concernées. Le gouvernement marocain a qualifié ces actes de « criminels » et a annoncé des mesures pour renforcer la cybersécurité tout en ouvrant des enquêtes internes. La série d’attaques met surtout en lumière des vulnérabilités majeures dans la cybersécurité des institutions marocaines. La centralisation massive des données sensibles dans des plateformes uniques et le fait de créer des jonctions entre plusieurs intervenants et plateformes, facilitent les choses pour les citoyens et les institutions dans le cadre de la digitalisation certes mais facilite aussi l’accès massif des hackers en cas de brèche. Il est donc crucial de revoir en profondeur et sans plus tarder la stratégie nationale de protection des données. Pour mieux répartir ses données et renforcer sa sécurité, le Maroc pourrait adopter plusieurs stratégies complémentaires, en s’appuyant notamment sur la Stratégie nationale de cybersécurité 2030 et les meilleures pratiques internationales. Il devrait sans doute éviter la centralisation excessive en répartissant les données sensibles sur plusieurs systèmes sécurisés, segmenter les réseaux pour limiter les mouvements latéraux des hackers, et utiliser des techniques de transmission des données par plusieurs canaux distincts, afin de réduire les risques de vol simultané. Le Maroc se doit aussi intégrer des solutions de cybersécurité décentralisée basées sur la blockchain et l’intelligence collective, mettre en place un cloud souverain national avec hébergement local et chiffrement de bout en bout garantissant la protection des informations critiques. Le pays devrait par ailleurs, développer un cadre juridique agile et adapté, former un vivier national de professionnels qualifiés en cybersécurité via des cursus spécialisés et certifications, et mettre en place un Security Operations Center performant combinant outils de détection avancés et équipes locales capables de gérer les menaces spécifiques au contexte marocain. Une école supérieure de cybersécurité ou encadreraient des étudiants parfaitement sélectionnés, de véritables spécialistes, peut être une avancée stratégique majeure garantissant et la compétence et l’indépendance dans ce domaine. Face à la montée des cybermenaces, il est urgent que le Maroc adopte une politique de cybersécurité proactive et innovante, reposant sur une architecture technique décentralisée. Renforcer la coopération régionale et internationale n’est ici pas un luxe. L’échange d’informations critiques en temps réel est crucial; comme il est vital d'encourager la collaboration public-privé via des plateformes d’échange de renseignements sur les menaces, pour anticiper et réagir rapidement aux incidents. Aujourd’hui force est de constater que nombreux sont ceux qui prétendent maitriser la question, offrant des services qui vont très vite mettre à nu leurs limites et incompétences. Les administrations et les entreprises doivent faire très attention avant de s’engager ou d’engager les compétences dans ce domaine fort sensible. C'est une sphère qui repose sur une gouvernance agile, sur le développement des compétences humaines et la coopération active au niveau national et international. Une approche intégrée est essentielle pour bâtir un cyberespace résilient, souverain et capable de soutenir la transformation digitale ambitieuse du pays, tout en protégeant efficacement sa sécurité, ses institutions, ses citoyens et son économie.

Le Front Polisario face à une montée des accusations : vers une désignation comme organisation terroriste... 576

Depuis plusieurs années déjà, le Front Polisario, mouvement séparatiste soutenu et armé comme chacun sait par l’Algérie, ayant mis à sa disposition tout un territoire dans la zone de Tindouf, est au centre d’une controverse internationale grandissante. Aux États-Unis, au Japon et en Europe, des voix s’élèvent pour que ce groupe soit officiellement classé comme organisation terroriste. Ce tournant s’appuie sur des preuves tangibles de ses liens avec des acteurs qualifiés terroristes, son implication dans des actions violentes, mais aussi sur un réseau d’alliances internationales qui dépasse le cadre régional. Si l’Algérie, l’Iran et le Hezbollah sont souvent cités comme les principaux soutiens du Polisario, voire aussi l’Afrique du Sud, Cuba a également joué un rôle historique et déterminant dans la formation militaire et logistique des combattants séparatistes. Dès 1977, sous l’impulsion de Fidel Castro et à la demande de l’Algérie, un accord militaire tripartite avait été signé entre Cuba, l’Algérie et le Polisario, ouvrant la voie à une coopération intensive. Cet accord a permis l’envoi de nombreux combattants séparatistes à Cuba pour recevoir une formation militaire spécialisée. Des écoles militaires dédiées ont été créées sur l’île, où les recrues du Polisario ont été formées aux tactiques de guérilla, aux opérations spéciales et à la logistique militaire. Une délégation cubaine s’est même rendue à Tindouf en 1988 pour étudier les défenses marocaines et aider à élaborer des stratégies pour percer le mur de défense érigé par le Royaume. Cuba a également assuré un soutien logistique naval, notamment dans les eaux proches des îles Canaries, où des navires cubains ont été impliqués dans des opérations pour faciliter les infiltrations du Polisario. Entre 1975 et 1991, Cuba a livré au Polisario un important arsenal comprenant fusils d’assaut, mortiers, lance-roquettes et munitions, renforçant ainsi ses capacités militaires. Même après le cessez-le-feu de 1991, Cuba a maintenu son appui, continuant à former des guerriers notamment dans les opérations spéciales. La dernière promotion connue formés à Cuba remonte à 2003. Plus récemment, des formations de six mois ont été dispensées à des groupes d’une quarantaine de séparatistes, centrées sur les tactiques de forces spéciales. Par ailleurs, pendant une longue période, des témoignages accablants font état d’enlèvement d’enfants des camps de Tindouf, parfois dès l’âge de 9 ans, pour les envoyer à Cuba sur une « île de la jeunesse » sous haute surveillance militaire. Ils y subissent un entraînement militaire intensif mêlé à un fort endoctrinement politique. Ces enfants, isolés de leurs familles, sont formés pour devenir des soldats au service du Polisario, dans des conditions dénoncées comme inhumaines par des témoins et anciens détenus. Certains signaux récents laissent entrevoir un possible repositionnement de La Havane. En effet, lors du sommet du Mouvement des Non-Alignés en 2019, le président cubain Miguel Díaz-Canel a omis toute référence au Polisario, marquant une rupture avec la tradition de soutien affichée par Fidel et Raúl Castro. Cette évolution pourrait refléter un réalignement diplomatique, notamment après la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Cuba en 2017, relations rompues pendant près de 37 ans à cause du soutien cubain au Polisario. Cependant, à ce jour, l’accord tripartite mentionné plus haut n’a pas encore été abrogé. Le rôle de Cuba s’inscrit dans un réseau plus large d’alliances du Polisario. L’Algérie, principal soutien politique et militaire, continue d’armer et d’abriter le mouvement. L’Iran, via le Hezbollah, fournit un appui militaire et logistique, notamment en formant également des combattants et en livrant des armes sophistiquées. Ceci est parfaitement documenté. Il y a aussi que des centaines de mercenaires du Polisario ont été capturés en Syrie, où ils sévissaient aux côtés de l'armée d’Assad, renforçant l’image d’un groupe impliqué dans des conflits terroristes à l’international. Sur le terrain, le Polisario est aussi accusé de violences contre des civils dans le sud marocain. Les missiles lancés contre la ville de Smara en témoignent fort bien et s’ajoute au blocage du passage stratégique de Guerguerat. La séquestration des populations sahraouies dans les camps de Tindouf, où il refuse, avec l’appui d’Alger, tout recensement officiel est une autre preuve de la nature véritable du mouvement. Face à ces éléments, plusieurs responsables politiques américains, européens et asiatiques militent pour que le Front Polisario soit au plus vite inscrit sur la liste des organisations terroristes. Le député américain Joe Wilson a proposé un projet de loi en ce sens, dénonçant l’utilisation du Polisario par l’Algérie et ses acolytes pour déstabiliser le Royaume chérifien, allié stratégique séculaire des États-Unis dans la région. Cette désignation éminente porterait un coup majeur à l’Algérie, qui semble ne pas se lasser de soutenir le Polisario depuis près de 50 ans, alors que cela lui coute simplement le développement du pays. Elle renforcerait davantage la position marocaine sur la scène internationale, notamment après la reconnaissance américaine en 2020 de la souveraineté marocaine sur ses provinces du sud, celle de l’Espagne, de la France, celle toute récente du Royaume-Uni et celles de très nombreux autres pays africains et d’Amérique Latine. Le soutien historique, militaire et éducatif de Cuba, conjugué au rôle joué par l’Algérie, l’Iran et le Hezbollah, inscrit le Polisario dans un réseau d’acteurs aux activités déstabilisatrices et terroristes manifestes. La montée des appels à sa classification comme organisation terroriste s’inscrit dans une logique de sécurité régionale et internationale, exigeant une réponse coordonnée dans le but de restaurer la stabilité en Afrique du Nord, dans le Sahel et au-delà. Cette page doit rapidement être tournée pour le bien des populations de la région toute entière.

"Moyen-Orient : le basculement stratégique vers les monarchies du Golfe" 513

Le Moyen-Orient vit une transformation géopolitique majeure, marquée par un repositionnement stratégique entre Israël, les États-Unis et les puissances du Golfe. Ces dernières, longtemps en marge des alliances traditionnelles ou les subissant, s’affirment désormais comme des acteurs incontournables sur la scène politique, économique et militaire, redessinant des équilibres que l’on considérait historiques voire immuables. Depuis sa création en 1948, Israël a été le principal allié occidental au Moyen-Orient, notamment des États-Unis, pourtant opposés à leur création au départ, dans une région marquée par des conflits récurrents. Sa politique d’expansion et d’influence, soutenue par Washington, a longtemps cristallisé les tensions avec plusieurs pays arabes et groupes armés. Toutefois, cette posture belliqueuse semble aujourd’hui contestée, tant par ses voisins que par certains de ses alliés traditionnels. En tous cas elle est amplement désapprouvée voire condamnée par la société civile, partout. Cela ne saurait durer. L’évolution la plus notable dans la région est venue des monarchies du Golfe. Après des décennies d’hostilité, elles ont amorcé un rapprochement historique avec Israël, officialisé par les Accords d’Abraham en 2020, sous l’impulsion américaine. Ces accords, signés notamment par les Émirats arabes unis et Bahreïn, ont ouvert la voie à une coopération renforcée, notamment contre l’influence iranienne, tout en favorisant des échanges économiques et technologiques sans précédent. Les monarchies n’ayant pas signé ces accords, non plus, n’ont aucunement de complexe à traiter avec Israël. Souvent on évoque aussi les relations très fortes entre l’état hébreu et la Turquie notamment depuis que celle-ci est gouvernée par le chantre de l’islamisme que représente Erdogan. Dans ce contexte en pleine mutation, les États-Unis ont progressivement réorienté leur politique régionale, misant davantage sur les monarchies du Golfe, qui offrent stabilité politique, puissance financière et position stratégique. La présence militaire américaine dans la région, notamment à la base d’Al-Udeid au Qatar, illustre cette nouvelle donne. Lors de la tournée américaine au Moyen-Orient en 2025, près de deux billions de dollars d’investissements ont été annoncés, notamment dans les secteurs de la défense, de la technologie et de l’intelligence artificielle. Parallèlement, Washington semble adopter une posture plus nuancée vis-à-vis d’Israël, notamment dans le cadre des négociations avec l’Iran, ce qui traduit une diversification des alliances régionales. Israël, malgré son poids militaire, perd progressivement de son influence exclusive, perçu de plus en plus comme un acteur source de tensions. Les dérives de la politique actuelle du cabinet Netanyahu menant un quasi génocide à Gaza, ne sont pas là pour arranger les choses. Contrairement aux décennies précédentes, les pays arabes, notamment ceux du Golfe, ne répondent plus systématiquement aux provocations israéliennes par la force. Les dirigeants actuels privilégient une approche pragmatique, distinguant désormais la cause palestinienne des actions de groupes armés comme le Hamas. Cette évolution marque un tournant par rapport aux attitudes belliqueuses des régimes militaires du passé. Ces régimes étaient en fait, au fil du temps, devenus des alliés objectifs de la cause sioniste. Hassan II, avant gardiste, avait dit à ce sujet que" La haine d'Israël et du juif est l'aphrodisiaque le plus puissant du monde arabo-musulman" Les monarchies du Golfe, longtemps porteuses d’un discours modéré et favorable au dialogue, s’imposent désormais comme des modèles régionaux de stabilité et de coopération avec l’Occident, mais également avec les puissances d’Asie. Le rôle traditionnel d’Israël comme pivot des intérêts occidentaux au Moyen-Orient semble s’effriter au profit d’une dynamique où les monarchies du Golfe prennent le devant de la scène. La multiplication des conflits et la perception d’un Israël de plus en plus isolé sur la scène internationale, ne serait qu’au niveau des populations, fragilisent sa position. L’Europe, de son côté, même tergiversant, manifeste un durcissement de ton face aux actions israéliennes, notamment après les récents incidents en Cisjordanie où des diplomates avaient été la cible de tirs nourris de la part de l’armée de l’état hébreux. Ce changement d’attitude ne peut que renforcer la légitimité des monarchies du Golfe comme partenaires fiables pour l’Occident car désormais garant de la stabilité et du calme dans la région. L’organisation récente d’une conférence mondiale sur la question palestinienne au Maroc, signataire des Accords d’Abraham, coprésidée par la Hollande, illustre cette nouvelle dynamique. Le Maroc faut-il le souligner encore une fois est un allié stratégique des monarchies du golfe auxquelles il est lié par de multiples accords, allant jusqu’à la défense. Les propos du ministre des Affaires étrangères marocain, Nacer Bourita, sont on ne peut plus clair quant à la nécessité de condamner tous les extrémismes, sous-entendu l’extrémisme du Hamas mais également celui des composantes du gouvernement actuel d’Israël. Ce discours symbolise l’espoir d’un renouveau politique dans la région insistant sur le respect du droit international et la solution unique possible, celle de deux états vivant côte à côte. C'est la position également de la France dont le président n’hésite plus à parler de reconnaissance de l’état palestinien, en faisant même un élément capital dans ses discussions là où il se rend dans ses multiples visites à l’étranger. Addicte au sang et à la violence, Netanyahu n’hésite même plus à accuser le Président Macron d’être en croisade contre l’état juif. Excusez du peu. Le leader israélien est touché dans le vif et n’a plus d’argument plausible sinon de s’abriter derrière sa définition propre de l’antisémitisme qu’il distribue un peu à tout le monde. Il faut dire que les vétos répétitifs des américains au Conseil de Sécurité, le conforte en quelques sortes dans son délire. La réaction démesurée d’Israël suite aux attaques insensées du Hamas est devenue contreproductive pour l’état hébreu. Alors qu’il semble perdre son rôle de leader incontesté des intérêts occidentaux dans la région, les monarchies du Golfe apparaissent donc comme les nouveaux stabilisateurs et promoteurs de la paix au Moyen-Orient. Cette recomposition géopolitique pourrait bien redéfinir durablement l’équilibre des forces dans une région marquée par les conflits incessants. L’imbrication forte de l’économie américaines avec celle de ces pays, au vu des derniers investissements annoncés, va inscrire la situation naissante dans une perspective stable et sans doute durable. Les électeurs israéliens ont tout intérêt à le comprendre vite. Dès la prochaine échéance électorale ils devraient se débarrasser définitivement de ces illuminés qui n’ont que la mort à la bouche et l’extermination d’un peuple légitime comme objectif.

John Bolton et sa tribune polémique contre le Maroc : une hostilité aux racines troubles 685

John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis sous Donald Trump I, vient de commettre une tribune dans le Washington Times, particulièrement favorable à la thèse du Polisario et donc à la thèse algérienne. Le texte recycle des arguments déjà avancés par Bolton par le passé. Il défend notamment l’idée révolue du référendum d’autodétermination et accuse le Maroc d’entraver la mise en œuvre des résolutions onusiennes. La proposition de referendum qui avait été proposée par le Maroc à Nairobi faut il encore une fois le rappeler, est révolue et abandonnée par le Conseil de Sécurité depuis 2007; quant à accuser le Maroc d’entraver le process: c’est tous simplement faux au regard même des résolutions onusiennes depuis plus de 20 ans. Bolton ment et il le sait. Il en est coutumier. Comment ne pas penser qu’il y a là manifestement une tentative d’exister à nouveau pour cet oublié de l’histoire, une volonté de manipulation de l’opinion mais surtout l’intention de nuire en faisant plaisir aux ennemis du Royaume. La position s’inscrit étrangement, sans étonner, dans la continuité de la rhétorique officielle de la junte militaire algérienne, principal soutien du Polisario. C’est un alignement manifeste et un rapprochement qui soulève des interrogations sur la probité de Bolton. Rappelons juste que Bolton avait été limogé brusquement par Donald Trump en 2019, officiellement pour divergences stratégiques, mais selon certains observateurs, aussi en raison de liens troubles. Pour ce qui est de l’affaire qui concerne le Royaume, Bolton fréquente régulièrement Alger et collabore avec des lobbyistes algériens bien rémunérés, tels que David Keene, ancien président de la NRA, engagé à défendre la cause algérienne aux États-Unis. Cette proximité alimente les soupçons d’un rôle de relais pour les intérêts algériens, visant à influencer la politique américaine. Pas de quoi être fière pour la junte militaire qui jubile. Elle est habituée à la contradiction et à une communication à l’emporte-pièce faisant du moindre détails une victoire. Bolton ne compte plus et n’impacte plus. Dans sa rhétorique Alger fait semblant d'ignorer que le même Bolton est pour l’utilisation de la force contre l’Iran, l’allié stratégique d’Alger. L’Iran que le président algérien va bientôt visiter… C’est aussi ce même Bolton qui a poussé au transfert de l’ambassade des USA de Tel-Aviv à Jérusalem…Drôle de soutien aux palestiniens que de prendre l'un de leurs ennemis pour référence. L’article de Bolton s’inscrit dans une continuité morbide Il tente sans scrupule ni gêne décrédibiliser la politique marocaine et son influence croissante sur la scène internationale, tout en défendant le séparatisme. Il fait fi du caractère terroriste du Polisario, s’opposant à tout un pan des républicains avec Joe Wilson en porte-parole. Ce dernier est dans la logique de faire voter très prochainement, une loi au congrès américain, qualifiant le Polisario d’organisation terroriste. Tout paradoxalement l’offensive désespérée de Bolton intervient alors que le Maroc connaît des succès diplomatiques majeurs. Le Royaume a récemment encore renforcé ses liens avec plusieurs pays africains, le Kenya en est le dernier exemple. Grâce à son plan d’autonomie au Sahara, largement reconnu et soutenu par la communauté internationale, le Maroc récolte succès sur succès. Le vote de la dernière résolution du Conseil de Sécurité sur la question, montre que même les pays qui naguère votaient par principe idéologique contre ce qui pouvait être favorable au Maroc, ne le font plus, bien au contraire. De plus, la fermeture du bureau du Front Polisario à Damas, illustre la montée en puissance du Maroc au Moyen-Orient. Ainsi l'unanimité est quasi atteinte en faveur du Maroc à la Ligue Arabe aujourd’hui à l’exception bien évidemment de la seule Algérie, parfaitement isolée voire neutralisée et affaiblie aux yeux de tous. Au fond, la tribune de Bolton semble destinée à mettre un peu de baume sur les blessures d'Alger et des séparatistes, en perte de terrain face à l’affirmation marocaine. Le plan d’autonomie proposé par Rabat est de plus en plus plébiscité sur la scène internationale, tandis que le Polisario voit son influence diminuer. Il devient inaudible et n'a plus d'autre échappatoire que de s'accrocher à quelques manifestations d'extrémistes sans poids ca et là. Cette prise de position apparaît donc comme un ultime sursaut d’un camp en recul. Faute de levier réel pour influer sur la politique américaine ou mondiale, Alger et les séparatistes se désaltèrent buvant les paroles de marginaux sans relief. Pour mieux comprendre cette posture, il faut rappeler que John Bolton est une figure controversée de la politique américaine, connue pour ses positions ultra-conservatrices et une approche agressive en politique étrangère, souvent qualifiée de néoconservatrice. Son limogeage en 2019 fut marqué par des désaccords majeurs avec l’administration Trump, mais aussi par des soupçons de connexions douteuses avec certains cercles étrangers. Bolton est soupçonné de s'être impliqué dans plusieurs opérations controversées à l’international, y compris dans l’organisation de coups d’État, ce qui renforce l’image d’un homme aux méthodes brutales et aux convictions brutales très marquées. En somme, la tribune récente de John Bolton dans le Washington Times illustre une hostilité tenace envers le Royaume d’un personnage croulant ; un pontife habité par une vision politique hors du temps. La posture du signataire de la tribune est déconnectée des évolutions géopolitiques actuelles. Elle a permis une fois de plus d’apprécier que Alger, par le biais de ses médias perroquets, est prête à s’accrocher à n’importe quelle bêtise, pourvu qu’elle épouse son narratif désuète. Elle ponctue surtout le recul irréversible du Polisario et le succès grandissant du Maroc sur la scène internationale.

Le Kenya inaugure son ambassade à Rabat : un tournant diplomatique majeur en faveur du Maroc sur le Sahara occidental 625

L’inauguration officielle de l’ambassade du Kenya à Rabat, par les ministres des Affaires étrangères marocain Nasser Bourita et kényan Musalia Mudavadi, marque une étape historique dans les relations bilatérales entre les deux pays. Cette cérémonie, qui a coïncidé avec le 60e anniversaire des liens diplomatiques entre deux pays l'un à l'extrême Est et l'autre à l' extrême Ouest du continent noire, symbolise un renforcement significatif des échanges politiques, économiques et culturels, dans une quête de continuité continentale; mais et surtout elle marque un repositionnement stratégique du Kenya sur la question sensible du Sahara marocain. Pour la première fois, le Kenya ouvre une ambassade au Maroc. Nairobi témoigne ainsi de sa ferme volonté de consolider ses relations avec Rabat. Plus important encore, le Kenya a officiellement reconnu dans la foulée, le plan d’autonomie marocain comme « la seule approche durable » pour résoudre le différend sur le Sahara occidental. Ce revirement marque un changement radical de la politique kenyane, puisque jusqu’à récemment, le Kenya entretenait de soi-disant relations avec la « République arabe sahraouie démocratique » (RASD), soutenue à bout de bras et de plus en plus à bout de souffle par l’Algérie. Sous la présidence de William Ruto, ce changement de cap diplomatique s’était concrétisé dès mars 2024, avec la nomination de Jessica Muthoni Gakinya comme première ambassadrice kényane à Rabat. Plusieurs mémorandums d’entente ont été signés depuis, couvrant des domaines clés tels que l’habitat, l’urbanisme, la jeunesse, le commerce et la formation diplomatique. La coopération entre les deux pays s'est ainsi bien renforcée. Le repositionnement du Kenya quant à lui sur la question du Sahara, s’inscrit dans une tendance globale où le soutien à la cause marocaine s’accroît tandis que le Polisario perd chaque jours un peu plus de terrain sur la scène internationale. Plus de cinquante pays ont retiré leur reconnaissance à la RASD depuis la fin de la guerre froide, et aucun pays africain ne la reconnu depuis 2011, faut il le rappeler. Parmi les évolutions récentes par ailleurs, la Syrie a officiellement fermé le bureau du Polisario à Damas, lors d’une visite conjointe maroco-syrienne préparant la réouverture de l’ambassade du Maroc en Syrie, fermée depuis 2011. Ce geste fort, marque de fait un éloignement stratégique de Damas de l’axe algéro-iranien et un rejet clair du soutien aux séparatistes sahraouis. C'est là un revers majeur, un autre, pour Alger, cette fois ci à l'échelle du monde arabe. En Amérique latine, des pays clés comme la Bolivie, l’Équateur et le Panama ont également retiré leur reconnaissance de la RASD, adoptant des positions neutres ou favorables à une solution politique conforme aux résolutions de l’ONU et à la souveraineté marocaine. Ce basculement est d’autant plus significatif que cette région avait longtemps été un refuge pour la propagande séparatiste. En Europe, la quasi-totalité des pays, dont la France, l’Espagne, l’Allemagne et plusieurs autres membres de l’Union européenne, soutiennent désormais explicitement le plan d’autonomie marocain comme base sérieuse pour une solution politique durable. L'Algérie impuissante perd ainsi du terrain et de la notoriété par son obstination chronique, sur tous les continents et régions du monde. Face donc à la dynamique internationale favorable au Maroc, l’Algérie persiste dans son soutien au Polisario, illustré par la récente réception par le président Abdelmadjid Tebboune du « nouvel ambassadeur sahraoui » Khatri Adouh. Pendant que Bourita et Mudavadi scellaient une amitié forte, l'effronté ambassadeur venu de Tindouf en Algérie lui, a vanté de prétendues « victoires diplomatiques » de la cause séparatiste, faisant fi de l’isolement grandissant irrécusable du Polisario. D’ailleurs et Alger et son rejeton, le comble, vont jusqu’à faire semblant d’ignorer la résolution 2756 adoptée en octobre 2024 par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui reconnaît explicitement l’Algérie comme partie au différend et appelle au respect du cessez-le-feu et à une solution politique durable, soutenant explicitement la dynamique marocaine initiée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, pour qui sait lire. Le Maroc en capitalisant sur ce contexte favorable multiplie les accords bilatéraux, notamment avec des pays africains stratégiques comme le Kenya d’ailleurs. La signature de cinq mémorandums d’entente lors de la visite de Musalia Mudavadi illustre une vision commune de coopération renforcée, fondée sur des liens historiques, culturels et économiques. L'Afrique montre ainsi son nouveau visage, marqué par le pragmatisme et la recherche d'intérêts mutuels. L’ouverture de l’ambassade kényane à Rabat et le soutien officiel de Nairobi à l’intégrité territoriale du Maroc représentent une victoire diplomatique majeure pour le Royaume. Alger ne peut plus ignorer cette évolution sans risquer un isolement total encore plus ostensible sur le continent et dans le monde. Comme pour remuer le coureau dans la plaie, la Cote d'Ivoire vient tout juste de réitérer sa position mettant encore une fois sur la touche le mouvement séparatiste et son sponsor. Le Maroc consolide ainsi son leadership diplomatique et avance vers une résolution pacifique et durable du conflit artificiel du Sahara occidental. En face, patauge dans la scotomisation, un Polisario de plus en plus isolé, soutenu uniquement par une Algérie butée et peut être pas pour très longtemps encore par l’Afrique du Sud dont l'économie et le business s'imbriquent de plus en plus avec ceux du Royaume. La communauté internationale elle, converge vers une reconnaissance croissante de la souveraineté marocaine et de son plan d’autonomie, portée par deux membres, non des moindres du Conseil de Sécurité et tant d'autres puissances économiques régionales. Cette dynamique irréversible annonce une nouvelle ère dans la diplomatie africaine. Le prochain terrain de jeu étant surement l’Union Africaine qui dans un avenir proche n’aura ni gêne ni difficulté à expulser la RASD, un membre encombrant, sans intérêt, ne remplissant aucune condition pour faire partie d’une organisation internationale, sinon le sponsoring outrancier d’Alger, elle-même en perte notoire de vitesse. Omar Hilal, représentant du Royaume à l’ONU, n’hésite plus à le rappeler à ses homologues algériens à chaque occasion, faisant de la communauté internationale le témoin de fait, de cette situation anachronique pour ne pas dire ridicule et qui ne peut plus durer.

Beatrice Chebet, Soufiane El Bekkali, Femeke Bol, Masalela: inaugurent Le Stade Olympique de Rabat : Un écrin d’excellence pour des performances athlétiques de haut niveau 642

Le cœur du métier en sport est sans conteste le geste, l’exercice ou l’action accomplie, réalisés par un sportif ou un groupe de sportifs. Cette réalisation est extrêmement complexe en raison des nombreux facteurs qui y interviennent, ainsi que de leur importance relative. Le geste part d’une image que se fait le sportif de lui-même en train de le réaliser. Pour cela, il a besoin d’énergie, c’est-à-dire d’une sollicitation physiologique. Il déploie un geste précis sollicitant une partie ou la totalité de son corps, ce qui constitue une sollicitation mécanique. Pour réaliser ce geste, le sportif réfléchit et fait un effort cérébral : il s’agit d’une sollicitation et d’une dimension psychologique. Une fois ce processus enclenché, le sportif obtient une image finale qu’il évalue en la comparant à l’image initiale qu’il s’était faite de son geste. Ce feedback lui permet d’être satisfait, de se remettre en question et d’améliorer sa prestation. Le geste n’est jamais isolé : il se déroule devant un public qui apprécie la prestation, la performance et le résultat. Si les règlements sportifs imposent, outre un comportement éthique, des dimensions et spécificités des aires de jeu, c’est-à-dire des règles communes à tous sans discrimination, ces règles et autres normes, conditionnent les prestations techniques des sportifs. En revanche, l’environnement et le contexte : stade, salle ou lieu de compétition, apporte d’autres facteurs d’influence sur la prestation et donc sur la performance. Parmi ces facteurs, on compte : Le type de sol ; Le confort, la visibilité et la proximité des spectateurs Les conditions aérodynamiques, comme l’exposition au vent ; La luminosité et l’éclairage ; L’acoustique, avec le traitement du son et le bruit du public ; Les repères visuels et matériels sur le terrain pour les sportifs et le public ; Les facteurs climatiques extérieurs, selon que l’infrastructure soit fermée ou ouverte ; Le climat intérieur, selon qu’elle soit ventilée ou climatisée ; etc. Tous ces éléments impactent la dimension psychologique susmentionnée, qui à son tour influence les dimensions physiologique et mécanique, affectant directement la prestation du sportif. Mais ce n’est pas tout : le type et la configuration d’une infrastructure sportive engendre également un relationnel sociologique particulier. Les ambiances varient d’un stade à un autre. La configuration, les facilités et le confort proposés influencent le comportement des spectateurs, et par extrapolation celui du public entier. Ce comportement engendre une façon spécifique d’apprécier la prestation du sportif. Par exemple, la proximité entre le public et les joueurs joue un rôle important : des supporters proches, avec une visibilité sans entrave, sont plus empathiques que des spectateurs éloignés. Le supporter proche apprécie mieux l’effort et devient plus tolérant envers le sportif. Ainsi, les programmes d’emploi et l’architecture d’une infrastructure sportive deviennent un facteur d’influence sur la performance des athlètes. Une configuration finale bien étudiée est un facteur favorisant la performance, ce qui souligne l’importance de considérer ces données avant toute étude ou proposition de projet de construction d’une infrastructure sportive. Ces évidences ont probablement été prises en compte lors de la conception et de la réalisation du Stade d’Athlétisme, dit Stade Olympique, construit en seulement 8 mois au Complexe Sportif Prince Moulay Abdallah, à la place de l’Institut National d’Athlétisme, édifié au début des années 90, là où ont émergé la quasi-totalité des grandes pépites de l’athlétisme marocain. C’est ainsi que s’expliquent les résultats exceptionnels réalisés lors de la dernière édition du Meeting Diamond League Mohammed VI à Rabat : trois meilleures performances mondiales et cinq records du meeting, un exploit remarquable. Les 8 minutes 11 secondes 49 centièmes de la Kényane Beatrice Chebet, deuxième performance mondiale de tous les temps sur 3000 m, illustrent parfaitement la symbiose entre le potentiel de l’athlète et les conditions qui lui sont offertes pour s’exprimer. Elle aura marqué l'histoire de l'athlétisme mondial. C’est également le cas de la performance du champion marocain Soufiane El Bekkali sur 3000 m steeple, devant son public et sur une piste dont il a loué les qualités. Jamais il n’avait réalisé une telle performance en début de saison : 8 minutes 00 secondes 47 centièmes, un temps très fort pour le mois de mai, entraînant dans son sillage l’Allemand Frederick Ruppert, qui n’oubliera jamais sa course à Rabat, pulvérisant le record de son pays et signant la troisième performance européenne de tous les temps. Il est désormais un prétendant sérieux à une médaille aux championnats du monde prévus à Tokyo. La performance de Femke Bol sur 400 m haies dames est également à souligner: 52sec 46 st du lourd. Une autre performance notable est celle de Tshesipo Masalela, venu du Botswana, qui a signé 1 minute 42 secondes 70 centièmes. Ce ne sont là quelques exemples parmi tant de prestations remarquables réalisées pour l'inauguration de ce stade olympique marocain. En somme, le Maroc peut être fier d’une telle réalisation, qui s’inscrira sûrement dans les records du Guinness, car jamais une infrastructure sportive d’une telle envergure n’a été réalisée en si peu de temps, tout en respectant les normes et la qualité requises. Le président de la Confédération Africaine d’Athlétisme et de CASOL, la toute récente Association des Confédérations Africaines des Sports Olympiques, n’a pas caché sa fierté, inscrivant cette réalisation dans le cadre du soutien du Maroc au mouvement sportif africain en général, et à l’athlétisme en particulier. Il a rappelé que le Royaume est le seul pays africain à accueillir une étape de la Diamond League d’athlétisme. Bien évidemment qu'il souhaiterait y voir se dérouler prochainement les championnats d’Afrique d’athlétisme.

Maroc-États-Unis et Cote d’Ivoire : La nouvelle donne stratégique pour renforcer la lutte antiterroriste au Sahel 727

Le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, a reçu le 24 avril 2025 à Abidjan l’ambassadrice des États-Unis en Côte d’Ivoire, Jessica Davis Ba, accompagnée du général Michael Langley, fameux commandant d’AFRICOM. La rencontre ne peut que s’inscrire dans une dynamique géostratégique majeure où la Côte d’Ivoire, le Maroc, les États-Unis et les pays du G5 Sahel renforcent leur coopération pour lutter contre la menace terroriste transnationale qui déstabilise le Sahel et l’Afrique du Nord, depuis assez longtemps. Le pacte conclu en Algérie sous Bouteflika avec des groupes armés, faut il le rappeler, a déplacé la menace vers le sud du pays, accentuant l’instabilité sahélienne, et ce après une guerre ayant fait plus de 250 000 morts algériens. Dans cette nouvelle architecture sécuritaire, la Côte d’Ivoire se positionne comme un acteur clé au sud des zones instables. Washington y intensifie sa présence militaire avec une base de drones à Bouaké et un don de 12 véhicules blindés pour renforcer la défense ivoirienne, notamment dans les zones exposées au terrorisme. Ce partenariat inclut aussi la formation des forces ivoiriennes et la mise en place d’infrastructures de maintenance, illustrant une coopération appelée à se prolonger dans le temps. Les exercices conjoints à Bingerville, toujours en Cote d'Ivoire, montrent la montée en puissance des forces ivoiriennes en synergie avec les États-Unis, consolidant un maillon essentiel de la sécurité ouest-africaine. La Côte d’Ivoire, alliée historique du Maroc par ailleurs, devient ainsi un acteur central de cette cohésion régionale. Cela ne pouvait se faire sans que Rabat ne soit informée et peut être même qu'elle a joué un rôle de facilitateur au préalable. Le Maroc lui, s’impose comme un acteur clé de la lutte antiterroriste en Afrique du Nord et au Sahel, coordonnant ses actions avec le G5 Sahel, la plateforme la plus efficace contre les groupes djihadistes divers; en fait de simples gangsters. Sa participation intense à des exercices militaires comme African Lion 2025, notamment dans ses provinces du sud, renforce la coordination avec les forces américaines, africaines et au delà. La formation au maniement du système d’artillerie mobile HIMARS par exemple, témoignent de la profondeur stratégique du partenariat Royaume du Maroc-États-Unis. Cette nouvelle cohésion régionale fait du Royaume un stabilisateur majeur, promouvant une approche multilatérale face au terrorisme, aux trafics illicites et aux conflits hybrides; La région sahélo-saharienne, aujourd’hui alignée sur le Maroc, faisant face à des menaces complexes, notamment la porosité entre mouvements séparatistes comme le Front Polisario et les réseaux terroristes. Le sud algérien est quant à lui, devenu une zone de non-droit propice aux trafics et djihadismes multiforme, menaçant la stabilité régionale. Le Mali d'ailleurs dénonce de plus en plus ouvertement, l’ingérence algérienne et son soutien aux groupes terroristes, tandis que la Mauritanie vient de fermer sa frontière avec l’Algérie près de Tindouf, terroir du Polisario. L'Algérie au pire, si elle n'encourage ouvertement pas, tolère tout de même que son sol soit une zone de repli stratégique et un pourvoyeur notamment de carburant, ce qui est vital pour le maintien en vie et les activités des différents groupes. La Force conjointe du G5 Sahel même remodelé après le retrait des français de la région, reste tout de même limitée par un déficit de financement et d’équipements, soulignant l’urgence d’un soutien international renforcé. La montée en puissance militaire ivoirienne, la coopération avec le Maroc et l’appui américain s’inscrivent donc dans une stratégie régionale globale pour contenir ces menaces. L’Algérie, malgré elle, est un partenaire, sous pression, hébergeant depuis plus de 50 ans le Front Polisario. De plus en plus celui ci est qualifié d’organisation terroriste et le sera bientôt aux USA par la force de la loi. En mai 2025, l’escale du destroyer américain USS Forrest Sherman à Alger et des exercices navals conjoints avec ce pays, traduisent la volonté américaine de maintenir une présence stratégique en Méditerranée impliquant ainsi davantage Alger dans la lutte antiterroriste. Le mémorandum d’entente signé en janvier 2025 entre Washington et Alger souligne cette responsabilisation accrue face aux menaces aux frontières sud algériennes. La région se dirige donc vers une nouvelle architecture sécuritaire. La rencontre d’Abidjan et l’ampleur des manœuvres au sud du Maroc illustrent une mutation profonde de la coopération sécuritaire en Afrique de l’Ouest et du Nord. La montée en puissance du Maroc comme acteur central, associée à un partenariat renforcé entre Côte d’Ivoire, États-Unis et G5 Sahel, dessine cette nouvelle architecture géostratégique plus cohérente et voulue plus efficace. On peut ici aussi dans le même sens, évoquer les différents déplacements récents de responsables émiratis dans la région et la toute fraiche visite du fils du Maréchal Haftar, le général Sadam Haftar au Niger, ses visites précédents au Burkina et même en Israël, il y a quelques temps. L’étau se resserre ainsi sur les groupes terroristes, désormais coupés de leurs refuges stratégiques. Leur dernier recours reste le nord via l’Algérie et la Libye, où les conflits internes compliquent la lutte. Cette démarche régionale multilatérale apparaît comme la meilleure réponse pour restaurer stabilité et sécurité dans une région en mutation accélérée par des changements politiques récents. Le Maroc, premier à s’adapter à ces évolutions, récolte les fruits de sa stratégie de non ingérence, en scellant une complémentarité économique et stratégique forte avec ses partenaires. De Rabat à Abidjan, aucune zone n’échappe plus à cette dynamique économique et sécuritaire voulue par Sa Majesté le Roi. Les positions d’Alger, désormais bancales, et son discours belliqueux envers ses voisins n’impressionnent plus. Le glas a sonné pour les groupes extrémistes du désert, notamment le Polisario et son rôle ambigu depuis une demi-siècle déjà.

Économie informelle au Maroc : un libéralisme créateur de richesse et un pilier social 787

Le récent rapport régional de la Banque mondiale, publié en avril 2025, présente l'économie informelle au Maroc comme un frein majeur au développement économique, soulignant que 83 % des entreprises y évoluent hors du cadre légal. Selon cette institution cela limiterait la croissance, la productivité, et la formalisation du secteur privé. Ce point de vue, qui confond probablement économie informelle et fraude économique, bien qu'appuyé par des données sur la faible croissance et les obstacles structurels, mérite une critique nuancée qui met en lumière les aspects positifs et dynamiques de l'économie informelle, notamment en tant qu'expression d'un libéralisme créateur de richesse, une soupape sociale, un créateur d'emplois et un facteur de stabilité politique. Le discours développé par la Banque Mondiale à ce sujet devrait plutôt être accueilli avec circonspection. La prise en compte de cette manne économique au contraire permettrait de revisiter intelligemment les critères de calcul et d’appréciation de la croissance, la rendre plus intelligente et surtout plus liée à la réaliste des choses. Ainsi le Taux de croissance du Maroc par exemple serait probablement beaucoup plus élevé que ce qui est affiché. Contrairement à la vision qui la présente comme un poids, l’économie informelle au Maroc joue un rôle crucial dans la création d’emplois et la génération de revenus, surtout pour une large part de population. Le secteur informel représenterait entre 60 et 70 % de l’emploi total au Maroc et contribuerait à hauteur de 40 à 60 % du PIB, avec une forte concentration dans les micro-services et le micro-commerce, qui constituent 91 % des emplois informels. Cette dynamique illustre une forme de libéralisme économique spontané, où des acteurs individuels, souvent mono-artisans ou petits commerçants, s’engagent dans des activités entrepreneuriales sans attendre l’intervention ou la régulation étatique. Cette économie informelle est donc une manifestation concrète du libéralisme économique au sens d’Adam Smith, où la « main invisible » organise les échanges et harmonise les intérêts individuels et collectifs, contribuant ainsi à la richesse globale. Elle permet à des millions de Marocains de survivre, d’échapper au chômage et de participer à la vie économique, ce qui est une forme de libéralisme créateur de richesse à la base et non d’une tare. L’économie informelle agit aussi comme une soupape sociale essentielle. En l’absence d’amortisseurs sociaux solides comme l’assurance chômage ou la protection sociale qui est en train tout de même des se mettre en place, elle offre un filet de sécurité aux populations vulnérables, notamment dans les zones rurales et urbaines pauvres. Cette fonction sociale contribue à la stabilité politique en évitant que les frustrations liées au chômage et à la pauvreté ne débouchent sur des tensions sociales majeures. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) n’a-t-il pas souligné que l’informel permet une offre de biens et services adaptés au pouvoir d’achat des classes modestes, évitant ainsi une exclusion économique plus grave. Cette régulation sociale par l’économie informelle est un facteur de cohésion et de résilience face aux crises économiques. Cela a été évident pendant la période du Covid. L’économie informelle offre également une flexibilité que le secteur formel ne peut pas toujours garantir. Les entreprises formelles qui s’approvisionnent auprès de fournisseurs informels bénéficient de coûts de production réduits, d’une plus grande flexibilité dans les volumes et les délais, et peuvent ainsi améliorer leur compétitivité sur les marchés, y compris à l’export. Cette interaction entre formel et informel crée un écosystème économique où le libéralisme économique s’exprime pleinement par la liberté d’initiative et la recherche d’efficience. La critique dominante qui associe l’informalité à une faible productivité et à une concurrence déloyale oublie que le secteur informel est souvent le reflet d’une adaptation pragmatique, intelligente et novatrice à des contraintes institutionnelles et réglementaires lourdes. C’est là le génie humain boosté par l’instant de survie. La simplification des procédures, la réduction des charges fiscales et une meilleure qualité de l’environnement institutionnel peuvent favoriser la formalisation, mais il faut aussi reconnaître que l’informel est une réponse créative et libérale aux obstacles existants. L’économie informelle au Maroc ne doit pas être perçue du tout comme un frein au développement, mais aussi comme une expression vivante d’un libéralisme économique créateur de richesse, un moteur d’emploi et une soupape sociale essentielle. Elle contribue à la stabilité politique en offrant des opportunités économiques aux populations marginalisées et en assurant une certaine cohésion sociale. Chercher à affronter cette économie par des mesures contraignantes alors qu’elle est créatrice de richesse, au lieu de mettre en place une politique de flexibilité et d’adaptation aux besoins réels et aux véritables contraintes, c’est bloquer l’initiative et favoriser la fronde et l’instabilité sociale. Plutôt que de chercher à l’éliminer, les politiques publiques gagneraient à reconnaître son rôle, à accompagner sa transition vers la formalité tout en préservant sa capacité d’innovation et d’adaptation. Ce faisant, le secteur informel peut devenir un véritable levier de développement inclusif et durable au Maroc. La Banque mondiale et ceux qui à chaque occasion s'élèvent contre cette économie de créativité que ce soit des gouvernants ou des gens de l'économie dite formelle, se trompent largement en mettant cette économie au banc des accusés sans tenir compte des réalités de ce qu'elle apporte vraiment aux populations. Le gouvernement marocain et sans doute ceux des pays dans la même situation ne devrait aucunement tenir compte des avis mal inspirés voire des certitudes hors sol. Ils devraient au contraire soutenir cette économie avec de l'accompagnement et de la tolérance avec une vision d'insertion et d'intégration progressive dans le tissu économique fiscalisé...

Entre deals et géopolitique : Trump snobe Israël et mise sur les monarchies du Golfe 799

Le 13 mai 2025, Donald Trump a lancé la première grande tournée internationale de son second mandat. Là où l’on attendait une escale à Jérusalem, symbole de l’alliance solide entre les États-Unis et Israël, le président surprend par un itinéraire réservé exclusivement aux trois géants du Golfe : Arabie saoudite, Qatar et Émirats arabes unis. Israël, voisin et partenaire historique, est laissé de côté. Ce choix marque un virage majeur dans la diplomatie américaine et rebat les cartes régionales peut être. S’agit-il d’une simple stratégie économique ou d’un repositionnement géopolitique plus significatif ? Dès Riyad, le ton est donné : Trump privilégie les affaires. L’Arabie saoudite dans un faste inédit, peu habituel pour un américain, annonce un investissement colossal de 600 milliards de dollars dans l’économie américaine, que Trump veut porter à 1 000 milliards sur quatre ans. Les secteurs concernés : la défense, l'énergie, la technologie, les infrastructures et surtout l'armement, gênent sans doute Israël. La commande militaire américaine atteint 142 milliards de dollars, illustrant la priorité de la Maison-Blanche de sécuriser l’avenir économique des États-Unis grâce aux partenariats solides que sont les monarchies du Golfe, celles ci ne veulent plus être de simples pétromonarchies aux yeux du monde. L’Arabie saoudite est un pilier économique mondial. Elle arrive même à pousser Trump à lever les sanctions américaines sur la Syrie ? À Doha, dans un peu plus de faste, le Qatar signe des accords historiques de près de 1 200 milliards de dollars, incluant la vente d’avions Boeing, des moteurs GE Aerospace à Qatar Airways. Il offre sans gêne à Trump un avion de près d’un demi-milliard de dollars. Les Émirats arabes unis, au summum du faste, offrent encore plus sans doute. Ils s’engagent à investir 1 400 milliards de dollars sur dix ans dans l’économie américaine, misant sur l’intelligence artificielle et les infrastructures numériques. A chaque étape un forum d’investissement réunit, les géants de la Silicon Valley et de Wall Street qui sont là, preuve que Washington veut ancrer durablement ses liens économiques avec le Golfe. Trump présente ainsi à son électorat des résultats concrets, renforçant sa stature de « dealmaker » et garantissant la prospérité américaine sur un long terme. Finalement, il sécurise emploi et prospérité en renégociant les droits de douane et en obligeant les capitaux à travailler d’abord aux États-Unis. Tout se tient. Mais pourquoi Israël, allié de toujours, est-il exclu de cette tournée inédite ? La réponse réside certainement dans ce qu'impose le contexte régional explosif : la guerre à Gaza fait rage, la crise humanitaire s’y aggravant, les négociations entre Arabie saoudite et Israël sont au point mort. Une visite à Jérusalem aurait été perçue comme une provocation, risquant de compromettre les accords économiques tant importants pour Trump. De plus, la proposition du président de transformer Gaza en « Riviera du Moyen-Orient » a été mal accueillie par les pays arabo-musulmans. La Maison-Blanche, consciente des tensions, évite ainsi les dossiers symboliques et se concentre sur la stabilité régionale et les accords économiques. Trump mise sur la prudence et le pragmatisme, fidèle à son slogan « America First ». Le reste peut attendre. Ce choix n’est pas une punition envers Netanyahou, malgré la tension palpable entre les deux hommes, mais elle traduit une évolution profonde dans la relation Washington-Jérusalem. Si Trump avait fait d’Israël une priorité lors de son premier mandat, il adopte aujourd’hui une approche plus nuancée, voire pragmatique. Israël coûte trop cher aux Américains et Trump cherche de l'argent pour son pays lourdement endetté. Les divergences stratégiques avec l'actuel Israël sont nombreuses : gestion de Gaza, nucléaire iranien, normalisation avec Riyad. Mais Trump devra encore composer avec un Netanyahou intransigeant, dont la ligne dure complique les ambitions américaines. Soutenir Israël sans réserve, c’est risquer tout de même de perdre des opportunités économiques auprès des monarchies du Golfe. En réservant sa tournée à ces pays, Trump envoie un signal clair : la diplomatie américaine privilégie désormais les intérêts économiques et la recherche de nouveaux équilibres régionaux, même au prix d’un éloignement temporaire de l’allié historique. Le message s’adresse aussi aux électeurs israéliens et à l’opinion internationale : l’ère des fidélités automatiques cède la place à une realpolitik où chaque partenariat est évalué à l’aune de ses bénéfices concrets. Ce repositionnement rompt avec des décennies de diplomatie américaine où Israël occupait toujours une place centrale lors des visites présidentielles. Désormais, la Maison-Blanche privilégie les résultats tangibles et les alliances générant des bénéfices pour l’économie américaine et la stature internationale de son président. Vance, le vice-président, consolide aussi son positionnement pour la prochaine échéance américaine dans moins de quatre ans. Les Républicains peuvent jubiler. En somme, l’absence d’Israël dans la tournée moyen-orientale de Trump s’explique par la priorité donnée aux enjeux économiques, la prudence face au contexte explosif, et la volonté de redéfinir les équilibres stratégiques au profit des États-Unis. Ce choix pourrait redessiner la carte des alliances au Moyen-Orient, annonçant une ère où la diplomatie américaine sera guidée par la recherche de retombées économiques et de stabilité régionale, quitte à bousculer les traditions et surprendre les alliés. Israël reste un partenaire incontournable, mais ne peut rivaliser par son volume avec les opportunités offertes par le Golfe. Pour Trump, la priorité est claire : « America First », y compris dans la redéfinition des alliances au Moyen-Orient. Cette stratégie, si elle réussit économiquement, pourrait avoir des conséquences durables sur la dynamique régionale et la place d’Israël dans la diplomatie américaine. Le lecteur israélien doit intégrer cette nouvelle donne. Les partis d’opposition devraient saisir l’opportunité pour faire taire les extrémistes qui dominent la politique. L’avenir d’Israël passe fatalement par la paix régionale, ce qui implique aussi le droit du peuple palestinien à vivre en paix. C’est le prochain épisode du feuilleton. Les monarchies du Golfe investissent au service des États-Unis mais deviennent aussi plus exigeantes sur cette question. Le Moyen-Orient, berceau des religions et d’une grande part de la civilisation humaine, longtemps théâtre de rivalités idéologiques, devient le terrain d’une nouvelle realpolitik américaine. Donald Trump, fidèle à son style, privilégie les deals et les résultats, quitte à bouleverser les codes. L’exclusion d’Israël n’est pas un oubli, mais le signe d’un repositionnement stratégique qui pourrait refaçonner l’avenir de la région et du monde.

Maroc: les provinces du sud nouvel eldorado pour l'investissement... 770

Les provinces du Sud du Maroc connaissent depuis plusieurs années une dynamique exceptionnelle d’investissement. De nombreux pays et entreprises internationales, et non des moindres, sont attirés par le potentiel de la région, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables, des infrastructures et de l’industrie. Cela s’inscrit dans la stratégie du Royaume visant à transformer ces territoires en pôles d'innovation et de développement durable, en consolidant leur intégration économique au niveau national et continental. Le port Atlantique de Dakhla est notamment conçu pour le désenclavement des pays du Sahel, dans une perspective d’intégration économique régionale élargie. Contrairement aux allégations d'Alger, ces régions bénéficient d’un climat de paix et de sécurité, propice à la vie et à l’investissement. Le développement exponentiel observé résulte d’une stratégie ambitieuse, soutenue par un engagement financier massif de l’État marocain comme locomotive et par l’apport de partenaires internationaux. Depuis le lancement du Nouveau Modèle de Développement des Provinces du Sud en 2015 par Sa Majesté le Roi, plus de 8,3 milliards d’euros ont été investis dans les infrastructures, l’énergie, l’agriculture, l’industrie, le tourisme et les services sociaux. Les provinces sont ainsi devenues un pôle majeur pour la production d’énergies renouvelables, en particulier l’éolien et le solaire. En 2024, la capacité installée a atteint 1,3 GW, pour un investissement cumulé d'environ 2 milliards d’euros, représentant 21 % de la production nationale d’énergie propre. Des projets d’envergure, comme Noor Laâyoune et Noor Boujdour, d’une capacité de 100 MW, illustrent parfaitement cette orientation. Deux milliards d'euros supplémentaires sont projetés pour produire 1,6 GW de capacité future. L’innovation se manifeste aussi par l’émergence de l’hydrogène vert, avec des projets pilotes lancés en 2024 dans les régions de Guelmim-Oued Noun, Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla-Oued Eddahab. Les provinces du Sud disposent aussi d’importantes ressources minières, notamment en phosphates. L’Office Chérifien des Phosphates, pour 7,18 milliards de dirhams, a développé un nouveau complexe d’engrais à Laâyoune et initié un port phosphatier pour pas moins de 5,26 milliards de dirhams. L’industrie minière contribue amplement à la création d’emplois et à la diversification économique dans la région. La pêche constitue par ailleurs l’un des principaux moteurs économiques dans ces provinces, représentant près de 39 % de l’activité locale. Les industries de transformation, le développement de l’aquaculture et la valorisation des produits de la mer sont des axes d’investissement majeurs, soutenus par des ports modernes et un réseau autoroutier qui facilitent l’exportation. L’agriculture à haute valeur ajoutée, adaptée aux conditions arides, bénéficie d’investissements dans l’irrigation, le dessalement et la modernisation des exploitations. Le secteur s’est également développé grâce à la création de zones industrielles dédiées à la transformation et au stockage des produits. Des projets structurants, tels que la voie express Tiznit-Dakhla, longue de 1 055 km, réalisée en un temps record, et le port Dakhla Atlantique, qui mobilise près d’un milliard d’euros, renforcent l’intégration des provinces du Sud au marché national et africain, positionnant la région comme un hub logistique vers l’Afrique subsaharienne et comme une porte grande ouverte vers les Amériques et l’Europe. Dakhla, dans les liaisons commerciales, va donc jouer le rôle qu’était celui d’Essaouira, appelé Port de Tombouctou en son temps. Sa Majesté le Roi a vu juste, et les pays du Sahel, très pragmatiques après les changements de régime, ont adhéré à sa vision. Le tourisme balnéaire, écologique et de niche se développe de façon exponentielle, avec des investissements dans l’hôtellerie, les stations balnéaires et les circuits d’écotourisme. L’artisanat local, pour sa part, bénéficie de programmes de valorisation, participant ainsi à l’attractivité touristique. Les secteurs dits sociaux ne sont pas en reste. Des investissements majeurs sont réalisés dans la santé, à l’instar du CHU de Laâyoune, qui a mobilisé la bagatelle de 0,11 milliard d’euros ; dans l’éducation et la formation professionnelle, afin d’accompagner la croissance démographique et économique. Nombreuses sont les facultés entrées en service au profit de la jeunesse de la région. Le développement des services - banques, assurances et télécommunications - accompagne intelligemment la dynamique des autres secteurs. Les autorités locales, parfaitement inscrites dans cette logique, multiplient les partenariats public-privé pour accélérer la réalisation des projets et mutualiser les ressources. Ces initiatives favorisent la création d’emplois, l’amélioration des conditions de vie et l’autonomisation des populations locales, tout en renforçant la stabilité et l’attractivité du territoire. À titre d’exemple, l’Agence française de développement (AFD) vient d’annoncer un investissement de 150 millions d’euros pour soutenir des projets structurants et accompagner le développement régional, illustrant la nouvelle dynamique insufflée par le partenariat renforcé entre le Maroc et la France. Grâce à l’innovation, à la durabilité et à l’inclusion, le Maroc transforme donc ses provinces du Sud en moteurs de croissance, au bénéfice du pays et du continent africain tout entier. Un véritable modèle de développement intégré et résilient. Cette dynamique de développement et d’intégration des provinces du Sud suscite une vive colère de l’Algérie et du groupuscule séparatiste qu’elle sponsorise. Le Polisario, en perdition, multiplie les provocations, notamment en bloquant des convois logistiques de la MINURSO et en brandissant des menaces terroristes contre les investisseurs étrangers, dans une tentative désespérée de perturber le développement régional et d’internationaliser le conflit. L’Algérie, quant à elle, dépassée et embourbée dans un anachronisme bizarre, exprime une hostilité profonde envers le modèle marocain d’autonomie avancée. Elle le perçoit comme une menace directe à ses ambitions régionales et à sa politique de soutien au Polisario. Alger dénonce fermement les projets marocains dans les provinces du Sud, les qualifiant de coloniaux et d’illégitimes. Elle s’emploie, sans succès, à isoler le Maroc sur le plan diplomatique, mais force est de constater qu’il ne lui reste en fait comme soutien que l’Afrique, mais pour combien de temps encore ? Des voix au sein même de l’ANC demandent ardemment au gouvernement de changer de position vis-à-vis du Royaume, devenu un acteur diplomatique majeur. Malgré ces manœuvres, le Maroc, imperturbable, persiste dans sa stratégie de développement durable et inclusif, consolidant ainsi sa souveraineté et son rôle de leader régional. Ses partenaires s’appellent l’Europe, les USA, la Chine, la France, l’Espagne, la Russie et tant d'autres.

Les violences dans les stades : un phénomène social très complexe 883

Les violences dans les stades et leurs abords ne relèvent pas uniquement de la passion sportive. Elles traduisent des tensions sociales profondes, des fragilités individuelles et possiblement des dysfonctionnements institutionnels. Comprendre ce phénomène requière implicitement une analyse de l’ensemble des facteurs personnels, sociaux et organisationnels qui favorisent ces débordements plus que fréquents. La majorité des jeunes impliqués dans ces violences, notamment lors des matchs de football, proviennent souvent de milieux précaires, marqués par des repères familiaux fragiles et un fort sentiment d’exclusion sociale, culturel et économique. Le besoin de reconnaissance pousse certains parmi eux à rejoindre des groupes radicaux de supporters, où la violence devient un moyen d’affirmer leur identité, de gagner en notoriété et en respect. Les affrontements avant, pendant et après les matchs sont autant d’occasions pour asseoir cette reconnaissance, affirmer une certaine popularité voire consacrer un leadership. L’identification et la sanction des fauteurs de troubles bien évidemment limitées, renforce le sentiment d’impunité et même de supériorité par rapport aux lois et aux forces de l'ordre. L’anonymat dans la foule et des contrôles qui ne peuvent que insuffisants facilitent les actes violents, souvent orchestrés par des leaders se mettant rapidement en retrait. L’instabilité familiale, les échecs scolaires, l’immaturité affective, l’impulsivité de l'adolescence et les difficultés à gérer les émotions, s’ajoutent aux carences éducatives et psychologiques, favorisant le passage à l’acte. Les fragilités cognitives, les troubles de l’attention ou un QI inférieur à la moyenne, ainsi que l’absence de programmes d’intégration efficaces, compliquent encore l’insertion sociale et scolaire, augmentant le risque de marginalisation. Les causes structurelles et institutionnelles jouent un rôle déterminant par ailleurs. Les clubs sportifs, souvent peu impliqués dans la gestion éducative et sociale de leurs supporters, se dédouanent de leur responsabilité, la reportant sur les services de sécurité. Cette gestion opaque et insuffisamment coordonnée entre acteurs, rend les matchs de plus en plus coûteux en termes de sécurité et d’image. Les jeunes livrés à eux-mêmes, sans perspectives, sont des cibles faciles pour des groupes criminels ou extrémistes qui exploitent la passion sportive pour diffuser des messages violents et de plus en plus politiques. Le manque d’infrastructures sportives et culturelles dans les quartiers défavorisés pousse ces jeunes à trouver dans les groupes de supporters un exutoire à leurs frustrations. Les réseaux sociaux amplifient la diffusion des tensions et des discours haineux, accentuant la violence. La dégradation de la santé publique, la chute de l’éducation, l’accroissement des inégalités sociales et le sentiment d’injustice nourrissent cette violence endémique. Au Maroc, par exemple, 1,7 million de jeunes entre 15 et 24 ans sont des NEET, et près de 280 000 élèves quittent chaque année le système éducatif sans qualification, favorisant marginalisation et adhésion à des groupes violents. Aujourd'hui ces groupes gravitent quasiment autour de toutes les équipes de football, indépendamment du niveau de compétition, des résultats et de la localisation géographique du club. Il ne s’agit pas seulement d’un constat. La violence autour du sport n'est pas une fatalité. L’éducation civique, abandonnée au profit de méthodes et de contenus scolaires prouvés inefficaces, doit être réintroduite avec un accent fort sur le respect de l'autre et des biens communs, la tolérance et le fair-play, dès le plus jeune âge, via des campagnes permanentes de sensibilisation dans les écoles et clubs sportifs. Le renforcement de l’autorité judiciaire, avec des sanctions rapides, exemplaires et systématiques, intégrant la responsabilité familiale pour les moins de 16 ans, est nécessaire. Le développement d’infrastructures de proximité, avec accès libre et activités encadrées gratuites, doit être poursuivi. Les collectivités locales sont dans le devoir de s’impliquer en recrutant du personnel éducatif pour encadrer les jeunes dans les quartiers et en proposant des programmes extrascolaires, ateliers éducatifs, activités sportives et écoles de la deuxième chance. Les clubs sportifs doivent assumer leur responsabilité par plus de transparence, l’adoption d’une charte éthique de gestion des spectateurs, la formation des encadrants, le dialogue avec les supporters et la gestion directe des matchs. Ils doivent ouvertement signifier leur condamnation et leur désolidarisation des groupes violents et ne plus s'en accommoder. Une meilleure collaboration entre écoles, familles, clubs et autorités est indispensable pour un encadrement global des jeunes. Des exemples européens, comme Eurofan en Belgique, la Convention européenne sur la violence dans les stades, ou les programmes éducatifs en Allemagne et au Royaume-Uni, montrent l’efficacité de la prévention, du dialogue, de la médiation et des technologies avancées (vidéosurveillance, reconnaissance faciale). Les violences dans les stades sont le reflet de fractures sociales, d’exclusion et d’un manque de repères. La solution réside dans une approche globale : prévention, éducation, intégration sociale, gestion professionnelle des clubs et coopération institutionnelle. Le sport doit redevenir un vecteur d’intégration, de respect et de cohésion sociale: une responsabilité notoirement collective.