Pensez le Futur.

Morocco–United States and Côte d’Ivoire: The New Strategic Framework to Strengthen the Counterterrorism Fight in the Sahel 746

On April 24, 2025, in Abidjan, the Ivorian Minister of Defense, Téné Birahima Ouattara, received the United States Ambassador to Côte d’Ivoire, Jessica Davis Ba, accompanied by General Michael Langley, the renowned AFRICOM commander. This meeting clearly fits into a major geostrategic dynamic where Côte d’Ivoire, Morocco, the United States, and the G5 Sahel countries are strengthening their cooperation to combat the transnational terrorist threat that has long destabilized the Sahel and North Africa. It is worth recalling that the pact concluded in Algeria under Bouteflika with armed groups shifted the threat southward within the country, exacerbating instability in the Sahel after a war that caused more than 250,000 Algerian deaths. In this new security architecture, Côte d’Ivoire positions itself as a key player south of the unstable zones. Washington is intensifying its military presence there with a drone base in Bouaké and a donation of 12 armored vehicles to reinforce Ivorian defense, especially in areas exposed to terrorism. This partnership also includes training for Ivorian forces and the establishment of maintenance infrastructure, illustrating cooperation expected to endure over time. Joint exercises in Bingerville, still in Côte d’Ivoire, demonstrate the growing strength of Ivorian forces in synergy with the United States, consolidating an essential link in West African security. Côte d’Ivoire, historically allied with Morocco, thus becomes a central actor in this regional cohesion. This could not happen without Rabat being informed and possibly even playing a facilitating role beforehand. Morocco asserts itself as a key actor in the counterterrorism fight in North Africa and the Sahel, coordinating its actions with the G5 Sahel, the most effective platform against various jihadist groups—essentially mere gangsters. Its intense participation in military exercises such as African Lion 2025, notably in its southern provinces, strengthens coordination with American, African, and other forces. Training in handling the mobile HIMARS artillery system, for example, testifies to the strategic depth of the Morocco–United States partnership. This new regional cohesion makes the Kingdom a major stabilizer, promoting a multilateral approach to terrorism, illicit trafficking, and hybrid conflicts. The Sahelo-Saharan region, now aligned with Morocco, faces complex threats, including the porous links between separatist movements like the Polisario Front and terrorist networks. Southern Algeria has become a lawless zone conducive to trafficking and multifaceted jihadism, threatening regional stability. Mali increasingly denounces Algerian interference and its support for terrorist groups, while Mauritania recently closed its border with Algeria near Tindouf, the Polisario’s stronghold. Algeria, at worst, if not openly encouraging, tolerates its territory as a strategic fallback zone and a supplier—particularly of fuel—vital for the survival and activities of various groups. The G5 Sahel Joint Force, even after the French withdrawal from the region, remains limited by funding and equipment deficits, highlighting the urgent need for strengthened international support. The growing military power of Côte d’Ivoire, cooperation with Morocco, and American support thus fit into a comprehensive regional strategy to contain these threats. Algeria, despite itself, is a pressured partner, hosting the Polisario Front for over 50 years. Increasingly, this group is being labeled a terrorist organization and will soon be so in the USA by law. In May 2025, the American destroyer USS Forrest Sherman’s stopover in Algiers and joint naval exercises with the country reflect the US desire to maintain a strategic Mediterranean presence, thereby involving Algiers more in counterterrorism. The memorandum of understanding signed in January 2025 between Washington and Algiers underscores this increased responsibility regarding threats on Algeria’s southern borders. The region is thus heading toward a new security architecture. The Abidjan meeting and the scale of maneuvers south of Morocco illustrate a profound transformation of security cooperation in West and North Africa. Morocco’s rise as a central actor, combined with strengthened partnerships between Côte d’Ivoire, the United States, and the G5 Sahel, shapes this new, more coherent and effective geostrategic architecture. In the same vein, one can also mention recent visits by Emirati officials in the region and the very recent visit of Marshal Haftar’s son, General Saddam Haftar, to Niger, following previous visits to Burkina Faso and even Israel some time ago. The noose is tightening around terrorist groups, now cut off from their strategic refuges. Their last resort remains the north via Algeria and Libya, where internal conflicts complicate the fight. This multilateral regional approach appears as the best response to restore stability and security in a region rapidly evolving due to recent political changes. Morocco, the first to adapt to these developments, is reaping the benefits of its non-interference strategy by forging strong economic and strategic complementarity with its partners. From Rabat to Abidjan, no zone escapes this economic and security dynamic desired by His Majesty the King. Algeria’s now shaky stance and its belligerent rhetoric toward neighbors no longer impress. The death knell has sounded for desert extremist groups, notably the Polisario and its ambiguous role for over half a century.
Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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La Maison de l'Avenir : Un rêve devenu réalité 20

Il y a 30 ans, le 30 mai 1995, Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem procédait à l’inauguration de la Maison de l’Avenir. Cette maison, tant rêvée, a été réalisée par l’Association l’Avenir pour héberger les familles ayant un enfant soigné pour cancer à l’Hôpital d’Enfants de Rabat, habitant hors de Rabat, et ne pouvant faire face aux dépenses occasionnées par les traitements et les séjours répétés à Rabat. Cette maison avait plusieurs objectifs : permettre le traitement des enfants atteints de cancer aussi longtemps que nécessaire, donner à tous les malades les mêmes chances de guérison, diminuer le nombre d’abandons de traitement, éviter chaque fois que possible "l’angoisse de la nuit à l’hôpital", et enfin, soutenir les parents dans les moments difficiles. En Juin 1991, le Ministère de l’Habitat nous octroya un terrain à Hay Nahda II Rabat ; l’association l’Avenir organisa une campagne sur l’accueil des parents des enfants hospitalisés, avec le slogan « aidez-moi à guérir, entouré de ceux que j’aime » De nombreuses personnes physiques et morales, marocaines et étrangères, répondirent à cet appel en donnant du temps, de l’argent, des matériaux, du matériel, du savoir-faire. Le résultat est une maison agréable, fonctionnelle, une sorte de “chez soi” mis à la disposition des familles ayant un enfant suivi pour cancer ou maladie du sang à l’Hôpital d’Enfants de Rabat. Elle comporte 22 chambres de deux à quatre lits, totalisant 54 lits. Les parents peuvent y séjourner moyennant une contribution modique et surtout, il leur est demandé de veiller à la propreté et à la respectabilité de « leur Maison ». Quand une nouvelle famille arrivait, effondrée par le choc du diagnostic qu’on venait de porter à l’hôpital, elle trouvait d’autres familles et d’autres enfants, en cours de traitement, ou revenant pour un simple contrôle, elle écoutait, s'informait, et l’espoir de garder vivant son enfant renaissait. Après 30 ans, la Maison de l’Avenir existe toujours et a permis de diminuer les abandons de traitement et de suivi, d’adoucir les conditions médicales, sociales et psycho-affectives des enfants et de leurs familles, et in fine, de contribuer à la guérison des jeunes malades.

Beatrice Chebet, Soufiane El Bekkali, Femeke Bol, Masalela: inaugurent Le Stade Olympique de Rabat : Un écrin d’excellence pour des performances athlétiques de haut niveau 98

Le cœur du métier en sport est sans conteste le geste, l’exercice ou l’action accomplie, réalisés par un sportif ou un groupe de sportifs. Cette réalisation est extrêmement complexe en raison des nombreux facteurs qui y interviennent, ainsi que de leur importance relative. Le geste part d’une image que se fait le sportif de lui-même en train de le réaliser. Pour cela, il a besoin d’énergie, c’est-à-dire d’une sollicitation physiologique. Il déploie un geste précis sollicitant une partie ou la totalité de son corps, ce qui constitue une sollicitation mécanique. Pour réaliser ce geste, le sportif réfléchit et fait un effort cérébral : il s’agit d’une sollicitation et d’une dimension psychologique. Une fois ce processus enclenché, le sportif obtient une image finale qu’il évalue en la comparant à l’image initiale qu’il s’était faite de son geste. Ce feedback lui permet d’être satisfait, de se remettre en question et d’améliorer sa prestation. Le geste n’est jamais isolé : il se déroule devant un public qui apprécie la prestation, la performance et le résultat. Si les règlements sportifs imposent, outre un comportement éthique, des dimensions et spécificités des aires de jeu, c’est-à-dire des règles communes à tous sans discrimination, ces règles et autres normes, conditionnent les prestations techniques des sportifs. En revanche, l’environnement et le contexte : stade, salle ou lieu de compétition, apporte d’autres facteurs d’influence sur la prestation et donc sur la performance. Parmi ces facteurs, on compte : Le type de sol ; Le confort, la visibilité et la proximité des spectateurs Les conditions aérodynamiques, comme l’exposition au vent ; La luminosité et l’éclairage ; L’acoustique, avec le traitement du son et le bruit du public ; Les repères visuels et matériels sur le terrain pour les sportifs et le public ; Les facteurs climatiques extérieurs, selon que l’infrastructure soit fermée ou ouverte ; Le climat intérieur, selon qu’elle soit ventilée ou climatisée ; etc. Tous ces éléments impactent la dimension psychologique susmentionnée, qui à son tour influence les dimensions physiologique et mécanique, affectant directement la prestation du sportif. Mais ce n’est pas tout : le type et la configuration d’une infrastructure sportive engendre également un relationnel sociologique particulier. Les ambiances varient d’un stade à un autre. La configuration, les facilités et le confort proposés influencent le comportement des spectateurs, et par extrapolation celui du public entier. Ce comportement engendre une façon spécifique d’apprécier la prestation du sportif. Par exemple, la proximité entre le public et les joueurs joue un rôle important : des supporters proches, avec une visibilité sans entrave, sont plus empathiques que des spectateurs éloignés. Le supporter proche apprécie mieux l’effort et devient plus tolérant envers le sportif. Ainsi, les programmes d’emploi et l’architecture d’une infrastructure sportive deviennent un facteur d’influence sur la performance des athlètes. Une configuration finale bien étudiée est un facteur favorisant la performance, ce qui souligne l’importance de considérer ces données avant toute étude ou proposition de projet de construction d’une infrastructure sportive. Ces évidences ont probablement été prises en compte lors de la conception et de la réalisation du Stade d’Athlétisme, dit Stade Olympique, construit en seulement 8 mois au Complexe Sportif Prince Moulay Abdallah, à la place de l’Institut National d’Athlétisme, édifié au début des années 90, là où ont émergé la quasi-totalité des grandes pépites de l’athlétisme marocain. C’est ainsi que s’expliquent les résultats exceptionnels réalisés lors de la dernière édition du Meeting Diamond League Mohammed VI à Rabat : trois meilleures performances mondiales et cinq records du meeting, un exploit remarquable. Les 8 minutes 11 secondes 49 centièmes de la Kényane Beatrice Chebet, deuxième performance mondiale de tous les temps sur 3000 m, illustrent parfaitement la symbiose entre le potentiel de l’athlète et les conditions qui lui sont offertes pour s’exprimer. Elle aura marqué l'histoire de l'athlétisme mondial. C’est également le cas de la performance du champion marocain Soufiane El Bekkali sur 3000 m steeple, devant son public et sur une piste dont il a loué les qualités. Jamais il n’avait réalisé une telle performance en début de saison : 8 minutes 00 secondes 47 centièmes, un temps très fort pour le mois de mai, entraînant dans son sillage l’Allemand Frederick Ruppert, qui n’oubliera jamais sa course à Rabat, pulvérisant le record de son pays et signant la troisième performance européenne de tous les temps. Il est désormais un prétendant sérieux à une médaille aux championnats du monde prévus à Tokyo. La performance de Femke Bol sur 400 m haies dames est également à souligner: 52sec 46 st du lourd. Une autre performance notable est celle de Tshesipo Masalela, venu du Botswana, qui a signé 1 minute 42 secondes 70 centièmes. Ce ne sont là quelques exemples parmi tant de prestations remarquables réalisées pour l'inauguration de ce stade olympique marocain. En somme, le Maroc peut être fier d’une telle réalisation, qui s’inscrira sûrement dans les records du Guinness, car jamais une infrastructure sportive d’une telle envergure n’a été réalisée en si peu de temps, tout en respectant les normes et la qualité requises. Le président de la Confédération Africaine d’Athlétisme et de CASOL, la toute récente Association des Confédérations Africaines des Sports Olympiques, n’a pas caché sa fierté, inscrivant cette réalisation dans le cadre du soutien du Maroc au mouvement sportif africain en général, et à l’athlétisme en particulier. Il a rappelé que le Royaume est le seul pays africain à accueillir une étape de la Diamond League d’athlétisme. Bien évidemment qu'il souhaiterait y voir se dérouler prochainement les championnats d’Afrique d’athlétisme.