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Societé

Royaume du Maroc : Fondation 2030, le Nouvel Élan des Grands Événements Sportifs 155

Le Conseil du Gouvernement marocain a récemment officialisé la création de la **Fondation 2030**, une structure stratégique innovante, destinée à piloter la préparation, l’organisation et la réussite des grands événements sportifs internationaux que le Royaume accueillera dans les prochaines années. Cette initiative s’inscrit dans une vision ambitieuse, portée par les orientations royales et les instructions au Conseil des Ministres du 4 décembre 2024, visant à faire du Maroc une référence mondiale en matière d’accueil d’événements sportifs majeurs. La Fondation 2030 ne se limite pas à un simple comité d’organisation. Elle est conçue comme un véritable levier de transformation économique, sociale et infrastructurelle. Sa mission englobe la gestion globale des événements phares que sont la **Coupe d’Afrique des Nations 2025 **, qui servira de répétition grandeur nature, et la **Coupe du Monde FIFA 2030**, coorganisée avec l’Espagne et le Portugal. À travers cette nouvelle entité, le Maroc entend non seulement garantir la réussite technique et logistique de ces compétitions, mais aussi maximiser leurs retombées positives sur l’ensemble du territoire national. Pour cela la mission de la Fondation 2030 va s'adosser à Six piliers stratégiques. En premier lieu il s'agit de planification et de coordination optimales. Pour cela la Fondation 2030 assurera une planification rigoureuse et détaillée, couvrant toutes les phases, depuis la préparation jusqu’à la clôture des événements. Elle est appelée à mobiliser efficacement les acteurs publics et privés, garantissant ainsi le respect des calendriers et des standards internationaux. La gestion logistique globale, incluant l’accueil des délégations, la sécurité, la communication et la médiatisation, est au cœur de ses priorités. En second lieu la nouvelle instance est chargé de l'accélération des projets d’infrastructures. L’organisation de ces événements sportifs est un puissant moteur pour le développement des infrastructures. La Fondation supervisera la finalisation et la modernisation des stades, centres d’entraînement et équipements annexes, conformément aux exigences de la FIFA et de la CAF. Par ailleurs, elle pilotera le développement des aéroports, l’extension du réseau ferroviaire à grande vitesse, ainsi que l’amélioration des axes routiers pour faciliter la mobilité des spectateurs et des équipes. La rénovation et la construction d’hôtels, ainsi que l’amélioration des services touristiques et des infrastructures urbaines dans les villes hôtes, font également partie intégrante de ce chantier d’envergure. La Fondation 2030, en troisième lieu s’engage à faire sienne une gestion transparente, rigoureuse et exemplaire des projets, avec un suivi strict des budgets, des délais et des cahiers des charges. Elle mettra en place des outils de contrôle et d’évaluation réguliers pour garantir l’efficacité des actions entreprises. Cette rigueur vise à assurer que le Maroc respecte pleinement ses engagements internationaux, renforçant ainsi sa crédibilité et son image à l’échelle mondiale. La Fondation 2030, en quatrième lieu devra assurer la coordination administrative et le dialogue international, agissant comme interlocuteur unique auprès des instances internationales telles que la FIFA et la CAF. La Fondation centralisera les décisions et harmonise les positions du Royaume. Cette centralisation facilite les échanges, accélèrera les négociations et permet de résoudra rapidement les éventuels problèmes, assurant ainsi une fluidité administrative et diplomatique indispensable au succès des événements. Le cinquième piler de l'action de la Fondation 2030 est la promotion d’une Image Positive et Durable du Maroc. Au-delà de la dimension technique, la Fondation et vouée à jouer un rôle clé dans la planification stratégique à long terme, intégrant les retombées économiques, sociales et environnementales. Elle valorisera les atouts culturels, touristiques et économiques du Maroc, et déploiera une communication proactive destinée à attirer investisseurs, médias et visiteurs, contribuant ainsi à renforcer l’attractivité du Royaume sur la scène internationale. En fin la Fondation 2030 assurera un soutien renforcé aux régions et provinces hôtes des compétitions. Consciente de l’importance d’un développement territorial équilibré, la Fondation accompagnera techniquement et financièrement les régions et provinces organisatrices. Elle veillera à la formation et à la mobilisation des ressources humaines locales, tout en développant les services publics et privés (transport, sécurité, santé, hébergement) pour offrir une expérience optimale aux visiteurs. Cette approche garantit aussi que les bénéfices des événements puissent profiter à l’ensemble du territoire marocain, contribuant à réduire les disparités régionales. La Fondation 2030 s’inscrit, à travers cette initiative novatrice, dans une dynamique de développement durable et inclusif. Une logique de développement avec pour objectifs la création d’emplois, la stimulation de l’économie locale, le renforcement d’infrastructures modernes, ainsi que l’amélioration de la cohésion sociale et du rayonnement culturel du Maroc. Ces événements sportifs deviennent ainsi de véritables catalyseurs pour accélérer la transformation économique et sociale du Royaume. En filigrane la vision est de dépolitiser l'action pour une réussite assurée. La Fondation 2030 échappe ainsi au temps, à la compétition et à tout calcul politique possible. L’un des enjeux majeurs est de sortir ces mégaprojets sportifs des aléas politiques et des lenteurs administratives. En garantissant une gestion centralisée, rigoureuse et multidisciplinaire, elle assure une efficacité optimale dans la réalisation des projets, prémunie contre la bureaucratie stérile. La Fondation 2030 est ainsi la pierre angulaire d’une stratégie nationale ambitieuse, qui promet non seulement le succès exemplaire de la CAN 2025 et de la Coupe du Monde FIFA 2030, mais aussi l’émergence d’une nouvelle dynamique de développement harmonieux et durable pour le Maroc. La création de la Fondation 2030 illustre la volonté du Royaume de conjuguer excellence sportive et progrès socio-économique. Elle incarne une vision moderne et proactive, capable de transformer des événements sportifs internationaux en véritables leviers de croissance et de rayonnement à long terme. Le Royaume se positionnera ainsi comme un acteur incontournable sur la scène sportive mondiale, prêt à relever les défis de demain avec ambition et responsabilité.

Enseignement supérieur au Maroc : entre scandales de diplômes et défi de l’intégrité scientifique 203

Le récent scandale des diplômes monnayés à l’Université Ibn Zohr d’Agadir n’est pas un simple fait divers, mais le symptôme d’une crise systémique qui mine la crédibilité de l’enseignement supérieur marocain et, plus largement, la confiance envers les institutions publiques. L’arrestation d’un enseignant de droit, soupçonné d’avoir délivré des diplômes contre rémunération, a mis en lumière l’existence d’un réseau structuré de fraude académique, révélant de graves lacunes dans les mécanismes de contrôle et d’évaluation. Ce phénomène, même s'il était isolé, a un impact profond sur la qualité et la réputation des diplômes marocains. Il porte atteinte à la qualité de la formation universitaire, remet en cause l’intégrité des procédures d’évaluation, fragilise l’autorité pédagogique des enseignants et discrédite les diplômes marocains, tant sur le plan national qu’international. Les conséquences sont multiples allant de la perte de confiance des employeurs dans la valeur des diplômes, à la diminution de la mobilité internationale des étudiants marocains et bien sur à l'affaiblissement de la réputation des universités marocaines dans les classements mondiaux. En contrepartie, les réactions ont été virulentes face à la gravité de l’affaire. L’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC) est intervenue, lançant une action civile pour défendre l’intérêt public malgré l’ouverture d’une enquête judiciaire. Le scandale a également été évoqué au Parlement, soulignant l’ampleur de la crise et l’exigence d’une réponse forte pour restaurer la confiance des citoyens dans les institutions académiques et judiciaires. Ce scandale confirme ce qui se disait déjà dans les milieux étudiants à propos des inscriptions et diplômes obtenus contre argent, voire en échange de faveurs sexuelles. La situation est aujourd’hui aggravée par un problème structurel récemment révélé en matière de recherche scientifique. Ce scandale n’est ni isolé ni inédit. Il s’inscrit dans un contexte plus large de crise de l’intégrité scientifique, comme l’a révélé l’Indice d’intégrité de la recherche scientifique 2025. Cet indice, axé sur la qualité et l’éthique des publications, a tiré la sonnette d’alarme pour dix universités marocaines, épinglées pour des publications entachées d’erreurs méthodologiques ou de plagiat, et retirées des bases de données internationales. Le classement de l’intégrité scientifique 2025 dresse un état des lieux alarmant : - **Ibn Tofail de Kénitra** est en liste rouge : sur 2 154 publications, 165 ont été retirées. - **Ibn Zohr d’Agadir** figure en liste orange : sur 1 912 publications, 96 ont été retirées. - **Hassan II de Casablanca** est également en liste orange avec 202 publications retirées sur 3 668. - **Mohammed V de Rabat** est aussi en liste orange avec 253 articles retirés sur 4 544. - **Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès** figure aussi dans cette liste orange avec 191 titres retirés. - Les universités **Abdelmalek Essaadi, Sultan Moulay Slimane, Moulay Ismail, Mohammed VI Polytechnique** et **Cadi Ayyad** sont placées en liste jaune, c’est-à-dire sous surveillance. Ce classement met en évidence un risque élevé ou très élevé de non-respect des normes d’intégrité académique dans plusieurs établissements publics marocains, ce qui nuit à la réputation du pays dans la région MENA. Le Maroc se classant troisième en termes de nombre d’universités concernées, derrière l’Arabie saoudite et l’Égypte. *Il faut souligner que ce ne sont pas les murs de ces institutions qui sont mis à l’index ou causent un tort aussi scandaleux, mais bien des humains et pas n’importe lesquels. Il s'agit de ceux supposés former les élites nationales, faire avancer le pays et assurer son avenir. Disons vite: pas tous, car dans nos universités il y aussi de très grands enseignants et chercheurs, compétentes et intègres qui sont les premiers à souffrir de cette situation.* Cela signifie que même à ce niveau où la probité doit être déterminante, où seule la compétence doit primer, des pratiques inadmissibles existent probablement dans les recrutements des chercheurs, dans le contrôle de leur travail par leurs pairs, ou encore par les institutions qui les emploient. **Cette crise, qui écorne l’image du pays, exige des mesures structurelles et urgentes. Sans aller jusqu’à réclamer des sanctions immédiates, rétrogradations ou licenciements des enseignants impliqués, il est impératif de renforcer en priorité les contrôles internes, de garantir l’autonomie des cellules d’intégrité scientifique dans chaque université et de former les enseignants-chercheurs et les étudiants à l’éthique de la recherche et à la détection des fraudes, en leur rappelant qu’ils sont surveillés à l’international et que le plagiat ou la manipulation de résultats ne peuvent échapper à la vigilance des autorités compétentes.** Enfin il est impératif et urgent de mettre en place un observatoire national indépendant pour assurer un suivi transparent et pérenne des pratiques académiques. Nos universitaires doivent intégrer que la valorisation de l’intégrité dans les classements et la reconnaissance des universités est une nécessité absolue. Pour cela, ils ont le devoir de privilégier la qualité sur la quantité des publications. La multiplication des scandales en milieu universitaire n’est que la partie visible d’un malaise plus profond dans la gestion, les cursus et le fondement même de l’enseignement universitaire au Maroc. C’est ce qui engendre tant de dysfonctionnements qu’il faut attaquer de façon frontale et sans concession. Relever le défi de l’intégrité académique est aujourd’hui une condition sine qua non pour garantir la crédibilité, l’attractivité et la compétitivité de l’université marocaine à l’échelle mondiale, avec tout ce que cela peut avoir comme impact sur le devenir du pays. C’est là la véritable mission de Si Azzedine El Midaoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, qui connaît bien les arcanes de l’université marocaine pour y avoir exercé à tous les niveaux.

Chaleurs extrêmes : l'ONCF et ses passagers face au défi de la climatisation... 273

Le Maroc vient de traverser une vague de chaleur exceptionnelle, à l’image de l’ensemble des pays de la région, y compris ceux situés plus au nord. Alors que les températures dépassaient les 45°C dans plusieurs régions, les usagers des trains ont exprimé une colère vive face aux défaillances des systèmes de climatisation à bord de nombreuses rames de l’Office National des Chemins de Fer (ONCF), notamment sur les lignes conventionnelles reliant les principales villes du Royaume. Sur les réseaux sociaux, les témoignages d’exaspération se sont multipliés, décrivant des wagons devenus de véritables « fours ambulants ». Pour beaucoup, certains trajets, en particulier la ligne très fréquentée entre Casablanca et Rabat, sont devenus quasi insupportables. Nombreux sont les voyageurs ulcérés, allant jusqu’à qualifier cette situation de manque de respect manifeste envers les usagers. Cette défaillance concerne principalement les trains classiques, souvent âgés de plus de vingt ans, dont les systèmes de climatisation sont obsolètes et fréquemment hors service. En revanche, la ligne à grande vitesse Al Boraq, qui relie Casablanca à Tanger, est mieux équipée pour affronter ces conditions extrêmes, offrant un contraste saisissant entre modernité et vétusté. La Direction de la Météorologie Nationale a enregistré des pics historiques : 47,3°C à Marrakech, 46°C à Fès et 45,5°C à Kénitra. Dans ces conditions dans un wagon sans climatisation, la température dépasse largement le seuil du supportable, mettant en danger non seulement le confort, mais aussi la santé des passagers, notamment les plus vulnérables comme les personnes âgées et les enfants. Dans ce contexte, ce sont souvent les contrôleurs, impuissants, qui subissent la colère et les débordements verbaux des voyageurs frustrés. Il est important de rappeler que les normes internationales du transport ferroviaire exigent des systèmes de climatisation fonctionnels, surtout en période de fortes chaleurs. Dans plusieurs pays, l’absence prolongée de climatisation peut même entraîner des compensations financières pour les voyageurs. Malheureusement, ce n’est pas encore le cas au Maroc, où aucun texte ne prévoit de dédommagement, ce qui constitue une aberration : le citoyen ne reçoit pas un service à la hauteur de sa dépense, alors que la loi devrait le protéger, surtout en situation de monopole. Et c'est le cas. Face à la profusion de critiques, l’ONCF reconnaît les difficultés techniques liées aux rames anciennes et annonce des opérations de maintenance. Toutefois, ces explications peinent à convaincre les usagers, qui dénoncent un manque d’investissement structurel dans le renouvellement du parc ferroviaire, malgré une augmentation régulière des tarifs. La question se pose également de savoir si le problème réside uniquement dans la vétusté des équipements, ou s’il s’agit aussi d’un déficit de compétence des équipes de maintenance, voire d’une forme de négligence. Ailleurs, des trains parfois plus anciens assurent encore un bon service en matière de ventilation et de climatisation. Il n’est plus acceptable en 2025 de voyager sans climatisation dans un pays où les canicules sont devenues la norme. Un plan d’urgence doit être mis en place, d’autant plus que l’été ne fait que commencer, avec les vacances et les grands déplacements à venir. L’ONCF communique régulièrement sur ses futures acquisitions de trains modernes, mais y en aura-t-il en circulation dès cet été ? Quoi qu’il en soit, le matériel roulant actuel doit être mieux entretenu pour améliorer le confort des passagers. C’est un droit élémentaire. Au-delà de l’inconfort évident, cette situation soulève une problématique plus profonde liée au respect des usagers et à la qualité du service public. Dans un contexte où le gouvernement encourage le recours aux transports collectifs pour réduire l’empreinte carbone, le train devrait constituer une alternative fiable et attrayante. Or, les défaillances récurrentes entachent la crédibilité de l’ONCF, creusant un fossé entre la ligne Al Boraq, vitrine technologique du Maroc, et les lignes classiques, perçues comme vétustes et inconfortables malgré les efforts visibles en termes de confort des sièges et d’organisation dans les gares, notamment les plus récentes. Face à cette crise, il est impératif que l’ONCF revoie sa stratégie. Si d’importants investissements ont été réalisés pour la grande vitesse, il est urgent d’accorder une attention équivalente aux lignes classiques qui desservent quotidiennement des milliers de Marocains. En période de canicule, l’absence de climatisation dans les trains ne relève pas d’une simple négligence, mais constitue un enjeu crucial de santé publique et de dignité pour les voyageurs. Un plan d’action clair, incluant un calendrier précis pour la rénovation des rames, une meilleure maintenance des systèmes existants, ainsi qu’une révision des droits des passagers en cas de défaillance, doit être adopté sans délai et rendu public. Chacun sait que l’ONCF ambitionne de métamorphoser ses services d’ici 2030, mais d’ici là, des millions de Marocains emprunteront le train et ont droit à la dignité et au respect.

Maroc pluriel : de Najat à Toto, la parole libérée, une même soif de dire... 304

L’édition récente de Mawazine n’est pas passée inaperçue et fera date. Il y a eu, bien évidemment, ces dizaines de milliers de citoyens venus du Maroc entier et d'ailleurs profiter des différentes scènes, avec le record de Boutchart qui les a tout simplement fait chanter, ainsi que cette grande diva chantant en playback, provoquant la colère de celles et ceux ayant crié à l’arnaque. Mais il y a eu surtout El Grande Toto. Cette grande star de la musique urbaine marocaine et mondiale que beaucoup n’aiment pas, ou pas du tout. El Grande Toto a fait le plein en spectateurs, mais aussi en nombre d’articles et de réactions, pas du tout favorables, à quelques exceptions près. La majorité de ces réactions étaient plutôt critiques, certaines presque assassines. *Je le dis tout de suite : je ne suis pas amateur d’El Grande Toto ni de son type de musique. À mon âge, ce serait une insulte à mes goûts musicaux, moi qui ne peux être bercé dans ma version arabe que par Doukkali, Abdelhalim, Belkhayat, Samih, Farid, Oum Kaltoum et Abdelwahab ; dans ma version française par Brel, Reggiani, Piaf, Barbara ; et dans ma version anglaise par Dylan, Clapton, BB King, James Brown, et j’en passe.* Cela dit, je ne peux pas non plus me permettre de juger ceux qui n’aiment pas, ni celles et ceux qui aiment le genre musical d’El Grande Toto, c’est-à-dire toute cette jeunesse qui se retrouve dans ce style, qui vibre à ses intonations et jubile en absorbant ses paroles. C’est leur temps et leur musique. Cela me rappelle qu’il y a une trentaine d’années, on ne pouvait écouter Najat Aatabou que par accident, en longeant l’échoppe d’un vendeur de cassettes dans un souk ou en cachette dans sa voiture. Sa musique paraissait agaçante et ses paroles vulgaires. Elle mit longtemps avant d’être finalement admise, puis plus tard adulée. Ce qui m’amène à ce sujet, c’est qu’il y a dans les trajectoires artistiques de Najat Aatabou et d’El Grande Toto quelque chose qui ressemble à un miroir brisé : les éclats s’opposent, se dispersent, et pourtant, à y regarder de près, ils reflètent une même réalité. Celle d’un Maroc multiple, insoumis, tiraillé entre ses traditions et ses désirs de modernité. Un Maroc qui pense être ce qu'il n'est que peu ou pas vraiment. Ce qu'il n'a jamais été sinon dans un imaginaire faussement construit. Najat Aatabou, c’est la voix éraillée des Zemours, celle qui a surgi à Khémisset, portée par les vents du Moyen Atlas et les murmures d’une société encore corsetée par l’honneur, le regard des autres et l’intransigeance des convenances. Dans les années 80, alors que le Royaume balbutiait ses premiers pas vers l’ouverture sociale, Najat osa chanter ce que tant de femmes murmurent en silence : les amours contrariés, la trahison, l’émancipation, la fierté blessée, le désir, et tout cela dans un langage plutôt cru. Son « Hadi Kedba Bayna » : « C’est un mensonge évident » résonne comme un cri, doux mais ferme, dans les mariages populaires, les taxis collectifs et les salons feutrés de la diaspora marocaine en Europe. Avec elle, le chaâbi, musique du peuple par excellence, devient un vecteur d’affirmation. Najat ne s’excuse pas d’être femme, artiste, amazighe, rebelle. Elle dérange, elle choque parfois, mais elle s’impose. Sa musique est même reprise dans une publicité mondiale. Quarante ans plus tard, c’est un autre Marocain qui fait trembler les murs des certitudes : El Grande Toto, enfant des faubourgs casablancais, cheveux teintés, visage et bras tatoués et verbe acéré, s’impose comme le chantre d’une jeunesse marocaine décomplexée. Avec lui, les mots claquent en darija, s’entrelacent au français et à l’anglais, flirtent sans retenue avec les interdits : drogue, argent, sexe, et bousculent les hypocrisies sociales. Là où Najat Aatabou dénonçait à demi-mot, Toto affiche, revendique, provoque. Certes, les formes divergent : Najat puise dans le répertoire ancestral, ses mélodies rappellent les noces villageoises et les youyous d’antan. Toto, lui, s’abreuve aux sources du rap mondial, de la trap et des réseaux sociaux, où les punchlines valent plus que les silences. Mais derrière ces différences, une même sève irrigue leurs œuvres : la soif de dire, coûte que coûte, sans se sentir coupable de quoi que ce soit. Najat Aatabou a payé le prix fort pour avoir brisé les tabous. On se souvient encore des critiques acerbes, des regards lourds de jugement, des pères de familles outrés. Mais le temps lui a donné raison : elle est aujourd’hui respectée, adulée même, perçue comme l’une des grandes voix du Maroc populaire. El Grande Toto, lui, est encore en pleine tempête. Il lui faudra beaucoup de temps avant d’être enfin toléré et admis. Polémiques à répétition, convocations judiciaires, accusations d’indécence… Pourtant, son succès ne faiblit pas. Les chiffres parlent : des millions d’écoutes sur les plateformes, une influence internationale grandissante, une jeunesse marocaine qui se reconnaît dans ses colères et ses rêves. Ils chantent leur réalité et ils se retrouvent en lui, qu’on le veuille ou pas. Finalement, des années 80 à aujourd’hui, comme à travers les siècles, le Maroc n’a cessé de se raconter à travers ses artistes les plus dérangeants. Il y eut d'autres auparavant : Zahra Elfassia, Fatna Bent El Houcine, et tant de Chikhates connues ou pas, des voix féminines des frustrations et des espoirs d’une génération muselée. El Grande Toto, le porte-voix insolent d’une jeunesse urbaine en quête de reconnaissance, d’espace, de liberté, incarne aujourd’hui cet esprit. Il ne faut pas oublier qu’il y eut d'autres avant lui : Faddoul, Nass El Ghiwane, Ach Kayne, Rebel Moon et Lbig, entre autres. Il y avait aussi une tradition de rébellion et de langage osé dans le malhoun avec des qassidas qu'on n'oserait plus chanter de nos jours, même dans les cercles les plus intimistes. Entre eux tous, des décennies et des univers, mais aussi ce fil invisible qui relie ceux qui osent dire tout haut ce que d’autres taisent encore. Peut-être est-ce cela, être artiste au Maroc : bousculer l’ordre établi, tendre un miroir à la société, et accepter d’en payer le prix, même s'il est trop fort...

Le sport national(Marocain), où en sommes-nous des recommandations de la lettre royale (skhirat 2008) ? part 5 298

Principales conclusions : 1. La politique sportive au Maroc demeure en deçà de la place qu'elle mérite au sein des politiques de développement, ce qui prive le pays du plein bénéfice du rôle du sport dans le renforcement des aspects sociaux, économiques, sanitaires, culturels, environnementaux et politiques. 2. La stratégie nationale du sport a établi une vision ambitieuse visant à faire du sport une partie intégrante de la vie quotidienne et à renforcer la position du Maroc en tant que terre de champions sportifs. Malgré la clarté de la vision et des objectifs, cette stratégie n'a pas été traduite en politiques publiques efficaces. 3. Il est nécessaire d'adapter la stratégie pour tenir compte des changements constitutionnels et sociaux ainsi que des évolutions du paysage sportif. 4. L'approche genre n'a pas été suffisamment prise en compte, et l'évaluation des résultats manque d'indicateurs clairs. 5. La mise en œuvre de la stratégie est confrontée à de multiples défis dus à plusieurs raisons, ce qui entrave la réalisation des objectifs escomptés : • La stratégie nationale du sport n'a pas été transformée en politique gouvernementale efficace, les gouvernements successifs n'ayant pas pris de mesures sérieuses pour sa mise en œuvre et son adoption, et l'appropriation complète de cette stratégie par toutes les parties prenantes n'a pas été réalisée. • La stratégie a manqué de vision directive et pédagogique ainsi que de plans de communication efficaces, ce qui a entraîné un manque de synergie dans les efforts et de mobilisation des acteurs. • La supervision de la mise en œuvre de la stratégie n'a pas été assurée par un mécanisme solide et durable. • La structure du secteur de la jeunesse et des sports n'a pas été suffisamment adaptée pour s'aligner sur les objectifs de la stratégie nationale. • Le cadre juridique et réglementaire de la stratégie souffre encore de lacunes et de faiblesses, ce qui entrave sa mise en œuvre effective et complète. • Les ressources humaines et financières nécessaires à la mise en œuvre de la stratégie n'ont pas été définies de manière précise et claire, en s'appuyant sur une programmation pluriannuelle de financement. • Le système d'information souffre d'un manque de développement suffisant, et les indicateurs de suivi disponibles sont insuffisants en termes de quantité et de qualité, manquant souvent de précision. 6. L'évaluation de la mise en œuvre de la stratégie nationale du sport a montré des résultats mitigés, et la plupart des défis identifiés en 2008 persistent encore aujourd'hui. 7. De nombreuses fédérations sportives, ligues régionales et associations sportives souffrent de faiblesses structurelles et organisationnelles, ce qui affecte négativement leur performance. 8. Il y a un manque de participation des collectivités territoriales dans les efforts visant à développer et soutenir efficacement le secteur du sport. 9. L'économie du sport ne bénéficie pas d'une attention suffisante, et il y a un manque d'études et d'estimations précises qui pourraient contribuer à développer ce secteur de manière plus efficace. Les facteurs qui ont empêché la mise en œuvre de la stratégie. La majorité des personnes concernées et intéressées par le domaine sportif au Maroc attribuent l'échec de la stratégie à se transformer en politique publique réelle à l'absence de mécanismes de supervision efficaces. En outre, le cadre juridique et réglementaire a rencontré de grandes difficultés dans son application, notamment la loi n° 30-09 relative à l'éducation physique et aux sports. De plus, les ressources humaines et financières étaient insuffisantes pour relever les défis posés. Nécessité de créer l'Agence/Conseil national du sport "Pour dépasser la crise actuelle, il est impératif de mettre en place un système moderne et efficace pour organiser le secteur sportif, basé sur la restructuration du paysage sportif national et la qualification des organisations sportives pour la professionnalisation et la démocratisation des instances chargées de la gestion... Il convient également de travailler à trouver un modèle efficace pour promouvoir le sport d'élite et le sport de masse, dans un cadre de cohérence et de synergie, et de leur accorder la même attention dans les politiques sportives publiques." Message royal aux participants du débat national sur le sport à Skhirat le 24 octobre 2008 "... absence de vision directive et pédagogique ainsi que de plans de communication efficaces dans la stratégie, ce qui a entraîné un manque de synergie dans les efforts et de mobilisation des acteurs... La supervision de la mise en œuvre de la stratégie n'a pas été assurée par un mécanisme solide et durable." Rapport n° 2019/26 du Conseil économique, social et environnemental sur l'évaluation de la mise en œuvre de la stratégie nationale du sport à l'horizon 2020 L'une des raisons qui ont précipité l'échec de la mise en œuvre de la stratégie nationale du sport est la multiplicité et la diversité des intervenants et la différence de leurs références pour la pratique sportive, comme nous l'avons déjà mentionné au début de l'article, et qui a naturellement entraîné des problèmes de coordination et de complémentarité entre les intervenants. Le message royal est une analyse claire et explicite du domaine du sport au Maroc et a fourni des solutions et des propositions adoptées par la stratégie nationale du sport, mais dont la mise en œuvre s'est avérée difficile selon les évaluations qui ont suivi sa mise en œuvre. Les raisons peuvent être attribuées à l'absence d'un mécanisme indépendant des intervenants dans le domaine sportif et qui coordonne leurs actions après avoir défini leurs objectifs et les formules possibles de complémentarité entre eux. Il est peut-être temps de poser les fondements de ces mécanismes et de réviser et d'actualiser ce qui est stipulé dans le dahir n° 1-70-235 du 22 Rabii II 1391 (16 juin 1971) portant création du Conseil national de la jeunesse et des sports, et de réfléchir à la création d'une agence ou d'un conseil national du sport en tant qu'institution constitutionnelle indépendante installée par Sa Majesté le Roi et chargée de missions consultatives et/ou exécutives, visant à développer le sport national sous toutes ses formes et à tous les niveaux, tout en garantissant l'accès des citoyens marocains, hommes et femmes, à des opportunités de pratique sportive de qualité, quelle que soit leur niveau sportif.

Le sport national(Marocain), où en sommes-nous des recommandations de la lettre royale (skhirat 2008) ? part4 296

3. Le troisième levier : La formation (cinq axes) • Développer des programmes de formation certifiants dans les métiers du sport ; • Promouvoir des parcours de formation qualifiants pour les athlètes de haut niveau ; • Donner une dynamique au processus de détection et de développement des talents en partenariat avec les encadrants au sein des écoles et des universités sportives ; • Développer le travail bénévole pour assurer un encadrement technique de qualité pour la pratique sportive ; • Réglementer le statut des centres de formation privés et établir une classification officielle pour eux. Bilan du troisième levier lié à la « formation » selon le Conseil économique, social et environnemental  Un bilan mitigé au niveau du système de formation spécifique aux métiers du sport :  Selon l'évaluation réalisée par le secteur de tutelle, à l'exception de la mesure relative aux programmes de formation pour les athlètes de haut niveau, à travers l'adoption de parcours et de spécialisations « Sport et Études », dont les résultats ont varié selon les projets réalisés, le seul acquis réalisé dans ce domaine réside dans la création et le renouvellement des centres de formation des athlètes, une initiative qui n'était pas prévue par la stratégie nationale du sport. 4. Le quatrième levier : La problématique du financement (six axes) • Augmenter le volume de financement public alloué au sport et veiller à sa bonne gestion ; • Valoriser et renforcer les propriétés des infrastructures et des équipements sportifs gérés par le Ministère de la Jeunesse et des Sports ; • Développer le financement alloué par les entreprises aux organismes chargés du sport et aux athlètes de haut niveau ; • Établir un cadre incitatif pour les clubs sportifs, permettant notamment l'émergence de certains grands clubs au niveau continental ; • Créer un fonds de soutien au sport professionnel ; • Établir des partenariats entre les secteurs public et privé, dans le but de sensibiliser les citoyens aux avantages du sport pour la santé. Bilan du quatrième levier lié au financement selon le Conseil économique, social et environnemental  Financement insuffisant pour la mise en œuvre de la stratégie nationale du sport ;  Faiblesse dans la diversification des sources de financement pour le domaine du sport. 5. Le cinquième levier : La région comme moteur de la stratégie nationale du sport (cinq axes) • Créer des conseils régionaux du sport comprenant tous les acteurs au niveau régional, et encourager les collectivités territoriales à s'engager davantage dans la dynamique de développement du sport et de la pratique sportive au Maroc ; • Mettre en œuvre la stratégie nationale du sport sous forme de plans de développement régional du sport ; • Créer et qualifier des pôles intégrés d'excellence ; • Valoriser les qualifications naturelles des régions ; • Lancer un programme national pour développer et qualifier les infrastructures sportives, en partenariat avec les acteurs des secteurs public et privé. Bilan concernant le cinquième levier "La région comme moteur de la stratégie nationale du sport" selon le Conseil économique, social et environnemental Il était prévu que la stratégie nationale du sport soit mise en œuvre principalement au niveau régional. Cependant, à l'exception du lancement d'un programme national pour développer et qualifier les infrastructures sportives, les autres axes tracés dans la stratégie liée à la région n'ont pas été réalisés, ce qui est principalement dû à un manque de clarté dans les compétences de la région dans ce domaine et à l'absence d'un véritable transfert de compétences vers les services déconcentrés de l'État. La stratégie nationale a établi une vision politique très ambitieuse et a défini des leviers et des axes stratégiques clairs et appropriés qui restent d'actualité. Cependant, la mise en œuvre de cette stratégie n'a pas permis d'atteindre les objectifs fixés, et le sport n'occupe pas encore la place qui lui revient dans le cadre de la politique de développement du pays.

Le sport national(Marocain), où en sommes-nous des recommandations de la lettre royale (skhirat 2008) ? part 3 298

Le sport national et l'urgence de la création de l'Agence/Conseil national du sport au Maroc Le Maroc est l'un des pays pionniers dans l'établissement des fondements d'un conseil supérieur du sport. En effet, un dahir royal portant création du Conseil national de la jeunesse et du sport a été publié au Bulletin officiel en 1971 (Dahir n° 1.70.235 du 22 Rabii II 1391 (16 juin 1971)). Ce dahir royal établit un Conseil national de la jeunesse et du sport, dont émane un Comité supérieur du sport. Le dahir a défini la composition, la fonction et les missions du Conseil, et a établi un règlement régissant son fonctionnement et ses activités. Malheureusement, le dahir royal et le Conseil supérieur sont restés lettre morte. https://www.maghress.com/alittihad/127033 En 2008, le diagnostic de la situation de la pratique sportive a révélé la faiblesse de cette pratique au sein de la population (un Marocain sur six pratique le sport de manière régulière, un faible nombre de sportifs licenciés (moins de 1% des Marocains possèdent une licence sportive), et le déclin continu des résultats des sportifs marocains de haut niveau. (Ministère de la jeunesse et du sport :la stratégie nationale du sport. Novembre 2008.) Face à cette situation, le débat national sur le sport a été organisé pour la deuxième fois, après plus de quatre décennies depuis le premier débat en 1965. Ce débat a eu lieu à Skhirat en octobre 2008, avec la participation de tous les acteurs concernés par le sport au Maroc, que ce soit au niveau national, régional ou local, des secteurs public et privé. Ce débat a abouti à l'adoption de la "Stratégie nationale du sport à l'horizon 2020". Le débat national sur le sport a été l'occasion de réaliser un diagnostic de la situation du sport au Maroc, de formuler une vision dans ce domaine et de définir une feuille de route pour sa mise en œuvre. Sous la supervision directe de la Ministre de la Jeunesse et des Sports, une équipe de travail composée de représentants du Ministère de la Jeunesse et des Sports, du Ministère de l'Intérieur, du Comité national olympique marocain, d'institutions de tutelle, d'universitaires et d'experts dans le domaine du sport, a travaillé sur l'élaboration de la stratégie nationale du sport, en s'appuyant sur un diagnostic détaillé. Ce débat a été marqué par le message royal adressé aux participants, qui a mis en lumière les dysfonctionnements qui affectent le paysage sportif, au niveau de la gouvernance, des infrastructures, du financement et de la formation, et a défini les principes fondamentaux sur lesquels doit reposer la stratégie souhaitée. Plus de 11 ans après l'adoption de la stratégie nationale du sport, le Ministère de la Jeunesse et des Sports reconnaît que seule une faible proportion des mesures prévues dans le cadre de cette stratégie a été mise en œuvre, et que le sport de masse et le sport de compétition souffrent toujours des mêmes problèmes. Rappel des leviers de mise en œuvre de la stratégie nationale du sport et des évaluations du Conseil économique, social et environnemental Pour répondre à l'ensemble des ambitions énoncées dans la vision 2020, cinq leviers principaux ont été identifiés pour la mise en œuvre de la stratégie nationale du sport : 1. Le premier levier concerne la promotion du sport et de la pratique sportive, et comprend six axes : • Développer la pratique du sport et de l'éducation physique dans le cadre des efforts nationaux pour réaliser l'intégration sociale. • Renforcer la diplomatie sportive marocaine. • Mettre en place un programme pour lutter contre les violences dans les stades. • Développer le patrimoine sportif national. • Assurer la coopération entre le Ministère de la Jeunesse et des Sports et le Ministère de l'Éducation nationale. • Impliquer les médias dans le soutien au développement du sport. Bilan du premier levier selon le Conseil économique, social et environnemental :  Évaluation quantitative : Selon le rapport du Ministère de la Jeunesse et des Sports de 2017, les objectifs fixés dans la stratégie n'ont pas été atteints, et aucun progrès notable n'a été réalisé sur les six axes mentionnés  Évaluation qualitative : En raison de l'absence d'un système d'information intégré et de données statistiques précises sur les actions et les réalisations de certaines fédérations sportives, l'évaluation numérique manque de précision et ne reflète pas fidèlement la réalité. 2. Le deuxième levier : Moderniser le système de gouvernance (comprend huit axes) • Redéfinir les rôles et les responsabilités dévolus aux organismes chargés du sport ; • Adapter la structure organisationnelle du Ministère de la Jeunesse et des Sports à la stratégie adoptée, en renforçant ses compétences ; • Créer une cellule pour suivre la préparation des athlètes pour les Jeux Olympiques ; • Adapter et mettre à jour le cadre juridique actuel régissant le sport au Maroc, afin de suivre les développements dans ce domaine, notamment en ce qui concerne la professionnalisation ; • Assurer l'accès équitable des femmes aux postes de responsabilité au sein des organismes chargés du sport ; • Former un comité de pilotage pour la stratégie nationale du sport au niveau national ; • Créer un observatoire national du sport ; • Renforcer l'interaction entre les organismes chargés du sport et encourager leur organisation en réseaux. Bilan du deuxième levier lié à la modernisation des mécanismes de gouvernance selon le Conseil économique, social et environnemental  Des efforts ont été déployés pour moderniser le cadre législatif et réglementaire du sport, mais sans les achever complètement.  Il est nécessaire de renforcer les efforts pour redéfinir les rôles et les responsabilités dans le secteur sportif.  Les instances de pilotage et de supervision attendues n'ont pas été créées, ce qui reflète des lacunes dans la mise en œuvre de certaines composantes essentielles de la modernisation de la gouvernance.

Le sport national(Marocain), où en sommes-nous des recommandations de la lettre royale (skhirat 2008) ? part 2 299

Unifier le concept de sujet de discussion (le sport et la pratique sportive) Suffit-il que je transpire pour dire que je pratique le sport ? Le fait d'aller à mon travail quotidiennement à pied fait-il de moi un pratiquant de sport ? Lorsque je fais des tâches ménagères, je respire difficilement : puis-je considérer que je pratique du sport ? En essayant de répondre à ces questions, nous nous retrouvons obligés de répondre par une autre question : qu'est-ce que nous entendons par sport ? Peut-être que l'une des raisons qui m'ont poussé à écrire sur ce sujet est ma tentative de clarifier les termes liés au concept de sport. Nous allons essayer de clarifier cela en nous basant sur le rapport n° 2019/26 du Conseil économique, social et environnemental concernant l'évaluation de la mise en œuvre de la stratégie nationale du sport à l'horizon 2020. 1. Le sport Le terme "sport" implique une multiplicité de significations. Selon la Charte européenne du sport adoptée à Lisbonne en 2007, le sport est défini comme "toutes formes d'activités physiques et sportives qui visent, soit à travers une participation organisée ou non organisée, à améliorer la condition physique et la santé mentale ou à renforcer les relations sociales, ou à atteindre des résultats dans le cadre de compétitions à tous les niveaux". 2. Les pratiques sportives Le terme "sport" englobe quatre formes différentes de pratiques sportives : - Le sport de loisir ou le sport pour tous : il s'agit d'une pratique sportive de masse qui met l'accent sur l'aspect non compétitif de l'activité sportive, mais sans exclure une certaine volonté de réaliser une performance ou de vivre une expérience de compétition. Ce type d'activité sportive est caractérisé par son aspect ludique et récréatif, et il est considéré comme un domaine où se concrétisent les valeurs de solidarité, de compétition et de soutien mutuel, loin de toute classification par niveau. La pratique de ce type d'activités sportives se caractérise par le fait qu'elle est soit non réglementée, soit insuffisamment réglementée, soit soumise à une réglementation et à un arbitrage subjectif. - L'éducation physique et sportive : e Elle est dispensée principalement à l'école pour promouvoir le développement de l'enfant tant sur le plan mental que physique. Dans ce contexte, la pratique d'activités sportives, avec les valeurs qu'elle véhicule, est une fin en soi, indépendamment des résultats obtenus. En effet, l'éducation physique et sportive est un levier de transmission de valeurs et un outil d'éducation à la citoyenneté, permettant aux citoyens, dès leur jeune âge et sans aucune discrimination, de développer un ensemble de compétences et de comportements qui garantissent leur équilibre et leur imprégnation des valeurs de la vie en société. - Le sport de compétition : Il peut être défini comme une activité sportive qui repose sur la recherche de résultats et la réalisation de performances. Le sport de compétition se pratique dans un cadre régi par des règles clairement définies et dépasse le cadre du simple plaisir et du divertissement. - Le sport d'élite : Il représente le niveau le plus élevé du sport de compétition, également connu sous le nom de sport de haut niveau, et nécessite la capacité de participer à des compétitions organisées au niveau national, régional ou international. Si ces trois formes de niveaux de pratique sportive sont distinctes, elles restent néanmoins interconnectées. En effet, le développement du sport de compétition et du sport d'élite qui répondent aux critères d'efficacité et d'excellence ne peut se faire correctement que sur la base d'une large base de sportifs ayant reçu une bonne éducation physique et sportive ou pratiquant une activité sportive au sein de la catégorie "sport de masse", à condition de jeter des ponts entre ces différentes formes de pratique sportive. Et pour jeter ces ponts et rechercher la cohérence et l'interconnexion entre les différents intervenants dans le domaine sportif, il y a toujours eu un manque de mécanisme d'institutionnalisation pour garantir l'intégration et la coordination entre les différents intervenants.
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Le sport national(Marocain), où en sommes-nous des recommandations de la lettre royale (skhirat 2008) ? part 1 297

Nous vivons un phénomène étrange et beau après chaque participation sportive marocaine continentale ou internationale, en particulier les cycles de championnats du monde et les cycles de Jeux olympiques, où la majorité des Marocains se transforment en analystes sportifs, techniciens sportifs, analystes sociaux, psychologues, médecins sportifs et spécialistes de toutes les sciences liées au sport. Il y en a qui se considèrent meilleurs que tel joueur ou qui connaissent des joueurs meilleurs que lui, et qui pensent qu'ils sont meilleurs techniquement et tactiquement que tel entraîneur et meilleurs gestionnaires que tel responsable. Et le beau dans ces moments, après chaque manifestation sportive mondiale ou continentale ou cycle olympique, c'est l'unité du sujet entre les Marocains. On les voit discuter des raisons de la victoire et des raisons de la défaite autour de la table à manger à la maison entre partisans et opposants, entre les enfants et les parents, et dans les cafés et les bars entre les clients et les serveurs. Le vendeur de cigarettes à crédit et le cireur de chaussures qui passe entre les clients de temps en temps interviennent dans la discussion en faisant un commentaire ou en confirmant une proposition. Dans les bureaux de travail, entre collègues de travail, la hiérarchie administrative disparaît parfois et certains contestent l'analyse de leur directeur ou de leur supérieur hiérarchique, et le plus souvent sans porter atteinte à l'autorité de la direction. Dans les marchés, entre les clients et les vendeurs, et tous ceux qui écoutent la conversation, même si les interlocuteurs ne se connaissent pas, ils sont tous réunis et unis par le sujet des résultats des équipes nationales et se posent des questions et proposent des solutions. C'est une façon de s'exprimer sur l'appartenance à la patrie bien-aimée. Lorsqu'on écoute attentivement les discussions qui se propagent ici et là sur les résultats sportifs des équipes nationales (surtout si elles sont désastreuses, ce qui est la caractéristique des dernières années), il apparaît clairement que chaque intervenant a ses propres références à travers lesquelles il discute des sujets liés au sport. Certains attribuent la faiblesse des résultats à l'inefficacité du président de la fédération sportive, d'autres à l'absence de transparence dans la sélection des éléments des équipes nationales par les directeurs techniques et les entraîneurs, et d'autres encore à l'absence d'espaces verts et de loisirs dans les quartiers. Certains lient les défaites à l'incapacité de l'enseignant d'éducation physique et sportive à accomplir ses tâches. Toutes ces analyses sont logiques du point de vue de leurs auteurs. Et je me rappelle ce qui a été mentionné dans la lettre royale à nouveau concernant le domaine sportif dans notre pays : "Ce qui complique encore plus les choses, c'est que la méthode d'organisation de la pratique sportive dans notre pays repose sur l'intervention de nombreux acteurs sans coordination entre eux... et le pire, c'est que la détermination des responsabilités n'est souvent pas claire." (Lettre royale aux participants au débat national sur le sport à Skhirat le 24 octobre 2008). Les Marocains sont un peuple passionné de sport, d'informations sportives et de discussions sur le sport, de classements des équipes à l'intérieur et à l'échelle internationale, et de transferts de joueurs et d'entraîneurs... Bien que nous ne soyons pas une nation sportive selon les statistiques du ministère de la Jeunesse et des Sports en 2008. La "stratégie nationale du sport" indique que le nombre de pratiquants réguliers d'activités sportives ne dépasse pas 13 % de la population, et que seuls 2,8 % de la population possèdent une licence sportive. Nous sommes une nation passionnée de sport, mobilisée pour soutenir et encourager ses champions, et fière de ses réalisations et du drapeau marocain flottant dans les rencontres internationales (Lettre royale aux participants au débat national sur le sport à Skhirat le 24 octobre 2008).
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LES EXAMENS DU BACCALAUREAT !! SONT-ILS UNE FATALITE ??(partie 3) 337

PEUT-ON PREVOIR LES EXAMENS DU BACCALAUREAT AUTREMENT ? Étant donné le coût financier et émotionnel élevé, les familles sont la seule partie qui supporte ces dépenses sans compensation. Souvent, les familles discutent entre elles de ce coût financier et émotionnel. Cette discussion nous pousse, en tant que parents, à nous demander si cet examen, sous sa forme actuelle, est inévitable ou s'il existe d'autres formes qui pourraient conduire à des résultats similaires Y’A-T-IL DES SYSTEMES SCOLAIRES QUI N'ONT PAS D'EXAMENS DE BACCALAUREAT Bien entendu, les responsables centraux au niveau du ministère de tutelle, ont dû débattre ce sujet, je le mets au-devant de la scène pour inciter la société civile à s’impliquer à discuter le sujet. Finlande : Le système scolaire finlandais est connu pour son approche flexible et centrée sur l'élève. Les élèves finlandais ne passent pas d'examen national à la fin de leurs études secondaires. Au lieu de cela, les écoles évaluent les élèves en fonction de leurs performances tout au long de l'année. Danemark : Les élèves danois passent un examen à la fin de leurs études secondaires, mais il n'est pas aussi central que le baccalauréat au Maroc. L'examen est plus flexible et permet aux élèves de choisir les matières qu'ils souhaitent étudier. Suède : Les élèves suédois passent un examen national à la fin de leurs études secondaires, mais il est plus axé sur les compétences et les connaissances que sur les notes. Les élèves sont également évalués en fonction de leurs projets et de leurs travaux pratiques. Nouvelle-Zélande : Le système scolaire néo-zélandais est basé sur un système de crédits et de qualifications. Les élèves peuvent choisir les matières qu'ils souhaitent étudier et passer des examens pour obtenir des crédits. Il n'y a pas d'examen national unique comme le baccalauréat. Écosse : Les élèves écossais passent des examens nationaux à la fin de leurs études secondaires, mais ils sont plus flexibles et permettent aux élèves de choisir les matières qu'ils souhaitent étudier. Les examens sont également axés sur les compétences et les connaissances. Comme mentionné précédemment, poser ces questions sur la forme que prennent les examens du baccalauréat et leurs impacts sur les personnes directement concernées est l'occasion de dire que la forme actuelle n'est pas un destin inéluctable, mais plutôt un choix basé sur des fondements solides. Cependant, discuter de nouvelles formes qui pourraient être meilleures que l'actuelle reste soumis à un débat sociétal et à une décision prise par les spécialistes compétents.

LES EXAMENS DU BACCALAUREAT !! SONT-ILS UNE FATALITE ??(partie 2) 340

Les académies régionales de l'éducation et de la formation et leurs services extérieurs : Pendant la période des examens, vous ne pouvez pas parler dans les halls des académies régionales et de leurs services extérieurs d'autre chose que des examens, et vous ne pouvez pas tenir de réunions avec les responsables sur des sujets autres que les examens, non pas parce qu'ils refusent, mais parce que la plupart des responsables sont en tournée aux centres d'examen pendant la passation, tandis qu'avant les examens, tout le monde est occupé à déterminer les centres qui doivent répondre à certaines conditions et à répartir les candidats sur les centres qui sont soumis à certains critères, et à déterminer les ressources humaines nécessaires et à préparer les nominations et les affectations et les convocations et à ajuster le budget nécessaire pour ces opérations, y compris l'impression et la numérotation des salles, etc. Et il reste en dernier lieu la crainte des taux de réussite, qui sont publiés par l'administration centrale sous forme de pourcentages de réussite par région et de leur classement selon ces pourcentages, ce qui est un coup dur porté à la démocratie et à l'égalité des chances lorsqu'on compare les taux de réussite d'une académie qui abrite le tiers des candidats avec 16 directions provinciales à des académies qui ont 2 ou 3 directions provinciales, et lorsqu'on compare les résultats des élèves d'établissements d'enseignement dans un environnement semi-rural où les centres de langues et les établissements qui s'occupent du soutien et de la préparation aux examens sont absents, avec les taux de réussite des établissements dans l'environnement urbain qui bénéficient de la présence de centres de langues et d'établissements qui se sont spécialisés dans les heures supplémentaires et la préparation aux examens... Certains établissements, en particulier les privés, qui affichent le pourcentage de réussite de leurs élèves comme label de qualité. Directions provinciales et établissements scolaires : En plus des tâches qui leur sont confiées, les directions provinciales et les établissements scolaires sont responsables de la préparation des conditions appropriées pour passer les examens et de contrôler les heures de début et de fin des examens, de collecter les sujets et de les répartir selon les filières et les matières, de contrôler l'absence et la présence, de surveiller et de contrôler les tentatives de triche, de désigner les surveillants, de préparer les salles et de les numéroter, etc. De nombreuses opérations. Les établissements scolaires et les directions provinciales restent sensibles au maintien de leurs responsables lors de l'annonce des taux de réussite et du nombre de mentions obtenues par leurs élèves (les résultats du suivi des taux de progression dans la réalisation des indicateurs des écoles pionnières et la chute de certains directeurs provinciaux aux couleurs rouges et orange n’est pas encore oublies). Selon les statistiques fournies par le ministère, pendant au moins une semaine, les cours ont été suspendus dans 1995 établissements scolaires à différents niveaux (centres d'examen). En outre, environ 50 000 enseignants n'ont pas rejoint leurs établissements (chargés de faire passer les examens), auxquels s'ajoutent 43 000 autres qui seront chargés de corriger les examens. (Les écoles pionnières ne sont pas concernées par ces mesures) Familles des candidats : Nous avons tous probablement vécu cette expérience d'être père ou mère d'un candidat aux examens du baccalauréat (session nationale et avant cela, session régionale des examens de la première année du baccalauréat), et nous nous souvenons tous de ce que nous avons enduré pendant les deux années du baccalauréat (en particulier les mères. Et c'est peut-être un sujet à analyser par nos sociologues : pourquoi les mères ?). Nous perdons notre boussole avec nos enfants à l'apogée de leur adolescence et des changements hormonaux, physiques et intellectuels qu'elle implique. Nous perdons la boussole et devenons otages de nos fils et filles et nous nous soumettons à des caprices que nous refusons parfois dans des circonstances normales pour ne pas perturber les préparatifs des enfants pour l'échéance nationale. Les élèves à cet âge ne peuvent pas déterminer le niveau socioculturel de leur famille, et certaines familles inscrivent leurs enfants pendant les deux années du baccalauréat dans des centres de langues, des établissements de soutien et des enseignants qui se sont spécialisés dans les cours de soutien et d'heures supplémentaires, avec les charges supplémentaires qui en découlent, qui dépassent parfois les deux tiers du salaire des parents, en plus de se soumettre à certaines lubies des candidats qui profitent de cette circonstance pour passer la nuit chez leurs amis et amies sous prétexte de révision et de préparation aux examens, avec tous les dérapages possibles de tels comportements, qui sont dans certaines familles dans des circonstances normales impossibles et interdites, mais l'investissement pour une moyenne qui garantit l'accès à des écoles classées annule presque toutes les interdictions. J'ajoute peut-être certaines pratiques de certaines familles qui ne voient pas d'un bon œil l'absence d’appels téléphoniques de la part de tous les membres de la famille pour s'assurer de l'état de leur fils ou fille qui passera l'examen, et cette opération peut aller jusqu'à la rupture des relations diplomatiques et des liens familiaux en cas de réussite du fils ou de la fille et de l'absence d’appels téléphoniques de la part des membres de la famille proches et éloignés pour féliciter cette réussite. Les candidats : La période de passage de l'examen du baccalauréat est probablement l'une des plus difficiles pour les élèves. Les candidats ressentent une grande responsabilité envers eux-mêmes et leur famille. Les parents placent souvent des attentes élevées sur leurs enfants, ce qui accroît la pression sur eux. Cela peut générer une grande anxiété et une peur de l'échec ou d'obtenir un score insuffisant. Plus l'échéance approche, plus les élèves se sentent pressés par le temps et ont l'impression qu'il ne leur reste pas suffisamment de temps pour se préparer correctement. Cette anxiété peut avoir des conséquences négatives sur les résultats de l'examen et sur les relations avec leur famille et leurs amis. C'est pourquoi le soutien psychologique des parents est crucial, en particulier si l'élève n'obtient pas les résultats escomptés.
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LES EXAMENS DU BACCALAUREAT !! SONT-ILS UNE FATALITE ??( partie 1) 338

LES EXAMENS DU BACCALAURÉAT !! SONT-ILS UNE FATALITÉ ?? (partie 1) Chaque année à la même période, presque toutes les familles, tous les cadres du ministère de l'Éducation nationale du préscolaire et des Sports, les collectivités locales, la Gendarmerie royale, la Sûreté nationale, les chioukhs, les mkadmines, les réseaux sociaux, bref, tout ce qui bouge, n’ont qu’un mot d’ordre : les examens du baccalauréat. DES SCÈNES QUI SE RÉPÈTENT La même scène se reproduit chaque année, des mères qui attendent anxieusement près des portes, les yeux rivés sur les entrées, le cœur battant, tandis que leurs enfants sont en cours d'examen. Chaque mère espère que son enfant sortira de la salle d'examen avec un sentiment de satisfaction et de réussite (pourquoi les mères ? un sujet digne d’étude sociologique. (Un grand salut à toutes les mères.) La même scène se reproduit chaque année, des micro trottoirs à la recherche du buzz (pour ne pas dire des journaliste) qui accueillent les premiers sortants, qui sont dans la majorité des cas ceux qui n’avaient pas de réponses aux questions posées et qui n’ont pas réussis à détourner la vigilance des surveillants des salles d’examen (pour au moins éviter la note éliminatoire), et qui malgré leurs âges (mineurs dans la majorité) sont interceptés par des questions de sketchs qui tombent à plat et s'emparent de déclarations des adolescent, dans des moments de tension et de faiblesse psychologique, et diffusent intentionnellement des extraits contenant des menaces, des propos irresponsables et des moqueries envers l'examen et l'école, dans le but de créer un buzz et de susciter l'excitation, même en détruisant la sacralité et la dignité de l’école, de l'institution éducative, et à Cela porte aussi atteinte à la dignité de l'élève marocain et contribue à propager une image stéréotypée qui nuit à la jeunesse et sape la confiance dans le système scolaire public. (N’est-ce pas là un détournement de mineurs, un abus de confiance, ça doit être interdit par la loi ?) La même scène se reproduit chaque année, le ministère de tutelle qui déclare les dispositions prises pour lutter contre les fraudes par la mise en œuvre des dispositions de la loi nᵒ 02.13 relative à la répression de la triche aux examens. La loi a été promulguée en 2016, prévoyant des sanctions pénales allant de 6 mois à 5 ans d'emprisonnement et des amendes pouvant atteindre 10 000 dirhams, ainsi que des sanctions disciplinaires au sein des centres d'examen. (La fraude persiste et résiste à tous les efforts de lutte) Les résultats du baccalauréat 2024 indiquent que seulement 4 500 cas de fraude ont été enregistrés.) La même scène se reproduit chaque année : une augmentation des campagnes de marketing sur quelques réseaux sociaux pour des outils technologiques avancés, des dispositifs électroniques sophistiqués qui aident à tricher au baccalauréat. Nous pensons que Cette recrudescence de la triche est souvent liée à la forte pression que subissent certains élèves, poussés par des attentes familiales élevées et un système éducatif parfois jugé rigide. Pour beaucoup d’entre eux, le baccalauréat représente une étape cruciale, un « ticket d’entrée » à l'université et un avenir meilleur. LE COUT IMMATÉRIEL DES EXAMENS DU BACCALAURÉAT. Pour ceux qui s'intéressent au coût financier des examens du baccalauréat, en particulier en ce qui concerne certains responsables de ces examens, vous pouvez consulter la lettre n° 24/3887 du 5 novembre 2024. Nous aborderons dans ce paragraphe l'impact de l'organisation et de la passation des examens du baccalauréat sous sa forme actuelle sur certains acteurs directs de ces examens. Le ministère de tutelle : Lors de la préparation des examens (à caractère national) en général et des examens du baccalauréat en particulier (examen national), le Centre national des examens et ses cadres deviennent une ruche qui ne distingue pas entre le jour et la nuit. Un travail acharné et des degrés élevés de vigilance et de préparation, des cellules et des commissions, des réunions et une répartition des tâches, des salles numérotées et affectées aux différentes matières concernées par l'examen. Tout cela se déroule quelques jours avant les examens. Le niveau de préparation est à son apogée pendant les jours de passation des examens, des jours qui font du centre un lieu de retraite pour ces commissions, où ils coupent leur lien avec le monde extérieur, dorment, se réveillent, mangent, boivent et se lavent au centre qui veille à fournir toutes les conditions appropriées pour ce grand chantier, avec tout ce que cela nécessite en termes de logistique, d'organisation et de coordination, et tout ce que cela implique en termes d'effort et de pression psychologique et de peur de commettre des erreurs de frappes , de grammaire ou de connaissance dans les sujets ou de survenir des problèmes imprévus dont le Centre national des examens est innocent, car c'est la responsabilité des commissions spécialisées (salutations aux cadres expérimentés des fonctionnaires du centre et aux inspecteurs et enseignants membres des commissions) qui ont veillé à préparer 597 sujets d'examen pour les deux sessions ordinaire et de rattrapage (en plus des éléments de réponse à ces sujets et de la préparation de sujets de réserve et d'éléments de réponse). Selon le communiqué de presse du ministère en date du 29 mai 2025, le nombre de candidats à la session ordinaire de mai 2025 du baccalauréat a atteint 495 395 candidats, répartis sur 1 995 centres d'examen, avec un observateur et un chef de centre et une équipe de travail pour chaque centre, et la mobilisation de 50 600 enseignants pour veiller à la passation des examens, en plus de 43 000 correcteurs pour les matières de l'examen.
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Rabat : conférence sur les droits humains dans le sport 392

Le Conseil de l'Europe, en collaboration avec le Ministère de l’Enseignement Préscolaire et des Sports, et avec l’appui de l’ambassade de Suisse auprès du Royaume, a organisé à Rabat les 23 et 24 juin derniers une conférence consacrée aux Droits Humains dans le Sport. Ont été conviés l'ensemble des départements et administrations concernés, le mouvement sportif national, ainsi que des chercheurs spécialisés dans le domaine. Ce choix de date n’est pas fortuit : nous sommes à quelques mois de la Coupe d'Afrique des Nations 2025, et quelques années de la Coupe du Monde de football que co-organiseront le Maroc, l’Espagne et le Portugal. Ces événements sportifs majeurs imposent au Royaume de renforcer et de mettre à jour son cadre juridique et institutionnel en matière de droits humains dans le sport. Pour le Conseil de l’Europe, le sport n’est pas seulement une activité physique et sociale essentielle, c'est aussi un vecteur fondamental des droits humains, incarnant des valeurs telles que le respect, la non-discrimination, la solidarité et la justice. Pour protéger et promouvoir ces droits, il s’appuie sur plusieurs conventions clés: la Convention de Macolin, celle sur le dopage et celle de Saint-Denis. Ces instruments juridiques constituent la pierre angulaire de son engagement pour un sport éthique, sûr et inclusif. Le Maroc a signé la Convention de Macolin. Elle est en attente de ratification. Il a également adhéré aux dispositions de la Convention sur le dopage, mais demeure observateur pour ce qui est de la Convention de Saint-Denis. La conférence a permis donc d’aborder ces différents cadres juridiques, de les expliciter davantage mais également de faire le point sur les avancées du Royaume dans ces domaines. Après la partie officielle et les interventions des départements du Ministère de l'Education Nationale du Préscolaire et des Sports, du Ministère de la Justice, du Ministère Public, celle du représentant de la Fédération Royale Marocaine de football, de l'ambassadeur de Suisse à Rabat et celle de la Cheffe du Bureau du Conseil de l'Europe à Rabat, plusieurs experts se sont succédé pour expliciter davantage la thématique: Pr. Younes Lazrak Hassouni pour ce qui est du cadre juridique marocain relatif aux droits humains dans le sport. Dr Fatima Abouali, présidente de l’Agence Marocaine Antidopage a parlé de l’engagement de l'AMAD pour le respect des droits humains. La Convention sur le dopage de 1989, complétée en 2002, cherche à préserver la santé et l’équité sportive en éradiquant le dopage, considéré comme une violation de l’éthique sportive et une menace pour la santé des sportifs. Elle soutient le droit fondamental à un sport sain, équitable, garantissant la dignité des pratiquants. M. Younes El Mechrafi, Directeur Général de la Marocaine des Jeux et des Sports, a traité de la lutte contre le développement des paris illégaux au vu de la Convention Macolin, adoptée en 2014 et visant à renforcer la coordination nationale et la coopération internationale pour prévenir et combattre la manipulation des compétitions sportives, qu’elle soit liée à des activités criminelles ou aux paris sportifs. Elle protège l’intégrité du sport, garantissant un environnement équitable pour athlètes et spectateurs, un aspect essentiel des droits humains dans le sport. Les interventions marocaines ont été suivies par celles des experts du Conseil de l’Europe : Mme Elena Caser, de la Division Sports, a exposé les axes prioritaires du Conseil pour la préservation de l’intégrité du sport. M. Nicolas Sayde a détaillé la mise en œuvre de la Convention de Macolin pour lutter contre la manipulation des compétitions sportives, recourant à des exemples concrets. Mme Marie Françoise Glatz, secrétaire de la Convention de Saint-Denis, a présenté les principes et normes de cette convention, soulignant son approche intégrée et pluri-institutionnelle pour la gestion sécurisée des manifestations sportives. M. Paulo Gomes, chef de l’Unité de la Convention, a insisté sur la valeur ajoutée de cette convention pour le Maroc, notamment en termes de cadre juridique renforcé et de sécurisation des grands événements sportifs à venir. L'Objectif était clair : convaincre le Maroc à adhérer pleinement à la Convention de Saint-Denis. Cette convention est à ce jour le seul instrument international contraignant qui établit une approche intégrée pour assurer la sécurité, la sûreté et la qualité des services lors des manifestations sportives. Elle favorise une coopération étroite entre acteurs publics, privés et supporters pour créer des événements sportifs accueillants, sûrs et respectueux des droits humains, notamment en matière de lutte contre la violence, contre le racisme et la discrimination. Cette dernière convention a suscité de nombreux débats, notamment parmi les représentants du Ministère de la Justice, du Ministère Public et de la Délégation Générale de la Sûreté Nationale, d’autant plus que le Maroc prépare actuellement son arsenal juridique pour l’accueil de la CAN et de la Coupe du Monde, conformément aux exigences des différents cahiers des charges. Au-delà des conventions internationales, le Maroc est l’un des rares pays au monde à avoir inscrit le sport et l’activité physique dans sa Constitution. Il en fait un droit pour le citoyen et une obligation pour l'Etat. L’activité physique constitue le premier pilier de tout système de santé global, tant physique que mental. Le sport, quant à lui, joue un rôle crucial par ses dimensions ludiques, sociales, politiques et géopolitiques. C’est également un secteur économique important, contribuant significativement au PIB, directement ou indirectement. Le Royaume dispose d’un cadre normatif solide: La loi n° 30-09 relative à l’éducation physique et aux sports, la loi n° 84-12 relative à l’organisation des activités sportives, la loi n° 09-09 contre la violence dans les stades et la loi n° 97-12 pour la lutte antidopage, encadrant contrôles et sanctions. Ces lois sont complétées par le décret n° 2-10-628 de 2011 relatif à la loi 30-09. Ce dispositif assez complet entend faire du sport un espace de respect, d’équité et de solidarité, en phase avec les valeurs universelles des droits humains. La bonne organisation des manifestations sportives, la lutte contre le dopage et la lutte contre la violence forment un triptyque fondamental garantissant l’intégrité, la santé, la sécurité et le respect des droits fondamentaux dans le sport. Cette vision intégrée place le sport au cœur des politiques publiques de promotion des droits humains, en en faisant un levier puissant pour une société plus juste, inclusive et solidaire. La tenue de cette conférence à Rabat confirme la volonté du Royaume de se conformer aux normes internationales les plus exigeantes dans ce domaine, et témoigne de son ouverture à la coopération avec ses partenaires, notamment l’Union Européenne et ses instances dédiées.

Maroc 2030 : le football, un levier géopolitique et stratégique en attendant les autres disciplines sportives… 532

Le Royaume du Maroc, à travers le football, s’impose aujourd’hui comme un acteur majeur de la géopolitique sportive. Il manifeste clairement sa volonté de se tailler une place de choix sur la scène internationale dans ce domaine. Une vision au plus haut niveau de l'Etat, par ailleurs partagé par le peuple marocain qui fait sien ce choix. Cette dynamique s’illustre notamment par la co-organisation de la Coupe du Monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal, un événement d’envergure historique qui symbolise une victoire politique et diplomatique majeure. Cette co-organisateur de la Coupe du Monde 2030, aux côtés de deux états européennes, est le fruit d’une longue stratégie patiente et déterminée. Le résultat d’une conviction ancienne qui ne s’est jamais altérée. Après cinq candidatures infructueuses, le royaume a su convaincre la FIFA et les fédérations membres, devenant ainsi le deuxième pays africain à accueillir le tournoi après l’Afrique du Sud en 2010. En fait, hormis les contingences politiques d’alors, la sympathie mondiale réservée à Nelson Mandela et les pratiques douteuses des décideurs de la FIFA de l’époque, jamais l’Afrique du Sud n’aurait pu organiser la Coupe avant le Maroc, pour des raisons footballistiques évidentes . Le Royaume a tout de même été récompensé pour sa patience, sa résilience et sa conviction. Il va abriter le mondial du centenaire, une édition à tous points de vue, exceptionnelle, inscrite dans une logique de partage des coûts. Elle aura un impact économique et diplomatique considérable, renforçant les liens entre l’Europe et l’Afrique et mettant en lumière le rôle du football dans le rapprochement entre les peuples, le développement social et sportif de la région. Jamais l’Europe n’aura été aussi proche et coopérative avec le continent noir et inversement. Le Maroc organise au nom de tout un continent. Le football est un véritable outil de soft power que la Maroc manie pour renforcer ses relations diplomatiques en Afrique. Sa Majesté le Roi n'a t il pas ordonné au Comité Local d’Organisation d’inclure des compétences de tout le continent? La Fédération Royale Marocaine de Football a depuis longtemps multiplié les partenariats avec des fédérations africaines, offrant un soutien financier et logistique, et invitant de nombreux pays à utiliser les nombreuses infrastructures modernes du pays pour leurs entraînements ou compétitions. Cette politique volontariste et positive consolide naturellement l’influence marocaine sur le continent, dans un contexte où le pays cherche à contrer celle d’autres puissances régionales qui ne lui vouent pas un grand amour. Au plan footballistique pur, le Maroc s’affirme progressivement comme une puissance africaine. Il remporte ou participe à toutes les finales continentales majeures avec une montée en puissance constante de ses équipes nationales. Cette réussite est soutenue par des investissements massifs dans la préparation des joueurs, avec la construction de centres de formation performants à l’image de l’Académie Mohammed VI de Salé. Le Royaume exporte également de plus en plus de joueurs et d’entraîneurs vers les championnats en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. Ceci contribue au renforcement de son image et de son influence. Selami à titre d'exemple vient tout récemment de qualifier la Jordanie pour la 1ère fois de son histoire en coupe du monde, une équipe mise sur orbite par son compatriote Amouta. Par ailleurs, la diaspora marocaine joue un rôle clé : de nombreux joueurs nés ou formés à l’étranger choisissent enthousiastes de porter les couleurs marocaines, décomplexés et fiers de représenter leur pays d’origine. Cette mobilisation de talents diasporiques est un atout stratégique qui enrichit les sélections nationales et renforce leur rayonnement. Le Maroc ne se contente donc pas de la simple ambition sportive du football. Il le conçoit comme un vecteur de rayonnement international, un levier de marketing territorial , comme en témoigne la convention stratégique « Maroc, Terre de Football » signée entre la FRMF et l’Office National Marocain du Tourisme. Cette alliance traduit la volonté du Royaume de bâtir une image forte, inspirante, et d’attirer passionnés et touristes du monde entier. C’est le prolongement de la politique de construction et de renforcement de la marque Maroc, qui s’impose chaque jour un peu plus dans le monde économique à l’échelle universelle. Le Maroc n’a plus de complexe à s’avouer être une puissance industrielle qui s’affirme chaque jour un peu plus. La démarche s’inscrit dans une perspective géostratégique globale où le football est appelé à renforcer la place du Maroc sur la scène africaine et internationale, à affirmer son leadership continental et à soutenir ses avancées diplomatiques, notamment sur la question sensible des provinces du sud. En utilisant le sport comme un outil diplomatique et économique, le Maroc vise à consolider ses alliances, à étendre son influence et à préparer un avenir où il occuperait une position centrale dans les relations entre l’Afrique, l’Europe et le monde et il ne s'en cache point. Tout le monde a aujourd’hui compris que pour traiter avec l’Afrique, notamment pour les questions économiques et certains aspects politiques, le Royaume est incontournable. La question se posent désormais pour les autres disciplines sportives. En fait, cette politique du football n’a pu se mettre en place et réussir que par la compréhension de la vision royale dans ce domaine, de la part d’une fédération qui, avant toutes les autres, a rectifié le tir, suite à la lettre royale adressée au monde du sport en 2008. La FRMF s’est mise en marche de façon intelligemment construite, récoltant aujourd’hui les premiers résultats de son engagement. D’autres fédérations, hélas, sont restées dans l’obscurité, empêtrées dans une certaine platitude voire une léthargie qui les rend de plus en plus médiocres, de plus en plus décriées. D’ailleurs. Certaines, et non des moindres, sont simplement insignifiantes au plan continental et mondial, ou le sont devenues par manque de clairvoyance et de compétence, alors que les moyens sont là et que tous les voyants sont au vert pour le sport en général. Le développant des autres disciplines, pourrait diversifier le soft power sportif du pays, renforcer ses liens diplomatiques et mieux répartir les retombées économiques et culturelles des événements sportifs sur l’ensemble du territoire national. La diversification étant justement au cœur de la vision royale. En attendant, le Maroc fait donc du football un atout politique majeur, mêlant sport, diplomatie et développement économique pour s’imposer comme un acteur incontournable de la géopolitique sportive. La Coupe du Monde 2030 est à la fois un symbole et un catalyseur de cette stratégie ambitieuse, qui promet de redessiner les équilibres régionaux et internationaux autour d’un ballon plus rond que jamais et ce en attendant le réveil des autres disciplines sportives ?

Sa Majesté le Roi Mohammed VI : Héritier d’une Tradition, Artisan d’une Modernité Souveraine 516

Bien avant les grandes transformations des années 1920, le Maroc a connu d’importantes tentatives de modernisation sous le règne de Hassan Ier (1873-1894). Sultan visionnaire, Hassan Ier a entrepris de réformer l’administration, de renforcer l’armée et de développer les infrastructures, notamment les routes et les communications. Ses efforts se sont heurtés à un contexte interne conservateur, marqué par la résistance des fouqahas et des élites attachées aux structures traditionnelles. Il a dû faire face également aux pressions croissantes des puissances européennes cherchant à s’implanter au Maroc. Ce double obstacle a limité la portée des réformes, mais a néanmoins posé les bases d’une modernisation progressive. Avant lui, Sidi Mohammed ben Abdallah, sultan éclairé du XVIIIe siècle, avait déjà joué un rôle majeur dans l’ouverture du Maroc sur le monde. Il est notamment à l’origine de la fondation et du développement du port d’Essaouira (alors Mogador) en 1765, conçu comme un hub commercial stratégique pour contrôler le commerce extérieur. Grâce à sa position géographique et ses infrastructures, Essaouira est rapidement devenue un carrefour incontournable des échanges entre l’Afrique subsaharienne, l’Europe et la Méditerranée, renforçant ainsi les liens économiques et diplomatiques du royaume. D’autres souverains ont poursuivi cette dynamique. Moulay Abdelaziz (1894-1908) a continué certaines réformes militaires et administratives malgré une période d’instabilité croissante. Sous le protectorat français, Moulay Youssef (1912-1927) a dû composer avec la domination coloniale tout en tentant de préserver une certaine souveraineté marocaine. Monté sur le trône en 1927 à seulement 19 ans, Mohammed V est devenu le symbole de la résistance marocaine face au protectorat français. Refusant la domination coloniale, il a soutenu le mouvement nationaliste, notamment lors de son discours historique de Tanger en 1947, où il a revendiqué l’unité et l’indépendance du Maroc. Exilé de 1953 à 1955, son retour triomphal a marqué le début de la fin du protectorat. En 1956, il a proclamé l’indépendance et posé les fondations d’un Maroc souverain. Il a ensuite engagé la construction d’un État moderne en réformant les institutions, en unifiant le territoire, en développant l’éducation et en amorçant la modernisation économique, en créant les Forces Armées Royales et les autres corps sécuritaires tout en affirmant l’identité culturelle nationale. Fils de Mohammed V, Hassan II (1961-1999) a consolidé l’État marocain en instaurant une monarchie constitutionnelle et en développant des infrastructures essentielles. Il a su allier tradition et modernité, renforçant la souveraineté nationale tout en ouvrant le pays aux investissements étrangers et aux échanges internationaux. Sous son règne, le Maroc a connu des avancées majeures dans les domaines économique, social et culturel, posant les bases d’une modernisation durable et préparant le terrain pour les transformations actuelles. Hassan II va rester dans l’histoire pour avoir progressivement recouvert l’intégrité territoriale du Royaume dans un contexte interne et international difficile, voire hostile. Sous Mohammed VI, le Maroc connaît une transformation profonde, comparable en ampleur à celle des années 1920, mais dans un contexte souverain et globalisé. Son règne, marqué par une vision claire et une volonté affirmée, conjugue respect des traditions et ouverture vers la modernité. Le pays investit massivement dans les infrastructures de transport : routes, trains à grande vitesse, aéroports et dans les équipements publics et privés à travers tout le territoire. L’intégration avec les économies occidentales s’est renforcée, faisant du Maroc une destination privilégiée pour les investissements directs étrangers, attirant chaque année des milliards de dollars. Des projets phares, notamment en préparation de la Coupe du Monde 2030, stimulent le développement d’infrastructures sportives, touristiques et culturelles, affirmant le rayonnement international du pays. Parallèlement, une modernisation sociale et économique est engagée, avec des initiatives pour améliorer l’éducation, la santé, l’innovation et le développement durable, inscrivant le Maroc dans une dynamique globale et moderne. Le Maroc a simplement triplé son PIB en moins de vingt années. Le tout s’inscrivant dans la Continuité et le renouveau. C’est en fait un Maroc en perpétuelle réinvention Le parallèle entre les grandes transformations des années 1920 et l’ère Mohammed VI révèle un Maroc capable de se réinventer constamment. Alors que la métamorphose des années 1920 était dictée par un contexte colonial, celle d’aujourd’hui est le fruit d’une ambition souveraine, tournée vers un développement équilibré, inclusif et durable. Elle incarne la volonté d'un souverain avec une vision multilatérale. Aucun domaine n'est laissé de côté ou oublié. Les grands projets d’hier et d’aujourd’hui témoignent d’un énergie de transformation encore plus forte et plus déterminée, avec des finalités différentes : passer d’un Maroc sous tutelle, un Maroc dépendant, subissant impuissant les conjonctures, à un acteur majeur sur la scène internationale, capable d’attirer et de coopérer avec le monde et de bâtir son avenir avec confiance. Aujourd’hui, le Maroc s’inscrit dans une longue tradition de métamorphoses historiques. Chaque époque a façonné un pays dynamique, tentant une modernité et des ambitions des fois réussies des fois avortées. Il est tout de même resté fidèle à son histoire millénaire et à son héritage culturel. Aujourd’hui il se redresse, se modernise et s’affirme comme un pays émergeant sur lequel on peut conter . Le Royaume de Mohammed VI est ainsi prêt à relever les défis du XXIe siècle avec audace et détermination et cette fois ci il s'arme d'institutions de visions et de stratégies claires et puissantes. La volonté royale oriente ainsi le pays vers un développement véritable profitant à tous, un positionnement géostratégique incontournable, une percée économique durable et un système politique fiable, des avancées véritablement souveraines et irréversibles.

Mon passeport, ma conscience ... 623

J’avais été invitée à un événement scientifique en Tunisie. Une belle reconnaissance de mon travail, une occasion rare d’échanger avec des collègues maghrébins, et peut-être, je l’avoue, de prendre une petite bouffée d’air au bord de la Méditerranée. L’organisme d’accueil avait tout organisé avec une grande générosité et un professionnalisme exemplaire. Je n’avais qu’à préparer mon intervention. C’était simple. Trop simple, peut-être. Mais à quelques jours du départ trois exactement une image, un geste officiel, est venu tout remettre en question : le président tunisien recevait, le chef du Polisario. Je l’ai vu, en direct. J’ai revu la scène en boucle. En quelques secondes, j’ai senti tous mes plans se vaporiser. Ce n’était pas seulement l’événement scientifique qui prenait un coup. C’étaient aussi les visites que j’avais envisagées en parallèle, les plages que je rêvais de fouler, les plats typiques que je voulais enfin goûter sur place après les avoir tant imaginés tout cela s’effaçait, sans appel. Mon tourisme culinaire s’éteignait. Mon enthousiasme s'effondrait. Un seul réflexe me restait : mon Maroc d'abord. Mon Maroc en premier. Je n’ai jamais été ministre, encore moins diplomate. Et pourtant, à ce moment-là, j’avais l’impression de porter le poids de la décision de Nasser Bourita lui-même. Comme si, à ma petite échelle, je représentais quelque chose. Quelqu’un. Mon pays. Mon peuple. Comme si, par ma présence ou mon absence, je devais dire quelque chose d’essentiel sur ce que je crois juste. Ce n’est pas de la politique étrangère. Ce n’est pas un boycott. C’est une question de citoyenneté. Une citoyenneté entière, vécue non comme un privilège administratif, mais comme une responsabilité morale. Je n’ai pas annulé mon voyage dans un geste théâtral. Je ne l’ai pas crié sur les toits. Mais je suis restée. Parce que parfois, dire non à quelque chose, c’est dire oui à soi-même.

Beatrice Chebet, Soufiane El Bekkali, Femeke Bol, Masalela: inaugurent Le Stade Olympique de Rabat : Un écrin d’excellence pour des performances athlétiques de haut niveau 591

Le cœur du métier en sport est sans conteste le geste, l’exercice ou l’action accomplie, réalisés par un sportif ou un groupe de sportifs. Cette réalisation est extrêmement complexe en raison des nombreux facteurs qui y interviennent, ainsi que de leur importance relative. Le geste part d’une image que se fait le sportif de lui-même en train de le réaliser. Pour cela, il a besoin d’énergie, c’est-à-dire d’une sollicitation physiologique. Il déploie un geste précis sollicitant une partie ou la totalité de son corps, ce qui constitue une sollicitation mécanique. Pour réaliser ce geste, le sportif réfléchit et fait un effort cérébral : il s’agit d’une sollicitation et d’une dimension psychologique. Une fois ce processus enclenché, le sportif obtient une image finale qu’il évalue en la comparant à l’image initiale qu’il s’était faite de son geste. Ce feedback lui permet d’être satisfait, de se remettre en question et d’améliorer sa prestation. Le geste n’est jamais isolé : il se déroule devant un public qui apprécie la prestation, la performance et le résultat. Si les règlements sportifs imposent, outre un comportement éthique, des dimensions et spécificités des aires de jeu, c’est-à-dire des règles communes à tous sans discrimination, ces règles et autres normes, conditionnent les prestations techniques des sportifs. En revanche, l’environnement et le contexte : stade, salle ou lieu de compétition, apporte d’autres facteurs d’influence sur la prestation et donc sur la performance. Parmi ces facteurs, on compte : Le type de sol ; Le confort, la visibilité et la proximité des spectateurs Les conditions aérodynamiques, comme l’exposition au vent ; La luminosité et l’éclairage ; L’acoustique, avec le traitement du son et le bruit du public ; Les repères visuels et matériels sur le terrain pour les sportifs et le public ; Les facteurs climatiques extérieurs, selon que l’infrastructure soit fermée ou ouverte ; Le climat intérieur, selon qu’elle soit ventilée ou climatisée ; etc. Tous ces éléments impactent la dimension psychologique susmentionnée, qui à son tour influence les dimensions physiologique et mécanique, affectant directement la prestation du sportif. Mais ce n’est pas tout : le type et la configuration d’une infrastructure sportive engendre également un relationnel sociologique particulier. Les ambiances varient d’un stade à un autre. La configuration, les facilités et le confort proposés influencent le comportement des spectateurs, et par extrapolation celui du public entier. Ce comportement engendre une façon spécifique d’apprécier la prestation du sportif. Par exemple, la proximité entre le public et les joueurs joue un rôle important : des supporters proches, avec une visibilité sans entrave, sont plus empathiques que des spectateurs éloignés. Le supporter proche apprécie mieux l’effort et devient plus tolérant envers le sportif. Ainsi, les programmes d’emploi et l’architecture d’une infrastructure sportive deviennent un facteur d’influence sur la performance des athlètes. Une configuration finale bien étudiée est un facteur favorisant la performance, ce qui souligne l’importance de considérer ces données avant toute étude ou proposition de projet de construction d’une infrastructure sportive. Ces évidences ont probablement été prises en compte lors de la conception et de la réalisation du Stade d’Athlétisme, dit Stade Olympique, construit en seulement 8 mois au Complexe Sportif Prince Moulay Abdallah, à la place de l’Institut National d’Athlétisme, édifié au début des années 90, là où ont émergé la quasi-totalité des grandes pépites de l’athlétisme marocain. C’est ainsi que s’expliquent les résultats exceptionnels réalisés lors de la dernière édition du Meeting Diamond League Mohammed VI à Rabat : trois meilleures performances mondiales et cinq records du meeting, un exploit remarquable. Les 8 minutes 11 secondes 49 centièmes de la Kényane Beatrice Chebet, deuxième performance mondiale de tous les temps sur 3000 m, illustrent parfaitement la symbiose entre le potentiel de l’athlète et les conditions qui lui sont offertes pour s’exprimer. Elle aura marqué l'histoire de l'athlétisme mondial. C’est également le cas de la performance du champion marocain Soufiane El Bekkali sur 3000 m steeple, devant son public et sur une piste dont il a loué les qualités. Jamais il n’avait réalisé une telle performance en début de saison : 8 minutes 00 secondes 47 centièmes, un temps très fort pour le mois de mai, entraînant dans son sillage l’Allemand Frederick Ruppert, qui n’oubliera jamais sa course à Rabat, pulvérisant le record de son pays et signant la troisième performance européenne de tous les temps. Il est désormais un prétendant sérieux à une médaille aux championnats du monde prévus à Tokyo. La performance de Femke Bol sur 400 m haies dames est également à souligner: 52sec 46 st du lourd. Une autre performance notable est celle de Tshesipo Masalela, venu du Botswana, qui a signé 1 minute 42 secondes 70 centièmes. Ce ne sont là quelques exemples parmi tant de prestations remarquables réalisées pour l'inauguration de ce stade olympique marocain. En somme, le Maroc peut être fier d’une telle réalisation, qui s’inscrira sûrement dans les records du Guinness, car jamais une infrastructure sportive d’une telle envergure n’a été réalisée en si peu de temps, tout en respectant les normes et la qualité requises. Le président de la Confédération Africaine d’Athlétisme et de CASOL, la toute récente Association des Confédérations Africaines des Sports Olympiques, n’a pas caché sa fierté, inscrivant cette réalisation dans le cadre du soutien du Maroc au mouvement sportif africain en général, et à l’athlétisme en particulier. Il a rappelé que le Royaume est le seul pays africain à accueillir une étape de la Diamond League d’athlétisme. Bien évidemment qu'il souhaiterait y voir se dérouler prochainement les championnats d’Afrique d’athlétisme.

Économie informelle au Maroc : un libéralisme créateur de richesse et un pilier social 726

Le récent rapport régional de la Banque mondiale, publié en avril 2025, présente l'économie informelle au Maroc comme un frein majeur au développement économique, soulignant que 83 % des entreprises y évoluent hors du cadre légal. Selon cette institution cela limiterait la croissance, la productivité, et la formalisation du secteur privé. Ce point de vue, qui confond probablement économie informelle et fraude économique, bien qu'appuyé par des données sur la faible croissance et les obstacles structurels, mérite une critique nuancée qui met en lumière les aspects positifs et dynamiques de l'économie informelle, notamment en tant qu'expression d'un libéralisme créateur de richesse, une soupape sociale, un créateur d'emplois et un facteur de stabilité politique. Le discours développé par la Banque Mondiale à ce sujet devrait plutôt être accueilli avec circonspection. La prise en compte de cette manne économique au contraire permettrait de revisiter intelligemment les critères de calcul et d’appréciation de la croissance, la rendre plus intelligente et surtout plus liée à la réaliste des choses. Ainsi le Taux de croissance du Maroc par exemple serait probablement beaucoup plus élevé que ce qui est affiché. Contrairement à la vision qui la présente comme un poids, l’économie informelle au Maroc joue un rôle crucial dans la création d’emplois et la génération de revenus, surtout pour une large part de population. Le secteur informel représenterait entre 60 et 70 % de l’emploi total au Maroc et contribuerait à hauteur de 40 à 60 % du PIB, avec une forte concentration dans les micro-services et le micro-commerce, qui constituent 91 % des emplois informels. Cette dynamique illustre une forme de libéralisme économique spontané, où des acteurs individuels, souvent mono-artisans ou petits commerçants, s’engagent dans des activités entrepreneuriales sans attendre l’intervention ou la régulation étatique. Cette économie informelle est donc une manifestation concrète du libéralisme économique au sens d’Adam Smith, où la « main invisible » organise les échanges et harmonise les intérêts individuels et collectifs, contribuant ainsi à la richesse globale. Elle permet à des millions de Marocains de survivre, d’échapper au chômage et de participer à la vie économique, ce qui est une forme de libéralisme créateur de richesse à la base et non d’une tare. L’économie informelle agit aussi comme une soupape sociale essentielle. En l’absence d’amortisseurs sociaux solides comme l’assurance chômage ou la protection sociale qui est en train tout de même des se mettre en place, elle offre un filet de sécurité aux populations vulnérables, notamment dans les zones rurales et urbaines pauvres. Cette fonction sociale contribue à la stabilité politique en évitant que les frustrations liées au chômage et à la pauvreté ne débouchent sur des tensions sociales majeures. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) n’a-t-il pas souligné que l’informel permet une offre de biens et services adaptés au pouvoir d’achat des classes modestes, évitant ainsi une exclusion économique plus grave. Cette régulation sociale par l’économie informelle est un facteur de cohésion et de résilience face aux crises économiques. Cela a été évident pendant la période du Covid. L’économie informelle offre également une flexibilité que le secteur formel ne peut pas toujours garantir. Les entreprises formelles qui s’approvisionnent auprès de fournisseurs informels bénéficient de coûts de production réduits, d’une plus grande flexibilité dans les volumes et les délais, et peuvent ainsi améliorer leur compétitivité sur les marchés, y compris à l’export. Cette interaction entre formel et informel crée un écosystème économique où le libéralisme économique s’exprime pleinement par la liberté d’initiative et la recherche d’efficience. La critique dominante qui associe l’informalité à une faible productivité et à une concurrence déloyale oublie que le secteur informel est souvent le reflet d’une adaptation pragmatique, intelligente et novatrice à des contraintes institutionnelles et réglementaires lourdes. C’est là le génie humain boosté par l’instant de survie. La simplification des procédures, la réduction des charges fiscales et une meilleure qualité de l’environnement institutionnel peuvent favoriser la formalisation, mais il faut aussi reconnaître que l’informel est une réponse créative et libérale aux obstacles existants. L’économie informelle au Maroc ne doit pas être perçue du tout comme un frein au développement, mais aussi comme une expression vivante d’un libéralisme économique créateur de richesse, un moteur d’emploi et une soupape sociale essentielle. Elle contribue à la stabilité politique en offrant des opportunités économiques aux populations marginalisées et en assurant une certaine cohésion sociale. Chercher à affronter cette économie par des mesures contraignantes alors qu’elle est créatrice de richesse, au lieu de mettre en place une politique de flexibilité et d’adaptation aux besoins réels et aux véritables contraintes, c’est bloquer l’initiative et favoriser la fronde et l’instabilité sociale. Plutôt que de chercher à l’éliminer, les politiques publiques gagneraient à reconnaître son rôle, à accompagner sa transition vers la formalité tout en préservant sa capacité d’innovation et d’adaptation. Ce faisant, le secteur informel peut devenir un véritable levier de développement inclusif et durable au Maroc. La Banque mondiale et ceux qui à chaque occasion s'élèvent contre cette économie de créativité que ce soit des gouvernants ou des gens de l'économie dite formelle, se trompent largement en mettant cette économie au banc des accusés sans tenir compte des réalités de ce qu'elle apporte vraiment aux populations. Le gouvernement marocain et sans doute ceux des pays dans la même situation ne devrait aucunement tenir compte des avis mal inspirés voire des certitudes hors sol. Ils devraient au contraire soutenir cette économie avec de l'accompagnement et de la tolérance avec une vision d'insertion et d'intégration progressive dans le tissu économique fiscalisé...

Les violences dans les stades : un phénomène social très complexe 826

Les violences dans les stades et leurs abords ne relèvent pas uniquement de la passion sportive. Elles traduisent des tensions sociales profondes, des fragilités individuelles et possiblement des dysfonctionnements institutionnels. Comprendre ce phénomène requière implicitement une analyse de l’ensemble des facteurs personnels, sociaux et organisationnels qui favorisent ces débordements plus que fréquents. La majorité des jeunes impliqués dans ces violences, notamment lors des matchs de football, proviennent souvent de milieux précaires, marqués par des repères familiaux fragiles et un fort sentiment d’exclusion sociale, culturel et économique. Le besoin de reconnaissance pousse certains parmi eux à rejoindre des groupes radicaux de supporters, où la violence devient un moyen d’affirmer leur identité, de gagner en notoriété et en respect. Les affrontements avant, pendant et après les matchs sont autant d’occasions pour asseoir cette reconnaissance, affirmer une certaine popularité voire consacrer un leadership. L’identification et la sanction des fauteurs de troubles bien évidemment limitées, renforce le sentiment d’impunité et même de supériorité par rapport aux lois et aux forces de l'ordre. L’anonymat dans la foule et des contrôles qui ne peuvent que insuffisants facilitent les actes violents, souvent orchestrés par des leaders se mettant rapidement en retrait. L’instabilité familiale, les échecs scolaires, l’immaturité affective, l’impulsivité de l'adolescence et les difficultés à gérer les émotions, s’ajoutent aux carences éducatives et psychologiques, favorisant le passage à l’acte. Les fragilités cognitives, les troubles de l’attention ou un QI inférieur à la moyenne, ainsi que l’absence de programmes d’intégration efficaces, compliquent encore l’insertion sociale et scolaire, augmentant le risque de marginalisation. Les causes structurelles et institutionnelles jouent un rôle déterminant par ailleurs. Les clubs sportifs, souvent peu impliqués dans la gestion éducative et sociale de leurs supporters, se dédouanent de leur responsabilité, la reportant sur les services de sécurité. Cette gestion opaque et insuffisamment coordonnée entre acteurs, rend les matchs de plus en plus coûteux en termes de sécurité et d’image. Les jeunes livrés à eux-mêmes, sans perspectives, sont des cibles faciles pour des groupes criminels ou extrémistes qui exploitent la passion sportive pour diffuser des messages violents et de plus en plus politiques. Le manque d’infrastructures sportives et culturelles dans les quartiers défavorisés pousse ces jeunes à trouver dans les groupes de supporters un exutoire à leurs frustrations. Les réseaux sociaux amplifient la diffusion des tensions et des discours haineux, accentuant la violence. La dégradation de la santé publique, la chute de l’éducation, l’accroissement des inégalités sociales et le sentiment d’injustice nourrissent cette violence endémique. Au Maroc, par exemple, 1,7 million de jeunes entre 15 et 24 ans sont des NEET, et près de 280 000 élèves quittent chaque année le système éducatif sans qualification, favorisant marginalisation et adhésion à des groupes violents. Aujourd'hui ces groupes gravitent quasiment autour de toutes les équipes de football, indépendamment du niveau de compétition, des résultats et de la localisation géographique du club. Il ne s’agit pas seulement d’un constat. La violence autour du sport n'est pas une fatalité. L’éducation civique, abandonnée au profit de méthodes et de contenus scolaires prouvés inefficaces, doit être réintroduite avec un accent fort sur le respect de l'autre et des biens communs, la tolérance et le fair-play, dès le plus jeune âge, via des campagnes permanentes de sensibilisation dans les écoles et clubs sportifs. Le renforcement de l’autorité judiciaire, avec des sanctions rapides, exemplaires et systématiques, intégrant la responsabilité familiale pour les moins de 16 ans, est nécessaire. Le développement d’infrastructures de proximité, avec accès libre et activités encadrées gratuites, doit être poursuivi. Les collectivités locales sont dans le devoir de s’impliquer en recrutant du personnel éducatif pour encadrer les jeunes dans les quartiers et en proposant des programmes extrascolaires, ateliers éducatifs, activités sportives et écoles de la deuxième chance. Les clubs sportifs doivent assumer leur responsabilité par plus de transparence, l’adoption d’une charte éthique de gestion des spectateurs, la formation des encadrants, le dialogue avec les supporters et la gestion directe des matchs. Ils doivent ouvertement signifier leur condamnation et leur désolidarisation des groupes violents et ne plus s'en accommoder. Une meilleure collaboration entre écoles, familles, clubs et autorités est indispensable pour un encadrement global des jeunes. Des exemples européens, comme Eurofan en Belgique, la Convention européenne sur la violence dans les stades, ou les programmes éducatifs en Allemagne et au Royaume-Uni, montrent l’efficacité de la prévention, du dialogue, de la médiation et des technologies avancées (vidéosurveillance, reconnaissance faciale). Les violences dans les stades sont le reflet de fractures sociales, d’exclusion et d’un manque de repères. La solution réside dans une approche globale : prévention, éducation, intégration sociale, gestion professionnelle des clubs et coopération institutionnelle. Le sport doit redevenir un vecteur d’intégration, de respect et de cohésion sociale: une responsabilité notoirement collective.

Benkirane n'oublies pas: les « écervelés », « ânes » et « microbes» sont aussi des électeurs ... 890

Lors du meeting qu’il a présidé à l’occasion du 1er mai 2025, Abdelillah Benkirane, ancien-nouveau secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), s’est emporté avec une rare virulence, qualifiant d’« écervelés », de « microbes » et d’« ânes » les citoyens marocains qui privilégient les causes nationales et les placent avant celle de Gaza. Adoptant un ton acerbe et un regard méprisant, il a violemment critiqué les partisans du slogan « Taza avant Gaza », dénonçant leur position tout en réaffirmant son attachement à la cause palestinienne. Pour Benkirane, cette frange de la société n’aurait pas saisi les véritables enjeux, en plaçant les intérêts nationaux marocains au premier plan. Il a délibérément amalgamé la question palestinienne avec celle du Hamas et de son contrôle sur Gaza, insinuant que le positionnement apparent majoritaire, qu’il critique avec impétuosité, se ferait au détriment de la solidarité avec la Palestine. Son discours, empreint de mépris et d’insultes, choque par l’emploi de termes aussi dégradants que « écervelés », « microbes » et « ânes » et par une formulation avilisante. La sortie intervient dans un contexte où Benkirane multiplie les prises de position favorables au Hamas, notamment depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza en octobre 2023. Cette posture radicale commence à susciter bien des interrogations, d’autant plus que lors du 9e congrès national du PJD, tenu à Rabat les 26 et 27 avril 2025, les propos incendiaires de deux invités étrangers ont été tenus sans aucune réaction dans la salle, même pas de la part de Benkirane, pourtant réputé pour son intransigeance et le fait qu’il ne laisse rien passer. Un discours particulièrement idéologique et inquiétant a été prononcé par Doğan Bekin, vice-président du parti islamiste turc Yeniden Refah (Nouveau Parti de la Prospérité). Ce dernier a prophétisé le renversement des régimes musulmans entretenant des relations avec Israël, affirmant avec assurance que le PJD reprendrait le pouvoir au Maroc en tant que véritable représentant du peuple. Il a également évoqué la chute des régimes soutenus par l’Occident au profit de pouvoirs islamiques, un message supranational qui peut être interprété comme une remise en cause de la souveraineté marocaine et de ses intérêts nationaux. L’absence de toute réaction face à ces propos donne l’impression que l’agenda idéologique international islamiste porté par Benkirane et ses alliés prime désormais sur les intérêts du Maroc. Cette situation est inacceptable. Le congrès pourtant national a ainsi pris des allures d’« internationale islamiste », avec la présence d’intervenants étrangers porteurs d’agendas contraires aux fondements et à la souveraineté de la nation marocaine. Par ailleurs, la prestation d’un prédicateur mauritanien, Mohamed Hassan Ould Deddew, lors du même congrès, a également suscité l’étonnement. Connu pour son hostilité à la reconnaissance marocaine de la souveraineté sur le Sahara et pour sa radicalité, il a fermement rejeté la démarche américaine en la qualifiant de juridiquement nulle et contraire à la loi islamique. Président du Centre de formation des oulémas en Mauritanie (fermé en 2018) et figure influente de l’Union internationale des savants musulmans, financée par le Qatar, son intervention hostile à la souveraineté marocaine sur le Sahara est restée sans réponse de la part du PJD et de son aile religieuse, le Mouvement Unicité et Réforme (MUR). Ce silence est lourd de sens. Il apparaît clairement que le PJD cherche à se renouveler et à reconquérir des voix pour les prochaines élections, en se positionnant comme défenseur des Palestiniens, des démunis et des causes populaires. Cependant, il convient de s’interroger sur les limites de cette stratégie, d’autant plus que le parti défie ouvertement les institutions et ne recule plus devant les insultes envers ses opposants. La posture adoptée par Benkirane est contraire à l’éthique politique et au respect que tout homme politique se doit d'avoir envers son pays, ses lois, ses institutions et ses citoyens. A-t-il oublié que ceux qu’il a insulté en ce premier mai 2025: les « écervelés », « ânes» et « microbes» sont aussi des électeurs ?

Message Royal à Benkirane: définition claire des règles du jeu... 899

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé un message de félicitations à Abdelilah Benkirane à l'occasion de sa réélection en tant que secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), lors de son Congrès national, le neuvième du genre. La lecture attentive des propos montre bien que le message dépasse le simple protocole habituel. Derrière la formule classique de courtoisie institutionnelle se cache une écriture politique subtile, fidèle au style du Palais, où chaque mot est pesé, chaque tournure significative. Comme il est de coutume, le ton est à la fois cordial et mesuré et marque une reconnaissance de la trajectoire de Benkirane sur la scène nationale. Sa Majesté salue "le sens des responsabilités" de l’ancien chef de gouvernement et "son attachement aux constantes et valeurs sacrées de la nation". Les mots employés sonnent ici comme un rappel aux fondamentaux de la monarchie constitutionnelle et aux valeurs constitutives du Royaume. C'est le choix de toute une nation. N'est ce pas là un rappel sans ambiguïté ni interprétation possible d’une ligne rouge implicite. L’expression est diplomatique, mais elle rappelle à Benkirane et à l’ensemble des membres et factions du PJD, bien évidemment, que l’adhésion aux fondements de la constitution est la condition sine qua non de toute participation au jeu politique. Plus encore, ce message arrive à un moment où le PJD tente de retrouver un second souffle après une débâcle électorale historique. En félicitant Benkirane, Sa Majesté salut indirectement ainsi son retour en politique. Cependant ne doit-on pas lire entre les lignes qu’il y a lieu pour ce parti de comprendre et d’intégrer définitivement que l’opposition est légitime, mais qu’elle doit rester dans le cadre des équilibres fixés par la constitution. Le message prend donc des allures de balise politique : encouragement à la responsabilité, mise en garde contre tout aventurisme. Les propos de certains étrangers invités au congrès ont été plus qu’étonnants surtout qu’aucun rappel à l’ordre n’a été observé. De même on ne peut occulter la sortie du second de Benkirane qui quelques jours avant le congrès a commis des propos ahurissants, largement repris dans les réseaux sociaux; propos ayant soulevé beaucoup de questionnements quant à la nouvelle ligne du parti, puisqu’il semble bien qu’il y en ai une qui se profile. Le parti doit définitivement assimiler que la religion n'a pas besoin de lui pour la défendre, le référentiel à l'Islam est un fondement de la constitution marocaine qui garanti également par ailleurs de très larges libertés individuelles et défend les minorités religieuses les considérant comme des composantes essentielles de la nation. Il se doit d'intégrer que la question de la Palestine est dans les priorités de la diplomatie marocaine et que ce n'est pas un sujet de campagne électorale. Son rôle doit implicitement rester éminemment politique, dans le cadre de ce que prévoit la constitution et rien d'autre. Le message pourrait aussi être lu comme une manière de repositionner Benkirane dans le paysage politique, en le distinguant des autres voix critiques du système mais en lui rappelant que son parti est un parti comme les autres. Le message faut il le rappeler parle de parti "honorables". Un geste tactique, qui vise peut-être à redonner un rôle à une opposition encadrée et responsable, à l’heure où le paysage partisan marocain souffre d’un réel déficit de crédibilité, voire d’ancrage sociétal. En somme, le message n’est pas qu’un geste symbolique uniquement : c’est une pièce d’un échiquier politique plus large, où il est essentiel et incontournable de gérer, avec prudence et finesse, les équilibres du pays. Le message, tout en étant explicitement un acte protocolaire de félicitations, contient ainsi plusieurs éléments riches de sens et d'insinuations politiques. Le Souverain tout en soulignant la confiance renouvelée placée en Benkirane pour diriger le PJD, tout en lui adressant ses vœux de pleine réussite dans la poursuite de ses missions, insiste particulièrement sur la nécessité de consolider la position du parti sur la scène politique nationale et de renforcer sa participation active aux côtés des autres formations politiques honorables. Cette insistance rappelle l'importance d'un engagement sérieux, responsable, au service de l'intérêt général et avec une empreinte bien nationale. Le cadre est bien clair et le champs d'action précis. Sa Majesté met en avant l'accompagnement du processus de développement global mené sous sa conduite, visant à propulser le Maroc vers plus de modernité, de progrès et de prospérité. Cette référence explicite au leadership royal dans le développement national souligne que le PJD doit s'inscrire dans cette dynamique et soutenir avec transparence et sincérité les orientations du pays. Les intérêts de la nation marocaine sont clairs et s’imposent comme la seule voie envisagée. Les partis sont là pour servir les intérêts suprêmes de la patrie, placés au-dessus de toute autre considération. Cette mention est une mise en garde implicite contre toute forme d'ambition ou d'action qui pourrait s'éloigner des principes fondamentaux du Royaume et de l'unité nationale Ainsi, le message de félicitations de Sa Majesté, tout en étant cordial, porte des injonctions claires sur le rôle attendu du PJD sous la direction de Benkirane, celui de renforcer son ancrage politique dans le cadre national, agir avec responsabilité, soutenir le projet royal de développement et respecter les constantes nationales. Ces éléments peuvent être perçus comme des insinuations subtiles rappelant à tout parti ses devoirs et limites dans le paysage politique marocain actuel.

Vandalisme au stade Mohamed V : le match est ailleurs... 1049

Le vandalisme survenu récemment au complexe Mohamed V de Casablanca n’a rien de nouveau. Ce qui l’est en revanche, c’est qu’il ait éclaté à peine une semaine après la réouverture en grande pompe de ce stade mythique, fraîchement rénové pour accueillir le très attendu derby casablancais. Une réouverture précipitée, symbole d’un espoir vite rattrapé par la réalité : celle d’une violence endémique qui dépasse les efforts de modernisation. Le derby s'était bien passé, les Ultras en avaient décidé le boycott. Une semaine plus tard, ils étaient bien là et le feront bruyamment remarquer... Une partie du stade en portera les stigmates. Des sièges conçus pour les accueillir et des sanitaires pour leur confort sont saccagés. Il faudra refaire tout cela pour la CAN... C'est de l'argent public, nos impôts, nos emprunts. Lors de certains matchs du Wydad, du Raja, ou ailleurs au Maroc, le comportement d’une frange du public s’avère de plus en plus préoccupant. Ce phénomène, aux degrés variables de dangerosité, dure depuis des années et perturbe gravement l’ordre public. Il met à rude épreuve les forces de sécurité et soulève de nombreuses interrogations d’ordre sociologique, institutionnel et sécuritaire. De nombreuses études ont été menées, sans aboutir à des solutions concrètes. Car ce phénomène est complexe : il ne découle pas uniquement des résultats sportifs. Dans le cas présent, on peut pourtant évoquer la frustration accumulée des supporters des deux grandes équipes casablancaises, en déclin ces derniers temps. Depuis l’introduction du mouvement ultra au Maroc, via la Tunisie en 2005, les jeunes tifosis du Raja et du Wydad ont colonisé leurs virages respectifs et étendu leur influence jusque dans les rues. Leur créativité dans les tifos impressionne, certes, mais les débordements sont désormais la norme. Rares sont les matchs sans violences, à l’intérieur comme à l’extérieur du stade. Rien n’y fait : ni les huis clos, ni les sanctions, ni les peines de prison. Pire encore, la situation se dégrade. Scènes de pillage, affrontements violents autour des stades sont désormais une réalité, et pas uniquement à Casablanca. Même de petites villes, sans grands enjeux footballistiques, ne sont plus épargnées. Il serait hasardeux de comparer la situation ici à celle d’autres pays. Depuis la naissance du mouvement ultra en 1899 en Hongrie, son essor au Brésil dans les années 1930, sa transformation en Yougoslavie, jusqu’à son renouveau en Italie dans les années 1960, ce phénomène n’a cessé d’évoluer. Il en va de même au Royaume-Uni avec le hooliganisme dans les années 1970. Dans le cas marocain, nous faisons face à une expression singulière du mouvement : un particularisme enraciné dans les dynamiques sociales, économiques et culturelles locales. Il échappe aux grilles d’analyse classiques, se forge une esthétique propre, des codes singuliers, et une capacité de mobilisation qui dépasse le cadre du football. C’est une réinvention du phénomène à la lumière des réalités locales. Les réponses institutionnelles n'ont pas tardé : promulgation de loi, réunions élargies par la DGSN, cellules spécialisées, colloques scientifiques. En vain. L’encadrement sécuritaire peine à équilibrer prévention et répression. Il est souvent pris pour cible. Les clubs, eux, persistent dans un amateurisme organisationnel préoccupant. Les subventions généreuses et l'absence de reddition des comptes en sont les principaux facteurs. Nombreux sont les clubs de la Botola souffrant d’une gouvernance décriée, déconnectée des réalités des supporters et des déterminants du sport de performance. Entraîneurs et joueurs subissent une pression permanente de supporters virulents. Le fait footballistique explique-t-il à lui seul le phénomène ? Ou bien le stade devient-il un exutoire, un espace de catharsis pour une jeunesse marginalisée, frustrée, sans perspectives ? Ce n’est pas uniquement de la violence sportive : c’est une colère sociale, profonde, qui prend le football comme alibi. Chaque provocation, défaite ou injustice arbitrale est perçue comme une humiliation. La tension, déjà palpable, explose dans les tribunes. Malgré les arrestations, les sanctions manquent d’efficacité structurelle. L’absence de suivi judiciaire renforce l’idée que le vandalisme est toléré. L’accueil triomphal réservé à certains jeunes à leur sortie de prison en dit long : ils ne regrettent rien. Au contraire, ils en sortent auréolés d’un prestige inquiétant. C’est ici que le lien peut être fait avec les conclusions récentes du Haut-Commissariat au Plan (HCP), qui a publié une enquête alarmante sur le moral des ménages. L’Indice de Confiance des Ménages (ICM) a chuté à 46,6 points au premier trimestre 2025, son plus bas niveau depuis 2008. Il était de 87,3 en 2018. Une chute vertigineuse. Le pessimisme est général : 81 % des ménages estiment que leur niveau de vie s’est détérioré. L’endettement est écrasant, l’inflation s’installe, et la lassitude est palpable. Ce désespoir se traduit dans les chants des ultras, leurs slogans, parfois subversifs, souvent désabusés. Ils fédèrent largement, y compris une jeunesse pourtant à l’aise matériellement. Les ultras ratissent large maintenant. Pendant ce temps, les partis politiques sont absents du débat public (sauf en période électorale). Les syndicats, ultra-minoritaires, ne représentent plus qu’une infime frange des travailleurs. Et comme la nature a horreur du vide, il est comblé par d'autres formes d'expression, parfois politiques, parfois violentes, souvent instrumentalisées. Les jeunes désœuvrés trouvent dans les stades, et parfois dans la rue, un exutoire à leur frustration. Des slogans récents, ostensiblement liés à des causes géopolitiques comme la normalisation avec Israël, ne sont souvent que des prétextes. Les adeptes de certaines idéologies subversives ont parfaitement compris. Ils ont saisi l’opportunité et s’y sont engouffrés. Les jeunes cherchant à exister, à crier leur rejet d’un système qu'ils pensent sourd à leurs attentes, sont happés, radicalisés, manipulés, manœuvrés dangereusement. La politique n'est jamais très loin. Ces derniers jours, des colloques sur " l'encouragement sportif " sont organisés par les autorités locales, présidés par les walis. Une question cruciale demeure cependant : la jeunesse concernée répond-elle à l'invitation? Sans elle, sans volonté d’écoute réelle et réforme profonde et structurelle, ces efforts risquent encore une fois de se perdre dans le bruit de fond d’une crise bien plus grave qu’une simple rencontre de football gagnée ou perdue. Il y a pourtant des ébauches de solutions préconisées dans le désormais oublié Nouveau Modèle de Développement. Les difficultés ne manquent pas tant s'en faut mais le match est ailleurs.

Le top de Achraf Hakimi et le flop de Kylian Mbappé... 1080

Il devait être le galactique ultime celui du deuxième quartier du 21ème siècle, le nouvel élu du Bernabeu et de son public exigent et connaisseur. Longtemps considéré être le joyau du football français, tout laissait penser et même croire qu’il allait marquer l’histoire du Real Madrid, peut être mieux que Zidane l'autre français passé par là. Oui mais le football a sa propre logique, hermétique pour les pauvres humais que nous sommes et on vient de s’en apercevoir, impénétrable même pour Florentino Perez président mythique au palmarès fabuleux. A peine arrivé, Kylian Mbappé déçoit. On lui trouvera mille et une excuses à ses débuts. Il est de plus en plus compliqué de lui en dénicher. Son adaptation est laborieuse, son jeu est stérile. Il semble perdu sur le terrain. Ses coéquipiers n’arrivent pas à jouer avec lui. Eux qui pourtant une saison auparavant marchaient quasiment sur leurs adversaires, trouvent maintenant de la difficulté à se retrouver sur l’aire de jeu inchangée, d’un coup devenue étrangère. L’efficacité de l'effectif avec le seule Mbappé en plus, n’est plus la même. Le vestiaire madrilène semble s’interroger en catimini et de plus en plus sérieusement et ouvertement. Vient alors la claque, la double claque d’Arsenal. L’équipe est amorphe, le rythme est perdu, les buts rentrent de partout, l’efficacité légendaire du Réal est devenue une chimère. A-t-on misé sur le bon homme ? Annoncé depuis des années, le feuilleton Mbappé est enfin conclu en fanfare en 2024. Les supporters attendaient un nouveau Cristiano Ronaldo, ils découvrent un joueur en manque d’inspiration, ne s’intégrant pas au schéma collectif, incapable de faire la différence, faisant déjouer ses camarades. Il inscrira quelques buts, mais sans éclat ni leadership. Le poids du maillot merengue semble trop lourd à porter pour le naguère prodige de Bondy. C’est le désamour et la désolation. Les madrilènes sont mis à genou en Champions-League. Et ça passe mal. On parle alors de caprice du président qui avait fait une fixation sur le joueur jusqu’à l’obtenir mais pour quel rendement s’interroge-t-on. Perez et son joueur son sur la sellette. Ce sera encore plus grave si le Real n’obtient rien cette saison. Le risque en est grand. Même Ancelotti ne semble pas croire en son équipe. A la fin du match contre Arsenal, sa mimique et ses traits l’on trahit. Il veut partir et probablement plus vite qu’on ne le pense. La crise du Real et là et bien là et comme toujours dans pareil cas c’est l’entraineur qui saute en premier. Maillon faible de la chaine. Mbappé au Real est quelconque. Il a tendance à décrocher, son manque d’automatismes et son langage corporel en disent long sur ce qu’il est devenu : moins tranchant, moins impliqué, presque en retrait. Vinícius et Bellingham, tirés vers le bas sont éclaboussés. Ils sont devenus anodins, les autres coéquipiers quelconque. Les échanges violents et la bagarre à peine évitée dans le couloir menant aux vestiaires entre Mbappé et Vinicius en dit long sur l'ambiance et les frustrations. Mbappé a-t-il été le porte poisse de cette équipe ? Pendant ce temps à Paris, son copain Hakimi, de son prénom Achraf, celui que le Real a laissé partir, est devenu le véritable patron du PSG. Et le PSG sans Mbappé est mieux et passe en demi-finale pourtant contre une équipe anglaise également. Ironie du sort. C’est à Paris que le contre-exemple brille donc de mille feux. Achraf Hakimi, souvent relégué au second plan médiatique durant les années Mbappé au PSG, s’est imposé cette saison comme le véritable leader du club parisien. Défensivement solide, offensivement décisif, le latéral marocain enchaîne les prestations de haut niveau. Buteur, passeur, organisateur depuis son couloir droit, Hakimi porte un Paris Saint-Germain en reconstruction, et Achraf lui distille amour, affection, solidarité, abnégation et efficacité. Ses statistiques parlent pour lui : un nombre record d’interceptions, des buts cruciaux en Champions League. Sa régularité force le respect. Le brassard de capitaine est mérité. Plus encore, c’est son impact mental et tactique qui frappe : Hakimi n’est plus seulement un latéral moderne, il est devenu le pilier du projet parisien. Est-ce la revanche d’un homme sans doute sous-estimé quand il se trouvait dans le même couloir que Mbappé. Débarqué au PSG avec la réputation d’un "produit de l’école Real Madrid" après une escapade en Allemagne, Hakimi semble aujourd’hui rappeler à la Maison Blanche l’erreur stratégique de l’avoir laissé partir. Le club madrilène a voulu l’éclat médiatique de Mbappé, mais il lui manque la solidité, la loyauté de Achraf Hakimi peut être. L’ironie du football moderne tient parfois en un nom mal prononcé au bon moment. Alors que Kylian Mbappé avait été érigé en sauveur du Real Madrid après des années de suspense, c’est finalement Achraf Hakimi, resté à Paris, qui s’impose aujourd’hui comme l’un des hommes forts du football européen. Deux trajectoires opposées, deux lectures d’un même été 2024, et peut-être une erreur d’analyse qu’il est difficile de corriger. Mbappé a choisi le prestige de Madrid. Sans doute pensait-il pouvoir soulever le trophée européen plus facilement avec le club qui l’a le plus remporté dans l’histoire. Il était sans doute lacé des nombreuses tentatives avortées du PSG. Hakimi lui, a choisi la continuité, la stabilité et un projet de jeu qui l’intègre pleinement. Aujourd’hui, les chiffres et les performances tendent à donner raison au Marocain. Son influence dépasse le terrain : il est devenu un leader technique et mental, respecté par le vestiaire et écouté par son entraîneur, adulé par les supporters. Et si c’était Hakimi qui soulevait le trophée en 2025 et avec le PSG abandonné avec mépris par Mbappé ? Pour cela Hakimi se doit d’être percutant devant un autre club anglais celui-là même qui humilié, Mbappé, Ancelotti, Prez et les madrilènes avec. Si à Paris on jubile, à Madrid, en revanche, le doute commence à s’installer. A-t-on payé trop cher pour un joueur dont le jeu ne repose que sur sa fulgurance individuelle ? Et surtout, comment faire cohabiter plusieurs stars du même calibre sans entamer la cohésion d’un groupe naguère homogène et solide? Il serait pourtant prématuré d'enterrer Mbappé et son aventure espagnole, son talent brut reste incontestable, même si ce début d'expérience madrilène soulève une question importante : et si l’avenir du football ne se jouait plus sur les paillettes, mais sur l’intelligence de jeu, la polyvalence et la discipline collective ? Si tel était le cas, Achraf Hakimi en est déjà l’un des symboles les plus aboutis.

Le Wydad et le Raja sont il si faibles que ça???? 1008

Dans l’épisode de lundi 14 avril 2025 de mon émission sportive hebdomadaire « Sports avec Aziz Daouda » sur Barlmane Radio, je suis revenu sur la brillante participation de l’équipe nationale marocaine U-17 à la Coupe d’Afrique des Nations, saluant la performance exceptionnelle des « Lionceaux de l’Atlas » qui ont offert un spectacle de haut niveau dans ce prestigieux tournoi continental. J'ai également abordé le Derby de Casablanca entre le Wydad et le Raja, disputé au Complexe Mohammed V communément appelé Donor par les casablancais, réouvert après son entière rénovation. J'ai rappelé l'historique du stade qui fait partie d’un vaste programme de modernisation des infrastructures sportives marocaines en vue d’accueillir la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030. J'ai surtout commenté la décision des ultras des deux grands clubs casablancais de boycotter le derby et son impact présumé sur la rencontre J'ai aussi souligné que le stade se présentait désormais sous un nouveau visage, tant par la qualité de sa pelouse que par l’amélioration notable de la couverture télévisée. A la fin de l'émission j'ai rappelé et commenté les innovations en matière d'arbitrage que FIFA veut introduire à partir de la prochaine coupe du monde des clubs prévue aux USA l'été prochain. Vous avez ici bas le lien de l'émission en précisant qu'elle est en Darija marocain. Je vous invite à commenter mes propos et surtout à donner votre point de vue sur l'émission et en me faisant parvenir vos suggestions et propositions pour améliorer le concept en vous en remerciant.
youtu.be/vlIe0VLCqQ0?si=0FBuRaGM...

Une fois n'est pas coutume, proposition d'un Conseil National du Sport par le PJD... 1309

Une fois n'est pas coutume, le billet de ce dimanche 6 avril 2025 traite du sport. Je n'aime pas trop en parler. C'est paradoxal mais c'est ainsi. Plus d'un sont persuadés qu'il est très difficile de faire bouger les choses, tant la médiocrité est enracinée, les bonnes volontés chahutées, les compétences indésirables, le dévouement n'ayant pas droit de cité et l'honnêteté perçue comme douteuse. L'occasion ici m'est donnée par deux partis politiques, car une fois n'est pas coutume, en l'espace d'une semaine, les deux partis – le PJD et le FFD – se sont intéressés au sport. J'ai trouvé cela très intéressant, car habituellement les partis ne traitent du sujet qu'à la suite de résultats jugés inacceptables. Alors, succombant à l'émotion, ils en profitent pour interpeller le gouvernement et, pendant quelque temps, montent au créneau, malmenant le ministre responsable et incriminant les fédérations. Ce fut le cas tout dernièrement suite aux résultats décevants aux JO de Paris. Ensuite, silence radio. Lors de la préparation des programmes de campagnes électorales, certains, plutôt rares, vont mentionner le sport dans de simples narratifs généralement vides de sens ; histoire de dire que c'est important, sans préciser ni pourquoi ni comment ils comptent l'aborder une fois au parlement ou au gouvernement. Cela se traduit très vite par un manque de vision dans les déclarations d'investiture des premiers ministres, puis maintenant des chefs de gouvernement. On se contente de quelques phrases puisées çà ou là pour dire que le sport n'est pas oublié. De mémoire, je puis citer tout de même quelques exceptions qui confirment la règle. L'Ittihad Addoustouri, dans son programme à sa création, avait réservé un bon chapitre au sport. J'avais amplement contribué à cela. L'USFP, à l'aune des dernières élections, m'avait aussi convié à une réflexion ayant servi de base au programme du parti. Je me rappelle aussi avoir participé à un travail similaire, il y a longtemps, avec l'Istiqlal sous l'impulsion de Si Belmahi, vaillant président de la FRM de cyclisme. Cette fois-ci, c'est le PJD qui monte au créneau en déposant, selon la presse, un projet de loi portant sur la création d'un Conseil National des sports en lieu et place du département responsable aujourd'hui, à savoir la minuscule direction des sports en queue de responsabilité du Ministère de l'éducation nationale, du préscolaire et du sport. L'architecture du Gouvernement de Si Akhanouch et sa version revisitée continue d'étonner, réduisant le sport à une simple direction sans relief parmi les prérogatives d'un ministère enlisé dans des réformes à n'en plus finir, sans pour autant que l'on perçoive le bout du tunnel. Depuis l'indépendance, l'éducation nationale est en perpétuelle réforme. La dernière en date remonte tout fraîchement à la semaine dernière. Gageons que ce n'est pas la dernière. Depuis ce rattachement, les deux derniers ministres en responsabilité paraissent ne pas avoir eu de temps pour le sport. Le PJD donc est venu audacieusement avec ce projet, qui en fait n'est pas nouveau. Les premières assises du sport au début des années soixante l'avaient déjà évoqué. Depuis, le sport a connu au moins 14 ou 15 soubresauts, passant de département indépendant au rattachement à la jeunesse, à l'éducation nationale, en passant par un secrétariat rattaché au premier ministre. Il fut même rattaché au travail, du temps de feu Arsalane El Jadidi. Vaille que vaille, le sport fera son petit bonhomme de chemin avec plus ou moins de réussites, mais surtout des échecs répétitifs. La seule fois où il a connu un peu de stabilité fut du temps de feu Abdellatif Semlali, qui détient toujours le record de longévité comme responsable du sport. Son mandat comme secrétaire d'État puis comme ministre dura onze bonnes années. On parlait alors de décollage sportif. Ce fut une période relativement heureuse qui vit une restructuration du champ sportif avec notamment le parrainage, le second tour en Coupe du monde, la création de l'école nationale d'athlétisme, les premières médailles olympiques et un regain de jouvence dans plus d'une discipline sportive. Le PJD, qui a dirigé le gouvernement, ne s'est-il pas rendu compte du malaise que vit le sport pendant ses dix années de gloire ? Tant mieux qu'il le fasse maintenant. Passer à une administration de mission et une gestion qui échappe au temps politique est une nécessité. C'est une revendication évidente portée par de nombreux spécialistes depuis très longtemps, sans que le monde politique ne lui donne suite. Le temps sportif est plus long que le temps politique. Préparer des sportifs de haut niveau demande 7 à 8 années de travail continu et linéaire. La performance sportive nécessite du temps et de la stabilité. Le nombre de ministres en charge du sport, qui se sont succédés en un laps de temps réduit, montre combien nous avons besoin ici de durabilité et que c'est là l'une des tares, mais pas la seule. Par ignorance de cet historique, certains disent déjà que le projet s'inspire de ce qui s'est passé en France avec la création d'une agence pour s'occuper du sport. C'est donc archi faux. La revendication au Maroc est bien plus ancienne. Voilà une quarantaine d'années qu'il en est question. Déjà du temps du gouvernement Driss Jettou, cela était sur la table mais n'a pas abouti pour moult raisons, notamment à cause d'une certaine résistance qui ne veut pas, à aujourd'hui, que ce secteur extrêmement porteur sorte de la sphère politique. Le sport national ne peut que remercier le PJD pour cette audace, même si elle n'a pas beaucoup de chance d'aboutir, vu comment se passent les choses au parlement actuel. Le PJD étant largement minoritaire et sans réel appui de ses coéquipiers dans l'opposition. Il aura quand même réussi à poser le débat dans le bon sens. Les partisans de Si Benkirane font référence à juste titre à la lettre royale de 2008. Ils citent cependant la loi 30.09 sans dire pour autant que celle-ci a été catastrophique pour le sport national. Cela pourrait faire l'objet d'un prochain billet. Le second parti ayant soulevé la question du sport l'a fait tout fraîchement hier. Il s'agit du Front des Forces Démocratiques. Le parti, sous la houlette de Si Mustapha Benali, a remis au goût du jour la discussion des politiques publiques en sport, avec un panel extrêmement large et varié de spécialistes et de dirigeants et en présence de représentants de partis politiques de la même mouvance. Les débats ont été d'une très bonne facture avec un consensus très large autour de solutions qui paraissent évidentes et l'étonnement de ne pas les voir prises en compte. Ce genre de débats est autant nécessaire qu'urgent. Le Maroc, qui fait du sport et du football tout particulièrement un accélérateur de développement, ne peut plus attendre, sinon au prix de voir ses efforts colossaux gaspillés et donc dangereux pour son futur proche et lointain.

Seule l’éducation peut contrer les incivilités et l’agressivité en société... 1378

Un Caïd copieusement calotté en public par une jeune fille à Témara. Un autre, la tête fracassée et le bras fracturé dans la paisible Oasis d’Aoufous. Un troisième généreusement giflé à Mohammadia. Un policier poignardé au cou par un jeune venu prêter main fort à sa mère vendeuse, occupant l’espace public. Une enseignante farouchement agressée à l’arme blanche par un élève à Erfoud. Un colosse auteur d’une scène de chaos dans l’enceinte de la belle gare de Rabat ville. Un accident de la route non loin de Merzouga, à vitesse folle, un chauffard percute un paisible touriste américain venu profiter des merveilles du royaume ; les deux sont décédés sur le coup. Cela fait trop pour une semaine, en termes d'expressions violentes. Loin de faire une analyse psychique ou psychiatrique de ces cas, on peut tout de même leur trouver des ressemblances et quelques points communs à savoir : l’incivilité, la surexcitation, la violence et la détresse manifeste, provoquant une vive émotion sur les lieux et l’émoi chez ceux confrontés à ces nouvelles dans les médias. On peut se demander si on ne fait pas ici un amalgame entre personnes souffrant de troubles mentaux avérés et le citoyen lambda qui à un moment donné, va troubler l’ordre public ou commettre l'impardonnable voire l'irréparable. Ce n’est pas un raccourci mal inspiré loin de là, le HCP déjà en 2022, nous disait que 48.9% de citoyens souffraient de troubles mentaux. Qui va se ruer sur un policier poignard à la main ou conduire sans en mesurer le danger, sinon quelqu’un d’anormal. Qui ne respecte pas la vie de l’autre sinon quelqu’un de monstrueux. La dame qui s'est ruée sur le fonctionnaire l'aurait elle fait si elle était psychologiquement stable ? Tout comportement dangereux, tout agissement perturbant la quiétude publique dénote d’un mal latent. A des moments de grande détresse, il va se manifester dans la démesure et l’agressivité. La détresse et l’instabilité psychologique sont souvent interconnectés, dénotant d’une anxiété profonde, d’un probable manque d’affection, d’estime de soi, de souffrances cachées dans la famille, à l’école, au travail, dans la société. Le harcèlement, la fatigue, l’alcool, et les drogues ne sont jamais très loin. Cela conduit et légitimise aux yeux de l’individu des actes qu'il peut cependant regretter dans les instants qui suivent. Les pulsions négatives apparaissent à des moments de stress et banalement si on manque de sommeil. Chacun sait que l’agressivité est plus que présente dans notre quotidien pendant Ramadan. Insulter, gifler, rouler vite, poignarder, ont un dénominateur commun. La perte de self control révélant une instabilité psychologique profonde. Des situations diverses vont faire ressortir cette faiblesse quand on estime par exemple que notre dignité est touchée, notre honneur mal mené, notre honorabilité bafouée par les agissements et les comportements des autres. Alors on agit et hélas, on agit mal. Force est de constater que quand il ne s’agit pas de maladie véritable mais plutôt de comportements acquis ou subis, alors le déficit en instruction, en éducation, aura joué un rôle fondamental dans la formation des déviances. Un défaut en éducation en famille, à l’école et dans la société est le levier générant le manque de respect, de tolérance et de maîtrise de soi. L’unique vecteur de socialisation reste L’éducation. Le milieu familial puis scolaire, sont les premières structures de socialisation. C’est là que le futur citoyen va se familiariser avec les règles de vie en communauté, apprendre le respect de l’intégrité du corps de l’autre, la politesse et l'estime d’autrui. C’est là que se façonnent les interactions pacifiques en société. A l'évidence la défaillance des familles dans leur rôle primordial, l’absence de repères clairs et de modèles positifs, la multiplication de discours nihilistes répétitifs et de propagandes destructrices promettant un monde meilleur ailleurs, favorisent les comportements irrespectueux, agressifs et violents. Les marocains ne se sentent ils pas malheureux ? La famille, l’école, les clubs et les associations de tous genres doivent développer chez le jeune, la bienveillance, la solidarité et l’empathie, lui permettant de mieux comprendre les émotions des autres et d'éviter la brutalité. L’activité notamment par l’éducation physique dès le primaire a un impact pérenne sur l’éducation émotionnelle et la gestion des conflits, par l’obéissance à des règles communes préétablies, respectées de tous. La pratique sportive favorise l’apprentissage de la gestion des émotions et partant diminue la pétulance. Les jeunes y apprennent à exprimer leurs frustrations autrement que par la violence. Elle contribue à réduire de manière drastique les tensions. La médiation des arbitres permet la résolution des conflits et l'intégration de comportements respectueux dès le jeune âge, d’où des relations apaisées dans la communauté. Les adultes et les institutions doivent jouer leur rôle d’exemplarité, les enseignants en premier. Leurs qualifications ne doivent pas être approximatives tant en technicité qu'en capacité de transmettre les valeurs. Si l’agressivité et la violence sont en augmentation, c’est que les adultes, les parents, les enseignants, les figures d’autorité ont failli. En sont-ils conscients ? Les gouvernants doivent comprendre qu’il n’y a pas d’alternative à l’éducation et pour cela les codes, les modes et les programmes scolaires doivent être revisités et orientés vers les valeurs de socialisation. Les enseignants doivent être formés convenablement et non plus recrutés sur le tas. Le bricolage en éducation physique à l’école primaire doit cesser. Cette matière est extrêmement importante dès le très jeune âge. Elle doit être renforcée plus tard, dans les collèges et lycées avec davantage d’heures, dirigées par des enseignants qualifiés et volontaires. Le sport doit enfin être présent correctement dans les universités. C’est tout de même malheureux qu'il n'en soit pas ainsi en 2025. Le monde des sports doit impérativement jouer son rôle et prendre ses responsabilités. Comment admettre encore le chiffre très bas d’adhérents dans les associations et clubs sportifs qui ne dépasse guère trois centaines de milliers. Depuis quelques temps, il a été estimé que la seule matière d’éducation religieuse était en mesure d’assurer la mission d’enseignement des valeurs. Cela n’a pas marché et il faut le reconnaitre sans démagogie et avec courage. Nos prisons sont surchargées de jeunes qui n’auraient rien à faire là si le système marchait vraiment. Privilégier uniquement la punition face aux incivilités et aux comportements agressifs n'est pas efficient. Seule l’approche éducative permet de mieux comprendre les causes sous-jacentes et d’agir durablement sur tout phénomène préjudiciable. Ce n’est qu’à ce prix que les choses peuvent changer et que la société pourrait durablement s'apaiser et travailler la prospérité du pays.

Mama Rita : L'héritage de la charité et de l’amour 1398

Je garde précieusement dans ma mémoire les souvenirs d'enfance liés au 5ᵉ étage de l'hôpital Mohamed V. Cet étage n'était pas comme les autres. Il portait en lui une signification profonde, un symbole de charité et de solidarité. C'était là que Mama Rita accueillait les enfants abandonnés, leur offrant bien plus qu'un toit : une famille, une chance de grandir entourés d'amour et de dignité. À chaque visite à l'hôpital, entre deux éclats de rire d'enfant et des moments d'amusement insouciant, je ressentais cette énergie particulière qui émanait de cet étage. Mama Rita incarnait cette force discrète mais immense, celle de l’amour inconditionnel, du don de soi, de la réparation des âmes blessées. Plus tard, dans la salle de sport Samurai, où je pratiquais le karaté shotokan, je croisais souvent ces enfants de Mama Rita. Ils venaient s'entraîner avec une discipline et une volonté admirables, portant en eux une résilience qui semblait presque naturelle. Leur transport, marqué par la présence bienveillante de Mama Rita, faisait partie du décor familier de mon quotidien. C'était une preuve vivante que l'amour et la bienveillance pouvaient véritablement transformer des vies. En arrivant au lycée, une école voisine accueillait ces enfants pour leur socialisation primaire. Mama Rita avait compris l'importance de l’éducation, non seulement comme un droit fondamental, mais aussi comme un outil d’intégration et d’émancipation. Grâce à elle, ces enfants trouvaient une place dans la société, une identité, une voix. Et puis, sans vraiment y penser, j'ai nommé ma fille Rita. Aujourd'hui, je réalise que ce n'était pas un simple hasard. Ce prénom porte en lui une symbolique forte, un héritage d’amour, de don de soi et de charité. En la regardant grandir, je me surprends à espérer qu’elle incarne ces mêmes valeurs : la capacité à aimer sans condition, à tendre la main à l'autre, à voir la lumière même dans l'obscurité. Mama Rita n'est pas seulement un nom ou un souvenir d’enfance. Elle est devenue une source d'inspiration intemporelle, un modèle de force et de générosité. Son empreinte continue de vivre à travers les cœurs qu'elle a touchés y compris le mien et à travers cette nouvelle génération qui, je l’espère, portera en elle la même lumière.

Partie 2: Les réactions à l'article: La richesse archéologique du Maroc incommensurable du Maroc et la réécriture de l'histoire 1268

Mokhtar Belasri C'est une fierté de voir un tel article, bravo ssi Aziz, le pays a besoin de plusieurs musée. Voir naître un grand est une bonne nouvelle, nous avons au museum de Marrakech, qui hélas n'a rien de museum que le nom, énormément d'échantillons de fossiles de plusieurs bassins notamment Argana et le bassin des phosphates d'où sont extraits plusieurs précieux fossiles par l'équipe du chercheur Jalil qui a émigré au museum de Paris, ces trésors ont besoin d'être sauvegardés dans un musée digne de ce nom, le Maroc n' a pas délivré tous ses secrets historiques et archéologiques et nous avons grand besoin de transmettre aux générations futures les richesses de ce fameux pays qui est le nôtre. Encore une fois bravo. Abil belgaid Cher Ssi Aziz, Félicitations et grand bravo pour cet article d’une grande richesse et d’une profondeur remarquable; Vous mettez en évidence avec clarté et passion l’importance de l’archéologie non seulement dans la préservation de notre patrimoine, mais aussi dans la construction d’un récit historique objectif et affranchi des biais du passé. L’initiative de ce grand musée est une avancée majeure qui renforcera sans aucun doute l’ancrage identitaire des Marocains et valorisera notre contribution à l’histoire universelle. Une réflexion qui pourrait encore enrichir ce débat serait d’explorer comment cette réécriture de l’histoire pourrait être intégrée concrètement dans l’enseignement scolaire et universitaire. En effet, au-delà du musée, il serait pertinent de voir comment ces découvertes archéologiques pourraient nourrir une réforme des curricula, permettant aux jeunes générations de s’approprier pleinement cette richesse et d’en faire un socle de leur identité. Merci pour cette analyse éclairante et au plaisir de vous lire à nouveau. Sportivement Adil BELGAID Mohamed Benamour Je suis à l étranger où j ai vu l article sur la richesse archéologique du Maroc comme la création du Musée qui lui est consacré. Cela honore notre pays et aussi des hommes comme vous dont le dévouement autant que le parcours est particulièrement remarquable. Un immense bravo en attendant mon retour au Maroc pour échanger de vive voix sur différents sujets… très bonne fin du Ramadan. Med Benamour

les réactions à l'article, partie une : La richesse archéologique incommensurable du Maroc et la réécriture de l'histoire 1293

Mon article: La richesse archéologique incommensurable du Maroc et la réécriture de l'histoire, a suscité de nombreuses réactions vous en avez quelques une ci-après: Driss Hmich la gestion de l’archéologie au Maroc doit se reposer sur une collaboration entre les régions et les autres institutions (instituts archéologiques, ministère de la culture, ministère du tourisme et ministère du développement durable) Rachid El Yacouti Bonjour Ssi Aziz, D'abord, merci pour cette réflexion passionnante et inspirante autour de notre Histoire dans sa dimension archéologique. C’est toujours un plaisir de vous lire et d’échanger avec vous. Sincèrement, j'ai trouvé votre article à la fois profond et éclairant. Vous avez bien fait d’aborder ce sujet, car notre histoire, malheureusement, se résume encore trop souvent à des manuels scolaires qui ne reflètent pas toute sa richesse ni sa complexité. Oui le Maroc n’a pas seulement été influencé par les civilisations qui l’ont traversé, il y a activement contribué. Les récentes découvertes archéologiques viennent confirmer cette réalité et montrent l’importance de revisiter nos récits historiques avec objectivité, et donc l’initiative de créer un grand musée de l’archéologie prend ainsi tout son sens. Ce n’est pas un simple projet culturel, mais un moyen de préserver notre patrimoine, de transmettre la connaissance et de renforcer le sentiment d’appartenance des générations futures. Comme vous le soulignez avec justesse, il est temps que nos institutions prennent à bras-le-corps cette mission et que notre enseignement de l’histoire s’enrichisse des vérités que nous livrent la recherche et les fouilles archéologiques. Encore une fois toutes mes félicitations pour ce bel article. À très bientôt inchallah Othmane Cherif Alami Tant de niches dans les découvertes scientifiques et touristiques à venir : Tourisme et spéléologie Tourisme et Archéologie Tourisme et Santé Tourisme et Activités Sportives Tourisme et Loisirs Tourisme Balnéaires Tourisme Rural et Agro Tourisme Tourisme Urbain Tourisme des Montagnes Tourisme des 1000 kasbahs Tourisme des médina vivantes Tourisme Religieux Tourisme du Désert Tourisme de Sports aquatiques Tourisme et les villages millénaires Tourisme et les musiques Enfin tellement de choses très intéressantes et obligatoires dans les perspectives touristiques à fortes identités locales, traditionnelles et culturelles. Abdeljalil Bouzouggar, Directeur de l'Institut National des Sciences de l'Archéologie et du Patrimoine (INSAP) J'ai lu la publication de Ssi Daouda (je me souviens très bien de ses exploits et de ce qu'il a donné à l'athlétisme marocain). La publication est très intéressante et de toute évidence elle est basée sur les nouvelles découvertes archéologiques même si certaines malheureusement ne reflètent pas exactement ce qui a été publié dans les revues scientifiques. Pour le plaisir, voici les découvertes phares : - 2014 : découverte des plus anciens indices de sédentarisation au monde - 2017 : découverte du plus ancien Homo sapiens au monde - 2018 : découverte du plus ancien ADN fossile en Afrique - 2021 : découverte des plus anciens objets de parure au monde - 2021 : découverte de la plus ancienne utilisation de l'olivier (y compris les branches) comme combustible - 2021 : découverte des plus anciens outils de "confection" des vêtements - 2021 : découverte de la plus ancienne exploitation de l'arganier au monde - 2024 : découverte du plus ancien complexe agricole en Afrique en dehors du Nil - 2024 : découverte de la plus ancienne utilisation médicinale de plantes - 2025 : découverte de la plus ancienne utilisation d'un oiseau comme offrande Il y en a d'autres dans le "pipeline". Bonne journée Noureddine Ayouch C'est un projet très important pour jeunes et grands. Merci cher Aziz pour tes commentaires. Chers amis j'en profite pour vous inviter tous... On discutera de la darija et du patrimoine archéologique de notre beau pays. Ssi Aziz pourrait s'il veut bien nous exposer la richesse archéologique du Maroc avec des photos si possible et Khalil nous parlera de l'évolution de notre projet de la Darija. Merci de confirmer aujourd'hui ou demain votre participation. Noureddine Aida Machiche Alami Merci pour cet article passionnant et nécessaire ! La richesse archéologique du Maroc est un trésor inestimable, et il est essentiel de continuer à la préserver et à la mettre en lumière. Ton analyse sur l’importance de l’archéologie dans la réécriture de notre histoire et la construction de notre identité est on ne peut plus juste. Cela me rappelle un combat que mon père avait mené il y a 28 ans, en 1995, à travers notre fondation, pour protéger les sites de Thamusida et Banassa, qui étaient complètement abandonnés. Nous avions organisé une visite sur place avec plusieurs ambassadeurs afin de sensibiliser et mobiliser des aides pour la préservation de ces sites. C’était un moment marquant qui m’a fait prendre conscience de l’urgence et de la nécessité d’agir pour sauvegarder notre patrimoine. D’ailleurs, savoir que ce nouveau musée d’archéologie prend place sur l’ancien emplacement de l’ambassade des États-Unis et qui surplombe le BouRegreg est une belle symbolique. C’est un lieu chargé d’histoire qui va désormais porter notre propre héritage, un espace dédié à la valorisation de nos racines et à la transmission de notre patrimoine aux générations futures. Espérons que cela contribuera à éveiller davantage de consciences et à renforcer l’attachement des jeunes générations à leur histoire. Bravo pour ton engagement et cette belle réflexion Si Aziz !
bluwr.com/p/130500552

La richesse archéologique incommensurable du Maroc et la réécriture de l'histoire... 1719

Le Maroc vient de décider de se doter d’un nouveau musée de l’archéologie et il voit grand ; Ce sera le plus grand du genre en Afrique, d'une superficie de 25000m2. C’est à la fois énorme et flatteur. Certains vont parler de démesure ou n’en verront pas simplement l’utilité. A cela il faut vite rétorquer: détrompez-vous. Si le Maroc a toujours été considéré comme très intéressant au plan archéologique, cet intérêt n’a jamais été aussi grand sinon depuis les dernières trouvailles: celle du plus ancien fossile d’homo sapiens à Jbel Ighoud, non loin de Safi; celles des plus anciens actes et soins chirurgicaux à Tafoghalt, proche de Berkane; celles des vestiges de l’âge du bronze tout récemment mise à l’évidence du côté de Wad Laou, sur le site préhistorique dit KachKouch, pas loin de Tétouan ; celles de la nécropole au sud de Tagounite du côté de Zagora ; celles des parures datées entre 142 et 150 mille ans, mises à nues dans la grotte Bizmoune du côté d’Essaouira ; Celles de l’exploitation agricole de 12 ha du côté de Oued Beht, une dimension jamais connue en Afrique du nord, datant de la fin du Néolithique, témoignant d'une grande richesse et d'un savoir-faire très évolué. La liste est extrêmement longue. Penser maladroitement que les recherches et les fouilles archéologiques soient un luxe ou l’affaire de quelques experts pour leur plaisir est absolument erroné. L'importance de la recherche archéologique pour l'écriture de l'histoire n’est point discutable. Elle est fondamentale. Les vestiges et traces du passé permettent de compléter, de corriger et ou de confirmer les récits historiques. Les fossiles, les structures, les artefacts découverts sur les sites archéologiques sont autant de témoignages tangibles, offrant une vision objective et nuancée des civilisations disparues notamment quand elles n’ont pas laissé de traces écrites. L’archéologie renseignent sur les modes de vies, sur la culture, sur les croyances et les interactions humaines, sur les techniques utilisées et le degré d’évolution des civilisations disparues. Elle est essentielle pour préserver et s'approprier le patrimoine national et partant celui de l’humanité. Elle permet de jalonner l’évolution humaine et permet d’expliquer ce que nous sommes aujourd’hui. La transmission des connaissances étant capitale, la recherche archéologique permet de mettre à la disposition des générations que nous sommes et celles futures, des indices indiscutables de fierté et d’identité. Elle est ainsi incontournable pour l’écriture et la réécriture de l’histoire, qu’elle nettoie des biais que certains historiens peuvent y avoir insérés çà et là par méconnaissance ou manque d’évidence et ceux que des idéologues pour des raisons plus ou moins louables, peuvent y avoir volontairement introduits comme orientations ou aspects fallacieux. Les trouvailles au Maroc remettent justement en cause ce que des générations successives ont appris de leur histoire et de leur origine. S’il est prouvé que Le rôle des populations locales dans les échanges et dans la construction de la civilisation méditerranéenne était fort important, on continu hélas à colporter une histoire biaisée ignorant justement ces apports et évidences archéologiques, aujourd’hui prouvés sans ambiguïté. Depuis 1985, le Maroc s’est doté d’un Institut National des Sciences de l’archéologie et du Patrimoine (INSAP). Et ce n’est ni pour rien ni par hasard que la recherche archéologique est ici étroitement liée au patrimoine. Qui dit patrimoine dit preuves tangibles quand il s’agit de patrimoine matériel et preuves transmissibles, s'il s’agit de patrimoine immatériel. Il se trouve que le Maroc est immensément riche des deux. Ce ne sont pas les chercheurs de l'INSAP qui vont contredire les propos ici développés ou encore Ibn Khaldoun que nous vénérons sans pour autant en respecter la doctrine. Il est aujourd’hui fondamental de revisiter le narratif qui lie l’origine des populations marocaines à une quelconque migration venue d’ailleurs et encore moins de l’est du pays ; comme il est temps de mettre l’accent sur l’évolution de ces populations et leurs apports indéniables à la civilisation méditerranéenne et donc du monde. Les populations d’ici n’ont pas subi les civilisations de la région, ils y ont contribué amplement et largement et cela doit être enseigné dans nos écoles. Faire fi de cette vérité crée des carences notamment de perception identitaire. Les nations ont besoin de référentiel historique pour s'épanouir. Certains se le construisent à partir de rien, alors qu’au Maroc il est là et s’impose à l'évidence. Ce sont des vérités on ne peut plus limpides. Elles doivent constituer la base de notre référentiel identitaire. Les problèmes dont souffre une certaine frange de la population notamment les jeunes en quête d’identité et qui hélas aujourd’hui sont happés par des idéologies importées pouvant embrasser un extrémisme dangereux; ne peuvent trouver de solutions que par la mise en œuvre d’un travail de réécriture de l’histoire de façon objective, basée sur les faits et les preuves historiques, des plus lointaines au plus proches. Les jeunes, à l’adolescence et au début de l’âge adulte notamment, se posent des questions profondes sur ce qui ils sont, ce qu’ils veulent devenir et quelle place ils occupent dans le monde. Ce questionnement, s’il est influencé par nombreux facteurs dont bien évidemment la famille, la culture, les amis, les expériences personnelles et l’environnement social, il est aussi impacté de façon incontournable par l’histoire du pays. Plus cette histoire est lointaine dans le temps, plus elle est motif de fierté et de sérénité. Dans ce monde en constante évolution, où les réseaux sociaux et les pressions de tous genres jouent un rôle conséquent, cette quête d’identité peut être complexe et parfois source d’angoisse. Le désarroi peut aiguillonner vers un réconfort d'ailleurs. Certains peuvent aller jusqu’à penser remonter un temps imaginaire et se construire un monde romanesque, édulcoré par des idéologues servant des causes évidemment invraisemblables. L’investissement dans un musée d’archéologie aussi important est donc venu à temps combler un déficit culturel extrêmement sérieux, réunissant en un lieu accueillant, de dimension respectable, des tas de preuves de la richesse de l’histoire du Maroc. Les historiens eux, devraient se saisir de la question identitaire pour justement pallier les insuffisances et éliminer les biais; Certains s’y sont déjà mis ardemment de façon individuelle et militante. Il faut cependant impérativement que les institutions se saisissent vigoureusement de la question. L’Education Nationale en premier, se doit de prendre la mesure de l’importance de la révision des cursus et contenus des cours d’histoire enseignés dans nos écoles; sans omettre de former un nombre conséquent de spécialistes pour améliorer la recherche dans un domaine aussi cardinal.

Bagarre dans une mosquée... 1454

Des citoyens ont fait circuler des images d’une brutalité surprenante, devenues rapidement virales sur la toile et pour cause. Ils relatent une bagarre dans une mosquée. A khénifra, une mosquée paisible d’habitude, édifiée pour le besoin spirituel des citoyens s’est en une fraction de seconde transformée en un ring. Un fidèle généreusement avait amené quelques bouteilles d’eau afin que ses compagnons puissent se désaltérer au besoin; quelque chose de très habituel en ce mois sacré. Le muezzine ce soir-là, probablement devant la profusion de ce qui venait d’être offert, s’est accaparé quelques bouteilles pour les ramener chez lui. Ce ci n’a pas été du gout de l’une des fidèles. Il en apostropha le muezzine qui n’apprécia pas les propos les jugeant offusquant. Le ton monte et la paisible mosquée de vivre grandeur nature un combat de MMA. On peut bien sûr regarder ces images comme un fait anodin peut être même rigolo; aussi rigolo que celles du voleur dérobant subtilement des tapis dans une autre mosquée. On peut aussi y palper un manque de civisme et de la part du muezzine et du justicier. Ce pendant à relier cette altercation avec tous les échantillons enregistrés devant les collèges et lycées et à l’intérieur de ces établissements ; ce qui se passe dans et aux alentours des stades, dans les marchés et souks, dans les transports publics, sur les routes, dans les hôpitaux même, voilà qui en fait trop. L’incivisme et la violence sociale sont-elles un fléau galopant ne ménageant aucun espace. On peut tourner la page et conclure que cela n’est point étonnant ni particulier au Maroc. L’incivisme et la violence sociale sont des phénomènes qui prennent de l'ampleur dans les sociétés contemporaines. Cela banaliserait les manifestations des tensions entre individus, les comportements belliqueux, les conduites irrespectueuses, les atteintes aux règles de vie en communauté, les dépassements des lois et règles de vie en société. Prenons par exemple le nombre d’accidents et le nombre de décès annuels sur nos routes: aux alentours des 4000 vies perdues. C'est une perte sèche de19.5 milliards de DHS par an. C'est une forme de manifestation de violence et d’incivisme. Le Maroc est à la 110ème place en matière de sécurité routière. En fait la violence est la même sauf qu’elle prend des aspects différents, s’exprime selon les circonstances, et se manifeste selon la conjoncture et le contexte. Le jeune violent devant son lycée pourra plus tard manifester son agressivité au volant d’une voiture ou dans un stade de football et phénomène nouveau dans une mosquée. Ces comportements sont strictement liés. Pour les traiter il ne faut pas du tout les isoler les uns des autres. L’incivisme est un manque de respect des normes sociales telles qu’elles soient. Il manifeste aussi un état d’esprit ou peut être un ras le bol d’une situation économique, d’un manque d’intégration, d’une frustration, d’une injustice ou d’un déficit dans l’éducation. Celui qui jette des ordures dans des lieux inappropriés, n’exerce-t-il pas une violence. Cependant n’exprime-t-il pas quelques choses qui le ronge de l’intérieur. Celui qui vandalise un bus ou un ban d’école ou qui refuse expressément de respecter les biens communs, n’exercent-t-ils pas une sorte de violence. Le manque de civisme a un cout social élevé et une cout économique énorme. Il engendre des conséquences néfastes sur la vie sociale. Il nuit à la qualité de vie, accentue les inégalités et provoque un climat de méfiance entre citoyens. Il conduit à creuser les différences et les clivages. D’un côté on va parler avec dédain de ceux plus bas économiquement de l’autre on va parler d’impunité des puissants, d’injustice, de manque d’égalité, de répartition injuste de la richesse. Perçue ainsi, la violence sous toute ses formes et de quelque faction qu’elle provienne est un véritable danger pour la cohésion sociale. Elle peut se traduire par des conflits, des agressions verbales ou physiques, des discriminations fragilisant la paix sociale. Elle peut prendre plusieurs formes. Les bagarres, les agressions, les actes criminels ne sont jamais isolés de leur environnement social et politique, si elles ne sont pas engendrées par un tel contexte faisant le lit de toutes les radicalisations et extrémismes. Une société qui banalise la violence verbale, les insultes, le harcèlement, les discours haineux est une société qui souffre, une société frustrée. Une société qui répond peut-être à une autre forme de violence, celle institutionnelle vraie ou perçue responsable des inégalités, du manque d’accès aux droits fondamentaux. Elle s’exprime comme le résultat de frustrations accumulées, d’injustices ressenties, du manque de dialogue et de respect mutuel. Les propos des citoyens s’exprimant sur la cherté de la vie témoignent justement de ce genre de frustrations et s’en réfèrent aux institutions. N’a-t-on pas vu des altercations violentes à cette occasion. Que faut-il faire alors ? Laisser passer comme si de rien n’était ; considérer le phénomène comme étant normal ou alors s’en saisir et tenter de redresser la situation. C’est peut-être-là le chantier le plus complexe avant la coupe du monde de 2030. Le dialogue social ne doit pas se contenter de quelques réunions avec des syndicats fort peu représentatifs. Il doit être élargi et développé de façon à favoriser la communication et la médiation pour désamorcer les tensions. Ce dialogue doit notamment inviter les marocains à l’engagement. Ils ne doivent plus être considérés comme des mineurs et des consommateurs mais comme des acteurs. Il faut les encourager à la participation citoyenne à la préservation du cadre de vie et à la promotion du respect mutuel. L’école doit être véritablement réformée et offrir un cadre de vie, plutôt qu’un espace mécanique de bourrage de cranes. Les élèves doivent participer à la gestion de leurs établissements. C’est le leur. Leurs points de vue devraient primer sur n’importe quelle instruction ou programme conçus ça et là sans rapport véritable avec l’environnement et le contexte particulier de chaque région, de chaque établissement. Le système scolaire doit favoriser l’éducation plutôt que l’instruction. Le milieu universitaire doit être celui de la sensibilisation à la participation responsable. Il y a un besoin urgent à inculquer les valeurs communes dès le plus jeune âge. S'en référer à la seule religion n'est pas suffisant. Le citoyen marocain doit apprendre à respecter les lois et ne pas en avoir peur. Bien sûr qu’il faut aussi le renforcement des sanctions, l’application de façon égalitaire des mesures dissuasives pour décourager les comportements inciviques et violents. Cela va de soi. Il s'agit de consolider l’harmonie sociale, tellement nécessaire à notre développement. Et c’est avec cette prise de conscience collective, avec des actions concertées que nous bâtirons un environnement plus respectueux et plus apaisé évitant ainsi les bagarres dans les mosquées aussi.

Le couscous ou l'histoire du Maroc autrement... 1395

Le texte plus bas n'est pas de moi. C'est le communiqué rendu public par le chercheur Nabil Mouline. Pour ceux qui ne le connaisse pas déjà Si Nabil est docteur en histoire de l'Université Paris-Sorbonne et de Sciences Po Paris, ce qui en fait à la fois un historien et un politologue. Il est actuellement chercheur au CNRS à Paris et est l'auteur de nombreux articles et ouvrages qui en font l'un des meilleurs spécialistes de l'histoire du Maroc. Cette histoire, unique, variée et richissime, il la raconte à sa façon dans un narratif dépouillé des fioritures et imprécisions auxquels ont pourrait être confrontés ailleurs. Nabil Mouline s'est donné pour mission de rapprocher les marocains de leur histoire et de mettre au niveau de tous, la compréhension de personnages, de faits, de situations et contextes historiques, pour nous aider, notamment les générations montantes, à nous en saisir, nous en inspirer et à nous nous accaparer; à la vivre pleinement et à en être fiers. Dernièrement dans un effort pédagogique exceptionnel, Si Mouline s'est associé à l'un des visages les plus appréciés du Maroc Mustapha ElFakkak connu sous le nom de Swinga, pour nous raconter cette histoire sous forme d'une série animée. La voix justement majestueuse et parfaitement adaptée de Si Mustapha donne à la série une attractivité particulière. Le succès n'a pas tardé, tellement les marocains sont assoiffés de connaitre leur histoire racontée autrement que ce qui leur est imposé à l'école. La série s'appelle Basmat Al-Tourath. Le premier numéro est consacré à l'histoire du couscous alors que le second est consacré à la genèse de la dynastie Almohade et au trésors cachés à Tinmel. Les deux à cet instant ci, ont cumulé près de 400 mille vues sur YouTube. Ici-bas vous avez le lien du premier épisode. Voici le texte de Si Nabil Mouline. "Basmat al-Tourath : L’histoire comme enjeu de souveraineté narrative L’histoire n’est jamais neutre. Elle est un territoire disputé, un champ de bataille où se décide la manière dont les peuples se perçoivent et dont ils veulent être perçus. Le patrimoine, loin d’être une simple archive du passé, est un enjeu politique et identitaire qui conditionne l’avenir. C’est avec cette conscience aiguë que l’historien et chercheur au CNRS, Nabil Mouline, conçoit Basmat al-Tourath (L’empreinte du patrimoine), la toute première série animée consacrée au patrimoine matériel et immatériel du Maroc. Un projet qui ne se contente pas de raconter l’histoire : il l’incarne, il la revendique, il l’inscrit dans le présent. L’enjeu est double. D’une part, il s’agit de faire de l’histoire un récit vivant, accessible à tous, loin des cercles académiques fermés et des manuels scolaires figés. D’autre part, il est question de conquérir une "souveraineté narrative", un concept fondamental qui souligne combien la manière dont un peuple raconte son passé conditionne la manière dont il se projette dans l’avenir. Basmat al-Tourath ne se présente donc pas comme une simple entreprise de vulgarisation, mais comme un acte de restitution historique, un outil stratégique face aux défis contemporains de l’appropriation culturelle et des batailles mémorielles. Pour donner à ce projet toute son ampleur, Pr. Mouline s’est associé à Mustapha El Fekkak, alias "Swinga", l’un des plus importants vulgarisateurs du monde digital marocain. Ensemble, ils ont décidé de proposer un format qui allie rigueur scientifique et puissance narrative, afin que chaque épisode soit une véritable expérience immersive. Un rendez-vous hebdomadaire pendant Ramadan Chaque vendredi soir du mois de Ramadan, un nouvel épisode viendra explorer un aspect fondamental du patrimoine marocain. Le premier, consacré à Tinmel, a révélé au grand public le rôle essentiel de ce village du Haut Atlas dans la formation de l’Empire almohade, véritable superpuissance médiévale qui a régné sur une vaste partie du monde islamique. Cette approche immersive a permis d’ancrer Tinmel dans l’imaginaire collectif non plus comme un simple site archéologique, mais comme un foyer religieux, intellectuel et militaire ayant bouleversé l’histoire régionale. Les trois prochains épisodes aborderont des sujets tout aussi fascinants, mais leur thématique reste volontairement tenue secrète afin de maintenir le suspense et l’impatience du public. Cette stratégie vise à transformer Basmat al-Tourath en un véritable rendez-vous culturel incontournable, un moment de découverte et de réflexion partagé par les Marocains, où qu’ils se trouvent. L’histoire, un enjeu de pouvoir Si Basmat al-Tourath suscite un tel engouement, c’est parce qu’elle répond à une nécessité impérieuse : redonner aux Marocains la maîtrise de leur propre histoire, face à des tentatives récurrentes d’appropriation culturelle. Les querelles sur l’origine du caftan, du couscous ou de certaines traditions ne sont pas de simples différends folkloriques traduisent des affrontements plus profonds sur la légitimité et l’hégémonie régionale. Derrière ces débats, ce qui se joue, c’est la cristallisation de l’ipséité, cette conscience de soi comme entité unique et distincte. Basmat al-Tourath ne se limite pas à raconter le passé, elle le met en valeur comme un héritage précieux, un élément essentiel de l’identité collective à préserver et à transmettre. Le Maroc, fort d’une continuité historique remarquable, a la responsabilité de faire connaître et reconnaître son patrimoine, en veillant à ce qu’il soit fidèlement représenté et pleinement apprécié. Un projet de transmission et de rayonnement Au-delà de la mise en valeur du patrimoine, cette série se veut également un outil de transmission. Une histoire qui n’est pas partagée risque de s’effacer avec le temps. Basmat al-Tourath aspire ainsi à ancrer la mémoire marocaine dans les nouvelles générations, en leur proposant des formats modernes et accessibles pour mieux comprendre et s’approprier leur héritage culturel. En mettant en lumière la richesse et la diversité du patrimoine marocain, ce projet contribue également à son rayonnement au-delà des frontières. Le patrimoine est un vecteur essentiel d’influence culturelle, et en valorisant son identité historique et civilisationnelle, le Maroc renforce à la fois sa cohésion nationale et son attractivité sur la scène internationale. Basmat al-Tourath est bien plus qu’une simple série ; c’est une démarche de transmission et de sensibilisation, un engagement en faveur d’une histoire vivante et partagée. Elle invite à considérer le passé non pas comme une mémoire figée, mais comme une source d’inspiration pour bâtir l’avenir."
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