Libération stratégique de Boualem Sansal: sauver la face d'Alger...
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L’écrivain algérien Boualem Sansal, également français, âgé de 81 ans, avait été arrêté à l’aéroport d’Alger le 16 novembre 2024 suite à une interview dans laquelle il évoquait quelques vérités historiques qui, selon les autorités algériennes, constituent une menace à l'intégrité du pays. Saluant la décision du Président Macron de reconnaitre la marocanité du Sahara, il avait notamment parlé du fait que la France avait mutilé le Maroc, rattachant des territoires très importants à l'Algérie. C'est un sujet très irritant pour le pouvoir à Alger. En mars 2025, un tribunal avait donc condamné Sansal à cinq ans de prison pour «atteinte à l’unité nationale », accusation très lourde.
À la surprise générale, ou presque, le 12 novembre, le président Abdelmadjid Tebboune a accordé son pardon à Sansal, suite à une demande expresse du président allemand Frank-Walter Steinmeier. Sansal est transféré en Allemagne où il a été immédiatement hospitalisé. L'homme atteint d'un cancer à vu sa santé beaucoup se détériorer durant l'incarcération.
L'évolution rapide du dossier fait donc suite à la médiation allemande, alors que les appels répétés de la France pour la libération de Sansal étaient restés sans effet. Le pardon est officiellement présenté comme un "acte humanitaire, généreux".
Cependant, cette libération ne peut être envisagée hors de tout enjeu géopolitique et constitue de toute évidence en filigrane, une manœuvre pour désamorcer la crise franco-algérienne, accentuée depuis quelques mois déjà. La médiation allemande s’inscrit, chacun le sait, dans un contexte tendu entre Alger et Paris.
En octobre 2024, la France a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara Marocain, provoquant une colère rouge à Alger et un refroidissement immédiat et notable des relations bilatérales. L’arrestation de Sansal, figure algérienne contestataire, a été perçue comme un levier de pression sur la France dont il porte la nationalité. Rien n'y a fait : en janvier, le Parlement européen avait condamné cette arrestation et exigé la libération de l’auteur, mais l'Algérie était restée sourde.
Qu’est-ce qui expliquerait ce rôle surprise de l’Allemagne, alors que d'autres pays auraient, paraît-il, essayé en vain de faire plier Alger ?
L’Allemagne entretient en fait des relations plus neutres avec l’Algérie que la France et offre ainsi une issue diplomatique acceptable pour Alger, qui évite une perte majeure de prestige. Boualem Sansal était devenu une véritable patate chaude dont il fallait se débarrasser au plus vite. Il est même dit, ça et là à Alger, que son arrestation avait été une erreur. Le fait que le président Tebboune ait été soigné en Allemagne renforce ces liens avec l'Allemagne. Par ce canal, Alger améliore son image internationale sans céder directement à la France, ce qui atténue la perception d’une capitulation. Il faut aussi rappeler que Boualem Sansal est très apprécié et lu en Allemagne où il avait obtenu la plus prestigieuse des distinctions littéraires du pays. Cela couvre un peu cette médiation surprise.
La libération semble s’inscrire dans une stratégie algérienne de gestion des pressions internationales sans compromis direct avec Paris, préservant ainsi la face du régime. L’Allemagne, en tant qu’intermédiaire, permet d’apaiser les tensions tout en maintenant la stabilité politique intérieure algérienne.
Comme à leur habitude, les médias algériens, n'ont pas tardé à organiser des débats chantant l'humanisme et la grande sagesse du président Tebboune. Ils n'ont pas arrêté de chanter victoire. On ne sait pas sur qui, mais victoire quand même. Des débats où, comme à chaque fois, sont cités pêle-mêle : sionisme, makhzen, ennemi français, défense du pays, etc. Sansal est gracié mais reste le traitre exécrable de la nation.
La vérité est que le contexte économique et stratégique que connaît l'Algérie ne lui permet plus de bomber le torse. Face à un isolement diplomatique grandissant, une dépendance aux hydrocarbures et un ralentissement économique avec dévaluation historique du dinar, le régime algérien utilise la libération de Sansal comme acte symbolique destiné à redorer son image car même ses partenaires historiques que sont les Russes et les Chinois, lui ont tourné le dos en faveur du Maroc.
On peut également faire une autre lecture et convoquer l'hypothèse des intérêts croisés. L’Allemagne a vraisemblablement servi d’intermédiaire utile, répondant indirectement aux intérêts de la France et de l’Algérie. Pour Paris, transférer la médiation à Berlin préserve une posture humanitaire crédible sans confrontation directe avec Alger. Pour Alger, répondre à une demande allemande permet d’éviter un recul symbolique face à l’ancien colonisateur.
Les perspectives et les implications sont alors plus claires. Le régime algérien conserve son cadre autoritaire ; la libération de Sansal ne constitue donc pas un signe de faiblesse. Les médias algériens cherchent même à montrer que l’affaire révèle la perte d’influence de la France, qui aurait cherché à isoler Alger. Avec cette libération, la diplomatie algérienne serait devenue désormais multipolaire. En réalité, le compromis était nécessaire pour limiter l’isolement diplomatique et économique de l'Algérie. Les défis structurels du pays restent importants et profonds.
Les médias algériens cherchent désespérément à montrer que la libération de Sansal par l’intermédiaire allemand témoigne d’un changement profond dans l’équilibre diplomatique régional en sa faveur. La France aurait perdu son quasi-monopole historique sur les relations, confrontée à une Algérie souveraine et puissante qui a diversifié ses alliances européennes. Selon ces médias, cette évolution aurait affaibli symboliquement Paris et renforcé la diplomatie multipolaire de l'Algérie conquérante.
Au-delà de tel ou tel propos parfois ridicules dont le seul but est de calmer le front interne algérien, cette libération aura un impact positif sur les relations franco-algériennes et, au-delà, sur la diplomatie allemande dans la région.
Pour l’Allemagne, ce succès diplomatique consolide son rôle géopolitique en Méditerranée et en Afrique du Nord, lui offrant de nouvelles marges de manœuvre politiques, économiques et sécuritaires. Berlin améliore sa position auprès des autorités algériennes et des pays voisins, et renforce ses partenariats stratégiques dans une région clé pour ses intérêts. L'Allemagne, rappelons-le, s'était déjà prononcée positivement sur le projet marocain d'autodétermination au Sahara marocain.
La libération de Boualem Sansal dépasse donc la simple dimension humanitaire pour devenir un point de convergence diplomatique, symbolique et économique. Le choix de l’Allemagne comme médiateur a permis à l’Algérie de répondre à la pression internationale en sauvegardant en apparence son image vis-à-vis de la France, tout au moins pour sa propre population. La France a atteint son objectif: libérer Boualam Sansal. Alger en avait pourtant fait une affaire de dignité nationale.
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Les régimes militaires : promesses révolutionnaires, désillusions nationales certaines...
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Depuis les indépendances du milieu du XXᵉ siècle, une large partie du monde en développement a été traversée par la tentation militaire. En Afrique, en Amérique latine ou en Asie, les armées, souvent les seules institutions *organisées, hiérarchisées et disciplinées*, à la suite du départ des colonisateurs, ont pris le pouvoir au nom de la stabilité, de la justice sociale ou de la révolution. Pourtant, l’histoire révèle que, derrière les slogans pompeux de « démocratique », «populaire » ou « révolutionnaire », ces régimes ont rarement laissé place à autre chose que la répression, la corruption, la stagnation et bien plus encore.
Les lendemains d’indépendance ont vu certaines armées se positionner en sauveuses autoproclamées. Toutes n'ont laissé derrière elles que le KO, le sous-développement et la misère.
Dans les années 1960 et 1970, l’Afrique nouvellement indépendante connaît une flambée de coups d’État militaires. Entre 1958 et 1980, plus de 60 putschs militaires sont recensés sur le continent. Certains leaders charismatiques des indépendances se sont vus dépossédés du pouvoir de la pire des façons. Au Ghana, Kwame Nkrumah, pionnier du panafricanisme, est renversé en 1966 par un coup d’État militaire. En 1968, Moussa Traoré dépose Modibo Keïta au Mali, mettant fin à un projet socialiste naissant. Ould Dadda de Mauritanie ne connaitra pas un meilleur sort. Plus tôt, c'était Patrice Lumumba qui subissait les pires atrocités. Le roi Farouk est poussé à la porte de l'Égypte. Kaddafi dépose le vieux Senoussi. Benbella subissait le dictat de Boumedienne.
En Amérique latine, la même mécanique se répète : l’armée prétend « sauver la nation » du chaos. Au Brésil, le coup d’État de 1964 installe une dictature pour 21 ans sous le prétexte de combattre le communisme. Au Chili, le général Augusto Pinochet renverse en 1973 le président démocratiquement élu Salvador Allende, inaugurant un régime de terreur responsable de plusieurs milliers de morts et disparus.
En Asie, la Birmanie illustre une domination militaire persistante. Depuis le coup d’État de 1962 du général Ne Win jusqu’à la junte née du putsch de février 2021, l’armée contrôle le pays, étouffant toute opposition et maintenant une pauvreté structurelle.
Nombre de ces régimes militaires se sont enveloppés dans un vernis idéologique. Ils se sont dits « révolutionnaires », comme le régime de Thomas Sankara au Burkina Faso (1983-1987), ou « démocratiques et populaires », à l’image des régimes du Congo-Brazzaville ou de l’Éthiopie de Mengistu Haile Mariam (1974-1991).
Mais cette promesse de transformation sociale a presque toujours débouché sur la confiscation du pouvoir. Les libertés civiles furent suspendues, les opposants emprisonnés ou éliminés, tandis que les économies nationales sombrèrent dans la gabegie et la prédation. La rhétorique des régimes « populaires, démocratiques et révolutionnaires » s'avère tout aussi mensongère qu'improductive, pour ne pas dire plus.
Le Nigeria, avec ses six coups d’État entre 1966 et 1999, est emblématique de cette spirale. Les régimes successifs de Yakubu Gowon, Murtala Mohammed et Sani Abacha ont dilapidé les revenus pétroliers d’un des pays les plus riches d’Afrique. À la mort d’Abacha en 1998, le pays était exsangue : corruption généralisée, dette abyssale, répression politique.
Malgré l'évidence, certains pays continuent à endurer ce genre de régime, avec une recrudescence ces derniers temps en Afrique occidentale et au Sahel. Il est difficile de porter un jugement sur ces régimes naissants. Attendons. Le temps nous dira. Ils promettent tous de remettre le pouvoir aux civiles après une période de transition. Souvent ils y gouttent au plaisir de la vie et s'y plaisent...
Aujourd’hui, les États encore dominés par une junte militaire sont moins nombreux qu'avant en Afrique. L’Algérie demeure tout de même un exemple notable, vestige des régimes installés dans les années soixante. L’armée reste ici le véritable centre de pouvoir depuis l’indépendance en 1962. Officiellement dirigée par des civils, la réalité est différente, notamment depuis le coup de force de janvier 1992, qui interrompit un processus électoral et plongea le pays dans une guerre civile meurtrière. Près de 200 000 personnes y perdirent la vie, selon Amnesty International.
Trente ans plus tard, malgré les apparences institutionnelles, la présidence d’Abdelmadjid Tebboune (depuis 2019) reste sous étroite influence militaire. Il est toujours flanqué du général chef des armées. Le mouvement du Hirak, né en 2019, avait dénoncé ce système opaque décrit comme un « pouvoir militaire sans uniforme ». Aujourd'hui, la situation ayant conduit au Hirak ne s'est pas améliorée : l’économie, dépendante du pétrole, s’enlise, tandis que la jeunesse s'exile massivement. Les illusions sont encore une fois perdues. Le dinar dégringole alors que le pays dépend de l'importation pour ses besoins primaires.
Les régimes se prétendant « du peuple » ont souvent retourné leurs armes contre ce même peuple. Des pays riches en ressources comme le Nigeria, le Congo, le Soudan, la Libye, l'Algérie ou la Birmanie, pour ne citer que quelques exemples, sont devenus des laboratoires de la désillusion. Les massacres, abus et dilapidation des richesses laissent toujours des cicatrices profondes.
La tendance mondiale, marquée par la disparition des régimes militaires, n'est pas pour plaire à tout le monde, notamment aux armées dans certaines régions, quitte à plonger le pays dans le KO. Le cas du Soudan donne des signaux très alarmants.
C'est alors qu'une leçon s’impose : aucune dictature en uniforme n’a réussi à bâtir durablement la prospérité ou la paix, nul part.
L’histoire des régimes militaires est celle d’une promesse trahie. Derrière le discours du redressement national, de la défense des intérêts du pays, ces pouvoirs ont produit la peur, l’appauvrissement et le désenchantement. L’armée, censée protéger la nation, l’a souvent tenue en otage. Là où elle persiste encore à s'accaparer le pouvoir, elle incarne surtout les dernières résistances d’un modèle condamné par l’histoire.
À bon entendeur, salut !
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Sahara Marocain : la vérité irréversible face au déni...
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Depuis l’adoption de la résolution 2927 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, arithmétiquement, largement et logiquement favorable au Maroc, l’Algérie semble refuser d’admettre l’évidence. Malgré la clarté du texte et le large consensus international qu’il a suscité, Alger poursuit son agitation diplomatique et médiatique, multipliant les interprétations et les prises de positions contradictoires. À sa tête, le ministre Ahmed Attaf envoyé au charbon. Il mène une offensive verbale où la désinformation rivalise avec l’entêtement. Chaque mot de la résolution est disséqué, tordu, réinterprété par les officines algériennes et leurs relais médiatiques. Ici, on n'a pas peur du ridicule. On y est plein pied. Certaines déclarations internationales sont même déformées pour leur donner une coloration et un sens conforme au narratif d’Alger. Staffan de Mistura, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, ou encore Massad Boulos, n’ont pas échappé à ces manipulations discursives. Seule Aljazeera prend le relais de la distorsion et ne ménage pas ses mots. Ce n'est pas étonnant: Alger y est sanctifiée pour les raisons que l'on sait.
Cette stratégie, désormais habituelle, s’appuie sur l’infox et la désinformation, devenues des instruments privilégiés dans la diplomatie algérienne dès lors qu’il s’agit du dossier du Sahara. Pourtant, un fait demeure incontestable : le Maroc est bel et bien chez lui, dans son Sahara, et ne demande ni permission ni validation à quiconque pour y demeurer.
Cinquante ans après le déclenchement artificiel de ce différend, l’Algérie semble n’avoir tiré aucune leçon et encre moins de prise de conscience; malgré les milliards de dollars investis qui auraient pu profiter au peuple algérien ; malgré les défaites successives militaires et diplomatiques, l'obstination reste ici maître mot. Une morbidité chronique.
Depuis le cessez-le-feu de 1991, la dynamique politique et diplomatique s’est inversée de manière irréversible en faveur du Maroc. Le Royaume a réalisé une véritable *Remontada* comme se plait à le préciser Samir Bennis. L’effet de la propagande et du soutien aveugle du bloc de l'Est et de ses acolytes s’est essoufflé. Chacun est revenu à la raison, sauf quelques exceptions entretenues par des moyens d’un autre âge. La proposition marocaine d’autonomie, jugée sérieuse et crédible par la communauté internationale, est aujourd’hui l’unique base de solution reconnue par le Conseil de Sécurité.
Face à cela, Alger continue de s’appuyer sur un réseau d’alliés marginaux: l’Afrique du Sud, l’Iran, qui ont tour à tour exprimé leur désarroi face à la défaite d’Alger, et le Venezuela ; tous peinent à masquer leur isolement diplomatique. Ces soutiens s’élèvent contre une résolution qui place pourtant la solution politique proposée par le Maroc au centre du processus onusien. Mais rien n’y fait : les positions américaines, françaises, britanniques, et désormais chinoises et russes, ainsi que le soutien explicite ou implicite de plus de cent trente pays, confirment que le vent de l’histoire souffle définitivement du côté du Maroc.
Dans ce contexte, le Royaume affiche une posture de fermeté tranquille. Sa Majesté le Roi Mohammed VI, fidèle à sa politique de main tendue, a réaffirmé sa volonté d’un règlement « sans vainqueur ni vaincu ». Le ton calme de ses propos confirme à la fois sa bonne volonté, mais avertit aussi que la patience du Maroc a des limites. Le message est clair : le temps des concessions unilatérales est révolu: Il n'y a pas d'alternative au plan d'autodétermination mis sur la table. Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a résumé cette position avec un sourire significatif sur la chaîne 2M : « La question est close ». Ce sourire sympathique, plus qu'un geste, traduit la confiance d’un pays sûr de ses droits, appuyé par la légitimité historique, juridique, politique et désormais onusienne.
Qui peut en dire plus ?
La décision du souverain marocain de décréter le 31 octobre, date du vote de la résolution 2927, comme nouvelle fête nationale n’est pas anodine. Elle marque un tournant symbolique : celui de la consolidation définitive du Sahara dans le giron national et de la reconnaissance internationale de cette réalité. Le message du Royaume est sans équivoque : le Maroc a trop attendu, trop concilié, pour continuer à subir le blocage stérile entretenu par son voisin belliqueux de l’Est. Désormais, l’heure est à l'accélération du développement, à la modernisation et à la valorisation socio-économique du Sud, devenu un moteur de croissance nationale et régionale. C’est ainsi qu’il faut interpréter cette déclaration : *Il y a un avant et un après 31 octobre 2025.*
Une évolution de paradigme chez les voisins nous ferait à tous gagner plus de deux points de croissance annuellement, avec ce que cela implique pour les peuples de la région. Alger refuse pourtant, alors même que le pays est à la dérive et que sa population manque de l’essentiel pour vivre décemment. Mais les militaires d’Alger, derrière leurs galons de pacotille, n’en ont que faire. Droits dans leurs bottines, ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez... Sans doute n’ont-ils pas compris ce qu’ont subi la Syrie, la Libye et l’Irak, ni les cas similaires en Amérique latine. L’obstination dans la bêtise et le déni de la réalité ne peuvent être que contreproductifs. L’histoire le démontre amplement. Il faut cependant savoir lire cette histoire et en tirer les leçons.
L’Algérie, hélas pour son peuple, persiste dans une stratégie du refus, oubliant que le monde a changé et que les équilibres diplomatiques se sont déplacés. Elle pense encre pouvoir gagner du temps et parier sur une nouvelle présidence américaine dans trois ans. Trois ans c'est long pour le président Trump...
Tandis que le Maroc avance, bâtit et investit dans ses provinces du Sud, soutenu par le bon sens de ceux qui savent faire des affaires au profit de leurs peuples, Alger reste prisonnière d’un passé révolu et d’un narratif idéologique épuisé. Le Royaume chérifien, lui, regarde vers l’avenir, serein dans sa légitimité, solide dans son unité nationale, confiant dans son droit, et désormais porté par la reconnaissance internationale d’une vérité désormais indiscutable : le Sahara est marocain, et le restera.
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Le collier égaré
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Le collier égaré
Quelle est belle ta dentition
qui scintille comme un collier de diamants
Si Désirable et appétissante
Quand je t'embrasse et t'enlace
avec engouement et classe
Je savoure ta salive comme du lait si fin
Ou se mêlé musc et vin
Ô prunelle de mes yeux
Ô don des cieux
C'est toi que j'aime et désire
Ta présence est un vrai plaisir
Que dois-je faire pour t'attirer et te plaire?
Quand tu t'es enfuie
mon insomnie m'a privé de ton sourire
Subitement la lueur du collier s'est éclipsée
et je me suis retrouvé malade et égaré
Au grand dam de mon messager
Reviendras-tu un jour?
Tiendras-tu ta promesse?
Qui transmettra ma poésie?
Peut-être qu'un soir le vent du Sud
t'apportera-t-il mon message
qui avoue mes sentiments et mes gages
mes peines et mes déboires
et le mince espoir
de revoir un jour la lueur de ta dentition dans le noir
Dr Fouad Bouchareb
Inspiré d'une poésie de musique andalouse
Quoddam El Hgaz El Kebir
Le 8 Novembre 2025
https://youtu.be/9iirq4VHp6Q?si=OC9lmLtKlRlzr3ws
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Le Maroc, uni et indivisible : le 31 octobre, mémoire et vision d’un Royaume rassemblé...
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Il est des dates qui cessent d’être de simples repères pour devenir des symboles forts.
En instituant le **31 octobre “Fête de l’Unité”**, Sa Majesté le Roi Mohammed VI n’a pas seulement ajouté un jour au calendrier national des fêtes : il a inscrit dans la mémoire collective une certitude, celle d’un Maroc uni, fidèle à son histoire, confiant en son destin, certain de son avenir.
Ce choix, placé à la veille de l’anniversaire de la Marche Verte, n’est pas une coïncidence, mais un message. Il relie deux moments : l’un de mémoire, l’autre d’espérance, pour rappeler qu’au Maroc, l’unité n’est pas une posture, mais une philosophie collective de vie, une continuité historique, une conviction chevillée à l’âme du pays et de chacun des citoyens. **L’unité séculaire du Royaume est le fil d’or de l’histoire marocaine.**
Le 6 novembre 1975, trois cent cinquante mille Marocains, le Coran dans une main et le drapeau dans l’autre, faut il le rappeler, épaulé par de très nombreux ressortissants de pays amis, y compris d'un Prince et non des moindres, ont marché vers le Sud pour retrouver ce qui n’aurait jamais dû être perdu : le Sahara, matrice du Royaume.
La **Marche Verte** n’était pas une conquête ; elle fut un retour, une affirmation pacifique d’une légitimité plus ancienne que les frontières tracées à la règle sur les cartes coloniales. Ce fut aussi un serment entre le Trône et le peuple, entre le passé et l’avenir. Un serment que rien, ni les manœuvres diplomatiques, ni les campagnes hostiles, ni la propagande à coup de milliards de dollars, n’ont pu ébranler. Le marocain ne plie pas. le marocain est fidèle à ses engagements. Le marocain tient parole, le marocain est conscient de la diversité de son pays mais ne le conçoit que dans l'unité et la cohésion.
En décidant de faire du 31 octobre la **Fête de l’Unité**, Sa Majesté le Roi Mohammed VI réactive ce serment et le transpose dans le temps présent : l’unité du Maroc n’est pas un souvenir glorieux, mais un horizon qui se construit chaque jour, un avenir qui se forge sur le droit et la foi, la diplomatie et la constance, le développement et la prospérité partagée.
Depuis un demi-siècle, la diplomatie marocaine déroule patiemment le fil d’une stratégie claire : défendre la marocanité du Sahara sans jamais céder à la provocation, faire triompher la légitimité par la raison et non par la force.
Les récentes **résolutions du Conseil de sécurité** ont confirmé la justesse de cette ligne. Elles consacrent le sérieux et la crédibilité de la proposition marocaine d’autonomie, une voie réaliste, moderne, conforme aux aspirations des populations locales et de l’ensemble du peuple marocain qui y a adhéré mesurant parfaitement le sacrifice demandé.
À l’inverse, l’Algérie persiste dans une posture anachronique, arc-boutée sur son soutien à un **Polisario** qui ne représente plus qu’une ombre de lui-même. Un mouvement construit sur le mensonge, l'infox et la propagande à coup de milliards de dollars. C'est sans doute la situation la plus couteuse du genre depuis que l'humain est humain.
Jamais on n’a su combien de Sahraouis ont véritablement suivi le Polisario, ni combien, avec l’aide de ses parrains, il a fait venir de Mauritaniens, de Maliens, de Nigérians de Tchadiens et d’ailleurs pour renforcer ses rangs. La générosité de Kaddafi ayant beaucoup aidé, faut il l'oublier!
Aujourd’hui, l’Algérie est acculée à permettre le **recensement des populations des camps** et qui dit recensement dit, en parallèle, identification.
Le discours figé des séparatistes n’a plus de prise sur le réel : pendant que les camps de Tindouf s’enlisent dans l’attente, les provinces du Sud Marocain s’éveillent à la vie, au développement, à la dignité.
Le contraste est saisissant : là-bas, l’immobilisme ; ici, la construction.
Là-bas, l’idéologie ; ici, la réalité.
La Marche Verte n’a jamais été un épisode clos, c'est un serment devenu doctrine nationale, un récit fondateur, un mythe vivant, la croyance d’une nation: **la plus ancienne nation au monde**. Elle a forgé une conscience nationale rare, faite de loyauté et de foi dans la continuité du Royaume. Dans un monde traversé par les fragmentations et les identités blessées, le Maroc a fait de son unité une boussole, non une nostalgie.
À **Laâyoune**, **Dakhla**, **Smara**, **Boujdour** ou Bir Guendouz, la ferveur des célébrations du 31 octobre dit mieux que les discours la profondeur de ce lien. Ces villes, naguère marginalisées, incarnent aujourd’hui un Maroc en marche, sûr de lui, fidèle à ses racines et tourné vers son avenir.
Le Sud n’est plus un bout du Royaume : il en est le cœur battant.
**Le Sahara est une promesse d’avenir, un laboratoire de développement et un pôle stratégique du Royaume.** Les investissements dans les énergies renouvelables, la pêche, les infrastructures, le tourisme ou la logistique ont transformé la région en un carrefour incontournable entre l’Afrique, l’Atlantique et l'Europe.
C’est là que s’expérimente, à ciel ouvert, la vision royale d’un Maroc moderne, équilibré et inclusif, un Maroc qui ne laisse aucune région à l’écart.
La **Fête de l’Unité** n’est pas seulement un hommage au passé : elle est une projection vers l’avenir.
La **Fête de l'Unité**dit à la jeunesse marocaine que l’unité n’est pas un héritage qu’on contemple, mais un édifice qu’on bâtit, qu’on construit jour après jour, par le travail, la fidélité et la foi en la nation, avec un inflexible respect de la mémoire des sacrifices et une croyance ferme en la promesse de continuité.
Le 31 octobre, le Maroc fait la fête, mais se souvient :des soldats tombés sur les dunes, des diplomates qui ont défendu la cause nationale sur toutes les tribunes du monde, des pionniers qui ont bâti dans le sable les fondations d’un développement exemplaire.
À travers eux, c’est tout un pays qui se regarde dans le miroir de son histoire, non pour s’y complaire, mais pour y puiser la force d’aller plus loin. Car au fond, **l’unité du Maroc n’est pas un acte politique ; c’est une vérité historique, un état d’esprit, une fidélité viscérale.**Le 31 octobre vient simplement lui donner un nom, une date, un souffle renouvelé.
**Il n’y a pas d’unité sans mémoire, ni de mémoire sans avenir.**Le Maroc n'a jamais célébré le passé pour le passé mais toujours comme évocation pour se projeter dans l'avenir. Jamais il n'a cru en une rente mémorielle figée. Fort de son histoire et de sa souveraineté retrouvée, il avance désormais avec la sérénité de ceux qui n’ont rien à prouver, mais seulement à poursuivre. Son ADN est particulier mais jamais pour s'isoler. Au contraire, le Royaume se voit être une partie d'un monde, ouvert à la coopération, à la liberté, à la prospérité.
Dans le vent du Sud, au loin, résonne toujours le même serment :
**Un seul Royaume, une seule âme, un seul destin.**
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Si Ahmed Attaf et la valse à mille temps...
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La dernière sortie du vaillant Ahmed Attaf est étonnamment différente de celles à quoi il nous avait habituée. Toujours derrière son flegme machinal, cette fois-ci il laisse néanmoins transpirer un certain désarroi. L'homme est embarrassé. Il est à la fois jongleur, équilibriste, acrobate, valseur et pompier de service. Il cherche ses mots, et ses phrases lui coupent la respiration. Il étouffe des fois. Ses propos sont bourrés de contradictions et truffés de contorsions difficiles; l'archétype du diplomate à bout de souffle mais habile tout de même.
Dans sa quête de soldat du feu, il cherche à rassurer en interne, voire à crier timidement, mais à crier tout de même, à la grande victoire. L'Algérie aurait fait plier le monde entier, USA en tête. En jongleur, il a avec une modestie trompeuse, voulu rassurer les grandes puissances que son pays ne leur en voulait pas, évitant ainsi de heurter leur sensibilité. Un exercice ô combien périlleux, puisque bientôt il sera convoqué à la table des négociations en tant que partie prenante. Là, il devra faire preuve de beaucoup d'ingéniosité pour échapper au diktat de la paix voulu par la communauté internationale et qu'il devra construire avec le Maroc. L'homme a parfaitement bien compris qu'aujourd'hui il ne peut plus naviguer qu'à visage découvert. Son pays est bien l’autre partie directement concernée.
Derrière son ton mesuré et son vocabulaire feutré, sa sortie médiatique répond à une logique précise, articulée autour de trois objectifs : apaiser le front intérieur, préparer l’opinion à un retour aux négociations sur le Sahara, et préserver la ligne rouge d’Alger: pas de normalisation avec Rabat. Tel un équilibriste, il fanfaronne subtilement que la divergence avec Washington et Bruxelles est maîtrisée.
Effectivement, les USA peuvent très bien comprendre la logique des deux premiers volets : apaisement interne et préparation des négociations, mais ils divergent fondamentalement d’Alger sur la question du rapprochement avec le Maroc. Pour Washington, cette normalisation est une pièce maîtresse de sa stratégie atlantique-africaine autour des métaux critiques, un enjeu clé face à la Chine.
L’Union européenne partage cette vision: elle voit dans la réconciliation maroco-algérienne un préalable au redémarrage du projet euro-méditerranéen, paralysé depuis des années par la rivalité entre les deux voisins.
Bruxelles comme Washington peuvent bien penser que ce désaccord stratégique reste gérable à court terme, car l’urgence commune demeure la relance des négociations sur le Sahara, perçue comme une priorité stabilisatrice pour la région. Mais tout le monde comprend que le régime militaire algérien a dépêché Attaf pour absorber le choc du *séisme de New York*.
Sa première mission consistait donc à calmer les esprits après le coup dur infligé par la dernière résolution du Conseil de sécurité, qui réaffirme le plan d’autonomie marocain comme base sérieuse et crédible, et qui en fait l'aboutissement des négociations.
Le succès diplomatique de Rabat a provoqué un véritable électrochoc à Alger, où le pouvoir redouterait que la défaite diplomatique ne se transforme en crise interne entre les différents cercles du régime, en particulier entre la hiérarchie militaire et la façade politique.
Pour éviter une telle implosion, Attaf a tenté de réécrire la narration officielle: la résolution, a-t-il affirmé, ne serait pas un triomphe marocain mais une victoire algérienne, Alger aurait «empêché l’imposition de l’agenda marocain».
Une interprétation en totale contradiction avec les déclarations du représentant algérien à l’ONU, qui avait justifié le non vote de son pays par la place centrale accordée au plan d’autonomie.
Mais sur le plan médiatique, la manœuvre a porté ses fruits. Le discours d’Attaf a trouvé un écho favorable jusque dans certains cercles critiques du pouvoir.
En réalité, cette opération d’apaisement arrange aussi Washington et Rabat: elle garantit la stabilité du régime algérien et maintient le calme intérieur, conditions nécessaires pour ouvrir la voie à de futures discussions sans interférences internes. Tous sont attelés à préparer le terrain des négociations.
Le deuxième objectif d’Attaf était de préparer l’opinion publique, nationale et internationale, à l’idée d’un retour à la table des négociations, conformément à la pression exercée par les USA pour relancer un processus politique concret.
Le ministre s’est ainsi efforcé de présenter la résolution onusienne sous un jour positif, allant jusqu’à la qualifier de «victoire pour les principes de la cause sahraouie», tout en expliquant que l’Algérie aurait voté pour, si une phrase n’avait pas mentionné «la souveraineté marocaine».
Un jeu d’équilibriste ingénieux, destiné à réduire l’écart entre le discours officiel et la réalité diplomatique, et à justifier une éventuelle participation d’Alger à de nouveaux pourparlers sans apparaître en position de faiblesse.
Ce repositionnement tactique reste fragile. Si la pression américaine venait à diminuer, Alger pourrait de nouveau recourir à des manœuvres dilatoires pour ralentir ou vider le processus de son contenu. Mais les américains ne sont pas dupes et ils sont pressés.
Du point de vue marocain, cette évolution est loin d’être défavorable: Rabat privilégie un règlement négocié, sans vainqueur ni vaincu, tant que le principe de l’autonomie reste la finalité des discussions. Alger elle, cherche à préserver sa ligne rouge: pas de normalisation avec Rabat.
Le troisième axe de la communication est qu'Attaf a cherché à éviter un danger existentiel pour le régime en place: être perçu comme cédant à une normalisation avec Rabat sous la pression de Washington. Dans un scénario de contrainte accrue, l’Algérie pourrait accepter une solution politique sur le dossier du Sahara, mais sans franchir le pas d’un rapprochement diplomatique.
Pour consolider cette position, Attaf a volontairement réécrit le lexique du texte onusien. Là où la résolution parle de *parties*, de *règlement politique* et *d’autonomie*, il a préféré employer les termes de *décolonisation*, de *référendum* et de *peuple sahraoui*. Ce glissement sémantique délibéré vise à entretenir l’idée que l’Algérie reste fidèle à la logique doctrinaire, alors même que le scénario du référendum a été abandonné par les Nations unies depuis près de deux décennies.
La sortie médiatique n’était donc pas une simple réaction diplomatique à une résolution onusienne, mais une opération de communication orchestrée avec soin.
Elle poursuivait trois objectifs : apaiser le front intérieur, préparer l’opinion à de futures discussions et réaffirmer le refus de toute normalisation avec Rabat.
Ironie du sort, ces trois axes, en cherchant à défendre la position algérienne, finissent par consolider le cadre onusien du règlement, celui-là même qui consacre le plan d’autonomie marocain comme référence principale et redessine les équilibres régionaux au bénéfice du Maroc et de ses alliés occidentaux.
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Quand le plus grand match du Maroc devient son pire miroir...
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Le *derby casablancais*, fête suprême du football marocain, censé avoir lieu au moins deux fois par saison, s’est mué en un triste miroir de nos défaillances collectives. Ce qui devait être un hymne à la passion du football est devenu une procession vers la honte, celle de ne pas respecter l'abécédaire primaire du jeu, du civisme, du respect d'autrui et des règles de Fédération et de la FIFA. La toute dernière édition en particulier nous a démontré un scénario devenu familier et répétitif hélas : fumigènes, affrontements, jets d'éléments inflammables, dégradations de biens publics et privés et match interrompu à de nombreuses reprises. Le rectangle vert, jadis sanctuaire du jeu et de la performance sportive des joueurs, est aujourd’hui pris en otage par la pyromanie des tribunes et la *complaisance forcée* vis-à-vis de comportements plus que dérangeants.
Cette fois-ci, la quantité de fumigènes était tellement impressionnante qu'elle pousse à se poser moult questions : qui les vend, qui les fait exploser et comment ils sont régulièrement introduits dans les stades ?
Qui a intérêt à ce que le derby casablancais devienne un champ de ruines footballistique ?
Ce n’est plus un match de football, c’est une **atmosphère de guerre**, une scène impressionnante d'effets spéciaux de film, importés vers les gradins. Au nom du drapeau du club, le bon sens est supplanté. Le *Raja* et le *Wydad*, deux monuments de notre sport, se voient instrumentalisés, dépassés, doublés, prisonniers, squattés, exploités par des foules qui confondent ferveur et fureur, et qui croient défendre des couleurs, alors qu’elles piétinent l’honneur du ballon rond. Au nom de *"l'amour supposé du club"*, on se retrouve à défendre des causes obscures très loin de la cause même des clubs s'il y en avait. Une sorte *d'ultra-nationalisme des gradins*. Certains groupes se sont érigés en milices des stades. Ils contrôlent les tribunes, dictent leurs lois, imposent leur violence. Maintenant ils dictent même le rythme des matchs. On joue quand ils le désirent et on arrête quand ils le décident. On glorifie leurs tifos sans jamais oser nommer clairement leurs dérives. Pourtant, derrière les chorégraphies des fois splendides, parfois de mauvais goût, se cachent souvent des préparatifs dignes d’un champ de bataille : objets tranchants, pierres et autres, fumigènes et explosifs importés illégalement dans les stades, codes de mobilisation et appels à la confrontation avec tout ce qui représente l'ordre. Insultes des institutions, colportage de fausses informations, infox, slogans subversifs, tout s'entremêle sans ménagement ni gêne: un cocktail de revendications sociales et de militantisme politique à peine voilé. Même la politique étrangère et les positionnements du pays n'y échappent point. Tant pis pour les intérêts communs, ceux de toute une nation.
Les responsables de clubs, eux, feignent la surprise ou se terrent en attendant que passe la tempête. Comme si les bus ou voitures caillassés, les grilles tordues et les fumées toxiques étaient des accidents du hasard ou tombés du ciel. Les autorités élaborent des stratégies et prennent des dispositions mais subissent des débordements des fois dangereux. Leur comportement est plus que paternaliste: C'est qu'en face il n'y a que des gamins. Les patrons et encadrants sont toujours à l'abri, loin des scènes. Pourtant certains sont visibles et descendent même sur le terrain pour haranguer les foules déchainés et les chauffer. Quant à la Fédération, elle réagit par des amendes et des huis clos, répétant le même rituel administratif qui n’effraie plus personne. Le football est-il pris en otage ?
Les conséquences sont désastreuses : matchs interrompus, sanctions financières, image ternie à l’international. Le Maroc, pourtant salué pour sa ferveur populaire, offre le spectacle d’un football malade, où la passion se confond avec la déraison. Ces violences tuent le jeu, étouffent les talents, refroidissent les familles qui osaient encore venir au stade.
Dans un pays où le football est presque une religion, il est consternant de voir les temples du sport transformés en **zones de non-droit**. Les enfants qui rêvaient du derby comme d’un mythe fondateur n’y voient plus qu’un désordre ritualisé, un folklore de casse. Certains y adhèrent probablement parce qu'ils n'ont pas de palliatifs pensant que ce qui se passe est juste normal.
Mais pour autant, devrions-nous baisser les bras et admettre une certaine faillite du courage ?
Ce n’est pas la rivalité entre les clubs qui est coupable, mais **notre incapacité collective à la civiliser**. Ce fut encore le cas il n'y a pas si longtemps. Le problème n’est pas dans les chants, mais dans ce qu’on tolère au nom de la passion. La violence des stades est d’abord le fruit d’un silence : celui des clubs qui ne veulent pas perdre leurs tribunes, celui des médias qui préfèrent glorifier l’ambiance plutôt que de dénoncer la dérive, celui des autorités obligées de maintenir l’ordre seules face à un public qu'ils n'ont fondamentalement pas à gérer, comme c'est le cas ailleurs.
À force de ne pas choisir et de ne sévir qu'après coup, nous avons laissé **le charhabe** s’installer comme une sous-culture tolérée, une norme, une identité dévoyée. Le derby ne devrait pas être une épreuve de force, mais une célébration de la ville, du talent et du dépassement de soi par les joueurs sur le terrain.
Le mythe du derby doit tout de même survivre, car derrière la rage, il y a une vérité : la rivalité **Wydad–Raja** est une des plus belles histoires du football africain et peut être mondial. Elle a nourri des générations, forgé des carrières, inspiré des chants et des rêves.
Cette tradition ne survivra pas malheureusement si elle continue à s’enliser dans la haine et l'absurdité.
Le derby mérite mieux. Casablanca mérite mieux. Le Maroc mérite un football où la passion ne se confond pas avec la déraison, où la couleur d’un maillot n’autorise pas la brutalité et les violences. Si rien ne change, le plus grand match du royaume finira par devenir son plus grand scandale : le Derby de la fumée.
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Le Maroc triomphe à l’ONU mais reste humble et ouvert... l’Algérie répond par le déni...
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Le vote du Conseil de Sécurité des Nations Unies, faut-il encore le rappeler, a marqué un tournant décisif pour la diplomatie marocaine et pour l'avenir de la région.
« Il y a un avant et un après 31 octobre » a dit Sa Majesté le Roi. Par un soutien large et sans ambiguïté à la position du Royaume, la communauté internationale confirme, une fois de plus, la crédibilité de la démarche marocaine à travers le plan d’autonomie proposé depuis 2007 déjà. En fait, la communauté internationale salue ainsi la stabilité du Maroc en tant qu’acteur régional crédible et met en avant ses efforts incommensurables de mise en valeur des territoires du sud et leur développement spectaculaire au profit de ses citoyens et des populations de la région. Ce succès ne doit rien au hasard: il résulte d’une vision royale pertinente, constante, patiente, ferme et humble, privilégiant le dialogue et la coopération plutôt que la surenchère et la provocation. **Sa Majesté le Roi Mohammed VI n’a jamais cessé ses appels à la raison et à la coopération et ce depuis 26 ans.**
Immédiatement après l’annonce des résultats du vote, Sa Majesté a appelé encore une fois au dialogue direct et sincère avec l’Algérie, s’adressant expressément au président Teboune. Le message s’inscrit dans une logique de paix et de responsabilité historique. Le souverain, loin d’être triomphaliste, tend une nouvelle fois la main à un voisin qui persiste à se dérober derrière des slogans dépassés et des postures archaïques. Cette main tendue contraste cruellement avec le discours de rejet, voire de haine, qui domine de l’autre côté de la frontière. Tandis que Rabat multiplie les gestes d’ouverture, Alger reste obstinément fermée à tout dialogue, préférant une posture hautaine, la confrontation stérile et contreproductive à la raison. **Un dépit chronique qui étonnement devient doctrine.**
La réaction des médias algériens après le vote du Conseil de Sécurité témoigne d’un état d’esprit marqué par l'infox, la propagande, l’exécration et une animosité méchante et agressive. Certains propos tenus dans une télévision d’État ont même été jusqu’à douter de l’intégrité des États membres ayant soutenu la position du Maroc; d’autres ont évoqué, à peine quelques heures après le scrutin, la possibilité d’un *retour aux armes*, comme si la guerre pouvait pallier un échec diplomatique cuisant. Plus inquiétant encore, des insultes à l'encontre du Maroc, notamment le qualificatif de pays «à la botte des sionistes», révèlent un niveau de nervosité extrême, frisant la perte de contrôle. Le mot «makhzen», sciemment galvaudé, est jeté en pâture entre des débatteurs rivalisant dans le burlesque et la surenchère comique. Se rendent-ils compte que ce langage haineux ne fait que renforcer l’isolement d’Alger? En accusant le monde entier de complotisme, les militaires d'Alger ne savent peut être pas que la diplomatie doit être un espace de crédibilité et de confiance, et non de rancune aveugle. En même temps, le monde observe, et comprend enfin. L’Algérie ne cherche ni ne veut être un partenaire de paix et de construction.
Aujourd’hui, la communauté internationale est témoin: le Maroc propose, l’Algérie bloque. Le Maroc construit, l’Algérie détruit. Le Maroc prône la coopération, l’Algérie la confrontation. De Washington à Paris, de Madrid à Dakar, de Séoul à Brasilia, De Riad à Freetown, les capitales ont saisit la différence entre une politique tournée vers l’avenir et une posture figée dans une nostalgie idéologique dépassée, risible. Le Sahara n’est plus une question de propagande régionale, mais un enjeu de stabilité globale: il touche à la sécurité du Sahel, à la lutte contre le terrorisme, et à l’équilibre de tout l’espace nord-africain. **L’obstination de l’Algérie est coûteuse**, et le monde en est lassée.
En s’accrochant à un dossier dont elle se dit pourtant «non concernée», l’Algérie s’enferme dans une contradiction insoutenable, dans une attitude accablante. Jusqu’à quand cette situation insoutenable pourra-t-elle perdurer sans que la communauté internationale n'intervienne pour mettre fin à ce soutien évident à un groupe aux activités troubles?
Le jour où la lassitude gagnerait un cran de plus, notamment aux États-Unis, ce qui pourrait venir rapidement, alors la tentation de qualifier le Polisario en organisation terroriste deviendrait possible et crédible. C'est tout à fait plausible compte tenu des activités militaires des séparatistes, de leurs liens régionaux avec des groupes reconnus terroriste et de leur implantation dans une zone traversée par tous les trafics aux quels ils participent copieusement. Rien ne l’empêcherait puisque déjà dans le pipe aux Congrès Américain, introduit par Joe Wilson qui cristallise énormément de soutiens. Alger se retrouverait alors dans une posture intenable, responsable d’héberger, financer et armer un groupe terroriste. Une telle dérive exposerait le régime algérien à ses propres contradictions et risques. Les insultes algériennes, responsables et presse confondus, des fois directs, des fois à peine voilées de la France, de l'Espagne, même des USA et maintenant du Conseil de Sécurité aussi et de tous ceux qui soutiennent le Royaume vont finir par faire leur effet. Pousser le Polisario à déclarer ne pas participer aux négociations est juste suicidaire pour Alger.
Il ne faut jamais oublier que l’avenir appartient à ceux qui construisent, et celui qui construit, c’est le Maroc, qui a choisi la voie de l’édification d’un avenir meilleur pour lui et pour la région. Le Royaume a opté pour le partenariat et la paix. Il consolide son leadership africain, renforce ses alliances et modernise ses institutions en interne. Sa diplomatie repose sur la confiance, la cohérence et le respect mutuel, des valeurs qui, de plus en plus, distinguent Rabat sur la scène internationale. Pendant que les gouvernants algériens ressassent leurs rancunes, le Royaume trace sa route, fort de ses succès, fidèle à ses principes, ouvert au dialogue mais ferme dans la défense de ses intérêts vitaux.
Le message royal est clair. le Maroc ne craint ni la confrontation, ni la désinformation, ni l'infox et préférera toujours la paix fondée sur la responsabilité plutôt que le tumulte de l’orgueil mal placé.
Les manifestations joyeuses et hautement significatives des citoyens marocains, immédiatement après l’allocution royale, ont montré au monde que l’affaire du Sahara, pour les Marocains, n’est pas qu’une posture ou un jeu de puissance. Conscients de l’enjeu mondial de l’affaire, les manifestants notamment à Laayoune, Boujdour ou Dakhla comme à Tanger ou Agadir, n’ont pas omis de saluer les puissances qui ont favorisé le vote de la résolution 27-97, ce 31 octobre 2025. Loin de moquer les algériens, ils ont fêté pour eux mêmes et pour le monde libre. Ici l'affaire n'est pas passionnelle mais génétique. L'Algérie et les algériens doivent l'intégrer et sont appelés à y réfléchir. Le vent a tourné pour de bon et à jamais, ce 31 octobre.
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Leïla Slimani: quand une parole pour plaire trahit, la réalité de tout un pays...
394
Les récentes déclarations de l’écrivaine Leila Slimani, marocaine pour nous, Franco-marocaine pour les plateaux de télévision, ne sont pas du tout passées comme une lettre à la poste. Leïla Slimani a eu un propos tout particulièrement au sujet des femmes et des mères marocaines qui a suscité une vive controverse dépassant la simple divergence d’opinion. Leila était parmi les invités de l'émission "Tout le monde en parle". Une émission qui a survécu à son concepteur Thiery Ardisson, au Québec et pas en France. Les propos en question, perçus comme condescendants, déconnectés des réalités sociales et culturels du Maroc, ont profondément heurté de très nombreuses Marocaines. Notamment et en premier celles qui, comme elle, écrivent en français et s'abreuvent d'émissions culturelles en français. Elles ne lui ont pas passé les propos, loin de là. Beaucoup lui ont répondu. Certaines plus sèchement que d’autres. Elle en a reçu sur la gueule comme jamais dans sa vie. Les réactions sont posées, argumentées et sans ménagements même si gentiment débitées. Certaines sont de véritables leçons à l'adresse de quelqu'un qui a bien mérité un rappel à l'ordre et des plus puissants. Toutes lui rappellent que souvent bon nombre de mamans, contraintes par des conditions difficiles, ont élevé leurs enfants avec courage, dignité et un sens aigu des valeurs, et elles refusent aujourd’hui que leur engagement soit réduit à des clichés simplistes ou à des jugements à sens unique dont le seul but est de faire le buzz sur les plateaux de télévision.
Sur les réseaux sociaux et dans les espaces publics, la réaction a été unanime et passionnée. Les femmes marocaines, du moins celles qui se sont exprimées, ont rejeté fermement la vision stéréotypée dont elles ont été victimes, dénonçant une posture parfois moralisatrice et occidentalisée qui ignore la complexité et la richesse de leur vécu. Leur rôle ne peut ni se réduire ni se caricaturer, car il est fondamental dans la construction de la société marocaine, elle-même en mutation mais profondément enracinée dans ses traditions, sa résilience et son identité propre.
La phrase où Leila Slimani parle de la vengeance comme une valeur que les mamans enseigneraient à leurs enfants, les filles en particulier, ne passe pas et ne passera pas. Elle a avancé en exemple sa propre grand mère, absente pour la contredire... Cette expression est tout authentiquement inappropriée que fallacieuse. C'est plutôt le contraire qui est vrai : l'une des valeurs fondamentales de la société marocaine est justement le pardon.
Le pardon est ici enseigné et vécu au quotidien dans le relationnel sociétal. La vie tourne autour du pardon. Le mot pardon en darija est prononcé des dizaines de fois par jour par tous ici.
Lalla Leila, faut-il vraiment vous rappeler que la culture marocaine ne se nourrit pas de rancune et encre moins de vengeance, mais d’exigence : une exigence de respect et de nuance.
Aujourd'hui, la société marocaine progresse, mais elle rejette fermement les jugements extérieurs imposés sans une connaissance approfondie du contexte local, qu'il soit cultuel ou culturel. En tant que figure publique représentant le Maroc sur la scène internationale, si vous le voulez bien, vous devriez faire preuve d’une plus grande prudence et d’empathie dans vos propos. Dire une vérité est une chose, l'inventer en est une autre, d'autant plus que la circonstance n'était point une fiction mais bien une émission grand public.
Cette polémique met en lumière une fracture symbolique persistante entre une certaine élite installée à l’étranger et le Maroc réel, celui qui vit, lutte et avance à son rythme certes mais avance très bien. Critiquer est légitime, remettre en cause est salutaire mais cela doit toujours se faire avec rigueur, responsabilité et surtout dans le respect. La parole publique ne doit jamais humilier ni infantiliser les femmes marocaines et encore moins dans leur rôle essentiel et vital : celui d'élever les nouvelles générations.
Le Maroc ne se fige pas dans des stéréotypes. Les femmes marocaines, qu’elles soient avocates, entrepreneures, enseignantes, artistes, ouvrières, artisanes ou mères au foyer, mènent chaque jour, dans l’ombre des combats essentiels, fondés sur une force tranquille digne d’admiration. Leur modernité est un processus intérieur, patient et authentique, qui n’a rien à envier aux discours importés. Leur devenir est entre leurs mains et ne se fera pas au gré de paroles prononcées ici ou là dans le seul but d'épater une assistance avide d'orientalisme primaire.
Au-delà, cette affaire révèle plus largement la difficulté que rencontrent certains Marocains et Marocaines de la diaspora à concilier distance et sensibilité vis-à-vis de leur pays d’origine. C’est d’un pont qu’avait besoin ce dialogue, fondé sur une écoute sincère et un partage respectueux des expériences. À travers cette maladresse, Leïla Slimani a montré combien une parole déconnectée peut blesser profondément, surtout lorsqu’elle émane de l’une des nôtres.
Et si l'expression prononcée par Leïla Slimani ne faisait que traduire son ressenti personnel et peut être un désir de vengeance refoulé en relation avec son passé familial. Son papa, le défunt Othmane Slimani, éminent économiste, après avoir été ministre et patron de banque, avait connu une véritable descente aux enfers, accusé de malversations. Il succombera à un cancer des poumons avant la fin du processus judiciaire, ayant fait appel suite à un premier jugement le condamnant en première instance. Il faut reconnaître cependant au défunt que c'est sous sa présidence de la Fédération Royale Marocaine de Football que l'Équipe Nationale du Maroc de Football avait remporté l'unique titre africain qu'elle détient à ce jour. C'était en 1976. Les marocains n'ont jamais oublié cette épopée et en remercie toujours Si Slimani, le sélectionneur Mehdi Belmejdoub, l'entraineur Mardarescu et les joueurs de l'époque avec à leur tête Ahmed Faras.
Madame Slimani, qui mérite le respect pour ce qu'elle est, doit simplement intégrer que le Maroc ne réclame pas de leçons, mais une compréhension véritable et un dialogue respectueux pour accompagner sa transformation et les grands progrès engrangés. Le fait de colporter des inepties et des idées qui ne collent ni à son histoire, ni aux valeurs de ses citoyens et encore moins à celles de ses femmes, n'honore pas une écrivaine qui aspire à marquer l'histoire. Beaucoup avant elle ont tenté le même cheminement dans leur quête de vouloir être plus royalistes que le roi; jamais personne n'a réussi. Le Maroc, on peut le quitter, mais lui ne nous quitte jamais, et c'est pour cela qu'il faut le respecter.
le Maroc c'est surement bien manger, bien boire mais pas se venger.
C'est là ma réponse à Leila Slimani au nom de ma mère, de ma grand-mère et de toutes les mères et grands-mères, si elles me le permettaient...
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Le Maroc, cette conviction tranquille qui doit encore se partager...
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La maxime "One who believes in himself has no need to convince others" est communément traduite ainsi en français :«Celui qui croit en lui-même n’a pas besoin de convaincre les autres». Elle évoque *la confiance tranquille*, la force intérieure et la stabilité de celui qui avance sans démonstration ostentatoire. Cette idée trouve un écho particulier dans la réalité marocaine actuelle: un pays sûr du cap qu'il s'est fixé, fier de ses avancées multiples et diverses, convaincu de sa légitimité diplomatique, fort de ses alliances et de son enracinement international. Il est cependant confronté à un défi intérieur majeur, celui de persuader sa propre jeunesse, voire une bonne frange de sa population, du sens et de la portée de ses progrès et des avancées engrangées. Un véritable chantier que de gagner la confiance de la jeunesse et que celle ci, par ricochet gagne en confiance en elle même et en un avenir commun rayonnant et prospère.
La diplomatie marocaine, un exemple de confiance affirmée, témoigne d’une résolution affichée sans complexe devant toute épreuve. Elle se caractérise par une détermination sans faille, à la fois décidée et pragmatique. A l'internationale, le Maroc affiche une sérénité stratégique reconnue. Sous l’impulsion Royale, sa diplomatie fondée sur le dialogue et la continuité, s’impose comme un modèle d’équilibre entre coopération, fermeté et confiance en soi.
À l’ONU, par exemple, la proposition marocaine d’autonomie dans le dossier du Sahara est devenue une référence normative, acceptée par la quasi-totalité des partenaires internationaux. Ce succès diplomatique illustre parfaitement la maxime. Convaincu de sa justesse, le Maroc n’a pas eu besoin de recourir à des démonstrations excessives pour imposer sa position. Le pragmatisme, la patience, l'endurance et la détermination sont les maîtres mots dans ce dossier. Aujourd’hui, le ministre Bourita ou encore Omar Hilal, ambassadeur du Royaume auprès de l'ONU, sont même perçus comme des stars et sont sollicités en tant que tels à chaque apparition publique, tellement ils sont convaincants et crédibles. Mais est-ce le cas pour tous les domaines et secteurs ?
Au-delà de la question du Sahara Marocain, le Royaume déploie une diplomatie économique et parlementaire active, tissant un réseau d’alliances solides en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient, et progressivement en Amérique latine et en Asie. Cette stratégie fondée sur le partenariat illustre cette *conviction tranquille* qui cherche moins à convaincre qu’à consolider les acquis. Les accords renouvelés avec l’Union Européenne ou les coopérations renforcées avec la Chine, l'Inde, le Brésil, les pays africains et autres, démontrent la solidité de l'approche.
Mais au-delà, le Maroc endure un paradoxe étonnant. Son défi intérieur le plus urgent est de reconquérir, peut-être même de construire, la confiance de sa jeunesse. Une confiance en elle même avant tout et celle en le pays aussi.
Cette confiance affichée à l’extérieur et perçue positivement en interne, contraste avec l’impatience et le scepticisme d’une partie de la jeunesse marocaine vis-à-vis d'autres aspects de la vie. Face aux défis socio-économiques tels que le chômage, la précarité et la lenteur des réformes, telles qu’elles sont perçues, de nombreux jeunes expriment un profond doute quant à leur avenir. A côté de la faiblesse endémique de la communication, de la pauvreté de l'argumentaire, de l'apathie des médias officiels, du superflu de bons nombre parmi les autres, les jeunes subissent souvent aussi un discours nihiliste relayé par certaines voix médiatiques ou réseaux sociaux, qui mine leur confiance et alimente leur désengagement et leur fatalisme.
Ce paradoxe d'un État sûr de lui-même sur la scène mondiale mais qui doit sans cesse convaincre en interne est au cœur de la situation. Malgré les efforts gouvernementaux pour améliorer l’emploi et les services publics, des manifestations individuelles ou collectives récurrentes reflètent ce malaise. le déficit en confiance civique et chronique.
Comment le Maroc peut-il alors raviver la foi commune et faire évoluer ce paradigme?
Il semble essentiel d’investir dans un dialogue authentique avec la jeunesse pour qu’elle ressente pleinement la portée et les bénéfices des progrès réalisés. Des initiatives comme les programmes d’éducation civique renouvelés, le soutien à l’entrepreneuriat jeune, notamment dans les zones rurales, la révision en profondeur du cursus scolaire et la participation accrue des jeunes aux instances décisionnelles sont autant d’exemples en cours ou à développer. L'allégement de certaines règlementations en matière de fiscalité, de change, de commerce électronique, de fonctionnement des entreprises et de monnaies numériques ouvriraient sans doute quelques horizons pour cette jeunesse connectée, avide de réussite. Cela augmenterait sans doute aucun ce capital confiance tant recherché, aujourd'hui crucial. Pourquoi ne pas prendre de suite les mesures que l'on va fatalement prendre dans dix ans? Alors, il sera trop tard. Les jeunes marocains veulent entreprendre et vivre au rythme du monde.
La maxime *Celui qui croit en lui-même n’a pas besoin de convaincre les autres* deviendrait ainsi un appel à réinventer le lien entre l’État et la jeunesse: créer une énergie collective de confiance, non seulement manifestée à l’extérieur, mais aussi vécue et ressentie à l’intérieur, afin de bâtir un avenir partagé.
C'est ce qui semble aujourd'hui entamé. Les décisions prises en conseil des ministres tout récemment pour inciter les jeunes à rejoindre les institutions, par la révision de la loi organique de la chambre des représentants en témoignent. Le rabaissement de l'âge plafond de la jeunesse de 40 à 35 ans est une grande avancée. La possibilité pour les jeunes de se présenter aux élections sans appartenance à un parti, ainsi que le soutien financier promis aux jeunes non partisans, sont autant de coups de fouet à la léthargie qui s'était durablement installée dans la vie politique marocaine. La messe est dite: ou les partis politiques s’ouvrent à la jeunesse, ou ils sont condamnés à n’occuper que des strapontins. Si les jeunes s'engagent, alors ils participeront aux changement dont ils rêvent et l'imposeront. Leur niveau de confiance ne s'en trouvera qu'augmenté.
Maintenant, attendons les débats au parlement qui fixera tout cela. C’est un critère important: pour une fois, on aura une loi adoptée avec environ neuf mois d’avance avant les élections. Pourvu que personne ne mette de bâton dans la roue.
Ce n’est qu’ainsi que la confiance sera construite, comme un socle transparent, inclusif, participatif, et pérenne.
Une précision tout de même, la phrase "One who believes in himself has no need to convince others" est généralement attribuée à Lao Tzu (ou Laozi), le sage chinois fondateur du taoïsme. Cependant, elle n’est pas authentifiée comme un extrait du Tao Te Ching. Peu importe, la maxime prend de toute façon ici tout son sens.
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La Maturité Politique Émergente de la Jeunesse Marocaine : Un Héritage de GENZ212...
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L’essoufflement du mouvement GENZ212 ne signe pas la fin d’une génération en quête de sens. Il devrait marquer le début de la maturité politique d'une jeunesse jusqu'ici considérée hors jeu ou pas du tout intéressée.
Entre frustrations légitimes, réponses institutionnelles et possibilités manifestes d'une manipulation dont elle peut ne pas être consciente, la jeunesse marocaine amorce un tournant décisif : passer de la contestation à la construction.
Les récentes décisions en Conseil des ministres afin de l'inclure dans la vie politique par des encouragements, on ne peut plus substantiels, expliquent fort bien un mouvement qui s’estompe et une génération qui aujourd'hui s’interroge. La balle est bien dans son camp maintenant. Elle sait que le Maroc ne se fera pas sans elle et qu'il se fait pour elle.
Né dans la sphère numérique, GENZ212 a embrasé les réseaux sociaux et mobilisé une jeunesse avide de changements. Son énergie, d’abord spontanée, naïve et sincère, bute aujourd’hui sur la réalité : absence de vision commune et claire, leadership flou et tentatives de récupération par des extrêmes opportunistes, ayant un laps de temps flairé le filon d'or et cru en l'occasion à ne pas rater.
L’élan s’est vite affaibli comme dans toute contestation fondée sur des slogans creux, sans contours ou contenu précis, mais la question demeure : que reste-t-il de cette colère ?
Le pays a répondu avec promptitude et sérieux. La réponse institutionnelle s’est rapidement manifestée. Le calme et la fermeté du discours royal lors de l’ouverture de la dernière législation du Parlement actuel et le projet de loi de finances 2026 quelques jours plus tard, ont redéfini les priorités autour de la santé, de l’éducation et de la cohésion sociale. Des records absolus sont battus pour l'enseignement et la santé. En intégrant ainsi les attentes de la jeunesse dans l’action publique, la crise est désamorcée. Le Maroc, comme à chaque fois, a choisi l’écoute et la réforme plutôt que la confrontation. Le piège de la manipulation s'est ainsi vite refermé sur ces promoteurs...
Sur d’autres terrains, certains ont tenté de ranimer la flamme. L’appel au boycott de la Coupe d’Afrique des Nations, par exemple, en est l’illustration : présenté comme un geste de protestation, il révèle vite ses ambiguïtés et aussi une certaine frustration de non-réussite des extrémistes. La réaction de la majorité des citoyens a vite mis à l'index les promoteurs du boycott, les tournant au ridicule. De nombreux observateurs ont conclu à une tentative de récupération politique voire géopolitique. L'excès de zèle des médias algériens dans leur tentative de chauffer la scène, confirme cette suspicion et la justifie. Certains vont jusqu'à affirmer que les dernières manifestations ne sont plus un cri du cœur, mais un écho d’agendas extérieurs. C'est ainsi que plusieurs jeunes, anciens soutiens du mouvement, ont pris leurs distances. « Nous voulions le changement, pas devenir un outil entre des mains invisibles », affirment dans les réseaux sociaux des militants de la première heure.
Les dernières innovations en faveur de la jeunesse pour les inciter à franchir le pas politique comme chemin vers les institutions, conjuguées avec l'importance historique des budgets alloués à la santé et ceux projetés pour l'enseignement, ont fait basculer le mindset de la majorité des jeunes de la contestation à la construction.
Comme à ses habitudes, ancrées dans l'histoire, face à la dérive, l’État marocain a toujours privilégié la stabilité et le dialogue.
Cette approche pragmatique est donc dans le continuum d'une tradition bien ancrée: répondre à la fronde par des politiques concrètes, non par des discours vides de sens et des promesses mielleuses. À travers son histoire moderne, le Royaume a toujours su que le véritable pouvoir de la jeunesse, c’est de construire, pas de boycotter. Le Maroc ne se défait pas par dépit, il se bâtit par engagement.
GENZ212 a servi de révélateur, exprimant les aspirations d’une jeunesse qui voulait être entendue sans être manipulée, actrice sans être instrumentalisée, une jeunesse qui s'est mise en avant au nom de leurs parents et de la société dans sa globalité. Aujourd'hui, par son calme, elle révèle une conscience politique en gestation à laquelle l'État veut contribuer en l'encourageant à franchir le pas vers les institutions représentatives.
Ainsi, la colère et les revendications de cette génération ne seront plus exprimées dans les rues ou sous cape, ou vite récupérées par ceux qui confondent liberté d’expression et déstabilisation. Ceci, bien entendu, en attendant que leurs enfants viennent un jour les bousculer et les sortir de leur zone de confort, à leur tour.
Dans un contexte régional fragile et incertain, la cohésion nationale demeure le rempart essentiel. La jeunesse marocaine semble l'avoir vite compris et intégré. Un véritable passage vers la maturité.
Le Maroc progresse, parfois lentement, mais sûrement, en conjuguant réforme et stabilité, jeunesse et responsabilité.
GENZ212 n’est pas un échec, mais une étape. Celle d’une génération qui comprend que le vrai changement ne s’improvise pas sur les réseaux, mais s’inscrit dans la durée, via l’action, l’écoute et la participation. Résister aujourd’hui, c’est refuser d’être manipulé. C’est construire avec lucidité son pays, pas contre lui.
Le Maroc entre ainsi dans une phase nouvelle où la jeunesse devient conscience, non plus une force de rupture, mais un moteur d’équilibre.
C'est cela, finalement, la révolution tranquille, une évolution marocaine tout au long de son histoire moderne. C'est là un particularisme que seules les Marocains et Marocaines arrivent à comprendre : protester, écouter, dialoguer, répondre, conjuguer, projeter et se projeter en sont les maîtres mots. Etre marocain est une croyance. Rester unis est ici une foi. Défendre le pays est une dévotion.
C'est ainsi depuis des millénaires.
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La Maturité Politique Émergente de la Jeunesse Marocaine : Un Héritage de GENZ212...
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Les décès en compétitions sportives : entre l’extrême et le scolaire. part2
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3. Spécificités du contexte marocain
a. Faible documentation officielle
Au Maroc, il n’existe pas à ce jour de base de données nationale transparente sur les décès en sport ou en EPS. Les cas médiatisés fournissent des indices, mais ne suffisent pas à quantifier le phénomène.
b. Exemples médiatisés
- Deux décès d’élèves en séance d’EPS ont fait la une dans les médias nationaux, à Agadir et Meknès. [5]
- D’autres cas non confirmés circulent dans la presse locale, appelant à la prudence et à la nécessité d’enquête.
c. Contraintes locales
- Ressources médicales limitées dans les établissements scolaires (écoles rurales particulièrement vulnérables).
- Absence d’équipements de secours (défibrillateurs, matériel de réanimation).
- Manque de formation des enseignants en premiers secours.
- Faible culture du dépistage médical périodique pour les élèves pratiquant le sport.
4. Recommandations pour prévention et sécurité
a. Dépistage médical systématique
- Imposer une visite médicale complète avant la participation à l’EPS ou à tout sport (antécédents familiaux, ECG, examen clinique).
- Réplétion périodique tous les 2 à 3 ans ou en cas de symptômes (douleurs thoraciques, essoufflement, syncopes).
b. Formation et équipements d’urgence
- Former les enseignants, encadrants, surveillants aux gestes de premiers secours (RCP, usage du défibrillateur).
- Installer des défibrillateurs externes automatiques (DEA) dans les écoles, particulièrement les établissements secondaires ou à fort effectif.
- Assurer une couverture médicale lors des compétitions et événements scolaires.
c. Protocoles de pratique sécurisée
- Adapter l’intensité des activités selon l’âge, la condition physique et les conditions climatiques.
- Prévoir des phases d’échauffement, de récupération, de pauses, de surveillance en cas de chaleur.
- Interdire les séances intenses pendant les pics de chaleur ou par temps extrême.
d. Surveillance et rapport, transparence
- Instaurer un registre national des incidents sportifs (effondrements, malaises, décès).
- Analyse systématique des cas dramatiques (autopsie, rapport médical) pour tirer des enseignements.
- Publication et retour d’information pour améliorer les protocoles.
e. Sensibilisation et culture de sécurité
- Sensibiliser les élèves, les parents et les enseignants à la sécurité en sport (signes d’alerte, importance de la visite médicale).
- Intégrer dans les curricula scolaires des modules sur la santé, le cœur, les capacités physiques et les dangers de l’effort extrême sans préparation.
f. Priorité aux zones à risques
- Renforcer les écoles en milieu rural, moins dotées en moyens, en équipements de secours et en formation.
- Subventionner l’équipement des établissements scolaires en matériel de secours.
Voici des stratégies proposées par la recherche et les organisations sportives pour limiter les risques :
Domaines et recommandations
- Dépistage médical : Examen médical pré-participation (histoire familiale, symptômes évocateurs, ECG) [6]
- Formation & sensibilisation : formation des entraîneurs, du staff, des officiels aux signes « alerte » (syncope, douleurs thoraciques).
- Infrastructure & équipements d’urgence : mise à disposition de défibrillateurs externes automatiques (DEA) sur les terrains avec protocole d’usage rapide (< 3 à 5 minutes) [6]
- Surveillance durant l’effort : veiller aux conditions climatiques, à l'hydratation, aux pauses, à l'adaptation d’intensité.
- Intervention rapide : Protocole clair : arrêt cardiaque supposé → RCP + défibrillation rapide.
- Suivi post-incident et rapport : tous les incidents doivent être évalués, analysés (autopsies, imageries) pour améliorer les protocoles.
- Réglementation et normes : imposer des minimas médicaux selon les niveaux de compétition (fédérations, ligues).
- Promotion d’une culture de sécurité : prioriser la vie sur la performance, refuser de jouer en condition de risque.
Conclusion
Le décès sportif, bien que rare, constitue une tragédie qui met en lumière les failles du système de sécurité et de prévention. Dans les contextes professionnels, amateurs et scolaires, le facteur commun est souvent l’absence de détection, un encadrement inadéquat, ou un retard dans l’intervention d’urgence. Dans le cadre de l’EPS, ce risque, quoique faible, est réel, notamment dans des environnements moins bien équipés.
Au Maroc, quelques cas médiatisés montrent que le danger ne peut être ignoré. Il est urgent de mettre en place une stratégie nationale de prévention : dépistage systématique, formation, équipement de secours, protocoles clairs, culture de sécurité, transparence sur les incidents. Ce n’est qu’en combinant ces mesures qu’on peut espérer préserver la santé et la vie des pratiquants scolaires comme sportifs.
RÉFÉRENCES
1. AHA Journals : https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/CIRCULATIONAHA.108.804617?
2. dnaofsports.com: http://www.dnaofsports.com/football/how-many-deaths-in-football/
3. Wikipedia: en.wikipedia.org/wiki/Gansu_ultramarathon_disaster?utm_source=chatgpt.com
4. dakaractu.com: http://www.dakaractu.com/Deces-d-une-eleve-en-classe-de-4e-des-suites-d-une-crise-cardiaque-lors-d-un-cours-d-EPS-a-Diass-les-exigences-du-SEEPSS_a200406.html
5. Le 360 Français: https://fr.le360.ma/societe/education-physique-la-seance-de-la-mort_CW56CCPVNZHGVLXDX6VTYSI6P4/
6. PMC: https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC3418121/?utm
7. Telquel.ma: telquel.ma/2021/04/15/la-mort-subite-sur-les-terrains-de-football-aumaroc-
interpelle-sur-le-suivi-medical-des-joueurs_1718546?utm_source=chatgpt.com
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Les décès en compétitions sportives : entre l’extrême et le scolaire. part2
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Les décès en compétitions sportives : entre l’extrême et le scolaire. part1
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Résumé de l’article
Le décès sur les terrains de sport, bien que rare, constitue une réalité préoccupante. Il touche aussi bien des sportifs professionnels que des élèves lors de cours d’Éducation physique et sportive (EPS). Les causes les plus fréquentes sont d’origine cardiaque (anomalies congénitales, troubles du rythme, myocardite), aggravées par l’effort intense, l’environnement ou l’absence de prise en charge rapide.
Dans les écoles, le risque est accru par le manque de dépistage médical préalable, l’insuffisance d’équipements de secours (comme les défibrillateurs), et une faible culture de la prévention. Des cas récents au Maroc, notamment à Agadir et Meknès, rappellent l’urgence d’agir.
L’article recommande :
- Un dépistage médical systématique avant toute activité physique,
- La formation des enseignants aux gestes de premiers secours,
- L’installation d’équipements d’urgence dans les établissements,
- Des protocoles clairs pour adapter les séances d’EPS à l’état de santé des élèves,
- Une meilleure transparence et un suivi des incidents.
Dans le contexte marocain, à l’aube de la CAN 2025 et du Mondial 2030, faire du sport un espace sûr et inclusif est une priorité de santé publique.
Introduction
Le sport incarne la vitalité, l’effort, le dépassement de soi. Pourtant, dans des circonstances tragiques devenues parfois médiatisées, des sportifs — même de haut niveau — ou des élèves en séance d’EPS s’effondrent, victimes de crises cardiaques, de problèmes physiologiques ou d’accidents. Ces événements rappellent les limites biologiques, mais surtout les lacunes de prévention, de surveillance et d’encadrement.
Dans les sociétés où le sport occupe une place importante — et plus encore au Maroc, porté par ses ambitions sportives (organisation de la CAN 2025, co‑organisation du Mondial 2030) — il importe de questionner les garanties offertes aux pratiquants, y compris les élèves. Cet article explore d’abord les décès dans les contextes sportifs professionnels ou amateurs, puis s’intéresse aux cas survenus dans l’EPS, avant de décliner ces problématiques dans le contexte marocain.
Les questions centrales sont : quelles sont les causes les plus fréquentes de ces décès ? Dans quelle mesure le cadre scolaire est-il exposé à ces risques ? Et quelles mesures de prévention sont raisonnablement applicables, particulièrement au Maroc ?
Problématique
Dans quelle mesure le phénomène de décès subit en contexte sportif (compétition / entraînement) constitue-t-il une alerte pour la sécurité dans les cours d’EPS, et comment adapter les dispositifs préventifs à la réalité marocaine ?
Hypothèses
1. La majorité des décès subits chez les sportifs est d’origine cardiaque (anomalies structurelles ou rythmiques non diagnostiquées).
2. Le contexte scolaire (moins de contrôle médical systématique, encadrement parfois limité) expose davantage les élèves aux risques lors des séances d’EPS.
3. Au Maroc, en l’absence d’un système systématique de dépistage, les décès dans les cours d’EPS sont sous-déclarés, mais des cas récents montrent que le risque est réel.
4. L’adoption de protocoles médicaux obligatoires, de formation des enseignants et de matériels de secours (défibrillateurs, etc.) peut réduire significativement ces incidents.
1. Décès en contexte sportif : état général
a. Données et fréquence
- Une revue clinique sur les « sudden deaths in young competitive athletes » recense des cas répartis selon les sports. [1]
- En football, on recense en moyenne 12,2 décès par an, soit environ 1 pour 100 000 participants, combinant décès directs (traumatiques) et indirects (cardiaques) [2] .
- Certains sports extrêmes (ultramarathon, conditions environnementales extrêmes) sont aussi liés à des accidents massifs, comme le drame de l’ultramarathon du Gansu en Chine où 21 participants sont morts en 2021 à cause d’hypothermie et d’une forte tempête soudaine. [3]
b. Principales causes identifiées
- Anomalies cardiaques structurelles ou congénitales, souvent non détectées (cardiomyopathie hypertrophique, anomalies coronariennes).
- Troubles du rythme cardiaque, pouvant déclencher une fibrillation ventriculaire.
- Myocardite, inflammation cardiaque, notamment après infections virales.
- Coup direct thoracique (commotio cordis) dans certains sports de contact.
- Hyperthermie / coup de chaleur, surtout dans des conditions de terrain chaud et d'humidité élevée.
- Rhabdomyolyse sévère, déséquilibre électrolytique, usage de substances dopantes ou stimulantes.
- Retard d’intervention, absence d’équipement de secours (défibrillateur, personnel formé).
c. Cas célèbres et leçons
- Le cas d’athlètes qui s’effondrent en match ou à l’entraînement souligne l’importance du dépistage.
Quelques cas documentés :
- Réda Saki : défenseur, s’est effondré sur un terrain lors d’un match du Championnat amateur. Il est décédé à l’hôpital après l’incident. [7]
- Youssef Belkhouja : joueur du Wydad Casablanca, mort subitement pendant une demi-finale de la Coupe du Trône. [7
- D’autres noms cités dans la presse : Jaouad Akdar (Hassania Agadir), Adil Etakradi (Olympique Khouribga) lors d’entraînements ou matchs.
- Dans le monde scolaire, bien que les cas soient plus rares, des décès d’élèves pendant une séance d’EPS ont été médiatisés dans plusieurs pays : au Sénégal, une élève de 4ᵉ est décédée suite à une crise cardiaque pendant un cours d’EPS. [4]
- Au Maroc, récemment, deux élèves sont décédés après des malaises survenues pendant une séance d’EPS dans les provinces d’Agadir et Meknès. [5]
2. Décès dans les cours d’éducation physique : particularités et vulnérabilités
a. Contexte scolaire : caractéristiques
- Les cours d’EPS se déroulent souvent dans des conditions moins contrôlées que les compétitions : ressources limitées pour le suivi médical, absence de dispositifs de secours, gestion des classes, contraintes d’infrastructure.
- La population scolaire est plus hétérogène (divers niveaux de condition physique, antécédents non détectés).
b. Cas documentés
- Les cas marocains mentionnés ci-dessus montrent que le drame peut survenir en milieu éducatif. L’absence de preuves systématiques suggère que certains incidents restent anonymes ou non médiatisés.
- Dans d’autres pays africains ou francophones, des décès en cours d’EPS ont ravivé le débat sur la nécessité de la visite médicale obligatoire avant la pratique physique.
c. Risques spécifiques
- Effort inadapté à l’état physiologique de l’élève (mauvaise condition physique, pathologies non connues).
- Absence de détection préalable des facteurs de risque (cardiopathies, antécédents familiaux).
- Mauvaise gestion des conditions environnementales (chaleur, humidité, terrain).
- Délai de secours trop long, manque de défibrillateurs, personnel non formé aux premiers secours.
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Les décès en compétitions sportives : entre l’extrême et le scolaire. part1
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