Pensez le Futur.

Sahara dit occidental : la déclaration de De Mistura, un tournant diplomatique ou une fuite en avant ? 75

L’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara dit occidental, Staffan de Mistura, a commis, dans la langue qu’il maîtrise le mieux pour exprimer ses émotions, l’italien, une déclaration d’une rare franchise. Un ton peu habituel chez les diplomates. Le langage était direct et sans ambiguïté possible. Il a dit en substance que le conflit du Sahara dit occidental n’est pas une question de « décolonisation », mais bel et bien un affrontement indirect entre le Maroc et l’Algérie. Il a ainsi brisé un tabou diplomatique et déconstruit une version entretenue pendant cinquante ans à coups de milliards de dollars par un régime militaire d’un autre temps, qui y projette ses frustrations et ses insuffisances. Pour la première fois, un émissaire onusien ose dire publiquement ce que chercheurs, diplomates et observateurs répètent en coulisses depuis près d’un demi-siècle. Depuis la Marche Verte de 1975, la question du Sahara oppose deux récits irréconciliables. **Le Maroc** considère, à juste titre, ce territoire comme partie intégrante de son intégrité territoriale. L'histoire et la géographie sont là pour le prouver. C’est désormais la position de Washington, Paris, Madrid ou encore Londres, sans parler de la quasi-totalité des pays arabes et de près de 110 autres États membres de l’ONU. Le Maroc, de bonne foi durant des décennies, n’a ménagé aucun effort pour trouver un terrain d’entente avec son voisin de l’Est. Lassé de l’animosité chronique et toxique d’Alger, il ira jusqu’à proposer en 2007 un plan d’autonomie pour la région, dans le cadre de sa souveraineté. Depuis, la quasi-totalité de la communauté internationale juge cette proposition comme la seule applicable. En réalité, c’est la seule sur la table : jamais la partie adverse n’a formulé une solution crédible, sinon la partition du Maroc. **L’Algérie**, de son côté, soutient militairement, diplomatiquement et financièrement son proxy, le Front Polisario, tout en niant son rôle direct dans le conflit. Elle continue de plaider pour un référendum d’autodétermination devenu irréaliste à mesure que les équilibres démographiques, politiques et sécuritaires ont évolué. Faut-il le rappeler, c’est cette même Algérie qui, en manipulant son proxy, avait tout fait pour faire capoter le référendum que Hassan II avait lui-même proposé. Jusqu’ici, l’ONU avait choisi de se réfugier derrière une neutralité de façade, parlant d’un « processus politique » à mener sous son égide. Mais chacun savait que, derrière les formules feutrées, il s’agissait d’un bras de fer stratégique entre Rabat et Alger. Dans ce contexte, comment comprendre les propos de De Mistura, sinon comme une sortie calculée à la veille de la réunion cruciale du Conseil de sécurité ? Cette fois-ci, elle survient après que plusieurs puissances, notamment les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, ont soutenu ouvertement l’initiative marocaine d’autonomie. Deux lectures sont possibles : * S'agit il d'une **pression sur Alger** : en rappelant publiquement son rôle central ?De Mistura pousse ainsi l’Algérie à assumer ses responsabilités et à sortir de la posture commode du « simple observateur » qu’elle clame à qui veut bien l’entendre; * S'agit il d'un **constat d’impuissance** : le diplomate italien reconnaissant implicitement que l’ONU a échoué à imposer une solution et que l’issue dépend désormais d’un rapport de force politique au sein du Conseil de sécurité. Dans les deux cas de figure, l’Algérie est donc plus que jamais devant ses contradictions. Depuis cinquante ans, Alger a contribué à figer ce conflit, au prix de coûts considérables : * un **blocage durable de la construction maghrébine**, qui prive l’Afrique du Nord d’une intégration économique vitale, * une **érosion des opportunités régionales** dans les secteurs de l’énergie, du commerce et de la sécurité collective, * un **fardeau pour la communauté internationale**, avec une mission onusienne (MINURSO) incapable de remplir son mandat, mais dont le financement et le cout se poursuivent indéfiniment. Cette politique a progressivement isolé l’Algérie sur certains fronts diplomatiques, tandis que Rabat engrange des soutiens croissants, notamment après la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le territoire en 2020. Va-t-on enfin vers une clarification historique ? La question centrale est désormais la suivante : le Conseil de sécurité est-il prêt à franchir un cap ? Deux options s’offrent à lui : * **entériner définitivement l’approche marocaine**, en considérant le plan d’autonomie comme la seule base sérieuse de négociation, * ou **maintenir la fiction diplomatique** d’un processus de décolonisation, au risque de prolonger un conflit qui mine la crédibilité de l’ONU et handicape la stabilité régionale. En mettant Alger face à ses responsabilités, De Mistura a changé le ton du débat. Même si son geste peut être lu aussi comme un signe d’agacement ou un dernier avertissement, il a eu le mérite de ramener la réalité politique au centre de la scène. L’avenir du Sahara dit occidental ne dépend plus de rapports techniques ni de formulations ambiguës : il exige une volonté politique claire. Et tôt ou tard, cette volonté devra mettre fin à une anomalie historique qui coûte cher au Maghreb, à l’Afrique et au monde. Elle fragilise de surcroît la crédibilité du système multilatéral. Staffan de Mistura est allé plus loin que ses prédécesseurs. Il aura mérité, à défaut d’autre chose, la médaille de la franchise. Le Conseil de Sécurité n'aura plus la même lecture de la question. Il devra changer de cap; le vent a définitivement tourné.

Relation des marocains à la loi: un grand malentendu... 93

La relation entre les Marocains et la loi révèle une grande ambiguïté, nourrie par une accumulation de paradoxes et de contradictions historiques, culturelles et politiques. Elle ne s’explique pas seulement par un déficit de communication ou de pédagogie, mais par une perception profondément ancrée où la loi est vue non comme un cadre collectif à respecter par conviction, mais comme une contrainte extérieure, souvent imposée et rarement intériorisée. D’abord, il faut souligner l’ignorance, parfois volontaire, de l’existence même de nombreuses lois. Dans bien des cas, le citoyen marocain ne découvre un texte qu’au moment où celui-ci lui est opposé dans une situation conflictuelle. Ce rapport réactif, et non proactif, à la loi engendre des comportements paradoxaux : l’acceptation résignée lorsqu’elle s’impose avec force, mais aussi le recours aux excuses, aux justifications ou à l’ignorance feinte dès que son application devient contraignante. À ce déficit de connaissance s’ajoute un rapport ambivalent : la loi est respectée, non par adhésion morale, mais par crainte de la sanction. La circulation routière en est l’illustration la plus éloquente : la présence d’un agent entraîne le respect scrupuleux du code, tandis que son absence libère un comportement marqué par l’anarchie. Autrement dit, l’autorité supplée à la conviction citoyenne. Mais le problème ne réside pas seulement dans le comportement individuel. Le cadre légal lui-même souffre d’un manque d’actualisation et d’adaptation. Nombre de lois marocaines sont héritées d’une époque révolue, conçues dans un autre contexte social, et peinent à répondre aux réalités d’aujourd’hui. Le processus législatif, trop long et souvent opaque, accentue le décalage entre les textes et les aspirations citoyennes. Les débats publics sur les projets de loi sont rares, voire inexistants, et la société civile n’y trouve qu’un espace marginal. Cette carence démocratique est aggravée par la passivité chronique des partis politiques et le déclin de l’adhésion syndicale, ce qui prive la scène publique d’un véritable débat contradictoire. La situation est aussi conséquence de la langue utilisée quand débat il y a. Les projets de loi sont écrits, débattus, publiés et appliqués dans une langue qui n'est pas celle du quotidien des marocains. À cela s’ajoute le sentiment de l'inefficacité institutionnelle : un parlement marqué par un déficit de compétence et de sérieux, une élite politique parfois déconnectée, et des collectivités locales incapables de traduire les besoins des citoyens en textes et décisions efficaces. C'est ainsi que certaines lois apparaissent comme déconnectées, voire étrangères, aux réalités sociales. Elles criminalisent parfois des comportements anodins, qui ne nuisent ni à l’individu ni à la collectivité, mais qui traduisent l’imposition d’une morale conservatrice au détriment de la liberté individuelle. La morale religieuse n'est jamais trop loin. D’où la question cruciale : où s’arrête la loi et où commence la morale ? Et surtout, quelle place donner à l’éthique dans la gouvernance d’un pays en pleine mutation, un pays qui aspire au développement et à la modernité et qui fait des efforts colossaux dans ce sens. Face à ces décalages, les citoyens développent des stratégies d’adaptation, parfois de survie. La loi devient modulable, respectée ou non selon la situation, selon l’œil de l’autorité. Le respect n’est plus une conviction, mais un calcul. Mais peut-on exiger le respect d’une loi perçue comme illégitime, inutile ou injuste ? Peut-on maintenir en vigueur des textes que la majorité des citoyens contournent systématiquement, et que même les agents chargés de les appliquer transgressent à titre individuel ? Ce rapport ambigu se construit dès l’enfance, dans la transmission des normes sociales. L’enfant apprend à l’école l’interdiction de l’alcool en respect de la religion et de la loi, mais voit chez lui ou dans son entourage une consommation banalisée. On lui enseigne le respect du code de la route, mais son père brûle les feux rouges hors du regard de la police. Cette éducation contradictoire crée une confusion durable entre les valeurs proclamées et les pratiques vécues, renforçant l’idée que la loi n’est pas une règle universelle mais une contrainte contextuelle. Il y a donc ici un sentiment de peur et non de respect des lois, un sentiment qu'elles sont pour les autres et pas pour soi; une perception que la loi est imposée et n'est pas là pour la protection des droits de chacun et de tous. Les réseaux sociaux et certaines voix publiques, comme vient de le faire la youtubeuse Maysa, contribuent à révéler ces incohérences. Elle a montré dans une vidéo les multiples lois marocaines qui, bien qu’encore en vigueur, ne sont presque jamais appliquées. Ce constat illustre une permissivité implicite qui mine la crédibilité de l’État de droit. Une loi qui existe sans être appliquée devient un simple symbole, voire un instrument de sélectivité arbitraire. Elle doit être à la limité révisée. La loi n’a pas vocation à être un simple outil de contrôle, encore moins une fin en soi. Elle doit permettre l’harmonie sociale, protéger les libertés et réguler la vie collective. Elle doit évoluer avec son temps, refléter les aspirations de la société et éviter d’imposer des schémas de pensée dépassés. Aujourd’hui, les Marocains ont changé, leurs modes de vie ont évolué, mais le cadre légal et la mentalité collective restent figés dans des représentations anciennes. Beaucoup parlent ouvertement d’«hypocrisie sociale», dénonçant ce double langage entre parole et comportement en public, discours officiel et pratiques réelles. Sortir de cette ambiguïté exige une double révision des choses : d’un côté, une réforme juridique audacieuse, qui adapte les lois aux réalités sociales et aux valeurs contemporaines ; de l’autre, un travail de sensibilisation et d’éducation pour réconcilier le citoyen avec le droit. Cette transformation ne peut réussir que si les Marocains acceptent de rompre avec l’ambivalence sociale et le dédoublement de personnalité qui gangrènent les comportements quotidiens. La réflexion sur la relation entre le citoyen marocain et la loi ouvre ainsi un champ plus large : celui de l’éthique, de l’évolution sociale et de la modernisation du cadre légal. Un État de droit ne peut prospérer sans adhésion collective, et une société ne peut se construire sur des règles que tous s’emploient à contourner. Redonner à la loi sa légitimité et sa crédibilité, c’est poser les bases d’un vivre-ensemble plus cohérent, plus juste et plus respecté. A suivre les joutes autour de la moudawana et autres projets de lois, entre le ministre de la justice et certains parlementaires d'une certaine tendance politique qui se pense gardienne du temple, il s'avère difficile d'avancer à la vitesse nécessaire par les temps qui courent...

“Si t es pas pressé pose ta moto et vas marcher” 77

Ces doux mots ont été délicatement glissés a travers mon casque par un livreur Glovo parce que j ai eu le culot de m arrêter au feu rouge et de l empêcher de le bruler. A force de les côtoyer, j ai fini pas comprendre la devise des livreurs: un vrai RAJEL ne sait pas ou se trouve le frein. Slalome entre les voitures , fracasse des rétroviseurs, raye des portieres, harcèle les motos qui osent faire autrement mais ne freine ni ne pose tes pieds à terre sous aucun prétexte. Les seconds illuminés auxquels j ai du m adapter ces derniers jours sont les chauffeurs de bus. Atteints de cécité selective , ils ne voient que leur station d arrêt , le reste de ce qui les entourent étant insignifiant. On dirait un éléphant qui sait qu’ il se trouve dans un magasin de porcelaine, il décide de faire des claquettes , et exige des vases, assiettes et autres objets délicats de faire attention à ne pas se faire écraser par son énorme corpulence. Le chauffeur de taxi ,lui, c’ est une autre histoire. En fait c est un agent secret au service de moul lgrima ( Allah ye3fou). Moralité et légalité sont secondaires voire nocives. Tout les moyens sont bons pour éliminer les nuisances, nous autres usagers de la route, et la concurrence. Arrêts soudains, changement de direction brusques, démarrage agressif. Pour finir , mon préféré, le conducteur de trottinette. Il fait tout ce qu’ il ne faut pas faire: pas de casque , enfin si , un casque Bluetooth, il a son telephone a la main et le consulte sans hesitation, sandale et short en toute détente, brule des feux, roule a contre sens.... bref une insolente insouciance. A mes yeux , le conducteur de trottinette est l equivalent d un gars qui fait du nudisme au pole nord, entouré d ours affamés et qui est persuadé de pouvoir revenir en un seul morceau après sa petite balade. Le 2 roues novice que je suis en a vu des vertes et des pas mures pendant ce que j appelle désormais mon stage d initiation casaoui. Un formatage s impose: ici on respecte le code de la déroute.

De l’atome au cosmos 88

Depuis l’aube de son existence, l’homme n’a jamais cessé de se transformer. L’humain, selon la théorie de l’évolution est en constante transformation depuis ses origines jusqu’à aujourd’hui. Mais on parle souvent de cette évolution uniquement sur le plan biologique. Darwin par exemple, voulait montrer que l’homme est le résultat d’un processus continu descendant d’ancêtres communs avec le singe. Certes, cette idée a été très critiquée pour le côté “descendance du singe”, mais réduire sa théorie à ça c’est passer à côté de l’essentiel, l’homme est le produit d’un processus d’évolution permanent. Mais ici, ce qui nous intéresse vraiment, ce n’est pas le corps ou la biologie c’est la conscience, l’esprit, l’âme de l’humain. Est-ce que notre conscience évolue elle aussi ? Et si oui, jusqu’où peut-elle aller ? C’est là qu’Itzhak Bentov entre en scène. Il propose une vision fascinante. Pour lui, l’évolution de la conscience humaine est un continuum, un peu comme Darwin pour le corps mais appliqué à notre esprit. Selon lui, c’est le système nerveux qui sert de support à notre perception de la réalité. À mesure qu’il évolue, notre conscience s’élargit et nous découvrons des dimensions de la réalité que nous ne pouvions pas percevoir avant. Nos potentialités s’ouvrent et ce qui nous semblait impossible devient possible. Bentov décrit cette évolution avec une courbe en cloche, la majorité de l’humanité reste à un niveau “humain classique”, une petite partie n’a pas encore évolué et une minorité évolue vers des formes de conscience beaucoup plus élevées. Ces personnes sont comparables aux génies ou aux visionnaires, ceux qui ont toujours existé à travers l’histoire. Ils vivent souvent dans une réalité différente, incomprise par la société parfois rejetés ou considérés comme fous. Mais la courbe bouge avec le temps, ce qui est aujourd’hui exceptionnel deviendra demain la norme, et de nouveaux “génies” émergeront dans la minorité avancée. Et si l’on regarde du côté des religions, la même idée s’impose plus ou moins, l’homme est appelé à évoluer spirituellement. Dans l’hindouisme par exemple, l’évolution passe par plusieurs vies (samsara), jusqu’à atteindre le moksha, la libération ultime de l’âme. Des penseurs comme Teilhard de Chardin complètent cette vision avec le Point Oméga, un stade ultime où la conscience humaine converge vers une unité divine. Bentov, lui, va encore plus loin, l’évolution de la conscience pourrait nous amener à un stade quasi-divin, où le temps et l’espace se dissolvent, où la distinction entre soi et Dieu disparaît, et où la conscience devient unifiée et universelle. Autrement dit, l’humanité tendrait vers une forme d’accomplissement ultime, où elle ne ferait plus qu’un avec la totalité de l’existence. Bien sûr, ceci n’est qu’une perspective parmi d’autres. Et au final, même si l’on ne peut pas répondre exactement à la question « vers quoi évolue l’humain ? », il est facile de voir que l’humain depuis la nuit des temps, tend à comprendre sa propre nature.

Le Maroc, 18e puissance mondiale aux Championnats du Monde d’athlétisme grâce à une histoire riche en médailles... 128

La mémoire sportive nationale retient avec fierté le très riche palmarès du pays, cumulé depuis l’avènement des championnats du monde d’athlétisme en 1983. Cette idée est née d’un président de l’IAAF, visionnaire et novateur, l’Italien Primo Nebiolo. Le monde de l’athlétisme s’était alors réuni à Helsinki pour une expérience inédite. L’athlétisme commençait tout juste à organiser certains meetings de qualité et à peine à tolérer que les athlètes perçoivent un pécule pour leurs prestations. Jusqu’alors, au niveau mondial, les athlètes ne se retrouvaient que lors des Jeux Olympiques, sans droit à une rémunération ni à la conclusion de contrats commerciaux. Si le Maroc n’était pas présent lors des premiers Jeux Olympiques, il marquera cette édition inaugurale des championnats du monde en compagnie de deux autres pays africains : l’Éthiopie, qui remporta une médaille d’argent, et le Nigéria, qui, comme le Maroc, décrocha un bronze. Depuis, le Maroc a assuré une certaine continuité avec des résultats très honorables. Notamment une 5e place en 1999 à Séville, une édition marquée par une controverse : Nezha Bidouane fut privée, à tort, de la médaille d’or aux 400 m haies à cause d’une erreur de jugement. Malgré un recours auprès du jury et une preuve manifeste apportée par la photofinish de gauche, la décision ne fut pas révisée. Le président Nebiolo avait alors promis de réparer cette injustice à la première réunion du conseil de l’IAAF, hélas il décéda entre-temps. Il fut remplacé par le Sénégalais Lamine Diack, président du jury qui refusa la révision du résultat, probablement pour ne pas désavouer les officiels de la compétition. Lors de cette édition de Séville, le Maroc remporta cinq médailles, avec notamment l’or de Hicham El Guerrouj aux 1500 m et de Salxah Hissou aux 5000 m. Deux autres médailles d’argent furent décrochées par Nezha Bidouane aux 400 m haies et Zahra Ouaaziz aux 5000 m, tandis qu’Ali Ezzine obtenait le bronze aux 3000 m steeple. Ces exploits, réalisés sous une forte chaleur et dans une ambiance particulière, permirent au Maroc de se hisser à la cinquième place du classement mondial des médailles. Il convient de rappeler que ce succès s’est inscrit au tout début du règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a entouré les athlètes de sa sollicitude royale généreuse. Malgré une baisse récente du nombre de médailles, le Maroc occupe aujourd’hui encore la 18e place mondiale au tableau des médailles des championnats du monde d’athlétisme. C’est Said Aouita qui avait ouvert le bal lors de la première édition à Helsinki en 1983, en remportant le bronze sur 1500 mètres. Avec un peu plus d'expérience, il aurait pu remporter la course, dominée par le Britannique Steve Cram en seulement 3 minutes 41 secondes 59, et l'Américain Steve Scott, deuxième. Le Maroc était alors vraiment nouveau à ce niveau de la compétition. Parmi les athlètes individuels, la légende Hicham El Guerrouj est aujourd’hui le marocain le plus titré aux championnats du monde d’athlétisme, avec six médailles : quatre en or aux 1500 mètres, et deux en argent aux 1500 m et 5000 m. L'autre légende, Nezha Bidouane domine le palmarès féminin avec trois médailles mondiales, dont deux en or et une en argent. Elle reste, comme Hicham El Guerrouj sur 1500 m, la plus titrée au monde sur 400 m haies. L’analyse des résultats montre que c’est sur 1500 m que le Maroc compte le plus de médailles, avec notamment les quatre or d’Hicham El Guerrouj, et l’argent d’Adil Kaouch, ancien champion du monde junior. S’ajoutent aussi Said Aouita et Abdelati Iguider, qui ont chacun une médaille de bronze sur cette distance. Chez les femmes, c’est aux 400 m haies que le pays compte le plus de médailles, grâce à Nezha Bidouane. Le bilan historique de l’athlétisme marocain aux championnats du monde est riche : douze athlètes masculins et quatre féminines ont porté le Maroc à ce niveau dans sept disciplines : 400 m haies, 800 m, 1500 m, 5000 m, 10 000 m, 3000 m steeple et marathon. On n'oublie pas non plus le saut en longueur avec la 4e place de Yahya Berrabah aux championnats du monde 2011 à Daegu. Pour la 20e édition, débutant le 13 septembre à Tokyo, le Maroc participe avec une vingtaine d’athlètes. Les espoirs reposent notamment sur Soufiane El Bakkali, qui pourrait rejoindre Hicham El Guerrouj au nombre de médailles d’or en cas de victoire. Fatima Ezzahara Gardadi est également citée comme une potentielle médaillée, son exploit en 2023 à Budapest, où elle remporta le bronze au marathon, restant dans toutes les mémoires. Résumé du palmarès marocain aux championnats du monde d’athlétisme à travers son histoire : - 1ère édition, Helsinki 1983 : Said Aouita, bronze aux 1500 m; Classement du Maroc 21e - 2e édition, Rome 1987 : Said Aouita, or aux 5000 m; Classement du Maroc 9e - 3e édition, Tokyo 1991 : Moulay Brahim Boutayeb, bronze aux 5000 m; Khalid Sekkah, bronze aux 10 000 m; Classement du Maroc 28e - 4e édition, Stuttgart 1993 : aucune médaille - 5e édition, Göteborg 1995 : Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Khalid Sekkah, argent aux 10 000 m; Khalid Boulami, argent aux 5000 m; Zahra Ouaaziz, bronze aux 5000 m; Classement du Maroc 25e - 6e édition, Athènes 1997 : Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Nezha Bidouane, or aux 400 m haies; Khalid Boulami, argent aux 5000 m; Salah Hissou, bronze aux 10 000 m; Classement du Maroc 6e - 7e édition, Séville 1999 : Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Salah Hissou, or aux 5000 m; Nezha Bidouane, argent aux 400 m haies; Zahra Ouaaziz, argent aux 5000 m; Ali Ezzine, bronze aux 3000 m steeple; Classement du Maroc 5e - 8e édition, Edmonton 2001 : Nezha Bidouane, or aux 400 m haies; Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Ali Ezzine, argent aux 3000 m steeple ; Classement du Maroc 10e - 9e édition, Paris 2003 : Jaouad Gharib, or au marathon; Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Hicham El Guerrouj, argent aux 5000 m; Classement du Maroc 9e - 10e édition, Helsinki 2005 : Jaouad Gharib, or au marathon; Hasna Benhassi, argent aux 800 m; Adil Kaouch, argent aux 1500 m; Classement du Maroc 10e - 11e édition, Osaka 2007 : Hasna Benhassi, argent aux 800 m; Classement du Maroc 28e - 12e à 14e éditions (Berlin 2009, Daegu 2011, Moscou 2013) : pas de médaille - 15e édition, Pékin 2015 : Abdelati Iguider, bronze aux 1500 m; Classement du Maroc 32e - 16e édition, Londres 2017 : Soufiane El Bakkali, argent aux 3000 m steeple; Classement du Maroc 31e - 17e édition, Doha 2019 : Soufiane El Bakkali, bronze aux 3000 m steeple; Classement du Maroc 31e - 18e édition, Eugène 2022 : Soufiane El Bakkali, or aux 3000 m steeple; Classement du Maroc 22e - 19e édition, Budapest 2023 : Soufiane El Bakkali, or aux 3000 m steeple; Fatima Zahra Gardadi, bronze au marathon; Classement du Maroc 15e.

Tout est déjà là 97

Pour faire suite à ce qui a été dit sur la matrice et le désir, il est essentiel d’aller plus loin en parlant de la manifestation. Dans bien des enseignements modernes, elle est souvent présentée comme une sorte de technique magique permettant d’obtenir tout ce que l’ego désire. Mais lorsqu’on manifeste depuis le manque « je n’ai pas, donc je veux » on ne fait en réalité que renforcer la logique de la matrice. On reste prisonnier du cycle du désir et de la frustration. Cependant, quand nous nous élevons à un état de conscience supérieur, au-delà du désir de possession nous découvrons une vérité plus vaste, nous sommes déjà des êtres complets. En reconnaissant notre abondance intérieure, nous laissons émerger dans notre réalité ce qui résonne véritablement avec notre nature profonde. La vie se met alors à refléter notre état intérieur comme un miroir. Ce que nous attirons n’est plus ce que nous cherchons à combler, mais ce que nous vibrons réellement. À ce niveau de conscience, une évidence se révèle, tout est déjà là, rien ne manque. Manifester ne consiste plus à créer ce qui n’existe pas encore, mais à révéler ce qui est déjà présent et dont nous n’avions pas conscience. Ainsi, la manifestation cesse d’être une course à l’accumulation et devient un moyen d’exprimer notre essence naturelle. Elle se rapproche de la véritable mission de vie, ce pour quoi notre âme est venue sur Terre. Certains la découvrent intuitivement, comme une évidence. D’autres ne l’aperçoivent qu’après des années d’introspection et de cheminement intérieur. Mais dans tous les cas la voie est la même, sortir de la logique du désir pour entrer dans celle de l’écoute, faire taire l’ego pour entendre la voix de l’âme. Dans ce sens, la manifestation n’est pas une imposition volontaire de nos désirs personnels. Ce n’est pas une tentative de forcer la réalité à se plier à nos attentes. Elle est un mouvement fluide, une danse avec la vie. En laissant rayonner ce que nous sommes réellement, nous nous accordons naturellement avec la raison de notre présence ici. Les réponses aux grandes questions « qui suis-je ? » et « pourquoi suis-je là ? » existent déjà dans l’univers. Il nous suffit de nous mettre en résonance avec notre âme, de vibrer au rythme de l’âme et du souffle de la vie, et alors les choses nous conduiront naturellement vers l’accomplissement de notre mission et de notre vrai soi. Alors, les coïncidences, les rencontres, les opportunités se présentent d’elles-mêmes, non parce que nous les avons imposées mais parce que nous avons choisi d’être en harmonie avec ce qui est. C’est vibrer avec l’âme, plutôt que d’essayer de soumettre l’âme au rythme de l’ego. Et plus notre vision s’élargit, plus nous comprenons que chaque étape a un sens. Même les détours, les retards ou les épreuves participent à ce chemin. Parmi des millions de directions possibles, c’est celle qui résonne avec notre véritable essence qui devient naturellement la bonne. C’est ainsi que nous accomplissons notre mission terrestre, non en forçant, mais en permettant.