Pensez le Futur.

Les maladies rares ne sont pas si rares que cela... 1725

J’ai eu le privilège samedi d’assister à la 6ème journée des maladies rares. Docteur Khadija Moussayer, présidente de l'Alliance Maladies Rares du Maroc, m’en fait l’honneur, et je l’en remercie, de m’avoir permis de m'assoir à la table de grands professeurs de médecine qui allaient débattre de problématiques médicales pointues, requérant expertise et maitrise de sujets divers et requérant aussi un humanisme profond et un amour certain du pays et de sa population. Je n’ai pu malheureusement assister qu’à la moitié des travaux et j’en suis navré. Les maladies dites rares ne sont pas en fait si rares que cela. Si elles le sont peut-être par le nombre, elles sont si fréquentes qu’elles s’imposent au quotidien en milieu médical. Elles sont rares parce que souvent invisibilisées dans un milieu social qui ne les comprend pas encore ou pas assez. Elles sont d’un impact lourd sur la vie affective, sociologique et économique des familles et énormément sur la vie des personnes touchées. Elles ne sont pas encore traitées convenablement dans le cursus universitaires et peu maitrisées par les généralistes, voire par bon nombre de pédiatres. L’accès à la médicalisation de plus en plus facilité, les révèle au grand jour et les fait découvrir dans leur complexité et leur diversité, tant au milieu médical lui-même qu’aux familles et à la société. Leur impact psychologique est énorme sur les familles, les déboussolant, les déchiquetant, les appauvrissant. Par leur aspect génétique, elles installent les familles et personnes concernés dans le doute, les plongent dans l’anxiété, le dégout et la haine de soi. Les raisonnements émotionnels négatifs et le sentiment de responsabilité ne sont jamais très loin. C'est là souvent le moteur de préjugés sociaux lourds. Les traditions, le manque d’instruction font le reste. Elles peuvent aller jusqu’à briser une famille et font souvent de la femme la responsable. J’ai rencontré moi-même une jeune femme répudiée, rejetée simplement parce qu’elle a donné naissance à un enfant Marfan. Son mari et sa famille l’on rendu responsable de la naissance problématique et l’on mise à la rue. Elle élève seule son enfant aujourd’hui et se bat pour le nourrir, le soigner, l’éduquer, faire comprendre et admettre sa différence à l’école. Les maladies rares sont davantage problématiques, quand on sait qu’un médecin ne les rencontre pas tous les jours dans sa consultation et peut aller jusqu’à en ignorer l’existence. Leurs diagnostiques sont si complexes des fois qu’elles nécessitent l’intervention de multiples spécialités hautement qualifiées pour en définir l’existence et les protocoles à suivre. Plus que dans n’importe quelle autre situation, la personne diagnostiquée doit être suivie par plus d'un spécialiste en même temps. Est-ce toujours le cas ? Il faut ici rendre un hommage tout particulier aux professeurs Asmaa Quessar et Amine Benmoussa ayant traité la question du point de vue hématologique, expliquant la complexité des manifestations de certaines de ces maladies et l’impact de certains traitements. Le Pr FZ El Fatoiki s’est particulièrement penchée sur les manifestations cutanées qui dans les faits cachent bien des choses en dedans et donc sont capitales dans les diagnostiques. Une mention spéciale au professeur Imane Chahid pour son intervention sur les Neurofibromatoses de type 1, au-delà des taches café au lait. Elle recommanda la constitution de pôles de travail avec toutes les spécialités concernées afin de limiter l’errance médicales des malades, gagner en temps, en efficacité et en économie. On doit expliquer aux mamans que les taches café au lait sur la peau d'un bébé, ne sont pas des «touhimates». Cette ignorance peut retarder la prise en charge d’un enfant atteint avec les conséquences que cela peut induire. Effectivement. L’une des problématiques à la quelle font face les familles est l’errance médicale. Le malade peut passer longtemps à consulter et traiter des symptômes: ophtalmologiques, gastriques, dermatologiques etc, avant que ne soit diagnostiqué une maladie rare. L’errance et extrêmement lourde de conséquence. Le témoignage dans ce sens d’un papa ayant perdu deux enfants était particulièrement poignant. Un moment de grande émotion. La dignité et le courage dont il a fait montre en font un personnage admirable. J'ai été rassuré par la jeunesse et l’engagement de plus d’un intervenant. L’assistance par le nombre et la qualité et les questions posées par les professionnels et les parents, montrent qu’il y a un intérêt et de la compétence en construction. Les éclaircissements et l’engagement exprimé au nom des généticiens marocains du Pr Karim Ouldim laisse augurer des jours meilleurs et une approche probablement innovante dans le diagnostic rapide et précoce et partant dans la prise en charge. Il répondait un peu à l’appel du Pr Chahid pour le travail en pôle. S’intéresser à la génétique nous ramène à la question des data et de la puissance de nos calculateurs. Dans les questions génétiques, l’IA va jouer un rôle capital et pour ne pas subir les biais des autres, le Maroc se doit de compiler et de traiter ses propres data et entrainer des machines capables de saisir les spécificités génétiques du marocain car il y en a et c’est normal. Tout retard dans ce domaine aura pour conséquence un manque de maitrise, une dilapidation de compétences, du gaspillage et un défaut d’efficacité à répondre aux besoins réels des citoyens. Une question fondamentale a plané sur la salle juste avant la pause déjeuner, pourquoi les travaux réalisés par les éminences marocaines, les résultats des recherches sur le territoire national et autres découvertes ne sont-elles pas considérées dans l’établissement des politiques publiques de santé. L'espace entre la recherche marocaine et les sphères de décision politique est simplement anormal. Un pays ne progresse que de l’intérieur par la recherche scientifique et le travail. Les politiques publiques se doivent de reposer sur les innovations et les recherches sur le terrain marocain. Le benchmarking est bien mais la recherche au niveau nationale c’est encore mieux. J’ai eu l’impression, étais-je le seul, que les politiques vont jusqu’à ignorer pour ne dire mépriser les compétences nationales, préférant faire confiance à des bureaux d’études étrangers souvent mal inspirés et ignorant les réalités et le particularisme marocain. C’est là l’une des raisons qui entravent et impactent notre système de santé et autres. Il est tout de même malheureux de se poser ce genre de questions en 2025. La journée a été une réussite incommensurable et mérite une grande médiatisation, car le but en était la sensibilisation. Lalla Khadija Moussayer et son équipe ont réussi le pari. On ne les remerciera jamais assez pour cela. Merci aussi de m’avoir permis de retrouver le professeur Mohammed Itri, éminent pédiatre parti de Rabat enseigner au CHU Ibn Rochd mais n’ayant jamais oublié son quartier et ses voisins d’enfance…
Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Les statistiques de participation et de médailles pour différents sports aux Jeux olympiques, Les données montrent que l'athlétisme est le sport le plus représenté et le plus titré, avec 21 médailles et un taux de participation de 100 %. La boxe est également bien représentée, avec 4 médailles et un taux de participation de 80 %. Les autres sports ont des taux de participation et de médailles plus faibles. IV. Classement des participations marocaines aux Jeux olympiques en fonction du nombre de médailles remportées Pour ceux qui se demandent quelles sont les meilleures et les pires éditions des Jeux olympiques marocains en termes de résultats. Le Maroc a participé à 15 éditions des Jeux olympiques et a remporté des médailles dans 12 d'entre elles. Voici les résultats : Éditions plusieurs médailles. – Sydney 2000 : 5 médailles. – Séoul 1988 : 3 médailles. – Barcelone 1992 : 3 médailles. – Athènes 2004 : 3 médailles. – Los Angeles 1984 : 2 médailles. – Atlanta 1996 : 2 médailles. – Pékin 2008 : 2 médailles. – Paris 2024 : 2 médailles. Éditions avec une seule médaille. – Rome 1960 : 1 médaille. – Londres 2012 : 1 médaille. – Rio de Janeiro 2016 : 1 médaille. – Tokyo 2020 : 1 médaille. Éditions sans médaille. – Tokyo 1964 : 0 médaille. – Mexico 1968 : 0 médaille. – Munich 1972 : 0 médaille. V. Points forts de la participation marocaine aux Jeux olympiques 1. Résultats notables : le Maroc a obtenu des résultats notables dans certaines disciplines, notamment l'athlétisme, où il a remporté 21 médailles sur un total de 26. 2. Présence régulière : le Maroc a participé à la plupart des éditions des Jeux olympiques, ce qui montre une certaine stabilité et une volonté de participer à l'événement sportif le plus important du monde. 3. Diversification des disciplines : le Maroc a participé à plusieurs disciplines sportives, ce qui montre une volonté de diversifier les efforts et de ne pas se limiter à une seule discipline. VI. Points faibles de la participation marocaine aux Jeux olympiques 1. Résultats inégaux : les résultats du Maroc aux Jeux olympiques sont inégaux et varient considérablement d'une édition à l'autre. Cela montre une certaine instabilité et un manque de régularité dans les performances. 2. Manque de médailles dans d'autres disciplines : malgré la présence du Maroc dans plusieurs disciplines sportives, les médailles sont principalement concentrées dans l'athlétisme. Cela montre un manque de diversité dans les résultats et une dépendance excessive à une seule discipline. 3. Absence de stratégie claire : il n'y a pas de stratégie claire et visible pour la participation du Maroc aux Jeux olympiques. Les objectifs et les plans d'action ne sont pas clairement définis, ce qui rend difficile l'évaluation des performances et la prise de décisions éclairées. 4. Problèmes de gestion et d'organisation : peut-être qu'il y a des problèmes de gestion et d'organisation au sein des fédérations sportives marocaines, ce qui peut affecter les performances des athlètes et la qualité de la préparation. 5. Manque d'investissement dans les infrastructures sportives : le Maroc a besoin d'investir davantage dans les infrastructures sportives (de proximité et multisports) pour améliorer les conditions d'entraînement et de compétition pour les athlètes. VII. OBSERVATIONS La principale observation qui ressort de ces chiffres est la participation continue du Maroc à la plupart des éditions des Jeux olympiques, malgré l'obtention de zéro médaille pour certaines fédérations sportives (sachant qu’entre chaque édition, il y a un intervalle de 4 ans qui peut être mis à profit pour se préparer à l'édition, ou aux éditions suivantes pendant 4 ou 8 ou 12 ans). Cela soulève plusieurs questions : 1. Faut-il déclarer forfait si les résultats sont prévisibles et nuls ? Le Maroc est devenu plus grand que le simple fait de participer ? 2. Les résultats des éditions précédentes sont-ils exploités pour préparer les éditions futures ? 3. Les fédérations sportives ont elles une stratégie claire pour se préparer aux Jeux olympiques ? 4. Le ministère de tutelle et le Comité national olympique appliquent-ils le principe de contrat par résultats en échange de subventions pour la préparation des différentes compétitions sportives avec les fédérations royales ? 5. Pourquoi ne pas déclarer les objectifs programmés et attendus par chaque fédération sportive lors de sa participation aux Jeux olympiques ? (Qui peut être : une participation pour découvrir les conditions de participation internationale olympique, une participation pour confronter les champions marocains aux champions mondiaux ou une participation pour monter sur le podium). Il est inconcevable que les gens vivent dans l'anxiété à chaque participation en attendant un résultat connu des responsables du sport. Et bien d'autres questions… A. Einstein : « La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent. En résumé, le Maroc a obtenu des résultats notables aux Jeux olympiques, mais il y a encore beaucoup à faire pour améliorer les performances et atteindre les objectifs. Il est essentiel de développer une stratégie claire, de diversifier les disciplines, d'améliorer la gestion et l'organisation, d'investir dans les infrastructures sportives (de proximité et multisports) et de développer un système de détection et de développement des talents. En attendant les prochains Jeux olympiques, nous vous laissons avec l'espoir que les fédérations sportives annonceront leurs programmes de travail et définiront leurs objectifs pour 2028 ou 2032. Mohammedia le 25 juillet 2025

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Le Maroc a une longue tradition de participation aux Jeux olympiques, avec une première participation en 1960. Depuis lors, le pays a envoyé des athlètes à presque toutes les éditions des Jeux olympiques. Dans ce constat et comme indiqué dans le titre de cet essai, nous nous limiterons ici à présenter un certain nombre de chiffres et de statistiques concernant les différentes participations marocaines aux Jeux olympiques sans aborder les éditions entre 1896 et 1956, auxquelles le Maroc n'a pas participé, ainsi que les éditions de 1976 à Montréal et de 1980 à Moscou, que le Maroc a boycottées. Nous aborderons les chiffres et les résultats sans nous lancer dans leur analyse ou attribuer des responsabilités à qui que ce soit, cela permettra à chaque lecteur de tirer ses propres conclusions. L'objectif n'est pas d'attribuer des responsabilités (comme le font certains mercenaires des résultats sportifs marocains qui apparaissent à la fin de chaque manifestation sportive à laquelle participe le Maroc pour présenter "l'homme de la situation" ou "l'homme de l'étape" selon leur conviction ou parce qu'ils sont payés pour cela par l'homme de la situation ou l'homme de l'étape ou son entourage, ou peut-être pour une raison personnelle. On les voit parfois se moquer des athlètes participants, parfois des directeurs techniques et parfois des présidents de certaines fédérations. Certains vont même jusqu'à dire que les raisons de la catastrophe sont le sport scolaire, le mur court sur lequel on accroche l'échec en cas d'échec (et cela aurait été logique si les succès sportifs étaient également attribués au sport scolaire). Ce qui est étrange, c'est que ceux qui deviennent du jour au lendemain des analystes, des entraîneurs, des psychologues, des sociologues et des physiologistes à travers leurs interventions souvent émotives ne prennent pas la peine de rechercher les éléments nécessaires à leurs interventions. Ils bombardent et divaguent à droite et à gauche, confondant le sport pour tous, l'éducation physique et sportive, le sport scolaire (de masse et d'élite), le sport civil, les sports olympiques, le sport… et confondent également les missions et les responsabilités de ceux qui sont chargés de chaque domaine. I. PARTICIPATIONS MAROCAINES AUX JEUX OLYMPIQUES • Liste des médaillés marocains dans les différentes éditions des Jeux olympiques 1. Rhadi Ben Abdessalem : médaille d'argent au marathon à Rome 1960 2. Nawal El Moutawakel : médaille d'or au 400 m haies à Los Angeles 1984 3. Saïd Aouita : – médaille d'or au 5000 m à Los Angeles 1984. – médaille de bronze au 800 m à Séoul 1988. 4. Ibrahim Boutayeb : médaille d'or au 10 000 m à Séoul 1988 5. Abdelhak Achik : médaille de bronze en boxe (poids plume) à Séoul 1988 6. Khalid Skah : médaille d'or au 10 000 m à Barcelone 1992 7. Rachid El Basir : médaille d'argent au 1500 m à Barcelone 1992 8. Mohamed Achik : médaille de bronze en boxe (poids coq) à Barcelone 1992 9. Salah Hissou : médaille de bronze au 10 000 m à Atlanta 1996 10. Khalid Boulami : médaille de bronze au 5000 m à Atlanta 1996 11. Ali Ezzine : médaille de bronze au 3000 m steeple à Sydney 2000 12. Nezha Bidouane : médaille de bronze au 400 m haies à Sydney 2000 14. Ibrahim Lahlafi : médaille de bronze au 5000 m à Sydney 2000 15. Tahar Tamsamani : médaille de bronze en boxe (poids plume) à Sydney 2000 16. Hicham El Guerrouj : – médaille d'argent au 1500 m à Sydney 2000. – médaille d'or au 1500 m à Athènes 2004. – médaille d'or au 5000 m à Athènes 2004. 17. Hasna Benhassi : – médaille d'argent au 800 m à Athènes 2004. – médaille de bronze au 800 m à Pékin 2008. 18. Jaouad Gharib : médaille d'argent au marathon à Pékin 2008 19. Abdellatif El Guider : médaille de bronze au 1500 m à Londres 2012 20. Mohammed Rabii : médaille de bronze en boxe (poids moyen) à Rio de Janeiro 2016 21. Soufiane El Bakkali : – médaille d'or au 3000 m steeple à Tokyo 2020. – médaille d'or au 3000 m steeple à Paris 2024. 22. Équipe nationale : médaille de bronze au football à Paris 2024 • Médailles remportées et sports concernés Le Maroc a remporté un total de 26 médailles aux Jeux olympiques. Athlétisme : l'athlétisme a remporté un total de 21 médailles sur les 26 que le Maroc a obtenues lors de ses participations aux différentes éditions des Jeux olympiques, soit un pourcentage de 81 % du total des médailles remportées par le Maroc depuis 1960. Boxe : la boxe a remporté un total de 4 médailles sur les 26 que le Maroc a obtenues lors de ses participations aux différentes éditions des Jeux olympiques, soit un pourcentage de 15 % du total des médailles remportées par le Maroc depuis 1960. Football : le football a remporté 1 médaille sur les 26 que le Maroc a obtenues lors de ses participations aux différentes éditions des Jeux olympiques, soit un pourcentage de 4 % du total des médailles remportées par le Maroc depuis 1960. Trois disciplines sportives seulement ont permis au Maroc de remporter des médailles. II. Champions marocains multimédaillés Quatre athlètes marocains ont remporté 35 % du total des médailles marocaines : Hicham El Guerrouj : 3 médailles (12 % du total des médailles marocaines) – Sydney 2000 : médaille d'argent au 1500 m. – Athènes 2004 : médaille d'or au 1500 m et au 5000 m. Saïd Aouita : 2 médailles (8 % du total des médailles marocaines) – Los Angeles 1984 : médaille d'or au 5000 m. – Séoul 1988 : médaille de bronze au 800 m. Hasna Benhassi : 2 médailles (8 % du total des médailles marocaines) – Athènes 2004 : médaille d'argent au 800 m. – Pékin 2008 : médaille de bronze au 800 m. Soufiane El Bakkali : 2 médailles (8 % du total des médailles marocaines) – Tokyo 2020 : médaille d'or au 3000 m steeple. – Paris 2024 : médaille d'or au 3000 m steeple. Total des médailles pour les athlètes mentionnés : 9 médailles, soit 35 % du total des médailles marocaines (en considérant que le total des médailles marocaines est de 26, comme mentionné précédemment). 4 athlètes multimédaillés ont à eux seuls remporté 9 médailles des 26 médailles, soit 35 % de l'ensemble des médailles remportées par le Maroc.
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La gauche radicale espagnole, le Maroc et la question du bout de Sahara un laps de temps espagnol... 62

J’avoue ici que ce sont les écrits de Si Lahcen Hadad qui m’ont poussé à m’intéresser de plus près à cette gauche espagnole, qui campe à l’opposé de la position du gouvernement de Sánchez, pourtant lui aussi de gauche. Ne lisant pas l’espagnol, je suis donc un peu moins enclin à prêter attention aux ignominies pourtant répétées de cette gauche, malade de ne pas pouvoir accéder au pouvoir, malade de son histoire avortée, malade de ce qu’elle est en fait. Alors, pour exister, elle s’est inventée une cause. Tant pis si elle n’y comprend rien, tant pis si cela nuit aux intérêts de l’Espagne, tant pis si elle dénature l’histoire, fait fi de la géographie et de la démographie, tant pis si son raisonnement, s’il en est un, est loin de toute logique, tant pis si elle ment outrageusement. L’important, c’est d’exister et de passer aux yeux du public espagnol comme la défenseuse des causes des plus démunis… Peu importe si ceux-là ont nui au peuple espagnol ; peu importe s’ils ont du sang espagnol sur les mains. Une mauvaise foi manifeste. En Espagne, donc, une partie importante de la gauche radicale, principalement représentée par des formations telles qu’Unidas Podemos, une alliance entre Podemos, Izquierda Unida et d’autres groupes minoritaires, entretient une posture, disons critique, pour ne pas dire belliqueuse, à l’égard du Royaume du Maroc. Ce positionnement antinomique se nourrit d’un prisme historique marqué par la mémoire coloniale, les luttes « anti-impérialistes », mais aussi par la question du Sahara appelé "Sahara espagnol" jusqu'en 1975, car ancien territoire sous domination espagnole jusqu’à la Marche Verte en 1975. Cette gauche radicale considère le Maroc comme un acteur belliqueux et menaçant. Le débat ne se réduit pas à des différends territoriaux : il s’inscrit dans une vision idéologique où l’État marocain est souvent présenté comme un régime autoritaire et répressif, décrit comme une puissance néocoloniale. Voilà donc sur quoi repose le soutien répété à l’artificielle cause sahraouie, présenté comme un combat anti-colonial et anti-impérialiste. Le soutien au Front Polisario semble ainsi inscrit dans l’ADN de ces gauchos peu importe les évolutions. Historiquement, plusieurs composantes de la gauche espagnole ont exprimé un soutien clair au Front Polisario, fondé en 1973, qui a pourtant été soutenu par Kadhafi, puis hébergé, nourri et armé par le régime algérien dans le but de nuire aux intérêts du Maroc. Ce soutien se manifeste sous diverses formes : - Dépôt de motions parlementaires en défense du droit à l’autodétermination de cette seule petite partie du Sahara ; - Participation à des forums internationaux pro-Polisario et à des réseaux associatifs le soutenant aveuglément, peu importe les rapports sur les détournements d'aides, les viols et outrance aux droits de l'homme à Tindouf ; - Pression sur le gouvernement espagnol et sur les institutions européennes pour qu’elles reconnaissent le statut politique du Sahara, qu’ils oublient de dire anciennement occupé par leur pays, comme territoire à décoloniser, en opposition à la souveraineté pourtant historique du Maroc. Même la proposition d’autonomie, bien connue en Espagne, ne semble pas leur convenir. Il faut cependant savoir que ce soutien s’inscrit dans un contexte de forte contestation interne en Espagne. Depuis que le gouvernement socialiste de Pedro Sánchez, en 2022, a exprimé son soutien au plan d’autonomie marocain, cette position radicale s’est quelque peu fracturée. Ce changement reflète une adaptation pragmatique de certains aux réalités géopolitiques, économiques et migratoires qui lient étroitement les deux pays. Face aux défis liés à la gestion des flux migratoires à travers les enclaves occupées de Ceuta et Melilla, ainsi qu’à la coopération sécuritaire et économique avec le Royaume Marocain, le gouvernement espagnol a recentré sa diplomatie. Cela a conduit à un éloignement progressif de la gauche, mais pas de la gauche radicale, vis-à-vis du Polisario, marginalisant ainsi son influence sur la politique officielle. Dans ce contexte, certaines voix au sein de la gauche radicale tentent encore de persuader les institutions européennes de maintenir la pression contre le Maroc, réclamant que le Sahara dit occidental reste au cœur des priorités pour régler un « conflit colonial » non résolu. Des groupes parlementaires et des ONG "pro-sahraouis" continuent de dénoncer les accords bilatéraux entre Madrid et Rabat, refusant que la question soit délaissée au profit d’une diplomatie plus «pragmatique». Les institutions espagnoles et européennes, théâtre de ces tensions idéologiques, voient ainsi les forces radicales de gauche chercher à faire reconnaître la question du Sahara dit occidental comme une « affaire d’État ». Elles dénoncent la mainmise marocaine sur ce dossier et contestent vivement les politiques de normalisation diplomatique menées par Madrid. Cette ligne traduit une fracture politique profonde, où l’idéalisme post-colonial et les revendications autodéterministes d’un autre temps s’opposent frontalement à un réalisme politique marqué par la recherche d’équilibres stratégiques régionaux. Le soutien à la cause dite sahraouie n’est pas sans controverse. Des militants, commentateurs et victimes ont rappelé que le Front Polisario a, par le passé, été impliqué dans des opérations violentes dans les eaux territoriales espagnoles, causant la mort de pêcheurs espagnols. Ces épisodes douloureux résonnent dans l’opinion publique espagnole et nourrissent une critique virulente des positions radicales qui soutiennent un mouvement au passé mêlant lutte politique et actions violentes. Cette mémoire pèse fortement dans le débat contemporain et est exploitée par des forces politiques opposées à ces positions de gauchos radicaux, notamment la droite espagnole. La question du Sahara, territoire espagnol pendant un temps, reste un point important dans les relations entre l’Espagne et le Maroc. Cependant, les réalités politiques, économiques et sécuritaires actuelles poussent une diplomatie espagnole pragmatique, favorable à une coopération renforcée avec Rabat, marginalisant ainsi cette posture radicale sur la scène gouvernementale et internationale. L'héritage historique est ici parfaitement exploité pour les nécessités contemporaines dans la gestion des relations ibéro-marocaines. Aujourd’hui, après avoir consulté de nombreux articles et écrits relatant les positions de cette gauche d’un autre temps, je comprends un peu mieux le combat de Si Lahcen Hadad sur le sujet, et encore plus ses réponses cinglantes aux propos d’un certain Ignacio Cembrero, que je ne perçois plus que comme un névrosé sans relief. Merci, Si Lahcen. Une question tout de même : pourquoi la gauche marocaine n’est-elle pas plus encline à prendre position et à dénoncer avec force la posture aliénée de leurs homologues espagnols ?

Opération "Rising Lion" : au-delà des missiles, le choc des récits 47

Une frappe... et un message codé La récente opération militaire israélienne baptisée “Rising Lion” n’est pas une frappe comme les autres. Il s’agit bien sûr d’une offensive chirurgicale contre des infrastructures militaires et/ou nucléaires iraniennes sensibles, mais son nom et son timing en disent bien plus que ce que les communiqués officiels laissent paraître. Ce n’était pas seulement une démonstration de force tactique : c’était un message géopolitique à haute charge symbolique. Un message adressé à l’Iran, au monde arabe, mais aussi à l’opinion internationale : Israël ne se contentera plus de contenir – il veut humilier, déconstruire, réécrire les narratifs et pourquoi pas provoquer une fracture intérieure suffisamment profonde au sein du régime iranien qu’elle mènerait au soulèvement du peuple et peut etre à la restauration du « candidat » occidental. Un nom à double tranchant : “Rising Lion” — le lion qui se lève « ou se relève » Pourquoi ce nom ? Rising Lion, littéralement le lion qui se lève, évoque une symbolique profonde dans l’histoire iranienne. Le lion est, depuis l’époque impériale, l’un des emblèmes les plus puissants de la Perse pré-islamique. Il figurait notamment sur le drapeau de l’Iran jusqu’à la révolution de 1979, associé au soleil et à la monarchie. En choisissant ce nom, Israël manipule une icône nationale iranienne pour envoyer un message psychologique : le régime des mollahs n’est pas l’Iran éternel — il n’est qu’un accident de l’histoire, destiné à être effacé pour laisser place au “véritable Iran”, plus ancien, plus légitime, et selon certains calculs occidentaux… plus pro-occidental. C’est un coup de maître sémantique : détourner le mythe national iranien pour en faire un slogan de frappe militaire. Israël ne se contente pas de frapper un site stratégique, il réécrit l’imaginaire iranien à sa manière. Nous sommes en plein dans la guerre cognitive L’opération “Rising Lion” s’inscrit dans une évolution profonde du conflit israélo-iranien : la guerre ne se limite plus aux missiles et aux drones — elle se joue dans les symboles, les récits et la mémoire nationale. Le nom même de l’opération est destiné à saper la cohésion interne iranienne, en réveillant, dans les esprits des Iraniens, le souvenir d’une grandeur impériale aujourd’hui étouffée par le régime actuel. Un certain Iran – monarchique, laïc, occidentaliste – refait surface, même si c’est par la bouche de ses ennemis. Israël, en cela, tente une stratégie subtile : séparer le peuple iranien de son régime en réveillant une nostalgie enfouie, celle de l’ancien lion perse, internationalement respecté, économiquement puissant, stratégiquement aligné avec l’Occident. Un pari risqué mais structuré Ce n’est pas la première fois qu’Israël nomme ses opérations de manière hautement symbolique. Mais avec Rising Lion, Tel-Aviv pousse plus loin l’ingénierie narrative. Il ne s’agit plus seulement de répondre militairement à une menace, mais de réécrire l’identité ennemie, de court-circuiter sa légitimité historique, et d’agiter une division entre le passé glorieux et le présent chaotique. Pour Téhéran, cette attaque dépasse donc le simple enjeu militaire. Elle est une insulte calculée, un acte de guerre psychologique. Et pour la population iranienne, déjà fragilisée par la crise économique, l’isolement et la répression, ce genre de provocation peut produire des effets ambigus : soit renforcer la posture victimaire du régime, soit faire naître des doutes sur la direction actuelle du pays. Le retour de l’Iran impérial : un fantasme occidental ? En filigrane de cette opération, se dessine un vieux rêve partagé par certains stratèges occidentaux : le retour d’un “vieil Iran” débarrassé des mollahs, tourné vers l’Occident, connecté aux marchés mondiaux, et capable d’équilibrer la Turquie et l’Arabie saoudite. Ce fantasme repose sur une lecture idéaliste (voire naïve) d’un Iran monarchique mythifié, mais il reste un ressort puissant dans la manière dont les capitales occidentales — et désormais Israël — conçoivent leur politique de long terme dans la région. “Rising Lion” n’est donc pas seulement un nom de code militaire. C’est une projection de désir géopolitique. Et c’est ce qui la rend si dangereuse. Car si ce message est reçu comme une provocation existentielle, il pourrait pousser l’Iran à répondre non pas dans l’ombre… mais en pleine lumière. Le lion rugit — mais de quel côté ? Dans cette guerre d’images et de perceptions, chacun tente de s’approprier la figure du lion. Israël, en nommant ainsi son opération, veut faire croire qu’il agit pour réveiller un Iran plus ancien, plus légitime. Téhéran, de son côté, cherchera à démontrer que le seul lion debout dans la région, c’est lui — et qu’il rugira en réponse. Le combat n’est plus seulement territorial. Il est mythique, culturel et existentiel. Et dans ce type de confrontation, les missiles comptent — mais les récits dominent.

Et le mot devint paix 97

Avant même que l’écriture existe, il y avait la parole, et cette parole créait des mondes. Parler, ce n’est pas juste dire des choses. C’est transmettre, toucher, guérir, réveiller. Les mots soignent ou détruisent. Les mots ne sont pas de simples outils de communication. Ils portent une énergie, une vibration. Ce que l’on dit, surtout quand ça vient du cœur, a un impact profond sur notre réalité. Depuis toujours, les sages, les maîtres spirituels, même les grands leaders, ont compris que les mots sont vivants. Ils façonnent notre regard, nos émotions, nos décisions. Un mot peut ouvrir un cœur ou fermer une porte. Il peut changer un jour, ou toute une vie. D’ailleurs, l’art de la parole a été une force motrice puissante, capable de mobiliser des masses, de changer des destins et d’inspirer des générations entières. Martin Luther King, avec son fameux « I have a dream », ou encore Winston Churchill, au cœur de la Seconde Guerre mondiale, ont galvanisé un peuple à travers des discours pleins de courage et de détermination. « Nous nous battrons sur les plages, nous nous battrons sur les terrains de débarquement, nous nous battrons dans les champs et dans les rues, nous nous battrons dans les collines, nous ne nous rendrons jamais. » Mais derrière cette puissance qu’a la parole, ce sont les mots qui en sont les véritables vecteurs. Ce sont eux qui portent la force, l’émotion, la conviction, ou à l’inverse, la peur et la division. Les Stoïciens disaient que nos paroles influencent notre vision, nos émotions, nos actes, et donc notre vie. Que les mots doivent être choisis comme un scalpel, précis, justes, alignés. Dans beaucoup de traditions, on répète certains mots sacrés comme des mantras. Un mantra, ce n’est pas une phrase magique. C’est un mot qu’on choisit avec soin, qu’on répète avec intention. Plus il est simple et précis, plus il agit profondément. Chacun peut trouver des mots qui résonnent en lui. Certains mots nous recentrent. D’autres nous calment, ou nous élèvent. “Ce qu’on répète devient une vérité intérieure. Ce qu’on entend souvent devient une croyance. Et parfois, un simple mot change tout.” Dire un mot sacré, c’est nourrir une paix intérieure qui finit par se voir à l’extérieur. C’est comme si les mots nous rappelaient qui l’on veut être. Ils deviennent un miroir, un écho de ce qu’on cultive en soi. Il y a cette phrase que j’aime beaucoup : “Soigne tes mots pour guérir tes maux.” Alhamdoulilah, pour moi, est plus qu’un mot, c’est mon mantra, mon ancrage. Quand j’étais plus jeune, j’entendais souvent “Alhamdoulilah”. Ça veut dire “Louange à Dieu”, ou “Merci mon Dieu”. Mais moi, je ne comprenais pas toujours pourquoi il fallait remercier. Surtout quand tout allait mal. Ça me semblait abstrait, trop religieux, trop lointain. Et puis, avec le temps, j’ai compris. Dire ce mot, ce n’est pas nier la douleur. C’est dire merci même dans l’épreuve. C’est reconnaître que la vie a du sens, même quand je ne le vois pas encore. C’est faire confiance à Dieu même quand rien ne va. Ce mot m’a appris à garder foi. Il m’a aidée à tenir, à accepter, à lâcher prise, à reconnaître ce que j’ai. À m’estimer heureuse même quand je n’ai pas. Aujourd’hui, ce mot ne me quitte plus, dans la joie, l’échec, la réussite, le bonheur. Parce qu’il me rappelle que Dieu voit au-delà de ce que je comprends. Que tout a un sens, même ce que je n’explique pas encore. Ce mot, c’est ma force tranquille. Mon ancrage. Mon souffle quand je suffoque. Mon calme dans le bonheur absolu. “Les mots peuvent réveiller les âmes.” Et moi, ce mot-là… il me réveille à chaque fois.

Histoire et géographie : piliers incontournables de la politique marocaine... 117

La politique ne peut être dissociée de l’histoire ni de la géographie. Elle consiste en un ensemble d’actions et de décisions visant à organiser une société sur le plan interne, mais également dans ses relations avec le reste du monde. Elle s’inscrit toujours dans un contexte façonné par les deux dimensions fondamentales que sont l’histoire et la géographie, qui ne sont nullement de simples arrière-plans, mais offrent bien la trame sur laquelle s’articulent projets, conflits et évolutions politiques. Elle peut être influencée par une idéologie, née d’une philosophie, ou simplement forgée à partir d’un contexte donné mais cela ne dure guère. L’histoire joue un rôle fondamental dans la compréhension des phénomènes politiques. Institutions, lois et valeurs d’un pays s’ancrent dans sa mémoire collective, héritage constitué d’événements majeurs, de ruptures ou de continuités avec le passé. Ainsi, les frontières, par exemple, sont fréquemment tracées à la suite de guerres ou de traités, résultant de conflits anciens ou récents. Elles restent les marques visibles de rivalités, de défaites, de victoires et de compromis du passé. Les relations, qu’elles soient de solidarité ou de rivalité entre nations, régions ou communautés, s’expliquent à la lumière d’histoires partagées ou divergentes. Le Royaume du Maroc actuel ne saurait être compris sans référence à sa genèse millénaire, à l’Empire chérifien pluriséculaire ni aux dynasties successives qui ont façonné son rapport aux religions, à l’allégeance ou à la centralisation du pouvoir, selon les époques. De la même façon, la géographie influence considérablement les choix et contraintes des politiques publiques. La répartition des ressources naturelles conditionne le développement économique, l’organisation territoriale et les rapports de force. Le relief, le climat ou l’accès aux voies maritimes déterminent les possibilités d’urbanisation, d’agriculture, de communication ou de défense. Les situations frontalières imposent des politiques diplomatiques et sécuritaires spécifiques, tandis que les espaces enclavés ou insulaires requièrent des stratégies adaptées. Certains auteurs n’hésitent pas à qualifier le Maroc de “pays insulaire” du fait de sa configuration géographique. Il est donc inconcevable de penser une politique efficace ou légitime sans tenir compte de l’histoire et de la géographie. Chaque choix, chaque réforme, chaque ambition politique doit s’appuyer sur une compréhension approfondie du territoire et de la mémoire collective ; ignorer l’un ou l’autre, c’est s’exposer à l’illusion, à l’incompréhension, voire à l’échec. Au sujet du Sahara appelé « occidental », la géographie de cette région se situe indéniablement dans le prolongement du Maroc, tant sur le plan physique, démographique qu’historique : les populations sahariennes ont largement contribué à l’évolution du pays. Son histoire s’est écrite au fil des allégeances successives de ses tribus aux sultans du Maroc, et le royaume chérifien constitue, de fait, un État-nation institué bien avant la période contemporaine. Affaibli pour avoir raté le virage fondamental de la révolution industrielle, l’Empire chérifien sera dépecé du sud vers le nord, mais aussi à partir de l’est. Le Sahara dit occidental fut annexé par l’Espagne, qui y exerça un contrôle colonial de 1884 à 1975. Cette situation a favorisé la mainmise de la France sur les territoires regroupés dans l’Afrique occidentale française, dont une partie allait former la Mauritanie. La France s’appropria aussi l’est de l’Empire chérifien, annexé de facto à ses départements conquis sur l’Empire ottoman et appelés Algérie française. Le reste sera placé sous protectorat français, tandis que le nord du Maroc passait sous domination espagnole. L’indépendance obtenue en 1956 et la décolonisation progressive de Sidi Ifni et Tarfaya n’ont concerné d’autres régions que plus tard. Le 28 novembre 1960, la France autorise la proclamation de l’indépendance de la Mauritanie, région revendiquée alors par le Maroc, tout comme les territoires sous contrôle espagnol, considérés comme siens. À cette époque, il y eu un ministère marocain dénommé « des Affaires mauritaniennes et sahariennes » fut confié à Mohammed Fal Ould Oumeir, représentant de ces territoires. Dès 1963, le royaume porta la question du Sahara espagnol devant la commission de décolonisation. La situation se compliqua lorsque la Mauritanie nouvellement créée revendiqua également ce territoire, notamment pour exercer une pression sur le Maroc, qui ne reconnaîtra l’indépendance mauritanienne qu’en 1969, soit neuf ans après sa proclamation. Le Maroc continua de revendiquer pacifiquement le Sahara espagnol, empêchant l’Armée de libération de poursuivre ses actions militaires dans la région. En 1973, la création du Front Polisario (Front populaire de libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro) marqua une nouvelle étape. Ce mouvement visait initialement à rattacher le territoire saharien à la “mère patrie”. Mais dans un contexte de rivalités régionales et de tensions idéologiques, la question saharienne fut instrumentalisée par divers acteurs. La Libye de Mouammar Kadhafi joua notamment un rôle décisif dans la montée en puissance du Polisario indépendantiste, soutenant et armant le mouvement dans une logique “révolutionnaire” et panarabiste, tout en cherchant à déstabiliser la monarchie marocaine. Plus tard, Kadhafi admettra lui-même avoir commis une “erreur” stratégique en soutenant ce groupe, qui demeure aujourd’hui encore un facteur de déstabilisation dans la région. En 1975, un tournant pacifique se produisit : fort de l’avis de la Cour internationale de justice reconnaissant des liens d’allégeance entre les tribus sahariennes et les sultans marocains, feu SM Hassan II lança la Marche verte à la surprise générale. Cette mobilisation poussa l’Espagne à se retirer de Laâyoune au profit du Maroc, qui reprit immédiatement possession du territoire. La Mauritanie, bien qu’ayant occupé des zones limitrophes, finit par se retirer, laissant le Maroc seul face au Front Polisario, soutenu activement par l’Algérie qui hébergea, arma, finança et érigea le mouvement en “république”. L’Algérie de Houari Boumédiène exploita la situation pour affaiblir son voisin marocain, n’hésitant pas à qualifier le dossier saharien de “caillou dans la chaussure du Maroc”, façon de se venger de la défaite cuisante de 1963. Ce contentieux a souvent masqué l’histoire profonde des liens entre le Maroc et ces territoires sous autorité chérifienne bien avant l’ère coloniale. Pour le Maroc, l’intégrité territoriale repose solidement sur les constantes que sont l’histoire et la géographie; des arguments majeurs. Le reste n’est qu’une construction éphémère sans fondement, vouée à s’effacer dans l’oubli dans un futur proche. Les Marocains le savent très bien...Peut être pas les autres...

Ahmed Faras, légende éternelle du football marocain 158

J’ai eu la chance de connaître Ahmed Faras. Il m’est insupportable d’en parler au passé, lui qui en a fait partie depuis fort longtemps. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas touché un ballon. Peu sont encore vivants, ceux qui l’ont vu jouer, ceux qui, des rencontres durant, attendaient son dribble, son débordement, son tir, son but. Faras, ce fut un homme hors pair, d’une timidité et d’une retenue invraisemblables. Même présent quelque part, il était toujours à l’écart : discret, courtois, gentil, d’une sensibilité, d’une affectivité et d’une grande susceptibilité. Mais Faras fera toujours partie du présent. C’est une véritable légende du football marocain et africain ; les légendes ne meurent pas. Fedala l’a vu naître en plein froid de décembre 1947. Mohammédia sera sa ville et le Chabab son club éternel. À l’époque, point de mercato, point de transhumance, point de mercenariat footballistique. On naissait dans un club, on y apprenait à jouer et on y restait. Son tempérament n’était pas celui d’un attaquant : point d’agressivité, point de ruse. Il compensait par son génie et n’avait point besoin de simulation, de roulades par terre pour amadouer un arbitre et créer la confusion. Son génie lui épargnait tout cela. Il fut un attaquant exceptionnel qui a marqué l’histoire du football national et continental. La pelouse du terrain El Bachir va l’aider. C’était la meilleure du Maroc à cette époque. Ahmed Faras est le fruit d’une génération formée dans le contexte structurant des écoles de sport du Ministère de la Jeunesse et des Sports. Un concept que les soi-disant réformes administratives et politiques ont tué, et pourtant c’est là que se formaient les champions du Maroc, tous sports confondus. Sa trajectoire débutante est marquée par l’encadrement de formateurs réputés comme Lakhmiri, qui a contribué à façonner de nombreux talents marocains. Ce socle solide lui a permis de développer très tôt des qualités techniques et un sens du collectif qui deviendront la marque de son jeu. Ahmed Faras a joué toute sa carrière au sein du club Chabab Mohammédia, de 1965 à 1982, sans jamais avoir eu un contrat professionnel. Cela n’existait pas encore au Maroc. Pas besoin de vous parler de ses primes à la signature, ni celles des résultats, même en équipe nationale. Sa fidélité au Chabab est remarquable. Il en fera un club champion du Maroc, et en sera le meilleur buteur. Il entraînera dans son sillage vers les sommets ses copains de jeu, Acila, Glaoua, Haddadi et j’en passe. Faras fut un pilier de l’équipe du Maroc. Avec 36 buts en 94 sélections, quel buteur historique des Lions de l’Atlas ! Il fut capitaine de l’équipe nationale pendant huit années et participa à la Coupe du Monde 1970 au Mexique ainsi qu’aux Jeux Olympiques de Munich en 1972. En 1975, Ahmed Faras entra dans la légende en devenant le premier Marocain à recevoir le Ballon d’Or africain, une récompense qui soulignait la qualité et la constance de son jeu. Cette distinction le plaça parmi les plus grands joueurs du continent, en pleine compétition avec des stars africaines de haut niveau. On parla de transfert au Real...mais à l'époque il était interdit à un jeune joueur du championnat marocain de quitte le pays pour jouer à l'étranger sous peine de ne plus être sélectionné en équipe nationale. On pensait ainsi consolider le football national... Le point d’orgue de sa carrière fut sans doute la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 1976, remportée par le Maroc en Éthiopie. Faras fut le leader sur le terrain, le meilleur buteur du tournoi, et son influence fut déterminante pour ce triomphe historique, le seul titre africain majeur du Maroc à ce jour. Il marqua des buts cruciaux contre le Nigeria et l’Égypte dans cette compétition, incarnant le rôle de meneur d’hommes et de stratège sur le terrain. Il est aujourd’hui encore le seul capitaine marocain à avoir soulevé le trophée africain tant convoité. J’ai été quelques fois sur ce terrain d’Addis-Abeba où il avait soulevé le trophée, et à chaque fois, son image s’impose à moi. Un noir et blanc indélébile, mais gravé à jamais dans l’histoire du Royaume et dans la mémoire des Marocains de l’époque qui avait suivi le match par la voix d'un certain Ahmed Elgharbi...point de direct à l'époque. Il fut un capitaine respecté et écouté, avec de grands entraîneurs, Abdelkader Lakhmiri, Blagoe Vidinic, Abdellah Settati, Jabrane et notamment Gheorghe Mardarescu durant cette épopée dans le pays de l'Empereur Haile Selassié . Son charisme et sa vision du jeu furent primordiaux pour fédérer l’équipe et la conduire au sommet du continent africain. Faras incarna l’esprit de conquête et la fierté nationale tout au long de la compétition. L’équipe était sélectionnée et conduite par un dirigeant hors pair également, le Colonel Mehdi Belmejdoub. Son nom reste attaché à cette conquête légendaire, symbole du potentiel du football marocain lorsqu’il est mené par un leadership exemplaire, des dirigeants connaisseurs et dévoués, et des joueurs véritables combattants pour les couleurs d’un maillot. Ahmed Faras n’était pas seulement un joueur de talent. Après sa retraite, il a continué à transmettre sa passion en s’impliquant dans la formation des jeunes, partageant son savoir et son amour du football avec la nouvelle génération. Il a été une source d’inspiration pour tant de générations de joueurs. Côtoyer Lhaj Ahmed Faras, c’est côtoyer un symbole de loyauté, de talent et de leadership unique dans le paysage sportif marocain. Son nom reste gravé dans la mémoire collective comme celui d’un géant du football, dont l’héritage dépasse les frontières du sport pour inspirer des générations entières. Repose en paix mon ami. Un jour, un grand stade de football du pays portera ton nom, et il le portera bien si les joueurs observaient ton exemple, en suivant ta trajectoire, en respectant ta carrière et si le public se montre à la hauteur, en déférence à ton grand nom. Si Lhaj Ahmed Fars, si jamais tu rencontres Acila là-haut, dis-lui de te faire encore une petite passe, et dis à Glaoua de bien défendre... Saches que ton étoile brille et brillera toujours au dessus de no tête dans le ciel du beau pays que tu as tant chéri.

Narcissisme à l'extrême 151

Qu'il est beau l'homme au chapeau! Un pur sagittaire Hors pair Digne et téméraire Mystérieux Énigmatique Curieux Rêveur doux et rebelle à la fois Pour sa famille c'est une idole Pour ses confrères il est gentil et drôle Pour ses amis c'est un centre d'attractivité Ses journées inondent d'activités Il défie toutes les lois Regard revolver Imposant respect et égards Sociable et plutôt serviable Un sourire en coin ne laissant jamais indifférent ceux qui le côtoient l'admirent ceux qui le combattent finissent par déguerpir Sa beauté est perceptible de loin Quoique fanée à certains coins Il dissimule sous son chapeau clair bien des secrets, des énigmes, des rêves et des envies Son charisme est réel Un don du ciel Son élégance n’a rien à envier à ses concurrents Une force bien cachée, Une étoile qui chante au cœur d'une nuit égarée, une chanson d'amour du passé qui défie à l'infini et c'est mieux ainsi les autres étoiles ébahies et épatées dans un ciel serein et qui répètent des refrains en attendant la levée du jour et l'apparition du soleil et la chaleur des ses rayons tour à tour Sa bonté est légendaire Son amitié est exemplaire Sa réputation dépassent les frontières et rivalisent ses congénères Dr Fouad Bouchareb Tous les droits sont réservés Agadir le 17 juillet 2025

Entre deux vérités 169

La vérité est une, mais les érudits l’appellent par différents noms. Dans mes textes précédents, j’évoque souvent cette idée, celle de l’unité avec Dieu. C’est une pensée qu’on retrouve dans le soufisme, à travers des figures comme Ibn Arabi. Mais cette idée d’unité n’est pas née avec l’islam. Des philosophes comme Plotin, bien avant, parlaient déjà d’un principe unique. Chez lui, "L’Un", c’est l’origine de tout ce qui existe. Tout en découle. Tout y retourne. Rien n’existe sans lui. En simplifiant beaucoup, ce concept signifie que Dieu, la création, les humains, la terre, les anges, l’enfer, le paradis… tout cela ne serait qu’une seule et même réalité, une manifestation de Dieu, une expression de Lui. Je l’ai parfois formulé ainsi : "En se connaissant soi-même, on rencontre Dieu." Ibn Arabi était parfois appelé "le plus grand maître" (Cheikh al-Akbar). D’autres, plus critiques, l’ont surnommé "Cheikh al-Akfar" le maître des impies". C’est dire à quel point sa pensée divise. Il affirme que tout est en Dieu. Qu’il n’y a rien en dehors de Lui. Il parle d’une réalité unique, divine, qui se manifeste sous mille formes, les nôtres, celles du monde, du visible comme de l’invisible. Il écrit en poésie : Mon coeur est devenu capable d'accueillir toute forme. Il est le pâturage pour gazelle et abbaye pour moine ! Il est un temple pour idoles et la Kaaba pour qui en fait le tour. Il est les tables de la Thora et aussi les feuilles du Coran ! La religion que je professe est celle de l'Amour. L'Amour est ma religion et ma foi. Mais certains prennent ces paroles au pied de la lettre, comme s’il disait "l’homme est Dieu". Et forcément, ça choque. Pourtant, je pense qu’il ne s’agit pas d’une confusion mais d’une tentative de dire que tout ce qui existe est enraciné en Dieu. Que notre perception, voilée, morcelée, nous donne l’illusion d’être séparés. Il dit d'ailleurs: "Dieu est le miroir dans lequel l’homme se contemple, et l’homme est le miroir dans lequel Dieu contemple Sa création." Ce n’est pas de l’arrogance. Ce n’est pas non plus de l’égarement. C’est une manière poétique, mystique, de parler d’un lien invisible, subtil, entre ce que nous croyons être et ce que Dieu reflète à travers nous. Mais en parallèle de cette vision, j’ai aussi grandi avec l’idée de la séparation. On m’a transmis une vision plus classique, plus sobre. Une vision dualiste. Dieu est au-dessus de tout. Il est distinct de sa création. Il n’a pas de forme, pas de besoin. Il est le Créateur, nous sommes les créatures. Il n’y a pas de confusion possible. Le Coran nous dit : "Il n’y a rien qui lui ressemble." (42:11) Dans cette vision, Dieu reste unique, parfait, au-delà de tout. Et l’humain, même dans sa beauté (ou pas), reste limité, séparé, humble face à Lui. Et moi, je me tiens entre ces deux mondes. Je les ressens tous les deux. L’un me parle de proximité, de mystère, d’amour. L’autre me parle de majesté, de transcendance, de distance. Ils semblent opposés, mais en moi, ils coexistent. Et pour ne pas me simplifier la tâche, il y a le Coran. Ce livre sacré que je prends moi pour la parole de Dieu. Mais aussi pour une parole dense, profonde, mystérieuse. Une parole qu’on ne peut jamais enfermer dans une seule explication. Quelqu’un a dit un jour que le Coran est comme un océan, plus on plonge, plus on découvre des couches, des sens, des profondeurs qu’on ne soupçonnait pas. Il se lit mille fois. Il se comprend mille fois autrement. Tout dépend de l’état du cœur de celui qui lit. Je crois que c’est voulu. Si la vérité était évidente à la première lecture, la quête serait terminée avant même d’avoir commencé. Au final, j’ai remarqué quelque chose, je crois en tout, et en même temps, je ne crois en rien. Je crois à plusieurs réalités, mais je ne sais pas si l’une d’elles est la vraie. Mon cerveau est en lui-même un paradoxe. Ce n’est pas un mal, ni une faiblesse. C’est juste une grande ouverture d’esprit, une façon d’accueillir le mystère sans vouloir tout enfermer dans une seule vérité. Ce qui compte au fond, c’est que je crois en Dieu. Que je marche avec Dieu, même si je ne comprends pas tout. C’est cette foi, cette relation intime, qui guide mes pas. Et croire en Dieu, c’est accepter qu’il y ait du mystère Alors je cherche. Avec l’intellect, parce que j’aime comprendre. Mais surtout avec le cœur, parce que lui seul sait parfois ce que la tête ne peut pas expliquer. Et quand je parle de cœur, j’évoque en ce sens le cœur de l’âme. Il ne s'agit pas là d’un organe physique, mais du centre de la perception mystique et de l’intuition profonde. Alors que les créatures fassent partie de Dieu, ou que Dieu soit totalement séparé de sa créature, Dieu reste Dieu. Plus grand que les mots. Plus vaste que les pensées. Plus profond que les écoles de pensée. Parfois, l’essentiel n’est pas de choisir un camp. Mais de rester humble. De marcher entre les mondes. De chercher la lumière, sans jamais prétendre l’avoir saisie. Et au fond, la lumière est partout. Même quand on ne comprend pas.

Vers une nouvelle ère : la CAA défend l’équité et la représentativité dans World Athletics 226

Lors de son dernier congrès tenu le 14 juillet 2025 à Abeokuta, au Nigeria, la Confédération Africaine d'Athlétisme (CAA) a adopté une résolution qui pourrait bouleverser l'organisation de la gouvernance mondiale de l’athlétisme. À l’heure où le débat sur la modernité et la représentativité dans les institutions sportives internationales s’intensifie, la CAA propose des réformes majeures pour l’organisation World Athletics (WA). Au cœur de la réforme : pour une gouvernance plus équitable. Face aux récents développements du sport mondial et à la nécessité de garantir transparence et efficacité, la CAA estime qu’il est temps de réviser les Statuts de World Athletics, l’instance dirigeante de l’athlétisme mondial. L’objectif principal étant de renforcer la représentativité continentale au sein du Conseil de WA. Cette réforme passe obligatoirement par les Points clés de la résolution à savoir une représentativité équitable par continent. La CAA suggère l’instauration d’un quota fixe de représentants pour chaque continent au sein du Conseil. Une telle mesure offrirait à chaque région une voix effective, limitant la surreprésentation des continents déjà bien installés dans les organes décisionnels internationaux. Elle propose également que l’élection des membres du conseil de World Athletics se fasse par les associations continentales, plutôt que de faire élire les membres du Conseil en assemblée générale mondiale. Pour la CAA il faut que chaque association continentale élise directement ses propres représentants. Dans la réforme proposée donc par la CAA l’exception pour la présidence. Le poste de Président de World Athletics resterait soumis à l’élection traditionnelle par l’Assemblée Générale de WA, préservant ainsi une forme d’unité institutionnelle. Le texte va plus loin en proposant que, pour toutes les commissions et groupes de travail de World Athletics, la désignation des membres puisse relèver également de la compétence des associations continentales, selon un quota fixé à l’avance par les règlements de WA. Cette orientation vise à garantir une diversité réelle dans les cercles techniques et stratégiques de l’athlétisme mondial. Il s’agit là d’un nouvel élan pour la démocratie sportive internationale. La démarche de la CAA s’inscrit dans un mouvement mondial réclamant davantage de démocratie, de transparence et d’équilibre dans la gouvernance des grandes fédérations sportives. Plusieurs observateurs estiment qu’une telle réforme, si elle était soutenue par les autres associations continentales, pourrait servir de modèle pour d'autres sports et contribuer à un monde sportif international équilibré, représentatif et inclusif. Cependant la proposition fera face à de multiples défis pour sa mise en œuvre. Malgré ses ambitions, cette résolution devra franchir plusieurs obstacles. Bien évidemment il s’agit d’obtenir un consensus auprès des autres associations continentales. Il faudra aussi négocier avec le Conseil de World Athletics, susceptible de redouter une perte d’influence pour certains continents. Il s’agit ensuite d’adopter les textes réglementaires dans un calendrier compatible avec l’évolution institutionnelle souhaitée. Portée par l’esprit d’Abeokuta, la proposition de la CAA pourrait bien inaugurer une nouvelle ère pour l’athlétisme. Elle réaffirme la légitimité des continents émergents et pose la question fondamentale de l’équité dans le sport international. L’avenir dira si cette ambition de réforme trouvera un écho mondial et débouchera sur une transformation en profondeur de la gouvernance de World Athletics.