Pensez le Futur.

Understanding Deception Play in Soccer: How Defenders Can Shed Robotic Behavior and Stand Against Deceptive Play 4658

In soccer, experience isn't something that can be simply adopted or rigidly followed. When a player from a different league is brought into a local league, they bring with them unique styles and tactics, including the art of "Deception Play". "Deception Play" isn't just a simple fake move. It's an unpracticed art, a symphony of self-worth and tradition, culture, societal priorities, magic, and sometimes, controversy. The player who executes this deception play does so in such a way that the defender, unprepared for this style of play, can seem like a robot, mechanically defending against an unknown and unrepeated reaction. These players, new to the local league, can carry the ball or their body around without revealing their true intentions, leaving defenders at a loss. Local players, both professional and amateur, unfamiliar with these deceptive moves, may struggle to defend against them. These players may need to learn how to study the individual intelligence and playing style of these players. The issue that can arise is that these local players can't just learn how to read the deceptive play by playing games, they should learn it from a person who understands the mental mechanisms and has experienced the reading procedures to detect the deceptive play. While a game is organized by a coach, the coach's duty ends at that level and players should take responsibility for leading while the game is in flow. Players who lack the ability to understand how to defend against these deceptive plays are prone to making numerous mistakes. To prepare a generation of players for such surprises in the flow of the game, they need to learn from those who already know how to hone and sharpen the attitude and mentality of the players. This way, they can better anticipate and react to these deceptive plays without resorting to simple robotic moves. While the unpredictability of a soccer game is a given, it doesn’t mean that some players are unaware of the events during a game. Players exhibit skills such as sprinting, controlling the ball, and executing passes with impressive accuracy. Yet, it can be surprising for coaches to see a team, despite its excellent performance, lose the most critical part of the game - the final score. Long-term exposure to different traditions of soccer can refine a player’s decision-making skills. This development, similar to sustainable growth from a player’s early years, doesn’t just occur by jumping to the highest levels. It’s a process akin to surfing; one cannot simply bypass all the smaller waves to ride the biggest one. A soccer player learns to adapt to all systems and traditions to reach the team, elite, and national team levels, gaining experience in recognizing events and striving to make the right decisions. However, if a player bypasses the levels and jumps directly to the biggest wave, they may face many challenges at the elite or national team levels with less creativity in their decision-making process. While this might help the player progress through the levels, it won’t equip them with a variety of concepts to automate the right decision-making, as this requires understanding the mechanics of events. Early experiences should progress through levels to reach the highest levels. If a player skips levels and jumps directly to the top, their reactions may become unbalanced, appearing primitive and lacking in emotional intelligence. This is especially true when trying to match what is detected with innovative decision-making. An analyst would definitely recognize the limitations of a player’s ability to acquire and cope with the events. Unfortunately, if a player is still battling at a top level, that process can delay self-assessment and recognition of self-awareness. Simo Idrissi
Simo Idrissi

Simo Idrissi


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Libération stratégique de Boualem Sansal: sauver la face d'Alger... 102

L’écrivain algérien Boualem Sansal, également français, âgé de 81 ans, avait été arrêté à l’aéroport d’Alger le 16 novembre 2024 suite à une interview dans laquelle il évoquait quelques vérités historiques qui, selon les autorités algériennes, constituent une menace à l'intégrité du pays. Saluant la décision du Président Macron de reconnaitre la marocanité du Sahara, il avait notamment parlé du fait que la France avait mutilé le Maroc, rattachant des territoires très importants à l'Algérie. C'est un sujet très irritant pour le pouvoir à Alger. En mars 2025, un tribunal avait donc condamné Sansal à cinq ans de prison pour «atteinte à l’unité nationale », accusation très lourde. À la surprise générale, ou presque, le 12 novembre, le président Abdelmadjid Tebboune a accordé son pardon à Sansal, suite à une demande expresse du président allemand Frank-Walter Steinmeier. Sansal est transféré en Allemagne où il a été immédiatement hospitalisé. L'homme atteint d'un cancer à vu sa santé beaucoup se détériorer durant l'incarcération. L'évolution rapide du dossier fait donc suite à la médiation allemande, alors que les appels répétés de la France pour la libération de Sansal étaient restés sans effet. Le pardon est officiellement présenté comme un "acte humanitaire, généreux". Cependant, cette libération ne peut être envisagée hors de tout enjeu géopolitique et constitue de toute évidence en filigrane, une manœuvre pour désamorcer la crise franco-algérienne, accentuée depuis quelques mois déjà. La médiation allemande s’inscrit, chacun le sait, dans un contexte tendu entre Alger et Paris. En octobre 2024, la France a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara Marocain, provoquant une colère rouge à Alger et un refroidissement immédiat et notable des relations bilatérales. L’arrestation de Sansal, figure algérienne contestataire, a été perçue comme un levier de pression sur la France dont il porte la nationalité. Rien n'y a fait : en janvier, le Parlement européen avait condamné cette arrestation et exigé la libération de l’auteur, mais l'Algérie était restée sourde. Qu’est-ce qui expliquerait ce rôle surprise de l’Allemagne, alors que d'autres pays auraient, paraît-il, essayé en vain de faire plier Alger ? L’Allemagne entretient en fait des relations plus neutres avec l’Algérie que la France et offre ainsi une issue diplomatique acceptable pour Alger, qui évite une perte majeure de prestige. Boualem Sansal était devenu une véritable patate chaude dont il fallait se débarrasser au plus vite. Il est même dit, ça et là à Alger, que son arrestation avait été une erreur. Le fait que le président Tebboune ait été soigné en Allemagne renforce ces liens avec l'Allemagne. Par ce canal, Alger améliore son image internationale sans céder directement à la France, ce qui atténue la perception d’une capitulation. Il faut aussi rappeler que Boualem Sansal est très apprécié et lu en Allemagne où il avait obtenu la plus prestigieuse des distinctions littéraires du pays. Cela couvre un peu cette médiation surprise. La libération semble s’inscrire dans une stratégie algérienne de gestion des pressions internationales sans compromis direct avec Paris, préservant ainsi la face du régime. L’Allemagne, en tant qu’intermédiaire, permet d’apaiser les tensions tout en maintenant la stabilité politique intérieure algérienne. Comme à leur habitude, les médias algériens, n'ont pas tardé à organiser des débats chantant l'humanisme et la grande sagesse du président Tebboune. Ils n'ont pas arrêté de chanter victoire. On ne sait pas sur qui, mais victoire quand même. Des débats où, comme à chaque fois, sont cités pêle-mêle : sionisme, makhzen, ennemi français, défense du pays, etc. Sansal est gracié mais reste le traitre exécrable de la nation. La vérité est que le contexte économique et stratégique que connaît l'Algérie ne lui permet plus de bomber le torse. Face à un isolement diplomatique grandissant, une dépendance aux hydrocarbures et un ralentissement économique avec dévaluation historique du dinar, le régime algérien utilise la libération de Sansal comme acte symbolique destiné à redorer son image car même ses partenaires historiques que sont les Russes et les Chinois, lui ont tourné le dos en faveur du Maroc. On peut également faire une autre lecture et convoquer l'hypothèse des intérêts croisés. L’Allemagne a vraisemblablement servi d’intermédiaire utile, répondant indirectement aux intérêts de la France et de l’Algérie. Pour Paris, transférer la médiation à Berlin préserve une posture humanitaire crédible sans confrontation directe avec Alger. Pour Alger, répondre à une demande allemande permet d’éviter un recul symbolique face à l’ancien colonisateur. Les perspectives et les implications sont alors plus claires. Le régime algérien conserve son cadre autoritaire ; la libération de Sansal ne constitue donc pas un signe de faiblesse. Les médias algériens cherchent même à montrer que l’affaire révèle la perte d’influence de la France, qui aurait cherché à isoler Alger. Avec cette libération, la diplomatie algérienne serait devenue désormais multipolaire. En réalité, le compromis était nécessaire pour limiter l’isolement diplomatique et économique de l'Algérie. Les défis structurels du pays restent importants et profonds. Les médias algériens cherchent désespérément à montrer que la libération de Sansal par l’intermédiaire allemand témoigne d’un changement profond dans l’équilibre diplomatique régional en sa faveur. La France aurait perdu son quasi-monopole historique sur les relations, confrontée à une Algérie souveraine et puissante qui a diversifié ses alliances européennes. Selon ces médias, cette évolution aurait affaibli symboliquement Paris et renforcé la diplomatie multipolaire de l'Algérie conquérante. Au-delà de tel ou tel propos parfois ridicules dont le seul but est de calmer le front interne algérien, cette libération aura un impact positif sur les relations franco-algériennes et, au-delà, sur la diplomatie allemande dans la région. Pour l’Allemagne, ce succès diplomatique consolide son rôle géopolitique en Méditerranée et en Afrique du Nord, lui offrant de nouvelles marges de manœuvre politiques, économiques et sécuritaires. Berlin améliore sa position auprès des autorités algériennes et des pays voisins, et renforce ses partenariats stratégiques dans une région clé pour ses intérêts. L'Allemagne, rappelons-le, s'était déjà prononcée positivement sur le projet marocain d'autodétermination au Sahara marocain. La libération de Boualem Sansal dépasse donc la simple dimension humanitaire pour devenir un point de convergence diplomatique, symbolique et économique. Le choix de l’Allemagne comme médiateur a permis à l’Algérie de répondre à la pression internationale en sauvegardant en apparence son image vis-à-vis de la France, tout au moins pour sa propre population. La France a atteint son objectif: libérer Boualam Sansal. Alger en avait pourtant fait une affaire de dignité nationale.

Les régimes militaires : promesses révolutionnaires, désillusions nationales certaines... 110

Depuis les indépendances du milieu du XXᵉ siècle, une large partie du monde en développement a été traversée par la tentation militaire. En Afrique, en Amérique latine ou en Asie, les armées, souvent les seules institutions *organisées, hiérarchisées et disciplinées*, à la suite du départ des colonisateurs, ont pris le pouvoir au nom de la stabilité, de la justice sociale ou de la révolution. Pourtant, l’histoire révèle que, derrière les slogans pompeux de « démocratique », «populaire » ou « révolutionnaire », ces régimes ont rarement laissé place à autre chose que la répression, la corruption, la stagnation et bien plus encore. Les lendemains d’indépendance ont vu certaines armées se positionner en sauveuses autoproclamées. Toutes n'ont laissé derrière elles que le KO, le sous-développement et la misère. Dans les années 1960 et 1970, l’Afrique nouvellement indépendante connaît une flambée de coups d’État militaires. Entre 1958 et 1980, plus de 60 putschs militaires sont recensés sur le continent. Certains leaders charismatiques des indépendances se sont vus dépossédés du pouvoir de la pire des façons. Au Ghana, Kwame Nkrumah, pionnier du panafricanisme, est renversé en 1966 par un coup d’État militaire. En 1968, Moussa Traoré dépose Modibo Keïta au Mali, mettant fin à un projet socialiste naissant. Ould Dadda de Mauritanie ne connaitra pas un meilleur sort. Plus tôt, c'était Patrice Lumumba qui subissait les pires atrocités. Le roi Farouk est poussé à la porte de l'Égypte. Kaddafi dépose le vieux Senoussi. Benbella subissait le dictat de Boumedienne. En Amérique latine, la même mécanique se répète : l’armée prétend « sauver la nation » du chaos. Au Brésil, le coup d’État de 1964 installe une dictature pour 21 ans sous le prétexte de combattre le communisme. Au Chili, le général Augusto Pinochet renverse en 1973 le président démocratiquement élu Salvador Allende, inaugurant un régime de terreur responsable de plusieurs milliers de morts et disparus. En Asie, la Birmanie illustre une domination militaire persistante. Depuis le coup d’État de 1962 du général Ne Win jusqu’à la junte née du putsch de février 2021, l’armée contrôle le pays, étouffant toute opposition et maintenant une pauvreté structurelle. Nombre de ces régimes militaires se sont enveloppés dans un vernis idéologique. Ils se sont dits « révolutionnaires », comme le régime de Thomas Sankara au Burkina Faso (1983-1987), ou « démocratiques et populaires », à l’image des régimes du Congo-Brazzaville ou de l’Éthiopie de Mengistu Haile Mariam (1974-1991). Mais cette promesse de transformation sociale a presque toujours débouché sur la confiscation du pouvoir. Les libertés civiles furent suspendues, les opposants emprisonnés ou éliminés, tandis que les économies nationales sombrèrent dans la gabegie et la prédation. La rhétorique des régimes « populaires, démocratiques et révolutionnaires » s'avère tout aussi mensongère qu'improductive, pour ne pas dire plus. Le Nigeria, avec ses six coups d’État entre 1966 et 1999, est emblématique de cette spirale. Les régimes successifs de Yakubu Gowon, Murtala Mohammed et Sani Abacha ont dilapidé les revenus pétroliers d’un des pays les plus riches d’Afrique. À la mort d’Abacha en 1998, le pays était exsangue : corruption généralisée, dette abyssale, répression politique. Malgré l'évidence, certains pays continuent à endurer ce genre de régime, avec une recrudescence ces derniers temps en Afrique occidentale et au Sahel. Il est difficile de porter un jugement sur ces régimes naissants. Attendons. Le temps nous dira. Ils promettent tous de remettre le pouvoir aux civiles après une période de transition. Souvent ils y gouttent au plaisir de la vie et s'y plaisent... Aujourd’hui, les États encore dominés par une junte militaire sont moins nombreux qu'avant en Afrique. L’Algérie demeure tout de même un exemple notable, vestige des régimes installés dans les années soixante. L’armée reste ici le véritable centre de pouvoir depuis l’indépendance en 1962. Officiellement dirigée par des civils, la réalité est différente, notamment depuis le coup de force de janvier 1992, qui interrompit un processus électoral et plongea le pays dans une guerre civile meurtrière. Près de 200 000 personnes y perdirent la vie, selon Amnesty International. Trente ans plus tard, malgré les apparences institutionnelles, la présidence d’Abdelmadjid Tebboune (depuis 2019) reste sous étroite influence militaire. Il est toujours flanqué du général chef des armées. Le mouvement du Hirak, né en 2019, avait dénoncé ce système opaque décrit comme un « pouvoir militaire sans uniforme ». Aujourd'hui, la situation ayant conduit au Hirak ne s'est pas améliorée : l’économie, dépendante du pétrole, s’enlise, tandis que la jeunesse s'exile massivement. Les illusions sont encore une fois perdues. Le dinar dégringole alors que le pays dépend de l'importation pour ses besoins primaires. Les régimes se prétendant « du peuple » ont souvent retourné leurs armes contre ce même peuple. Des pays riches en ressources comme le Nigeria, le Congo, le Soudan, la Libye, l'Algérie ou la Birmanie, pour ne citer que quelques exemples, sont devenus des laboratoires de la désillusion. Les massacres, abus et dilapidation des richesses laissent toujours des cicatrices profondes. La tendance mondiale, marquée par la disparition des régimes militaires, n'est pas pour plaire à tout le monde, notamment aux armées dans certaines régions, quitte à plonger le pays dans le KO. Le cas du Soudan donne des signaux très alarmants. C'est alors qu'une leçon s’impose : aucune dictature en uniforme n’a réussi à bâtir durablement la prospérité ou la paix, nul part. L’histoire des régimes militaires est celle d’une promesse trahie. Derrière le discours du redressement national, de la défense des intérêts du pays, ces pouvoirs ont produit la peur, l’appauvrissement et le désenchantement. L’armée, censée protéger la nation, l’a souvent tenue en otage. Là où elle persiste encore à s'accaparer le pouvoir, elle incarne surtout les dernières résistances d’un modèle condamné par l’histoire. À bon entendeur, salut !

Sahara Marocain : la vérité irréversible face au déni... 190

Depuis l’adoption de la résolution 2927 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, arithmétiquement, largement et logiquement favorable au Maroc, l’Algérie semble refuser d’admettre l’évidence. Malgré la clarté du texte et le large consensus international qu’il a suscité, Alger poursuit son agitation diplomatique et médiatique, multipliant les interprétations et les prises de positions contradictoires. À sa tête, le ministre Ahmed Attaf envoyé au charbon. Il mène une offensive verbale où la désinformation rivalise avec l’entêtement. Chaque mot de la résolution est disséqué, tordu, réinterprété par les officines algériennes et leurs relais médiatiques. Ici, on n'a pas peur du ridicule. On y est plein pied. Certaines déclarations internationales sont même déformées pour leur donner une coloration et un sens conforme au narratif d’Alger. Staffan de Mistura, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, ou encore Massad Boulos, n’ont pas échappé à ces manipulations discursives. Seule Aljazeera prend le relais de la distorsion et ne ménage pas ses mots. Ce n'est pas étonnant: Alger y est sanctifiée pour les raisons que l'on sait. Cette stratégie, désormais habituelle, s’appuie sur l’infox et la désinformation, devenues des instruments privilégiés dans la diplomatie algérienne dès lors qu’il s’agit du dossier du Sahara. Pourtant, un fait demeure incontestable : le Maroc est bel et bien chez lui, dans son Sahara, et ne demande ni permission ni validation à quiconque pour y demeurer. Cinquante ans après le déclenchement artificiel de ce différend, l’Algérie semble n’avoir tiré aucune leçon et encre moins de prise de conscience; malgré les milliards de dollars investis qui auraient pu profiter au peuple algérien ; malgré les défaites successives militaires et diplomatiques, l'obstination reste ici maître mot. Une morbidité chronique. Depuis le cessez-le-feu de 1991, la dynamique politique et diplomatique s’est inversée de manière irréversible en faveur du Maroc. Le Royaume a réalisé une véritable *Remontada* comme se plait à le préciser Samir Bennis. L’effet de la propagande et du soutien aveugle du bloc de l'Est et de ses acolytes s’est essoufflé. Chacun est revenu à la raison, sauf quelques exceptions entretenues par des moyens d’un autre âge. La proposition marocaine d’autonomie, jugée sérieuse et crédible par la communauté internationale, est aujourd’hui l’unique base de solution reconnue par le Conseil de Sécurité. Face à cela, Alger continue de s’appuyer sur un réseau d’alliés marginaux: l’Afrique du Sud, l’Iran, qui ont tour à tour exprimé leur désarroi face à la défaite d’Alger, et le Venezuela ; tous peinent à masquer leur isolement diplomatique. Ces soutiens s’élèvent contre une résolution qui place pourtant la solution politique proposée par le Maroc au centre du processus onusien. Mais rien n’y fait : les positions américaines, françaises, britanniques, et désormais chinoises et russes, ainsi que le soutien explicite ou implicite de plus de cent trente pays, confirment que le vent de l’histoire souffle définitivement du côté du Maroc. Dans ce contexte, le Royaume affiche une posture de fermeté tranquille. Sa Majesté le Roi Mohammed VI, fidèle à sa politique de main tendue, a réaffirmé sa volonté d’un règlement « sans vainqueur ni vaincu ». Le ton calme de ses propos confirme à la fois sa bonne volonté, mais avertit aussi que la patience du Maroc a des limites. Le message est clair : le temps des concessions unilatérales est révolu: Il n'y a pas d'alternative au plan d'autodétermination mis sur la table. Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a résumé cette position avec un sourire significatif sur la chaîne 2M : « La question est close ». Ce sourire sympathique, plus qu'un geste, traduit la confiance d’un pays sûr de ses droits, appuyé par la légitimité historique, juridique, politique et désormais onusienne. Qui peut en dire plus ? La décision du souverain marocain de décréter le 31 octobre, date du vote de la résolution 2927, comme nouvelle fête nationale n’est pas anodine. Elle marque un tournant symbolique : celui de la consolidation définitive du Sahara dans le giron national et de la reconnaissance internationale de cette réalité. Le message du Royaume est sans équivoque : le Maroc a trop attendu, trop concilié, pour continuer à subir le blocage stérile entretenu par son voisin belliqueux de l’Est. Désormais, l’heure est à l'accélération du développement, à la modernisation et à la valorisation socio-économique du Sud, devenu un moteur de croissance nationale et régionale. C’est ainsi qu’il faut interpréter cette déclaration : *Il y a un avant et un après 31 octobre 2025.* Une évolution de paradigme chez les voisins nous ferait à tous gagner plus de deux points de croissance annuellement, avec ce que cela implique pour les peuples de la région. Alger refuse pourtant, alors même que le pays est à la dérive et que sa population manque de l’essentiel pour vivre décemment. Mais les militaires d’Alger, derrière leurs galons de pacotille, n’en ont que faire. Droits dans leurs bottines, ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez... Sans doute n’ont-ils pas compris ce qu’ont subi la Syrie, la Libye et l’Irak, ni les cas similaires en Amérique latine. L’obstination dans la bêtise et le déni de la réalité ne peuvent être que contreproductifs. L’histoire le démontre amplement. Il faut cependant savoir lire cette histoire et en tirer les leçons. L’Algérie, hélas pour son peuple, persiste dans une stratégie du refus, oubliant que le monde a changé et que les équilibres diplomatiques se sont déplacés. Elle pense encre pouvoir gagner du temps et parier sur une nouvelle présidence américaine dans trois ans. Trois ans c'est long pour le président Trump... Tandis que le Maroc avance, bâtit et investit dans ses provinces du Sud, soutenu par le bon sens de ceux qui savent faire des affaires au profit de leurs peuples, Alger reste prisonnière d’un passé révolu et d’un narratif idéologique épuisé. Le Royaume chérifien, lui, regarde vers l’avenir, serein dans sa légitimité, solide dans son unité nationale, confiant dans son droit, et désormais porté par la reconnaissance internationale d’une vérité désormais indiscutable : le Sahara est marocain, et le restera.

Le collier égaré 157

Le collier égaré Quelle est belle ta dentition qui scintille comme un collier de diamants Si Désirable et appétissante Quand je t'embrasse et t'enlace avec engouement et classe Je savoure ta salive comme du lait si fin Ou se mêlé musc et vin Ô prunelle de mes yeux Ô don des cieux C'est toi que j'aime et désire Ta présence est un vrai plaisir Que dois-je faire pour t'attirer et te plaire? Quand tu t'es enfuie mon insomnie m'a privé de ton sourire Subitement la lueur du collier s'est éclipsée et je me suis retrouvé malade et égaré Au grand dam de mon messager Reviendras-tu un jour? Tiendras-tu ta promesse? Qui transmettra ma poésie? Peut-être qu'un soir le vent du Sud t'apportera-t-il mon message qui avoue mes sentiments et mes gages mes peines et mes déboires et le mince espoir de revoir un jour la lueur de ta dentition dans le noir Dr Fouad Bouchareb Inspiré d'une poésie de musique andalouse Quoddam El Hgaz El Kebir Le 8 Novembre 2025 https://youtu.be/9iirq4VHp6Q?si=OC9lmLtKlRlzr3ws

Le Maroc, uni et indivisible : le 31 octobre, mémoire et vision d’un Royaume rassemblé... 208

Il est des dates qui cessent d’être de simples repères pour devenir des symboles forts. En instituant le **31 octobre “Fête de l’Unité”**, Sa Majesté le Roi Mohammed VI n’a pas seulement ajouté un jour au calendrier national des fêtes : il a inscrit dans la mémoire collective une certitude, celle d’un Maroc uni, fidèle à son histoire, confiant en son destin, certain de son avenir. Ce choix, placé à la veille de l’anniversaire de la Marche Verte, n’est pas une coïncidence, mais un message. Il relie deux moments : l’un de mémoire, l’autre d’espérance, pour rappeler qu’au Maroc, l’unité n’est pas une posture, mais une philosophie collective de vie, une continuité historique, une conviction chevillée à l’âme du pays et de chacun des citoyens. **L’unité séculaire du Royaume est le fil d’or de l’histoire marocaine.** Le 6 novembre 1975, trois cent cinquante mille Marocains, le Coran dans une main et le drapeau dans l’autre, faut il le rappeler, épaulé par de très nombreux ressortissants de pays amis, y compris d'un Prince et non des moindres, ont marché vers le Sud pour retrouver ce qui n’aurait jamais dû être perdu : le Sahara, matrice du Royaume. La **Marche Verte** n’était pas une conquête ; elle fut un retour, une affirmation pacifique d’une légitimité plus ancienne que les frontières tracées à la règle sur les cartes coloniales. Ce fut aussi un serment entre le Trône et le peuple, entre le passé et l’avenir. Un serment que rien, ni les manœuvres diplomatiques, ni les campagnes hostiles, ni la propagande à coup de milliards de dollars, n’ont pu ébranler. Le marocain ne plie pas. le marocain est fidèle à ses engagements. Le marocain tient parole, le marocain est conscient de la diversité de son pays mais ne le conçoit que dans l'unité et la cohésion. En décidant de faire du 31 octobre la **Fête de l’Unité**, Sa Majesté le Roi Mohammed VI réactive ce serment et le transpose dans le temps présent : l’unité du Maroc n’est pas un souvenir glorieux, mais un horizon qui se construit chaque jour, un avenir qui se forge sur le droit et la foi, la diplomatie et la constance, le développement et la prospérité partagée. Depuis un demi-siècle, la diplomatie marocaine déroule patiemment le fil d’une stratégie claire : défendre la marocanité du Sahara sans jamais céder à la provocation, faire triompher la légitimité par la raison et non par la force. Les récentes **résolutions du Conseil de sécurité** ont confirmé la justesse de cette ligne. Elles consacrent le sérieux et la crédibilité de la proposition marocaine d’autonomie, une voie réaliste, moderne, conforme aux aspirations des populations locales et de l’ensemble du peuple marocain qui y a adhéré mesurant parfaitement le sacrifice demandé. À l’inverse, l’Algérie persiste dans une posture anachronique, arc-boutée sur son soutien à un **Polisario** qui ne représente plus qu’une ombre de lui-même. Un mouvement construit sur le mensonge, l'infox et la propagande à coup de milliards de dollars. C'est sans doute la situation la plus couteuse du genre depuis que l'humain est humain. Jamais on n’a su combien de Sahraouis ont véritablement suivi le Polisario, ni combien, avec l’aide de ses parrains, il a fait venir de Mauritaniens, de Maliens, de Nigérians de Tchadiens et d’ailleurs pour renforcer ses rangs. La générosité de Kaddafi ayant beaucoup aidé, faut il l'oublier! Aujourd’hui, l’Algérie est acculée à permettre le **recensement des populations des camps** et qui dit recensement dit, en parallèle, identification. Le discours figé des séparatistes n’a plus de prise sur le réel : pendant que les camps de Tindouf s’enlisent dans l’attente, les provinces du Sud Marocain s’éveillent à la vie, au développement, à la dignité. Le contraste est saisissant : là-bas, l’immobilisme ; ici, la construction. Là-bas, l’idéologie ; ici, la réalité. La Marche Verte n’a jamais été un épisode clos, c'est un serment devenu doctrine nationale, un récit fondateur, un mythe vivant, la croyance d’une nation: **la plus ancienne nation au monde**. Elle a forgé une conscience nationale rare, faite de loyauté et de foi dans la continuité du Royaume. Dans un monde traversé par les fragmentations et les identités blessées, le Maroc a fait de son unité une boussole, non une nostalgie. À **Laâyoune**, **Dakhla**, **Smara**, **Boujdour** ou Bir Guendouz, la ferveur des célébrations du 31 octobre dit mieux que les discours la profondeur de ce lien. Ces villes, naguère marginalisées, incarnent aujourd’hui un Maroc en marche, sûr de lui, fidèle à ses racines et tourné vers son avenir. Le Sud n’est plus un bout du Royaume : il en est le cœur battant. **Le Sahara est une promesse d’avenir, un laboratoire de développement et un pôle stratégique du Royaume.** Les investissements dans les énergies renouvelables, la pêche, les infrastructures, le tourisme ou la logistique ont transformé la région en un carrefour incontournable entre l’Afrique, l’Atlantique et l'Europe. C’est là que s’expérimente, à ciel ouvert, la vision royale d’un Maroc moderne, équilibré et inclusif, un Maroc qui ne laisse aucune région à l’écart. La **Fête de l’Unité** n’est pas seulement un hommage au passé : elle est une projection vers l’avenir. La **Fête de l'Unité**dit à la jeunesse marocaine que l’unité n’est pas un héritage qu’on contemple, mais un édifice qu’on bâtit, qu’on construit jour après jour, par le travail, la fidélité et la foi en la nation, avec un inflexible respect de la mémoire des sacrifices et une croyance ferme en la promesse de continuité. Le 31 octobre, le Maroc fait la fête, mais se souvient :des soldats tombés sur les dunes, des diplomates qui ont défendu la cause nationale sur toutes les tribunes du monde, des pionniers qui ont bâti dans le sable les fondations d’un développement exemplaire. À travers eux, c’est tout un pays qui se regarde dans le miroir de son histoire, non pour s’y complaire, mais pour y puiser la force d’aller plus loin. Car au fond, **l’unité du Maroc n’est pas un acte politique ; c’est une vérité historique, un état d’esprit, une fidélité viscérale.**Le 31 octobre vient simplement lui donner un nom, une date, un souffle renouvelé. **Il n’y a pas d’unité sans mémoire, ni de mémoire sans avenir.**Le Maroc n'a jamais célébré le passé pour le passé mais toujours comme évocation pour se projeter dans l'avenir. Jamais il n'a cru en une rente mémorielle figée. Fort de son histoire et de sa souveraineté retrouvée, il avance désormais avec la sérénité de ceux qui n’ont rien à prouver, mais seulement à poursuivre. Son ADN est particulier mais jamais pour s'isoler. Au contraire, le Royaume se voit être une partie d'un monde, ouvert à la coopération, à la liberté, à la prospérité. Dans le vent du Sud, au loin, résonne toujours le même serment : **Un seul Royaume, une seule âme, un seul destin.**

Si Ahmed Attaf et la valse à mille temps... 234

La dernière sortie du vaillant Ahmed Attaf est étonnamment différente de celles à quoi il nous avait habituée. Toujours derrière son flegme machinal, cette fois-ci il laisse néanmoins transpirer un certain désarroi. L'homme est embarrassé. Il est à la fois jongleur, équilibriste, acrobate, valseur et pompier de service. Il cherche ses mots, et ses phrases lui coupent la respiration. Il étouffe des fois. Ses propos sont bourrés de contradictions et truffés de contorsions difficiles; l'archétype du diplomate à bout de souffle mais habile tout de même. Dans sa quête de soldat du feu, il cherche à rassurer en interne, voire à crier timidement, mais à crier tout de même, à la grande victoire. L'Algérie aurait fait plier le monde entier, USA en tête. En jongleur, il a avec une modestie trompeuse, voulu rassurer les grandes puissances que son pays ne leur en voulait pas, évitant ainsi de heurter leur sensibilité. Un exercice ô combien périlleux, puisque bientôt il sera convoqué à la table des négociations en tant que partie prenante. Là, il devra faire preuve de beaucoup d'ingéniosité pour échapper au diktat de la paix voulu par la communauté internationale et qu'il devra construire avec le Maroc. L'homme a parfaitement bien compris qu'aujourd'hui il ne peut plus naviguer qu'à visage découvert. Son pays est bien l’autre partie directement concernée. Derrière son ton mesuré et son vocabulaire feutré, sa sortie médiatique répond à une logique précise, articulée autour de trois objectifs : apaiser le front intérieur, préparer l’opinion à un retour aux négociations sur le Sahara, et préserver la ligne rouge d’Alger: pas de normalisation avec Rabat. Tel un équilibriste, il fanfaronne subtilement que la divergence avec Washington et Bruxelles est maîtrisée. Effectivement, les USA peuvent très bien comprendre la logique des deux premiers volets : apaisement interne et préparation des négociations, mais ils divergent fondamentalement d’Alger sur la question du rapprochement avec le Maroc. Pour Washington, cette normalisation est une pièce maîtresse de sa stratégie atlantique-africaine autour des métaux critiques, un enjeu clé face à la Chine. L’Union européenne partage cette vision: elle voit dans la réconciliation maroco-algérienne un préalable au redémarrage du projet euro-méditerranéen, paralysé depuis des années par la rivalité entre les deux voisins. Bruxelles comme Washington peuvent bien penser que ce désaccord stratégique reste gérable à court terme, car l’urgence commune demeure la relance des négociations sur le Sahara, perçue comme une priorité stabilisatrice pour la région. Mais tout le monde comprend que le régime militaire algérien a dépêché Attaf pour absorber le choc du *séisme de New York*. Sa première mission consistait donc à calmer les esprits après le coup dur infligé par la dernière résolution du Conseil de sécurité, qui réaffirme le plan d’autonomie marocain comme base sérieuse et crédible, et qui en fait l'aboutissement des négociations. Le succès diplomatique de Rabat a provoqué un véritable électrochoc à Alger, où le pouvoir redouterait que la défaite diplomatique ne se transforme en crise interne entre les différents cercles du régime, en particulier entre la hiérarchie militaire et la façade politique. Pour éviter une telle implosion, Attaf a tenté de réécrire la narration officielle: la résolution, a-t-il affirmé, ne serait pas un triomphe marocain mais une victoire algérienne, Alger aurait «empêché l’imposition de l’agenda marocain». Une interprétation en totale contradiction avec les déclarations du représentant algérien à l’ONU, qui avait justifié le non vote de son pays par la place centrale accordée au plan d’autonomie. Mais sur le plan médiatique, la manœuvre a porté ses fruits. Le discours d’Attaf a trouvé un écho favorable jusque dans certains cercles critiques du pouvoir. En réalité, cette opération d’apaisement arrange aussi Washington et Rabat: elle garantit la stabilité du régime algérien et maintient le calme intérieur, conditions nécessaires pour ouvrir la voie à de futures discussions sans interférences internes. Tous sont attelés à préparer le terrain des négociations. Le deuxième objectif d’Attaf était de préparer l’opinion publique, nationale et internationale, à l’idée d’un retour à la table des négociations, conformément à la pression exercée par les USA pour relancer un processus politique concret. Le ministre s’est ainsi efforcé de présenter la résolution onusienne sous un jour positif, allant jusqu’à la qualifier de «victoire pour les principes de la cause sahraouie», tout en expliquant que l’Algérie aurait voté pour, si une phrase n’avait pas mentionné «la souveraineté marocaine». Un jeu d’équilibriste ingénieux, destiné à réduire l’écart entre le discours officiel et la réalité diplomatique, et à justifier une éventuelle participation d’Alger à de nouveaux pourparlers sans apparaître en position de faiblesse. Ce repositionnement tactique reste fragile. Si la pression américaine venait à diminuer, Alger pourrait de nouveau recourir à des manœuvres dilatoires pour ralentir ou vider le processus de son contenu. Mais les américains ne sont pas dupes et ils sont pressés. Du point de vue marocain, cette évolution est loin d’être défavorable: Rabat privilégie un règlement négocié, sans vainqueur ni vaincu, tant que le principe de l’autonomie reste la finalité des discussions. Alger elle, cherche à préserver sa ligne rouge: pas de normalisation avec Rabat. Le troisième axe de la communication est qu'Attaf a cherché à éviter un danger existentiel pour le régime en place: être perçu comme cédant à une normalisation avec Rabat sous la pression de Washington. Dans un scénario de contrainte accrue, l’Algérie pourrait accepter une solution politique sur le dossier du Sahara, mais sans franchir le pas d’un rapprochement diplomatique. Pour consolider cette position, Attaf a volontairement réécrit le lexique du texte onusien. Là où la résolution parle de *parties*, de *règlement politique* et *d’autonomie*, il a préféré employer les termes de *décolonisation*, de *référendum* et de *peuple sahraoui*. Ce glissement sémantique délibéré vise à entretenir l’idée que l’Algérie reste fidèle à la logique doctrinaire, alors même que le scénario du référendum a été abandonné par les Nations unies depuis près de deux décennies. La sortie médiatique n’était donc pas une simple réaction diplomatique à une résolution onusienne, mais une opération de communication orchestrée avec soin. Elle poursuivait trois objectifs : apaiser le front intérieur, préparer l’opinion à de futures discussions et réaffirmer le refus de toute normalisation avec Rabat. Ironie du sort, ces trois axes, en cherchant à défendre la position algérienne, finissent par consolider le cadre onusien du règlement, celui-là même qui consacre le plan d’autonomie marocain comme référence principale et redessine les équilibres régionaux au bénéfice du Maroc et de ses alliés occidentaux.

Quand le plus grand match du Maroc devient son pire miroir... 417

Le *derby casablancais*, fête suprême du football marocain, censé avoir lieu au moins deux fois par saison, s’est mué en un triste miroir de nos défaillances collectives. Ce qui devait être un hymne à la passion du football est devenu une procession vers la honte, celle de ne pas respecter l'abécédaire primaire du jeu, du civisme, du respect d'autrui et des règles de Fédération et de la FIFA. La toute dernière édition en particulier nous a démontré un scénario devenu familier et répétitif hélas : fumigènes, affrontements, jets d'éléments inflammables, dégradations de biens publics et privés et match interrompu à de nombreuses reprises. Le rectangle vert, jadis sanctuaire du jeu et de la performance sportive des joueurs, est aujourd’hui pris en otage par la pyromanie des tribunes et la *complaisance forcée* vis-à-vis de comportements plus que dérangeants. Cette fois-ci, la quantité de fumigènes était tellement impressionnante qu'elle pousse à se poser moult questions : qui les vend, qui les fait exploser et comment ils sont régulièrement introduits dans les stades ? Qui a intérêt à ce que le derby casablancais devienne un champ de ruines footballistique ? Ce n’est plus un match de football, c’est une **atmosphère de guerre**, une scène impressionnante d'effets spéciaux de film, importés vers les gradins. Au nom du drapeau du club, le bon sens est supplanté. Le *Raja* et le *Wydad*, deux monuments de notre sport, se voient instrumentalisés, dépassés, doublés, prisonniers, squattés, exploités par des foules qui confondent ferveur et fureur, et qui croient défendre des couleurs, alors qu’elles piétinent l’honneur du ballon rond. Au nom de *"l'amour supposé du club"*, on se retrouve à défendre des causes obscures très loin de la cause même des clubs s'il y en avait. Une sorte *d'ultra-nationalisme des gradins*. Certains groupes se sont érigés en milices des stades. Ils contrôlent les tribunes, dictent leurs lois, imposent leur violence. Maintenant ils dictent même le rythme des matchs. On joue quand ils le désirent et on arrête quand ils le décident. On glorifie leurs tifos sans jamais oser nommer clairement leurs dérives. Pourtant, derrière les chorégraphies des fois splendides, parfois de mauvais goût, se cachent souvent des préparatifs dignes d’un champ de bataille : objets tranchants, pierres et autres, fumigènes et explosifs importés illégalement dans les stades, codes de mobilisation et appels à la confrontation avec tout ce qui représente l'ordre. Insultes des institutions, colportage de fausses informations, infox, slogans subversifs, tout s'entremêle sans ménagement ni gêne: un cocktail de revendications sociales et de militantisme politique à peine voilé. Même la politique étrangère et les positionnements du pays n'y échappent point. Tant pis pour les intérêts communs, ceux de toute une nation. Les responsables de clubs, eux, feignent la surprise ou se terrent en attendant que passe la tempête. Comme si les bus ou voitures caillassés, les grilles tordues et les fumées toxiques étaient des accidents du hasard ou tombés du ciel. Les autorités élaborent des stratégies et prennent des dispositions mais subissent des débordements des fois dangereux. Leur comportement est plus que paternaliste: C'est qu'en face il n'y a que des gamins. Les patrons et encadrants sont toujours à l'abri, loin des scènes. Pourtant certains sont visibles et descendent même sur le terrain pour haranguer les foules déchainés et les chauffer. Quant à la Fédération, elle réagit par des amendes et des huis clos, répétant le même rituel administratif qui n’effraie plus personne. Le football est-il pris en otage ? Les conséquences sont désastreuses : matchs interrompus, sanctions financières, image ternie à l’international. Le Maroc, pourtant salué pour sa ferveur populaire, offre le spectacle d’un football malade, où la passion se confond avec la déraison. Ces violences tuent le jeu, étouffent les talents, refroidissent les familles qui osaient encore venir au stade. Dans un pays où le football est presque une religion, il est consternant de voir les temples du sport transformés en **zones de non-droit**. Les enfants qui rêvaient du derby comme d’un mythe fondateur n’y voient plus qu’un désordre ritualisé, un folklore de casse. Certains y adhèrent probablement parce qu'ils n'ont pas de palliatifs pensant que ce qui se passe est juste normal. Mais pour autant, devrions-nous baisser les bras et admettre une certaine faillite du courage ? Ce n’est pas la rivalité entre les clubs qui est coupable, mais **notre incapacité collective à la civiliser**. Ce fut encore le cas il n'y a pas si longtemps. Le problème n’est pas dans les chants, mais dans ce qu’on tolère au nom de la passion. La violence des stades est d’abord le fruit d’un silence : celui des clubs qui ne veulent pas perdre leurs tribunes, celui des médias qui préfèrent glorifier l’ambiance plutôt que de dénoncer la dérive, celui des autorités obligées de maintenir l’ordre seules face à un public qu'ils n'ont fondamentalement pas à gérer, comme c'est le cas ailleurs. À force de ne pas choisir et de ne sévir qu'après coup, nous avons laissé **le charhabe** s’installer comme une sous-culture tolérée, une norme, une identité dévoyée. Le derby ne devrait pas être une épreuve de force, mais une célébration de la ville, du talent et du dépassement de soi par les joueurs sur le terrain. Le mythe du derby doit tout de même survivre, car derrière la rage, il y a une vérité : la rivalité **Wydad–Raja** est une des plus belles histoires du football africain et peut être mondial. Elle a nourri des générations, forgé des carrières, inspiré des chants et des rêves. Cette tradition ne survivra pas malheureusement si elle continue à s’enliser dans la haine et l'absurdité. Le derby mérite mieux. Casablanca mérite mieux. Le Maroc mérite un football où la passion ne se confond pas avec la déraison, où la couleur d’un maillot n’autorise pas la brutalité et les violences. Si rien ne change, le plus grand match du royaume finira par devenir son plus grand scandale : le Derby de la fumée.