Pensez le Futur.

Le style c'est l'homme. 1611

Voilà quelques années, je signais l'article ici bas dans la revue marocaine VH. C'était à l'occasion d'une édition spéciale consacrée au Roi Mohammed VI, Roi du Maroc. l'accueil réservé cette semaine à "Qasr Al Watan" à Abou Dhabi, à Sa Majesté le Roi Mohamed VI par Son Altesse Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane, Président de l’Etat des Emirats Arabes Unis: l’entrée du Palais par le portail "Zayed", l'escorte des cavaliers, la marche jusqu'au portail "Al Hisn", la revue des troupes folkloriques, l'équipe nationale de voltige "Al Fursan" dans le ciel, les 21 coups de canons en signe de bienvenue, l'arrivée au portail "Al Hisn", et l'accolade chaleureuse ont encore une fois souligné la classe, l'élégance et l'aisance de Sa Majesté le Roi dans les grands moments protocolaires et les décorums fantastiques, exactement comme dans une grande surface, habillé d'un jean et d'un tee-shirt , un bonnet sur la tête ou encore au volant d'une voiture au milieu des foules. Sa personnalité forte, son naturel, son pas déterminé et rythmé, sont tant d'indices de traits de caractères particuliers et donc de style. Ces images fortes et attachantes, venues à nous des Emirats Arabies Unis, relevées et vécues avec fierté par les marocains et pas que, m'ont rappelé cet article, alors je le partage ici avec vous. Il est plus que jamais d'actualité. ************** Aussi loin que l’on remonte dans le temps, l’emprunte particulière d’humains exceptionnels a jalonné l’histoire pour ne pas dire fait l’histoire. Plus tard au 17ème siècle, Blaise Pascal évoquera la question et l’expliquera par le respect. Il dira que le respect de la personne se fonde sur son caractère. Il résumera ses traits de caractère dans le style : Le style c’est l’homme. Le Comte de Buffon sans doute marqué par la rigueur des sciences exactes martèlera dans un discours resté célèbre à l’académie française : Le style est l’homme lui-même. Même si Buffon ne parlait alors que de littérature et de sciences, Le style devient ainsi une constante objective de chacun de ceux qui marquent l’histoire par un lègue particulier. Evoquant la projection de ce qu’allait être le Prince hériter une fois Roi, feu Sa Majesté Hassan II reprendra la notion de style citant justement Blaise Pascal. Il dira dans une interview restée culte : Le Style c’est l’homme. Sans doute aucun voulait il annoncer que le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI allait être différent du siens, quoi que dans la continuité logique de l’histoire. Aujourd’hui la tendance est de confondre le style avec une notion plus moderne emprunte d’éphémère : le look. Si le look, que va résumer une tenue vestimentaire, une coupe de cheveux, des couleurs, est circonstancié et obéit donc au code de la circonstance et du moment, le style lui est une constante de la personne et l’accompagne tout au long de sa vie. Le style connaitra sans doute une évolution mais dans un continuum logique. Si le style force l’histoire par l’objectivité qui finit par l’imposer, Le look n’est pas forcément en symbiose avec le style car il est entaché de subjectivité. Il dépend de la perception de chacun, de l’image et de l’imaginaire. Il est marqué par l’appréciation que l’on se fait de la personne rencontrée dans une circonstance particulière, un environnement particulier. Le look est une composition subjective qui peut se modeler simplement à travers une photographie qui vous tombe entre les mains, une vidéo visionnée dans un train ou dans un avion, des images qui s’invitent dans l’intimité de soi en forçant l’écran d’un téléphone ou d’une tablette, à travers les réseaux sociaux. Le look peut aller jusqu’à contraster avec le style. Il est l’appréciation subjective que l’on fait de la personne scrutée et sera encore plus biaisée si elle est accompagnée d’un commentaire même s’il est à l’antipode de l’objectivité. Un acteur de cinéma peut ainsi se faire coller par son look est son jeu, les traits de caractère d’un personnage, alors qu’il n’aura fait que réussir à nous les restituer le temps d’un film. Le look est apprécié dès lors qu’il coïncide avec l’image que l’on se fait de la personne à l’instant même de la rencontre. Il dépend de la réussite de l’approche et de la réaction de la personne rencontrée. Il est conditionné par les circonstances de cette rencontre, le degré de surprise et le niveau émotionnel qu’elle suscite. Le premier coup d’œil va être ici déterminant. Le look suscite l’admiration : chacun se fera une idée de la personne rencontrée en fonction de sa propre appréciation, de son affectif et de son état d’âme sur le moment. Le degré de sympathie dégagée ou partagée peut ainsi pousser à l’idolâtrie. Le style lui force le respect et suscite l’amour. C’est une constante qui évolue lentement, surement, et devient marquante. Il est apprécié sur des critères plutôt objectifs et vérifiés. Le style est indélébile et est lié à l’action par l’art et la manière. Il grave à jamais une emprunte. C’est cette emprunte qui permet d’en juger et d’en définir les contours. Le juge ici c’est l’histoire. Aziz Daouda
Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Le Wydad et le Raja sont il si faibles que ça???? 91

Dans l’épisode de lundi 14 avril 2025 de mon émission sportive hebdomadaire « Sports avec Aziz Daouda » sur Barlmane Radio, je suis revenu sur la brillante participation de l’équipe nationale marocaine U-17 à la Coupe d’Afrique des Nations, saluant la performance exceptionnelle des « Lionceaux de l’Atlas » qui ont offert un spectacle de haut niveau dans ce prestigieux tournoi continental. J'ai également abordé le Derby de Casablanca entre le Wydad et le Raja, disputé au Complexe Mohammed V communément appelé Donor par les casablancais, réouvert après son entière rénovation. J'ai rappelé l'historique du stade qui fait partie d’un vaste programme de modernisation des infrastructures sportives marocaines en vue d’accueillir la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030. J'ai surtout commenté la décision des ultras des deux grands clubs casablancais de boycotter le derby et son impact présumé sur la rencontre J'ai aussi souligné que le stade se présentait désormais sous un nouveau visage, tant par la qualité de sa pelouse que par l’amélioration notable de la couverture télévisée. A la fin de l'émission j'ai rappelé et commenté les innovations en matière d'arbitrage que FIFA veut introduire à partir de la prochaine coupe du monde des clubs prévue aux USA l'été prochain. Vous avez ici bas le lien de l'émission en précisant qu'elle est en Darija marocain. Je vous invite à commenter mes propos et surtout à donner votre point de vue sur l'émission et en me faisant parvenir vos suggestions et propositions pour améliorer le concept en vous en remerciant.
youtu.be/vlIe0VLCqQ0?si=0FBuRaGM...

"Le sens de l’Histoire : le Maroc consolide, l’Algérie s’enlise" 254

La diplomatie, la géopolitique régionale et les dynamiques d’interprétation stratégique en Afrique du Nord ont profondément évolué depuis un bout de temps. Cela remonte à 2007, lorsque le Conseil de sécurité a accueilli favorablement la proposition marocaine d’autonomie, ouvrant ainsi la voie à un règlement définitif du dossier du Sahara dans le cadre de la souveraineté du Royaume du Maroc. Ce fut un choix difficile pour le Maroc, mais éminemment pragmatique. Cette initiative s’inscrivait dans une vision d’intégration régionale à long terme, fondée sur la coopération et la complémentarité dans la région. Voyant l’Algérie embourbée dans ses contradictions, Rabat pensait pouvoir lui tendre une bouée de sauvetage. Mais peut-être avait on sous-estimé l’instabilité du régime voisin, incapable ou refusant obstinément de corriger sa trajectoire. Loin de saisir l'opportunité, Alger opta pour la surenchère, multipliant les déclarations hostiles et les actes provocateurs. Le changement de dirigeants avait pourtant suscité un espoir de dégel du côté marocain. Le Roi du Maroc est allé jusqu’à leur adresser deux appels solennels au dialogue. La réponse fut un refus catégorique. Plutôt que de formuler une contre-proposition, l’Algérie a persisté dans sa stratégie de confrontation, ignorant les dynamiques nouvelles. Les discours belliqueux et les décisions unilatérales à l’encontre du Maroc se sont multipliés à profusion. Alger s’enfonce dès lors dans une forme de déni, coupée des réalités géopolitiques contemporaines. On en vient à se demander si les décideurs algériens vivent dans le même monde. Lors du vote de la résolution de 2024 renouvelant le mandat de la MINURSO, l’Algérie, membre non permanent du CS pourtant, s’est retrouvée isolée, impuissante. Un moment aussi pathétique que révélateur. Le soutien massif des pays arabes et africains à l’intégrité territoriale du Maroc, de même que le revirement croissant de nombreux États, n’a pas infléchi l’entêtement algérien, devenu une constante. La décision espagnole d’adhérer à la vision marocaine a provoqué à Alger une crise d’hystérie symptomatique. La lettre du président Macron et les discours d'après ont davantage encore crispé les autorités algériennes. Ils finiront par se rétracter sans contre partie sinon l’humiliation. Aucune proposition constructive n’a jamais émergé de leur côté. Rien de concret. Rien d’utile. Comme si l’insulte, la calomnie et la diffamation constituaient désormais des outils diplomatiques recevables : les déclarations se sont faites de plus en plus virulentes, parfois abjectes, trahissant une perte de contrôle émotionnel. Dernièrement, à la suite de la réaffirmation claire de la position américaine en faveur du plan d’autonomie marocain, l’Algérie a publié un communiqué marqué par l’ambiguïté, l’approximation et de graves faiblesses rédactionnelles, tant en français qu’en arabe. On aurait dit les propos confus d’un boxeur groggy, titubant après un KO technique. Ce communiqué peut être interprété de plusieurs façons, toutes révélatrices d’un même désarroi. Il semble d’abord illustrer une volonté de diluer l’importance du message américain, le noyant dans un fatras de références juridiques déformées, de rappels historiques approximatifs et d’arguments idéologiques ridicules. Une tentative de minimiser l’impact du soutien américain auprès de l’opinion publique intérieure et des quelques partenaires encore fidèles. On y perçoit aussi une forme d’incompréhension, feinte ou sincère, des nouvelles réalités diplomatiques. Les cercles algériens, qui détiennent les clés de la décision s’accrochent à une lecture du dossier devenue caduque. Sont-ils réellement convaincus d’un possible retournement ?. Ils insinuent que les positions internationales restent ambiguës ou négociables, alors que tout démontre le contraire. S’ils y croient vraiment, ils sont bien seuls alors. Le communiqué traduit surtout un refus obstiné de reconnaître les faits. L’Algérie a probablement compris le message américain : il s’agit d’un soutien clair et renouvelé à la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Mais, pour des raisons de politique intérieure et de posture régionale, elle choisit délibérément de l’ignorer; une manière de sauver la face… mais est-ce vraiment tenable? Chaque jour qui passe renforce la position du Maroc sur la scène internationale. Le pragmatisme, la cohérence, la diplomatie active et l’intelligence stratégique du Royaume finissent par payer. Le front interne marocain reste quant à lui solide, uni et constant: un atout majeur. La dynamique diplomatique portée par le Maroc est aujourd’hui partagée et soutenue par les grandes puissances, dans un contexte géopolitique où les intérêts économiques et sécuritaires prennent le pas sur les slogans du passé. L’Algérie, quant à elle, reste engluée dans une posture rigide et stérile, au détriment faut il le souligner, de son propre peuple, otage d’une affaire dans laquelle il n’a jamais été réellement consulté. Voilà bientôt 50 ans qu’il subit les conséquences d’un entêtement idéologique sans le moindre bénéfice tangible. Et les choses pourraient bien se compliquer davantage. En s’opposant désormais aux pays du Sahel, notamment le Mali, Alger compromet même ses alliances traditionnelles. La Russie observe avec inquiétude la déstabilisation d'une zone qu’elle considère comme stratégique. À se demander quel est le cap de la diplomatie d'Alger et s’il reste quelqu’un de lucide à la barre. Le fait que de Mistura ait été interrogé au Département d’État américain est lourd de sens, d’autant qu’il a été reçu par une subalterne. Lisa Kenna responsable des affaires politiques lui a transmis un message clair : les États-Unis veulent une résolution rapide, et une seule solution est désormais sur la table. Sans marge, son rôle est désormais d’inviter les parties à s’y inscrire. Parmi ces parties, l’Algérie figure bien en première ligne, que cela lui plaise ou non. Comme si cela ne suffisait pas, le congressman Joe Wilson a annoncé son intention de déposer une loi visant à classer le Polisario comme organisation terroriste, en raison de ses connexions avec l’Iran. Il est hautement probable que le projet aboutisse. L’étau se resserrera encore davantage autour du régime algérien, qui aura définitivement perdu toute latitude d’action. Il est temps d’en finir avec cette mascarade idéologique, ces marionnettes agitant encore des slogans poussiéreux dans les couloirs de l’Union Africaine, au frais du contribuable algérien, épuisé par les files d’attente pour le lait et l’huile. La patience, la sagesse et la persévérance du Royaume chérifien portent leurs fruits. Le Maroc savait que ce n’était qu’une question de temps. Ceux qui en doutaient comprennent désormais qu’on ne joue pas impunément avec les intérêts du plus anciens États-nations du monde. L’Algérie aurait pu éviter cette débâcle, si elle avait eu, un jour, la clairvoyance de voir ce qui était évident pour tous : le sens de l’histoire.

Une fois n'est pas coutume, proposition d'un Conseil National du Sport par le PJD... 315

Une fois n'est pas coutume, le billet de ce dimanche 6 avril 2025 traite du sport. Je n'aime pas trop en parler. C'est paradoxal mais c'est ainsi. Plus d'un sont persuadés qu'il est très difficile de faire bouger les choses, tant la médiocrité est enracinée, les bonnes volontés chahutées, les compétences indésirables, le dévouement n'ayant pas droit de cité et l'honnêteté perçue comme douteuse. L'occasion ici m'est donnée par deux partis politiques, car une fois n'est pas coutume, en l'espace d'une semaine, les deux partis – le PJD et le FFD – se sont intéressés au sport. J'ai trouvé cela très intéressant, car habituellement les partis ne traitent du sujet qu'à la suite de résultats jugés inacceptables. Alors, succombant à l'émotion, ils en profitent pour interpeller le gouvernement et, pendant quelque temps, montent au créneau, malmenant le ministre responsable et incriminant les fédérations. Ce fut le cas tout dernièrement suite aux résultats décevants aux JO de Paris. Ensuite, silence radio. Lors de la préparation des programmes de campagnes électorales, certains, plutôt rares, vont mentionner le sport dans de simples narratifs généralement vides de sens ; histoire de dire que c'est important, sans préciser ni pourquoi ni comment ils comptent l'aborder une fois au parlement ou au gouvernement. Cela se traduit très vite par un manque de vision dans les déclarations d'investiture des premiers ministres, puis maintenant des chefs de gouvernement. On se contente de quelques phrases puisées çà ou là pour dire que le sport n'est pas oublié. De mémoire, je puis citer tout de même quelques exceptions qui confirment la règle. L'Ittihad Addoustouri, dans son programme à sa création, avait réservé un bon chapitre au sport. J'avais amplement contribué à cela. L'USFP, à l'aune des dernières élections, m'avait aussi convié à une réflexion ayant servi de base au programme du parti. Je me rappelle aussi avoir participé à un travail similaire, il y a longtemps, avec l'Istiqlal sous l'impulsion de Si Belmahi, vaillant président de la FRM de cyclisme. Cette fois-ci, c'est le PJD qui monte au créneau en déposant, selon la presse, un projet de loi portant sur la création d'un Conseil National des sports en lieu et place du département responsable aujourd'hui, à savoir la minuscule direction des sports en queue de responsabilité du Ministère de l'éducation nationale, du préscolaire et du sport. L'architecture du Gouvernement de Si Akhanouch et sa version revisitée continue d'étonner, réduisant le sport à une simple direction sans relief parmi les prérogatives d'un ministère enlisé dans des réformes à n'en plus finir, sans pour autant que l'on perçoive le bout du tunnel. Depuis l'indépendance, l'éducation nationale est en perpétuelle réforme. La dernière en date remonte tout fraîchement à la semaine dernière. Gageons que ce n'est pas la dernière. Depuis ce rattachement, les deux derniers ministres en responsabilité paraissent ne pas avoir eu de temps pour le sport. Le PJD donc est venu audacieusement avec ce projet, qui en fait n'est pas nouveau. Les premières assises du sport au début des années soixante l'avaient déjà évoqué. Depuis, le sport a connu au moins 14 ou 15 soubresauts, passant de département indépendant au rattachement à la jeunesse, à l'éducation nationale, en passant par un secrétariat rattaché au premier ministre. Il fut même rattaché au travail, du temps de feu Arsalane El Jadidi. Vaille que vaille, le sport fera son petit bonhomme de chemin avec plus ou moins de réussites, mais surtout des échecs répétitifs. La seule fois où il a connu un peu de stabilité fut du temps de feu Abdellatif Semlali, qui détient toujours le record de longévité comme responsable du sport. Son mandat comme secrétaire d'État puis comme ministre dura onze bonnes années. On parlait alors de décollage sportif. Ce fut une période relativement heureuse qui vit une restructuration du champ sportif avec notamment le parrainage, le second tour en Coupe du monde, la création de l'école nationale d'athlétisme, les premières médailles olympiques et un regain de jouvence dans plus d'une discipline sportive. Le PJD, qui a dirigé le gouvernement, ne s'est-il pas rendu compte du malaise que vit le sport pendant ses dix années de gloire ? Tant mieux qu'il le fasse maintenant. Passer à une administration de mission et une gestion qui échappe au temps politique est une nécessité. C'est une revendication évidente portée par de nombreux spécialistes depuis très longtemps, sans que le monde politique ne lui donne suite. Le temps sportif est plus long que le temps politique. Préparer des sportifs de haut niveau demande 7 à 8 années de travail continu et linéaire. La performance sportive nécessite du temps et de la stabilité. Le nombre de ministres en charge du sport, qui se sont succédés en un laps de temps réduit, montre combien nous avons besoin ici de durabilité et que c'est là l'une des tares, mais pas la seule. Par ignorance de cet historique, certains disent déjà que le projet s'inspire de ce qui s'est passé en France avec la création d'une agence pour s'occuper du sport. C'est donc archi faux. La revendication au Maroc est bien plus ancienne. Voilà une quarantaine d'années qu'il en est question. Déjà du temps du gouvernement Driss Jettou, cela était sur la table mais n'a pas abouti pour moult raisons, notamment à cause d'une certaine résistance qui ne veut pas, à aujourd'hui, que ce secteur extrêmement porteur sorte de la sphère politique. Le sport national ne peut que remercier le PJD pour cette audace, même si elle n'a pas beaucoup de chance d'aboutir, vu comment se passent les choses au parlement actuel. Le PJD étant largement minoritaire et sans réel appui de ses coéquipiers dans l'opposition. Il aura quand même réussi à poser le débat dans le bon sens. Les partisans de Si Benkirane font référence à juste titre à la lettre royale de 2008. Ils citent cependant la loi 30.09 sans dire pour autant que celle-ci a été catastrophique pour le sport national. Cela pourrait faire l'objet d'un prochain billet. Le second parti ayant soulevé la question du sport l'a fait tout fraîchement hier. Il s'agit du Front des Forces Démocratiques. Le parti, sous la houlette de Si Mustapha Benali, a remis au goût du jour la discussion des politiques publiques en sport, avec un panel extrêmement large et varié de spécialistes et de dirigeants et en présence de représentants de partis politiques de la même mouvance. Les débats ont été d'une très bonne facture avec un consensus très large autour de solutions qui paraissent évidentes et l'étonnement de ne pas les voir prises en compte. Ce genre de débats est autant nécessaire qu'urgent. Le Maroc, qui fait du sport et du football tout particulièrement un accélérateur de développement, ne peut plus attendre, sinon au prix de voir ses efforts colossaux gaspillés et donc dangereux pour son futur proche et lointain.

Bardella en Israël, le déshonneur réciproque d’un rapprochement contre nature 276

Cet article est de mon ami Larbi Bargach. Il est d'une grande pertinence et d'une profondeur d'analyse historique et politique balancée et équilibrée par la logique de l'approche et l'objectivité du prisme. Je le livre ici à votre appréciation. Il a été publié sur ODJ. Vous en trouverez le lien ici bas. L’extrême droite européenne en général, et française en particulier, a opéré un rapprochement spectaculaire avec le gouvernement d’extrême droite au pouvoir en Israël. Ce qui semblait impensable il y a encore quelques années est aujourd’hui une réalité. Une situation qui fait du Rassemblement National le plus fidèle allié du gouvernement israélien. Cette alliance, à priori contre-nature, ne l’est pas du tout si l’on se réfère aux contenus de leurs histoires et actualités croisées. En effet, l’idéologie de ces deux mouvements d’extrême droite est basée sur le racisme et l’exclusion. Et si l’extrême droite française se dit débarrassée (ce qui reste à prouver) d’une facette de son racisme historique, l’antisémitisme, son avatar israélien semble être contaminé par une espèce de « syndrome de Stockholm » hérité du nazisme allemand. Aucun juif ou israélien digne de ce nom ne peut accepter les horreurs commises par Tsahal au service des pseudo-nazis au pouvoir en Israël, qui se revendiquent israéliens. Ils sont nombreux en Israël et ailleurs, bien que pour l’instant minoritaires, à s’indigner des massacres en cours. Comble du ridicule : ils sont accusés d’antisémitisme par les autres alors qu’ils sont juifs et, pour certains d’entre eux pratiquants. Leur nombre va grandir si l’on se réfère à l’histoire juive qui a donné tant d’hommes de bien à l’humanité. Les deux extrêmes droites se retrouvent en réalité dans une haine commune du monde musulman, caricaturé et sous-estimé. Personne ne peut imaginer que ce rapprochement est sincère : il relève de l’opportunisme politique de Netanyahou, qui ne recule devant rien pour éviter la case prison, et de celui de Marine Le Pen, qui cherche à effacer la partie sombre de son histoire personnelle liée au passé antisémite de son défunt père. Pour que ce rapprochement prenne corps, il a fallu un contexte : les attaques du 7 octobre, des attaques d’une grande sauvagerie que le droit qualifie de « terroristes », car elles ont concerné des civils et se sont traduites par des prises d’otages. Ces attaques ont servi la cause du Hamas, plus populaire que jamais dans la bande de Gaza et dans le monde arabo-musulman, mais certainement pas la cause palestinienne. Gaza est plus que jamais sous embargo, dépendante de l’aide internationale, meurtrie et sans horizon viable. Ce n’est pas l’avis du Hamas, qui considère à juste titre que le 7 octobre a obligé Israël à montrer un visage beaucoup moins séduisant : celui d’un État colon occupant illégalement des terres que l’ONU attribue à la Palestine ; celui d’un État violent, inscrit dans la vengeance et le non-droit. Paradoxalement, cette violence de l’armée israélienne, très largement soutenue par les États-Unis, s’est avérée inefficace. Aujourd’hui, à part quelques illuminés religieux des deux côtés, personne ne croit en la solution militaire. Israël bombarde Gaza depuis un an et demi sans résultat tangible ; bien au contraire. Les otages n’ont pu être libérés que par la négociation et le Hamas s’est renforcé politiquement en interne : c’est la seule entité en mesure de faire régner la sécurité à Gaza. À l’international, même les États-Unis prennent langue avec ses dirigeants. La politique israélienne détruit la cohésion interne du pays avec une mobilisation sans précédent de la population contre ses dirigeants. Beaucoup d’Israéliens quittent Israël ; les chiffres sont effarants. Le pays est devenu un paria un peu partout dans le monde et l’antisémitisme croît chaque jour davantage. Les voix de la sagesse en Israël sont muselées : Haaretz, l’Université de Jérusalem et bien d’autres organes militants de la paix sont privés de financement et menacés dans leur existence. Cet ostracisme concerne aussi les médias français proches des idées de l’extrême droite française. Le journaliste israélien Charles Enderlin, un humaniste authentique, jadis correspondant d’Antenne 2 ( ex-France 2) en Israël, ne passe plus à la télévision française. Les images des massacres en cours à Gaza non plus. Il est vrai que l’arrivée de Trump a relégué l’Europe en division inférieure. L’Europe se retrouve dans une posture inédite depuis le Moyen Âge : une époque où la civilisation musulmane était dominante et portée par les lumières de ses philosophes et hommes de sciences. L’alliance de circonstance qui vient de rapprocher les mouvements racistes israéliens et européens ne peut pas occulter l’histoire récente de la Shoah. Que l’extrême droite française notamment se mette du côté des extrémistes israéliens pour tenter de déporter le peuple palestinien relève presque d’une logique génétique ; mais c’est une honte absolue pour les juifs — un peuple qui a subi les outrages de la déportation. La question du Moyen-Orient n’est pas simple ; elle est même très compliquée. Elle mérite plus d’explications. Deux concepts s’opposent lorsqu’il s’agit de traiter un sujet délicat : celui de la vérité — en principe multiple — et celui de la réalité supposée unique. Chacun a sa vérité et toutes méritent d’être entendues. Celle du Hamas repose sur plusieurs logiques : • L’échec des accords d’Oslo torpillés par l’extrême droite actuellement au pouvoir. Rabin, un des parrains des accords et grand général israélien, voyait dans ces accords une ambition tardive pour la paix ; Netanyahou s’y est opposé farouchement. • La frustration liée au fait d’être privé des résultats des élections palestiniennes remportées par le Hamas face à Mahmoud Abbas. Cette logique n’excuse en rien les attaques terroristes mais peut les expliquer. Le musée de l’holocauste de Miami explique — sans les justifier — les horreurs nazies par l’humiliation subie après le traité de Versailles (1919). De même on peut expliquer celles du 7 octobre par le blocus sur Gaza ou les humiliations infligées aux Palestiniens aux checkpoints. Cette cause palestinienne est souvent instrumentalisée par certains régimes arabes comme repoussoir face aux revendications internes. Elle revient pourtant au centre d’une géopolitique mondiale plus compliquée qu’avant 1993 et plus urgente que jamais. Contrairement au récit que cherchent à imposer Bardella ou Netanyahou, Juifs et Musulmans ont cohabité longtemps : expulsés ensemble d’Espagne (1492-1610), aucun juif n’a été déporté d’Afrique du Nord durant la Seconde Guerre mondiale ; les pogroms appartiennent à une histoire européenne plutôt qu’arabo-musulmane. L’Homo sapiens — « homme sage » — pourrait-il enfin se souvenir qu’il porte ce nom avant qu’il ne soit trop tard ? >> **Bargach Larbi** >>

Seule l’éducation peut contrer les incivilités et l’agressivité en société... 448

Un Caïd copieusement calotté en public par une jeune fille à Témara. Un autre, la tête fracassée et le bras fracturé dans la paisible Oasis d’Aoufous. Un troisième généreusement giflé à Mohammadia. Un policier poignardé au cou par un jeune venu prêter main fort à sa mère vendeuse, occupant l’espace public. Une enseignante farouchement agressée à l’arme blanche par un élève à Erfoud. Un colosse auteur d’une scène de chaos dans l’enceinte de la belle gare de Rabat ville. Un accident de la route non loin de Merzouga, à vitesse folle, un chauffard percute un paisible touriste américain venu profiter des merveilles du royaume ; les deux sont décédés sur le coup. Cela fait trop pour une semaine, en termes d'expressions violentes. Loin de faire une analyse psychique ou psychiatrique de ces cas, on peut tout de même leur trouver des ressemblances et quelques points communs à savoir : l’incivilité, la surexcitation, la violence et la détresse manifeste, provoquant une vive émotion sur les lieux et l’émoi chez ceux confrontés à ces nouvelles dans les médias. On peut se demander si on ne fait pas ici un amalgame entre personnes souffrant de troubles mentaux avérés et le citoyen lambda qui à un moment donné, va troubler l’ordre public ou commettre l'impardonnable voire l'irréparable. Ce n’est pas un raccourci mal inspiré loin de là, le HCP déjà en 2022, nous disait que 48.9% de citoyens souffraient de troubles mentaux. Qui va se ruer sur un policier poignard à la main ou conduire sans en mesurer le danger, sinon quelqu’un d’anormal. Qui ne respecte pas la vie de l’autre sinon quelqu’un de monstrueux. La dame qui s'est ruée sur le fonctionnaire l'aurait elle fait si elle était psychologiquement stable ? Tout comportement dangereux, tout agissement perturbant la quiétude publique dénote d’un mal latent. A des moments de grande détresse, il va se manifester dans la démesure et l’agressivité. La détresse et l’instabilité psychologique sont souvent interconnectés, dénotant d’une anxiété profonde, d’un probable manque d’affection, d’estime de soi, de souffrances cachées dans la famille, à l’école, au travail, dans la société. Le harcèlement, la fatigue, l’alcool, et les drogues ne sont jamais très loin. Cela conduit et légitimise aux yeux de l’individu des actes qu'il peut cependant regretter dans les instants qui suivent. Les pulsions négatives apparaissent à des moments de stress et banalement si on manque de sommeil. Chacun sait que l’agressivité est plus que présente dans notre quotidien pendant Ramadan. Insulter, gifler, rouler vite, poignarder, ont un dénominateur commun. La perte de self control révélant une instabilité psychologique profonde. Des situations diverses vont faire ressortir cette faiblesse quand on estime par exemple que notre dignité est touchée, notre honneur mal mené, notre honorabilité bafouée par les agissements et les comportements des autres. Alors on agit et hélas, on agit mal. Force est de constater que quand il ne s’agit pas de maladie véritable mais plutôt de comportements acquis ou subis, alors le déficit en instruction, en éducation, aura joué un rôle fondamental dans la formation des déviances. Un défaut en éducation en famille, à l’école et dans la société est le levier générant le manque de respect, de tolérance et de maîtrise de soi. L’unique vecteur de socialisation reste L’éducation. Le milieu familial puis scolaire, sont les premières structures de socialisation. C’est là que le futur citoyen va se familiariser avec les règles de vie en communauté, apprendre le respect de l’intégrité du corps de l’autre, la politesse et l'estime d’autrui. C’est là que se façonnent les interactions pacifiques en société. A l'évidence la défaillance des familles dans leur rôle primordial, l’absence de repères clairs et de modèles positifs, la multiplication de discours nihilistes répétitifs et de propagandes destructrices promettant un monde meilleur ailleurs, favorisent les comportements irrespectueux, agressifs et violents. Les marocains ne se sentent ils pas malheureux ? La famille, l’école, les clubs et les associations de tous genres doivent développer chez le jeune, la bienveillance, la solidarité et l’empathie, lui permettant de mieux comprendre les émotions des autres et d'éviter la brutalité. L’activité notamment par l’éducation physique dès le primaire a un impact pérenne sur l’éducation émotionnelle et la gestion des conflits, par l’obéissance à des règles communes préétablies, respectées de tous. La pratique sportive favorise l’apprentissage de la gestion des émotions et partant diminue la pétulance. Les jeunes y apprennent à exprimer leurs frustrations autrement que par la violence. Elle contribue à réduire de manière drastique les tensions. La médiation des arbitres permet la résolution des conflits et l'intégration de comportements respectueux dès le jeune âge, d’où des relations apaisées dans la communauté. Les adultes et les institutions doivent jouer leur rôle d’exemplarité, les enseignants en premier. Leurs qualifications ne doivent pas être approximatives tant en technicité qu'en capacité de transmettre les valeurs. Si l’agressivité et la violence sont en augmentation, c’est que les adultes, les parents, les enseignants, les figures d’autorité ont failli. En sont-ils conscients ? Les gouvernants doivent comprendre qu’il n’y a pas d’alternative à l’éducation et pour cela les codes, les modes et les programmes scolaires doivent être revisités et orientés vers les valeurs de socialisation. Les enseignants doivent être formés convenablement et non plus recrutés sur le tas. Le bricolage en éducation physique à l’école primaire doit cesser. Cette matière est extrêmement importante dès le très jeune âge. Elle doit être renforcée plus tard, dans les collèges et lycées avec davantage d’heures, dirigées par des enseignants qualifiés et volontaires. Le sport doit enfin être présent correctement dans les universités. C’est tout de même malheureux qu'il n'en soit pas ainsi en 2025. Le monde des sports doit impérativement jouer son rôle et prendre ses responsabilités. Comment admettre encore le chiffre très bas d’adhérents dans les associations et clubs sportifs qui ne dépasse guère trois centaines de milliers. Depuis quelques temps, il a été estimé que la seule matière d’éducation religieuse était en mesure d’assurer la mission d’enseignement des valeurs. Cela n’a pas marché et il faut le reconnaitre sans démagogie et avec courage. Nos prisons sont surchargées de jeunes qui n’auraient rien à faire là si le système marchait vraiment. Privilégier uniquement la punition face aux incivilités et aux comportements agressifs n'est pas efficient. Seule l’approche éducative permet de mieux comprendre les causes sous-jacentes et d’agir durablement sur tout phénomène préjudiciable. Ce n’est qu’à ce prix que les choses peuvent changer et que la société pourrait durablement s'apaiser et travailler la prospérité du pays.