Le nihilisme médiatique et intellectuel : un poison pour le débat public au Maroc...
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Depuis quelque temps, un phénomène inquiétant s’impose dans l’espace public marocain : la montée d’un discours nihiliste, parfois fataliste et par certains aspects anarchiste, relayé par des influenceurs, un certain public du football, des journalistes, certains universitaires et même par des responsables politiques. Ce discours, marqué par un rejet radical de toute perspective ou des multiples signes tangibles de progrès, traduit une dérive intellectuelle et civique préoccupante. Au lieu de stimuler la réflexion collective et l’engagement citoyen, il nourrit la défiance, la résignation et le désenchantement vis-à-vis de l’avenir du pays, de ses institutions et peut-être même de son mode de fonctionnement. L’impression qui se dégage est celle d’un piège pessimiste sans issue.
Ce nihilisme s’exprime à travers une rhétorique saturée de désespoir et de défaitisme. Les thèmes de la santé et de l’éducation sont utilisés à outrance, comme s’ils étaient complètement à l’arrêt. Pourtant, des dizaines de milliers de Marocains sont soignés avec succès quotidiennement dans les hôpitaux publics, et tous les enfants vont à l’école, beaucoup réussissant de manière spectaculaire, suscitant l’admiration à l’international.
Le discours réduit le Maroc à un échec chronique, prisonnier de ses blocages politiques, économiques et sociaux, condamné à ne jamais progresser. Or, un tel regard, à la fois radical et caricatural, occulte les avancées réelles qu’a connues le pays au cours des dernières décennies : infrastructures modernes, stabilité dans une région troublée, amélioration progressive, voire impressionnant, de tous les indicateurs sociaux.
Certes, ces progrès restent insuffisants et parfois inégalement répartis, mais les nier purement et simplement revient à fermer les yeux sur la complexité du réel qu’est le développement, et qu'aucun modèle, qu’il soit économique, sociétal ou politique, n'arrive à résoudre à la perfection.
Les propos de certains, qui font malheureusement audience, engendrent un climat délétère pour la société. S’y mêlent idéologie, négativisme malsain et souvent la religion présentée comme solution politique à tous les problèmes alors que l'expérience à l'international est là pour démonter le contraire.
La diffusion de tels discours n’est pas sans conséquences. Elle alimente un climat d’impuissance collective et fragilise la confiance dans les institutions. En instillant l’idée que tout effort de réforme est voué à l’échec, elle encourage une forme de résignation sociale, sert de terreau à une colère latente, indéfinie et incommensurable. Ce contexte est particulièrement propice aux dérives démagogiques, à la surenchère médiatique et au rejet systématique de toute initiative politique.
En somme, au lieu d’éveiller les consciences, ce nihilisme plonge les esprits dans une paralysie idéologique.
La menace pèse d’autant plus sur la jeunesse, déjà confrontée à d’immenses défis : chômage, accès limité aux opportunités, quête de reconnaissance sociale. Elle se retrouve particulièrement exposée à ces discours déroutants. Privée de repères positifs, elle est tentée de céder au fatalisme, de perdre confiance en l’avenir et de renoncer à toute forme d’engagement citoyen. Or, une société qui désespère de sa jeunesse se condamne à l’immobilisme et au déclin.
Les médias officiels, minés par leur engourdissement, leur déconnexion de la réalité ou la peur injustifiée de prendre des risques, tant de la part de leurs dirigeants que des journalistes, n’arrangent rien pour imposer, ou au moins proposer, un discours alternatif de lucidité et d’espoir.
Il ne s’agit pas de nier les difficultés réelles auxquelles le Maroc fait face : corruption, inégalités sociales, incompatibilité du système éducatif avec la modernité, universités peu productive en savoir et innovation, système de santé dont sont exclues certaines régions, manque de gouvernance efficace dans plusieurs secteurs, poids excessif de l’administration, entre autres. Mais ces défis ne sauraient justifier une lecture exclusivement noire de la réalité.
La responsabilité des intellectuels, des journalistes et figures médiatiques est de proposer une vision critique, certes, mais constructive.
L’urgence est de réhabiliter un discours de lucidité équilibrée, qui reconnaisse les blocages tout en valorisant les marges de progrès. Un discours qui dénonce les échecs sans annihiler l’espoir. Un discours qui souligne les insuffisances mais propose aussi des solutions. Un discours qui responsabilise le citoyen, qui critique ses initiatives et comportements, qui met en lumière ses droits mais avant tout ses devoirs et obligations.
Le nihilisme ambiant, qui s’installe dans certains segments du débat public marocain, est un poison lent mais dangereux. Il mine la confiance, creuse la fracture sociale et détourne la jeunesse de l’action constructive et de ses responsabilités. Le Maroc a besoin de voix critiques mais responsables, capables de nourrir un projet collectif fondé sur la confiance, l’innovation et la volonté de bâtir. À défaut, la société risque de s’enfermer dans un cercle vicieux où le cynisme étouffe l’imagination et où l’immobilisme finit par devenir une fatalité.
Il y a longtemps déjà, certains, très convaincus, annonçaient la faillite du pays; ils parlaient d'une "crise cardiaque" imminente. Il n'en fut rien. Au contraire, le pays a avancé, n’a cessé de progresser, de se moderniser et de se développer. Le Maroc s’inscrit chaque jour un peu plus dans l’émergence économique et le développement social, il ne faut pas le nier.
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At 80 years old, the UN wavers between its founding ideal and tragic impotence…
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As every year, at the end of September, the opening of the General Assembly seeks solemnity, and is often described as historic. But is the world really gathered here to decide its future? Is it truly within these walls that decisions that matter are made? As always, it falls to the Secretary-General to make the assessment and take stock.
Before the General Assembly in New York, the Secretary-General of the United Nations once again gravely recalled the primary purpose of the Organization, born 80 years ago as a bulwark against chaos, war, and barbarism. The UN, he stressed, has never been an abstract ideal, but a pragmatic tool to safeguard humanity’s survival through three pillars: cooperation, law, and peace. Yet the tone, the words, and the expressions of the valiant Secretary-General left no doubt: he is powerless, and his organization is withering. One could sense he himself was shaken by the bleak diagnosis he delivered about our times.
This founding reminder was followed by an implacable assessment: the principles of the UN Charter are increasingly flouted. Wars, invasions, famines, and climate crises are multiplying. From Sudan to Ukraine, from Gaza to the Sahel, deep in Africa, conflicts take root and drag on, with hardly a glimmer of hope for a just resolution. Whole generations will bear the mark. The scars will not fade any time soon. Truth and human dignity are instrumentalized, while social and environmental fractures deepen.
With a tone mixing lucidity and anxiety, the Secretary-General posed the question underlying his entire speech: *“What world will we choose?”*
He then shifted into a more diplomatically acceptable address, tinged with a hint of optimism. True to his role, he outlined five crucial choices for the future. Will he be heard? He knows perfectly well the answer is no.
**1. Peace rooted in international law.**
He called for condemning violations of the Charter and the impunity of aggressors. He pleaded for ceasefires, an end to foreign interference, and a reform of the Security Council. Yet that very evening, bombs would still fall, and innocent bodies would still litter the ground.
**2. Human rights as the foundation of peace.**
Equality, dignity, and social justice were placed at the heart of the speech. But are we truly equal before the law? Who still believes it?
**3. Climate justice.**
Weary, the old man reminded the Assembly of the urgent need to accelerate the energy transition, denouncing fossil fuel subsidies and pointing to the colossal financial needs of the Global South: $1.3 trillion per year by 2035. But what is that word “justice” worth in a world where the president of the leading scientific, economic, and military power dismisses renewable energy as a “scam”? Who is to be believed?
**4. Technology in the service of humanity.**
Artificial intelligence was cited as a major challenge: a promise of innovation, but also a risk of autonomous weapons, mass surveillance, and new digital divides. He called for a universal framework of governance. But who will respect it, other than those already respecting the rules?
**5. Strengthening the UN for the 21st century.**
The Secretary-General denounced the glaring imbalance between military spending and investments for peace, calling for a renewed and effective multilateralism. Yet in this hall designed to gather humanity around universal values, who is still listening? Is multilateralism not dying a quiet death, abandoned by the great powers themselves?
The speech was meant to be solemn and mobilizing. Words were carefully chosen: impunity, chaos, famine, horrors. Rhetorical questions and binary oppositions (“brute force or laws?”, “the law of the strongest or universal rights?”) punctuated his address. Through the collective *“we”*, António Guterres recalled the preamble of the Charter: *“We, the peoples of the United Nations.”*
But, like a weary sage, he mostly sketched a political and moral roadmap. As a lucid man, he knows his speech will change nothing. He has done his duty. He absolves himself.
This speech, to which only tears were missing, was not just an assessment, but a call to action. It sought to reaffirm the central role of the UN and to underline that the challenges of our time—wars, climate, artificial intelligence, human rights—transcend borders.
Between the lines, the central message was clear: revitalizing multilateralism is not an ideological option, but a vital necessity. But vital for whom?
Facing a fragmented world, the UN wishes to become once again the voice of unity and hope. But to whom is this message addressed, if not to the powerful who stopped listening long ago? The rest of the world will applaud. Future generations will judge.
*“Le machin” (“that thing”), as De Gaulle once called it, has never seemed so powerless.*
Now comes the turn of the fine speeches of those present. Speeches carefully written by scribes and *performed* by a few actors and many extras. In any case, see you next year—no doubt with more injustice, more suffering, more lawlessness, more tragedies, and more meaningless deaths.
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“Peace and Return with Dignity”: A Sahrawi Collective Calls for Voluntary Return to Morocco
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Founded in June 2025 in Nouadhibou by Sahrawis living in Mauritania, Europe, and the Tindouf camps in Algeria, a collective named “Peace and Return with Dignity” seeks to promote the voluntary return of “refugees” to Morocco. Under the leadership of Badi Abdelaziz—who presents himself as a former separatist military cadre turned opponent of the Polisario Front, the group issued an appeal in September 2025 to the Moroccan authorities, requesting facilitation of repatriation for Sahrawis under safe and dignified conditions. While Moroccan press outlets relayed this initiative, it has remained largely absent from the media in the neighboring country and its proxy, for obvious reasons.
The collective denounces the “difficult” and “inhumane” conditions endured by populations in the Tindouf camps, blaming the Polisario’s oppressive administration and calling for guarantees of safety and dignity for those wishing to return. This initiative highlights both humanitarian concerns already raised by several NGOs and the voices of Sahrawis themselves seeking to break free from dominant structures (the Polisario Front and the Algerian military authorities). The stakes are therefore both humanitarian and political.
According to Badi Abdelaziz, the initiative aligns with the recommendations previously emphasized by Morocco’s UN ambassador, Omar Hilale, who underlined that "refugee" return requires an official census, a demand made for years by the UN High Commissioner for Refugees (UNHCR) but never carried out, blocked by Algeria’s military junta. A census is considered a prerequisite to identify those eligible for return. As widely known, not all those held in Tindouf originate from the region. The collective therefore aims to ensure a transparent and rights-based return, while challenging the Polisario’s political control over the camps.
The population, weary of harsh living conditions, is increasingly aware of the false propaganda and of its exploitation by the Polisario separatists for agendas far removed from official rhetoric. UN agencies, in their Sahrawi Refugees Response Plan 2024-2025, estimate funding needs at nearly USD 104 million to assist those held in Tindouf, underlining their total dependence on international aid. These figures reflect the gravity of the situation, which fuels both diplomatic and humanitarian debates on the so-called Western Sahara issue, especially as many reports, backed by evidence, stress the systematic diversion of aid.
The group’s call must also be seen in the light of the geopolitical evolution of this dossier with its multiple regional and international ramifications.
The international community, and major powers first and foremost, are weary of the situation Algeria created and continues to maintain at exorbitant cost, at the expense of its own development, the well-being of its people, and regional security.
In this context, the roles of Mauritania and Algeria are central. Mauritania, though relatively neutral, nevertheless hosted and tolerated the launch of this collective in Nouadhibou, perhaps signaling a shift or a willingness to open more pragmatic dialogue. Algeria, on the other hand, remains the Polisario’s staunchest political and military backer. The reality today is that Algeria’s military junta uses this conflict to boost regional influence, counter Morocco’s growing weight, and above all export its failures and chronic shortcomings, despite the country’s immense wealth.
The Morocco-Algeria rivalry, fueled solely by Algiers, is further exacerbated by this issue, blocking regional progress such as Maghreb reunification and broader economic integration. The conflict hampers cooperation on trade, security, and migration, at a time when the region faces shared challenges like terrorism, irregular migration, and climate change.
International actors also play a pivotal role and increasingly seem eager to fast-track a resolution. The United States, France, Spain, the United Kingdom, and other EU, African, Asian, and Latin American countries have clearly aligned with Morocco’s position, recognizing the Moroccan sovereignty of the territories in question on the basis of factual and objective arguments. The recent visit of Minister Bourita to Beijing also appears to support this trend.
Officially, however, the status quo remains, at least until the next UN Security Council meeting on the matter. Morocco has consolidated its network of support thanks to its autonomy plan, arguing that it represents the realistic solution that respects territorial integrity and national unity. This proposal appeals to partners faced with the chimera of independence promoted by Algeria’s proxy.
Security considerations weigh heavily as well. The Sahara is a strategic corridor for drug and arms trafficking, raising alarms among Western powers. Stability in the area is therefore crucial not only for local populations but also for regional and international security.
The “Peace and Return with Dignity” collective thus offers a fresh internal perspective: a significant portion of Sahrawis rejects prolonging the conflict at the cost of continued suffering. Its endorsement of autonomy within the Kingdom and its clear call for voluntary return are signals that cannot be ignored in the regional diplomatic calculus.
Still, it remains difficult to assess the collective’s exact representativeness compared with other factions, whose influence and independence are often hard to gauge. Moreover, the regional context, marked by tensions such as those between Mali and Algiers, contradictory interests, and major security challenges, continues to complicate rapid progress.
In the meantime, those held in Tindouf camps continue to live in precarious conditions, underscoring the urgency of reinforced humanitarian action. Only Morocco’s proposed political framework ensures rights and respects the dignity of the affected populations. Balancing political settlement, strategic ambitions, and humanitarian urgency remains the key to unlocking this protracted issue, one whose resolution will largely shape the future stability of North Africa. It is in this context that upcoming Security Council debates on this artificial conflict, which has dragged on for far too long, should take place.
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L’ONU à 80 ans vacille entre idéal fondateur et impuissance tragique...
702
Comme chaque année, fin septembre, l’ouverture de l’Assemblée Générale se veut solennelle, et l’on dit souvent historique. Mais le monde est-il vraiment ici réuni pour décider de son avenir ? Est-ce bien dans ce hall que se prennent les décisions qui comptent ? Comme à chaque fois, il revient au Secrétaire général de dresser les constats et de faire le bilan.
Devant l’Assemblée générale réunie à New York, le Secrétaire général des Nations Unies a une fois encore rappelé avec gravité le sens premier de l’Organisation, née il y a 80 ans comme rempart contre le chaos, la guerre et la barbarie. L’ONU, a-t-il insisté, n’a jamais été un idéal abstrait, mais un outil pragmatique pour préserver la survie de l’humanité grâce à trois piliers : la coopération, le droit et la paix. Mais le ton, les mots et la mimique du vaillant secrétaire général ne laissent aucun doute : il est impuissant et son organisation agonise. On sent qu’il est lui-même affecté par le diagnostic sombre qu’il dresse sur notre époque.
À ce rappel fondateur a succédé un constat implacable : les principes de la Charte des Nations unies sont de plus en plus bafoués. Guerres, invasions, famines et crises climatiques se multiplient. Du Soudan à l’Ukraine, de Gaza au Sahel, au cœur de l’Afrique, les conflits s’enracinent et s’enlisent, presque sans lueur d’espoir d’un règlement équitable. Cela marquera des générations entières. Les cicatrices profondes ne s’effaceront pas de sitôt. La vérité et la dignité humaine sont instrumentalisées, tandis que les fractures sociales et environnementales s’aggravent.
Dans une tonalité mêlant lucidité et inquiétude, le Secrétaire général a posé la question qui sous-tend tout son discours : **« Quel monde allons-nous choisir ? »**
Puis il s’est lancé dans un discours plus diplomatiquement convenable, teinté d’un brin d’optimisme. Fidèle à son rôle, il a développé cinq choix cruciaux pour l’avenir. Sera-t-il entendu ? Il sait pertinemment que non.
1. **La paix ancrée dans le droit international.**
Il a appelé à condamner les violations de la Charte et l’impunité des agresseurs. Il a plaidé pour des cessez-le-feu, la fin des ingérences extérieures et une réforme du Conseil de Sécurité. Mais dès le soir même, des bombes tomberont encore, des corps d’innocents joncheront le sol.
2. **Les droits humains comme socle de la paix.**
L’égalité, la dignité et la justice sociale ont été placées au cœur du discours. Mais sommes-nous vraiment égaux devant le droit ? Qui y croit encore ?
3. **La justice climatique.**
Fatigué, le vieil homme a rappelé l’urgence d’accélérer la transition énergétique, dénonçant les subventions aux énergies fossiles et soulignant les besoins financiers colossaux du Sud : 1 300 milliards de dollars par an d’ici 2035. Mais que vaut ce mot « juste » dans un monde où le président de la première puissance scientifique, économique et militaire dénonce les énergies renouvelables comme une «arnaque» ? Qui croire alors ?
4. **La technologie au service de l’humanité.**
L’intelligence artificielle a été évoquée comme un défi majeur : promesse d’innovation, mais aussi risque d’armes autonomes, de surveillance de masse et de nouvelles fractures numériques. Il a réclamé un cadre universel de gouvernance. Mais qui le respectera, sinon les mêmes qui respectent déjà les règles ?
5. **Renforcer l’ONU pour le XXIe siècle.**
Le Secrétaire général a dénoncé le déséquilibre criant entre dépenses militaires et investissements pour la paix, appelant à un multilatéralisme rénové et efficace. Mais dans ce hall conçu pour rassembler l’humanité autour de valeurs universelles, qui écoute encore ? Le multilatéralisme n’est-il pas en train de mourir de sa belle mort, puisque les grands n’en veulent plus ?
Le style du discours se voulait solennel et mobilisateur. Les mots étaient minutieusement choisis : impunité, chaos, famine, horreurs. Les questions rhétoriques et oppositions binaires (« force brute ou lois ? », « droit du plus fort ou droits universels ? ») ont rythmé son allocution. Par le « nous » collectif, António Guterres a rappelé le préambule de la Charte : « Nous, peuples des Nations Unies ».
Mais, tel un sage fatigué, il a surtout esquissé une feuille de route politique et morale. En homme lucide, il sait que son discours ne changera rien. Il aura fait son devoir. Il se dédouane.
Ce discours à qui seules des larmes ont manqué, n’était pas seulement un bilan, mais un appel à l’action. Il visait à réaffirmer le rôle central de l’ONU et à souligner que les défis de notre temps: guerres, climat, intelligence artificielle, droits humains, dépassent les frontières.
En filigrane, le message central est clair : **revitaliser le multilatéralisme n’est pas une option idéologique, mais une nécessité vitale**. Mais vitale pour qui ?
Face à la fragmentation du monde, l’ONU veut redevenir la voix de l’unité et de l’espérance. Mais à qui s’adresse ce message, sinon aux puissants qui n'écoutent plus depuis longtemps ? Le reste du monde applaudira. Les générations futures jugeront.
« Le machin », comme l’appelait déjà De Gaulle, n’a jamais semblé aussi impuissant.
Maintenant place aux beaux discours de ceux présents. Des discours savamment écrit pas des scribes et "joués" par quelques acteurs et beaucoup de comparses. En tous cas rendez vous l'an prochain sans doute avec davantage d'injustices, de malheurs, de non droit, de drames et de morts pour rien.
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« Paix et retour dans la dignité » : un collectif sahraoui appelle au retour volontaire vers le Maroc...
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Fondé en juin 2025 à Nouadhibou par des Sahraouis établis en Mauritanie, en Europe et dans les camps de Tindouf en Algérie, un collectif baptisé *« Paix et retour dans la dignité »* vise à promouvoir le retour volontaire des "réfugiés" vers le Maroc. Sous la présidence d'un dénommé **Badi Abdelaziz**, se disant ancien cadre militaire séparatiste devenu opposant au Front Polisario, ce groupe a lancé en septembre 2025 un appel aux autorités marocaines afin de faciliter le rapatriement des Sahraouis, dans des conditions sûres et dignes. Cette initiative, relayée par la presse marocaine, reste discrète dans les médias du pays voisin et de son proxy pour des raisons évidentes.
Le collectif dénonce les « conditions difficiles » et « inhumaines » que subissent les populations dans les camps de Tindouf, pointant une gestion oppressante du Front Polisario et appelant à des garanties de sécurité et de dignité pour ceux qui souhaitent rentrer. Cette démarche met en lumière à la fois des préoccupations humanitaires véhiculées par plusieurs ONG d'ailleurs et des voix sahraouies internes qui cherchent à s’affranchir des structures dominantes (Front Polisario et autorités militaires algériennes). L’enjeu est donc tant humanitaire que politique.
Selon **Badi Abdelaziz**, l’initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l’ambassadeur marocain à l’ONU, Omar Hilale, qui a rappelé voilà quelque temps que le retour des réfugiés nécessite un recensement officiel, point crucial exigé depuis des années par le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) et qui n’a jamais été fait, empêché par la junte militaire d’Alger. Le recensement est perçu comme une condition préalable pour identifier les prétendants au retour. Les séquestrés de Tindouf ne sont pas tous originaires de la région comme chacun le sait. Le collectif cherche donc à garantir un retour transparent et respectueux des droits, tout en remettant en question la tutelle politique du Polisario sur les camps.
Il faut dire que la population est lasse des conditions difficiles et se rend chaque jour un peu plus compte des mensonges propagandistes. Elle prend de plus en plus conscience de son exploitation par les séparatistes du Polisario pour des contingences très loin du discours officiel. Les agences onusiennes, dans leur **Sahrawi Refugees Response Plan 2024-2025**, estiment à près de **104 millions USD** les besoins en financement pour l’aide aux séquestrés, soulignant une dépendance totale à l’assistance internationale. Ces chiffres illustrent la gravité de la situation, qui alimente les débats diplomatiques et humanitaires autour du Sahara dit occidental, surtout que bien des rapports insistent, preuves à l'appui, sur le détournement systématique de l'aide disponible.
L'appel de ce groupe est aussi à mettre dans la perspective de l'évolution géopolitique d'un dossier aux multiples ramifications régionales et internationales.
La communauté internationale et les grandes puissances, en premier, sont fatiguées de la situation que l'Algérie a fomentée et entretient à des coûts exorbitants au dépens du développement de son pays, du bien-être de sa propre population et de la sécurité dans la région.
**Le rôle de la Mauritanie et de l’Algérie** devient fondamental dans ce contexte. La Mauritanie, quoique plus neutre, a abrité et toléré tout de même la naissance de ce collectif à Nouadhibou, signe d’un possible repositionnement ou d’une volonté d’ouvrir un dialogue plus pragmatique. En revanche, l’Algérie, dans son obstination chronique, demeure le soutien politique et militaire majeur du Front Polisario. L'évidence aujourd'hui est que la junte militaire en Algérie, utilise ce conflit dans l'espoir de renforcer son influence régionale, de contrebalancer le poids du Maroc et surtout d'exporter ses échecs et les énormes insuffisances dont souffre le pays et sa population, malgré une richesse inouïe.
**La rivalité Maroc-Algérie**, entretenue par la seule Algérie, est exacerbée par ce dossier, entravant les avancées régionales comme la réunification du Maghreb et l'intégration économique de toute la région. Le conflit freine la coopération économique, sécuritaire et migratoire, alors que la région fait face à des défis communs comme le terrorisme, la migration irrégulière ou le changement climatique.
**Les acteurs internationaux** jouent également un rôle pivot et semblent vouloir aller vite dans ce dossier. Les États-Unis, La France, l'Espagne, la Grande Bretagne et d'autres pays de l’Union européenne, d'Afrique, d'Asie et d'Amérique Latine, se sont franchement engagés dans la logique de régler le conflit au plus vite en reconnaissant la marocanité des territoires en question, sur la base de données et d'arguments objectifs. La visite toute récente du Ministre Bourita à Pékin semble aller aussi dans ce sens.
Officiellement tout au moins, c’est le statu quo en attendant la prochaine réunion du Conseil de Sécurité consacrée à ce dossier. Le Maroc a réussi à étoffer son réseau de soutien grâce à sa proposition d’autonomie, argumentant qu’elle constitue la solution réaliste respectant l’intégrité territoriale et l’unité nationale. Ce ci séduit les partenaires face à la chimère d’indépendance promue par le proxy d'Alger.
**La dimension sécuritaire** pèse aussi lourdement. Le Sahara est un corridor stratégique pour le trafic de drogue et d’armes, ce qui alerte les puissances occidentales. La stabilité de la zone est donc cruciale non seulement pour les populations locales mais aussi pour la sécurité régionale et internationale.
Le collectif «Paix et retour dans la dignité» offre ainsi une nouvelle vision interne, où une partie importante des Sahraouis refuse la prolongation du conflit au prix de sa souffrance persistante. Son soutien à l’autonomie au sein du Royaume et l’appel clair au retour volontaire sont autant de signaux à prendre en compte dans le calcul diplomatique régional.
Cependant, il est difficile d’évaluer la représentativité précise de ce collectif face à d’autres factions dont l’influence et l’indépendance sont souvent difficiles à vérifier. En outre, le contexte régional, marqué par des tensions diplomatiques comme celle entre le Mali et Alger, les intérêts contradictoires et les enjeux sécuritaires majeurs, compliquent à ce jour une avancée rapide.
En attendant, les séquestrés de Tindouf continuent de vivre dans des conditions précaires, d'où l'urgence d’une intervention humanitaire renforcée. Seul le cadre politique proposé par le Royaume du Maroc garantit des droits et respecte la dignité des populations concernées. L’équilibre entre règlement politique, ambitions stratégiques et urgence humanitaire reste la clé pour débloquer ce dossier épineux, dont la résolution conditionnera grandement la stabilité future de toute l'Afrique du Nord. C'est dans ce contexte que devraient s'inscrire les débats lors du prochain Conseil de Sécurité consacré à ce conflit artificiel qui n'a que trop duré.
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World Athletics Championships Tokyo 2025: American Domination and Morocco's Decline
3265
The 2025 World Athletics Championships in Tokyo gathered a record participation, with medals won by athletes from 53 different countries, marking a notable increase compared to previous editions. This reflects the steady growth of athletics worldwide, which remains the most universal sport.
Tokyo confirmed the historic dominance of the United States, which won 26 medals (16 gold, 5 silver, 5 bronze), followed by Kenya (7 gold, 2 silver, 2 bronze) and Canada. Representing Africa, Botswana ranked 5th (2 gold and 1 bronze), a position Morocco held in Seville 1999 (2 gold, 2 silver, 1 bronze).
The United States maintained its supremacy, notably thanks to a highly effective team of sprinters and relay runners, including athletes like Jefferson-Wooden and Noah Lyles, the latter securing his 10th world championship medal, symbolizing longevity and consistency at the highest level.
Kenya, bolstered by its long- and middle-distance runners, remained among the top nations, confirming Africa’s tradition of excellence in these disciplines. Canada, the Netherlands, Botswana, New Zealand, and Spain completed the list of the most medaled nations, illustrating a diverse rise in global athletics.
Africa again demonstrated a significant presence, particularly in the middle-distance and 3000 m steeplechase events, key disciplines for the region. Among the titleholders were Kenyan Beatrice Chebet, winner of the 5000 m and 10,000 m, and Faith Kipyegon, victorious in the 1500 m and silver medalist in the 5000 m. Botswana’s victories in the men's 400 m and 4x400 m relay illustrate Africa's growing strength in events it is gradually mastering. Tanzania’s win in the men's marathon was also a highlight. El Bakkali, highly anticipated in the 3000 m steeplechase, stood out despite not defending his title. Maintaining such longevity in a demanding event is no easy feat.
The competition also highlighted the strengthening of African mixed relays, with South Africa's team setting the only African continental record, in the mixed 4x400 m relay. This underscores the continent's tactical and collective development.
African performances also emphasize the need for targeted investments in disciplines where the continent traditionally excels, alongside growing interest in mixed and team events, linking to a more strategic and inclusive approach to athletics. Although African participation remains strong both quantitatively and qualitatively, results call for strategic reflection ahead of future competitions to enhance competitiveness and sustainable success, especially considering the decline of male athletes in the 5000 m and 10,000 m events.
In the country ranking, two major African disappointments stand out: Ethiopia’s drop from 6th place in 2023 to 22nd, and notably Morocco’s fall from 13th to 35th place.
This edition confirmed Morocco’s decline, which for over 20 years has struggled to regain success except for the valiant Soufiane. The results are not even encouraging: among 18 athletes entered, only one female and one male finished the marathon, while others had to withdraw. Only one female athlete, Raziki in the 800 m with a personal best, advanced to the second round, and just two men reached the final: El Bakkali, of course, and the young Salaheddine Ben Yazide, who placed 5th in the 3000 m steeplechase. Once a significant player, Morocco now faces the challenge of renewal to remain competitive amid increasingly dense global competition.
The mediocrity of the results raises serious questions and should prompt authorities to draw lessons from this decline, which Moroccan public opinion struggles to accept, as evidenced by numerous social media posts and discussions. The country lacks neither expertise, resources, infrastructure, competent staff, nor political will.
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Political Participation in Morocco, Crisis of Representativity, and the Emergence of New Forms of Protest
3194
As Morocco prepares for a major electoral milestone in 2026, announced by His Majesty the King who wishes it to be exemplary, the political landscape appears deeply shaken and even disconnected from reality. A recent report from the Moroccan Center for Conjuncture reveals that 91.5% of Moroccans do not identify with political parties and 94.8% do not trust them. They rate their performance poorly, a striking indicator of an unprecedented crisis of trust and representativity. Regarding Parliament, 89.5% of citizens evaluate it negatively. This dissatisfaction rate is close to that recorded for the government: 87.3% strongly criticize its performance, while only 1.1% express a positive opinion about it.
Even more worrying, financial compensation tops the list as a motivation to vote for one candidate or another, while affiliation to a political current represents only 13.7%. This is a troubling finding.
The turnout in previous elections already constituted a revealing index of a true political disengagement. The current situation is in fact nothing but a prolonged expression of distrust toward the political system. This distrust, which is not new, has probably intensified considerably.
Rejection now goes beyond simple disinterest in voting. It is a "global rejection" of the partisan system, perceived as incapable of responding to the real expectations and needs of citizens. Having experienced various political trends without meaningful results, they increasingly trust only His Majesty the King and express this loudly. The rupture is fueled by structural problems: youth unemployment rate reaching 36.7% in 2024 according to some sources, growing social precariousness, and a feeling of abandonment in rural and remote areas.
What is new today are the increasingly numerous voices rising outside the ballot box and the political calendar as provided by the Constitution. Disinterest in parties does not mean total disengagement. On the contrary, new forms of political participation are emerging locally. In Aït Bouguemaz, in the High Atlas, as in many villages and hamlets, inhabitants no longer hesitate to demand essential infrastructure and take over roads to make themselves heard. Everywhere, often driven by youth, people mobilize to denounce exclusion and lack of economic prospects. Some demand access to drinking water, others express a diffuse unease, a form of dissatisfaction not always clearly articulated.
The urban environment is no exception. In Agadir, gatherings have raised alarms about the crisis in the health system and failures of a hospital that was once a flagship of public health. It has even been reported that demonstrations are banned in front of some other hospitals in various regions.
When these actions, escaping traditional electoral frameworks, express a spontaneous will for citizen engagement, they are very welcome and legitimate. But when demands are tinged with ideological language, nihilistic expressions, or manipulated by populism fueled by some politicians or by improvised self-appointed pundits armed with a phone or microphone, the situation becomes more worrying. It should also be noted that disconnected appointments, the detachment of many officials from reality, and the inefficiency of often costly programming do not help.
In response, the population expresses itself in its own ways: in public, on social media, during football matches or cultural events. Some even question the strategic choices of the State, denounce World Cup projects or the TGV, and draw critical parallels between their region and the more favored areas of the country.
These claims are generally perceived as legitimate and receive strong popular echo. The general feeling is that the balance Morocco has always sought between freedom and equality no longer satisfies. The demands reflect a malaise and a disavowal of public policies, both among entrepreneurs who create wealth and those who claim more equality, often implicitly meaning taking more from those who have to redistribute. Those who contribute, rightly so, already feel they give a lot. As for civil servants, whose salary is guaranteed every month-end, they are also dissatisfied as their purchasing power deteriorates year after year.
Official political discourse and reassuring information no longer suffice. Citizens demand concrete results, at home, in their regions, in their villages. The key word is "tahmiche": this feeling of exclusion often rightly experienced, although in some cases citizens are also responsible, whether through their vote for incompetent people or their lack of initiative. Welfare policies play a significant role here as well.
Most concerning is that youth seem to oscillate between disillusionment due to frustration and innovation in their modes of expression. They project an image of themselves claiming rights but not always considering their duties. The rejection of the traditional system does not mean a total withdrawal from the political sphere. This new generation, connected and aware of national and global issues, favors more direct and creative forms of action. However, this marginalization of traditional institutions is a warning sign: if no concrete reform is undertaken, the gap between the governed and the governors is likely to widen further.
The 2026 elections thus become a crucial milestone. They constitute a major test for Morocco. Faced with rising abstention and extra-institutional protest, they could either confirm the crisis of trust or initiate a renewed participation. For this, parties and institutions must go beyond speeches and establish genuine dialogue spaces. They must also respond to local demands with concrete measures, demonstrating that politics can change daily life.
Without a strong and credible response, these elections risk being nothing more than a meaningless formality, further deepening popular disenchantment.
Morocco finds itself at a delicate turning point where society politically reinvents itself outside traditional parties. The challenge of the coming elections is therefore much more than a simple vote: it is the reconquest of trust and authentic representation, to finally engage the country on the path of confidence, lasting stability, and cohesion.
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Political Participation in Morocco, Crisis of Representativity, and the Emergence of New Forms of Protest
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Athlétisme mondial de Tokyo: domination américaine et déclin du Maroc
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Les championnats du monde d’athlétisme de Tokyo 2025 ont rassemblé une participation record, avec des médailles attribuées à des athlètes issus de 53 pays différents, une progression notable par rapport aux éditions précédentes. Cela témoigne de la croissance constante de l’athlétisme au niveau mondial, qui reste ainsi le sport le plus universel.
Tokyo a confirmé la domination historique des États-Unis, qui ont remporté 26 médailles (16 or, 5 argent, 5 bronze), suivis par le Kenya (7 or, 2 argent, 2 bronze) et le Canada. Le Botswana, pour le compte de l’Afrique, s’est classé 5e (2 or et 1 bronze), une place que le Maroc avait occupée à Séville en 1999 (2 or, 2 argent, 1 bronze).
Les États-Unis ont donc conservé leur suprématie, notamment grâce à un collectif de sprinteurs et relayeurs particulièrement performant, avec des athlètes comme Jefferson-Wooden et Noah Lyles, ce dernier obtenant sa 10e médaille aux championnats du monde, un exploit symbolisant la longévité et la régularité au plus haut niveau.
Le Kenya, fort de ses coureurs de fond et de demi-fond, s’est maintenu parmi les meilleures nations, confirmant la tradition africaine d’excellence dans ces disciplines. Le Canada, les Pays-Bas, le Botswana, la Nouvelle-Zélande et l’Espagne complètent le tableau des nations les plus médaillées, illustrant une montée en puissance diversifiée dans l’athlétisme mondial.
L’Afrique a encore une fois démontré une présence significative, notamment grâce aux performances sur le demi-fond et le 3000 m steeple, épreuves phares de la région. Parmi les détenteurs de titres figurent la Kényane Beatrice Chebet: vainqueur des 5 000 m et 10 000 m, ainsi que Faith Kipyegon: victorieuse du 1500 m et médaillée d’argent au 5000 m. La victoire du Botswana au 400 m et au relais 4x400 m masculin illustre la montée en puissance du continent africain sur des épreuves dont il s'accapare petit à petit. La victoire de la Tanzanie au marathon masculin a également été l’un des moments forts de ces championnats. Très attendu sur 3000 m steeple, El Bakkali s’est distingué même s’il n’a pas conservé son titre. Assurer une telle longévité sur une épreuve aussi complexe et éprouvante n'est pas chose aisée.
La compétition a aussi mis en lumière le renforcement des relais mixtes africains, avec l’équipe d’Afrique du Sud qui a réalisé le seul record continental africain, ce fut sur le 4x400 m mixte. Ce ci souligne un développement tactique et collectif intéressant sur le continent.
Les performances africaines soulignent également la nécessité d’investissements ciblés dans les disciplines où le continent est traditionnellement puissant, avec un intérêt croissant pour les épreuves mixtes et collectives, gages d’une approche plus stratégique et inclusive de l’athlétisme. Ainsi, bien que la participation africaine soit solide, tant quantitativement que qualitativement, les résultats appellent à une réflexion stratégique pour les prochaines échéances afin d’accroître la compétitivité et la pérennité des succès dans un contexte mondial en constante évolution surtout tenant compte de la défaite des athlètes masculins sur 5 et 10 milles mètres.
Au classement par pays, deux grandes déceptions africaines sont à signaler hélas: la chute de l’Éthiopie, qui passe de la 6e place en 2023 à la 22e, et, bien évidemment, celle du Maroc, qui descend de la 13e à la 35e place.
Cette édition a donc confirmé le recul du Maroc qui, depuis plus de 20 ans, peine à renouer avec le succès hormis bien évidemment les réalisations du vaillant Soufiane. Les résultats ne peuvent même pas être considérés comme encourageants : sur les 18 athlètes engagés, seule une fille et un garçon ont pu terminer le marathon. les autres ont été contraints à l'abandon. Une seule fille, Raziki sur 800m avec un record personnel, est passée au second tour, et seulement deux garçons ont atteint la finale : El Bakkali bien sur et le jeune Salaheddine Ben Yazide, classé 5e sur 3000m sc aussi. Le Maroc, naguère acteur important, fait aujourd’hui face au défi du renouvellement pour rester compétitif face à une concurrence mondiale de plus en plus dense.
La médiocrité des résultats interpelle donc à plus d’un titre et devrait inciter les responsables à tirer les conséquences de cette dégringolade, que l’opinion publique marocaine peine à digérer, comme en témoignent les nombreuses publications et échanges sur les réseaux sociaux. Le pays ne manque ni de savoir faire, ni de moyens, ni d'infrastructures, ni de cadres compétents et encore moins de volonté politique.
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Participation politique au Maroc, crise de représentativité et émergence de nouvelles formes de contestations
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Alors que le Maroc se prépare à une échéance électorale majeure en 2026, annoncée par Sa Majesté le Roi, qui la souhaite exemplaire, le paysage politique apparaît profondément bouleversé, voire déconnecté de la réalité. Un récent rapport du Centre Marocain de Conjoncture révèle que 91,5% des Marocains ne se reconnaissent pas dans les partis politiques et 94,8% ne leur font pas confiance. Ils jugent leurs performances faibles, un indicateur saisissant d’une crise de confiance et de représentativité sans précédent. S’agissant du Parlement, 89,5% des citoyens l’évaluent négativement. Ce taux d’insatisfaction est proche de celui enregistré pour le gouvernement: 87,3% en critiquent fortement le rendement, tandis que seulement 1,1% expriment une opinion positive à son égard.
Plus inquiétant encore, c’est la compensation financière qui arrive en tête comme motivation pour voter pour tel ou tel, alors que l’appartenance à un courant politique ne représente que 13,7%. Constat préoccupant.
Le taux de participation aux précédentes élections avait déjà constitué un indice révélateur d’un véritable décrochage politique. La situation actuelle n’est en fait qu’une expression prolongée de la défiance envers le système politique. Cette défiance, qui n’est pas nouvelle, s’est probablement considérablement accentuée.
Le rejet dépasse désormais le simple désintérêt pour le vote. Il s’agit d’un "rejet global" du système partisan, perçu comme incapable de répondre aux attentes et aux besoins réels des citoyens. Ayant expérimenté diverses tendances politiques sans résultats probants, ceux-ci ont de plus en plus confiance uniquement en Sa Majesté le Roi et l'expriment haut et fort. La rupture est alimentée par des problèmes structurels : un taux de chômage des jeunes atteignant 36.7% en 2024 selon certaines sources, une précarité sociale croissante, et un sentiment d’abandon dans les zones rurales et enclavées.
Ce qui est nouveau aujourd’hui, ce sont ces voix de plus en plus nombreuses qui s’élèvent hors des urnes et du calendrier politique tel que prévu par la Constitution. Le désintérêt pour les partis ne signifie pas un désengagement total. Bien au contraire, de nouvelles formes de participation politique émergent localement. À Aït Bouguemaz, dans le Haut-Atlas, comme dans de nombreux douars et hameaux, les habitants n’hésitent plus à réclamer des infrastructures essentielles et investissent la route pour se faire entendre. Partout, souvent poussée par la jeunesse, la population se mobilise pour dénoncer l’exclusion et le manque de perspectives économiques. Certains exigent le raccordement à l’eau potable, d’autres expriment un malaise diffus, une forme de ras-le-bol sans toujours lui donner une consistance claire.
Le milieu urbain n’est pas en reste. À Agadir, des rassemblements ont alerté sur la crise du système de santé et les défaillances d’un hôpital qui fut naguère un fleuron de la santé publique. On rapporte même l’interdiction de manifestations devant certains autres hôpitaux dans d’autres régions.
Lorsque ces actions, échappant aux cadres électoraux traditionnels, traduisent une volonté spontanée d’engagement citoyen, elles sont fort salutaires et légitimes. Mais lorsque les revendications sont teintées d’un langage idéologique, d’expressions nihilistes, voire manipulées par un populisme alimenté par quelques hommes politiques ou par des individus improvisés donneurs de leçons munis d’un téléphone ou d’un micro, la situation devient plus préoccupante. Il faut aussi souligner que les nominations hors-sol, la déconnexion d’un grand nombre de responsables avec la réalité, et l’inefficacité de programmations souvent coûteuses, n’aident guère.
Face à cela, la population s’exprime à sa manière: en public, sur les réseaux sociaux, lors des rencontres de football ou de manifestations culturelles. Certains remettent même en question les choix stratégiques de l’État, dénoncent les projets de coupe du monde ou de TGV, et établissent des parallèles critiques entre leur région et les zones plus favorisées du pays.
Ces revendications sont généralement perçues comme légitimes et recueillent un fort écho populaire. Le sentiment général est que l’équilibre que le Maroc a toujours cherché entre liberté et égalité ne satisfait plus. Les revendications traduisent un mal-être, un désaveu des politiques publiques, tant chez les entrepreneurs créateurs de richesse que chez ceux qui réclament davantage d’égalité, souvent dans l’idée implicite de prendre davantage à ceux qui ont pour redistribuer. Ceux qui contribuent, à juste titre d’ailleurs, estiment déjà donner beaucoup. Quant aux fonctionnaires, dont le salaire est assuré chaque fin de mois, ils sont eux aussi mécontents, leur pouvoir d’achat se dégradant année après année.
Le discours politique officiel et les informations destinées à rassurer ne suffisent plus. Les citoyens demandent du concret, chez eux, dans leurs régions, dans leurs douars. Le maître mot est «tahmiche»: ce sentiment d’exclusion ressenti souvent à juste titre, bien que dans certains cas les citoyens en soient aussi responsables, que ce soit par leur vote envers des incompétents ou leur manque d’initiative. Les politiques d’assistanat jouent également ici un rôle non négligeable.
Le plus préoccupant est que la jeunesse semble osciller entre désillusion devant la frustration et innovation dans ses modes d’expression. Elle projette une image d’elle-même revendiquant des droits, sans toujours envisager ses devoirs. Le rejet du système traditionnel ne signifie pas un abandon total de la sphère politique. Cette nouvelle génération, connectée et consciente des enjeux nationaux et mondiaux, privilégie des formes d’action plus directes et créatives. Cependant, cette marginalisation des institutions traditionnelles est un signal d’alerte: si aucune réforme concrète n’est engagée, le fossé entre gouvernés et gouvernants risque de se creuser davantage.
Les élections de 2026 deviennent ainsi un rendez-vous crucial. Elles constituent un test majeur pour le Maroc. Face à la montée de l’abstention et de la contestation hors institutionnelle, elles pourraient soit confirmer la crise de confiance, soit amorcer un regain de participation. Pour cela, les partis et institutions doivent dépasser les discours et instaurer de véritables espaces de dialogue. Ils doivent aussi répondre aux revendications locales par des mesures concrètes, montrant que la politique peut changer le quotidien.
Sans une réponse forte et crédible, ces élections risquent de n’être qu’une formalité dénuée de sens, accentuant encore le désenchantement populaire.
Le Maroc se trouve à un tournant délicat où la société se réinvente politiquement en marge des partis traditionnels. L’enjeu des prochaines élections est donc bien plus qu’un simple scrutin: c’est celui de la reconquête d’une confiance et d’une représentation authentique, pour enfin engager le pays sur la voie de la confiance, de la stabilité pérenne et de la cohésion.
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Moroccan Sahara: De Mistura's Statement, A Diplomatic Turning Point or a Headlong Rush
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The UN Secretary-General's Personal Envoy for "Western" Sahara, Staffan de Mistura, made a statement in Italian, his most comfortable language for expressing emotions, that was remarkably frank. His tone, unusual for a diplomat, was direct and unambiguous. In essence, he said that the Moroccan Sahara conflict is not a "decolonization" issue but rather an indirect confrontation between Morocco and Algeria. He thus broke a diplomatic taboo and deconstructed a narrative sustained for fifty years with billions of dollars by a military regime from another era, which projects its frustrations and shortcomings onto this conflict. For the first time, a UN emissary publicly said what researchers, diplomats, and observers have been repeating behind closed doors for nearly half a century.
Since the Green March in 1975, the Sahara question has been marked by two irreconcilable narratives. Morocco rightly considers this territory an integral part of its territorial integrity. History and geography prove this. This position is now supported by Washington, Paris, Madrid, London, most Arab countries, and nearly 110 other UN member states. Morocco, acting in good faith for decades, has spared no effort to find common ground with its eastern neighbor. Tired of Algeria's chronic and toxic animosity, Morocco proposed an autonomy plan for the region in 2007, within the framework of its sovereignty. Since then, nearly the entire international community views this proposal as the only feasible one. In reality, it is the only one on the table: the opposing party has never offered a credible solution apart from the partition of Morocco.
Algeria, meanwhile, supports its proxy, the Polisario Front, militarily, diplomatically, and financially, while denying direct involvement in the conflict. Algeria continues to call for a self-determination referendum that has become unrealistic as demographic, political, and security balances have shifted. It is worth recalling that Algeria deliberately obstructed a referendum that King Hassan II himself had proposed.
Until now, the UN had maintained a façade of neutrality, speaking of a "political process" under its aegis. But everyone knew that behind the polished phrases, this was a strategic power struggle between Rabat and Algiers.
In this context, how should De Mistura’s comments be understood, if not as a calculated move ahead of a crucial Security Council meeting? This time, it came after several powers, notably the United States, France, and the United Kingdom, openly supported Morocco’s autonomy initiative.
Two interpretations are possible:
- Is it pressure on Algeria to publicly acknowledge its central role? De Mistura thus pushes Algeria to take responsibility and abandon its comfortable posture as a "mere observer."
- Is it a recognition of impotence? The Italian diplomat implicitly acknowledges that the UN has failed to impose a solution, and that the outcome now depends on a political power balance within the Security Council.
In either case, Algeria stands more contradictory than ever.
For fifty years, Algiers has contributed to freezing the conflict, at great cost:
- A lasting blockage of Maghreb integration, depriving North Africa of vital economic integration;
- Eroding regional opportunities in energy, trade, and collective security;
- A burden on the international community, with a UN mission (MINURSO) unable to fulfill its mandate, but whose funding and costs continue indefinitely.
This policy has gradually isolated Algeria diplomatically, while Rabat gains increasing support, especially after the US recognized Morocco’s sovereignty over the territory in 2020.
Are we finally moving toward a historical clarification? The central question now is whether the Security Council is ready to take a step forward. Two options present themselves:
- Fully endorse the Moroccan approach, recognizing the autonomy plan as the only serious negotiation basis;
- Or maintain the diplomatic fiction of a decolonization process, risking prolonging a conflict that undermines the UN’s credibility and regional stability.
By confronting Algeria with its responsibilities, De Mistura has changed the tone of the debate. Even if his gesture can be read as a sign of frustration or a last warning, it has the merit of bringing political reality back to the forefront.
The future of Western Sahara no longer depends on technical reports or ambiguous language: it requires clear political will. Sooner or later, that will must end a costly historical anomaly in the Maghreb, Africa, and the world, which also weakens the credibility of the multilateral system.
Staffan de Mistura has gone further than his predecessors. At the very least, he deserves the medal of candor.
The Security Council will no longer read the question the same way and must change course, the wind has definitively turned.
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Athlétisme et sport au Maroc : entre déceptions et besoin de renouveau, La loi 30.09 : un cadre dépassé pour un sport en crise ...
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Les championnats du monde d'athlétisme, qui se déroulent depuis quelques jours à Tokyo, constituent comme prévu une occasion pour l’opinion publique et la presse de souligner la faiblesse chronique et décevante d’une discipline qui, naguère, incarnait un élément de fierté nationale. Si ce n’était que le cas de l’athlétisme, on pourrait imputer ce constat uniquement à une mauvaise gestion. Mais le fait est là : y a-t-il une seule discipline sportive où les résultats soient à la hauteur des investissements et des budgets consentis ? Il n’y en a quasiment pas, à l’exception du football. Souvenons-nous des résultats et du niveau décevant de certains sportifs marocains aux Jeux olympiques de Paris, il n’y a pas si longtemps.
Attention, ce constat ne cherche pas à trouver une excuse pour la médiocrité de nos résultats en athlétisme, ni à défendre les dirigeants dont la présence pèse depuis trop longtemps.
Ces résultats révoltants tombent à point nommé avec la rentrée politique. Il ne serait pas inutile, dans ce contexte, de reparler du sport en général, et pourquoi pas de soulever la vraie question, celle sur laquelle peu s’attardent, celle qui détermine le cadre général de l’évolution du secteur.
L’année dernière, une commission parlementaire a été créée pour examiner la question du sport, suite aux résultats de Paris. J’ai eu le privilège d’y participer et d’entendre aussi bien des députés que des acteurs du secteur, certains plus ou moins avertis. J'avais alors insisté sur la faiblesse et les incohérences du cadre juridique et réglementaire de notre sport. Mais, comme souvent avec ces commissions, rien de concret n’a suivi. Or, le sport n’est pas un simple divertissement ou une activité marginale sans impact. C’est un outil d’éducation, de cohésion sociale, de santé publique, et de rayonnement international, sans oublier ses retombées économiques certaines. Il mérite un cadre juridique à la hauteur de ces enjeux, un cadre incitatif et encourageant.
Alors que bon nombre de spécialistes s’attardent sur des aspects de gestion et de gouvernance pour expliquer la dérive, rares sont ceux qui remontent plus loin, c’est-à-dire à la loi qui encadre l’activité.
Promulguée en 2009, la loi 30.09 sur l’éducation physique et le sport devait incarner cette ambition pour un avenir meilleur. Il n’en fut rien. Présentée comme un tournant, elle s’est vite révélée un carcan, inadapté aux mutations démographiques rapides, aux besoins d’une jeunesse avide de reconnaissance, à ceux d’une société en métamorphose certaine, à l’évolution du sport mondial et à sa professionnalisation, aux nouvelles formes de gouvernance, à l’explosion des droits télévisés, et à la montée en puissance de l’économie sportive.
À la nomination de Rachid Talbi Alami, il avait été question dès les premiers jours de réviser cette loi. Mais vite, il a été happé par la préparation et la gestion des Jeux Africains. Il n’en fut rien. À ce jour, la loi reste figée dans le temps, et le silence est total.
Certains pseudo-spécialistes, éloignés des réalités du terrain sportif ou ne connaissant le sport que par le spectacle, diffusent que le problème n’est pas dans la loi, mais dans son application. Que dire de mieux, si ce n’est qu’ils sont déconnectés des réalités.
Deux moments auraient dû entraîner la révision de cette fameuse loi : d’abord la lettre royale de 2008 adressée aux Assises nationales du sport. Il faut préciser que, bien que promulguée en 2009, le projet de loi lui, est antérieure aux assises qui appelaient à une refondation du sport national. Ensuite, l'occasion a été ratée à la promulgation de la Constitution de 2011 qui fait du sport un droit fondamental et une responsabilité de l’État. Aucune réforme n’a suivi.
En conséquence, nous sommes en présence d’un texte dépassé, peu inspiré, peu incitatif, mal articulé avec les normes internationales; un texte qui n’a pas su définir clairement les concepts ni répartir distinctement les responsabilités entre ministères, fédérations, ligues, associations, comité olympique et paralympique.
Cette immobilité arrange certains acteurs qui profitent du cadre flou, tout en laissant les autres dans l’ignorance de ses conséquences. Le texte n’encourage ni l'investissement, ni la transparence, ni la gouvernance démocratique, ni n'assure une gestion saine ou encore la protection des sportifs, notamment en matière de couverture sociale, de prévention des violences, ou encore de safeguarding.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes, et le résultat est accablant : à peine 350 000 licenciés toutes disciplines confondues, dans un pays de 36 millions d’habitants dont plus de la moitié a moins de 30 ans. Le potentiel est immense, mais malheureusement sous-exploité. Les performances internationales, malgré quelques réussites, restent fragiles au regard des moyens investis.
Le sport marocain souffre d’un manque de structuration, freinant l’accès des jeunes et bloquant toute politique ambitieuse. C’est en fait une vision trop étroite du sport.
Limiter le sport aux résultats du football professionnel ou à quelques médailles olympiques est une erreur stratégique. Le sport est aussi un enjeu de santé publique, de citoyenneté et de prévention sociale. En laissant les infrastructures se dégrader ou sous-utilisées, et en bloquant toute évolution législative, le Maroc prend le risque d’aggraver des fractures sociales et territoriales déjà profondes.
Le courage politique est la seule voie si l’on souhaite sortir de cette ornière. Le Maroc ne peut plus se contenter d’une loi d’un autre âge, conçue sans inspiration ni compétences spécialisées.
La réforme doit être profonde et porter sur plusieurs axes, avec une loi-cadre complète, aussi précise que possible et qui :
- définit clairement les concepts de sport, de sportif, et d’activité physique,
- clarifie les rôles des différents acteurs publics et privés,
- renforce la gouvernance démocratique des fédérations, ligues, et clubs sportifs,
- garantit une protection sociale et médicale véritable pour les sportifs,
- élargit l’accès au sport, notamment pour la jeunesse et les zones rurales,
- rétablit la formation des cadres de l’éducation physique avec des normes et cursus de qualité,
- redonne à l’éducation physique sa véritable importance dans le milieu scolaire, y compris au primaire,
- intègre les nouvelles pratiques sportives et les exigences environnementales.
Seule une démarche audacieuse, inclusive et transparente permettra de libérer le potentiel sportif du Maroc et de respecter la promesse constitutionnelle : faire du sport un droit universel et un véritable levier de développement.
C’est la condition sine qua non pour que, lors des prochains rendez-vous mondiaux, on ne vive plus de déconvenues, et que des millions de Marocains puissent pratiquer convenablement le sport.
Quant aux résultats de l'athlétisme, pouvait-on espérer mieux ?
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Moroccans’ Relationship to the Law: A Great Misunderstanding…
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The relationship between Moroccans and the law reveals a profound ambiguity, fueled by a build-up of paradoxes and historical, cultural, and political contradictions. It cannot be explained solely by a lack of communication or pedagogy, but by a deeply rooted perception in which the law is not seen as a collective framework to be respected out of conviction, but as an external constraint, often imposed and rarely internalized.
First, one must highlight the ignorance—sometimes deliberate—of the very existence of many laws. In numerous cases, the Moroccan citizen only discovers a text when it is opposed to them in a conflictual situation. This reactive, rather than proactive, relationship with the law generates paradoxical behaviors: resigned acceptance when it imposes itself forcefully, but also recourse to excuses, justifications, or feigned ignorance whenever its application becomes restrictive.
To this lack of knowledge is added an ambivalent attitude: the law is respected not out of moral adherence, but out of fear of sanction. Road traffic provides the clearest illustration: the presence of a police officer results in scrupulous respect for the code, while their absence unleashes anarchic behavior. In other words, authority substitutes for civic conviction.
But the problem does not lie solely in individual behavior. The legal framework itself suffers from a lack of updating and adaptation. Many Moroccan laws are inherited from a bygone era, conceived in another social context, and struggle to address today’s realities. The legislative process, too slow and often opaque, widens the gap between texts and citizens’ aspirations. Public debates on bills are rare, if not nonexistent, and civil society finds only a marginal place in them. This democratic shortfall is compounded by the chronic passivity of political parties and the decline of union membership, depriving the public arena of genuine contradictory debate. The situation is also aggravated by the language issue: when debates do take place, laws are written, discussed, published, and applied in a language that is not the everyday language of Moroccans.
Added to this is the perception of institutional inefficiency: a parliament marked by a lack of competence and seriousness, a political elite sometimes disconnected, and local authorities unable to translate citizens’ needs into effective texts and decisions. Thus, some laws appear disconnected—or even foreign—to social realities. They sometimes criminalize harmless behaviors that harm neither the individual nor the community, but instead reflect the imposition of a conservative morality at the expense of individual freedom. Religious morality is never far away. Hence the crucial question: where does law end and morality begin? And above all, what place should ethics have in the governance of a country in transition, a country aspiring to development and modernity and making colossal efforts in that direction?
Faced with these gaps, citizens develop strategies of adaptation, sometimes of survival. The law becomes flexible, respected or not depending on the situation, depending on the eye of authority. Respect is no longer a conviction but a calculation. But can one demand respect for a law perceived as illegitimate, useless, or unjust? Can texts be maintained in force when the majority of citizens systematically bypass them, and even the agents charged with enforcing them transgress them individually?
This ambiguous relationship is built from childhood, in the transmission of social norms. A child learns at school that alcohol is forbidden out of respect for religion and the law, but at home or nearby sees it consumed casually. They are taught respect for the traffic code, but their father runs red lights whenever the police are not around. This contradictory education creates lasting confusion between proclaimed values and lived practices, reinforcing the idea that the law is not a universal rule but a contextual constraint. Thus emerges a sense of fear rather than respect for laws, a belief that they are meant for others and not oneself; a perception that the law is imposed rather than serving to protect everyone’s rights.
Social networks and certain public voices, as YouTuber Maysa recently did, contribute to exposing these inconsistencies. In a video, she highlighted the multiple Moroccan laws that, although still in force, are almost never applied. This illustrates an implicit permissiveness that undermines the credibility of the rule of law. A law that exists without being enforced becomes a mere symbol, even an instrument of arbitrary selectivity. It should at the very least be revised.
Law is not meant to be a mere tool of control, much less an end in itself. It must enable social harmony, protect freedoms, and regulate collective life. It must evolve with its time, reflect society’s aspirations, and avoid imposing outdated modes of thought. Today, Moroccans have changed, their lifestyles have evolved, but the legal framework and collective mentality remain frozen in old representations. Many openly speak of “social hypocrisy,” denouncing the double language between words and deeds in public, between official discourse and actual practices.
Breaking out of this ambiguity requires a twofold shift: on the one hand, a bold legal reform that adapts laws to social realities and contemporary values; on the other, an effort of awareness-raising and education to reconcile citizens with the law. This transformation can only succeed if Moroccans agree to break with the social ambivalence and split personality that corrode daily behaviors.
Reflection on the relationship between Moroccan citizens and the law thus opens a broader field: that of ethics, social evolution, and modernization of the legal framework. A state of law cannot thrive without collective adherence, and a society cannot be built on rules that everyone strives to circumvent. Restoring the law’s legitimacy and credibility is to lay the foundations for a more coherent, just, and respected coexistence.
Judging from the clashes around the *Moudawana* and other legislative projects—between the Minister of Justice and certain parliamentarians of a political current that sees itself as guardian of the temple—it seems difficult to move forward at the necessary speed in today’s world.
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Sahara dit occidental : la déclaration de De Mistura, un tournant diplomatique ou une fuite en avant ?
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L’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara dit occidental, Staffan de Mistura, a commis, dans la langue qu’il maîtrise le mieux pour exprimer ses émotions, l’italien, une déclaration d’une rare franchise. Un ton peu habituel chez les diplomates. Le langage était direct et sans ambiguïté possible. Il a dit en substance que le conflit du Sahara dit occidental n’est pas une question de « décolonisation », mais bel et bien un affrontement indirect entre le Maroc et l’Algérie. Il a ainsi brisé un tabou diplomatique et déconstruit une version entretenue pendant cinquante ans à coups de milliards de dollars par un régime militaire d’un autre temps, qui y projette ses frustrations et ses insuffisances. Pour la première fois, un émissaire onusien ose dire publiquement ce que chercheurs, diplomates et observateurs répètent en coulisses depuis près d’un demi-siècle.
Depuis la Marche Verte de 1975, la question du Sahara oppose deux récits irréconciliables. **Le Maroc** considère, à juste titre, ce territoire comme partie intégrante de son intégrité territoriale. L'histoire et la géographie sont là pour le prouver. C’est désormais la position de Washington, Paris, Madrid ou encore Londres, sans parler de la quasi-totalité des pays arabes et de près de 110 autres États membres de l’ONU. Le Maroc, de bonne foi durant des décennies, n’a ménagé aucun effort pour trouver un terrain d’entente avec son voisin de l’Est. Lassé de l’animosité chronique et toxique d’Alger, il ira jusqu’à proposer en 2007 un plan d’autonomie pour la région, dans le cadre de sa souveraineté. Depuis, la quasi-totalité de la communauté internationale juge cette proposition comme la seule applicable. En réalité, c’est la seule sur la table : jamais la partie adverse n’a formulé une solution crédible, sinon la partition du Maroc.
**L’Algérie**, de son côté, soutient militairement, diplomatiquement et financièrement son proxy, le Front Polisario, tout en niant son rôle direct dans le conflit. Elle continue de plaider pour un référendum d’autodétermination devenu irréaliste à mesure que les équilibres démographiques, politiques et sécuritaires ont évolué. Faut-il le rappeler, c’est cette même Algérie qui, en manipulant son proxy, avait tout fait pour faire capoter le référendum que Hassan II avait lui-même proposé.
Jusqu’ici, l’ONU avait choisi de se réfugier derrière une neutralité de façade, parlant d’un « processus politique » à mener sous son égide. Mais chacun savait que, derrière les formules feutrées, il s’agissait d’un bras de fer stratégique entre Rabat et Alger.
Dans ce contexte, comment comprendre les propos de De Mistura, sinon comme une sortie calculée à la veille de la réunion cruciale du Conseil de sécurité ? Cette fois-ci, elle survient après que plusieurs puissances, notamment les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, ont soutenu ouvertement l’initiative marocaine d’autonomie.
Deux lectures sont possibles :
* S'agit il d'une **pression sur Alger** : en rappelant publiquement son rôle central ?De Mistura pousse ainsi l’Algérie à assumer ses responsabilités et à sortir de la posture commode du « simple observateur » qu’elle clame à qui veut bien l’entendre;
* S'agit il d'un **constat d’impuissance** : le diplomate italien reconnaissant implicitement que l’ONU a échoué à imposer une solution et que l’issue dépend désormais d’un rapport de force politique au sein du Conseil de sécurité.
Dans les deux cas de figure, l’Algérie est donc plus que jamais devant ses contradictions.
Depuis cinquante ans, Alger a contribué à figer ce conflit, au prix de coûts considérables :
* un **blocage durable de la construction maghrébine**, qui prive l’Afrique du Nord d’une intégration économique vitale,
* une **érosion des opportunités régionales** dans les secteurs de l’énergie, du commerce et de la sécurité collective,
* un **fardeau pour la communauté internationale**, avec une mission onusienne (MINURSO) incapable de remplir son mandat, mais dont le financement et le cout se poursuivent indéfiniment.
Cette politique a progressivement isolé l’Algérie sur certains fronts diplomatiques, tandis que Rabat engrange des soutiens croissants, notamment après la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le territoire en 2020.
Va-t-on enfin vers une clarification historique ?
La question centrale est désormais la suivante : le Conseil de sécurité est-il prêt à franchir un cap ? Deux options s’offrent à lui :
* **entériner définitivement l’approche marocaine**, en considérant le plan d’autonomie comme la seule base sérieuse de négociation,
* ou **maintenir la fiction diplomatique** d’un processus de décolonisation, au risque de prolonger un conflit qui mine la crédibilité de l’ONU et handicape la stabilité régionale.
En mettant Alger face à ses responsabilités, De Mistura a changé le ton du débat. Même si son geste peut être lu aussi comme un signe d’agacement ou un dernier avertissement, il a eu le mérite de ramener la réalité politique au centre de la scène.
L’avenir du Sahara dit occidental ne dépend plus de rapports techniques ni de formulations ambiguës : il exige une volonté politique claire. Et tôt ou tard, cette volonté devra mettre fin à une anomalie historique qui coûte cher au Maghreb, à l’Afrique et au monde. Elle fragilise de surcroît la crédibilité du système multilatéral.
Staffan de Mistura est allé plus loin que ses prédécesseurs. Il aura mérité, à défaut d’autre chose, la médaille de la franchise.
Le Conseil de Sécurité n'aura plus la même lecture de la question. Il devra changer de cap; le vent a définitivement tourné.
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Sahara dit occidental : la déclaration de De Mistura, un tournant diplomatique ou une fuite en avant ?
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Relation des marocains à la loi: un grand malentendu...
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La relation entre les Marocains et la loi révèle une grande ambiguïté, nourrie par une accumulation de paradoxes et de contradictions historiques, culturelles et politiques. Elle ne s’explique pas seulement par un déficit de communication ou de pédagogie, mais par une perception profondément ancrée où la loi est vue non comme un cadre collectif à respecter par conviction, mais comme une contrainte extérieure, souvent imposée et rarement intériorisée.
D’abord, il faut souligner l’ignorance, parfois volontaire, de l’existence même de nombreuses lois. Dans bien des cas, le citoyen marocain ne découvre un texte qu’au moment où celui-ci lui est opposé dans une situation conflictuelle. Ce rapport réactif, et non proactif, à la loi engendre des comportements paradoxaux : l’acceptation résignée lorsqu’elle s’impose avec force, mais aussi le recours aux excuses, aux justifications ou à l’ignorance feinte dès que son application devient contraignante.
À ce déficit de connaissance s’ajoute un rapport ambivalent : la loi est respectée, non par adhésion morale, mais par crainte de la sanction. La circulation routière en est l’illustration la plus éloquente : la présence d’un agent entraîne le respect scrupuleux du code, tandis que son absence libère un comportement marqué par l’anarchie. Autrement dit, l’autorité supplée à la conviction citoyenne.
Mais le problème ne réside pas seulement dans le comportement individuel. Le cadre légal lui-même souffre d’un manque d’actualisation et d’adaptation. Nombre de lois marocaines sont héritées d’une époque révolue, conçues dans un autre contexte social, et peinent à répondre aux réalités d’aujourd’hui. Le processus législatif, trop long et souvent opaque, accentue le décalage entre les textes et les aspirations citoyennes. Les débats publics sur les projets de loi sont rares, voire inexistants, et la société civile n’y trouve qu’un espace marginal. Cette carence démocratique est aggravée par la passivité chronique des partis politiques et le déclin de l’adhésion syndicale, ce qui prive la scène publique d’un véritable débat contradictoire. La situation est aussi conséquence de la langue utilisée quand débat il y a. Les projets de loi sont écrits, débattus, publiés et appliqués dans une langue qui n'est pas celle du quotidien des marocains.
À cela s’ajoute le sentiment de l'inefficacité institutionnelle : un parlement marqué par un déficit de compétence et de sérieux, une élite politique parfois déconnectée, et des collectivités locales incapables de traduire les besoins des citoyens en textes et décisions efficaces. C'est ainsi que certaines lois apparaissent comme déconnectées, voire étrangères, aux réalités sociales. Elles criminalisent parfois des comportements anodins, qui ne nuisent ni à l’individu ni à la collectivité, mais qui traduisent l’imposition d’une morale conservatrice au détriment de la liberté individuelle. La morale religieuse n'est jamais trop loin. D’où la question cruciale : où s’arrête la loi et où commence la morale ? Et surtout, quelle place donner à l’éthique dans la gouvernance d’un pays en pleine mutation, un pays qui aspire au développement et à la modernité et qui fait des efforts colossaux dans ce sens.
Face à ces décalages, les citoyens développent des stratégies d’adaptation, parfois de survie. La loi devient modulable, respectée ou non selon la situation, selon l’œil de l’autorité. Le respect n’est plus une conviction, mais un calcul. Mais peut-on exiger le respect d’une loi perçue comme illégitime, inutile ou injuste ? Peut-on maintenir en vigueur des textes que la majorité des citoyens contournent systématiquement, et que même les agents chargés de les appliquer transgressent à titre individuel ?
Ce rapport ambigu se construit dès l’enfance, dans la transmission des normes sociales. L’enfant apprend à l’école l’interdiction de l’alcool en respect de la religion et de la loi, mais voit chez lui ou dans son entourage une consommation banalisée. On lui enseigne le respect du code de la route, mais son père brûle les feux rouges hors du regard de la police. Cette éducation contradictoire crée une confusion durable entre les valeurs proclamées et les pratiques vécues, renforçant l’idée que la loi n’est pas une règle universelle mais une contrainte contextuelle. Il y a donc ici un sentiment de peur et non de respect des lois, un sentiment qu'elles sont pour les autres et pas pour soi; une perception que la loi est imposée et n'est pas là pour la protection des droits de chacun et de tous.
Les réseaux sociaux et certaines voix publiques, comme vient de le faire la youtubeuse Maysa, contribuent à révéler ces incohérences. Elle a montré dans une vidéo les multiples lois marocaines qui, bien qu’encore en vigueur, ne sont presque jamais appliquées. Ce constat illustre une permissivité implicite qui mine la crédibilité de l’État de droit. Une loi qui existe sans être appliquée devient un simple symbole, voire un instrument de sélectivité arbitraire. Elle doit être à la limité révisée.
La loi n’a pas vocation à être un simple outil de contrôle, encore moins une fin en soi. Elle doit permettre l’harmonie sociale, protéger les libertés et réguler la vie collective. Elle doit évoluer avec son temps, refléter les aspirations de la société et éviter d’imposer des schémas de pensée dépassés. Aujourd’hui, les Marocains ont changé, leurs modes de vie ont évolué, mais le cadre légal et la mentalité collective restent figés dans des représentations anciennes. Beaucoup parlent ouvertement d’«hypocrisie sociale», dénonçant ce double langage entre parole et comportement en public, discours officiel et pratiques réelles.
Sortir de cette ambiguïté exige une double révision des choses : d’un côté, une réforme juridique audacieuse, qui adapte les lois aux réalités sociales et aux valeurs contemporaines ; de l’autre, un travail de sensibilisation et d’éducation pour réconcilier le citoyen avec le droit. Cette transformation ne peut réussir que si les Marocains acceptent de rompre avec l’ambivalence sociale et le dédoublement de personnalité qui gangrènent les comportements quotidiens.
La réflexion sur la relation entre le citoyen marocain et la loi ouvre ainsi un champ plus large : celui de l’éthique, de l’évolution sociale et de la modernisation du cadre légal. Un État de droit ne peut prospérer sans adhésion collective, et une société ne peut se construire sur des règles que tous s’emploient à contourner. Redonner à la loi sa légitimité et sa crédibilité, c’est poser les bases d’un vivre-ensemble plus cohérent, plus juste et plus respecté.
A suivre les joutes autour de la moudawana et autres projets de lois, entre le ministre de la justice et certains parlementaires d'une certaine tendance politique qui se pense gardienne du temple, il s'avère difficile d'avancer à la vitesse nécessaire par les temps qui courent...
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Morocco, 18th Global Power in the World Athletics Championships Thanks to a Rich History of Medals
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The national sports memory proudly retains the very rich medal record of the country, accumulated since the advent of the World Athletics Championships in 1983. This idea was born from a visionary and innovative president of the IAAF, the Italian Primo Nebiolo. At that time, the athletics world gathered in Helsinki for an unprecedented experience. Athletics was just beginning to organize quality meetings and barely tolerating that athletes receive some monetary compensation for their performances. Until then, at the global level, athletes only competed at the Olympic Games and were not entitled to any payment or commercial contracts.
While Morocco was not present at the first Olympic Games, it made its mark at this inaugural edition of the World Championships alongside two other African countries: Ethiopia, which won a silver medal, and Nigeria which, like Morocco, won a bronze. Since then, Morocco has ensured a certain continuity with very honorable results. Notably, a 5th place finish in 1999 in Seville, an edition marked by controversy: Nezha Bidouane was wrongly deprived of the gold medal in the 400m hurdles due to a judging error. Despite an appeal to the jury and clear evidence brought by the left photo-finish, the decision was not overturned. President Nebiolo had promised to repair this injustice at the first IAAF council meeting but unfortunately passed away in the meantime. He was replaced by Senegalese Lamine Diack, the jury president who refused to revise the result, likely to avoid contradicting competition officials.
At this Seville edition, Morocco won five medals, including gold by Hicham El Guerrouj in the 1500m and Salah Hissou in the 5000m. Two other silver medals were won by Nezha Bidouane in the 400m hurdles and Zahra Ouaaziz in the 5000m, while Ali Ezzine took bronze in the 3000m steeplechase. These achievements, realized under intense heat and a special atmosphere, allowed Morocco to rise to fifth place in the world medals table.
It is worth recalling that this success occurred at the very beginning of His Majesty King Mohammed VI's reign, who has surrounded athletes with his generous royal care.
Despite a recent decrease in the number of medals, Morocco still occupies the 18th place in the global medals table at the World Athletics Championships today.
It was Said Aouita who opened the way at the first edition in Helsinki in 1983 by winning bronze in the 1500 meters. With a little more experience, he could have won the race, which was dominated by the British Steve Cram in just 3 minutes 41.59 seconds, and American Steve Scott, who finished second. Morocco was truly new at this level of competition.
Among individual athletes, legend Hicham El Guerrouj is today the most decorated Moroccan at the World Athletics Championships, with six medals: four golds in the 1500 meters, and two silvers in the 1500m and 5000m. Another legend, Nezha Bidouane, leads the women's medal tally with three world medals, including two gold and one silver. She remains, like Hicham El Guerrouj in the 1500m, the most decorated in the world in the 400m hurdles.
An analysis of results shows that it is in the 1500m that Morocco has won the most medals, including the four golds of Hicham El Guerrouj and the silver of Adil Kaouch, former junior world champion in this distance. Adding to this are Said Aouita and Abdelati Iguider, who each hold a bronze medal over this distance. On the women's side, the most medals were won in the 400m hurdles, thanks to Nezha Bidouane.
The historical record of Moroccan athletics at the World Championships is rich: twelve male and four female athletes have represented Morocco at this level in seven disciplines: 400m hurdles, 800m, 1500m, 5000m, 10,000m, 3000m steeplechase, and the marathon. Let us not forget also the long jump with Yahya Berrabah's 4th place at the 2011 World Championships in Daegu.
For the 20th edition, starting on September 13 in Tokyo, Morocco is participating with about twenty athletes. Hopes rest especially on Soufiane El Bakkali, who could join Hicham El Guerrouj in the number of gold medals if victorious. Fatima Ezzahara Gardadi is also cited as a potential medalist, her 2023 feat in Budapest where she won bronze in the marathon remaining fresh in everyone's memory.
Summary of Morocco's medal record at the World Athletics Championships throughout history:
- 1st edition, Helsinki 1983: Said Aouita, bronze in 1500m; Morocco's ranking: 21st
- 2nd edition, Rome 1987: Said Aouita, gold in 5000m; Morocco's ranking: 9th
- 3rd edition, Tokyo 1991: Moulay Brahim Boutayeb, bronze in 5000m; Khalid Sekkah, bronze in 10,000m; Morocco's ranking: 28th
- 4th edition, Stuttgart 1993: no medal
- 5th edition, Gothenburg 1995: Hicham El Guerrouj, gold in 1500m; Khalid Sekkah, silver in 10,000m; Khalid Boulami, silver in 5000m; Zahra Ouaaziz, bronze in 5000m; Morocco's ranking: 25th
- 6th edition, Athens 1997: Hicham El Guerrouj, gold in 1500m; Nezha Bidouane, gold in 400m hurdles; Khalid Boulami, silver in 5000m; Salah Hissou, bronze in 10,000m; Morocco's ranking: 6th
- 7th edition, Seville 1999: Hicham El Guerrouj, gold in 1500m; Salah Hissou, gold in 5000m; Nezha Bidouane, silver in 400m hurdles; Zahra Ouaaziz, silver in 5000m; Ali Ezzine, bronze in 3000m steeplechase; Morocco's ranking: 5th
- 8th edition, Edmonton 2001: Nezha Bidouane, gold in 400m hurdles; Hicham El Guerrouj, gold in 1500m; Ali Ezzine, silver in 3000m steeplechase; Morocco's ranking: 10th
- 9th edition, Paris 2003: Jaouad Gharib, gold in marathon; Hicham El Guerrouj, gold in 1500m; Hicham El Guerrouj, silver in 5000m; Morocco's ranking: 9th
- 10th edition, Helsinki 2005: Jaouad Gharib, gold in marathon; Hasna Benhassi, silver in 800m; Adil Kaouch, silver in 1500m; Morocco's ranking: 10th
- 11th edition, Osaka 2007: Hasna Benhassi, silver in 800m; Morocco's ranking: 28th
- 12th to 14th editions (Berlin 2009, Daegu 2011, Moscow 2013): no medals
- 15th edition, Beijing 2015: Abdelati Iguider, bronze in 1500m; Morocco's ranking: 32nd
- 16th edition, London 2017: Soufiane El Bakkali, silver in 3000m steeplechase; Morocco's ranking: 31st
- 17th edition, Doha 2019: Soufiane El Bakkali, bronze in 3000m steeplechase; Morocco's ranking: 31st
- 18th edition, Eugene 2022: Soufiane El Bakkali, gold in 3000m steeplechase; Morocco's ranking: 22nd
- 19th edition, Budapest 2023: Soufiane El Bakkali, gold in 3000m steeplechase; Fatima Zahra Gardadi, bronze in marathon; Morocco's ranking: 15th.
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Le Maroc, 18e puissance mondiale aux Championnats du Monde d’athlétisme grâce à une histoire riche en médailles...
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La mémoire sportive nationale retient avec fierté le très riche palmarès du pays, cumulé depuis l’avènement des championnats du monde d’athlétisme en 1983. Cette idée est née d’un président de l’IAAF, visionnaire et novateur, l’Italien Primo Nebiolo. Le monde de l’athlétisme s’était alors réuni à Helsinki pour une expérience inédite. L’athlétisme commençait tout juste à organiser certains meetings de qualité et à peine à tolérer que les athlètes perçoivent un pécule pour leurs prestations. Jusqu’alors, au niveau mondial, les athlètes ne se retrouvaient que lors des Jeux Olympiques, sans droit à une rémunération ni à la conclusion de contrats commerciaux.
Si le Maroc n’était pas présent lors des premiers Jeux Olympiques, il marquera cette édition inaugurale des championnats du monde en compagnie de deux autres pays africains : l’Éthiopie, qui remporta une médaille d’argent, et le Nigéria, qui, comme le Maroc, décrocha un bronze. Depuis, le Maroc a assuré une certaine continuité avec des résultats très honorables. Notamment une 5e place en 1999 à Séville, une édition marquée par une controverse : Nezha Bidouane fut privée, à tort, de la médaille d’or aux 400 m haies à cause d’une erreur de jugement. Malgré un recours auprès du jury et une preuve manifeste apportée par la photofinish de gauche, la décision ne fut pas révisée. Le président Nebiolo avait alors promis de réparer cette injustice à la première réunion du conseil de l’IAAF, hélas il décéda entre-temps. Il fut remplacé par le Sénégalais Lamine Diack, président du jury qui refusa la révision du résultat, probablement pour ne pas désavouer les officiels de la compétition.
Lors de cette édition de Séville, le Maroc remporta cinq médailles, avec notamment l’or de Hicham El Guerrouj aux 1500 m et de Salxah Hissou aux 5000 m. Deux autres médailles d’argent furent décrochées par Nezha Bidouane aux 400 m haies et Zahra Ouaaziz aux 5000 m, tandis qu’Ali Ezzine obtenait le bronze aux 3000 m steeple. Ces exploits, réalisés sous une forte chaleur et dans une ambiance particulière, permirent au Maroc de se hisser à la cinquième place du classement mondial des médailles.
Il convient de rappeler que ce succès s’est inscrit au tout début du règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a entouré les athlètes de sa sollicitude royale généreuse.
Malgré une baisse récente du nombre de médailles, le Maroc occupe aujourd’hui encore la 18e place mondiale au tableau des médailles des championnats du monde d’athlétisme.
C’est Said Aouita qui avait ouvert le bal lors de la première édition à Helsinki en 1983, en remportant le bronze sur 1500 mètres. Avec un peu plus d'expérience, il aurait pu remporter la course, dominée par le Britannique Steve Cram en seulement 3 minutes 41 secondes 59, et l'Américain Steve Scott, deuxième. Le Maroc était alors vraiment nouveau à ce niveau de la compétition.
Parmi les athlètes individuels, la légende Hicham El Guerrouj est aujourd’hui le marocain le plus titré aux championnats du monde d’athlétisme, avec six médailles : quatre en or aux 1500 mètres, et deux en argent aux 1500 m et 5000 m. L'autre légende, Nezha Bidouane domine le palmarès féminin avec trois médailles mondiales, dont deux en or et une en argent. Elle reste, comme Hicham El Guerrouj sur 1500 m, la plus titrée au monde sur 400 m haies.
L’analyse des résultats montre que c’est sur 1500 m que le Maroc compte le plus de médailles, avec notamment les quatre or d’Hicham El Guerrouj, et l’argent d’Adil Kaouch, ancien champion du monde junior. S’ajoutent aussi Said Aouita et Abdelati Iguider, qui ont chacun une médaille de bronze sur cette distance. Chez les femmes, c’est aux 400 m haies que le pays compte le plus de médailles, grâce à Nezha Bidouane.
Le bilan historique de l’athlétisme marocain aux championnats du monde est riche : douze athlètes masculins et quatre féminines ont porté le Maroc à ce niveau dans sept disciplines : 400 m haies, 800 m, 1500 m, 5000 m, 10 000 m, 3000 m steeple et marathon. On n'oublie pas non plus le saut en longueur avec la 4e place de Yahya Berrabah aux championnats du monde 2011 à Daegu.
Pour la 20e édition, débutant le 13 septembre à Tokyo, le Maroc participe avec une vingtaine d’athlètes. Les espoirs reposent notamment sur Soufiane El Bakkali, qui pourrait rejoindre Hicham El Guerrouj au nombre de médailles d’or en cas de victoire. Fatima Ezzahara Gardadi est également citée comme une potentielle médaillée, son exploit en 2023 à Budapest, où elle remporta le bronze au marathon, restant dans toutes les mémoires.
Résumé du palmarès marocain aux championnats du monde d’athlétisme à travers son histoire :
- 1ère édition, Helsinki 1983 : Said Aouita, bronze aux 1500 m; Classement du Maroc 21e
- 2e édition, Rome 1987 : Said Aouita, or aux 5000 m; Classement du Maroc 9e
- 3e édition, Tokyo 1991 : Moulay Brahim Boutayeb, bronze aux 5000 m; Khalid Sekkah, bronze aux 10 000 m; Classement du Maroc 28e
- 4e édition, Stuttgart 1993 : aucune médaille
- 5e édition, Göteborg 1995 : Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Khalid Sekkah, argent aux 10 000 m; Khalid Boulami, argent aux 5000 m; Zahra Ouaaziz, bronze aux 5000 m; Classement du Maroc 25e
- 6e édition, Athènes 1997 : Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Nezha Bidouane, or aux 400 m haies; Khalid Boulami, argent aux 5000 m; Salah Hissou, bronze aux 10 000 m; Classement du Maroc 6e
- 7e édition, Séville 1999 : Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Salah Hissou, or aux 5000 m; Nezha Bidouane, argent aux 400 m haies; Zahra Ouaaziz, argent aux 5000 m; Ali Ezzine, bronze aux 3000 m steeple; Classement du Maroc 5e
- 8e édition, Edmonton 2001 : Nezha Bidouane, or aux 400 m haies; Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Ali Ezzine, argent aux 3000 m steeple ; Classement du Maroc 10e
- 9e édition, Paris 2003 : Jaouad Gharib, or au marathon; Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Hicham El Guerrouj, argent aux 5000 m; Classement du Maroc 9e
- 10e édition, Helsinki 2005 : Jaouad Gharib, or au marathon; Hasna Benhassi, argent aux 800 m; Adil Kaouch, argent aux 1500 m; Classement du Maroc 10e
- 11e édition, Osaka 2007 : Hasna Benhassi, argent aux 800 m; Classement du Maroc 28e
- 12e à 14e éditions (Berlin 2009, Daegu 2011, Moscou 2013) : pas de médaille
- 15e édition, Pékin 2015 : Abdelati Iguider, bronze aux 1500 m; Classement du Maroc 32e
- 16e édition, Londres 2017 : Soufiane El Bakkali, argent aux 3000 m steeple; Classement du Maroc 31e
- 17e édition, Doha 2019 : Soufiane El Bakkali, bronze aux 3000 m steeple; Classement du Maroc 31e
- 18e édition, Eugène 2022 : Soufiane El Bakkali, or aux 3000 m steeple; Classement du Maroc 22e
- 19e édition, Budapest 2023 : Soufiane El Bakkali, or aux 3000 m steeple; Fatima Zahra Gardadi, bronze au marathon; Classement du Maroc 15e.
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Morocco and the Cannabis Renaissance: History, Regulation, and Current Economic Challenges...
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Morocco has entered a major phase in structuring its cannabis industry, with the authorization to market 67 derived products: 26 cosmetics and 41 dietary supplements, all compliant with standards and duly registered with the Moroccan Agency for Medicine and Health Products. This step is preliminary to their placement on the national market or export. The National Agency for the Regulation of Cannabis Activities, through its vigilance, reflects the country’s determination to maintain its credibility with investors and foreign partners in a rapidly expanding global market.
While many citizens believe that kif was banned because it is harmful to health, a historical review clarifies what really happened and why this miraculous plant suddenly became a target in the war on drugs.
Hemp has had multiple uses for millennia. As a strong textile fiber, it was used to make sails and ropes for ships. Without it, humans could not have navigated for long distances. Early printed papers and clothing in many regions were also hemp-based. Its cultivation required little labor and water, making it a formidable competitor to cotton.
The prohibition of cannabis must be reconsidered in light of the Industrial Revolution and the rise of cotton from the 19th century onwards. Spinning and weaving machines designed for cotton gradually made it the dominant fiber, driving its massive growth. Moreover, the British and American colonial empires exploited vast plantations with servile labor, first through slavery, then poorly paid workers. These powerful interests put hemp at a disadvantage.
The decisive turning point occurred in the 1930s in the United States, when the cotton, paper, and emerging chemical industries, notably with synthetic fibers, allied to eliminate hemp. Harry Anslinger, then head of the U.S. Federal Bureau of Narcotics, likely in collusion with large industrial interests, led a campaign deliberately conflating industrial hemp with recreational cannabis. In 1937, the Marihuana Tax Act banned hemp cultivation.
Thanks to propaganda and economic interests, this policy spread worldwide. In 1961, the UN Single Convention on Narcotic Drugs classified cannabis among strictly controlled drugs, even for medical and industrial use, thus marginalizing hemp over the long term. Cotton then became the dominant fiber, favoring industrial networks.
In Morocco, kif, a traditional form of cannabis often mixed with tobacco and smoked in a sebsi pipe, lies at the heart of a rich and complex history marked by social, political, and economic dynamics.
For centuries, kif has been grown mainly in the north, around Chefchaouen, Ketama, and Issaguen. Far from being just an illegal plant, it was historically tolerated and seen as essential to local subsistence. Used for its social and medicinal virtues, kif was part of daily life almost everywhere.
Since 1906, a company was created to ensure state control over kif. Under the Protectorate, it was officially named the Régie du Kif et des Tabacs. The reasons were mostly fiscal from 1917. Spanish authorities in the north applied more flexible rules, pragmatically dealing with local tribes.
Upon independence, Morocco inherited a complex dilemma: kif was deeply rooted in society but faced growing international pressure. Under Mohammed V and then Hassan II, the country adopted gradual measures. The state monopoly was abolished in 1957–1958, and cultivation became illegal, even though tacit tolerance persisted in some historic Rif zones.
The 1970s marked a crackdown under increasing pressure from the United States and Europe. The Moroccan 1974 narcotics law strictly banned cultivation, consumption, and sale of kif. Yet despite heightened repression, clandestine production exploded, driven by strong European demand. The Rif established itself as one of the world’s major cannabis resin basins.
After decades of prohibition and socio-economic conflicts linked to kif, and under pressure from scientists and the public, in view of global developments, Morocco took a turning point in 2021 by enacting a law framing the legal use of cannabis for medical, pharmaceutical, and industrial purposes. Recreational consumption remains prohibited. The state is gradually integrating growers into a legal, controlled sector, reducing informality and improving local economic conditions.
The history of kif in Morocco is a trajectory marked by millennia of tolerance, colonial regulations, prohibitions imposed under international pressure, before opening the way to a recent, intelligent, legal, and regulated reconversion.
Today, hemp is regaining recognition almost everywhere. Less water-intensive, soil-friendly, producing seeds, oil, and natural insulating materials, it is becoming a pillar of the ecological transition. This plant, once banned to protect powerful economic interests, now seeks to reclaim its historic and natural place.
This revival is particularly visible in Morocco. The area legally cultivated with hemp more than tripled in 2025 with 4,400 hectares sown, mainly with the local “baladiya” variety, a tangible sign of growth after decades of informality. It is an economic revitalization lever for Rif regions traditionally dependent on an underground economy.
The 2021 legalization aims to channel a historic production into a regulated framework while creating a high-value-added industry. Beyond agriculture, a complete chain of processing, packaging, certification, and export is being set up, generating fiscal revenues and enhancing Morocco’s attractiveness to international investors.
It is no longer just about cultivating cannabis, but about developing a structured industry that respects strict standards and can compete in a dynamic global market. This economic transformation is seen as a chance to reconcile a long-illegal sector with the mechanisms of a powerful economy.
Challenges remain numerous, from strict regulation to combating illicit diversions, organizing cooperatives, and fiscal adaptation. But the course is clear: transform an ancient agricultural heritage into an engine of inclusive growth and sustainable economic integration.
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Morocco and the Cannabis Renaissance: History, Regulation, and Current Economic Challenges...
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Le Maroc et la Renaissance du Cannabis : Histoire, Régulation et Enjeux Économiques Actuels
863
Le Maroc a amorcé une phase majeure dans la structuration de son industrie du cannabis, avec l’autorisation de commercialisation de 67 produits dérivés: 26 cosmétiques et 41 compléments alimentaires, répondant aux normes et dûment enregistrés auprès de l’Agence Marocaine du Médicament et des Produits de Santé. L'étape est préalable à leur mise sur le marché national ou leur exportation. L’Agence Nationale de Régulation des Activités liées au Cannabis, par sa vigilance, quant à elle, reflète la volonté du pays de préserver sa crédibilité auprès des investisseurs et partenaires étrangers dans un marché mondial en expansion.
Alors que bon nombre de citoyens, pensent que le kif avait été interdit parce que nocif pour la santé, un rappel historique permet de comprendre ce qui s’est réellement passé et pourquoi cette plante miraculeuse s’est retrouvée comme par magie dans le viseur de la lutte antidrogues.
Le chanvre a connu multiples usages pendant des millénaires. Fibre textile robuste, il servait à confectionner les voiles et cordages des bateaux. Sans cela, l’humain n’aurait pu naviguer longtemps et loin. Les premiers papiers imprimés et les vêtements dans plus d'une région, étaient aussi à base de chanvre. Sa culture nécessitait peu de travail, peu d’eau, faisant d’elle une concurrente redoutable du coton.
L’interdiction du cannabis doit être relue à l’aune de la révolution industrielle et de l’essor du coton à partir du XIXe siècle. Les machines à filer et tisser, conçues pour le coton, firent de celui-ci la fibre dominante, favorisant son essor massif. De plus, les empires coloniaux britannique et américain exploitaient de vastes plantations avec une main-d’œuvre servile, d’abord par l’esclavage puis par des travailleurs faiblement rémunérés. Ces puissants intérêts mirent le chanvre en difficulté.
Le virage décisif remonte aux années 30 aux États-Unis, quand les industries du coton, du papier et l’industrie chimique émergente, notamment avec les fibres synthétiques, s’allient pour éliminer le chanvre. Un certain Harry Anslinger, alors chef du Bureau Fédéral Américain des Narcotiques, sans doute de connivence avec les intérêts des grands groupes industriels, mène une campagne combinant à dessein chanvre industriel et cannabis récréatif. En 1937, le Marihuana Tax Act interdit la culture du chanvre.
Propagande et intérêts économiques aidant, cette politique s’exporte à travers le monde. Par une Convention unique sur les stupéfiants, en 1961, l’ONU classe le cannabis parmi les drogues à contrôle strict, marginalisant ainsi durablement le chanvre. Le coton devient alors la fibre dominante au profit des réseaux industriels.
Au Maroc, le kif, forme traditionnelle de cannabis souvent mélangée au tabac et consommée dans le sebsi, est au cœur d’une histoire riche et complexe, marquée par des dynamiques sociales, politiques et économiques.
Depuis des siècles, le kif est cultivé principalement au nord autour de Chefchaouen, Ketama ou Issaguen. Loin d’être seulement une plante illégale, il était historiquement toléré et perçu comme essentiel à la subsistance locale. Utilisé autant pour ses vertus sociales que médicinales, il s’inscrivait dans le quotidien des populations quasiment partout.
Dès 1906, est crée une entreprise pour assurer le contrôle sur le kif. Sous le Protectorat, elle prend le nom de Régie du Kif et des Tabacs. Les motifs sont surtout fiscaux à partir de 1917. Les autorités espagnoles au nord appliquèrent des règles plus souples, par pragmatisme politique face aux tribus locales.
A l’indépendance, le Maroc hérite d’un dilemme complexe: le kif est profondément enraciné dans la société mais fait face à des pressions internationales grandissantes. Sous Mohammed V puis Hassan II, le pays adopte des mesures progressives. Le monopole d’État est supprimé en 1957-1958, la culture devient illégale, même si dans certaines zones historiques du Rif une tolérance tacite a perduré.
Les années 1970 marquent un durcissement sous la pression croissante des États-Unis et de l’Europe. La loi marocaine de 1974 sur les stupéfiants interdit strictement la culture, la consommation et la commercialisation du kif. Pourtant, malgré la répression accrue, la production clandestine explose, portée par une demande européenne vigoureuse. Le Rif s’affirme comme l’un des bassins mondiaux de résine de cannabis.
Après des décennies de prohibition et de conflits socio-économiques liés au kif, et sous la pression de scientifiques et de la population au vu de l'évolution à travers le monde, le Maroc amorce un virage en 2021 avec une loi encadrant l’usage légal du cannabis à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles. La consommation récréative reste interdite. L’État s’efforce d’intégrer progressivement les cultivateurs dans une filière légale et contrôlée, réduisant l’informalité et améliorant les conditions économiques des régions concernées.
L’histoire du kif au Maroc est une trajectoire jalonnée de tolérance millénaire, de régulations coloniales, d’interdictions décidées sous pression internationale, avant d’ouvrir la voie à une récente reconversion vers un usage intelligent, légal et encadré.
Aujourd’hui, quasiment partout, le chanvre retrouve une nouvelle reconnaissance. Moins gourmand en eau, respectueux des sols, produisant graines, huile et matériaux isolants naturels, il s’affirme comme un pilier de la transition écologique. La plante interdite pour protéger des intérêts économiques puissants, cherche désormais à reprendre sa place historique et naturelle.
Cette renaissance est particulièrement visible au Maroc. La surface cultivée en chanvre légal a plus que triplé en 2025 avec 4 400 hectares semés, principalement de la variété locale «baladiya», signe tangible d’un essor après des décennies d’informalité. C'est un levier de revitalisation économique pour les régions du Rif, traditionnellement dépendantes d’une économie souterraine.
La légalisation adoptée en 2021 vise à canaliser une production historique vers un cadre réglementé, tout en créant une industrie à forte valeur ajoutée. Au-delà de la culture agricole, c’est toute une chaîne de transformation, de conditionnement, de certification et d’exportation qui se met en place, générant des recettes fiscales et améliorant l’attractivité du Maroc pour les investisseurs internationaux.
Il ne s’agit plus seulement de cultiver du cannabis, mais de développer une industrie structurée, respectueuse de normes strictes, capable de s’imposer sur un marché mondial dynamique. Cette mutation économique est perçue comme une chance de réconcilier un secteur longtemps illégal avec les mécanismes d’une économie puissante.
Les défis restent cependant nombreux, depuis la régulation stricte jusqu’à la lutte contre les détournements illicites, en passant par l’organisation des coopératives et l’adaptation fiscale. Mais le cap est clair: transformer un héritage agricole ancien en moteur de croissance inclusive et d’intégration économique durable.
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Stade Moulay Abdallah prouesse architecturale et défi d’un stade moderne face aux réalités sociales
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L’inauguration du stade du Complexe sportif Moulay Abdallah de Rabat, entièrement rénové, a marqué un moment fort d’émotion et de fierté nationale. Cadres, ingénieurs, ouvriers, artisans et techniciens ayant contribué à ce vaste chantier ont réservé un accueil chaleureux et empreint de reconnaissance à Son Altesse Royale le Prince Héritier Moulay El Hassan. Par leurs applaudissements et leurs regards enthousiastes, ils célébraient à la fois l’aboutissement d’un projet d’envergure et leur attachement profond à une monarchie séculaire.
Conçu et réalisé exclusivement par des compétences marocaines, le nouveau stade illustre une véritable prouesse en matière de modernisme, de technologie et de rapidité d’exécution, puisque sa reconstruction n’a nécessité que quelques mois. Avec son architecture audacieuse et ses équipements de pointe, l’enceinte a tout pour devenir bien plus qu’un simple lieu de football.
La question de la rentabilisation d’infrastructures sportives d’une telle ampleur reste pourtant au cœur du débat. Certains redoutent qu’elles se transforment en « éléphants blancs », rappelant les critiques formulées à l’époque contre l’autoroute Rabat–Casablanca ou, plus récemment, le TGV Tanger–Casablanca. Des projets qui, après avoir été décriés, sont aujourd’hui plébiscités par la majorité de leurs anciens détracteurs.
À l’international, de nombreux exemples démontrent qu’un stade peut être un moteur économique et culturel lorsqu’il est pensé comme une plateforme multifonctionnelle. Aux États-Unis, le MetLife Stadium (New Jersey) ou encore le Levi’s Stadium (Californie) accueillent aussi bien des matchs de NFL que des concerts, salons et événements d’entreprise. Le Mercedes-Benz Stadium d’Atlanta, inauguré en 2017, est devenu une référence mondiale grâce à sa modularité et à son gigantesque écran circulaire.
En Europe, le Tottenham Hotspur Stadium de Londres a intégré la NFL à son calendrier, en plus des concerts et manifestations diverses. Le Parc Olympique Lyonnais a été pensé comme un véritable village comprenant hôtels, commerces et espaces polyvalents. À Madrid, le Santiago Bernabéu rénové illustre la transformation d’un stade en hub économique et culturel, accueillant spectacles immersifs, expositions et événements d’envergure.
Pour qu’un stade vive au quotidien, il doit s’ouvrir à des usages multiples : concerts et festivals, expositions et salons, événements d’entreprise, sports diversifiés, mais aussi tourisme grâce aux visites guidées ou aux musées. Le Complexe sportif Moulay Abdallah possède toutes les caractéristiques pour s’inscrire dans cette logique.
Au-delà des grandes compétitions footballistiques prévues après 2030, cette enceinte pourrait devenir un centre névralgique de la capitale, accueillant spectacles, événements culturels et activités touristiques. Sa gestion devra être innovante, ouverte à la diversité des usages et inspirée des meilleures pratiques internationales.
Ce défi n’est pas seulement celui d’un stade, mais celui de l’avenir des infrastructures sportives marocaines : les transformer en lieux de vie, génératrices de richesse et de culture, au service de la société. Le Complexe Sportif Prince Moulay Abdallah, joyau d’architecture et de savoir-faire national, a désormais entre ses murs toutes les clés pour prouver que les grands projets marocains ne sont pas des rêves coûteux, mais des leviers de modernité et de développement.
Mais il y a plus urgent, et sans doute plus inquiétant. Le lendemain de l’inauguration historique, l’équipe nationale marocaine recevait au complexe son homologue du Niger. Et déjà, les premiers problèmes sont apparus.
À l’issue du match, la pelouse a été envahie par une horde de spectateurs mal inspirés. L’incident, largement commenté sur les réseaux sociaux, a suscité l’indignation des citoyens. Beaucoup dénoncent ce comportement jugé irresponsable et exigent des sanctions exemplaires contre les fauteurs de trouble.
Cet épisode soulève une question de fond : la conception des nouveaux stades, qui laisse un accès plus direct entre tribunes et pelouse, n’est-elle pas un pari risqué dans un contexte où la ferveur du public peut rapidement tourner à la violence ? Au Maroc, où chaque match mobilise déjà un dispositif policier conséquent, l’absence de barrières infranchissables pourrait s’avérer une erreur architecturale aux conséquences lourdes.
Car si les supporters de l’équipe nationale sont généralement considérés comme dociles, qu’en sera-t-il lorsque ces enceintes accueilleront les grands clubs du Royaume, connus pour l’extrême passion souvent débordante de leurs publics ?
À cela s’ajoutent des incivilités relevées et décriées en ligne : des spectateurs se ruant sur le buffet avant la mi-temps, d’autres se bousculant aux sorties mal organisées, sans compter les gradins laissés dans un état déplorable, jonchés de détritus. De quoi gâcher la fête par ceux-là mêmes qui devaient l’honorer.
Ainsi, le défi à relever est double : il concerne à la fois l’excellence architecturale et technologique de l’infrastructure, mais aussi la gestion humaine et sociale qui doit l’accompagner pour que cet écrin devienne un véritable lieu de rassemblement convivial et sécurisé. La réussite du Complexe sportif Moulay Abdallah ne se mesurera pas uniquement à la qualité de ses gradins ou de sa pelouse, mais aussi à sa capacité à incarner une passion responsable, un exemple de civisme et un catalyseur d’unité nationale autour des valeurs du sport.
En ce sens, ce stade ne peut être qu’un tremplin vers une nouvelle ère pour le sport marocain, une ère où modernité rime avec responsabilité, où infrastructure rime avec inclusion, et où la fête sportive toujours rester un moment de joie partagée et d’honneur collectif.
**La réussite architecturale du stade Moulay Abdallah est indéniable. Mais son avenir se jouera moins dans la beauté de ses lignes que dans la discipline de ses publics et la rigueur de sa gestion. Un stade peut être un joyau national ; il ne doit jamais devenir un miroir de nos dérives collectives.**
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Moroccan Policy in Africa: An Engaged and Unifying Dynamic
4619
Under the reign of His Majesty King Mohammed VI, Morocco pursues a proactive and inclusive African policy aimed at strengthening its economic, political, social, and cultural ties with the continent. This strategy favors pragmatic bilateralism, promoting African economic integration, south-south cooperation, and strategic partnerships. Agreements have been signed with over 40 African countries. Morocco’s return to the African Union in 2017 marked a major turning point in this strategy and became a true accelerator. The Kingdom is also interested in the African Continental Free Trade Area (AfCFTA) as a growth driver.
Among key projects in this perspective is the Nigeria-Morocco gas pipeline, stretching 5,600 km. It will connect West Africa to North Africa and transport around 30 billion cubic meters of natural gas per year. It will improve energy access for no less than 400 million people across 13 countries. This project fits within Morocco's energy transition strategy. Estimated at more than 25 billion dollars, it heralds major benefits for energy security and regional development through complementarity.
Morocco is also strongly committed to education and skills training, offering nearly 15,000 scholarships annually to students from 49 countries. About 20,000 African students are welcomed each year in fields such as engineering, medicine, finance, and social sciences, thanks to the Moroccan Agency for International Cooperation (AMCI). This ambitious program aims to train a new generation of leaders and strengthens scientific and cultural exchanges.
The Moroccan economy is well established in Africa, with over 1,000 companies active in banking, real estate, telecommunications, agriculture, and infrastructure sectors. Attijariwafa Bank, BMCE Bank of Africa, and Groupe Banque Populaire operate in more than 26 countries, generating hundreds of millions of dirhams in Sub-Saharan Africa. These institutions, with 45 subsidiaries and 4 branches, realize about 23% of their turnover on the continent, facilitating project financing and regional financial integration. Wafa Assurance and the Saham Group also strengthen this presence in numerous countries.
The Moroccan health system, known for its modern infrastructure and skilled personnel, attracts thousands of Africans annually for various treatments, reinforcing human ties. Morocco also develops projects in sustainable agriculture, renewable energy, vocational training, and infrastructure, supported by the Mohammed VI Foundation for Sustainable Development. More than 60% of Moroccan foreign direct investment (FDI) targets Africa.
Morocco’s trade with Africa remains modest compared to its total foreign trade: around 7 to 8%. However, this margin for growth is very large and promising. Trade volumes have significantly increased. In 2023, total trade volume between Morocco and African countries reached 52.7 billion dirhams, representing a 45% rise compared to 36 billion dirhams in 2013, with an average annual growth of about 10%.
Maroc Telecom, active in 10 countries, serves approximately 54 million customers, contributing to digital integration. Groups such as Ynna Holding, Alliances, and Addoha lead major projects in several countries, notably housing and hospital construction.
In agriculture, OCP Africa operates in 18 countries, training over 1.5 million farmers and providing fertilizers tailored to local soils and farming types. Its Agribooster program facilitates access to inputs, financing, and markets, boosting productivity and food security. OCP also invests in fertilizer blending and storage units across several countries and collaborates on innovative projects with USAID and the World Bank, including green ammonia production.
SOMAGEC, a major Moroccan port operator, carries out projects in Equatorial Guinea, Senegal, Mauritania, Benin, and Djibouti, employing thousands. Africa Motors, a subsidiary of Auto Hall, develops automotive production and distribution in partnership with Dongfeng for several African markets.
Sport is also a cooperation lever: the Royal Moroccan Football Federation has signed more than 43 partnerships with African federations.
Through its companies and projects, Morocco consolidates its key role in African development, based on solidarity, economic integration, and shared prosperity, eliciting both jealousy and recognition.
Moroccan cooperation in Africa is a strategic pillar built on sharing expertise, economic development, and strengthening cultural ties. Thanks to its geographic and historic positioning, Morocco plays a major role in regional integration, supporting infrastructure, training, and innovation projects. This cooperation is characterized by a lasting commitment to promote peace, security, and sustainable development across Africa. The proposed opening-up of the Sahel countries through the future port of Dakhla will undoubtedly accelerate this integration for the benefit of hundreds of millions of Africans.
The idea to build ports like Dakhla relies heavily on Morocco’s strategic geography. This is evident on the map: Morocco has a coastline of over 3,500 km, facing Europe, West Africa, and the Americas. Dakhla, in particular, lies halfway between Europe and Sub-Saharan Africa, making it a natural maritime waypoint. Morocco’s Atlantic coast is on the route linking the Mediterranean (via Gibraltar) to West Africa and the Americas, capturing a portion of global logistic flows. Morocco is less than 15 km from Europe at Gibraltar and simultaneously connected to West Africa. The port of Dakhla fits this logic: serving as a logistical and industrial hub between the two continents. The Dakhla area offers favorable natural conditions: deep waters and low swell, allowing the construction of a port capable of accommodating large ships, a rarity on the West African coast.
With the Continental Free Trade Area, a port like Dakhla will allow Morocco to be an entry point for commercial flows to West Africa and beyond to Mali, Niger, Senegal, Côte d’Ivoire, and more.
Morocco has understood this, as have its African partners. The future will be bright, hand in hand.
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Green March, Algerian Plots, and International Diplomacy: The Sahara at the Heart of Contemporary History
4651
The Moroccan Sahara, which became a Spanish colony in 1884, was liberated following the Green March, an unprecedented peaceful mobilization initiated by King Hassan II. The Kingdom had grown weary of the fruitless démarches undertaken at the UN before the Fourth Committee since its independence. Once the advisory opinion of the International Court of Justice was obtained, recognizing the existence, at the time of colonization, of legal ties of allegiance between the Sultan of Morocco and the tribes living in the Sahara territory, Morocco took action.
From November 6 to 9, 1975, 350,000 volunteers, armed only with the Quran and the national flag, marched toward the Sahara, symbolizing the popular will to reintegrate this territory, historically an integral part of Morocco’s sovereignty, just as the part attached by France to postcolonial Algeria. Several citizens from various nations took part in this epic.
Since Kadhafi and Boumediene viewed this liberation, which reinforced Hassan II’s stature in Africa and worldwide, with hostility, they sponsored the Polisario, a movement claiming to liberate a supposed Sahrawi people. Quickly, the Polisario was heavily armed and supported by the pro-Soviet and communist regimes of the time, in the name of peoples’ liberation. The term “Spanish Sahara” disappeared, and even “Moroccan Sahara” vanished from discourse. Through clever propaganda, the duo imposed a new terminology: “Western Sahara.” In reality, Algeria sought to remove from the border dispute with the Kingdom the part of the Sahara it occupies.
It must be recalled that during colonization, some areas of the Sahara were administratively attached to French Algeria. These originally Moroccan territories, called by France the “Southern Territories,” were not part of the three traditional Algerian departments: Algiers, Oran, and Constantine, but were under military administration. They were gradually taken from the Sharifian Empire’s territory.
From 1902, these "Southern Territories" grouped several Saharan regions under French military control. This special arrangement lasted until 1957, when departmentalization was extended, but the Sahara remained under distinct management. These areas, administered within French Algeria, included all the regions now forming part of the Algerian Sahara. Morocco, refusing to negotiate border issues with France, had an agreement with the Algerian government-in-exile for the restitution of these zones after independence. Those who took power in Algiers at liberation dismissed the agreement outright.
Thus, from 1975 onwards, a war, logistically supported by Kadhafi, Boumediene, Cuba, and others, was waged against Morocco, which was caught off guard by the enemy's army size. The UN then intervened, claiming to maintain peace in the region. True peace was only achieved in 1991 when Morocco reversed the power balance and captured thousands of Algerian soldiers and officers, including the well-known Said Chengriha. They were released thanks to mediation by Egypt, led by Hosni Mubarak, himself a former prisoner of the Moroccan army in 1963, sent by President Anwar Sadat, and above all due to Hassan II’s generosity, who never wanted to humiliate his defeated neighbor.
The UN then created the United Nations Mission for the Referendum in Western Sahara (MINURSO), with Morocco providing a demilitarized zone for its operation. Several envoys of the Secretary-General succeeded each other with the mission of bridging positions. All failed because in this matter, there is mostly bad faith, jealousy, intent to harm, and financial interests. In short, an artificial conflict. All resigned and went on to enjoy peaceful retirements.
Since France abandoned Algeria to its fate, North Africa has never been peaceful. There was the Sand War against Morocco, led by Algeria and a coalition of Arab military regimes, and also the Algerian military invasion from the east where part of the Tunisian Sahara was taken. Hassan II told De Gaulle at the time that Algeria would become Africa’s cancer. This country was built on the blood of its martyrs, but their sacrifice was usurped by a military junta that endures and revels in perpetuating conflicts, notably regarding Morocco’s southern territories and, recently, with Mali.
The last UN mediator, Staffan De Mistura, perhaps facing a deadlock, reportedly proposed an anachronistic solution: partition of the territory between Morocco and the Polisario. An idea that ignores the political, legal, and diplomatic reality, now largely consolidated in favor of Morocco. One wonders on which foot he got up that day. He could not have ignored that Morocco will never accept partition nor the establishment of a country under Algeria’s influence on its southern flank. Already forced to recognize Mauritania, Morocco will not make the same mistake again.
Staffan De Mistura’s idea is totally out of step with international consensus. Three permanent members of the Security Council, the United States, France, and the United Kingdom, Spain, the former occupying power, as well as nearly 120 other countries, have officially recognized Moroccan sovereignty over "Western Sahara." Some have even established consulates there. This support is no accident but the result of a coherent diplomatic strategy, recognition of the Kingdom’s right to defend its territorial integrity, and successful efforts to integrate these provinces in a perspective of development and regional stability.
Boutros Massad, special advisor to President Trump, unequivocally reminded Mr. Staffan De Mistura that only the Moroccan solution is acceptable.
Proposing a partition amounts to circumventing this consensus by giving credit to a “mercenary” movement composed largely of foreigners and supported exclusively by Algeria. Rather than fostering peace, this approach perpetuates the status quo and risks a direct conflict between Morocco and Algeria, weakening the UN’s legitimacy as guarantor of respect for international law.
Morocco has presented a credible alternative to this artificial conflict. Initiated in 2007, this project offers inhabitants wide political, administrative, and economic autonomy under Moroccan sovereignty. This is already the case: almost all administrative and representative responsibilities are in their hands.
The Polisario today faces a decisive turning point: accept this plan and hope to play a role, yet to be clarified, or reject the offer and risk isolation and disappearance without political gain. As for Algeria, it has already lost everything: billions of dollars and a losing cause. Its leaders will have to answer to the Algerian people.
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La politique marocaine en Afrique : une dynamique engagée et fédératrice...
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Le Maroc, sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, mène une politique africaine volontariste et inclusive, visant à renforcer ses liens économiques, politiques, sociaux et culturels avec le continent. Cette stratégie privilégie un bilatéralisme pragmatique, favorisant l’intégration économique africaine, la coopération sud-sud et des partenariats stratégiques. Des accords ont été signés avec plus de 40 pays africains. Le retour du Royaume à l’Union africaine en 2017 a quant à lui marqué un tournant majeur dans cette stratégie et devenu un véritable accélérateur. Le Maroc s’intéresse aussi à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) comme relais de croissance.
Parmi les projets clés dans cette perspective, le gazoduc Nigeria-Maroc, long de 5 600 km. Il reliera l’Afrique de l’Ouest à celle du Nord, et transportera quelques 30 milliards de m³ de gaz naturel par an. Il améliorera l’accès à l’énergie pour pas moins de 400 millions de personnes dans 13 pays. Il s’inscrit dans la stratégie marocaine de transition énergétique. Estimé à plus de 25 milliards de dollars, ce projet apporte des retombées majeures pour la sécurité énergétique et le développement régional dans la complémentarité.
Le Maroc s’engage aussi fortement dans l’éducation et la formation des compétences, offrant chaque année près de 15 000 bourses à des étudiants de 49 pays. Environ 20 000 étudiants africains sont accueillis annuellement, dans des domaines tels que ingénierie, médecine, finance ou sciences sociales, grâce à l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI). Ce programme ambitieux se veut former une nouvelle génération de cadres et renforce les échanges scientifiques et culturels.
L’économie marocaine est pour sa part bien implantée en Afrique avec plus de 1 000 entreprises actives dans les secteurs bancaire, immobilier, télécom, agriculture et infrastructures. Attijariwafa Bank et BMCE Bank of Africa ou encore le Groupe Banque Populaire, sont présents dans plus de 26 pays, générant des centaines de millions de dirhams en Afrique subsaharienne. Ces institutions, avec 45 filiales et 4 succursales, réalisent environ 23% de leur chiffre d’affaires sur le continent, facilitant le financement des projets et l’intégration financière régionale. Wafa Assurance et le groupe Saham renforcent également cette présence dans de nombreux pays.
Le système de santé marocain, reconnu pour ses infrastructures modernes et son personnel compétent, attire chaque année des milliers d’Africains pour des soins divers, renforçant les liens humains. Le Maroc développe aussi des projets dans l’agriculture durable, les énergies renouvelables, la formation professionnelle et les infrastructures, soutenus par la Fondation Mohammed VI pour le Développement Durable. Plus de 60 % des IDE marocains sont dirigés vers l’Afrique.
Les échanges commerciaux du Maroc avec l’Afrique restent encore modestes par rapport à ses échanges totaux : environ 7 à 8 % du commerce extérieur marocain. La marge de progression est très grande et prometteuse. Ces échanges ont fortement progressé. En 2023, le volume total des échanges commerciaux entre le Maroc et les pays africains s’est élevé à 52,7 milliards de dirhams. Cela représente une croissance de 45 % par rapport à 2013, où ce volume était de 36 milliards de dirhams avec une croissance annuelle moyenne d’environ 10%.
Maroc Telecom, présent dans 10 pays, dessert environ 54 millions de clients et contribue à l’intégration numérique. Des groupes comme Ynna Holding, Alliances ou Addoha mènent des projets majeurs dans plusieurs pays, notamment la construction de logements et de centres hospitaliers.
En agriculture, OCP Africa opère dans 18 pays, formant plus d’1,5 million d’agriculteurs et fournissant des engrais adaptés aux terres et types d'agricultures locales. Son programme Agribooster facilite l’accès aux intrants, financements et marchés, stimulant la productivité et la sécurité alimentaire. OCP investit aussi dans des unités de mélange et de stockage d’engrais dans plusieurs pays et collabore à des projets innovants avec USAID et la Banque mondiale, notamment dans la production d’ammoniac vert.
SOMAGEC, acteur portuaire marocain majeur, réalise des projets en Guinée équatoriale, au Sénégal, en Mauritanie, au Bénin et à Djibouti, employant des milliers de personnes. Africa Motors, filiale d’Auto Hall, développe la production et la distribution automobile en partenariat avec Dongfeng pour plusieurs marchés africains.
Le sport est également un levier de coopération: la Fédération Royale Marocaine de Football a signé plus de 43 partenariats avec des fédérations africaines.
À travers ses entreprises et projets, le Maroc consolide son rôle clé dans le développement africain, fondé sur la solidarité, l’intégration économique et la prospérité partagée, suscitant jalousie et reconnaissance.
La coopération marocaine en Afrique est un pilier stratégique fondé sur le partage d’expertise, le développement économique et le renforcement des liens culturels. Grâce à son positionnement géographique et historique, le Maroc joue un rôle majeur dans l’intégration régionale, en soutenant des projets d’infrastructures, de formation, et d’innovation. Cette coopération se caractérise par un engagement durable visant à promouvoir la paix, la sécurité et le développement durable sur le continent africain. Le désenclavement proposé pour les pays du Sahel, par le recours au futur port de Dakhla va sans doute aucun davantage accélérer l'intégration recherchée à l'avantage des centaines de millions de pays africains.
L’idée de construire des ports comme celui de Dakhla s’appuie beaucoup sur la géographie stratégique du Maroc. C’est un atout qui saute aux yeux quand on regarde la carte. Le Maroc dispose d’un littoral de plus de 3 500 km, tourné à la fois vers l’Europe, l’Afrique de l’Ouest et l’Amérique. Dakhla, en particulier, se situe à mi-chemin entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne, ce qui en fait un point d’escale maritime naturel. La côte atlantique marocaine se trouve sur la voie qui relie la Méditerranée (via Gibraltar) à l’Afrique de l’Ouest et à l’Amérique. Cela permet de capter une partie des flux logistiques mondiaux. Le Maroc est à moins de 15 km de l’Europe à Gibraltar et en même temps relié à l’Afrique de l’Ouest. Le port de Dakhla s’inscrit dans cette logique : servir de hub logistique et industriel entre les deux continents. La zone de Dakhla offre des conditions naturelles favorables: eaux profondes et faible houle permettant de construire un port capable d’accueillir de grands navires, ce qui est rare sur la côte ouest-africaine.
Avec la Zone de libre-échange continentale africaine, un port comme Dakhla permettra donc au Maroc d’être une porte d’entrée des flux commerciaux vers l’Afrique de l’Ouest et au-delà vers le Mali, le Niger, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et plus.
Le Maroc a compris, les partenaires africains aussi. L'avenir sera radieux main dans la main.
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Marche verte, complots algériens et diplomatie internationale : le Sahara au cœur de l’histoire contemporaine
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Le Sahara marocain, devenu colonie espagnole en 1884, a été libéré suite à la Marche verte, une mobilisation pacifique inédite initiée par le Roi Hassan II. Le Royaume s'était lassé des démarches infructueuses entreprises à l’ONU devant la 4e Commission, depuis son indépendance. Une fois l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice obtenu, reconnaissant l’existence, au moment de la colonisation, de liens juridiques d’allégeance entre le Sultan du Maroc et les tribus vivant sur le territoire du Sahara, le Maroc passa à l’action.
Du 6 au 9 novembre 1975, 350 000 volontaires, armés uniquement du Coran et du drapeau national, ont marché vers le Sahara, symbolisant la volonté populaire de réintégrer ce territoire historiquement partie intégrante de la souveraineté du Maroc, tout comme la partie rattachée par la France à l’Algérie postcoloniale. Plusieurs citoyens de diverses nations participèrent à cette épopée.
Comme Kadhafi et Boumediene voyaient d’un mauvais œil cette libération qui renforçait l’aura de Hassan II en Afrique et dans le monde, ils sponsorisèrent le Polisario, un mouvement de soi-disant libération d’un prétendu peuple sahraoui. Très vite, le Polisario fut lourdement armé et soutenu par les régimes prosoviétiques et communistes de l’époque, au nom de la libération des peuples. On ne parla plus du Sahara espagnol encre moins de Sahara marocain. Par une habile propagande, le tandem imposa une nouvelle terminologie: le Sahara «occidental». En réalité, l’Algérie chercha ainsi à soustraire la partie du Sahara qu’elle occupe du problème frontalier avec le Royaume.
Il faut rappeler que sous colonisation, certaines zones du Sahara furent administrativement rattachées à l’Algérie française. Ces territoires marocains à l'origine, appelés par la France «Territoires du Sud», ne faisaient pas partie des trois départements traditionnels d’Algérie: Alger, Oran et Constantine, mais dépendaient de l’administration militaire. Ils avaient été arrachés petit à petit au territoire de l’Empire chérifien.
À partir de 1902, ces «Territoires du Sud» regroupaient plusieurs régions sahariennes sous contrôle militaire français. Cette organisation spéciale dura jusqu’en 1957, date à laquelle la départementalisation fut étendue, mais le Sahara resta sous gestion distincte. Ces zones administrées dans le cadre de l’Algérie française comprenaient toutes les régions aujourd’hui intégrées au Sahara algérien. Le Maroc, refusant de négocier la question des frontières avec la France, avait passé un accord avec le gouvernement algérien en exil pour une restitution des dites zones après l’indépendance. Ceux qui prirent le pouvoir à Alger à la libération rejetèrent l'accord d’un revers de main.
Dès 1975 donc, une guerre, soutenue logistiquement par Kadhafi, Boumediene, Cuba et d’autres, fut menée contre un Maroc surpris par l’ampleur de l’armée ennemie. L’ONU intervint alors, prétextant maintenir la paix dans la région. Celle-ci ne fut véritablement obtenue qu'en 1991, lorsque le Maroc renversa le rapport de force et captura des milliers de soldats et officiers algériens, dont le bien connu Said Chengriha. Ils seront libérés grâce à la médiation de l’Égypte menée par Hosni Moubarak lui même ancien prisonnier de l'armée marocaine en 1963, dépêché par le président Anouar Sadate, et surtout à la générosité de Hassan II qui n’a jamais voulu humilier son voisin vaincu.
L’ONU créa alors la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental, le Maroc mit à sa disposition une zone démilitarisée. Plusieurs envoyés du Secrétaire général vont se succéder avec pour mission de rapprocher les positions. Tous ont failli car dans cette affaire, il y a surtout mauvaise foi, jalousie, volonté de nuire et intérêts financiers. Bref un conflit artificiel. Tous ont démissionné et sont partis profiter d’une retraite paisible.
Depuis que la France abandonna l’Algérie à son sort, l’Afrique du Nord n’a jamais été tranquille. Il y eut la guerre des Sables contre le Maroc, menée par l'Algérie et une coalition de régimes militaires arabes et il y eu aussi l’invasion militaire algérienne côté Est où une partie du Sahara tunisien fut prise. Hassan II disait alors à De Gaulle que l’Algérie allait devenir le cancer de l’Afrique. Ce pays s’est construit sur le sang de ses martyrs mais leur sacrifice fut spolié par une junte militaire qui perdure et se délecte à perpétuer des conflits, notamment celui autour des territoires marocains du sud et tout récemment avec le Mali.
Le dernier médiateur des Nations unies, Staffan De Mistura, sans doute face à une impasse, aurait proposé une solution anachronique: la partition du territoire entre le Maroc et le Polisario. Une idée qui ignore la réalité politique, juridique et diplomatique, aujourd’hui largement consolidée en faveur du Maroc. On se demande sur quel pied s’est il levé ce jour-là. Il ne pouvait ignorer que le Maroc n’acceptera jamais la partition ni l’établissement d’un pays à la solde d’Alger sur son flanc sud. Déjà contraint de reconnaître la Mauritanie, il ne refera plus la même erreur.
L’idée de Staffan De Mistura est en total décalage avec le consensus international. Trois membres permanents du Conseil de sécurité: États-Unis, France et Grande-Bretagne, l’Espagne ancienne puissance occupante, ainsi que près de 120 autres pays, ont reconnu officiellement la souveraineté marocaine sur le Sahara "occidental". Certains y ont même installé des consulats. Ce soutien n’est pas un hasard, mais le fruit d’une stratégie diplomatique cohérente, d’une reconnaissance du droit du Royaume à défendre son intégrité territoriale et des efforts réussis pour intégrer ces provinces dans une perspective de développement et de stabilité régionale.
Boutros Massad conseillé spécial du président Trump vient rappeler à l'ordre sans ambiguïté sieur Staffan. Seule la solution marocaine est envisageable.
Proposer une partition revient à contourner ce consensus en donnant crédit à un mouvement «mercenaire», composé largement d’étrangers et soutenu exclusivement par l’Algérie. Plutôt que de favoriser la paix, cette approche perpétue le statu quo et risque un conflit direct entre le Maroc et l’Algérie, affaiblissant la légitimité de l’ONU, garante du respect du droit international.
Le Maroc a présenté une alternative crédible à ce conflit artificiel. Initié en 2007, ce projet offre aux habitants une large autonomie politique, administrative et économique sous souveraineté marocaine. C’est déjà le cas: la quasi-totalité des responsabilités, administratives ou représentatives, est entre leurs mains.
Le Polisario se trouve aujourd’hui à un tournant décisif : accepter ce plan et espérer jouer un rôle, encore à préciser, ou refuser l’offre et risquer isolement et disparition sans gain politique. Quant à l'Algérie elle a déjà tout perdu: milliards de dollars et cause saugrenue. Ses dirigeants vont devoir en rendre compte au peuple algérien.
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Back to School: Economic Burden for Families and Multiple Uncertainties
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At the dawn of a new school year, an immutable reality haunts the many families concerned: the exorbitant cost of supplies and services related to education. They prepare to spend sometimes unreasonable amounts even before their children step through the school door, at all levels. The rising cost of back-to-school goes beyond just notebooks and textbooks: it extends to a set of essential or superfluous items that significantly increase the bill.
There is a consensus around the financial burden of the school bag, a real headache. The average budget allocated per family for school supplies often exceeds 1500 dirhams. This figure rises even more when including uniforms, when required, transport costs, registration fees, and tuition for private schools. In some large cities, the total cost can exceed 3000 dirhams per child, a considerable economic weight for many families.
But the problem is not only the high cost. The heaviness of the school bag, often cited, illustrates inflation not only financial but also material. Children’s backs and developing musculature are put under strain, raising many health concerns. Beyond the essentials—notebooks, pens, calculators, etc.—the supply lists frequently include superfluous items, often imposed by schools for unexplained reasons. These excessive demands weigh down the school bag and complicate students’ daily lives without real educational justification.
In reality, we also face a system out of sync with parents' expectations and, by extension, the country’s. Some school content is outdated and problematic. Textbooks, another major expense, fail to evolve at the pace of the modernity that parents and children themselves aspire to. The modernization the country aims for is also undermined. Many families denounce persistent errors, mistakes, and content poorly adapted to modernity and their aspirations. Announced reforms, generally poorly conceived, have no impact and have always been ineffective. Criticism abounds both pedagogically and substantively: teaching materials struggle to engage students in stimulating and innovative learning. This is a major reason for the large dropout rates observed every year, and for a long time.
Another recurring flaw is that, once again, the school start will be unequal: luxury for some, sacrifice for others. Officially, the school start often looks like an idyllic photo album where everything seems perfect. Yet, for the majority, it is far from a moment of excitement as it should be. Faced with an overly large educational budget, difficult choices must be made: pay rent or tuition, buy textbooks, or ensure family sustenance. These contradictions reflect a profound social divide. In short, Morocco at two speeds, denounced by His Majesty the King in the 26th Throne Speech.
For many parents, school remains a theoretical right, sometimes without interest, especially in rural areas. In reality, it begins with debt that weighs heavily on daily life and sometimes jeopardizes the children's very future. This paradox, far from resolving, repeats every year, without significant measures from public authorities to lighten the burden, except for measures such as distributing school bags with a short lifespan and very meager financial aid.
The quality of teachers has also increasingly raised concern for several years, especially since the so-called contract-based recruitment among unemployed degree holders was "invented," often struggling to find stable employment elsewhere. This situation has led to a qualitative decline in teaching, where many teachers are more occupied with union and social claims than with their primary mission: to instruct and transmit knowledge. The number of strike days is staggering.
This contractual dynamic, far from improving the educational system, sometimes fosters instability and demotivation. Moreover, it is regrettable to note increased politicization among some teaching circles, with ideologies infiltrating beyond the pedagogical framework. These trends, often aimed at the systematic contestation of the established order, harm a serene school climate and compromise the necessary neutrality of any teaching. Children bear the cost.
Thus, more than a simple issue of training or skills, the challenge posed by the quality of teachers in Morocco highlights the need for a global and courageous reform, combining improved recruitment conditions, serious academic and ongoing training, and a clear separation between politics and education. Without this, Moroccan schools risk losing even more effectiveness and credibility, to the detriment of students and the country's future.
Education should not rely on the financial endurance, patience, or indifference of families, but on a coherent educational and social policy. A policy based on a clear projection of what the Moroccan citizen should be at a precise horizon. It is essential that the State and sector actors collaborate to limit costs imposed on families: reviewing supply lists to eliminate the superfluous, improving the quality and relevance of textbooks, further developing support for low-income families, deducting school-related expenses from taxes, without evading the issue of content and teacher competencies.
The "price" of this school start is measured not only in dirhams but in the social divide it deepens, in the inequalities it maintains. The real obstacle to education lies in teacher competence, in curricula, and at the bookstore checkout where families must pay for their children to have even a chance to succeed.
The school start is a serious matter requiring collective awareness and concrete actions to ensure that every child, regardless of family income, can access a dignified education. The time is for reform in practice, not just in speeches and postures. School is the only tool to reduce differences, guarantee social ascension, and ensure a bright future for the entire country, at a single speed.
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Rentrée scolaire : fardeau économique pour les familles et incertitudes multiples...
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À l’aube d’une nouvelle rentrée scolaire, une réalité immuable revient hanter les très nombreuses familles concernées: le coût exorbitant des fournitures et services liés à l’éducation. Elles s’apprêtent à dépenser des sommes parfois déraisonnables avant même que leurs enfants ne franchissent le seuil de l’école, à tous les niveaux. le gonflement du prix de la rentrée ne se limite pas aux seuls cahiers et manuels: il s’étend à un ensemble d’éléments indispensables ou superflus qui alourdissent la facture de manière significative.
L’unanimité est faite autour du poids financier du cartable, un véritable casse-tête. Le budget moyen alloué par famille pour les fournitures scolaires dépasse souvent les 1500 dirhams. Ce chiffre augmente encore quand on intègre l’uniforme, lorsque il est exigé, les frais de transport, les droits d’inscription et les mensualités des établissements privés. Dans certaines grandes villes, le coût total peut dépasser les 3000 dirhams par enfant, soit un poids économique considérable pour de nombreuses familles.
Mais le problème ne réside pas uniquement dans ce coût élevé. La lourdeur du cartable, souvent citée, illustre une inflation non seulement financière, mais aussi matérielle. Le dos des enfants et leur musculature en devenir sont mis à rude épreuve, suscitant beaucoup d'inquiétudes en matière de santé. Au-delà des indispensables: cahiers, stylos, calculatrices, etc., les listes de fournitures incluent trop fréquemment des articles superflus, souvent imposés par les écoles pour des raisons inexpliquées. Ces demandes excessives alourdissent le cartable et complexifient le quotidien des élèves, sans réelle justification pédagogique.
Nous sommes en réalité aussi devant un système en décalage avec les attentes des parents et, par extension, du pays. Certains contenus scolaires sont obsolètes et problématiques. Les manuels scolaires, autre élément majeur de la dépense, sont loin d’évoluer au rythme des besoins actuels de la modernité à laquelle aspirent les parents et les enfants eux-mêmes. La modernisation que le pays ambitionne est également mise à mal. De nombreuses familles dénoncent la persistance d’erreurs, de fautes et de contenus peu adaptés à la modernité et à leurs aspirations. Les réformes annoncées, généralement mal inspirées, sont sans impact et ont toujours été inefficaces. Les critiques fusent tant sur le plan didactique que sur le fond : les supports pédagogiques peinent à engager les élèves dans un apprentissage stimulant et innovant. C’est l’une des raisons majeures de la grande déperdition des effectifs observée chaque année, et ce depuis longtemps déjà.
L’autre tare qui se répète est que, encore une fois, la rentrée sera inégale: luxe pour certains, sacrifice pour d’autres. Officiellement la rentrée scolaire ressemble bien souvent à un album photo idyllique où tout semble parfait. Pourtant, pour une majorité, elle est loin d’être un moment d’enthousiasme, comme elle devrait l’être. Face à un budget éducatif trop important, des choix cornéliens s’imposent: payer le loyer ou la scolarité, acheter des manuels ou assurer la subsistance de la famille. Ces contradictions traduisent une fracture sociale profonde. En somme, le Maroc à deux vitesses, dénoncé par Sa Majesté le Roi dans le 26e discours du Trône.
Pour nombre de parents, l’école reste un droit théorique, parfois sans intérêt, notamment en milieu rural. En réalité, elle commence par un endettement qui pèse lourd sur le quotidien et compromet parfois l’avenir même des enfants. Ce paradoxe, loin de se résorber, se répète chaque année, sans mesures significatives de la part des pouvoirs publics pour alléger la charge, si ce n’est par des mesures telles que la distribution de cartables d'une durée de vie anecdotique et une aide financière bien maigre.
Le niveau des enseignants suscite aussi depuis plusieurs années une inquiétude croissante, notamment depuis qu’a été "inventé" le recrutement par contrat parmi des diplômés licenciés, souvent en difficulté pour trouver un autre emploi stable. Cette situation a mené à une dégradation qualitative de l’enseignement, où de nombreux enseignants se retrouvent davantage préoccupés par des revendications syndicales et sociales que par leur mission première: instruire et transmettre le savoir. Le nombre de jours de grève est hallucinant.
Cette dynamique contractuelle, loin d’améliorer le système éducatif, semble parfois favoriser une forme d’instabilité et de démotivation. Par ailleurs, il est regrettable de constater une politisation accrue dans certains milieux enseignants, avec une infiltration d’idéologies qui dépassent le cadre pédagogique. Ces tendances, souvent orientées vers la contestation systématique de l’ordre établi, nuisent à un climat scolaire serein et compromettent l’exigence de neutralité nécessaire à tout enseignement. Les enfants en paient le prix.
Ainsi, plus qu’un simple problème de formation ou de compétences, le défi posé par la qualité des enseignants au Maroc souligne la nécessité d’une réforme globale et courageuse, mêlant amélioration des conditions de recrutement, formation académique et continue sérieuse, ainsi que la garantie d’une séparation claire entre politique et éducation. Sans cela, l’école marocaine risque de perdre encore davantage en efficacité et en crédibilité, au détriment des élèves et de l’avenir du pays.
L’éducation ne devrait pas reposer sur l’endurance financière, la patience ou l’indifférence des familles, mais sur une politique éducative et sociale cohérente. Une politique issue d’une projection claire de ce que devra être le citoyen marocain à horizon précis. Il est indispensable que l’État et les acteurs du secteur collaborent pour limiter les coûts imposés aux familles: revoir la liste des fournitures en éliminant le superflu, améliorer la qualité et la pertinence des manuels, développer davantage le soutien aux familles à faibles revenus, défalquer les charges scolaires des impôts, sans pour autant éluder la question des contenus et des compétences des enseignants.
Le « prix » de cette rentrée scolaire ne se mesure pas seulement en dirhams, mais dans la fracture sociale qu’il creuse, dans les inégalités qu’il maintient. Le véritable obstacle à l’éducation se trouve dans la compétence de l’enseignant, dans les programmes, et à la caisse du libraire où les familles doivent payer pour que leurs enfants aient ne serait-ce qu’une chance de réussir.
La rentrée scolaire est une affaire grave qui nécessite une prise de conscience collective et des actions concrètes pour garantir que chaque enfant, indépendamment des revenus de sa famille, puisse accéder à une éducation digne de ce nom. L’heure est à la réforme dans les faits, pas seulement dans les discours et les postures. L’école est le seul outil pour réduire les différences, garantir l’ascension sociale et assurer un avenir radieux au pays tout entier, à une seule vitesse.
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Le Monde and Morocco: Deconstructing a Biased View of a Revered Monarchy...
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The newspaper Le Monde, founded on the recommendation of General De Gaulle in the context of the Second World War in 1944, is internationally renowned for its investigative journalism and analytical capability. However, it often displays a biased approach when it focuses on the Kingdom of Morocco. The article published on August 24, 2025, titled "In Morocco, an atmosphere of end of reign for Mohammed VI," symptomatically illustrates this tendency, which deserves a response by also recalling the conflictual relationship the newspaper has had with the Kingdom almost since its inception. The impression is that it is probably the fact that Morocco is a Kingdom that bothers or disturbs the paper. The relationship to monarchy, particularly from the French left, is not unrelated to this ideological stance.
For a long time, Le Monde's editorial coverage of Morocco has avoided neutrality. Since the time of Hassan II, the paper frequently adopted a critical tone, sometimes unjustly severe, offering a European reading framework that often reduced the complex Moroccan political reality to a caricature. Between interpretations disconnected from reality and unfounded insinuations, the treatment of the country has often been limited to a black-and-white vision, marginalizing the concrete nuances of its evolutions and its centuries-old history. It must be reminded that the Kingdom, as a nation-state, existed long before what is today called France. It therefore has its own codes and its own evolution and worldview.
The newspaper's stance, inherited from a postcolonial reading marked by a basic socialism fixed on the image of an immutable authoritarian power and a society on the brink of upheaval. Journalists seem to relive by proxy the years before 1789. Conflations and romanticized interpretations are the rule.
Returning to the article, would the King of Morocco be a misunderstood sovereign? Is the Kingdom, for its part, so little known to the journalists of "Le Monde"? Would the secular Moroccan people simply be a copy of the people of medieval France? Or is it simply an ideological stance blinding the paper?
The mention of an "atmosphere of end of reign" in the recent article betrays profound ignorance coupled with a dubious hypothesis. In reality, no tangible sign of decline emerges, quite the opposite. The Moroccan people show notable attachment to their monarchy perceived as an essential pillar for stability, development, and national cohesion. A simple observation of social networks would have spared the authors from such errors, for since 1999, under the impetus of King Mohammed VI, Morocco has achieved important reforms. These are advances that took France two centuries. How can one forget to mention the country’s major achievements in such a short time:
- Sustained economic growth in several strategic sectors, generating jobs and sustainable prospects.
- Modernization of the family code (Moudawana), a symbol of major social progress, particularly regarding women's rights.
- Adoption of a transitional justice policy favoring reconciliation and healing historical wounds.
- Establishment of mandatory medical coverage, expanding access to healthcare for all.
- Assertive diplomacy recognized on the African continent and internationally, demonstrating a well-thought-out, forward-looking strategy.
- The Kingdom is preparing to host the Football World Cup, a sign of great trust from the international community.
These successes, however glaring, are overlooked by the authors because they contradict a sensationalist narrative of monarchical decline which appeals to some French circles nostalgic, under the surface, for the monarchy they killed. The article recklessly mixes rumors, outdated clichés, and baseless hypotheses, portraying power as frozen, aging, and oppressive. The author consciously ignores the multifaceted reality of a country at the crossroads of ancient traditions and sustained modernization. The depiction of a "twilight" reign reflects a condescending gaze, reminiscent of dominant stereotypes that often reduce the Arab and African world to narratives of instability and decline.
Contrary to the dark picture painted by Le Monde, contemporary Morocco under Mohammed VI pursues a dynamic trajectory, marked by concrete progress and real stakes, aligned with popular expectations. Rejection is not expressed through a distancing from the monarchy, but by a demand for thoughtful, gradual reforms that respect traditions and institutions. In this context, speaking of "end of reign" stems from a mistaken reading that distorts the actual function and role of monarchy today.
Here, it is essential to claim rigorous journalism based on documentary research and pluralism, finally freeing itself from postcolonial reflexes and a condescending gaze. Morocco cannot be reduced to an exotic subject of study or a testing ground for imported scenarios. More than a relic, the monarchy embodies a central lever of a nation in motion, led by lucid and committed leadership.
Le Monde’s editorial past seems to weigh heavily on its analysis of current events in Morocco. By assertively stating an "atmosphere of end of reign," the article disconnects its diagnosis from the social, economic, and political realities shaping the Kingdom. The achievements show a sincere will to articulate traditions and modernity, stability and popular aspirations, in a difficult regional environment that the country has managed with discernment.
By omitting these elements, favoring unfounded rumors and finished stereotypes, the text promotes an alarmist narrative that harms both truth and constructive dialogue, feeding prejudices inherited from an outdated postcolonial vision.
Thus, far from a predicted decline, Morocco traces a path based on conscientious leadership, rooted in a millennia-old history and attentive to current challenges, looking towards a hopeful future.
It is time for Le Monde to renew its gaze with honesty and respect, going beyond clichés and integrating the diversity of the Moroccan voice. The arrogance of an external view must never outweigh lived reality.
Readers of this newspaper, as with others when it comes to Morocco, deserve balanced, non-partisan, and open information reflecting the richness and depth of a society and a Kingdom in full transformation, faithful to its institutions and its sovereign.
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Ukraine and Sudan: Two Conflicts, Two Different Perspectives...
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The entire Western world gathered in Washington a few days ago. Since his return, President Trump has been trying to save what remains of Ukraine, and the Europeans genuinely do not want this to happen behind their backs. Unable to play a decisive role, they at least want to be present. Their credibility is at stake, and above all, their image before the rest of the world.
Overheated by a Europe whose reach exceeds its power—a Europe increasingly powerless—Ukraine has endured and waged a war it believed it could win with Western support. To date, it has lost 20% of its territory, and it is far from over. Instead of dealing directly with Vladimir (Putin), Volodymyr (Zelensky) thought it wiser to seek support from those who had already been insufficient since delegating their defense to NATO, and thus to the United States. The Europeans will learn this the hard way: one cannot wage war without the means to do so.
That same world remains silent about what is happening in Sudan. It is considered less “interesting.” Two generals, generals in name only, have launched a militarized competition to seize power, just days after signing an agreement to share it. Since then, the situation has deteriorated. Every day, lives are lost, women are raped, and millions of people wander the desert, their only refuge.
For the Western world, perhaps—I emphasize perhaps—they are just Africans, mostly believing themselves Arabs, killing each other.
The war in Sudan, particularly in the Darfur region, remains one of the most tragic and deadly conflicts since its outbreak in April 2023. This war mainly pits two rival forces against each other: the Sudanese Armed Forces (SAF), led by Abdel Fattah al-Burhan, and the Rapid Support Forces (RSF), commanded by Mohamed Hamdan Dagalo, known as “Hemedti,” former leader of the Janjaweed militias. The latter, along with their allied Arab militias, are responsible for massive massacres, especially targeting the Massalit people and other non-Arab groups in Darfur. In essence, those who consider themselves Arab are killing and driving from their lands those they do not recognize as their own. The BBC has just released an investigation and documentary on this subject, which should stir collective conscience, if any human conscience remains willing to watch.
The conflict is primarily a power struggle between the two military leaders who, it should be recalled, had signed a pact to govern the country jointly. The sudden slide into armed clashes has spread to several regions, notably Darfur, where the RSF and their allies stand accused of grave abuses. The Janjaweed, militias identifying as Arab and formerly supported by former Sudanese President Omar al-Bashir, are active again under the RSF banner, committing ethnic-based violence openly. Also involved are the Sudan Liberation Movement (SLA/SLM), the historic rebels of Darfur, fragmented between Minni Minnawi and Abdelwahid Mohamed al-Nur.
The scale of the massacres is terrifying. According to the UN, in Al-Geneina, the capital of West Darfur, between 10,000 and 15,000 Massalit civilians were killed between June and November 2023 by the RSF and allied Arab militias. More broadly, over 150,000 have died in two years throughout Darfur, with 13 million displaced—half the Sudanese population—pushed to the brink of famine. NGOs like Doctors Without Borders warn of imminent massacres in cities such as El-Fasher, heavily besieged. The violence also includes destruction of civil infrastructure, schools, and mosques. Systematic sexual violence is another tragic facet of the massacre.
Following a deadly attack a few days ago, Doctors Without Borders just closed the only hospital still operating in Zalengei, the regional capital, making any medical activity impossible. This is not the first hospital to be forced to shut down.
Despite overwhelming evidence of war crimes and crimes against humanity, the international response remains mostly ineffective. Although the United States and the UN officially acknowledge the severity of the genocide, their direct interventions and sanctions remain timid. The African Union and the UN struggle to deploy forces capable of enforcing peace and upholding international law. Arab countries exert no notable pressure on Hemedti or Burhan, the latter having long wielded significant influence in Sudan.
This silence is interpreted by many observers as complicity, seen as a form of institutional racism that devalues African lives, especially those of the Massalit victims of the RSF. The fact that Hemedti and his allies claim an “Arab” identity while attacking so-called “African” groups, according to some, contributes to the indifference of Arab nations, more preoccupied with their regional dynamics than human rights. International Muslim organizations have also failed to take a forceful stand, despite frequent religious instrumentalization by the warring parties.
The conflict is also marked by a profound religious contradiction: murder, injustice, and war among Muslims are explicitly condemned by Islam, except in cases of self-defense or struggle against oppression. Yet, the massacres in Darfur are regularly denounced as contrary to these principles by Muslim intellectuals and religious leaders, though these condemnations have had little tangible effect on the violence.
This crisis has triggered the world’s largest current humanitarian emergency, with 13 million displaced. Access to medical care, food, and shelter remains grossly insufficient. Civilians live in extreme insecurity, caught in ethnic and political struggles manipulated by power-hungry warlords. The international community, Arab countries, and Muslim actors appear to be shirking their responsibilities, allowing this tragedy to continue in alarming silence.
This situation challenges not only global collective conscience but also the real capacity of international institutions to protect the most vulnerable populations from such vast violence. The situation in Darfur and greater Sudan is a stark and urgent call for attention.
The hope remains that the wars in both Ukraine and Sudan will end swiftly, as in both cases it is innocent generations paying the price of violent conflict.
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Le Monde et le Maroc : déconstruire un regard biaisé sur une monarchie adulée...
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Le journal Le Monde, fondé sur recommandation du Général De Gaulle dans le contexte de la seconde guerre mondiale en 1944, est-il besoin de le rappeler, est réputé internationalement pour son journalisme d’investigation et sa capacité d’analyse, affiche pourtant une approche souvent biaisée lorsqu’il s’attarde sur le Royaume du Maroc. L’article paru le 24 août 2025, intitulé « Au Maroc, une atmosphère de fin de règne pour Mohammed VI », illustre de manière symptomatique cette tendance, à laquelle il importe de répondre en rappelant aussi la relation conflictuelle entretenue par le quotidien avec le Royaume quasiment depuis toujours. L'impression est que c'est probablement le fait que le Maroc soit un Royaume qui gêne ou dérange le journal. La relation à la monarchie, notamment de la gauche française, n'est point étrangère à ce positionnement idéologique.
Depuis longtemps, la couverture éditoriale de Le Monde à l’égard du Maroc évite la neutralité. Dès l’époque de Hassan II, le journal adoptait fréquemment un ton critique, parfois injustement sévère, proposant une grille de lecture européenne qui a souvent réduit la complexité politique marocaine à une caricature. Entre interprétations déconnectées du terrain et insinuations infondées, le traitement réservé au pays s’est souvent limité à une vision manichéenne, marginalisant les nuances concrètes de ses évolutions et l'histoire séculaire du pays. Faut-il encore rappeler que le Royaume, état nation, existe bien avant la construction appelée aujourd'hui France. Il a donc ses propres codes et sa propre évolution et vision des choses.
La posture du journal, héritière d’une lecture postcoloniale marquée par un socialisme primaire et figé sur l’image d’un pouvoir autoritaire immuable et d’une société en ébullition prêt à basculer. Les journalistes se voient revivre par procuration les années avant 1789. Les amalgames et les interprétations romancées sont la règle.
Pour en revenir à l'article, le Roi du Maroc, Serait-il un souverain mal compris ? Le Royaume, quant à lui, demeure-t-il si peu connu des journalistes du "Le Monde" ?
Le peuple séculaire du Maroc serait-il une simple copie de celui de la France du moyen âge? ou est-ce simplement une posture idéologique qui aveugle le journal.
L’évocation d’une « atmosphère de fin de règne » dans l’article récent trahit une profonde méconnaissance doublée d’une hypothèse douteuse. En réalité, aucun signe tangible de déclin n’émerge, bien au contraire. Le peuple marocain affiche un attachement notable à sa monarchie, perçue comme un pilier essentiel pour la stabilité, le développement et la cohésion nationale. Une simple observation des réseaux sociaux aurait évité aux auteurs de s’égarer ainsi, et pour cause, depuis 1999, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, le Maroc a accompli d’importantes réformes. Des avancées qui avaient demandé deux siècles à la France. Comment peut-on oublier de parler des grandes réalisations du pays en un laps de temps si court :
- Une croissance économique soutenue dans plusieurs secteurs stratégiques, génératrice d’emplois et de perspectives durables.
- La modernisation du code de la famille (Moudawana), symbole d’avancées sociales majeures, notamment en faveur des droits des femmes.
- L’adoption d’une politique de justice transitionnelle ayant favorisé réconciliation et apaisement des blessures historiques.
- La mise en place d’une couverture médicale obligatoire, élargissant l’accès aux soins pour tous.
- Une diplomatie affirmée, reconnue sur le continent africain et à l’échelle internationale, démontrant une stratégie réfléchie et tournée vers l’avenir.
- Le Royaume s'apprête à recevoir la Coupe du Monde de Football signe d'une grande confiance de la communauté internationale.
Ces succès, pourtant flagrants, sont délaissés par les auteurs, car ils contredisent une narration sensationnaliste de déclin monarchique qui séduit certains horizons français, pourtant, sous cape, nostalgiques de la Monarchie qu'ils ont tuée. L’article mêle sans précaution rumeurs, clichés dépassés et hypothèses sans fondement, peignant le pouvoir comme figé, vieillissant et oppressif. L'auteur ignore sciemment la réalité multiple d’un pays à la croisée de traditions séculaires et d’une modernisation soutenue. La présentation d’un règne « crépusculaire » relève d’un regard condescendant, réminiscent des stéréotypes dominants qui assignent souvent le monde arabe et africain à des récits d’instabilité et de déclin.
Contrairement au tableau sombre que dépeint Le Monde, le Maroc contemporain sous Mohammed VI poursuit une trajectoire dynamique, faite de progrès concrets et d’enjeux réels, en phase avec les attentes populaires. Le rejet ne s’exprime pas à travers un éloignement de la monarchie, mais par une exigence de réformes réfléchies, graduelles, respectueuses des traditions et des institutions. Dans ce cadre, parler de « fin de règne » relève d’une lecture erronée qui dénature la fonction et le rôle réels de la monarchie aujourd’hui.
Il est essentiel ici de revendiquer un journalisme rigoureux, fondé sur la recherche documentaire et le pluralisme, qui s’affranchisse enfin des réflexes postcoloniaux et d’un regard condescendant. Le Maroc ne saurait être réduit à un objet d’étude exotique ni à un terrain d’application pour des scénarios importés. Plus qu’un vestige, la monarchie incarne un levier central d’une nation en mouvement, portée par un leadership lucide et engagé.
Le passé éditorial du Le Monde semble toujours peser sur son analyse des événements actuels au Maroc. En affirmant péremptoirement une « atmosphère de fin de règne », l’article déconnecte son diagnostic des réalités sociales, économiques et politiques qui façonnent le Royaume. Les avancées réalisées témoignent d’une volonté sincère d’articuler traditions et modernité, stabilité et aspirations populaires, dans un environnement régional difficile que le pays a su appréhender avec discernement.
En occultant ces éléments, privilégiant des ragots infondés et des stéréotypes achevés, le texte favorise un récit alarmiste qui dessert tant la vérité que le dialogue constructif, alimentant des préjugés hérités d’une vision postcoloniale obsolète.
Ainsi, loin d’un déclin annoncé, le Maroc trace un chemin fondé sur un leadership consciencieux, enraciné dans une histoire millénaire, et attentif aux défis actuels, tourné vers un destin porteur d’espoir.
Il est temps que Le Monde renouvelle son regard avec honnêteté et respect, en dépassant les clichés et en intégrant la diversité de la voix marocaine. L’arrogance d’un regard extérieur ne doit jamais primer sur la réalité vécue.
Les lecteurs de ce journal comme les autres, quand il s'agit du Maroc, méritent une information équilibrée, non partisane et ouverte, qui reflète la richesse et la profondeur d’une société et d'un Royaume en pleine transformation, fidèle à ses institutions et à son souverain.
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Le Monde et le Maroc : déconstruire un regard biaisé sur une monarchie adulée...
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Ukraine et Soudan : deux conflits, deux regards différents...
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L’ensemble du monde occidental s’est retrouvé à Washington il y a quelques jours. Le président Trump cherche depuis son retour à sauver ce qui reste de l’Ukraine, et les Européens ne veulent véritablement pas que cela se fasse dans leur dos. Faute de jouer un rôle déterminant ils veulent au moins être là. I y va de leur crédibilité et surtout de leur image vis à vis du reste du monde.
Surchauffée par une Europe à la langue plus longue que le bras, une Europe de plus en plus impuissante, l’Ukraine a subi, puis mené, une guerre qu’elle pensait remporter avec l’appui de l’Occident. A aujourd'hui elle a perdu 20% de son territoire et ce n'est pas fini. Au lieu que Volodymyr (Zelensky) aille traiter directement avec Vladimir (Poutine), il a cru plus malin d’aller chercher appui chez ceux qui, en fait, étaient déjà dans l’insuffisance depuis qu’ils ont délégué leur défense à l’OTAN, donc aux États-Unis. Les Européens vont l’apprendre à leurs dépens : on ne fait pas la guerre quand on n’en a pas les moyens.
Ce même monde ne pipe mot sur ce qui se passe au Soudan. C’est moins «intéressant». Deux généraux, n’en portant que le nom, se sont lancés dans une compétition militarisée pour prendre le pouvoir, quelques jours seulement après avoir signé un accord pour se le partager. Depuis, la situation a évolué. Chaque jour, des vies sont perdues, des femmes violées, et des millions de personnes n’ont plus que l’errance dans le désert comme refuge...
Pour le monde occidental, peut-être — je précise bien, peut-être — il ne s’agit que d’Africains qui, pour la plupart, se croient Arabes, et qui s’entretuent.
La guerre au Soudan, particulièrement dans la région du Darfour, reste l’un des conflits les plus dramatiques et meurtriers depuis son déclenchement en avril 2023. Cette guerre oppose principalement deux forces rivales : les Forces armées soudanaises (SAF), dirigées par Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de soutien rapide (FSR), menées par Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemedti », ancien chef des milices Janjaweed. Ces dernières, avec leurs milices arabes alliées, sont responsables de massacres massifs, notamment à l’encontre des populations massalit et d’autres groupes non arabes du Darfour. En fait, ceux qui se considèrent comme arabes tuent et chassent de leurs terres ceux qu’ils ne reconnaissent pas comme leurs semblables. La BBC vient de consacrer une enquête à ce sujet et a produit un documentaire qui interpelle la conscience collective, si, bien sûr, ce qui reste de conscience humaine prenait le temps de le voir.
Le conflit est essentiellement une lutte de pouvoir entre les deux chefs militaires, qui avaient signé faut il le rappeler un pacte pour gouverner ensemble le pays. Le basculement dans les affrontements armés a été brutal et s’est étendu à plusieurs régions, notamment au Darfour, où les FSR et leurs alliés sont accusés de graves exactions. Les Janjaweed, milices se disant arabes auparavant soutenues par Omar El-Béchir, ancien président du Soudan, sont à nouveau actives sous la bannière des FSR, perpétrant des violences à caractère ethnique dont ils ne se cachent même pas. Sont également concernés dans l'affaire, le Mouvement de libération du Soudan (ALS/SLM), rebelles historiques du Darfour, fragmentée entre Minni Minnawi et Abdelwahid Mohamed al-Nur.
Les massacres sont d’une ampleur terrifiante. Selon l’ONU, à Al-Geneina, capitale du Darfour occidental, entre 10 000 et 15 000 civils massalit ont été tués entre juin et novembre 2023 par les FSR et les milices arabes alliées. Plus largement, on compte plus de 150 000 morts en deux ans dans tout le Darfour, avec 13 millions de déplacés, soit la moitié de la population soudanaise, poussés au bord de la famine. Des ONG comme Médecins Sans Frontières alertent sur le risque imminent de massacres dans des villes comme El-Fasher, lourdement assiégée. Les violences comprennent également des destructions d’infrastructures civiles, écoles, mosquées. Les exactions sexuelles systématiques sont un autre aspect du massacre.
Suite à une attaque meurtrière il y a quelques jours, Médecins Sans Frontières vient d’ailleurs de fermer le seul hôpital encore en fonction à Zalengei, chef-lieu de la région, rendant impossible toute activité médicale. Ce n’est pas le premier hôpital à fermer ainsi.
Malgré les preuves abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, la réaction internationale reste largement inefficace. Si les États-Unis et l’ONU reconnaissent officiellement la gravité du génocide, leurs interventions directes et sanctions restent timides. L’Union africaine et l’ONU peinent à déployer des forces capables d’imposer la paix et de faire respecter le droit international. Les pays arabes, quant à eux, n’exercent aucune pression notable sur Hemedti ou Burhan, ce dernier jouant un rôle de poids au Soudan depuis longtemps.
Ce silence est dénoncé comme une complicité par de nombreux observateurs, qui y voient une forme de racisme institutionnel dévalorisant les vies africaines, en particulier celles des populations massalit victimes des FSR. Le fait que Hemedti et ses alliés se réclament «arabes» en s’attaquant aux groupes dits «africains» contribue, selon certains, à l’indifférence des pays arabes, plus préoccupés par leurs dynamiques régionales que par les droits humains. Les organisations musulmanes internationales aussi n’ont pas non plus pris position avec force, malgré l’instrumentalisation fréquente des arguments religieux par les belligérants.
Le conflit est également marqué par une contradiction religieuse profonde: le meurtre, l’injustice et la guerre entre musulmans sont formellement condamnés par l’islam, sauf en cas de légitime défense ou de lutte contre l’oppression. Or, les massacres perpétrés au Darfour sont régulièrement dénoncés comme contraires à ces principes par des intellectuels et leaders religieux musulmans, sans que ces condamnations aient un impact concret sur la violence.
Le conflit a provoqué la plus grande crise humanitaire mondiale actuelle, avec les 13 millions de déplacées. L’accès aux soins, à la nourriture et aux abris, reste plus que limité. Les populations civiles vivent dans une insécurité extrême, prises dans des luttes ethniques et politiques instrumentalisées par des chefs de guerre assoiffés de pouvoir. La communauté internationale, les pays arabes et les acteurs musulmans semblent manquer à leurs responsabilités, laissant se perpétuer cette tragédie sous un silence inquiétant.
Cet état de fait interroge non seulement la conscience collective mondiale, mais aussi la capacité réelle des institutions internationales à protéger les populations les plus vulnérables face à des violences d’une telle ampleur. La situation au Darfour et dans le reste du Soudan reste un cri d’alarme urgent à ne pas ignorer.
L'espoir est que soit arrêtée au plus vite la guerre en Ukraine mais également au Soudan car là aussi se sont des générations innocentes qui paient le prix de la violence guerrière.
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Greater Israel: A Threat to Peace and Stability...
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The past few weeks have been marked by rather disturbing statements from certain Israeli leaders, reigniting the fundamental debate around the borders of the Hebrew state. Since its creation in 1948, following a UN decision, Israel has never officially and permanently defined its borders—a unique situation that undermines regional stability as well as the credibility of international law.
This absence of clear demarcation has severe consequences for a climate already marked by deep mistrust, both within the region and beyond. This situation is often exploited by those who do not stop calling Israel a "cancer" in the region.
Unlike the majority of states, Israel did not specify its borders in its declaration of independence. The lines recognized internationally today are those of the 1949 armistice, known as the "Green Line," but they have been constantly altered by wars and territorial expansions, notably after the Six-Day War in 1967. Since that date, Israel has occupied the West Bank, annexed East Jerusalem and the Golan Heights, while Gaza Strip, occupied and then evacuated in 2005, remains subjected to strict control. Following recent developments consequent to October 7 and Israel’s disproportionate response, the current government no longer hides its intention to proceed with a new annexation.
These recent declarations revive tensions, notably with references to "biblical borders." There is only one possible interpretation here: the outright annexation of the West Bank and a direct threat to neighboring countries.
Statements by Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu, Minister Smotrich, and other coalition members demonstrate a desire to maintain confusion, especially as ultranationalist voices continue to invoke the notion of "Greater Israel." This concept, based on religious texts, encompasses territories far beyond internationally recognized borders, potentially extending over the West Bank and even parts of Jordan, Lebanon, Syria, and Egypt.
This is all the more worrying as this position faces only ineffective or inaudible denunciations from Arab countries, weakened by repeated divisions and contradictions within Palestinian ranks, exhausted by the sabotage of initiatives on both sides, and aggravated by the barely disguised interventionism of Iran, which has succeeded in bribing a Palestinian faction that weakens the cause, undermining any possibility of peace. This faction, so radicalized, has become an objective ally of Israel and is labeled a terrorist group. Simultaneously, there is the complicit inaction of Western countries, who plead only half-heartedly against various abuses. Underlying this is an anachronistic construction, a 19th-century invention aimed at masking centuries of Christian antisemitism—whether Catholic, Orthodox, or Protestant: Judeo-Christianity. This striking conflation serves to oppose Western civilization to the rest of the world, notably the so-called Arab world. By this conflation, at least in appearance, a hatred that has persisted since the first Christian martyr Stephen, stoned by the Pharisees, is buried. A hatred that has never ceased.
Faced with this imbroglio, there is nothing but the chronic impotence of the UN.
The question of respect for international law and the definition of Israel’s borders should pose a major challenge to Western powers, especially the United States. Historically, the UN was at the origin of Israel’s creation with Resolution 181 of 1947, but today it proves powerless against the country’s expansion and voluntary absence of border delimitation. Resolution 242, demanding withdrawal from territories occupied in 1967, has never been implemented, just like all resolutions involving the Hebrew state. Western countries, though allies of Israel and holders of significant leverage, have so far refused to compel Israel to comply with international norms, limiting themselves to diplomatic calls for the resumption of negotiations and recognition of a Palestinian state, especially since the beginning of this summer. To this, Israeli leaders respond with categorical refusal and an intermingling of antisemitism with opposition to or criticism of a government’s politics. For the current government, there is no room for maneuver: either one accepts the Israeli diktat, even when it involves violations of international law and denial of Palestinians’ human rights, or one is antisemitic. People forget that Palestinians are Semites too...
This generates deplorable tensions with unfortunate consequences for many countries, as De Gaulle might have said.
If not stopped, these recent developments will undoubtedly increase the risk to global stability. Until now, popular dissent in the region has been controlled, even prohibited, but for how long?
The absence of recognized borders and the normalization of using religious narratives to legitimize possession of illegitimate lands constitute a direct threat to regional and global stability. To dare evoke "Greater Israel" is to legitimize expansionist aspirations, stir fear among neighbors, and fuel instability. In his recent speeches, the Israeli Foreign Minister does not hesitate to present the possibility of a Palestinian state as an existential threat to Israel. The current government does not want a Palestinian state, which remains the only foreseeable and logical solution for Israel’s very security, while maintaining ambiguity over territorial outlines can only perpetuate the conflict and block all prospects for lasting peace.
Beyond the strategic and religious considerations, it falls to the international community, particularly Western countries, to take responsibility and finally demand that Israel define its borders in accordance with international law, as is the case for every other state. Without this perspective, any political solution to the Israeli-Palestinian conflict will remain a dead letter, with the ongoing risk of global conflagration.
Israeli citizens must also take their responsibility. Continuing to vote for extremists is in no way a guarantee of security but rather a threat to the future of the children on both sides, even though a life in peace is possible. Many Israelis know this and shout it with all their might, but their calls remain unheard. It is with them that peace must be built, and they are numerous within Israel itself and across the world, particularly in the United States.
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Grand Israël : une menace pour la paix et la stabilité
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Les dernières semaines ont été marquées par des déclarations pour le moins déconcertantes de certains dirigeants israéliens, ravivant le débat fondamental autour des frontières de l’État hébreu. Depuis sa création en 1948, suite à une décision onusienne, Israël n’a jamais défini officiellement et durablement ses frontières, une situation unique qui fragilise la stabilité régionale ainsi que la crédibilité du droit international.
Cette absence de délimitation a des conséquences lourdes sur un climat déjà marqué par un profond manque de confiance, tant dans la région qu’au-delà. Cette situation est souvent exploitée par ceux qui n’ont de cesse de qualifier Israël de «cancer» dans la région.
Contrairement à la majorité des États, Israël n’a pas précisé ses frontières dans sa déclaration d’indépendance. Les lignes aujourd’hui reconnues internationalement sont celles de l’armistice de 1949, dites «ligne verte», mais elles ont été sans cesse modifiées par les guerres et les expansions territoriales, notamment après la guerre des Six Jours en 1967. Israël occupe depuis cette date la Cisjordanie, a annexé Jérusalem-Est et le plateau du Golan, tandis que la bande de Gaza, occupée puis évacuée en 2005, reste soumise à un strict contrôle. Après les récents développements consécutifs au 7 octobre et la réponse disproportionnée de l’État hébreu, le gouvernement en place ne cache plus sa volonté de procéder à une nouvelle annexion.
Ces déclarations récentes ravivent la tension, notamment par l'évocation des « frontières bibliques ». Il n'y a là qu'une seule interprétation possible: l’annexion pure et simple de la Cisjordanie et menace directe pour les pays limitrophes.
Les propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, ceux du ministre Smotrich et d’autres membres de la coalition au pouvoir, témoignent d’une volonté de maintenir la confusion, notamment quand des voix ultranationalistes continuent de faire allusion à la notion de «Grand Israël». Ce concept, fondé sur des textes religieux, englobe des territoires bien au-delà des frontières internationalement admises, s’étendant potentiellement sur la Cisjordanie, voire sur des parties de la Jordanie, du Liban, de la Syrie et de l’Égypte.
Ceci est d’autant plus inquiétant que cette position n'a en face que des dénonciations inefficaces ou inaudibles des pays arabes, affaiblis par des divisions répétitives et des contradictions dans les rangs palestiniens, fatigués par le sabotage de toutes les initiatives des deux côtés et ulcérés par l’interventionnisme à peine masqué de l'Iran, qui a réussi à soudoyer une faction palestinienne affaiblissant la cause, sabordant toute possibilité de paix. Cette faction, tellement radicalisée, est devenue un allié objectif d'Israël et est qualifiée de terroriste. Parallèlement, il y a inaction complice des occidentaux, qui ne condamnent que du bout des lèvres les diverses exactions. En substrat, une construction anachronique, une invention du XIXe siècle visant à masquer des siècles d'antisémitisme chrétien, qu’il soit catholique, orthodoxe ou protestant : le judéo-christianisme. C'est un amalgame étonnant servant à opposer la civilisation occidentale au reste du monde, et notamment au monde dit arabe. Par cette amalgame voilà enterré tout au moins en apparence une haine qui a persisté depuis le premier martyr du christianisme Etienne, lapidé par les pharisiens. Une haine qui n'a jamais cessé. Face à cet imbroglio, il n’y a rien d’autre que l’impuissance chronique de l’ONU.
La question du respect du droit international et de la définition des frontières d’Israël devrait poser un défi majeur aux puissances occidentales, et notamment aux États-Unis. Si l’ONU fut, historiquement, à l’origine de la création d'Israélien avec la résolution 181 de 1947, elle se révèle aujourd’hui impuissante face à l’expansion et à l’absence volontaire de délimitation des frontières du pays. La résolution 242, exigeant le retrait des territoires occupés en 1967, n’a jamais été appliquée, tout comme l’ensemble des résolutions impliquant l’État hébreu. Les États occidentaux, pourtant alliés d’Israël et détenteurs d’un pouvoir de pression, refusent jusqu’à présent de contraindre Israël à se conformer aux normes internationales, se limitant à des appels diplomatiques à la reprise des négociations et à la reconnaissance d’un État palestinien, notamment depuis le début de cet été. À cela, les dirigeants israéliens répondent par un refus catégorique et une imbrication entre antisémitisme et opposition ou critique de la politique d’un gouvernement. Pour le gouvernement actuel, il n’y a aucune marge de manœuvre: ou on accepte le diktat israélien, même quand il s’agit de transgressions du droit international et de déni des droits humains des Palestiniens, ou on est antisémite. On oublie simplement que les Palestiniens sont aussi des Sémites... Cela engendre des tensions déplorables aux conséquences fâcheuses pour de nombreux pays, aurait dit De Gaulle.
Ces derniers développements si non stoppés, vont sans doute accroître le risque pour la stabilité mondiale. Jusqu’à présent, la contestation des peuples de la région est contrôlée, voire interdite, mais jusqu’à quand ?
L’absence de frontières reconnues et la normalisation du recours à des narratifs religieux pour légitimer la possession de terres illégitimes, constituent une menace directe pour la stabilité régionale et mondiale. Oser évoquer le «Grand Israël», c’est légitimer des velléités expansionnistes, susciter la crainte chez les voisins et alimenter l’instabilité. Dans ses récentes interventions, le ministre israélien des Affaires étrangères n’hésite pas à présenter l’éventualité d’un État palestinien comme une menace existentielle pour Israël. Le gouvernement actuel ne veut pas d’un État palestinien, pourtant seule solution envisagée et logique pour la sécurité même d’Israël, alors que maintenir l’ambiguïté sur le tracé des territoires ne peut que perpétuer le conflit et empêcher toute perspective de paix durable.
Au-delà des considérations stratégiques et religieuses, il revient à la communauté internationale, et particulièrement aux Occidentaux, de prendre leurs responsabilités pour exiger enfin qu’Israël définisse ses frontières conformément au droit international, comme c’est le cas pour tout autre État. En dehors de cette perspective, toute solution politique au conflit israélo-palestinien restera lettre morte, avec le risque permanent d’un embrasement global.
Les citoyens israéliens doivent également prendre leur responsabilités. Continuer à voter pour des illuminés ne constitue en rien une garantie de sécurité, mais davantage une menace pour l’avenir des enfants des deux camps, alors qu’une vie en paix est possible. Beaucoup d’Israélites le savent et le crient de toutes leurs forces, mais leurs appels restent imperceptibles. C’est avec ceux là qu’il faut construire la paix, et ils sont nombreux en Israël même et à travers le monde, notamment aux États-Unis.
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N’Djamena-Kousséri Half Marathon: A Message for the UN and Everyone Working for Peace in the World
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Next September, more precisely on the 6th, an exceptional half marathon race will bring together the people of Kousséri, Cameroon, and N'Djamena, the capital of Chad. The athletes will start in front of the N’Djamena city hall and head towards Kousséri’s town hall, crossing the border between the two countries without any customs checkpoint or stop. On the contrary, authorities from both countries are collaborating to ensure that runners are supervised and secured on both sides under the best possible conditions. This will already be the third edition of this unprecedented race.
This sporting event, largely sponsored by the African Athletics Confederation, goes beyond simple competition: it embodies a powerful symbol of rapprochement and reunification of the peoples of Central Africa, highlighting the deep human dimension of such an initiative. Indeed, the populations on both sides of the border share so much in common that this administrative boundary, a colonial legacy, cannot separate them.
The strength of sport as a vector of unity is a slogan and a value we repeat on every occasion. But how many sporting events can truly embody it on the same scale as this unique race in the world?
Sport, by its universal nature, has the rare power to transcend cultural, political, and social barriers. But here, this is the only sporting event where it transcends borders.
In the border region between Cameroon and Chad, it is actually one and the same people who live here. Circumstances have made them two populations belonging to two different countries. On both sides of the border, people share history, traditions, and common challenges. In this context, which is not unique to this central African region, this half marathon represents far more than a simple endurance challenge. It is a bridge between communities often separated by artificial borders inherited from the colonial past.
Running together, across spaces that connect these two neighboring cities, symbolizes the will to overcome historical divisions. Every step is an invitation to solidarity, mutual understanding, and the celebration of shared values such as respect, brotherhood, and peace.
Kousséri and N'Djamena, though geographically close, have often been distanced by political tensions or administrative differences. But on the ground, in the heart of this race, the differences fade away. Runners, whether amateurs or professionals, from here or abroad since the race is international, share the same goal: moving forward together.
This sporting initiative also allows the meeting of communities, families, youth, local leaders, and institutional actors from both countries. It encourages cultural, economic, and social exchanges, paving the way for more sustainable partnerships and regional stability.
Here is a genuine message of hope for peace and reconciliation that the UN should hold up as an example, especially in the face of those who waste fortunes on endless conflicts. Examples are abundant...
The Kousséri-N'Djamena half marathon sends a clear and inspiring message: despite borders and differences, it is possible to build human bridges, consolidate lasting peace based on mutual understanding and cooperation.
In a world where ethnic and political conflicts often divide peoples, these moments of sporting gathering illustrate the power of dialogue and reconciliation. They express deep humanism, where each step taken on the ground is a step toward fraternization, toward rapprochement, toward a shared future.
Beyond athletic performance, the half marathon between Kousséri and N'Djamena on September 6th is a true celebration of human unity. By bringing together peoples with close origins yet sometimes divided, it invites reflection on our ability to overcome the borders that separate us to prioritize what should unite us: brotherhood, peace, and hope for a better world.
**The Human Dimension of Rapprochement and Reunification of Peoples finds a true embodiment in the N’Djamena-Kousséri Half Marathon, Bridge of Hope.**
For those who understand, greetings.
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