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GERIATRIE : LA NUTRITION FACE AU VIEILLISSEMENT PHYSIOLOGIQUE DES PERSONNES ÂGÉES - PARTIE 1 3202

«QUAND ON AVANCE EN ÂGE, MIEUX VIVRE C’EST MIEUX SE NOURIR» L’équilibre nutritionnel de la personne âgée (PA) est plus précaire car tributaire de modifications physiologiques et de l’émergence de pathologies. Les personnes âgées ont tendance par ailleurs à diminuer leur apport alimentaire sans que leurs besoins énergétiques ne soient réduits : leurs réserves étant amoindries, tout incident rompt un équilibre déjà précaire et la dénutrition fait son apparition. L'IMPACT DU VIELLISSEMENT PHYSIOLOGIQUE SUR LA NUTRITION Avec l’âge, l’altération des perceptions des odeurs et du goût stimule moins l’appétit : la capacité discriminative s’affaiblit d’où une difficulté à identifier les aliments ; le seuil de détection des 4 saveurs de base augmente (multiplié par 11,6 pour le salé, 7 pour l’amer, 4,3 pour l’acide et 2,7 pour le sucré). Près de 400 médications (anti-inflammatoires, antidiabétiques oraux, inhibiteurs de l’enzyme de conversion…), des carences en zinc ou en vitamine B3, la cirrhose du foie ou la déshydratation perturbent le goût. La malnutrition aggrave ces déficiences, ralentissant ainsi le renouvellement cellulaire indispensable à la régénération des acteurs sensoriels. La perte d’appétit découle aussi d’une sénescence des glandes salivaire. Les aliments n’étant plus correctement imbibés, les molécules porteuses de saveurs appétissantes sont moins actives. De plus, la dégradation dentaire et la prédilection pour des aliments plus liquides diminuent les mouvements masticatoires ce qui va encore réduire cette sécrétion. La sécheresse buccale (xérostomie) est alors fréquente, exacerbée par de nombreux médicaments (diurétiques, benzodiazépines, antihistaminiques…), elle va favoriser les caries dentaires, les mycoses buccales et œsophagiennes, occasionnant des brûlures lors de l’ingestion et, in fine, gênant l’élocution et la déglutition. La muqueuse gastrique, en s’atrophiant, sécrète moins d’acide chlorhydrique, d’où une pullulation bactérienne consommatrice de nutriments (folates) et un retard à l’évacuation gastrique de 2 à 3 fois plus long, qui prolonge la phase d’anorexie post-prandiale. L’accélération plus importante chez la PA du transfert du chyme de la partie supérieure de l’estomac (le fundus) à la partie inférieure (l’antre) avec une distension précoce de cette dernière joue par ailleurs un rôle prépondérant dans le sentiment précoce de satiété. Un peptide, le CCK sérique (cholecystokime -pancreozymine), produit par le duodénum au cours du repas, stimule la sécrétion par le pancréas de la trypsine qui inhibe en retour la sécrétion de CCK. L’insuffisance pancréatique exocrine, liée à l’âge ou aggravée par une dénutrition, lève ce rétrocontrôle, d’où une production accrue de CCK à l’origine elle aussi d’une satiété précoce. La survenue plus fréquente chez la PA d’ulcères et de gastrites chroniques, en liaison avec une incidence plus élevée d’infection par Hélicobacter pylori, renforce encore le risque anorexique. Le vieillissement musculaire et la diminution du capital musculaire (sarcopénie) est un phénomène presque inéluctable qui commence à 40 ans pour l’homme contre 50 ans pour la femme. La perte -de 3 à 8 % tous les dix ans- s’accélère après 60 ans et réduit la musculature à 17% du poids du corps à 70 ans contre 30% à 30 ans. La composition en fibres du muscle se modifie : les fibres de type II, ou fibres blanches, à contraction rapide, mais peu résistantes à la fatigue, s’atrophient ; les fibres de type I ou fibres rouges, à contraction lente, générant peu de force, mais une forte endurance, sont moins affectées et leur densité serait même plus importante. Outre cette réduction de la force musculaire malgré une certaine préservation de l’endurance, le système nerveux contrôle moins bien ces contractions. Plusieurs facteurs génétiques, médicamenteux, nutritionnels ainsi que l’augmentation des cytokines (état inflammatoire provenant de l’accroissement de la masse grasse) conditionnent l’apparition de cette sarcopénie. Les hormones sexuelles joueraient aussi un rôle dans le contrôle de l’appétit au cours du vieillissement. La diminution des taux circulants de testostérone observée au moment de l’andropause induirait la perte d’appétit chez l’homme âgé et précipiterait le développement de la sarcopénie. À l’inverse, la réduction de sécrétion des œstrogènes à la ménopause protégerait les femmes de cette perte. Les répercussions de la sarcopénie sont considérables : risques infectieux par baisse des réserves protéiques nécessaires aux défenses immunitaires, chutes et fractures éventuelles compromettant l’autonomie de la PA… Un moindre volume musculaire expose aussi la PA aux troubles de la thermorégulation, la baisse de l’intensité du frissonnement qui en découle rendant la PA plus démunie face à l’exposition au froid. Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie en libéral à Casablanca. Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc (AMRM) et de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), Vice-présidente du Groupe de l’Auto-Immunité Marocain (GEAIM) - REFERENCE MOUSSAYER KHADIJA Doctinews N° 25 Août/Septembre 2010, ACTUALISATION JUIN 2024 - POUR EN SAVOIR PLUS : La plupart des personnes âgees souffrent de maladies chronique le plus souvent d'origine auto-immune Les maladies auto-immunes résultent d’un dysfonctionnement du système immunitaire, censé nous protéger des agressions extérieures, qui va le conduire à s’attaquer à notre propre organisme. Elles constituent un important problème de santé publique du fait de leur poids économique et humain : 3ème cause de morbidité dans le monde après les maladies cardiovasculaires et les cancers, elles touchent en effet près de 10 % de la population mondiale et occupent le deuxième ou le troisième poste du budget de la santé dans beaucoup de pays. Enfin, dernier point méconnu mais pas le moindre, ces maladies concernent les femmes dans plus de 75 % des cas : une femme sur six en est atteinte au cours de sa vie ! Passons donc en revue ce que sont ces pathologies et les actions de l’associations AMMAIS UN PROCESSUS D'AUTODESTRUCTION DE L'ORGANISME Notre système immunitaire est composé notamment de cellules spécialisées comme les lymphocytes et de substances (les anticorps) chargées normalement de nous défendre contre toute attaque extérieure provenant de différents virus, bactéries, champignons et autres produits délétères. Lors d’une maladie auto-immune (MAI) ou à manifestations auto-immunes, des éléments de ce système se trompent d’ennemi et s’en prennent à nos tissus et cellules. Certains anticorps devenus nos adversaires s’appellent alors « auto-anticorps ». Au total, il existe près d’une centaine de ces troubles.
Dr Moussayer khadija Dr Moussayer khadija

Dr Moussayer khadija

Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie en libéral à Casablanca. Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc (AMRM) et de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), Vice-présidente du Groupe de l’Auto-Immunité Marocain (GEAIM)


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La loi 30-09 relative à l’éducation physique et aux sports au Maroc : un frein obsolète au développement sportif 7

Promulguée en 2010, la loi 30-09 visait à moderniser la gouvernance sportive marocaine, à encadrer le mouvement associatif et à ouvrir la voie à la professionnalisation. Quatorze ans plus tard, son bilan est contrasté: si elle a instauré une architecture formelle, on a toujours dit qu’elle ne répondait pas aux exigences du sport moderne, ni n’était incitative et encourageante. Elle est aujourd’hui accusée d’être un **frein structurel** au sport marocain, en raison d’un cadre rigide, inadapté et partiellement inconstitutionnel. Pire encore, engagée bien avant la lettre royale aux assises du sport de 2008, le projet n’avait en fait subi aucun ajustement pour se conformer aux directives royales. Les auteurs avaient probablement estimé que le projet répondait suffisamment aux contenus de la lettre et n’avaient pas jugé utile de le retirer. La remise en question, déjà vive depuis sa promulgation, s’intensifiera à la lumière de la Constitution de 2011, qui érige l’activité physique en droit citoyen et impose à l’État de promouvoir le sport de haut niveau tout en favorisant la participation associative. L’approche de la Coupe du Monde 2030, de surcroît, exige une adaptation législative sans tarder. Lors de la 4e édition des Journées africaines de l’investissement et de l’emploi, dédiée au football comme vecteur d’inclusion socio-économique et organisée par la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales-Souissi à Rabat, le président de la Fédération Royale Marocaine de Football, Fouzi Lekjaa, a déclaré sans ambages que la loi 30-09 avait fait son temps et qu’une nouvelle mouture était nécessaire pour accompagner le développement sportif du pays. Les principales problématiques consistent d’abord en une **discordance avec la Constitution de 2011**. Conçue avant cette révision fondamentale, la loi 30-09 ne garantit pas explicitement le droit au sport comme droit citoyen. Elle limite la liberté associative par un régime d’agrément discrétionnaire, contredisant le principe constitutionnel de liberté d’association garanti par le Code des libertés publiques de 1958, toujours en vigueur. De même, elle assigne à l’État un rôle flou en matière de régulation et de financement, fragilisant l’autonomie des fédérations et exposant celles-ci à des paralysies administratives. Force est de constater aussi une **ambiguïté du statut des sportifs professionnels**. Malgré la reconnaissance constitutionnelle du droit au travail et à la protection sociale, la loi ne définit ni un contrat sportif clair ni une protection spécifique. Ce vide juridique alimente des conflits récurrents entre clubs, joueurs et fédérations. On relèvera également un **décalage avec le sport moderne**. Attachée à une vision bureaucratique et centralisée, la loi ignore les standards internationaux et les mécanismes de gouvernance par performance ou objectifs. La professionnalisation reste inachevée: les clubs manquent de structures juridiques stables, les modèles économiques sont précaires, et les investisseurs privés sont découragés. Le rôle des collectivités territoriales demeure flou, malgré la régionalisation avancée, rendant les investissements sportifs tributaires de volontés locales plutôt que d’un cadre national cohérent. **La rigidité de la loi entrave la contractualisation rapide, la flexibilité pour les infrastructures et l’indépendance des fédérations.** Elle génère des lenteurs administratives pour les partenariats public-privé, l’absence de statut pour les sociétés sportives et des difficultés à intégrer les normes internationales, bloquant ainsi l’attractivité pour le capital privé. On peut ainsi soupçonner son **incompatibilité avec les exigences FIFA et le Mondial 2030**. La critique peut s’étendre au domaine de l’éducation avec une certaine **inadéquation avec la réforme éducative**. Alors que le Maroc investit dans le sport scolaire et universitaire, la loi omet toute intégration systémique entre écoles, universités, clubs et fédérations, ainsi que des passerelles entre sport de masse et d’élite. La loi mélange indûment sport amateur et professionnel, sans distinguer la gestion associative de l’activité commerciale des clubs. Son autre faiblesse se situe au niveau de la définition des concepts et donc de la désignation claire des responsabilités induites. Elle soumet le tissu associatif, pilier du mouvement sportif, à une tutelle excessive, créant insécurité juridique et contournements permanents. Enfin, elle conçoit le sport comme activité éducative ou culturelle, ignorant son potentiel économique : métiers du sport, sponsoring, droits audiovisuels, fiscalité spécifique et création d’emplois. Conçue dans un contexte pré-constitutionnel, la loi 30-09 est aujourd’hui **obsolète, rigide et partiellement inconstitutionnelle**. Elle freine la gouvernance, la professionnalisation et l’économie du sport, au moment où le Maroc se projette vers des échéances mondiales majeures. La situation conduit donc à la nécessité de s’orienter vers une nouvelle loi, moderne, alignée sur la Constitution, sur le propos de la lettre royale de 2008, sur les exigences d’un sport moderne en concordance avec les instances internationales, et répondant aux impératifs à mettre en place en vue de la Coupe du Monde 2030, tout en inventant un mode nouveau de gestion et d’administration éloigné du temps politique. Une administration de mission est largement souhaitée. La nouvelle loi doit s’aligner sur le cadre constitutionnel en définissant clairement les concepts, en consacrant le sport comme droit citoyen, en protégeant la liberté associative et en clarifiant le rôle de l’État (encadrement, financement, audits, contrats-objectifs). Elle devrait distinguer entre sport amateur et professionnel, entre club et association, et instaurer une professionnalisation complète: statut du sportif professionnel, sociétés sportives obligatoires pour les clubs, régulation des investissements privés. Elle doit permettre l’intégration du sport à l’économie nationale via un cadre fiscal dédié, un code d’investissement spécifique, une reconnaissance sectorielle et une modernisation du sponsoring et des droits TV. Elle devra s'harmoniser aux exigences FIFA 2030 par plus de flexibilité, réglementer les infrastructures et sécuriser les grands projets. La nouvelle loi devrait fixer les responsabilités de l’État en matière de formation des cadres et des niveaux exigés, faisant de la formation académique la base d’un système national à même de répondre aux exigences de la pratique et aux véritables besoins de la société. Elle devra en outre spécifier le rôle et définir la responsabilité des régions et des collectivités locales en matière de sport pour tous, de création d’infrastructures de proximité et d’encadrement. Une sorte de municipalisation des activités physiques de masse. Cette loi nouvelle attendue est **urgente, stratégique et incontournable** pour aligner le sport marocain sur les standards internationaux et les ambitions nationales.

Soirée kaftan 62

Dans une soirée kaftan Les couleurs rivalisent autant et racontent des histoires d'antan Elles se confondent dans la multicolorité et confèrent à la fête sa particularité Les jolies dames affectionnent chacune sa dance Au rythme d'une musique qui les met en transe Chaque région du Maroc innove pour son kaftan Le kaftan sefrioui orné de cerise est inouï Il me plaît et me donne le tournis La Reine des cerises est pleine de grâce Elle est belle elle est classe Le kaftan jaune fassi est sublime Le kaftan rose marrakchi est intime Le kaftan vert oujdi est tout simplement topissime Le kaftan rouge meknassi me plaît à l'extrême Le kaftan multicolore berbère me laisse rêveur et blême Le kaftan beige soussi j'adore et j'aime Le kaftan bleu ciel sahraoui me séduit de même Le kaftan bleu roi rifain séduit comme un refrain Le kaftan rouge et vert casablancais est magique Le kaftan rbati est fantastique Le kaftan blanc tetouanais est seigneurial Comme la paloma blanca real Le kaftan pistache tangerois est source d'emoi Le kaftan chefchaouni me rend pantois Le kaftan bleu ciel safiot est très beau Le kaftan marocain est tout simplement royal De Tanger à Lagouira Il perpetue depuis la nuit des temps le style d'une couture, un témoin de plus d'une grande culture que seul le Royaume Chérifien détient le secret et l'honneur Au grand dam des envieux et des plagieurs Dr Fouad Bouchareb Tous les droits sont réservés Le 11 Décembre 2025